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14 avril 2017 5 14 /04 /avril /2017 21:49

(verbatim)



Discours de François Fillon le 14 avril 2017 à Montpellier

Mes amis,

Merci, merci à vous toutes et à vous tous de foncer avec moi vers la victoire qui surprendra tout le microcosme.
Merci à tous les élus présents qui m’accompagnent et qui formeront, demain, la majorité nécessaire à l’action….

Chaque soir, comme ici, à Montpellier, je vois des foules de plus en plus nombreuses, des foules de Français courageux et libres qui veulent en finir avec l’échec, qui veulent l’alternance et qui ne veulent pas se laisser voler cette élection.

Cette élection n’est pas comme les autres.
Elle est sans équivalent par l’ampleur des enjeux sur lesquels les Français sont appelés à se prononcer.
Et elle est sans équivalent par l’ampleur des subterfuges déployés pour les occulter.
Tout est fait pour vous détourner de cette préoccupation qui est la plus essentielle au jour du scrutin suprême, celle du destin de votre pays.

Vous êtes là, si nombreux, parce que vous êtes conscients de ces enjeux et parce que vous n’êtes pas dupes de ces manœuvres.
Mais l’alternance n’est pas un but en soi !
Nous voulons l’alternance pour redresser notre pays.

L’état d’urgence est partout : dans ce fléau du chômage qui nous entraîne au bord de l’explosion sociale, dans nos finances publiques qui font peser sur nous le risque de la faillite, dans nos classes moyennes qui s’inquiètent de l’avenir de nos enfants, dans nos banlieues à la dérive, dans la France rurale qui se sent abandonnée, dans notre école qui n’est plus que l’ombre d’elle-même, dans l’union européenne menacée de désintégration, dans cette guerre que le totalitarisme islamique a déclarée aux sociétés libres et en premier lieu à la France.

Que s’est-il passé pour que nous nous retrouvions dans cette situation déprimante qui a favorisé la montée des extrêmes à des niveaux jamais vus ?
Que s’est-il passé pour qu’un si grand nombre de Français aient les nerfs à vif au point de se tourner, dans un ultime geste de désespoir, vers les aventures les plus dangereuses ?
Pourquoi la France va-t-elle si mal et que devons-nous faire pour lui redonner confiance en elle-même ?
Voilà les questions fondamentales que nous devrions tous nous poser dans cette élection qui est l’une des plus cruciales de notre histoire.

Je suis venu pour vous apporter des réponses.
Je suis venu pour vous dire comment nous allons relever ces défis.
Je suis venu pour vous redonner espoir et pour vous montrer qu’avec de la volonté, en prenant des mesures énergiques, le renouveau est à portée de main.

Pour bien comprendre ce qui va mal, et pour bien comprendre le sens de mon programme, le sens de ma candidature, il faut se retourner un instant sur notre histoire récente.
Depuis 1981, nous avons laissé notre endettement croître dans des proportions irresponsables au lieu de réformer notre Etat.
Nous avons rigidifié notre marché du travail au lieu de lui insuffler la liberté nécessaire à une société de plein emploi.
Nous avons négocié à mots couverts notre modèle de laïcité au lieu de défendre ses valeurs qui sont au cœur de l’identité française.
Nous avons laissé l’Europe se transformer en technocratie au lieu d’en faire un instrument de progrès et de développement au service des nations.

Mais ce n’est pas tout.

A ces erreurs, on a superposé une idéologie qui les justifiait.

Depuis 1981, la gauche a placé ses pions sur le front de la culture et elle a verrouillé la pensée au point de rendre le débat impossible sur tous ces problèmes qui sont pourtant essentiels.

La liberté, l’autorité, l’identité, la souveraineté sont devenues des idées honteuses. Les gardiens du politiquement correct ont entrepris de les faire taire, par tous les moyens.
Cette situation atteint aujourd’hui son paroxysme, dans cette élection où aucun débat de fond n’a lieu, où tout est fait pour déplacer la confrontation sur le terrain des apparences et de la tactique, là où l’équipe sortante trouve son seul espoir de se maintenir, à la stupéfaction des Français qui en ont jugé le bilan désastreux.

Ce n’est pas tout encore.
A l’idéologie, s’est ajoutée la démagogie.
La gauche savait très bien que les caisses de l’Etat n’étaient pas infinies, mais peu importe, elle promettait toujours plus de dépenses, toujours plus de subventions, toujours plus de bonheur à coups de chèques en bois.
Mais la démagogie finit toujours par être sanctionnée par la défiance des citoyens et par l’incapacité à gouverner.
Au fil des ans, les désillusions se sont accumulées et sont devenues insoutenables, au point de briser le lien entre les Français et leurs représentants.

