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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 09:02

La dégradation de la note américaine, les risques de plus en plus réels sur la dette italienne… Il y a finalement peu de monde qui cherchent des solutions immédiates au grave problème de la spéculation financière.


yartiCriseA01La situation financière mondiale est au plus mal depuis 2008 et 2011 ne sera pas à inscrire d’une pierre blanche pour le retour à l’accalmie. L’ancien Ministre de l’Économie et des Finances Jean-Louis Borloo vient d’exposer quatre idées pour parvenir à un début de solution, des mesures qui ne peuvent être prises que collectivement, soit dans le cadre de l’Union Européenne, soit dans le cadre des G8 et G20.

Les quatre points pour en finir avec la spirale spéculative :

1. Une intervention massive des banques centrales (en particulier la Banque centrale européenne) pour casser la spéculation.

2. Instaurer un fonds européen de stabilisation contre la spéculation en taxant les transactions financières, ce qui devrait rapporter entre 50 et 100 milliards d’euros par an.

3. Généraliser à tous les pays occidentaux la règle d’or budgétaire pour ne plus hypothéquer l’avenir par des dettes de fonctionnement.

4. Organiser la régulation financière internationale.

Ce sont rapidement résumées les quatre mesures d’urgence que préconise Jean-Louis Borloo dans une interview au journal "Le Figaro" daté du 8 août 2011.

Si la quatrième mesure reste très vague (que signifie en pratique « assainir le système spéculatif » ?), la deuxième et troisième mesures sont des propositions concrètes qui pourraient être appliquées dans les jours qui viennent s’il y avait une volonté politique de la part des gouvernements de l’Union Européenne.

Jean-Louis Borloo considère d’ailleurs que la règle d’or actuellement en procédure d’adoption en France n’est probablement pas assez contraignante et dans la manière de faire, il prône l’objectif de 3% dès 2012 au lieu des 4,6% comme le gouvernement actuel s’y est engagé.

Il rappelle qu’il avait écrit au Président de la République dès le 18 juillet 2011 pour lui demander une convocation du Parlement en session extraordinaire bien avant le 6 septembre 2011, car selon lui, il faut rapidement décider la règle d’or (révision constitutionnelle), mais aussi l’intervention de la BCE et la mise en place de la taxe sur les transactions financières dans la foulée, en "package" global qui devrait inciter le Parti socialiste à accepter l’ensemble (le PS s’oppose actuellement au vote de la règle d’or).

Par ailleurs, Jean-Louis Borloo voudrait que la France, qui préside actuellement le G8 et le G20, convoque un sommet extraordinaire pour statuer sur des mesures de régulation des transactions financières à prendre d’urgence.

Certes, les dirigeants du G20 ont déjà tenu ce dimanche 7 août 2011 matin une conférence téléphonique d’urgence pour évoquer la crise des dettes souveraines et la baisse de la notation des États-Unis par l’agence Standard & Poor’s le vendredi 5 août 2011, dans le but de prévenir l’effondrement des bourses ce lundi, mais rien de concret n’a été décidé.

L’idée de créer un nouveau fonds européen de stabilisation est très pertinente dans la mesure où il va être de plus en plus difficile de soutenir tous les pays attaqués par les spéculateurs. Maintenant, l’Italie est en ligne de mire et selon "Der Spiegel" du 7 août 2011, Angela Merkel n’aurait pas l’intention de faire jouer pour l’Italie le Fonds européen de soutien car les montants seraient bien trop importants.

Mais l’idée d’une taxe sur les transactions financières pour le financer ne serait pas suffisante : 50 à 100 milliards d’euros ne correspondraient aujourd’hui qu’au déficit public de la seule France et ne seraient pas suffisants pour soutenir des pays comme l’Italie ou la France en cas d’attaque massive.

Le fait de faire des propositions (même si elles paraissent insuffisantes et parfois un peu floues) pour résoudre l’un des problèmes majeurs du moment permet à Jean-Louis Borloo de quitter le seuil de la polémique bassement politicienne avec quelques "boules puantes" (comme la vieille interview à "Minute") et de reprendre de la hauteur de vue dans la perspective de la campagne présidentielle de 2012.

Une posture que devrait adopter Martine Aubry trop engluée dans des polémiques stériles qui polluent le message qu’elle devrait être censée porter pour se placer au cœur des enjeux du pays.

Car on attend toujours des candidats socialistes les mesures qu’ils proposeraient de prendre au niveau européen et international pour en finir avec cette perspective récurrente de faillite programmée des États les plus riches.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (8 août 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Interview de Jean-Louis Borloo dans "Le Figaro" (7 août 2011).
Bravo Borloo !

Borloo et le FN.

La règle d’or budgétaire.

Une solution pour l’euro.



yartiCriseA02



http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pour-sauver-les-democraties-des-98686

 

 

 

 

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 03:40

Jean-Louis Borloo le 29 juillet 2011 : « Le problème des boules puantes, c’est qu’elles finissent par empester la pièce. Je veux juste rappeler que je suis le premier homme politique élu président d’un exécutif régional à y avoir renoncé parce que j’avais bénéficié d’une voix du Front national. J’en connais qui ont démissionné sus pression. Moi, j’y ai renoncé librement. ». Accusateur du FN, le voici sournoisement dans le box des accusés d'un mauvais procès.



yartiBorlooB01Je voudrais revenir sur une récente polémique qui voudrait faire entendre que Jean-Louis Borloo aurait souhaité une alliance avec le Front national en 1993. Un air de suspicion qui tombe bien à propos alors que Jean-Louis Borloo, qui vient de rassembler sous son panache (et celui d’Hervé Morin) le centre droit faisant partie de la majorité dans une Alliance à la sémantique un peu désordonnée (un peu comme une liste à la Prévert : républicaine, écologiste et sociale, j’aurais préféré européenne à écologiste), considère cette nouvelle confédération comme le fer de lance de la lutte anti-FN (Épinay, le 26 juin 2011).


Petit historique entre la droite et l’extrême droite

Observateur passionné de la vie politique depuis janvier 1981, j’avais apporté une attention très soutenue à partir de septembre 1983 à cette question des alliances entre la droite parlementaire UDF-RPR et le FN. Depuis cette percée de Jean-Pierre Stirbois, numéro deux du FN à Dreux, la fusion de sa liste avec celle du futur maire RPR avait créé un fâcheux précédent qui aurait pu être imité par de nombreux candidats locaux tentés de gagner ou de conserver des mandats grâce à l’appoint de l’électorat du FN. J’étais à l’affût du moindre soupçon d’accord local et je n’en ai jamais entendu parler à propos de Jean-Louis Borloo, pourtant personnalité déjà très médiatique.

À l’époque (en septembre 1983), trois seules personnalités à stature nationale avaient rejeté ce genre d’alliance très clairement et publiquement : Simone Veil, Bernard Stasi (CDS) et Jacques Chirac.

Si la position des deux premiers ne faisait aucun doute en raison de leur appartenance à la mouvance centriste (même s’il est difficile de dire que Simone Veil fasse partie de la démocratie chrétienne, ce qui est quand même un peu le cas dans les faits ; on comprend aussi que Simone Veil ait eu du mal à goûter aux "blagues" haineuse du genre "Durafour crématoire" ou aux masturbations sémantiques à base de "détail"), celle de Jacques Chirac n’était pas évidente en raison de nombreux éléments, au sein du RPR, à commencer par Charles Pasqua, qui prêchaient le contraire. Cette position (qui n’a jamais varié) de Jacques Chirac a permis d’établir un "cordon sanitaire" entre le FN et le reste de la classe politique (rompu seulement par François Mitterrand en instaurant le scrutin proportionnel qui a fait élire trente-six députés du FN le 16 mars 1986).

Durant ces trente dernières années, ce sont surtout des élus originaires du Parti républicain, l’autre grande composante de l’UDF avec le CDS, qui eurent les plus grandes tentations un moment ou un autre de leur carrière parce qu’il n’y a jamais eu de leader incontestable du PR pour combattre frontalement Le Pen (en particulier : Jean-Claude Gaudin en 1986, Jean-Pierre Soisson en 1992, Jacques Blanc et Charles Millon en 1998 qui furent élus à la tête de leur région avec l’appui plus ou moins complaisant des élus FN), certains l’assumant, d’autres le regrettant.

Dans les faits, le principal adversaire de Jean-Marie Le Pen ne fut pas une personnalité de gauche mais bien Jacques Chirac au point d’avoir une confrontation directe au second tour de l’élection présidentielle de 2002 (à l’époque, ne pensant pas se hisser au second tour, Jean-Marie Le Pen avait volontairement fait le jeu de Lionel Jospin et aurait appelé à battre Jacques Chirac au second tour comme il l’avait fait en 1995).

C’est d’ailleurs sans doute ce qu’il restera de la très longue carrière politique de Jacques Chirac, pourtant illustrée par de nombreux "retours de fidélité" aux hommes et aux idées : son intransigeance permanente face aux idées de l’extrême droite a été exemplaire.


L’accusation

Mais revenons à 2011 et à Jean-Louis Borloo. Que lui reproche-t-on concrètement ? "On", c’est "L’Express" du 28 juillet 2011 et deux mois avant, "Valeurs actuelles" qui ont tous les deux ressorti un vieux numéros de "Minute", journal d’extrême droite, qui a publié une interview du maire de Valenciennes datée du 10 février 1993.

