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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 19:25

Né le 13 juin 1954, ancien membre du Parti ouvrier unifié polonais (POUP), parti au pouvoir sous la dictature communiste, Andrzej Lepper fut président fondateur d'un parti populiste (Autodéfense) qui rafla 53 sièges sur les 460 aux élections législatives de 2001 (avec 10,2% des voix). Il fut candidat à l'élection présidentielle de 2005 et arriva en troisième position avec 15,1% des voix. Afin de réunir une majorité parlementaire, le parti des frères Kaczynski l'appela au gouvernement polonais comme Vice-Premier Ministre et Ministre de l'Agriculture du 5 mai 2006 au 9 juillet 2007. Impliqué dans une affaire de corruption, Lepper quitta la coalition gouvernementale et échoua aux élections législatives d'octobre 2007 (aucun siège remporté). Il fut encore candidat à l'élection présidentielle en 2010 mais ne recueillit que 1,3% des voix. Condamné pour viol, faisant l'éloge de Goebbels et de Hitler, Andrzej Lepper s'est pendu le 5 août 2011 dans son bureau de Varsonie.

SR

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 19:21

Né le 26 juin 1913, Rudolf Brazda a été déporté au camp d'extermination de Buchenwald pendant la guerre en raison de son homosexualité. Il fut le dernier survivant de ceux qui ont porté le triangle rose en guise de discriminations. Arrêté pour homosexualité en 1937, il est ensuite expulsé d'Allemagne vers la Tchécoslovaquie dont il ne connaissait pas la langue. Installé aux Sudètes (germanophone), il fut arrêté par les nazis après l'annexion par les Allemands. Interné en avril 1941, Rudolf Brazda se retrouva à Buchenwald d'août 1942 au 11 avril 1945 (matricule 7952). Après la guerre, il s'installa en Alsace (d'abord à Mulhouse) et fut naturalisé français en 1960. Ce n'est que le 28 juin 2008 (à 95 ans !) qu'il se fit connaître lors de l'inauguration à Berlin d'un monument en hommage à la répression des homosexuels. Pendant trois ans, il fut souvent invité pour raconter son passé et reçu de nombreuses décorations, en particulier la médaille d'or de la ville de Nancy remise le 29 novembre 2010 par André Rossinot. Il s'est éteint le 3 août 2011 en Alsace.

SR

 

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 19:19

Née le 23 novembre 1896, Venere Pizzinato a été la doyenne de l'Italie à partir du 2 novembre 2009 et doyenne des Européens. Elle est morte à Vérone, où elle arriva en 1959, le 2 aout 2011 à l'âge de 114 ans et demi. Elle a fait partie des rares personnes sur Terre à avoir été "supercentenaires" (plus de 110 ans).

SR

 

 

 

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:50

Le dernier rapport d'Europol (l'office européen de coopération policière) sur le terrorisme en 2010 en Europe a été publié le 21 avril 2011. Le précédent décrit la situation du terrorisme européen de 2007 à 2009.

 

Cliquer sur le lien pour télécharger le rapport (fichier .pdf).

Rapport 2010 sur la période 2007, 2008 et 2009 : 

https://www.europol.europa.eu/sites/default/files/publications/tesat2010.pdf

 
Rapport 2011 sur la période 2011 :

https://www.europol.europa.eu/sites/default/files/publications/te-sat2011_0.pdf

 

SR

 

 

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30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 00:53

Une stigmatisation assez fréquente depuis le 11 septembre 2001 qui trouve son démenti cinglant dans la réalité du terrorisme européen d’aujourd’hui. Un rapport d’Europol publié fort discrètement il y a trois mois apporte pourtant des indications assez claires sur le sujet en confirmant une évolution depuis quelques années.


yartiEuropol01Les attentats du 22 juillet 2011 en Norvège, commis apparemment par un individu particulier se réclamant de l’extrême droite, a fait resurgir l’angoisse déjà bien ancienne des attentats islamistes, angoisse que les Parisiens connaissent depuis les années 1990 avec un terrorisme d’origine algérienne.