Alors, mes amis, quand j’ai décidé de me présenter à la présidence de la République, je me suis juré de le faire en ayant travaillé, en ayant étudié, consulté, écouté, en ayant bâti un programme précis, argumenté, cohérent, efficace, un programme sans démagogie, fondé sur le bon sens, fondé aussi sur l’exemple des pays qui vont mieux que nous.
Je me suis juré de ne pas jouer à l’illusionniste, de dire ce que je pense, même si cela ne doit pas plaire à tout le monde, et de proposer des choses que je ferai vraiment, et que je ferai rapidement.

Je n’ai pas passé ma vie à rêver que je serais président de la République, comme d’autres s’y voient dès le jardin d’enfants, mais j’ai consacré toute ma vie d’homme au service de mon pays.

Pendant toutes ces années, partout où j’étais, à tous les niveaux, les plus modestes et les plus élevés, je me suis battu, dans la mesure de mes responsabilités, pour donner une vie meilleure à mes administrés et pour faire progresser la France, pour la moderniser, pour la maintenir dans le peloton de tête des grandes nations du monde.
Je suis en colère quand je vois que nous sommes à la traîne, alors que les grands pays qui nous sont comparables sont au plein emploi, avec une croissance meilleure que la nôtre.
Je suis en colère quand je vois que la démagogie atteint des sommets dans cette campagne.
La démagogie de M. Macron qui dit oui à tout le monde et qui sera tout aussi incapable que M. Hollande de décider quoi que ce soit.
La démagogie de ceux qui inventent de nouvelles chimères, parce que les solutions concrètes ne rentrent pas dans le cadre de leur idéologie.
Les 32h. Le revenu universel. Le retour au franc. La fermeture des frontières. La VIème République…

Mais qui peut croire qu’on va créer des emplois, augmenter la croissance et le pouvoir d’achat, réduire notre dette, faire tourner nos usines en passant aux 32h ou en sortant de l’Europe ?
Comment est-il possible de prendre à ce point les problèmes à l’envers ?
Les maux de la France ne viennent pas de l’euro, ils ne viennent pas de l’Allemagne, ils viennent de nous, ils viennent de nos pesanteurs, de nos rigidités, de nos blocages idéologiques, et ils viennent des socialistes qui les ont aggravés !

Ayons le courage de nous comparer !
Ayons le courage de regarder ce que font les pays qui réussissent, et arrêtons de dire qu’à nous autres Français il serait impossible de faire la même chose !

Autrefois, l’on disait : impossible n’est pas français.

Aujourd’hui, on dirait que c’est l’inverse.

Diminuer la dette de l’Etat ? Impossible.

Ramener les effectifs de la fonction publique dans des proportions raisonnables, qui sont celles de nos voisins mais qui sont aussi, tout simplement, celles qui étaient les nôtres au début des années 2000 ? Impossible.

Travailler jusqu’à 65 ans, ce qui est l’âge moyen du départ à la retraite en Europe ? Impossible.

Etablir des quotas pour l’immigration, comme le fait une grande démocratie telle que le Canada? Impossible.

Supprimer les 35 heures qu’aucun autre pays au monde n’a jamais instaurées ? Impossible.

Aller vers le plein emploi, comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou l’Allemagne ? Impossible.

Impossible, car M. Mitterrand l’avait dit : contre le chômage, on a tout essayé. Impossible, car M. Hollande, quant à lui, a dit plus récemment: on n’a pas eu de bol.
Les autres pays ont eu du bol, mais pas nous !
Bref, nous sommes les seuls pour qui tout est impossible !
Impossible est devenu français, désespérément français.

Et je pourrais continuer longtemps.

Faire exécuter les peines de prison qui sont prononcées ? Impossible.

Notre école dégringole dans tous les classements internationaux. En sciences, nous étions en tête il y a vingt ans, maintenant nous sommes loin derrière, et ce sont les pays asiatiques qui font la course en tête. D’année en année, nous avons allégé les programmes et renoncé à toutes les exigences.
Bientôt, nous enseignerons au bac ce que l’on apprenait autrefois au collège. Pourquoi ? Mais parce que vous vous rendez compte, apprendre, c’est peut-être possible pour les Coréens, mais pour les Français, c’est impossible…

Eh bien, moi je crois que nous sommes autant capables que n’importe quelle autre nation de renouer avec la croissance, de créer des emplois, de faire respecter l’autorité qui est nécessaire à toute vie en société, de résoudre nos problèmes sans regarder ailleurs, sans vendre des rêves et sans jouer aux apprentis sorciers qui veulent tout détruire parce qu’ils sont incapables de bâtir quoi que ce soit.