Les propos recueillis par un journaliste de "Minute" n’étaient pas dénués d’intérêt. Jean-Louis Borloo expliquait que la droite ne pourrait pas gagner en 1995 selon sa théorie des gens "décalés" : plus un candidat a dans son camp des "décalés", plus il a de chance de gagner l’élection présidentielle car il pourrait ratisser plus large. Et il avait compté que la gauche avait trois "décalés" de plus que la droite (il avait probablement inclus Bernard Tapie). Selon lui, un "décalé" est « un type médiatique, hors norme, qui change des politiciens institutionnels ». Probablement aussi s’estimait-il lui-même comme un "décalé" (de droite) même si « je n’ai pas dit ça… ».

Mais "on" ne lui reproche pas cette erreur de pronostic sur l’élection présidentielle de 1995 (il pensait sans doute que Jacques Delors serait candidat), mais les dernières phrases de son interview qui sonnent bien étrangement dans sa bouche. La question était évasive : « L’autre problème de la droite, c’est celui des alliances avec Le Pen. » ; et la réponse tout autant, selon le bon procédé de Jean-Louis Borloo de faire des circonvolutions verbales (très efficaces, d’ailleurs) : « C’est certain. Personnellement, j’ai des rapports corrects avec les gens du FN de ma région, et je ne serais pas contre. Mais s’il devait y avoir des alliances, il faudrait que toute la droite suive. Celui qui prendrait cette initiative tout seul se ferait descendre politiquement. ». Point final !


Début de la carrière politique de Jean-Louis Borloo

Il faut bien se rappeler la chronologie de Jean-Louis Borloo, c’est essentiel. Avocat d’affaires plein de talent, Jean-Louis Borloo est un électron libre de la vie publique, sans appartenance politique. En mars 1989, il décida de conquérir la ville de Valenciennes et il gagna son pari contre une municipalité RPR sortante. Trois mois plus tard, il fut élu député européen, numéro deux sur la liste centriste de Simone Veil (l’une des rares anti-alliance avec le FN) qui fit un assez mauvais score (8,4%, dépassé par les 11,7% de la liste Le Pen).

En mars 1992, il se donna un nouveau défi : conquérir la région Nord-Pas-de-Calais, détenue par la gauche. Ce fut l’époque glorieuse des écologistes, qui représentèrent au niveau national 14,5% des voix mais divisés principalement en deux parties plus ou moins égales, 6,7% pour les Verts (canal historique) et 7,0% pour Génération Écologie, créé par Brice Lalonde (ancien candidat à la présidentielle en 1981 et ministre de François Mitterrand) …et par Jean-Louis Borloo, une sorte de mouvement écologiste centriste.

Mais dans sa région, Jean-Louis Borloo avait présenté une liste indépendante contre des listes Verts et Génération Écologie. La gauche avait 42 conseillers, la droite 42 également en incluant les 13 des listes Borloo, les écologistes 14 conseillers et le FN 15. Si bien que l’ensemble droite + FN avait un élu de plus que l’ensemble gauche + écologistes.

Jacques Legendre (pour le RPR) et Michel Delebarre (pour le PS) se disputèrent la présidence du conseil régional. En raison de la trop grande hétérogénéité du conseil, aucun n’a pu recueillir la majorité absolue des conseillers régionaux. Jean-Louis Borloo prit alors la relève de Jacques Legendre en tentant de rallier à sa cause des écologistes mais lui aussi astucieux, le PS lâcha Michel Delebarre et présenta une candidate Vert pour s’assurer du soutien des écologistes. Marie-Christine Blandin fut finalement élue. J’y reviendrai, évidemment, un peu plus tard.

Jean-Louis Borloo a donc essuyé un échec (celui de ne pas avoir convaincu sur sa gauche) et se prépara à se faire élire député dans une circonscription où le FN était assez populaire (la 21e Nord) détenue par un député communiste sortant. L’objectif des législatives de mars 1993 était donc le but de Jean-Louis Borloo pour entrer vraiment dans la vie politique nationale.


La fiabilité des informations de "Minute"

Aujourd’hui, soit dix-huit ans et demi après cette supposée interview, Jean-Louis Borloo nie ces phrases mises entre guillemets. Il rappelle qu’il était très gravement malade en hiver 1993 et que de nombreux journalistes étaient venus le voir durant sa convalescence. Il affirme : « Mais jamais un monsieur n’est venu dans mon bureau en se présentant comme journaliste à "Minute" pour m’interviewer. ». D’ailleurs, il remarque que cette interview n’a pas été signée, donc, impossible de retrouver le journaliste la source réelle. Au mieux, ce seraient des propos "volés" mais certainement pas réfléchis.

Cela dit, il est possible que cette interview ait été réellement faite. Pour cela, il faudrait que le journaliste en question puisse en témoigner, s’il est toujours vivant. Et encore, la plupart des témoignages provenant du FN pourraient être sujets à caution, puisqu’il ne fait aucun doute que l’objectif de la direction actuelle du FN est d’enfoncer Jean-Louis Borloo.

De toute façon, "Minute" a toujours été un journal très contesté sur les informations qu’il a délivrées, en particulier depuis le début des années 1970 à cause de son soutien sans faille à l’aile dure du lepénisme. Journal qui a été le plus souvent condamné pour diffamation, il a reçu une belle définition de la part du regretté humoriste Pierre Desproges : « Vous lisez "Minute" ? Non ? Vous avez tort, c’est intéressant. Au lieu de vous emmxrder à lire tout Sartre, vous achetez un exemplaire de "Minute", pour moins de dix balles, vous avez à la fois "La Nausée" et "Les Mains sales" ! ».

Curieusement (quelle coïncidence !), un ancien directeur de la rédaction de "Minute" (en 1986-1987), qui fut ensuite directeur de la rédaction de "Valeurs actuelles" (en 1987) et qui, dans sa jeunesse, était un ancien militant d’extrême droite, est depuis 2007 consultant auprès du Président de la République.

Inspirateur du discours de Grenoble, Patrick Buisson, l’aile très à droite du sarkozysme, souhaitait d’ailleurs ouvertement une alliance entre le FN et la droite parlementaire et déclarait à l’époque : « Le Pen, le RPR et le PR, c’est la droite. Souvent, c’est une feuille de papier à cigarettes qui sépare les électeurs des uns ou des autres. (…) Les électeurs du FN sont pour l’essentiel d’anciens électeurs du RPR déçus par le recentrage et l’évolution pro-européenne de Chirac, pour le reste, d’anciens communistes nostalgiques du temps où le PCF était conservateur, autoritaire et nationaliste. ».


La défense de l’intéressé

Le meilleur argument est sans doute dans les actes : Jean-Louis Borloo rappelle justement qu’en mars 1992, il aurait pu être élu président du conseil régional du Nord-Pars-de-Calais s’il avait accepté les voix du Front national : « J’ai renoncé à être président de la région Nord-Pas-de-Calais pour ne pas être élu avec les voix du Front national. Alors que toutes les radios annonçaient déjà mon élection. Et une partie de la droite française me l’a beaucoup reproché. ».

C’est une preuve marquante, évidente, que les soupçons de collusion ne sont pas fondés car bien d’autres élus de droite ont eu bien moins de scrupules à les accepter, ces fameuses voix. Et en plus, dans une région de gauche, dont la conquête aurait été symbolique à un an des législatives.

Cela aurait d’ailleurs été étonnant que l’avocat de Bernard Tapie, qui fut l’un des rares à avoir affronté physiquement Jean-Marie Le Pen sur un plateau de télévision, fût favorable à une alliance avec ce même Le Pen.

C’est un autre argument, justement, c’est qu’en 1993, personne n’a relevé cette interview qui aurait pourtant fait un malheur parmi les détracteurs de Jean-Louis Borloo. Le journal était-il à diffusion confidentielle ? Jean-Louis Borloo martèle : « Voyez aussi le nombre d’ignominie que "Minute" a pu écrire pendant vingt ans… À l’époque, il ne s’est trouvé aucun journaliste pour prendre ces propos au sérieux ! ». Ce qui est vrai, sinon il y aurait eu un scandale dès 1993. Thierry Ardisson tenta (vainement) la polémique à ce sujet le 8 janvier 2000.


Y a-t-il cependant une vérité subliminale ?

Si l’interview était réelle, il faudrait imaginer que "Minute" était diffusé auprès des électeurs du FN, donc Jean-Louis Borloo se serait exprimé en direction des électeurs du FN, nombreux dans la circonscription qu’il convoitait pour les législatives à Valenciennes. Le FN a finalement obtenu 13,0% aux législatives (21 mars 1993) tandis que Jean-Louis Borloo a failli être élu dès le premier tour (49,0%).

Il n’est donc pas impossible que Jean-Louis Borloo ait cherché à "amadouer" les électeurs du FN pour les attirer dans son propre projet politique. Et à ce stade, il paraîtrait même avoir été très habile puisqu’en gros, il leur aurait dit qu’il n’aurait rien contre eux, qu’ils les aimeraient bien au fond mais que c’est ses copains de droite qui refuseraient le pacte.

Sur le plan moral, cela aurait été peu acceptable, certes, puisque d’autres comme Bernard Stasi (qui a perdu en partie à cause de cela sa circonscription à Épernay en mars 1993 au profit d’un RPR aile droite) avait refusé de transiger sur le plan des principes.

En pratique, on pourrait presque dire que Jean-Louis Borloo aurait même essayé de tromper l’électorat du FN.