C’est par un détour de propos que celui qu’on estime être un expert en terrorisme, Alain Bauer, a évoqué dans l’émission "C dans l’air" du 25 juillet 2011 sur France 5 le contenu du dernier rapport publié par Europol le 21 avril 2011 sur le terrorisme en Union Européenne.

yartiEuropol42Europol est l’Office européen de police, une agence qui permet la coopération et la coordination des polices au sein de l’Union Européenne. Elle est dirigée par l’Anglais Rob Wainwright (voir photo) et son directeur adjoint, le Français Michel Quillé. Son siège est à La Haye, aux Pays-bas. La lutte contre le terrorisme est l’un des sept objectifs d’Europol avec la lutte contre le trafic de drogues, l’immigration clandestine, le trafic des voitures volées, la pornographie enfantine et plus généralement la traite des êtres humains, les faux-monnayeurs et enfin, le trafic de matières radioactives et nucléaires.

yartiEuropol39Quant à Alain Bauer, 49 ans, qui peut parfois agacer un certain nombre de personnes par sa suffisance et son assurance à la limite de l’arrogance, il est non seulement reconnu pour être un criminologue patenté qui a conseillé un large éventail de ministres (de Jean-Pierre Chevènement à Nicolas Sarkozy en passant par Michel Rocard), mais est aussi un spécialiste de la franc-maçonnerie, par ses anciennes fonctions de grand maître du Grand Orient de France à l’âge de 38 ans avant de quitter les loges en septembre 2005. Sa connaissance sur ces sujets en a donc fait un interlocuteur avisé pour comprendre ce qu’il s’est passé à Oslo puisque le tueur en série était également franc-maçon.

L’intérêt est de mettre en perspective ce rapport sur les statistiques du terrorisme en Europe de l’année 2010 avec un rapport paru l’année dernière qui a mené la même enquête pour les trois précédentes années (2007 à 2009), ce qui donne une période de quatre années (2007 à 2010).

Que disent ces rapports qui semblent ne pas avoir été beaucoup médiatisés ? Que les auteurs des attentats ne sont pas forcément ceux auxquels on pourrait penser.

Europol a répertorié les différents attentats (ou tentative d’attentats) par motivations ou origines. Et le résultat pourrait beaucoup surprendre : sur 1 565 attentats ou tentatives d’attentats commis sur le sol européen, seulement 6 sont d’origine islamiste, soit 0,4%.

La grande part des attentats en Europe proviennent de l’ETA et du FLNC. L’ensemble des causes séparatistes est à l’origine de 1 326 attentats ou tentatives d’attentats (84,7%). Viennent ensuite les groupes d’extrême gauche et, en bien moins grande ampleur, les groupes d’extrême droite. Le tableau de 2010 est agrandissable à ce lien et celui de 2007-2009 à ce lien.

yartiEuropol03

yartiEuropol41

0,4% seulement d’attentats islamistes ? Il faut évidemment pondérer cette information car les évolutions sur la situation au Pays Basque et en Corse peuvent modifier énormément les statistiques, notamment lorsqu’il y a des reprises d’attentats. Par ailleurs, il n’est donné que les attentats et absolument pas les conséquences humaines des attentats (nombre de décès et de blessés) et certains attentats islamiques ont fait beaucoup de victimes (Madrid : 191 morts le 11 mars 2004 ; Londres : 56 morts le 5 juillet 2005 etc. mais ceux-ci n’ont pas été pris en compte dans ces études sur la période récente). Enfin, ces statistiques ne sont indiquées que pour le sol européen et pas pour des intérêts européens à l’extérieur de l’Union Européenne, ni plus généralement les attentats commis dans le monde entier où le terrorisme islamiste fait encore beaucoup de ravages.

Donc, si ce pourcentage très faible ne correspond probablement pas à la réalité en terme de victimes dans le monde, il reste néanmoins un indicateur précieux pour mieux comprendre l’évolution du terrorisme en Europe.

L’une des explications avancées d’ailleurs à ce faible taux, c’est que les polices des pays européens ont réussi à éviter les attentats islamistes en amont, en arrêtant de nombreux terroristes islamistes bien avant qu’ils ne réalisent leur funeste projet. En effet, il y a eu sur les quatre années en question (2007 à 2010) 677 arrestations de suspects pour terrorisme d’origine islamiste sur les 2 792 arrestations au total pour terrorisme, soit 24,2%, un peu moins du quart.

yartiEuropol47

Effectivement, toute l’action des polices a été focalisée sur le démantèlement de réseaux terroristes islamistes et son efficacité a par ricochet une incidence positive sur la réalité des attentats ou tentatives d’attentat.