Je veux redonner à notre pays le sens du possible.
Mes solutions ne sont pas chimériques.
Elles sont concrètes et si je suis élu je les mettrai en place tout de suite, pour rattraper le temps perdu et pour donner le plus vite possible une impulsion décisive à notre économie.

Je m’attaquerai à tout ce qui freine l’embauche, le développement des entreprises, l’investissement des capitaux français.


J’allègerai les charges sociales pour tous les salariés et je les exonérerai pour l’embauche d’un jeune en alternance.
J’en finirai avec les 35 heures, en donnant aux salariés et aux entrepreneurs la liberté de négocier ce qui est bon pour eux.
Je simplifierai notre code du travail qui fait 3400 pages et qui paralyse notre marché de l’emploi.
Je doublerai les seuils sociaux pour aider les petites entreprises à grandir et à créer des emplois, alors qu’aujourd’hui elles préfèrent ne pas se développer pour s’épargner des démarches fastidieuses !
Je réformerai la fiscalité du capital pour que les capitaux français cessent de fuir à l’étranger, et soient au contraire investis ici, en France, dans l’économie française, dans les entreprises françaises !

Il y a dix ans, je parlais de l’Etat en faillite.
Rien n’a changé.
Chaque année, nous empruntons sur les marchés financiers des sommes colossales pour payer les salaires de nos fonctionnaires, pour financer notre protection sociale et ce qui est plus absurde encore pour rembourser, nos dettes antérieures !
Notre dette atteint 2200 milliards d’euros, 100% du PIB.
La remontée des taux d’intérêt est un risque majeur que l’on sent poindre à l’horizon.
Mes adversaires font semblant de l’ignorer ou considèrent que ce n’est pas grave.
Comment est-il possible que je sois le seul dans cette campagne à vouloir en finir avec le cercle vicieux de la dette publique, alors que c’est l’un des plus grands défis que la France ait à relever pour restaurer sa crédibilité, pour redevenir une grande puissance européenne, et tout simplement pour assurer son avenir ?

Mon projet n’a rien à voir avec je ne sais quelle austérité.
L’austérité elle viendra le jour où après quelques années de revenu universel et de 32h, nous connaîtrons le destin malheureux de la Grèce.
Le jour où nous pourrons plus payer nos fonctionnaires. Le jour où nous ne pourrons plus financer notre protection sociale.
Le jour où les conseillers du FMI débarqueront dans nos ministères, prendront les manettes et nous diront froidement quoi faire pour amadouer nos créanciers.

Mon projet je l’ai construit en pensant à tous les Français.
Je l’ai construit en pensant à ceux qui sont au chômage parce que les entreprises ont peur d’embaucher.
Je l’ai construit en pensant aux travailleurs dont les salaires sont écrasés par les charges.
Dès le 1er juillet 2017, je diminuerai les cotisations salariales, pour donner un gain de 700 euros par an à un couple qui travaille.
Je l’ai construit en pensant à ces ouvriers qui m’ont dit : les 35 heures, c’est bien beau mais on a toujours assez de temps pour dépenser l’argent qu’on gagne.
Je l’ai construit en pensant aux retraités dont les pensions sont si faibles alors qu’ils ont travaillé toute leur vie. M’augmenterai toutes les retraites inférieures à 1000 euros et les petites pensions de réversion.
Je l’ai construit en pensant aux artisans qui n’en peuvent plus du RSI. Je le réformerai en profondeur en créant une vraie caisse de protection des artisans.


Je l’ai construit en pensant aux professeurs qui n’arrivent plus à faire cours et qui se sentent abandonnés par une hiérarchie timorée, imbue de théories pédagogiques fumeuses et inefficaces.
Je l’ai construit en pensant aux agents de nos fonctions publiques dans leur ensemble.
Je les respecte. Leurs missions sont parmi les plus nobles.
Je les respecte beaucoup plus que les illusionnistes qui proposent des créer des dizaines de milliers de postes de fonctionnaires d’un coup de baguette magique, mais qui en contrepartie gèlent leurs salaires et sont incapables de leur offrir de vraies perspectives de carrière.