La réalité du terrain

Dans cette polémique, il semblerait que seul "Libération" ait fait correctement son boulot d’investigations, et pourtant, personne ne pourrait dire que ce journal roule pour Jean-Louis Borloo. Le quotidien a réussi justement à retrouver une témoin clef de l’époque, un élu local du FN à Valenciennes que Jean-Louis Borloo aurait bien voulu intégrer sur sa liste aux municipales s'il avait quitté le FN. Dominique Slabolepszy a été élu pour la première fois au conseil régional justement en mars 1992 mais fait de la politique depuis 1969.

Il confirme aujourd’hui les choses franchement à propos de 1992 : « Carl Lang [chef du FN dans la région] avait annoncé que nous [le FN] voterions pour n’importe quel candidat de droite pour faire barrage à la gauche. Nous avions convenu d’un rendez-vous avec Borloo la veille au soir pour mettre les choses au point. Cela devait se passer en Belgique, chez un professeur de l’université de Valenciennes, sur le coup de minuit. Sauf qu’au dernier moment, il n’est pas venu. Il a envoyé l’un de ses proches, Paul Benayoun, qui nous a dit que Borloo n’avait pas pris de décision, qu’on verrait demain. (…) Borloo a fait acte de candidature à la présidence au troisième tour, vers minuit. Et la retire à trois heures du matin pour ne pas être élu avec nos voix. Il est sorti de la pièce est s’est assis dans l’escalier. Son groupe non plus n’était pas présent. ».

Dominique Slabolepszy rappelle également le contexte d’une forte montée du FN pour les législatives de 1993 : « Dans les milieux économiques du Nord-Pas-de-Calais, beaucoup de gens étaient sidérés par son refus de s’allier avec nous [le FN]. Ils considéraient que, comme c’était un indépendant, il pouvait se permettre de prendre des voix où il le voulait. ».

C’est en quelques sortes l’adversaire FN local direct de Jean-Louis Borloo pendant une quinzaine d’années qui lui donne "quitus" de non-alliance avec le FN, au contraire de ses "camarades" du FN qui ont cherché à l’accuser, comme ce conseiller régional FN du Nord, Jean-Pierre Gendron, ancien gendre de Jean-Marie Le Pen, qui prétend l’inverse : « Nous avions passé un accord avec Jean-Louis Borloo, alors sans étiquette, pour lui donner nos voix afin que la présidence de la région ne bascule pas à gauche. L’accord a achoppé à cause d’un maire RPR de la région, mais Borloo était d’accord sur le principe. ». Ce dernier témoignage contient au moins une contre-vérité puisque la région ne pouvait pas "basculer à gauche" puisqu’elle était déjà dirigée par la gauche (Noël Josèphe, président PS sortant).

Dominique Slabolepszy n’hésite pas, lui non plus, à décrire une certaine roublardise chez Jean-Louis Borloo : « À plusieurs reprises, quand je cherchais des signatures pour les candidatures présidentielles de Jean-Marie Le Pen, il m’a aussi donné des noms d’élus à contacter. Mais des gens dont il savait bien qu’ils ne signeraient pas. ».


Entre moralisme et électoralisme

En résumé, Jean-Louis Borloo est inattaquable dans les actes, et il a raison d’être d’une « tranquillité absolue » : « Le FN était très fort dans le Nord-Pas-de-Calais. À Valenciennes, je les ai ramenés à 6-8%. Je tombe des nues. Que des gens de bonne foi ait pu faire alliance avec le FN dans telles ou telles circonstances, oui, mais moi… ».

Mais comme il a toujours été contre les "donneurs de leçons", il n’a jamais voulu attaquer de front l’électorat d’extrême droite. C’est peut-être ceci que révèle cette polémique qui a resservi des vieux plats : que Jean-Louis Borloo n’est pas parfait, qu’il a su parfois habilement privilégier une position électoraliste au détriment d’une haute exigence morale dont le pays a encore besoin. Aujourd’hui, il semble avoir résolument adopté le chemin de l’intransigeance. Heureusement.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (5 août 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Borloo franchit le Rubicon.
La supposée interview dans "Minute" du 10 février 1993.

Le front républicain en 2011.

L’exigence morale en politique.

Borloo invité de "Tout le monde en parle" (8 janvier 2000).

La "boue" de "L’Express" (28 juillet 2011).

Démenti de Jean-Louis Borloo ("Libération" du 29 juillet 2011).

Témoignage d’une élue locale FN de Valenciennes ("Libération" du 29 juillet 2011).



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http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/borloo-et-le-fn-entre-sincerite-98569

 

 

 

 

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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 07:41

Pourquoi refuser l’engagement d’un jeune homme ? Un acte "insensé et intolérable" doit-il coller à la peau toute son existence ? Les causes perdues, le moins pire, déséquilibrés, moulin, petite enquête…



yartiBrunerie01Maxime Brunerie est un jeune homme qui a acquis une attristante célébrité à cause d’un acte qu’il a qualifié deux jours plus tard des adjectifs « insensé et intolérable ». Le 14 juillet 2002, deux mois après le second tour de l’élection présidentielle qui a placé en confrontation directe Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, Maxime Brunerie tenta d’assassiner le Président de la République en tirant un coup de feu en plein défilé de la Fête Nationale.

À l’époque, militant d’extrême droite de 25 ans au patronyme évocateur des chemises brunes, l’auteur de l’attentat était un garçon paumé, traumatisé par le cancer qu’il avait eu quelques années auparavant, complexé dans sa solitude affective et placé dans une situation d’échec en ayant raté à son examen de BTS de comptabilité quelques semaines avant.

Condamné le 10 décembre 2004 à dix ans de détention, Maxime Brunerie a quitté la prison de Val-de-Reuil le 3 août 2009 et s’est inséré dans la vie professionnelle grâce au jeune maire (RPR en 2001) de Courcouronnes, Stéphane Beaudet, qui connaissait bien sa famille.

Aujourd’hui, Maxime Brunerie, 34 ans, refait surface dans l’actualité par une étrange lucarne.


Les faits

Maxime Brunerie a en effet annoncé sur France Inter le 28 juillet 2011 qu’après mûres réflexions, il souhaitait la victoire de François Bayrou à l’élection présidentielle de 2012 : « Marine Le Pen, c’est une souverainiste frileuse, c’est rédhibitoire. Le seul candidat qui est vraiment pour l’Europe et les Européens que j’ai trouvé, c’est François Bayrou. » tout en modérant son enthousiasme : « Il y a un côté pragmatique et réaliste qui m’a plu. (…) Je ne dis pas que c’est le meilleur, je dis que c’est le moins pire. ».

Il a donc tout naturellement payé sur Internet son adhésion au MoDem le 22 juillet 2011.

Mais pris de court par cette annonce publique, François Bayrou a immédiatement démenti l’information sur BFM-TV par deux ou trois phrases assez curieuses.

Premièrement, il réfute l’idée d’une adhésion en disant que sur Internet, c’est une demande d’adhésion qu’on peut faire : « On peut aller sur le site demander une adhésion mais cette adhésion naturellement est soumise à approbation. » ajoutant comme s’il s’agissait de la police des mœurs : « On fait une petite enquête. ». Et il a également proclamé : « Au MoDem, on n’entre pas comme dans un moulin. ».

Pourtant, la cotisation a bien été encaissée par prélèvement sur carte bancaire et Maxime Brunerie a même reçu son numéro d’adhérent (448 744).

Deuxièmement, François Bayrou, peut-être trop effrayé à l’idée qu’il puisse y avoir une collusion entre le MoDem et les idées d’extrême droite (on a laissé entendre une alliance entre Jean-Louis Borloo et le FN en 1993, j’en reparlerai probablement), a immédiatement rejeté la personnalité de Maxime Brunerie, ancien adhérent du mouvement de Bruno Mégret (MNR) en 2002, comme axe du mal : « Les déséquilibrés n’ont pas de place chez nous. » (d’autres dépêches donnent une phrase légèrement différente : « Il n’y a pas de place pour les déséquilibrés chez nous. »).

Marielle de Sarnez a également répété ce sentiment au "Journal du Dimanche" : « C’est complètement loufoque ! ».

Concrètement, pour faire les choses selon la procédure spécifiée dans les statuts du MoDem, le jeune secrétaire général du MoDem, Marc Fesneau, a confirmé au "Journal du Dimanche" la tenue d’un bureau exécutif pour statuer : « Le bureau exécutif s’est réuni au téléphone ce matin en urgence, car nous n’étions pas au courant de cette demande d’adhésion faite par Internet. Nous l’avons appris comme vous sur France Inter. Et je ne vous cache pas qu’il n’y a même pas eu de débat… Un mouvement politique accepte en son sein ceux qui partagent ses idées, et ce n’est pas le cas de ce monsieur. ».

Marc Fesneau avait déclaré peu avant à l’AFP : « Il a fait une demande d’adhésion par Internet. Mais toute adhésion passe statutairement par la validation du bureau exécutif national du MoDem. Une procédure qui peut prendre au maximum un mois. M. Brunerie sera traité comme tout le monde mais compte tenu de son parcours, il n’a pas sa place au Mouvement démocrate et donc, son adhésion est rejetée. », une déclaration qui avait probablement été faite avant la réunion téléphonique du bureau exécutif annoncée par la suite et qui montre quelques contradictions dans les procédures.