Amalgames et stigmatisation

Alain Bauer faisait très justement remarquer que la situation du terrorisme évolue assez vite et que le terrorisme islamiste est devenu résiduel en Europe au contraire du début des années 2000. C’est cette évolution qu’a tenté de faire comprendre Europol aux gouvernements européens lors d’une conférence à La Haye. D’autres risques terroristes bien plus graves émergent qui n’ont rien à voir avec le fanatisme islamiste, et la recrudescence des attentats d'extrême gauche en Grèce et en Espagne, ou les attentats du 22 juillet 2011 en Norvège en sont quelques signes les plus tragiques.

L’amalgame a toujours été la force des extrémismes censés exacerber les clivages dans une société.

Après les attentats du 11 septembre 2001, la tentation a été forte pour certains de confondre terrorisme et islamisme, et même pire,  terrorisme et islam, alors que la très large majorité des musulmans sont bien évidemment aussi écœurés que les autres (athées, agnostiques ou d’autres croyances) par les assassinats commis par de fanatiques islamistes car ils sont avant tout des humains qui n’aspirent qu’à la paix et au bonheur comme tout le monde.

Cette équivalence est non seulement une malveillante façon de voir l’islam qui, au regard de ces nouvelles études, est dénuée de signification. Elle est aussi intellectuellement malhonnête que dire que les Corses seraient des terroristes, ou que les Basques seraient des terroristes, ou encore que la franc-maçonnerie voire l’Église évangélique et luthérienne de Norvège seraient responsables des actes délirants et sanguinaires d’Anders Behring Breivik.

Les trois grandes religions monothéistes n’ont d’ailleurs jamais recherché ni encouragé la haine. Au contraire, leur principal message est l’amour. Dès l’Ancien Testament, par les Dix Commandements, la consigne délivrée a été très claire : « Tu ne tueras point. ».

Si dans l’Histoire, des individus ou des groupes d’individus ont tué voire massacré au nom d’une religion, la religion n’en a été que prétexte au profit d’enjeux très temporels, que ce soient politiques ou même économiques et financiers, mais qui n’ont rien à voir avec le spirituel.

Considérer que les musulmans seraient tous des fanatiques islamistes, et, tant qu’on y est, qu’ils seraient tous des terroristes en puissance, c’est au contraire renforcer l’extrémisme islamiste, lui donner reconnaissance sinon raison, et en provoquer des dérives activistes qui pourraient terminer dans un bain de sang.

Et c’est stigmatiser des citoyens en raison de leur seule religion. En clair, tout le contraire de la loi du 9 décembre 1905 qui a instauré en France la liberté pacifiée du culte et son respect au sein de la communauté nationale.

Ceux qui confondent laïcité et islamophobie font un tort considérable à cette règle du savoir-vivre ensemble qui a plus d’un siècle d'expérience dépassionnée car ils en dénaturent l’esprit.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (30 juillet 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Rapports d’Europol sur le terrorisme (2010 et 2011).
Site officiel d’Europol.

Les valeurs de la République.

Islamophobie d’État ?



(Les tableaux et graphique proviennent des rapports d’Europol).

 

yartiEuropol06

 


http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/terrorisme-islamisme-98301

 

 

http://fr.news.yahoo.com/terrorisme-islamisme-231317487.html

 




 

 

 

 

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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 06:09

Le 29 juillet 1981, Diana Spencer, 20 ans, se maria avec le Prince Charles, 32 ans, premier dans l'ordre de succession à la Reine Élisabeth II d'Angleterre. La cérémonie religieuse a eu lieu à la cathédrale Saint-Paul de Londres en présence de trente-cinq mille invités et devant sept cent cinquante millions de téléspectateurs.