J’ai écouté les agriculteurs qui croulent sous les normes et qui ont le sentiment d’être traités avec suspicion alors même qu’ils ont du mal à boucler leurs fins de mois.
Je leur simplifierai la vie.
J’abrogerai par ordonnance toutes les normes ajoutées aux textes européens.
Je ferai en sorte qu’ils soient reconnus comme des entrepreneurs à part entière.

J’ai écouté, partout dans notre pays, des Français de tous les métiers qui m’ont dit : laissez-nous libres, arrêtez de nous étouffer sous les normes et sous les taxes, et alors nous montrerons de quoi nous sommes capables !

Mais j’ai écouté aussi tous ceux qui m’ont dit à quel point leur confiance dans l’avenir était minée par le déclin de l’autorité.
C’est là encore tout un état d’esprit qu’il faut changer.
Des années de déconstruction idéologique ont conduit l’Etat à cesser de croire en sa légitimité et à cesser par conséquent d’exercer l’autorité qui lui revient.

Nous avons recruté des centaines de milliers de fonctionnaires supplémentaires, et pourtant jamais notre Etat n’a donné le sentiment d’être aussi impuissant à remplir ses missions régaliennes fondamentales.

A quoi sert-il de battre des records d’effectifs, si dans les banlieues toujours plus de quartiers sont inaccessibles aux policiers et aux pompiers, si dans les tribunaux toujours plus de jeunes délinquants ressortent libres, si dans les écoles toujours plus de professeurs entrent dans leurs classes avec la peur au ventre ?

C’est d’un même geste que l’Etat doit cesser d’empiéter sur la liberté des citoyens qui travaillent et qui entreprennent, et qu’il doit redevenir un pilier de l’ordre sans lequel la vie en commun est impossible.

L’Etat bureaucratique doit céder la place à l’Etat régalien.


Les forces de l’ordre doivent être entourées du respect de la nation et en premier lieu du président de la République.
J’ai écouté ce qu’elles m’ont dit.
Elles doivent pouvoir se consacrer à leur mission dans de meilleures conditions. Avec des outils technologiques performants, des locaux et des casernements qui soient dignes de l’importance de leur travail.
Nous recruterons 5 000 agents des forces de l’ordre et nous remettrons sur le terrain 5 000 policiers ou gendarmes aujourd’hui occupés à des tâches administratives.

Aujourd’hui, le mouvement des gardiens de prison souligne la dégradation de nos prisons. La surpopulation carcérale explose, les personnels pénitenciers sont épuisés, parfois menacés.
Je tiens à leur adresser un message de sympathie et de respect.
Je reprendrai le programme de construction de prisons interrompu par M. Hollande et Mme Taubira.
Il faut rétablir l’autorité de l’Etat en rendant certaine la sanction des crimes et délits.
Les petits délits seront transformés en contraventions pour lesquelles on exigera un paiement immédiat ou on procédera à une retenue sur les prestations sociales.
Ces petits délinquants seront ainsi frappés directement au portefeuille et encombreront moins inutilement les palais de justice.

Parce qu’il n’y a pas de petite démission, il n’y aura pas plus de tolérance pour la fraude dans les transports en commun ou pour l’usage de stupéfiants, qui seront systématiquement punis d’amendes.

Et nous expulserons les trafiquants de drogue de leurs logements sociaux, parce qu’on ne peut pas profiter de la générosité de la nation et simultanément intoxiquer ses enfants.

Je rétablirai les peines planchers supprimées par la gauche.
Et j’interdirai aux délinquants multirécidivistes, lors de leur sortie de prison, de revenir sur la commune où ils ont commis leurs délits, afin de libérer ces territoires de leur emprise malfaisante.
Parce que notre pays a bien assez à faire avec ses propres délinquants, je prévoirai également une peine d’interdiction du territoire pour les délinquants étrangers condamnés en France.
Pour donner une réalité à la condamnation trop souvent atténuée dans les faits, je fixerai des peines minimales pour les crimes et délits les plus graves.
La bataille de la sécurité ne pourra enfin être gagnée que si l’on y associe tous les responsables publics, et en premier lieu si l’on fait confiance aux maires.
Je leur donnerai des pouvoirs accrus, je poursuivrai l’armement de la police municipale, et elle aura les moyens légaux de procéder à des contrôles d’identité et de dresser des procès-verbaux pour d’autres motifs que la circulation.

Nous avons perdu le sens de l’autorité parce que nous avons cessé de croire en nos valeurs et en la nécessité de leur transmission.