Bref, l’affaire est claire pour le MoDem, Maxime Brunerie est un affreux militant d’extrême droite qui plus est a tenté d’attenter à la vie de Jacques Chirac, et donc, il n’est pas question qu’il soit associé de près ou de loin à l’action de François Bayrou.


Mes commentaires

Cette décision un peu rapide est à mon sens très regrettable pour plusieurs raisons. Elle donne l’arrière-goût assez amer des anciens procès staliniens. Effectivement, à part cet attentat manqué, que connaissent-ils de Maxime Brunerie ? Rien ! Ils ne l’ont même pas convoqué pour discuter de ses idées, de ses motivations et de ses projets politiques.

Je peux imaginer aussi que cette phrase de Maxime Brunerie, sur France Inter : « Avec humour, je dirais que j’ai un faible pour les causes perdues. » pourrait paraître de la provocation pour déstabiliser le MoDem alors qu’elle n’est qu’une maladresse verbale.

J’ai cependant trois interrogations sur ce rejet immédiat de son adhésion.

1. Je reste toujours étonné par le fossé entre le discours unioniste du MoDem dont le but serait de rassembler un large spectre du paysage politique, de « Balladur à Delors » selon les (anciens) mots de François Bayrou et la réalité partisane qui est plutôt dans l’exclusive (les radicaux, le Nouveau centre, etc.).

Le fait de dire qu’on ne rentre pas au MoDem comme dans un moulin, qu’il y a une enquête sur les nouveaux membres etc. laisse une ambiance de club privé assez éloignée d’un parti politique à visée gouvernementale et qui pourrait se confondre, auprès d’éventuels détracteurs, à une sorte de secte avec son gourou.

Je passe aussi sur la supposée procédure statutaire : on sait bien que toute adhésion est bonne à prendre dans un parti politique (la course aux fichiers est très ancienne dans tous les partis), et qu’il n’y a jamais eu de réflexion d’un bureau exécutif pour accepter ou refuser une adhésion (surtout au MoDem où les nouvelles adhésions sont plutôt rares). La preuve, c’est que le secrétaire général admet ne pas avoir été au courant de cette adhésion. Parler de cette procédure est donc cousu de fil blanc.

2. Plus durement, le refus a priori d’accepter la demande d’adhésion de Maxime Brunerie, sans chercher à l’entendre, me laisse penser que le MoDem n’est visiblement pas dans le registre de l’amélioration des hommes. Pourtant, le MoDem se situe comme l’héritier de la démocratie-chrétienne française, celle qui croit avant tout en l’homme, en sa capacité à progresser tout au long de son existence.

Et c’est cela qui m’étonne. François Bayrou qui n’avait jamais de mots assez durs pour contester ces idées de Nicolas Sarkozy qui pensait qu’on pourrait détecter des criminels en puissance chez les enfants dès l’âge de trois ans, ou qui imaginait des dispositifs pour maintenir en prison d’anciens condamnés susceptibles de commettre de nouveaux crimes (sur quels critères ?) tombe dans le même travers de l’étiquetage définitif d’un être humain.

yartiBrunerie04Car Maxime Brunerie a été avant tout un "pauvre gars" immature, qui a d’ailleurs payé sa dette à la société puisqu’il a exécuté sa peine de prison (plus de sept ans en pratique). Dès le 16 juillet 2002, il avait écrit à Jacques Chirac pour lui demander de l’excuser, pour condamner son acte qu’il regrettait etc. Depuis sa sortie de prison, il s’est réinséré socialement et il n’a jamais quitté le droit chemin.

Bref, refuser Maxime Brunerie sur sa seule notoriété d’ancien auteur d’attentat, c’est refuser d’imaginer possible toute évolution positive de la mentalité humaine. C’est considérer a priori qu’il est impossible, définitivement, de s’amender dans la vie. C’est une bien piètre idée de la vie humaine. C’est ne plus croire en l’homme.

3. Enfin, si je prends une perspective plus religieuse, puisque François Bayrou n’a jamais caché qu’il est un catholique pratiquant, je m’étonne également qu’il fasse fi du concept du pardon. Car Jacques Chirac, la victime de l’attentat, a lui-même accepté de pardonner à son auteur, surtout quand il a compris que ce n’était pas à lui personnellement qu’il en avait mais simplement qu’il a été la cible d’un malaise psychologique de l’époque.

Au contraire de rejeter toute discussion, Jean-Paul II, lui aussi, était allé rencontrer l’auteur de son attentat du 13 mai 1981, et pourtant, contrairement à Maxime Brunerie, Ali Agca n’avait émis aucun regret. Mais le pardon est l’un des rares trésors qui permettent aux guerres de s’achever et à la paix de s’installer.


Rassembler dans l’écoute

Alors, pourquoi cette réaction de rejet face à Maxime Brunerie, à la sauvette, dans la précipitation médiatique estivale ?

Il aurait été plus pertinent d’aller rencontrer Maxime Brunerie, d’avoir une discussion franche avec lui, de connaître ses motivations, de lui exprimer cette gêne et ce doute de savoir qu’il avait commis un attentat contre Jacques Chirac et de lui permettre au moins de s’expliquer et de se défendre, voire de rassurer sur son état d’esprit actuel et de convaincre de l’intérêt de son nouvel engagement.

Le parti de François Bayrou a encore du chemin à parcourir pour réussir à rassembler l’ensemble de la communauté nationale sans ostracisme ni anathème…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (1er août 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
N’ayez pas peur de pardonner.
Jacques Chirac et Maxime Brunerie.

François Bayrou.



yartiBrunerie02


http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/bayrou-dans-le-collimateur-de-98366

 












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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 21:50

Ce mardi 14 juin 2011 à l'Assemblée Nationale a été officiellement créée l'ARES, Alliance républicaine, écologiste et sociale, confédération de centre droit positionnée politiquement dans la majorité présidentielle entre l'UMP et le MoDem et regroupant le Parti radical valoisien présidé par Jean-Louis Borloo, le Nouveau centre présidé par Hervé Morin, la Gauche moderne présidée par Jean-Marie Bockel et la Convention démocrate (ex-clubs Perspectives et Réalités, ex-PPDF) présidée par Hervé de Charette (qui a pourtant rejoint le NC fin 2009).

Devenue porte-parole de l'ARES, Rama Yade (rad) a démissionné ce 15 juin 2011 de son poste d'ambassadrice de France à l'UNESCO.


SR

 

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 20:01

(verbatim)

  

 

Chère Danièle, Gérard, Mario, nous sommes tous avec vous, autour de Bernard, avec notre affection, avec nos souvenirs, avec notre admiration.

Un jour Bernanos a écrit à peu près ceci : "quand je mourrai, tous les êtres différents que j’ai été se rassembleront pour marcher vers le Père, et à leur tête, il y aura l’enfant que je fus".

Pour Bernard, à l’heure où nous rassemblons tous les visages de sa vie, c’est un jeune homme qui marche en tête, un jeune homme qui a encore quelque chose à voir avec l’adolescence, qui se rit des défis, qui court et qui nage et qui joue au foot, qui est un spectacle à soi seul quand il dribble, plus encore quand il danse, qui marche en montagne, qui dit des poèmes, qui rend un culte à l’amitié, et qui en même temps saisit son temps, et le vit, et ne laisse rien passer à la lâcheté et aux demi-mesures qui salissent le monde.

L’enfance, la famille, la tribu, c’est à Reims. Son père, Mario, est catalan ; sur les photos, jusqu’à la fin, élégant, puissant, décidé ; Mercédès, beau visage maternel, est cubaine. Les grands-parents sont italiens, aussi, et corses.
Toute sa vie, Bernard gardera la conscience de ses racines de loin.

Ceux qui n’ont pas eu la facilité d’être français du droit du sang, ils sont français du droit d’amour : amour de l’école, amour des mots, amour de langue, amour d’histoire.

Dire Bernard Stasi, c’est dire fraternité. Et d’abord fraternité au sens propre : voici le jeune garçon Bernard, celui qui marche avec ses frères, tous brillants, tous premiers, tous accomplis, pour Gérard HEC, pour Mario le barreau et la conférence du stage, pour Bernard le service public, l’ENA.

Lors de la Légion d’honneur de Gérard, que Bernard lui remit avec la complicité de Mario, sa belle-sœur entendit une dame bien née chuchoter à sa voisine : "ces Stasi, pas mal pour des enfants d’immigrés !"
On aurait dû dire à la dame que ces Stasi, c’est une sacrée histoire française.

Bernard, né catalan sous passeport espagnol, devient français pour ses dix-huit ans.

Et Français, il s’agit de servir la France. Pour les garçons brillants, servir la France, c’est servir l’État, et c’est à l’ENA que s’incarne, en ces années 50, cette certaine idée du service d’un pays qu’on refera grand. Il rencontre à l’école deux jeunes gens, entreprenants et bondissants comme lui, l’un se nomme Jacques Chirac, et l’autre Michel Rocard. Avec l’un comme avec l’autre, il importe de le dire ici, cette fraternité ne se démentira jamais.