Le couple donna deux enfants, William (le 21 juin 1982) et Harry (le 15 septembre 1984), mais périclita pour se terminer en séparation le 9 décembre 1992, puis officiellement, en divorce le 28 août 1996. Lady Di trouva la mort dans un accident de voiture sous le pont de l'Alma, à Paris, la nuit du 30 au 31 août 1997, à l'âge de 36 ans, tandis que le Prince Charles se maria en secondes noces le 21 mars 2005 avec Camilla Shand (ex-Parker Bowles), 57 ans, qu'il avait aimée bien avant son premier mariage.

Pour plus d'approfondissement, lire ici.
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-70943943.html


SR

 

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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 00:35

Né le 20 novembre 1912, l'archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine était le fils aîné de Charlers Ier, dernier empereur d'Autriche (succédant à son grand-oncle François-Joseph le 22 novembre 1916, chassé le 12 novembre 1918 et banni le 3 avril 1919) et dernier roi de Hongrie et de Bohême (Charles Ier fut béatifié le 3 octobre 2004 par Jean-Paul II qui le décrivit ainsi : « Il était un homme d'un intégrité morale certaine et d'une foi solide, qui a toujours cherché le mieux pour ses peuples, et dans ses actes de gouvernement s'est conformé à la doctrine sociale de l'Église. Il a entretenu les idéaux de justice et de paix avec un appel constant à la sainteté. Il était un chrétien, un père, un mari, un monarque exemplaire. »), et de l'impératrice Zita de Bourbon-Parme (morte à 96 ans le 14 mars 1989 et qui fait l'objet d'un procès en béatification dont l'instruction a commencé le 10 décembre 2009).

Otto avait publiquement condamné l'Anschluss de Hitler le 15 mars 1938 ce qui l'obligea à fuir en France puis au Portugal. Partisan inlassable de la construction européenne, de nationalité allemande, il a été élu député européen de 1979 à 1989 (il présida la première séance en 1984 et 1989 en tant que doyen d'âge) et fut président de Mouvement pan-européen de 1972 à fin 2004 (son successeur à cette organisation est l'ancien député français Alain Terrenoire, fils de l'ancien ministre gaulliste Louis Terrenoire et petit-fils de l'ancien ministre MRP Francisque Gay).

Prétendant au trône d'Autriche à partir du 1er avril 1922 (à la mort de son père, qui n'avait que 34 ans), il renonça en janvier 2007 et légua la "couronne" à son fils, l'archiduc Charles de Habsbourg-Lorraine (né le 11 janvier 1961), fils qui fut également député européen autrichien de 1996 à 1999.

Il est mort ce 4 juillet 2011 en Bavière. Il sera probablement enterré à la chapelle des Cordeliers à Nancy, ville qu'il appréciait beaucoup où il s'était marié (le 10 mai 1951), avait fêté ses noces d'or (en mai 2001) et par ailleurs, il avait participé à la restauration du château de Lunéville lorsqu'il a été partiellement détruit par un incendie. Son épouse Regina de Saxe-Meiningen (née le 6 janvier 1925) est morte le 3 février 2010.

SR

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 07:44

La crise de la dette souveraine de la Grèce, qui plonge la monnaie européenne depuis près d’un an et demi dans une épreuve sans précédent, est l’occasion de revenir sur le régime politique grec. Une histoire républicaine finalement très récente qui met en scène deux dynasties légendaires : les Caramanlis et les Papandréou.

 

yartiGrece03En 1979, un humoriste français s’amusait à décrire les préjugés sur les Grecs : « J'suis allé en Grèce aussi, en bateau ; le capitaine a dit : "tout l'monde a fini d'écrire ? Je jette l'ancre". Bon, on a accosté, j'suis pas resté ; la Grèce, c'est très pauvre. Quand ils mangent du poisson, ils gardent la queue pour peindre. J'vous dis pas, la misère qu'y a dans ces pays-là. ».

C’était l’un des fameux sketchs de Coluche dont on a fêté le vingt-cinquième anniversaire de la mort dimanche dernier.

Jeter l’encre ? Plutôt, revenir sur les origines du régime politique grec actuel.

Je me suis amené à connaître les raisons du régime des colonels, en Grèce : comment ce pays à l’histoire si prestigieuse a-t-il pu sombrer dans la dictature militaire, et en corollaire, comment a-t-il pu s’en éloigner quelques années après ?