Nous ne sommes pas seulement un pays, nous sommes une nation et nous sommes une civilisation.


La France qui a inspiré tant de pays partout dans le monde ne doit pas avoir honte chez elle.
Les lois de l’hospitalité ne sont pas à sens unique.
L’immigration sans intégration, sans assimilation, doit être stoppée.
Notre politique d’immigration devra être fixée par des quotas, chaque année, en fonction de nos capacités d’accueil. Comme au Canada.
C’est aux étrangers qu’il revient de faire l’effort d’intégrer la France, avec ses lois, sa langue et ses mœurs, et non à la France de se plier à des coutumes qui ne seraient pas conformes à son pacte républicain.

Les étrangers que nous accueillons doivent respecter des devoirs avant de réclamer des droits.
Ils devront attendre deux ans avant toute prestation sociale.

Notre communauté nationale est ouverte mais pas à n’importe quelle condition : je restreindrai les conditions d’accès à notre nationalité.
Et, notamment, je reviendrai sur l’acquisition automatique de la nationalité à 18 ans : elle devra faire l’objet d’une déclaration de volonté, à l’occasion de laquelle l’Etat vérifiera que les conditions d’assimilation ont été respectées.

Ceux qui nous rejoignent le font souvent parce qu’ils ont entendu là-bas, dans leurs pays frappés par la misère et la dictature, des récits qui leur ont donné une haute idée de la France.
Mais ceux qui nous dénigrent le font trop souvent parce que des idéologues leur ont donné, ici, des raisons de le faire.
Ils se sont retrouvés dans un pays ouvert à tous les relativismes, incapable de dire qui il est, incapable d’être fier de tout ce qu’il a à transmettre.
Le défi de l’intégration ne sera gagné qu’avec l’autorité d’un Etat capable de défendre, d’affirmer les valeurs du progrès et de la raison.
Capable de définir, sans ambiguïté, ce qui est inacceptable.
Capable d’interdire les prêches emplis de haine.
Capable de rejeter clairement comme des notions absolument étrangères à la France l’inégalité entre les hommes et les femmes et la banalisation de l’antisémitisme.
Capable de dire, tout simplement, que l’islam doit consentir aux mêmes devoirs que toutes les autres religions sur le sol de France, car tel est pour moi le sens premier de la laïcité.

Comme le fait le Talmud, chaque musulman de France doit pouvoir déclarer que « la loi du pays est ta loi ».
« La France, disait Emmanuel Levinas, est un pays auquel on peut s’attacher autant par le cœur, l’esprit que par les racines. »
Il y a de la place pour plusieurs amours dans un même cœur, mais une seule loyauté.
Nous avons tous un droit irrécusable à chérir nos origines, qu’elles soient languedociennes ou kabyles, mais notre seule fidélité doit être pour notre France.

Mes amis,
Il y a urgence à refonder notre école qui est au cœur de la transmission de nos valeurs.


Il faut remettre sur ses pieds tout un système qui marche sur la tête.
Ça veut dire mettre fin aux expérimentations hasardeuses des pédagogistes et redonner à l’école cette mission fondamentale qui est l’apprentissage des savoirs fondamentaux.
Ça veut dire en finir avec l’allègement permanent des programmes et des exigences, avec cette logique égalitariste qui détruit la vraie égalité des chances, car qu’est-ce que l’égalité des chances, sinon donner à tous les élèves, d’où qu’ils viennent, la possibilité de connaître et de comprendre ce que l’humanité a inventé, a découvert, a créé ?

Si nous continuons ainsi, où seront les ingénieurs, les scientifiques, et tout simplement les professionnels compétents de tous les secteurs dont a besoin une grande nation comme la France ?
On nous a tellement dit qu’il fallait remettre l’élève au centre du système.
Mais celui qui est au centre de la classe, c’est d’abord et avant tout le professeur !

Respecter l’élève, c’est faire qu’il sorte de l’école avec de vrais savoirs, avec un vrai bagage intellectuel, avec la capacité de choisir son métier quand il sera adulte.
Ce n’est pas lui faire croire qu’il peut construire tout seul son propre savoir et qu’il peut plaider la cause de ses fautes d’orthographe.
Ce n’est pas transformer les professeurs en animateurs dépourvus de toute autorité.

L’école sert à apprendre à lire, à écrire et à compter. Pour que nos enfants maîtrisent ces savoirs fondamentaux, j’avancerai l’âge de la scolarité à cinq ans au lieu de six.


