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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 20:44

Le rapport commandé par le Premier Ministre François Fillon à David Kessler en mai 2010 sur la radio numérique terrestre (RNT) a été rendu public ce 11 mai 2011.

Dans sa conclusion, il estime qu'il faut retarder la mise en place de la RNT : "Il nous paraît clairement que les conditions ne sont pas réunies économiquement pour un lancement à grande échelle de la RNT".

 

Cliquer sur le lien pour télécharger le rapport de Denis Kessler (fichier .pdf) :

http://imma.argoscdn1.com/radioactu/pdf/rapport_kessler.pdf

 

 

SR

 

 

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 20:54

(dépêches)

 

 



Loft Story : C'était il y a dix ans jour pour jour... Souvenirs, souvenirs !

News publiée Aujourd'hui, Le Mardi 26 Avril 2011 à 18:39

Le 26 avril 2001 est une date qui a marqué la télévision française ! La chaîne M6 et Endemol lançaient la première télé réalité française : Loft Story. L'émission, bien avant son démarrage, a fait parler d'elle : voyeurisme, télévision poubelle, exhibitionnisme ou caractère malsain, autant de critiques qui ont fusé de partout ! Et pourtant les 13 inconnus qui se sont lancés dans l'aventure Loft Story deviennent, sans le savoir, des stars et des personnalités publiques dont les téléspectateurs connaissent les moindres secrets, même les plus intimes !

C'est un très jeune Benjamin Castaldi qui se lance dans l'inconnu et prend les commandes de la première télé réalité. Et dès le deuxième jour, les candidats dépassent toutes les attentes de la production : Loana, désormais célèbre, et Jean-Edouard font profiter le public de leurs ébats dans la piscine ! La limite que l'on croyait infranchissable est alors franchie ! A l'époque, cette scène n'est pas diffusée à l'antenne, trop explicite, mais la vidéo circule très vite sur Internet...

Les codes de la télé réalité se mettent alors peu à peu en place : les "lofteurs" vont se défouler au confessionnal et forment des couples, les candidats choisissent les nominés en fonction de leurs affinités, ils ont tous leurs petites valises, font des épreuves ridicules, inventent des hymnes, et s'amusent lors de soirées à thème... histoire de s'occuper.

Avec Loft Story, la télé réalité a aussi créé un nouveau métier : être célèbre ! Pourquoi s'embêter avec les études et un boulot ordinaire, lorsque deux mois dans une télé réalité permettent gloire, fortune et notoriété ? Si certains ont su perdurer montrant de vrais talents, pour beaucoup une fois le quart d'heure de célébrité fini, c'est retour à la réalité et sans passer par la case départ et toucher les 20 000 euros !

Comme quoi les mentalités changent vite ! Il y a 10 ans, la France entière était choquée par cette première télé réalité en direct mais au fur et à mesure, les téléspectateurs n'attendent que ça : du sexe, de l'exhibitionnisme, des clans et des clashs ! A tel point qu'une décennie plus tard, et après les Secret Story, Ile de la Tentation et autres Dilemme, le public aujourd'hui se lasse, blasé par autant de trash, de vulgarité, et de débilité ! Preuve en est l'arrêt prématuré de Carré Viiip.

Malgré tout, anniversaire des dix ans oblige, nous nous devons de revenir sur les moments les plus marquants de cette première télé réalité !

Autre que les ébats de Loana et Jean-Edouard, les lofteurs nous ont aussi offert un magnifique hymne intitulé Lofteurs up and down à revoir en vidéo ! D'ailleurs le single était commercialisé, et s'est classé pendant plusieurs semaines en tête des ventes de disques en France. On se souvient aussi de la très BCBG Laure Delattre et de sa fameuse Maya l'abeille, la très étrange Delphine essayant d'endormir les poules en les faisant tourner en rond, prisonnières de ses mains, ou encore le fameux Steevy et son Bourriquet ! Autre moment fort, le fameux jeté de Benjamain Castaldi dans la piscine ainsi que les nombreuses phrases cultes d'Aziz : "Je vis mon quotidien au jour le jour", "je connais des personnes âgées d'un certain âge" ou encore "elle dit je t'aime comme elle prend un fil-o-fish".

Bien loin d'imaginer ce qu'il allait se passer à leurs sorties du Loft, les premiers candidats de cette télé réalité, innocents et naifs, ne ressemblaient en rien aux candidats prétentieux et calculateurs de Carré Viiip ou autres Secret Story.

D'ailleurs si on fait le bilan, aujourd'hui, seuls Loana, qui 10 ans après se relance dans la télé réalité avec les Anges à Miami, Jean-Edouard, Marlène vue dans les Anges de la télé réalité ou encore Steevy Boulay, animateur et acteur, le seul qui a du talent, sont encore dans la lumière. Et qu'en est-il des autres ? Ils sont tout simplement retournés dans l'ombre... ou presque !

V.M

Loft Story 1 : Laure, Kimy, Delphine, Aziz... Ils ont tous eu des bébés !

News publiée Le Dimanche 3 Avril 2011 à 14:23

Le 26 avril prochain, un important anniversaire sera célébré : les 10 ans de la télé-réalité. C'est effectivement en 2001 que Loft Story apparaissait sur les écrans de M6, présenté par Benjamin Castaldi : l'émission qui bouleversera le PAF... ainsi que la carrière de Benjamin Castaldi (qui cartonne notamment dans Secret Story). Dix ans après que sont devenus les premiers lofteurs ? Le Parisien de ce jour a mené l'enquête... Et force est de constater que beaucoup sont désormais... parents ! Retour sur treize anciens candidats : David, Jean-Edouard, Aziz, Fabrice, Delphine, Loana, Kenza, Philippe, Steevy, Julie, Christophe, Kimy et Laure.

 Lofteurs, up and down : Mariages et une pluie de bébés !