Bernard est nommé en 1959 chef de cabinet du préfet d’Alger. Il est pris dans la tourmente des événements, comme on dit, la déchirure et le déchirement qui accompagnent la prise d’indépendance de l’Algérie. Ces mois-là, ce sont les barricades d’Alger. Bernard s’affirme. Son sentiment de fraternité s’est élargi au peuple des humiliés, des colonisés, ceux qui avaient été jusque là les perdants de l’histoire. Et il fait signer des pétitions pour soutenir le Général de Gaulle…

Début des années 60, retour à Paris. Ministère de la jeunesse, bien entendu, et des sports, évidemment, avec Maurice Herzog. Puis plongée, attendue, en politique. Il devient député de la Marne à l’issue des événements de 1968. En 1970, il est élu maire d’Epernay.

Franck Leroy, le maire actuel, l’héritier de Bernard en témoigne : le maire d’Épernay a beaucoup aimé sa ville. Il a beaucoup aimé changer la ville, en façonner le cœur, lui offrir une politique culturelle. Sur le livre de condoléances ouvert à l’hôtel de Ville, il y a cette phrase : "vous avez fait passer dans notre ville l’éthique avant la politique." Il deviendra plus tard président de la Région Champagne Ardennes.

Bernard Stasi a choisi de s’engager au centre. Tout l’y conduisait, sa foi dans l’homme, et sa foi d’enfance, et plus important encore l’impossibilité de séparer responsabilité et générosité. Dans cette famille politique, il est demeuré jusqu’au bout. Il y a porté fièrement le refus des demi-mesures, des compromissions, des accommodements.

À 35 ans de distance, il a dit deux choses qui parlent profondément du centre : en 1973, "il ne peut y avoir de transformation pacifique de la société dans un pays où s’affrontent deux camps irréductibles." Et en 2007 : "il m’est toujours apparu comme une évidence que les problèmes les plus difficiles imposent la recherche obstinée d’un consensus. Ce qu’il faut pour la France, ce sont des majorités de conviction." Et il le disait avec des étoiles dans les yeux.

Je veux le dire ici au nom de tous ceux qui ont eu la charge et la chance de conduire les combats de cette famille, au nom de ceux qui sont là, Pierre Méhaignerie, Jacques Barrot, Bernard Bosson, Jean Arthuis, et de ceux qui doivent y être, au nom d’André Diligent, de Jean Lecanuet, de Joseph Fontanet, de Jacques Duhamel. En leur nom je veux dire ceci : il mettait de l’honneur dans nos combats.

En 1973, ce jeune homme politique entre au gouvernement.
Rien ne paraît plus normal alors : c’est une trajectoire qui paraît écrite. Mais… mais…

Penser que ce Bernard Stasi, beau parcours, parfait, fils du peuple en même temps qu’énarque, beau garçon, sportif et cultivé, élu local et littéraire, penser qu’il se laisserait couler dans un moule, se mouler dans une carrière, c’était ne rien voir.
C’était ne pas reconnaître l’irréductible qui était en lui.

Car il est un autre Bernard, sous le CV bien poli, un Bernard indompté, y compris de lui-même, qui relève tous ses défis, qui sort du moule, qui suit ses fidélités personnelles, envers et contre les bien-pensants, envers et contre les règles établies et les conformismes.

Bernard Stasi a été nommé ministre des Départements et Territoires d’Outre-mer dans le gouvernement de Pierre Messmer le 5 avril 1973. Le 11 septembre, dans le lointain et si proche Chili, c’est le coup d’État de Pinochet. Consigne a été donnée aux membres du gouvernement de ne pas s’exprimer. Le lendemain, Bernard Stasi fait une déclaration au Monde : "le coup d’État doit être sévèrement condamné. Le Chili mérite mieux qu’un régime de colonels".

Dans les couloirs où bouillonnent les luttes d’influence, tout « progressisme » est alors suspect. Pour ce camp, le soutien à Allende, c’est une déclaration de guerre. La traversée de l’Atlantique avec l’aumônier de Fresnes le père Jaouen et ses ouailles sorties de prison, c’est une déclaration de guerre. Bernard Stasi ne baisse pas la tête. Il ne se fait pas oublier. Il le paiera très vite, en quelques mois.

La partie la plus fauve du monde politique avait flairé, que sous le garçon poli, sous le sourire et la poésie, il y avait un homme entier qui ne se laisserait pas conduire en marionnette. Quelqu’un pour qui jamais le maroquin ministériel ne servirait de bâillon.

Ils vont bientôt en avoir la confirmation. En 1984, Bernard Stasi décide d’écrire sur l’immigration. 1984, c’est l’année du surgissement de l’extrême droite comme force électorale dans le paysage politique français. Le titre de son livre frappe comme un boulet de canon : "l’immigration, une chance pour la France". Et les meutes se déchaînent.

Nous sommes en 2011, plus d’un quart de siècle après. Normalement ce genre de vagues et ces raz-de-marée, et ces tsunamis, devraient s’être calmés. Celui-là non. Pour qui voudrait le vérifier, il suffit d’aller sur le site internet d’un grand journal du matin. À l’annonce de la mort de Bernard, il y a un grand nombre de réactions, quelques-unes reconnaissantes et élogieuses. Mais il y a des dizaines d’insultes, les mêmes, les pires, la même haine, toute neuve, comme un hommage rendu à l’homme libre par la méchanceté jamais lassée, la haine au front bas.

Quelques années plus tard, la loi Evin essaie de lutter contre le tabagisme et l’alcoolisme. Bernard Stasi vote cette loi, lui dont la circonscription est l’une de celles où l’électorat vigneron, qu’il aime, pèse le plus lourd. Et bien entendu, le champagne n’est pas atteint. Mais c’en est trop de ce député indocile qui essaie de parler à ses électeurs la langue droite de l’avenir, et pas la langue complaisante des peurs et des rancœurs.

Bernard Stasi perd son siège, malgré le soutien personnel de Jacques Chirac. Quelques mois plus tard, il devient député européen. Encore un peu de temps, et Jacques Chirac devenu président le nommera à une responsabilité unique, celle de médiateur de la République. Médiateur, la plus haute fonction dans la défense des petits, défense chaleureuse, en équipe, contre ces puissances sourdes parfois que sont les administrations et les pouvoirs d’État.

C’est à lui aussi que le président Jacques Chirac confiera la présidence de la commission sur la laïcité. Bernard Stasi, à force d’attention, d’intuition, de respect des convictions et des sensibilités, donnera là sa mesure. Il n’est pas un courant religieux ou philosophique de notre pays qui ne saluera en lui celui par qui la laïcité, définie et à cette occasion magnifiquement pratiquée, a progressé en France. Le médiateur de la République est devenu aussi le médiateur des républicains.

Bernard l’esprit clair, l’esprit ouvert.
Mais voilà que sur ce moment d’accomplissement, sur cette reconnaissance générale, voilà que sur cette vie pleine, les nuages de la maladie s’amassent et que l’ombre s’avance. Voilà que tout à coup ce qui était clair se brouille, ce qui était présent s’absente, voilà qu’il se désoriente, lui qui aimait l’Orient. Voilà que devient lourd le destin qu’il aimait à porter léger.

Nous sommes nombreux, j’en suis sûr, à y avoir réfléchi au travers des derniers mois de Jean-Paul II : dans la course d’une vie, les derniers mètres, et leur épuisement, comptent autant, et davantage, que l’allégresse des départs. Dans cette marche vers le dépouillement ultime, le dépouillement radical, se produisent aussi des transmutations : le disait tout à l’heure le livre de la Sagesse, "quand on passe l’or au feu du creuset".

De la confidence de tous ceux qui l’ont accompagné, vivant cette épreuve déchirante pour eux-mêmes, et déchirante entre eux, pour vous Danièle, pour ses frères, et amis, et celles et ceux accompagnant et soignant qui lui tinrent la main, Bernard n’a jamais plié, jusque dans la nuit la plus noire.

Voilà ce que tous, nous sommes venus dire aux siens. Nous l’aimons. Nous l’aimons d’avoir eu sa part et son lot de grâce, plus que sa part et son lot de talent et de cœur ouvert, plus que sa part de courage. Et nous savons sa part et son lot d’angoisse inavouée, et nous avons vécu sa part et son lot de nuit. Mais il n’a jamais plié. Et c’est ainsi que nous l’aimons, au présent, pas au passé.

François Bayrou, 11 mai 2011 à Paris.

 

(source : modem)

 

 

 

 

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 12:05

La République française est en deuil depuis deux jours : après Patrick Roy, Bernard Stasi, ancien Médiateur de la République, disparaît à la suite d’une pénible maladie.


yartiStasi05C’est avec une profonde émotion que j’apprends la disparition de Bernard Stasi ce mercredi 4 mai 2011 à 01h45 du matin à Paris 18e. C’est son ancienne assistante parlementaire Anne-Marie Heloir qui a annoncé la triste nouvelle au nom de sa famille.

Depuis quelques années, Bernard Stasi était resté silencieux dans le débat politique, car il subissait une épreuve difficile, la maladie d’Alzheimer. Patrick Roy et Bernard Stasi viennent de disparaître, victimes de deux maux parmi les plus graves dont souffre la population.

J’avais écrit un article sur son itinéraire politique à l’occasion de son 80e anniversaire le 4 juillet dernier à ce lien et sur Agoravox également.

Bernard Stasi représentait pour moi la meilleure source d’inspiration politique, mettant en avant une éthique personnelle et faisant passer bien derrière elle toute considération de carrière personnelle.

Bon vivant, sachant rire tout en considérant sérieusement la chose politique, Bernard Stasi a fait partie de ces hommes qui fondent leurs convictions sur des valeurs morales intangibles et sur l’intérêt général.