L’école doit aussi préparer à l’entrée dans la vie active : je mettrai le paquet sur l’alternance et l’apprentissage.
L’école sert enfin à apprendre la citoyenneté, l’égalité, le goût aussi d’être français et fier de l’être.
Que dans certaines de nos écoles on s’interpelle suivant ses origines, c’est une régression de l’unité française, c’est une tribalisation de notre société !
Et cela je ne l’accepte pas car nous sommes d’abord tous français.
Je propose donc que les écoliers portent un uniforme scolaire, pour qu’ils se sentent tous égaux, tous Français. C’est un symbole, mais tout commence par des symboles !

C’est une mesure de bon sens.
Là encore, regardons le monde autour de nous !
Je ne pense pas à seulement à tous ces pays anglo-saxons où vous savez bien que l’uniforme scolaire est la règle.

En Asie, en Afrique, en Amérique du sud, bref, dans tous ces pays pour qui le savoir est une conquête et l’école une chose sacrée, dans tous ces pays pour qui la discipline et le respect sont des valeurs nécessaires au développement, les élèves portent une tenue uniforme dans leurs établissements !
En France, la Guadeloupe, la Martinique et aussi la Guyane l’ont mis en place !
Cet uniforme scolaire, il reviendra à chaque établissement de le définir, comme il reviendra à chaque établissement d’inventer un état d’esprit, une communauté, un projet.

Au lieu d’une hiérarchie monolithique, trop souvent timorée, trop souvent éloignée des difficultés rencontrées sur le terrain, je veux qu’une plus grande liberté, une plus grande autonomie, une plus grande responsabilité soient laissées aux établissements scolaires et aux équipes qui les composent.
C’est cette liberté qui recréera les conditions de l’autorité dans l’enceinte des écoles.
Parce que les responsabilités seront plus directes, et pas diluées dans une chaîne infinie qui décourage la prise de décision.

C’est cette liberté qui redonnera du souffle à l’enseignement et à l’ambition de la réussite.

Il faut en finir avec ces grandes réformes pompeuses qui prétendent tout définir d’en haut, pour tout le monde, et qui ne satisfont jamais personne.
Pourquoi vouloir un jour que tout le monde fasse du grec et du latin, et le lendemain que plus personne ne puisse en faire ?
Il y a des élèves qui ont besoin d’un encadrement strict et d’autres qui en souffriront et ne s’épanouiront que dans une atmosphère plus libérale. Les cheminements de l’intelligence sont divers et il est normal que l’école respecte cette diversité.
Interrogez les grands mathématiciens, les grands physiciens, les grands chefs d’entreprise, les grands écrivains : il y a eu parmi eux des cancres et des premiers de la classe, des rêveurs et des bûcheurs.
Alors, je crois que les établissements doivent être libres de se choisir un style, une méthode, et les parents doivent être libres de choisir ce qui est le mieux adapté à leurs enfants.

Oui, je veux confier aux chefs d’établissement du second degré la possibilité de recruter une partie de leurs équipes.
Je veux valoriser les initiatives.
Je veux encourager les établissements publics et privés qui se battront pour la réussite avec des idées neuves, dans les zones urbaines sensibles et dans les territoires ruraux.

Je veux améliorer les traitements des enseignants, en maîtrisant les effectifs, en instaurant une part de rémunération au mérite, en donnant des possibilités de promotion accélérée aux professeurs des établissements difficiles, à ceux qui enseigneront une seconde matière et à ceux qui délivreront leurs cours dans une langue étrangère.

L’école qui devrait être le lieu par excellence de la reconnaissance des mérites et des efforts, est devenue celui du nivellement égalitariste par le bas aussi bien pour les élèves que pour les professeurs.
Et comment des professeurs qui souffrent de la dévalorisation de leur propre savoir peuvent-ils enseigner aux élèves qu’ils ont devant eux le goût de l’apprentissage et de l’effort intellectuel ?

Quel terrible paradoxe !

Il est urgent de remettre le système sur ses pieds en lui redonnant de la liberté, de l’autorité, c’est-à-dire en respectant l’intelligence de ceux qui se battent chaque jour pour transmettre notre patrimoine culturel et scientifique, et en réaffirmant bien haut la valeur de leur mission.

Mes amis,

Pendant des décennies, les Français ont pensé que la vie de leurs enfants serait meilleure que la leur. Aujourd’hui, ils pensent le contraire.
L’enjeu de cette élection, c’est de redonner des perspectives à la jeunesse.
Je veux dire à ceux qui ont vingt ans que je me bats pour eux et que j’ai besoin d’eux.