Les plus connus sont évidemment Christophe et Julie (34 et 35 ans) qui sont mariés depuis huit ans et ont deux enfants : pour la responsable commerciale et l'employé d'une entreprise de lampes, la famille est sacrée !
Ancienne candidate qui est désormais discrète, Laure (35 ans) est aussi dans la catégorie des heureux parents : après avoir fait de la télé, elle s'est consacrée à sa vie personnelle. Mariée, elle a deux enfants dont le plus jeune a 9 mois. Son ex-boyfriend dans le Loft, Fabrice (39 ans), est lui aussi heureux : "Je suis un homme comblé auprès d'une femme que j'aime et de notre petit garçon d'un mois".
Kimy (33 ans) avait intégré le jeu en remplacement de Delphine : vivant désormais aux États-Unis, Kimy est maintenant mariée et a mis au monde un petit garçon qui a huit mois. Delphine, justement, a laissé ses chevaux pour se consacrer pleinement à sa vie de famille : à 32 ans, elle a rencontré "un homme parfait" et s'occupe de son fils de 23 mois. Enceinte une deuxième fois, elle va bientôt accoucher !
Aziz, qui idolâtrait Van Damme, a aussi privilégié sa vie de famille : à 39 ans, il est papa d'un enfant d'un an.

Des lofteurs comblés sur le plan personnel ! Quid des autres candidats de cette première saison ?

Ils veulent oublier le loft

Laure et Kimy ne veulent plus entendre parler de l'émission. De même pour l'intello Philippe (37 ans) qui serait maintenant ingénieur en informatique à l'étranger...

Ils ont changé de vie

Delphine se consacre à sa famille, le déjanté David (34 ans) a abandonné la musique et est devenue coach sportif à domicile et Fabrice est maintenant manager dans une entreprise de conseil en finance, à Lyon.

Ils sont des artistes incompris...

Kenza (34 ans) s'était fait huer à sa sortie de l'émission. Elle a eu du mal à décoller l'étiquette télé-réalité qu'elle renie désormais et en parle dans des termes peu élogieux. Elle est maintenant journaliste à la radio et écrivain. Quant à Aziz, il continue les arts martiaux, a pris des cours de comédie et arrive à vivre de son métier d'acteur dans des publicités ou des téléfilms.

Ils sont encore dans l'actualité

Évidemment, impossible de parler de cette saison sans évoquer Loana. Suivie pour une émission de télé-réalité d'Alexia Laroche-Joubert, la trentenaire a connu ces dernières années de nombreux problèmes de dépression. Sur le point de s'envoler à Miami pour la saison 2 des Anges de la télé-réalité, elle essaye de perdre ses derniers kilos, devrait sortir un album et va sortir un livre à l'automne pour expliquer ses tentatives de suicide.
Son boyfriend (d'une nuit) de l'époque, Jean-Edouard est maintenant DJ-comédien. Aperçu dans Section de recherches récemment et bientôt dans le troisième volet d'Aïcha, le jeune homme de 30 ans se fait désormais appeler Jean Lipa, et refuse même de parler de Loft Story !
Et bien sûr, celui qui s'en est le mieux sorti est sans conteste Steevy (31 ans) : aperçu il y a quelques semaines dans la première saison des Anges de la télé-réalité, le chroniqueur de Laurent Ruquier mène sa carrière au théâtre.

Huit enfants et demi (celui que Delphine attend) : que de changements pour ces slofteurs !

 

 

 

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 15:22

(dépêche)

 

DERNIERE MINUTE - Mardi 22 mars 2011 - 15:20
> >Radio France - Entretien exclusif avec Jean-Luc Hees, PDG de Radio France (vidéo)

En marge de l'inauguration des nouveaux locaux de France Bleu Haute-Normandie, Jean-Luc Hees a accordé un entretien exclusif à RadioActu. Le PDG de Radio France a évoqué les grands sujets d'actualité du moment à Radio France. Il a exprimé l'attention particulière qu'il porte au Mouv'. "Il faut déjà que l'on sache que c'est une radio. J'ai besoin d'assoir une marque et j'ai besoin d'un grand professionnel pour faire ça. C'est exactement Blanc-Francard", a t-il expliqué. Jean-Luc Hees a par ailleurs une nouvelle fois fustigé l'attitude du SIRTI concernant France Bleu Toulouse, estimant que "les limites de la décence ont été un peu franchies". Enfin, il a évoqué la panne de courant qui a paralysé Radio France au début du mois de mars, et a donné sa vision de l'avenir de la diffusion en ondes moyennes. Entretien exclusif à regarder sur RadioActu.

 

 

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 12:50

Né le 19 décembre 1922 à Paris, Jacques Capelovici, agrégé d'anglais et certifié d'allemand, était un linguiste très connu pour avoir animer "Les Jeux de 20 heures" pendant dix ans (1976-1986) sur FR3.

Il est parti après un coma dans une maison médicalisée où il recevait des soins palliatifs.

Il affectionnait les calembours et l'un de ses plus connus était : « C'était une femme qui avait épousé son temps... comme Simone Signoret ! ». Il révélait également à ses élèves les secrets du palindrome en prononçant régulièrement son exemple fétiche  : « Éric notre valet alla te laver ton ciré », ajoutant négligemment qu'on pouvait tout aussi bien remplacer Éric par Luc. (from wikipédia)

Les obsèques de Jacques Capelovici seront célébrées lundi à 14H30 au cimetière du Montparnasse où il sera inhumé dans le caveau familial.

SR









 

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 07:21

Nicolas Sarkozy est critiqué pour ses interventions dans les médias. Pourtant, avec sa réforme de l’audiovisuel, il avait voulu rompre avec l’hypocrisie institutionnalisée par François Mitterrand. Retour à une époque pas si lointaine. Première partie.

 

 

yartiMitterrandFrancois02Si l’année 2010 fut l’année du Général De Gaulle avec les commémorations de l’appel du 18 juin 1940, de sa disparition le 9 novembre 1970 et de sa naissance le 22 novembre 1890, l’année 2011 sera résolument celle de François Mitterrand avec les quinze ans de sa disparition le 8 janvier 1996, les trente ans de sa première élection à la Présidence de la République le 10 mai 1981 et on pourrait même envisager les quatre-vingt-quinze ans de sa naissance le 26 octobre 1916.

Depuis qu’un de ses dauphins politiques, Lionel Jospin, a exercé son "droit d’inventaire" (de son vivant, en 1994), la gauche et plus particulière le Parti socialiste hésitent entre se revendiquer de cet homme très contrasté et le jeter dans les oubliettes de l’Histoire.