Énarque et élu député de 1968 à 1993, passionné par les relations internationales, Bernard Stasi aurait pu avoir une longue carrière ministérielle. Pour diverses raisons politiques et personnelles, il n’aura été qu’une année ministre à la fin de la Présidence de Georges Pompidou dans le gouvernement de Pierre Messmer.

Hervé Torchet avait évoqué la manière dont Bernard Stasi a été évincé de la succession de Jean Lecanuet à la présidence du Centre des démocrates sociaux au congrès de Versailles du CDS en 1982 au profit de Pierre Méhaignerie actuellement à l’UMP.

Ami de Michel Rocard, de Simone Veil et de Jacques Chirac, Bernard Stasi avait refusé d’entrer dans un gouvernement socialiste d’ouverture en mai 1988 où aucun contrat politique entre le PS et les centristes n’avait été souhaité par le Président François Mitterrand.

Bernard Stasi fut l’un des rares, avec justement Simone Veil et Jacques Chirac, a comprendre le danger du Front national naissant à l’époque des municipales partielles de Dreux le 4 septembre 1983. Grâce à cette clairvoyance, il a réussi à obtenir du RPR et de l’UDF l’absence totale d’alliance électorale avec le FN qui prévaut encore aujourd’hui à l’UMP. Étanchéité que certains élus UMP voudraient aujourd’hui remettre en cause.

Médiateur de la République, il a été chargé par le Président Jacques Chirac de la délicate commission sur la laïcité qui a abouti à la législation à propos du port du voile dans les écoles.

Bernard Stasi a été l’honneur de la vie politique française.
Il a sans cesse rappelé les valeurs de la République.

La messe d’enterrement aura lieu le mercredi 11 mai 2011 à 10h30 à la Basilique Sainte-Clotilde à Paris 7e (23 rue Las Cases, métro Solférino).

Que son parcours puisse inspirer les générations politiques qui arrivent.


Aussi sur le blog. 

 


Sylvain Rakotoarison (4 mai 2011)

http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Bon anniversaire, Bernard Stasi !


yartiStasi07

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/bernard-stasi-1930-2011-pas-de-93343

 

 

 



 

 

 

 

 

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 06:27

Alors que chaque jour, l’UMP se droitise de plus en plus sur des chemins de plus en plus hasardeux, l’initiative des radicaux valoisiens de reprendre leur liberté donne un air frais à la démocratie sociale et aux valeurs républicaines. Une occasion qu’il faut savoir saisir. Troisième et dernière partie.



yartiBorloo02Jean-Louis Borloo a commencé à bouger les lignes politiques en quittant l’UMP (1e partie) et en dirigeant un Parti radical valoisien prêt à être le noyau d’une nouvelle confédération centriste (2e partie). Quel serait le mode d’emploi pour réussir l’essai ?


La sincérité en question

Jean-Louis Borloo a montré qu’il est un homme qui rassemble et qui n’exclut pas. Alors que François Bayrou, paradoxalement, n’a malheureusement cessé d’éloigner toutes les compétences qui se trouvaient autour de lui depuis dix ans.

Évidemment, la question de la crédibilité de Jean-Louis Borloo revient avec raison sur la table : après huit années et demi de gouvernement, tellement discipliné qu’il prévoyait même de diriger le gouvernement l’automne dernier, est-il aujourd’hui sincère ?

On peut imaginer les arrière-pensées : monnayer avec un rapport de forces plus favorable son soutien au candidat de l’UMP en 2012. Ou encore, le divorce ne serait-il que le résultat d’un premier ministrable mauvais joueur qui n’aurait pas accepté de ne pas avoir été nommé ? Cette dernière idée n’est d’ailleurs pas incompatible avec la sincérité : lorsqu’un ego est touché, il peut même aller très loin.

On peut aussi contester sa proximité avec Bernard Tapie qui est "l’ennemi officiel" de François Bayrou ; on répondra : bataille d’ego !


Le courage de partir

Je m’inquiétais du silence assourdissant des responsables de l’UMP face au discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble le 30 juillet 2010. Probablement la montée indéniable du FN et la persistance suicidaire du pouvoir à faire le lit des idées du FN ont convaincu quelques responsables modérés qu’il fallait (enfin) quitter définitivement l’UMP.

Le cheminement est lent, les pressions nombreuses, le courage réel.

Pour que la démarche puisse réussir, il faudra encore plus d’indépendance à la confédération centriste et sans doute était-ce une erreur d’avoir voulu rassurer immédiatement les dirigeants de l’UMP sur les intentions de Jean-Louis Borloo : il est nécessaire de ne pas considérer automatique l’alliance entre l’UMP et la future confédération centriste mais de la conditionner à l’arrêt impératif de la marche antirépublicaine qui vise à concurrencer le FN sur son propre terrain. Il s’agit là du terrain des valeurs et il faut être intransigeant, à l’instar d’un Bernard Stasi en 1983.


Un socle commun

Toutes les formations du centre devraient d’abord débattre d’un projet commun pour 2012, qui, à mon sens, pourrait se résumer à sept axes prioritaires :

1. Social : mieux répartir la richesse, renforcer la solidarité avec les plus faibles (handicapés, malades, personnes âgées, demandeurs d’emploi, sans domicile fixe etc.) et accroître l’accès à tous à la culture ;
2. Économique : favoriser la création de richesse par l’innovation, l’éducation et la recherche ;
3. Fiscal : réduire la dette ;
4. Environnemental : rendre compatible développement économique et protection de l’environnement en particulier dans les deux secteurs clefs, transports et énergie ;
5. Républicain : redonner à la France la confiance en elle-même ;
6. International : redéfinir la diplomatie française au sein d’un monde multipolaire ;
7. Européen : réformer le fonctionnement de l’Union Européenne pour une plus grande solidarité entre les États au lieu d’une compétition interne qui appauvrit l’ensemble.

Le choix du candidat pour 2012 devrait se faire après l’adoption d’une position commune qui serait une base fondatrice pour la décennie des années 2010.


Le candidat du mieux disant

À mon sens, malgré quelques défauts, François Bayrou serait encore le mieux placé pour être ce candidat. Il reste crédible tant sur les valeurs que sur la carrure, et reste le plus expérimenté sur le plan électoral (trois campagnes nationales en 1999, 2002 et 2007). On ne s’improvise pas candidat à l’élection présidentielle et c’est un épisode éprouvant personnellement.

Il y a aussi un avantage essentiel à ce que le MoDem participe à cette confédération centriste : son indépendance financière permettrait d’en finir avec la dépendance financière des radicaux vis-à-vis de l’UMP (une dépendance cependant purement administrative puisque l’UMP ne sert ici que de compte intermédiaire).

Laureline Dupont de "Marianne" avait d'ailleurs cherché à en savoir plus sur le financement actuel des radicaux valoisiens : « Brandie en épouvantail par Jean-François Copé pour dissuader toute volonté de dissension, l'énigme des financements du Parti radical mérite d'être éclaircie. Avec 1,3 millions de budget, le PR [Parti radical] assure ne rien devoir à l'UMP. "Chaque parlementaire radical reverse ses 40 000 euros d'indemnité à l'UMP qui nous les reverse ensuite, explique Gassenbach, ancien trésorier du parti. Une fois sortis de l'UMP, nous continuerons à recevoir ces indemnités". Soit environ 1 million d'euros. Pour le moment, le risque ne vient pas de l'UMP. Dominique Dord, trésorier du parti présidentiel, assurait la semaine passée au Monde.fr que la convention entre le PR [Parti radical] et l'UMP sera "appliquée quelles que soient les vicissitudes de la vie politique". La menace viendrait davantage des députés radicaux. Si le parti quitte l'UMP et perd dans la bataille des parlementaires, il se prive par la même occasion des indemnités de ces déserteurs. De l'importance pécuniaire de fidéliser ses troupes... ».

Rien ne sépare idéologiquement les deux hommes : Jean-Louis Borloo et François Bayrou. Leur union rendrait un fier service au pays. En jetant la rancune. En surmontant les ego.


Une rivalité à transformer en alliance

Le MoDem apporterait l’expérience d’une candidature à l’élection présidentielle, probablement le candidat, et également l’autonomie financière indispensable à la crédibilité politique.

Les partis derrière Jean-Louis Borloo apporteraient la crédibilité gouvernementale, les ressources humaines nombreuses et riches en personnalités de valeur. L’isolement dramatique de Bayrou serait ainsi compensée par le soutien d’un groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale, et par l’action d’élus et d’anciens ministres expérimentés et prêts à gouverner immédiatement. Bref, une équipe opérationnelle qui a tant manqué à François Bayrou en 2007.

La réaction à chaud de François Bayrou contre la main tendue est incompréhensible : comment pourrait-il rassembler de Jacques Delors (ou Dominique Strauss-Kahn) à Édouard Balladur et refuser de parler à son ancien ami politique qui lui servait de porte-parole lors de sa première aventure présidentielle ?


Une initiative pour l’après-2012

Ce qui est rassurant, c’est qu’il n’existe aucun homme providentiel. L’élection de 2012 ne sera pas celle d’une personnalité mais d’abord celle des idées.

L’initiative de Jean-Louis Borloo est fondatrice. Elle ne vise pas 2012 mais l’après-2012, quel que soit le résultat de l’élection présidentielle. Elle jette en une première esquisse la base de la renaissance d’un centre politique qui a été réduit à néant durant la derrière décennie.