Je me bats pour vous parce que je ne veux pas que vous commenciez votre vie dans un pays à la traîne.
Parce que je ne veux pas que vous soyez aux yeux du monde les enfants du pays qui n’a « pas de bol ».
Vous êtes la première génération d’un nouveau siècle et vous méritez mieux que ça.
Et même si les voyages forment la jeunesse, je ne veux pas que l’expatriation soit pour vous le seul horizon de la réussite.
Ce pays qui est le nôtre, nous le transformerons ensemble. En partageant ce qu’il y a d’irremplaçable en chaque génération.

A vingt ans si l’on me demandait ce que je voulais faire, je répondais souvent : guide de haute montagne. Mon ambition secrète n’était pas d’être président de la République, c’était de grimper tous les sommets de 4000 mètres d’Europe. Et je prenais parfois des risques que je n’aurais jamais dû prendre.
Je n’ai pas fait de grande école, je n’avais pas de voie toute tracée, j’avais tout à inventer, tout à conquérir.

Je n’ai pas oublié ces moments où à vingt ans on s’interroge, où devant l’immensité de la vie on se sent à la fois conquérant et inquiet.

Je pense à vous qui entrez dans un monde où les parcours seront variés, seront innovants, seront créatifs, dans un monde où l’on passera de moins en moins sa vie dans de grandes structures bureaucratiques, hiérarchisées.

L’avenir du travail c’est la liberté, c’est l’indépendance. C’est pour chacun la maîtrise de son destin, l’invention des formes de sa vie.
Je veux une France qui soit à l’avant-garde de ce nouveau monde fait de révolutions en chaînes, dont celle du numérique.

Notre vie a déjà changé, elle va changer encore.
L’intelligence artificielle, l’impression 3D, la réalité augmentée, les nanotechnologies, la robotique, les progrès de la génétique, les énergies renouvelables, la voiture électrique, les véhicules automatisés, la ville intelligente…

Saisissons-nous de ces progrès.
Ayons l’ambition d’être les premiers partout où nous pouvons l’être.
Soyons aux avant-postes dans le défi écologique, en utilisant toutes les ressources de la technologie et du traitement des données pour optimiser la consommation d’énergie, pour optimiser les transports.

Je veux reconstruire une France qui soit une terre de création, une terre d’innovation.
Une France qui encourage, qui donne de l’élan et des forces à ceux qui ont toute la vie devant eux.
Nous ne relèverons pas les défis de l’avenir en nous agrippant au statu quo.
Nous ne serons pas au rendez-vous du progrès avec nos vieux blocages, nos vieilles crispations, nos vieilles peurs.
Je veux porter l’audace du changement qui redonnera à la France sa grandeur et qui refera d’elle une force pour sa jeunesse.

Oui, la France doit renouer avec le sentiment de sa grandeur.
Je veux que la France fasse la course en tête.

Je veux que dans dix ans nous soyons la première puissance européenne.

Mes amis,
Le monde qui nous entoure est plus instable et dangereux qu’il y a dix ans.
La faiblesse n’est pas de mise.
Le sang-froid est nécessaire.

Il faut avoir une vision.
Quelle est la mienne ?

C’est celle d’un pays attaché à la liberté, à la dignité de chaque être humain sur la terre, mais qui ne pense pas qu’il soit possible de se transformer en agence internationale des droits de l’homme car nous ne pouvons pas être les gendarmes du monde.
D’un pays européen attaché à la démocratie et à ses valeurs, mais qui conserve le souci des autres peuples, de leurs destins historiques parfois si différents du nôtre.
Un pays qui ne se refuse pas à la confrontation mais qui préfèrera toujours la paix à la guerre quand celle-ci peut être évitée.

C’est ce pays que le président de la République doit incarner, et sans hésiter lorsqu’il le faut à maintenir un cap difficile malgré les emballements de l’opinion.
Le Président est le chef des armées, il est le premier responsable la politique étrangère française dans le monde, il est celui qui décide ou non de l’usage de la force armée, et, en ultime recours, celui de la force nucléaire.
Il n’est pas de domaine où la solitude du Président soit plus grande, pas de domaine qui engage autant l’essentiel sur le fondement de jugements difficiles à porter, et qui requière autant d’expérience et de discernement.

Mes chers compatriotes, je protégerai la France.
Je protégerai les Français.