Cynisme et habileté

Si Ségolène Royal se réclame volontiers, au contraire, de son héritage, jusqu’à maintenant, peu de ses concurrents avaient accepté d’assumer les mille contradictions qui ont placé cet homme de roman au centre d’amitiés très douteuses, de nombreuses affaires politiques bien étranges, et même d’opinions du passé paradoxalement très différentes de ce qu’il a prôné par la suite (en particulier l’abolition de la peine de mort, qui restera l’une des rares mesures à son crédit avec la construction européenne).

L’image qui reste au bout de quinze années d’une longue carrière politique, au bout de quatorze années à l’Élysée, un record qui ne pourra plus être battu avec la réforme des institutions (loi constitutionnelle n°2008-724 du 23 juillet 2008) qui limite la durée à deux quinquennats successifs, c’est son extraordinaire habileté politique, qui lui a permis, d’une part, de s’emparer d’un des partis les plus vieux de France, le Parti socialiste, et d’autre part, de le conduire à l’unique victoire présidentielle sous la Ve République grâce à une stratégie d’union et d’absorption de la gauche.

Pour ce quinzième anniversaire de la mort de François Mitterrand, je m’arrêterai ponctuellement sur son comportement avec les médias au début de sa Présidence.


Entre le verbe et les faits

En vitrine, François Mitterrand tenait un discours très libéral en voulant découpler les médias, notamment la radio et la télévision, du pouvoir politique. Pour cela, il avait nommé Georges Fillioud, un vieux compère de l’époque de la Convention des institutions républicaines (très petit parti mitterrandien créé en 1964) aujourd’hui âgé de 80 ans et demi, au Ministère de la Communication de mai 1981 à mars 1986.

Le lancement des radios libres était l’une des mesures phares de son arrivée au pouvoir. Et l’autre mesure, ce fut la création de la Haute autorité de l’Audiovisuel (loi n°82-652 du 29 juillet 1982) qui, après quelques changements de majorité (loi n°86-1067 du 30 septembre 1986), a été définitivement pérennisée avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel par la loi n°89-25 du 17 janvier 1989.


Le précieux témoignage de Michèle Cotta

Le témoignage de la journaliste Michèle Cotta, qui n’a jamais caché sa proximité avec les socialistes, peut donc être très intéressant car après avoir présidé pendant une année Radio France, elle fut nommée par François Mitterrand la première présidente de la Haute autorité.

Rien que cette note du 15 novembre 1982 sur son repas avec l’ancien ministre Jean-Marcel Jeanneney est très intéressante pour la clairvoyance de ce dernier : « Déjeuné avec Jean-Marcel Jeanneney, ancien ministre du Général De Gaulle, père de Jean-Noël que nous venons de nommer président de Radio France. Je ne sais pas si ceci explique cela : il promet à la loi audiovisuelle de 1982 les meilleures destinées. Ce en quoi il est plus optimiste que moi. Il pense que dans dix ans, l’institution sera installée. Dix ans, une paille… ».

Et Jean-Marcel Jeanneney aura eu raison : en six ans, cette instance indépendante de régulation de l’audiovisuel, sous trois appellations, sera pérennisée.


Aussi transparent que ses bulletins de santé

Les cahiers de Michèle Cotta sont très instructifs car elle fait partie de ces journalistes intègres, compétents et indépendants tout en ayant leurs propres convictions. Or, elle a été en quelque sorte l’égérie mitterrandienne de l’audiovisuel (le mot est sans doute beaucoup trop fort) alors qu’elle-même, la fleur au fusil, croyait ce que lui avait affirmé de François Mitterrand.

Car François Mitterrand a toujours été comme cela dans sa vie politique : promettant tous les six mois la publication de ses bulletins de santé, par exemple, et falsifiant dès le premier pour cacher la maladie qu’on venait de détecter (il faut dire qu’il n’avait pas eu beaucoup de chance).

Le 7 décembre 1981, alors que Michèle Cotta fut dans le bureau de Pierre Bérégovoy, alors secrétaire général de l’Élysée, avec Pierre Desgraupes pour préparer une interview de François Mitterrand, ce dernier surgit dans la pièce : « Au premier regard, je suis frappée par le teint cireux, les yeux enfoncés, l’air inquiet. Et puis il parle. Sa voix est inchangée, ironique. Il me dit : "Il faut que vous me posiez des questions sur ma santé, par exemple…" ».

En prônant indépendance et transparence, François Mitterrand était dans la posture mais n’avait en fait jamais souhaité que les relations entre l’audiovisuel public et le pouvoir politique changeassent de nature. La Haute autorité de l’Audiovisuel fut sans doute une de ces grandes hypocrisie des septennats de François Mitterrand dont la première victime fut justement Michèle Cotta.

Je vais étayer cette affirmation par quelques exemples que Michèle Cotta a apportés elle-même.


À Radio France

À la présidence de Radio France, Michèle Cotta a été nommée pour succéder à Jacqueline Baudrier qui fut la première présidente, nommée par Valéry Giscard d’Estaing.

Michèle Cotta explique l’affaire : « Pierre Mauroy [Premier Ministre] m’a appelée (…) pour me demander si j’acceptais la présidence de Radio France. Je ne sais pas au juste ce que cela veut dire. Je connais bien France Inter où j’ai été éditorialiste quotidienne, puis hebdomadaire, de 1976 à 1980, date de mon entrée à RTL. Mais je n’en connais rien d’autre. Mauroy, qui respecte la présidente sortante, Jaqueline Baudrier, et hésitait à la débarquer de la radio, ne m’en avait pas parlé avant qu’il ne lui trouve une sortie convenable. Aujourd’hui, Jacqueline Baudrier est ambassadeur à l’Unesco [le poste de Rama Yade]. Pierre Mauroy m’appelle donc (…) : j’ai hésité puis dit oui. Autant la perspective d’appartenir à un cabinet, fût-ce celui de l’Élysée, me rebutait, car je trouvais que ce n’était pas ma place, autant Radio France me paraît intéressant, même si je ne connais rien au fonctionnement administratif de la maison ronde. ».

Michèle Cotta fut nommée à Radio France en même temps que Pierre Desgraupes à Antenne 2, et sur le quota de Pierre Mauroy.

« Mauroy ajoute (…) qu’il ne sera pas interventionniste et que son cabinet ne le sera pas davantage. Je lui demande : "Et l’Élysée ?". Il me répond en s’esclaffant : "ça, j’en suis moins sûr !" ».