Ce centre aurait tout intérêt à être mené par François Bayrou en 2012. Il échouerait si ce dernier s’isolait de cette opération.

En 2017, François Bayrou et Jean-Louis Borloo seront déjà âgés pour prétendre à une candidature (ils auront tous les deux autour de 66 ans) alors qu’ailleurs, au PS et à l’UMP, une génération plus jeune piaffe déjà d’impatience. Et sans François Bayrou, le MoDem n’aurait plus beaucoup de raison d’exister.

Seule, cette nouvelle alliance républicaine, sociale, écologiste et européenne, réunissant à la fois Borloo et Bayrou, pourrait conforter ce courant politique puissant dans l’opinion publique et pourtant si peu et si mal représenté aujourd’hui.

Et en le confortant, elle ferait naître, à n’en pas douter, de nouvelles ambitions et de nouveaux leaders à stature nationale.

Pour cela, l’union du centre doit être le maître mot.
C’est (comme dirait Ségolène Royal), du gagnant-gagnant !
La responsabilité de tous les acteurs d’aujourd’hui est donc immense.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (15 avril 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :

La (vraie) famille centriste.
La trajectoire de François Bayrou.
À qui appartient l’UDF ?
L’éclatement de l’UMP.
Le décentrage de l’UMP.
Sondage IFOP à télécharger sur le leadership du centre (8 avril 2011).

 

 

yartiBorloo04

 

 

 http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/bravo-borloo-3-l-alliance-des-deux-92506

 

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-283

 

 

 

 

 

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 06:25

Alors que chaque jour, l’UMP se droitise de plus en plus sur des chemins de plus en plus hasardeux, l’initiative des radicaux valoisiens de reprendre leur liberté donne un air frais à la démocratie sociale et aux valeurs républicaines. Une occasion qu’il faut savoir saisir. Deuxième partie.


yartiBorloo06La décision qu’a prise Jean-Louis Borloo de quitter l’UMP (1e partie) est un long processus. Retour au précédent quinquennat.


Radicaux par aspiration à l’indépendance

Lorsque le maire de Nancy, André Rossinot, et son "dauphin", Laurent Hénart (tous les deux anciens ministres), ont remis à Jean-Louis Borloo les clefs du Parti radical, d’abord le 11 décembre 2005 en en faisant un coprésident, puis le 17 novembre 2007 en le consacrant unique président (lors du 108e congrès du Parti radical), c’était avec un double objectif : faire encore vivre un courant modéré et autonome au sein de l’UMP, et "se doter" de l’une des personnalités les plus populaires de la majorité.

Depuis 2007, le Parti radical valoisien est devenu progressivement le parti de la dissidence tout en restant dans la majorité, à tel point que de nombreux démocrates sociaux ont adhéré chez les radicaux (comme Dominique Paillé et Jean-Paul Alduy) mais aussi d’anciens responsables issus du RPR, comme les anciens ministres Yves Jégo (député-maire de Montereau) et Serge Lepeltier (qui fut même secrétaire général du RPR) ou encore Franck Marlin (député-maire d’Étampes). Déjà le 20 juillet 1977, Olivier Stirn était passé du RPR au Parti radical (puis au PS lors de l’ouverture mitterrandienne en 1988 puis, après une alliance avec Corinne Lepage, de nouveau à l’UMP maintenant !).

Pourquoi cette soudaine "radicalisation" d’élus anciennement gaullistes ? Parce que c’était pour eux un moyen commode de prendre leurs distances avec la direction de l’UMP tout en restant au sein de la majorité (pour notamment préserver leurs futures investitures).


Un grand absent

La confédération centriste qui se dessine depuis le 12 avril 2011 oublie pourtant une composante, que je dirais essentielle, du centre à savoir le MoDem de François Bayrou. Certes, François Bayrou vient de rejeter dès le lendemain la main tendue de Jean-Louis Borloo, mais rien n’est encore perdu.

Car la force du centre serait réelle par l’alliance entre les deux personnalités, François Bayrou et Jean-Louis Borloo. Cette alliance est même indispensable pour avoir un epsilon de chance de peser dans les futurs débats politiques.

Le sondage IFOP du 8 avril 2011 le décrit assez bien : quoi qu’on en dise, que ce soit l’ensemble des Français ou que ce soient les électeurs proches du centre, Jean-Louis Borloo devient une incarnation de plus en plus réelle du centre au détriment de François Bayrou (télécharger le sondage ici).

Ils sont deux hommes plus présidentiables que premiers ministrables d’ailleurs, plus aptes à donner de grandes lignes qu’à gérer au quotidien.

La démarche responsable, et historique, ce serait de jeter les rancunes du passé à la rivière (selon une expression giscardienne du début 1982), et de reconstruire ensemble l’avenir. Beaucoup d’électeurs sont en attente d’une telle démarche responsable. Eux, ils s’en moquent des destinées individuelles. Ils sont préoccupés par l’état de la France et veulent encore espérer.


Au diable les rancunes !

Depuis dix ans, toutes les stratégies ont été un échec. Tout le monde a eu tort !

François Bayrou, avec le MoDem, croit avoir eu raison, mais maintenant, son parti attire seulement 2% des suffrages exprimés aux dernières élections. Hervé Morin, avec le Nouveau centre, croit avoir eu raison, mais maintenant, il obtient seulement 2% d’intentions de vote aux derniers sondages. Jean-Louis Borloo, en intégrant l’UMP, a cru avoir raison, a cru qu’il deviendrait Premier Ministre, mais maintenant, il a compris et il la quitte.

Mais que des personnalités centristes aient eu raison ou pas, là n’est pas l’important. L’initiative de Jean-Louis Borloo est la première pierre de reconstruction d’un centre dans le paysage politique et électoral. Il devra y en avoir d’autres, de pierres, pour faire un édifice stable et solide.


Des idées qui rassemblent

Deux sujets essentiels devraient être les points communs de la nébuleuse : la construction européenne et la décentralisation. Sur la décentralisation, plus rien n’a été vraiment proposé et la réforme des collectivités territoriales a déstabilisé toute réflexion en profondeur.

Sur l’Europe, le sujet pourtant majeur du centrisme, il est regrettable que François Bayrou l’ait abandonné en rase campagne lors des élections européennes du 7 juin 2009 au bénéfice d’un antisarkozysme très circonstanciel et improductif. Il ne s’en est peut-être pas rendu compte ou peut-être était-ce calculé pour attirer un autre segment de l’électorat, mais en oubliant l’idéal européen et en risquant de le jeter aux sirènes du souverainisme, François Bayrou a renoncé au seul avantage compétitif du centrisme politique qu’avait ramassé avec raison Daniel Cohn-Bendit.

Plus modeste, Jean-Louis Borloo n’a pas hésité, le 7 avril 2011, à donner quelques pistes de réflexion intéressantes sur la construction européenne. Il jouit d’une vision économique globale assez pertinente où il s’aperçoit que le risque n’est pas maghrébin ni musulman, comme comptent le faire croire le FN et une partie très bruyante de l’UMP, mais il est asiatique, car c’est en Chine et en Inde que des combats se gagnent en ce moment. L’Union Européenne est une construction très bonne en elle-même, selon lui, mais l’outil est mal utilisé. Il est utilisé contre les pays européens eux-mêmes en maintenant cette pression absurde d’une concurrence entre les pays de l’Union Européenne alors que l’objectif devrait être de renforcer cet ensemble européen pour être compétitif face à d’autres grands pays du monde, et en particulier les États-Unis, le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine.


Dans la dernière partie, j’essayerai d’apporter quelques idées pour permettre à un centre de s’affirmer avec force, un processus qui doit inévitablement passer par un socle programmatique commun… et bien sûr, par une candidature commune à l’élection présidentielle.


Aussi sur le blog.

 
Sylvain Rakotoarison (15 avril 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :

La (vraie) famille centriste.
La trajectoire de François Bayrou.
À qui appartient l’UDF ?
L’éclatement de l’UMP.
Le décentrage de l’UMP.
Sondage IFOP à télécharger sur le leadership du centre (8 avril 2011).

yartiBorloo05 

 

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/bravo-borloo-2-radical-par-esprit-92431

 

 

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-282

 

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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 06:40

Alors que chaque jour, l’UMP se droitise de plus en plus sur des chemins de plus en plus hasardeux, l’initiative des radicaux valoisiens de reprendre leur liberté donne un air frais à la démocratie sociale et aux valeurs républicaines. Une occasion qu’il faut savoir saisir. Première partie.


yartiBorloo01L’éclatement de l’UMP a bien eu lieu en direct à la télévision. Cela ne s’est pas passé avec Jean-Pierre Raffarin ni avec Rama Yade comme je l’avais imaginé dans deux poissons d’avril en 2008 et 2010, mais avec Jean-Louis Borloo. Le plus sérieusement du monde.

Double cérémonie pour cette émission d’Arlette Chabot "À vous de juger" du jeudi 7 avril 2011 sur France 2. La dernière émission de la journaliste remerciée par France Télévisions (qui va continuer sa carrière sur Europe 1) recevait une personnalité politique de premier plan qui fêtait son soixantième anniversaire. Mais pas de cadeau d’anniversaire ni de cadeau d’adieu pour une émission faiblement suivie (seulement 2,2 millions de personnes l’ont regardée soit moins de 10% des téléspectateurs).