Je protégerai nos intérêts économiques, je protègerai la paix, par le glaive si nécessaire.
Je ferai la guerre au totalitarisme islamique partout où il tente de s’infiltrer sur notre territoire.
Je le combattrai sur la scène internationale en refondant notre diplomatie.

Car aujourd’hui, où est la France ?
En 2003, avec Jacques Chirac, elle avait su dire non à la guerre en Irak qui s’est révélée l’une des décisions les plus funestes qu’aient prises les américains au Proche Orient.
Cette position clairvoyante lui a donné un immense crédit dans le monde.
Qu’en a fait François Hollande ?
Alignée sur les Etats-Unis et leur politique changeante et sur une diplomatie européenne convenue, sans vision, la France manque à tous ses devoirs.

L’usage en Syrie d’armes chimiques est un crime qui ne doit pas rester impuni et la France doit être le premier membre du conseil de sécurité des Nations Unies à exiger la vérité sur ce crime abominable et à défendre les sanctions exemplaires qui doivent être prises contre ses auteurs.
Mais la France doit aussi être la voix la plus forte dans le monde pour mettre en garde contre les risques d’une escalade militaire qui déboucherait sur la confrontation directe des Etats-Unis, de la Russie et de l’Iran.

La décision du président Trump de bombarder la Syrie est humaine, compréhensible mais la responsabilité de la France c’est de faire respecter le droit international et de défendre par tous les moyens la paix mondiale dont nous sentons qu’elle est chaque jour un peu plus fragile.

Je ne me résoudrai jamais au retour d’une guerre froide entre les deux plus grands arsenaux nucléaires du monde.

Président de la République, je ne ménagerai pas mes efforts pour la paix car je vois avec effroi poindre les nuages noirs de la guerre.


J’augmenterai les moyens de nos forces armées.
Je veillerai à la crédibilité de la dissuasion.
Je me battrai pour une véritable alliance européenne de défense qui donne à notre continent l’indépendance qu’il a perdue en raison de la folie meurtrière dont il a été responsable au vingtième siècle.
J’œuvrerai sans relâche pour que le conseil de sécurité des Nations Unies dépasse les blocages qui le paralysent.

Au Moyen-Orient, je parlerai avec la même franchise aux sunnites comme aux chiites.
Je demanderai des comptes aux Etats qui abritent, protègent et encouragent les penseurs de l’islamisme radical.
Je défendrai la sécurité d’Israël et le droit des Palestiniens à une patrie comme je défendrai les chrétiens d’Orient victimes d’un véritable génocide qui n’émeut pourtant guère nos gouvernants et nos chantres d’une défense des droits de l’homme à géométrie variable.
Je me battrai pour le développement de l’Afrique dont l’avenir conditionne le nôtre.
En un mot, mes amis, il est plus que temps d’avoir à la tête de la France un gaulliste.

Mes amis,
Nous sommes dans la dernière ligne droite.
Nous donnons tout.
C’est maintenant que tout se joue.
Les journées que nous allons vivre seront décisives et nous allons écrire ensemble une belle page de l’épopée française.
Cette bataille, nous pouvons la gagner et chaque jour qui passe, en voyant des foules toujours plus nombreuses, renforce ma conviction que nous allons la gagner !

J’en ai mené, des combats. J’en ai gagné, des campagnes électorales.
Alors croyez-moi : la victoire vient à ceux qui y croient jusqu’au dernier jour, à ceux pour qui chaque instant est une conquête.

J’ai besoin de vous. J’ai besoin de votre force, de votre courage, de votre volonté.
Il faut que vous alliez partout pour dire que nous avons un projet précis et puissant, un projet qui est le meilleur pour la France.
Il faut que vous alliez partout pour dire que nous aurons une majorité pour le mettre en œuvre.
Il faut que vous alliez partout pour dire que dans un mois, oui, dans un mois, notre pays peut se transformer enfin et qu’elle peut de nouveau étonner le monde.

Vous êtes des militants de la France.
Vous êtes le camp de la raison et de la nation.
Projet contre projet, argumentez, et vous verrez que le nôtre s’imposera comme une évidence.
Proclamez nos ambitions, affirmez vos valeurs, défendez vos convictions, brandissez-les comme un étendard.
La France debout, la France en tête, la France pour volonté et toutes nos volontés pour la France : voilà la devise de la victoire !
Vivre la République et vive la France !


François Fillon, le 14 avril 2017 à Montpellier.

Source : www.fillon2017.fr
 

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