Sa première crise, Michèle Cotta l’a due au directeur de France Musique Pierre Vosinski qui a démissionné le 15 octobre 1981 pour raison politique  : « Professionnellement, c’est un type indiscutable ! Il n’a pas son pareil pour recruter les musiciens, les faire travailler, choisir les chefs d’orchestre. Il connaît tout en matière de musique et jouit d’une réputation en béton dans le petit monde international de la musique. ».

Et quelques semaines plus tard, Michèle Cotta reçut un coup de téléphone en colère : « Mitterrand s’indigne, il me le dit au téléphone, que j’aie pu nommer André Jouve, le second de Vozinski, à la tête de France Musique sans lui en parler. Il se trouve que j’en avais parlé à Georges Fillioud. Devais-je passer par-dessus la tête de Fillioud et parler directement à Mitterrand de la nomination d’un chef de service ? Le Président est maître des armes, des arts et des lettres, certes ! De là à solliciter son avis sur tout, sur la musique en l’occurrence, qui n’est certes pas sa spécialité… Devais-je lui en dire un mot, ne fût-ce que par courtoisie ? Je n’en sais rien. Peut-être n’ai-je pas la manière… ».


Pressions contre Philippe Alexandre et Jean Boissonnat

Michèle Cotta a parlé aussi des pressions de l’Élysée sur des radios privées en février 1982 : « Restent deux exceptions qui n’ont rien à voir avec la télé ou la radio publiques, c’est Jean Boissonnat à Europe 1 et Philippe Alexandre à RTL. Pour les deux, la critique est un fonds de commerce : ils ne changeront pas de ton. Mieux vaut les laisser continuer plutôt que d’essayer de les éloigner de leurs rédactions respectives. Je fais là allusion à une démarche de Rousselet [directeur de cabinet de Mitterrand] auprès de Rigaud [patron de RTL] pour qu’il se débarrasse d’Alexandre. Erreur ! Rigaud a résisté à Giscard ; il résistera à Mitterrand, d’autant plus que son poste ne dépend pas de lui. ».


Définir le rôle d’une autorité indépendante

Après l’échec des élections cantonales de mars 1982, François Mitterrand pressa le pas pour la réforme de l’audiovisuel qu’il voudrait mettre en place rapidement. Michèle Cotta exprima dans les allées du pouvoir, le 26 mars 1982, toute l’ambiguïté de la réforme : « Ou bien la loi donne tous les pouvoirs à la Haute autorité, et, dans ce cas, les PDG des différentes chaînes ne sont que des directeurs généraux et la Haute autorité devient l’équivalent du Board des directeurs de la BBC ; ou bien elle n’a pas le pouvoir exécutif, et alors il faut qu’elle n’ait pas non plus le pouvoir de nomination, mais qu’elle se contente d’un pouvoir de contrôle. » [ce qui est précisément le cas avec la loi organique n°2009-257 du 5 mars 2009].

C’est là toute l’hypocrisie de François Mitterrand dans sa politique de l’audiovisuel : faire semblant de rendre indépendantes les nominations des présidents de chaîne mais influer comme dans le passé. Michèle Cotta venait de le comprendre avant même de savoir qu’elle en serait la première "applicatrice".

Michèle Cotta s’interrogeait même de sa mission à Radio France confiée par François Mitterrand : « Qu’attend-il de moi ? Que j’épure, que je vide l’eau de la baignoire ? Je suis incapable de le faire. Je ne le ferai pas. ».


Haute autorité à haut risque

Ce fut durant l’été 1982 que Mitterrand a réfléchi sur la composition de la Haute autorité, nommée comme les membres du Conseil Constitutionnel. Le 14 août 1982, Mitterrand « est soucieux d’une seule chose : de ne pas nommer à la Haute autorité quelqu’un qui le "trahisse". (…) Il ne demande pas, insiste-t-il, d’homme ou de femme lige. Mais quelqu’un qui le "protège". ».

Et finalement, il nomma Michèle Cotta à la présidence de la Haute autorité. Son installation a lieu le 30 août 1982 dans les locaux de la Maison de la Radio.

Pour l’anecdote, Jacques Boutet, conseiller d’État et nommé aussi par François Mitterrand, refusa de siéger dans une instance dirigée par une simple journaliste (il sera le premier président du Conseil supérieur de l’audiovisuel en 1989) et il fut remplacé par Stéphane Hessel, et Édouard Balladur, pressenti par Alain Poher, déclina l’offre pour une question de cumul de ses rémunérations et laissa la place à Gabriel De Broglie (futur unique président de la Commission nationale de la communication et des libertés).

La création de la Haute autorité de l’Audiovisuel avait pour but affiché de séparer la gestion de l’audiovisuel public du gouvernement et du pouvoir politique. C’est ce qu’avait en tout cas cru sa première présidente, Michèle Cotta. La suite montra qu’il n’en fut rien. Ce sera l’objet du prochain article.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (10 janvier 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :

Le congrès de Metz.
Le Parti socialiste.

Michèle Cotta.

La réforme de l’audiovisuel.

Jacqueline Baudrier.



yartiMitterrandFrancois03

 

 

http://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/l-audiovisuel-sous-francois-86953

 

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-237

 

 

 

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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 20:57

Le matin du mercredi 27 octobre 2010, la chaîne LCP retransmettait en différé une table ronde sur les l'autonomie budgétaire des départements à l'occasion de l'Assemblée des départements de France à Avignon.

 

LCP20101027-1


Faisant intervenir des présidents de conseils généraux, LCP a donné la parole en premier Monsieur Claude Haut, sénateur PS et président du Conseil général du Vaucluse (puissance invitante) avec comme sous-titre : "président du Conseil régional du Vaucluse". Cette erreur de confusion entre région et département aurait été excusable dans le cas d'un direct (même si une telle erreur est étonnante pour un événement de cette nature : assemblée des départements) mais cette émission était une rediffusion puisque le débat avait eu lieu le 20 octobre 2010.

 

LCP20101027-2


Pour une chaîne qui se veut la spécialiste de la chose publique, une telle confusion est assez étrange. Certes, cette coquille est sans gravité pour ceux qui connaissent les institutions, mais il ne faut pas oublier que la télévision véhicule une information "juste" qui devient une référence "sacrée" pour beaucoup de monde. La rigueur dans l'exactitude devrait rester la règle.