Recompositions centristes

L’information essentielle délivrée par l’invité, Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical, c’est qu’il allait quitter l’UMP ainsi que ses camarades radicaux. Un divorce à l’amiable qui sera collectivement officialisé les 14 et 15 mai 2011. À l’amiable car les radicaux restent a priori dans la majorité actuelle.

Quelques jours après, le mardi 12 avril 2011 dans la soirée, cinq "leaders" centristes se sont réunis avec leurs troupes : Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, Hervé Morin, président du Nouveau centre, Jean Arthuis, président d’Alliance centriste, Jean-Marie Bockel, président de Gauche moderne et Hervé de Charette, président des archéo-clubs Perspectives et Réalités (qui n’ont plus beaucoup de réalité depuis la fin des années 1990 puisqu’il s’agissait de clubs giscardiens pour promouvoir la candidature de l’ancien Président) pour construire une confédération centriste. Même les centristes restant encore à l’UMP sous la houlette de Pierre Méhaignerie pourraient y être associés.

L’idée, c’est de recréer un regroupement centriste, un peu à la manière du Mouvement réformateur de Jean-Jacques Servan-Schreiber et Jean Lecanuet.

Le lendemain, mercredi 13 avril 2011, Nicolas Hulot a annoncé sa candidature à Sevran, puis, le surlendemain, jeudi 14 avril 2011, Dominique de Villepin (qui n’est pas du tout un centriste) présentait son programme pour 2012, ce qui a fait dire ironiquement à François Bayrou, le 14 avril 2011 : « La multiplication des candidatures, une par jour aujourd’hui, c’est la saison des champignons, là, on est dans la saison des champignons de printemps ! Cela fait la une des journaux, fait un petit tour, et puis disparaît. ».

À l’exception d’Hervé de Charette, qui a quitté l’UMP en 2009 de manière individuelle pour rejoindre le Nouveau centre, c’est la première fois qu’il y a des défections collectives à l’UMP (Il y a déjà eu une défection souverainiste avec le départ de Nicolas Dupont-Aignan en 2007). Comme le dit Gérard Grunberg, directeur de recherche au CNRS, cette décision est « un acte politique de première importance dans le paysage politique français, et dont les conséquences pourraient être majeures ».


Sous-marin ou opération marketing ?

Pour ses détracteurs, Jean-Louis Borloo ne serait qu’un sous-marin de Nicolas Sarkozy pour "pêcher" les électeurs centristes et les ramener dans le sarkozysme. C’est oublier un peu vite que cet éclatement se fait avant tout aux dépens exclusif de l’UMP et des partisans de Nicolas Sarkozy qui pourrait même, par conséquent, ne pas être présent au second tour de la prochaine élection présidentielle.

L’UMP a besoin au contraire d’une union renforcée et ce n’est pas anodin si dès le lendemain, sur les terres de Pierre Méhaignerie (à Vitré), le Premier Ministre François Fillon a recommandé l’union de la majorité. Tactiquement, le départ des centristes conforterait le leadership de Jean-François Copé au détriment de François Fillon sur une UMP de plus en plus droitisée depuis le discours de Grenoble et depuis les multiples déclarations quasi-xénophobes de l’actuel locataire de la place Beauvau. Une impression que partage Xavier Bertrand qui n’hésite plus à se rapprocher du Premier Ministre pour organiser une véritable aile sociale à l’UMP et colmater au mieux la "brèche radicale".

Ceux qui voient la démarche actuelle de Jean-Louis Borloo comme une opération marketing se trompent également. Elle n’est pas destinée à l’élection présidentielle de 2012. Elle est destinée à l’après-2012, dans le but de reconstruire ce que Philippe Douste-Blazy en 2002 puis François Bayrou et Hervé Morin en 2007 avaient détruit plus ou moins volontairement : un parti de centre droit, ayant un "corps de doctrine" suffisamment solide pour faire entendre sa voix dans le concert politique, un parti qu’avait réussi à fédérer Valéry Giscard d’Estaing le 1er février 1978 avant les élections législatives du mois suivant (l’UDF).


Pragmatisme de parti

Jean-Louis Borloo est un pragmatique et un apatride de parti, c’est-à-dire, un électron libre. Il n’est pas plus radical aujourd’hui qu’il n’a été démocrate social en 1989 lorsqu’il était numéro deux de la liste centriste de Simone Veil à l’époque enivrante des rénovateurs, ni plus qu’il n’a pas été écologiste lors de la fondation de Génération écologie en 1990. Ou plutôt, il est un peu de tous ces courants à la fois, sans tradition personnelle affirmée mais avec l’intuition que la voie doit être dans la modération, dans l’équilibre, dans la justice sociale et la défense écologique associées à l’efficacité économique. Qu’importe l’origine anticléricale des radicaux qui est aux antipodes du catholicisme social d’une centrisme incarné par Pierre Méhaignerie ou feu Adrien Zeller.

Après avoir conquis la mairie de Valenciennes le 19 mars 1989 (sans étiquette contre un candidat de droite) et un siège au Parlement européen le 18 juin 1989, Jean-Louis Borloo s’est attaqué au Conseil régional du Nord-Pas de Calais le 22 mars 1992. Quatre forces principales étaient en présence (hors FN et hors PCF), sans qu’aucune majorité absolue n’ait pu se dégager à cause du scrutin proportionnel. Le duel entre le RPR Jacques Legendre et le PS Michel Delebarre se déplaça le 31 mars 1992 vers un duel entre le centriste Jean-Louis Borloo et l’écologiste Marie-Christine Blandin (actuellement sénatrice) au profit de cette dernière (première et unique écologiste à avoir présidé un Conseil régional).

Je peux imaginer la rancœur que peut ressentir (et entretenir) François Bayrou à l’égard de Jean-Louis Borloo, porte-parole de l’UDF et son directeur de campagne lors de sa première candidature à l’élection présidentielle en 2002, quand le 23 avril 2002, après le séisme lepéniste, Jean-Louis Borloo décida de quitter l’UDF pour l’UMP, un abandon pour assouvir une ambition ministérielle évidente.


Un ministre très populaire

Du 7 mai 2002 au 13 novembre 2010. Huit années et demi sans discontinuité au sein des gouvernements de la République : Jean-Louis Borloo est même placé parmi les recordmans de la longévité ministérielle (même s’il est loin de battre Michèle Alliot-Marie et Pierre Messmer), touchant à la Ville, au Travail, aux Affaires sociales, au Logement, furtivement à l’Économie et aux Finances et enfin à l’Écologie comme Ministre d’État et numéro deux du gouvernement. L’an dernier, on lui prédisait également Matignon et on lui aurait aussi proposé le prestigieux Quai d’Orsay.

Pendant toutes ces années, Jean-Louis Borloo n’a pas critiqué l’UMP. Au contraire, il l’a confortée dans sa propre vision gouvernementale. Conforté politiquement mais peut-être pas électoralement, puisqu’une réponse faite à Laurent Fabius sur un plateau de télévision à propos de la TVA social aurait fait perdre à l’UMP plusieurs dizaines de sièges de député le 17 juin 2007 selon certains experts électoraux.

Cela n’a pas enlevé la réelle valeur ajoutée de Jean-Louis Borloo au sein des gouvernements dans lesquels il était présent. D’une approche à la fois personnelle et pragmatique, Jean-Louis Borloo a cultivé une forte popularité par quelques actions concrètes : les investissements attribués à l’urbanisme et au logement dans le cadre d’une politique de la ville ambitieuse, une prise en compte désormais officielle du thème de l’environnement dans les politiques suivies (avec à son actif un Grenelle de l’environnement qui, s’il est aujourd’hui peut-être critiqué, avait fait à l’époque l’unanimité politique), et plus généralement, il est une force de proposition à la fois indépendante et "docile".

Ministre délégué de Jean-Louis Borloo, l’actuel Président du Sénat, Gérard Larcher, qui ne cache pas son amitié pour lui ni son ancrage dans un gaullisme social qui le rend très agacé par la coloration de plus en plus sécuritaire de l’UMP, évoque un ministre plein d’idées, sans doute un peu brouillon dans son bouillonnement mais qui sait renouveler la pensée politique par des perspectives très originales.


L’aile sociale semble avoir échoué à imposer ses vues à l’UMP en 2010. L’existence du Parti radical valoisien a permis d’exprimer cette sensibilité à l’intérieur de l’UMP et bientôt, à l’extérieur (2e partie).


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (15 avril 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :

La (vraie) famille centriste.
La trajectoire de François Bayrou.
À qui appartient l’UDF ?
L’éclatement de l’UMP.
Le décentrage de l’UMP.
Sondage IFOP à télécharger sur le leadership du centre (8 avril 2011).

 

yartiBorloo02

 



http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/bravo-borloo-1-l-eclatement-de-l-92403

 

http://fr.news.yahoo.com/13/20110416/tot-bravo-borloo-1-l-clatement-de-l-ump-89f340e_1.html
 

 

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-281

 

 

 

 

 

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 20:19

Le député-maire de Saint-Malo René Couanau a décidé de quitter l'UMP ce 15 avril 2011. Proche de Pierre Méhaignerie et centriste du CDS, il a fait partie des parlementaires UDF à rejoindre dès avril 2002 l'UMP. Opposé au bouclier fiscal, opposé au débat sur l'islam, opposé à la constitutionnalisation de la fiscalité, René Couanau préfère reprendre son indépendance sans suivre aucun présidentiable.

 

SR

 

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