Sylvain Rakotoarison (27 octobre 2010)

 

 

 

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 12:12

Bernard Giraudeau est mort à Paris le 17 juillet 2010 à 7h00, des suites d'un cancer.

SR

 

 

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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 07:48

En conclusion des nombreuses polémiques qui ont émaillé cette année sur France Inter, la chronique de Stéphane Guillon ne sera pas reconduite pour 2010-2011. Et tout le monde y gagne : l’humoriste qui était un peu trop à l’étroit, la station qui pourra se consacrer à des enjeux bien plus importants (le numérique par exemple), et enfin, les auditeurs, témoins impuissants d’une lutte interne qui ne les concernait pas.

 

 

yartiguillontroll04Il y a un véritable mystère autour de Stéphane Guillon et d’Internet. J’avais rédigé un article il y a plus de deux mois pour évoquer les conditions de départ de Stéphane Guillon de France Inter. À ma grande surprise, cet article a eu un très grand nombre de lecteurs, tant sur Agoravox que sur Le Post (qui a atteint il y a quelques jours les 37 000 lectures !).

Et je me pose donc la question : pourquoi tant d’internautes considèrent-ils Stéphane Guillon comme un personnage essentiel dans le paysage français ? paysage audiovisuel mais aussi politique ? que ce soit pour le soutenir ou pour le contester ?

Même les médias traditionnels en font un sujet d’information essentielle, tant "Le Nouvel Observateur" que "Le Monde", pour n’en citer que deux. Une information suivie minutes après minutes, aussi importante que l’attentat du 11 septembre 2001 ou qu’une guerre au Moyen-Orient. Si je rajoute les cris de basse-cour footballistique, j’ai vraiment l'impression que la hiérarchisation des informations en prend un coup, alors qu’au même moment, des meurtres sont perpétrés en grand nombre aux frontières très sensibles entre le Kirghizstan et l’Ouzbékistan, meurtres qui n’ont rien à voir avec un conflit ethnique mais qui pourraient dégénérer en nouvelle poudrière aux côté de l’Afghanistan et du Pakistan.

J’avoue qu’en écrivant (une fois encore) sur le sujet, je participe moi aussi, heureusement à une très modeste échelle, à cet échauffement déraisonnable.


L’humour ne fait pas un projet politique

Stéphane Guillon n’est qu’un humoriste. En mettant la négation "ne…que", on pourrait croire que je sous-estime son rôle, mais en fait, non, je pense qu’un humoriste, c’est généralement un personnage qui rend la démocratie plus saine. Mais je l’ai mise (la négation) car il n’est pas un homme politique, il n’est pas un philosophe, il n’est pas un penseur. Il n’a jamais prétendu l’être. Il est seulement un humoriste. Rien qu’un humoriste. Tout un humoriste. Généralement consciencieux : il fait bien sa revue de presse matinale, repère les "failles du système" et les emballe à sa sauce.

Bon, c’est vrai ensuite, on peut épiloguer sur son talent ou pas. J’ai rarement ri mais ce n’est pas le premier ni le dernier humoriste reconnu qui me laisse indifférent. C’est une question de saveur et il est clair qu’il a son public. En matière de goût humoristique, je ne suis de toute façon pas un référent.

Là où la colère pointe mon nez, c’est quand on hisse Stéphane Guillon à la cime de la liberté d’expression. Ou liberté de rire. Drôle de porte-drapeau. Lui-même n’a jamais prétendu n’être que lui-même mais en disant crûment des choses abominables qui, sous le coup de la provocation et de l’humour, peuvent passer un peu mieux, il s’est fait naturellement le porte-parole d’une certaine catégorie de personnes qui, elles, pensent réellement ce qu’il dit.

Il suffit de voir les réactions à sa chronique après la catastrophe de Smolensk et son "rêve" de la disparition accidentelle de Nicolas Sarkozy pour l’illustrer. J’imagine bien que Stéphane Guillon n’a jamais souhaité la mort du Président de la République, mais ceux qui l’applaudissent ?

C’est cela qui me fait un peu peur.

Sans doute on pourrait retrouver cette même ambiguïté avec les vieux sketchs de Coluche quand il traitait les arabes de fainéants par exemple : premier degré ? second degré ? lard ou cochon ? à chacun son interprétation, en sachant que l’ambiguïté peut soit rassembler soit au contraire repousser. Il y a toujours intérêt pour l’humoriste à laisser planer le doute. C’est pour cela d’ailleurs que Dieudonné n’est plus vraiment drôle : le doute n’est pas permis, avec lui.

Maintenant, nous arrivons à la fin d’une année pour une radio, France Inter.


Renouvellement sur fond de polémiques

Comme chaque année, la grille de l’année qui suit est renouvelée. C’est, pour les radios, un exercice très important et fort délicat. Les erreurs de programmation peuvent coûter cher à une station. On se souvient par exemple de l’éviction de Philippe Bouvard en septembre 2000 des "Grosses Têtes" et RTL a finalement dû le rappeler en catastrophe en février 2001 après une chute vertigineuse d’audience. Pour le directeur de France Inter, Philippe Val, c’était son épreuve du feu, la première grille sous son sceau.

Pendant la chronique de Stéphane Guillon, l’audience était au rendez-vous et était même exceptionnelle. Un peu trop forte même pour la station qui invitait ensuite les personnalités politiques brocardées. Mais paradoxalement (car une radio aime faire de l’audience), elle a mobilisé beaucoup trop les esprits en interne pour que ce fût constructif.

Il est bon de rétablir quelques éléments d’exactitude.


Droit du travail

Stéphane Guillon n’a jamais été licencié ni limogé par Radio France (Didier Porte non plus). Sa rémunération est par cachets et son contrat ne dure que le temps de la grille, comme la plupart des animateurs de radio. Par conséquent, son contrat finissait normalement ce 23 juin 2010, dernière chronique de l’année 2009-2010.

Le Code du travail est cependant assez ambigu pour ce genre de travail si le contrat est renouvelé souvent (voir l’émission de Philippe Bouvard, par exemple, sur RTL, qui dure depuis avril 1977). En effet, c’est en quelque sorte équivalent à un contrat à durée déterminée sans arrêt renouvelé, ce qui n’est pas vraiment acceptable du point de vue du droit, plaçant le "travailleur" dans une précarité permanente.

Cela dit, ces mêmes travailleurs ne sont pas vraiment à plaindre, les rémunérations sont plutôt élevées (il est vrai que celle de Stéphane Guillon est restée très "raisonnable") et la notoriété que leur confère l’antenne les aide à démarrer d’autres activités rémunératrices (spectacles, livres, disques, DVD, conférences etc.).
 
Prenons maintenant quelques considérations.

Considérations politiques : Stéphane Guillon a-t-il été exclu de la nouvelle grille pour raison politique ? c’est-à-dire, pour l’empêcher de parler, d’apporter une opinion ?

Ceux qui le pensent évoquent même la procédure de nomination du président de Radio France. Que ce soit Jean-Luc Hees ou n’importe quelle autre personnalité (même dite de gauche), le président de Radio France (et bientôt celui de France Télévisions) aura toujours ce procès d’intention d’allégeance vis-à-vis de l’Élysée. Quand on lit les cahiers de Michèle Cotta, ancienne présidente de la Haute Autorité de l’audiovisuel en 1982 (et à ce titre, toute première patronne d’un organisme de régulation de l’audiovisuel prétendument indépendant), on voit bien que les liens entre le pouvoir exécutif et les médias ont toujours été hypocrites et les pressions ont toujours existé, aujourd’hui pas moins mais pas plus qu’avant, quelle que soit la procédure de nomination. De plus, Jean-Luc Hees étant un journaliste, son souci d’indépendance est à la mesure de son ego (ce qui est naturel et sain).

Autre argument : Stéphane Guillon s’en est pris au pouvoir exécutif, à des ministres (Éric Besson particulièrement) ou même à Nicolas Sarkozy. Mais il s’en est pris aussi à des leaders de l'opposition, Martine Aubry et à Dominique Strauss-Kahn, c’est d’ailleurs grâce à ce dernier qu’il s’est fait connaître et que l’audience de France Inter a fait un bond. Le fait que des humoristes s’en prennent aux personnalités politiques est plutôt de bonne guerre. Combien de personnes politiques rêveraient-elles de passer aux "Guignols de l’Info", gage de notoriété ? Lorsqu’on s’expose, il faut être beau joueur, c’est vrai. Pas dans n’importe quelle condition sans doute, pas quand la vie privée est atteinte par exemple (ce qui n’a rien à voir avec un discours politique).

Justement, si Stéphane Guillon devait avoir été privé de chronique pour raison politique, il l’aurait été depuis belle lurette : depuis les propos insultants et machistes contre Martine Aubry par exemple, qui en a été particulièrement affectée même si (contrairement à DSK), elle n’en a rien laissé paraître à l’antenne. Le fait que Jean-Luc Hees et Philippe Val aient renouvelé le contrat avec Stéphane Guillon pour 2009-2010 alors que Jean-Paul Cluzel pourrait imaginer n’avoir pas été reconduit à cause des polémiques suscitées par ses chroniques montre à l’évidence que l’enjeu n’a rien à voir avec une certaine expression politique.

Considérations internes à Radio France : Lorsque Jean-Luc Hees dit dans "Le Monde" du 24 juin 2010 que « l’humour ne doit pas être confisqué par de petits tyrans », c’est justement pour dire que l’humour de Stéphane Guillon n’a aucune finalité politique ni idéologique (au contraire de Dieudonné, par exemple). Sa chronique semait une terreur déraisonnable non seulement dans la classe politique (en révélant de secrets de vie privée des personnes, notamment à propos d’Éric Besson) mais également chez son employeur (en le dénigrant systématiquement).

Car c’est là où les choses sont claires. Si le contrat n’a pas été renouvelé, ce n’est pas pour des raisons politiques (il suffit d’écouter quelques ténors de l’UMP pour comprendre que France Inter n’est pas une maison inféodée au pouvoir, et il suffit même d’aller demander aux journalistes qui contestent leur directeur Philippe Val), c’est tout simplement parce qu’à longueur de chroniques, Stéphane Guillon tapait sur ses supérieurs hiérarchiques.


Humour versus honneur

C’est en tout cas la raison officielle invoquée qui a le mérite d’être franche, car elle expose aussi publiquement un amour-propre pas forcément facile à étaler en public. Jean-Luc Hees y met même une question personnelle : « J’ai un certain sens de l’honneur et je ne peux accepter que l’on me crache dessus en direct ». En clair, il n’est pas masochiste : payer quelqu’un pour se faire déglinguer, ce n’est pas son truc, et c’est sans doute le truc de personne.

Stéphane Guillon fait partie de ces "travailleurs" privilégiés qui ont suffisamment d’aura pour être libres professionnellement. Libres d’aller voir ailleurs. Mais pourquoi serait-il traité différemment d’un autre travailleur ? La moindre des choses est de ménager ceux qui alimentent son compte à la fin du mois. C’est la première raison d’une rémunération, et c’est ordinaire lorsque c’est fait de façon transparente (de façon déclarée etc.).

Pourquoi donc serait-il défendu par ceux qu’il méprise dans certaines chroniques (comme celle concernant les singes vaccinés qui aurait été drôle si elle n’avait pas été prise au sérieux par de nombreux "incrédules" crédules) ?


The show must go on

Nul doute que ceux qui ont aimé Stéphane Guillon pourront le réécouter très prochainement. Il semblerait que quelques stations concurrentes seraient déjà prêtes à y mettre le prix pour le "récupérer" (je leur souhaite d’ailleurs bien du plaisir).

De grâce, ne disons pas que nous ne sommes pas en démocratie. Il fut un temps pas si éloigné où Thierry Le Luron fut réellement interdit d’antenne dans tous les médias après avoir "surpris" (avec un gros mot, le fameux « L’emm…dant, c’est la rose ») en direct dans une émission de Michel Drucker. À l’époque, François Mitterrand avait été intraitable et Thierry Le Luron n’avait pu bénéficier de la télévision que pour avoir un hommage… après sa mort. La démocratie a toujours progressé.

Stéphane Guillon sera toujours là, dans le paysage audiovisuel, et c’est tant mieux pour lui. Et c’est tant mieux pour Radio France que cette société publique puisse se focaliser sur des sujets autrement plus importants que quelques plaisanteries de potaches.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (24 juin 2010)


Pour aller plus loin :

Le crash de Stéphane Guillon.
Guillon heureux quitte enfin France Inter (par Olivier Bailly).
Jean-Luc Hees.
Philippe Val.
Les singes de Stéphane Guillon.
Un humoriste très troll.

 

 

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/stephane-guillon-sens-de-l-humour-77417

 

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-189

 

 

 

 

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 09:32

(dépêche)

 

Ce mardi 23 juin 2010, c'était la dernière chronique de Stéphane Guillon sur France Inter

 


http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/06/23/jean-luc-hees-annonce-le-retrait-de-stephane-guillon-de-l-antenne-de-france-inter_1377223_3236.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3236,50-1377223,0.html
Jean-Luc Hees annonce le retrait de Stéphane Guillon de l'antenne de France Inter
LE MONDE pour Le Monde.fr | 23.06.10 | 09h10  •  Mis à jour le 23.06.10 | 09h18


Un peu plus d'un an après son arrivée à la tête de Radio France, en mai 2010, Jean-Luc Hees dresse un premier bilan de son action. Le PDG, âgé de 58 ans, connaît bien Radio France où il est entré en 1972 du temps de l'ORTF. Longtemps correspondant de France Inter aux Etats-Unis, il anima ensuite plusieurs émissions culturelles sur la radio publique avant d'en être nommé directeur en 1997. Il avait été "remercié" en 2004 par son prédécesseur, Jean-Paul Cluzel, après la nomination de ce dernier à la tête de la Maison Ronde. A la veille de la présentation des grilles de rentrée, il revient sur les tensions récentes qui sont apparues à France Inter.


 
France Inter connaît de sérieuses turbulences depuis l'arrivée de Philippe Val. Reconnaissez-vous avoir commis des erreurs ?

C'est vrai qu'il y a eu parfois des maladresses. Qui n'en commet pas ? Mais, dans un an, Val n'agira pas de la même façon. Il a atterri dans une grosse structure et mon erreur a été de le laisser y aller seul. Depuis, quelques semaines, il travaille avec Laurence Bloch comme adjointe qui connaît parfaitement la maison. Il ne s'agit pas d'un recadrage de Val, mais d'un renforcement.

Cela n'a pas empêché la rédaction de voter la semaine dernière une motion contre Philippe Val à propos de la grille de rentrée...

Oui mais cette inquiétude ne correspond pas à la réalité. Il n'y a pas de grands chambardements à France Inter. La mécanique d'une grille est très compliquée. Il faut bouger car il y a des émissions qui ne marchent pas bien. Val, qui a un projet éditorial et culturel, essaie de trouver des solutions de remplacement pour les journalistes ou animateurs dont les émissions seront supprimées. On ne laisse jamais les gens au bord de la route. Je connais beaucoup de journalistes à l'extérieur qui aimeraient vivre le malaise de France Inter.

La saison de France Inter a été ponctuée par les polémiques autour des chroniques de Stéphane Guillon et dernièrement de Didier Porte. Les auditeurs d'Inter les retrouveront-ils dans la nouvelle matinale de septembre ?

Non, car je ne m'appelle pas Raymond Domenech. J'ai eu de nombreuses discussions avec Stéphane Guillon à propos de ses chroniques. Si l'humour se résume à l'insulte, je ne peux le tolérer pour les autres mais également pour moi. Quel patron d'une grande entreprise accepterait de se faire insulter par un de ses salariés sans le sanctionner. J'ai un certain sens de l'honneur et je ne peux accepter que l'on me crache dessus en direct.

L'humour ne doit pas être confisqué par de petits tyrans. Je prends cette décision non pas sur une quelconque pression politique mais en m'appuyant sur des valeurs minimales d'éducation et de service public. Je considère que cette tranche d'humour est un échec. Elle a montré une grande misère intellectuelle dont je ne m'accommode pas. Il n'y aura pas de changement d'horaire ni de remplaçants. Ce qui ne fait pas rire à 7 h 55 ne me fera pas plus rire à 3heures du matin. Je sais qu'en prenant cette décision, il y a un risque. Mais j'assume !

Lire l'intégralité de l'interview de Jean-Luc Hees dans Le Monde du 24 juin



Propos recueillis par Daniel Psenny



 

 

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 10:10

Cette nuit, j’ai rêvé que Stéphane Guillon allait être viré…

 

yartiguillon08La chronique de Stéphane Guillon du 13 avril 2010 a montré explicitement que l’humoristique souhaitait quitter France Inter, mais dans les meilleures conditions, comme un martyr de la liberté d’expression.
 
En parodiant la tragédie polonaise de Smolensk où le Président polonais Lech Kaczynski et près d’une centaine d’autres passagers ont péri dans un terrible accident d’avion, Stéphane Guillon a franchi une nouvelle étape dans son humour caustique.
 
 
Un affreux rêve
 
 En effet, il dit avoir rêvé d’un accident similaire qui aurait fait perdre la vie du Président Nicolas Sarkozy et de la plupart des ministres du gouvernement français. Si l’humour est noir, glauque et douteux, tant pour les familles des victimes polonaises que pour celle de Nicolas Sarkozy (entre autres), il répond cependant à la règle classique du saltimbanque : je raconte des blagues pour amuser la galerie.
 
Étrangement, c’était déjà ce genre de "rêve" qu’on pouvait lire dès l’annonce du crash du 10 avril 2010 dans beaucoup de forums sur Internet. Des réflexions très antisarkozystes primaires et toujours anonymes du genre : "dommage que cela ne soit pas tombé chez nous".
 
Il est vrai qu’il y a une marge entre le souhait réel de la mort de Nicolas Sarkozy et cet humour finalement potache bien que politiquement incorrect de Stéphane Guillon. Je note d’ailleurs que l’idée lui est peut-être venue en observant les réactions de ces internautes puisque son "rêve" a mis un certain temps avant d’éclore.
 
Pourquoi pas ? L’humour de mauvais goût a son public et visiblement, il est apprécié.
 
 
Un scud au patron
 
Ce qui est plus choquant, en revanche, c’est qu’au milieu de sa chronique, il glisse un nouveau scud contre son patron, Jean-Luc Hees, le président de Radio France. En décrivant la réaction des gens face à son "rêve", il décrit (par imitation de présentateur interposée) ainsi son employeur : « Très affecté également, le président de Radio France, Jean-Luc Hees, déclarait à notre micro il y a quelques minutes avoir perdu son deuxième papa. ».
 
 
Un rappel de la fouine
 
Toujours dans son matraquage contre Éric Besson qui aurait péri aussi dans son "rêve", Stéphane Guillon poursuit ainsi : « À l’heure où nous parlons, la dépouille de monsieur Besson se trouve toujours à Bruxelles car ni sa famille, ni l’UMP, ni évidemment le Parti socialiste ne souhaitent la récupérer. Ah ! Vincent, Vincent ! On me souffle dans mon oreillette que l’ADF, l’association de défense des fouines serait prête à accueillir la dépouille du ministre. Très beau geste s’il en est. ».
 
 
Humour ?
 
Un peu plus loin encore, Stéphane Guillon évoque un cercueil d’enfant pour Nicolas Sarkozy et laisse paraître sa déception que Frédéric Lefebvre n’ait pas été présent dans l’avion… (« Quel dommage qu’il n’ait pas été à bord »).
 
Évidemment, tout cela est de l’humour et est faux (comme l’histoire des singes vaccinés). Évidemment qu’avec un peu de recul, on peut presque en rire.
 
Mais il y a un véritable problème qui met mal à l’aise.
 
Rire de Nicolas Sarkozy est finalement le propre d’un leader politique, et a fortiori du Président de la République. Il semble que ce dernier a été particulièrement bien servi depuis 2002 mais peut-être n’est-ce le résultat que de son propre comportement. C’est la règle du jeu pour tout acteur public. Il faut savoir l’accepter quand on s’expose.
 
L’insistance contre Éric Besson peut apparaître, elle, comme un véritable harcèlement personnel, mais comme Nicolas Sarkozy, Éric Besson est un personnage public et est forcément soumis à toute sorte de jugements, négatifs ou positifs. À lui de l’assumer.
 
 
Provocations
 
Ce qui est moins normal, en revanche, c’est qu’une fois de plus, Stéphane Guillon règle ses comptes avec Jean-Luc Hees, son employeur.
 
Le 1er avril 2010, le président de Radio France avait fait publier dans "Le Monde" une tribune où il essayait de faire comprendre que la liberté d’expression n’était pas en cause mais qu’il devait y avoir des limites, notamment lorsqu’on parle de "fouine" qui était un vocabulaire utilisé dans première moitié du siècle dernier avec une certaine connotation.
 
Jean-Luc Hees expliquait ainsi : « Il se trouve que l’humoriste n’a que deux limites : celle de l’acceptabilité des citoyens (dont il est le premier juge). Et puis celle des grandes valeurs morales qui scellent le pacte républicain. C’est là que le bât blesse. » poursuivant ensuite : « Nous avons une histoire. Qui nous enseigne que l’attaque personnelle, fondée sur le physique de la personne, fait partie de ces valeurs infranchissables. Les années sombres, les références tellement amusantes aux yeux de fouine, au nez et aux doigts crochus, sont là pour nous le rappeler. Là, la plaisanterie doit s’arrêter. L’humour a ses frontières qui sont celles de la morale républicaine. ».
 
L’avertissement était très clair. Et Stéphane Guillon s’assoit dessus tellement lourdement qu’il en rajoute encore avec les fouines et avec une prétendue allégeance de Jean-Luc Hees (qui a été nommé par Nicolas Sarkozy seulement en raison de la réforme de l’audiovisuel, contestée par certains parlementaires de la majorité, si bien que n’importe quel président de Radio France aurait ce même procès de dépendance, puisqu’elle a été institutionnalisée).
 
 
Partir, mais… bien !
 
L’affaire est donc entendue. Stéphane Guillon n’a plus envie de rester sur France Inter. Sa chronique lui a apporté une très belle caisse de résonance. Ses spectacles (qui, apparemment, sont fort intéressants) et ses autres activités audiovisuelles lui occupent sans doute plus l’esprit et il sait de toute façon qu’il n’aura aucun mal à demander un droit d’asile à sur RTL ou sur Europe 1 dans la mesure où c’est lui qui mène l’audience de sa tranche horaire le matin.
 
Ce qui est plus sournois, c’est qu’au lieu de partir comme n’importe quel démissionnaire, il cherche, subtilement (peut-on lui reprocher son humour au second degré, puisqu’il s’agit d’un "rêve" ?), à monnayer ce départ par une sorte de victimisation.
 
Dans son article du 14 avril 2010 dans "France Soir", Dominique de Montvalon craint le surrégime pour Stéphane Guillon et pense que « le film est écrit » : « Jean-Luc Hees va finir par lui dire gentiment que son contrat à France Inter ne sera pas renouvelé. Mais partir comme ça, non ! Alors, au micro, Guillon fait monter les enchères, multiplie les "provocs" et attend qu’on se décide à lui indiquer la porte. Au lieu de n’être pas reconduit, il serait alors martyr, ce statut convoité. Quelle époque ! ».
 
Car pour Dominique de Montvalon, « s’agissant de Guillon, la moindre critique, la moindre prise de distance, le moindre bémol sont aussitôt pointés d’un doigt vengeur : censure, attentat contre la liberté d’expression ».
 
Des mots peu éloignés de ceux de Jean-Luc Hees qui contestait à Stéphane Guillon le fait « qu’en s’autoproclamant génial et intouchable, on s’assure un droit inaliénable de propriété d’un bien public, alors que tant d’autres doivent, chaque jour que Dieu fait, montrer la preuve de leur talent ».
 
 
Fin de contrat exposée
 
Heureusement que tous les salariés qui se séparent de leur employeur n’adoptent pas l’attitude de Stéphane Guillon qui instrumentalise l’humour politique à des fins purement personnelles. Il se moque bien des auditeurs : depuis plusieurs mois, Stéphane Guillon négocie sa fin de contrat. En les prenant un peu trop à témoins.
 
 
 
Sylvain Rakotoarison (16 avril 2010)
 
 
Pour aller plus loin :
 
 
 
yartiguillon12
 

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-crash-de-stephane-guillon-73533

http://www.lepost.fr/article/2010/04/16/2035366_le-crash-de-stephane-guillon.html

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-177

http://www.centpapiers.com/le-crash-de-stephane-guillon/12497/


 

 

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