J’avais bien compris (à l’époque) que l’entrée de la Grèce dans la Communauté européenne en 1981 avait constitué un élément majeur pour accrocher ce pays dans le camp des démocraties, et que cela avait été aussi le cas pour l’Espagne et le Portugal cinq ans plus tard.

Mon arrière-pensée, c’était de me demander si la situation quasi-insurrectionnelle que connaît la Grèce aujourd’hui avec sa faillite financière pouvait aboutir à une nouvelle dictature.


Le Roi des Hellènes

Je savais qu’avant la dictature des colonels, la Grèce était une monarchie, mais ce que je ne savais pas, c’est que le Roi qui fut congédié… eh bien, il est toujours vivant !

Et non seulement il est toujours vivant, mais il n’est pas encore très âgé : il vient d’avoir 71 ans le 2 juin 2011.

Mais quel âge avait-il donc quand il était Roi ? Il avait seulement 23 ans. Un gosse ! Je venais de terminer mes études et j’étais au service militaire. Lui, Roi.

Son père, Paul Ier, devint Roi de Grèce le 1er avril 1947 après la mort de son frère, Georges II. Constantin II, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est naturellement devenu le dauphin (à 6 ans donc).

Constantin II était surtout passionné de sport, dans sa jeunesse, jusqu’à obtenir une médaille d’or aux J.O. de 1960 à Rome (en voile) et une ceinture noire de karaté (cela me fait un peu penser à Poutine).

Le 6 mars 1964, il succéda à son père à la mort de celui-ci. Quelques jours plus tôt (le 18 février 1964), Georgios Papandréou, déjà deux fois Premier Ministre, gagnait haut la main (53%), à 73 ans, des élections qui changeaient radicalement le climat politique vers un centrisme progressiste, amplifiant sa première victoire de novembre 1963. Il était le père d’Andréas, économiste, futur créateur du PASOK, parti socialiste, et futur Premier Ministre lui aussi en 1981, qu’il nomma comme son plus proche et influent ministre en 1964 (Andréas avait alors 44 ans).


Une cohabitation inflammable

1964 fut ainsi une année de grand changement politique en Grèce, avec un chef du gouvernement expérimenté et très âgé et un jeune Roi à peine sorti de l’adolescence.

Un peu comme le différent entre le Président monarchiste MacMahon et la majorité parlementaire républicaine au début de la IIIe République en France, un différent arriva assez rapidement entre le gouvernement qui voulait renvoyer des officiers proches de l’extrême droite et l’entourage du Roi qui s’y était opposé. Andréas Papandréou était surtout la bête noire des officiers (et aussi des Américains).

Le 15 juillet 1965, ce fut la rupture. En dépit de l’usage institutionnel, le jeune Roi congédia son Premier Ministre avec l’aide de Constantin Mitsotakis (lui aussi futur Premier Ministre en 1990, futur opposant à Andréas Papandréou) qui se désolidarisa de Georgios Papandréou (pourtant du même parti). Le Roi initia une longue suite de crises ministérielles. L’instabilité politique entraîna l’organisation de nouvelles élections législatives pour le 28 mai 1967.

Très populaire, Georgios Papandréou était (encore) le favori de ces élections. Aidés peut-être par la CIA qui craignait la victoire des Papandréou, des officiers (d’importance très moyenne) prirent le pouvoir au cours d’un coup d’État le 21 avril 1967.


Une véritable dictature militaire

Constantin II refusa de lutter contre eux pour éviter un massacre, contre la volonté du Premier Ministre Panagiotis Knellopoulos. Constantin II proposa au contraire aux putschistes de légitimer leur pouvoir à la condition de garder son pouvoir de nomination du gouvernement. Les militaires acceptèrent et le laissèrent nommer Constantin Kollias à la tête du gouvernement.

Constantin II crut ainsi maîtriser le coup d’État mais dans les faits, sa présence fortifia surtout leur assise car elle faisait croire à un semblant de vie politique alors que ce ne fut que censures, répressions, arrestations politiques, persécutions et tortures. Le thème principal du nouveau régime était l’anticommunisme.

Georgios Papandréou mourut le 1er novembre 1968 en résidence surveillée et ses obsèques furent l’occasion, pour la foule, de manifester contre les putschistes.

Le 13 décembre 1967, encouragé par le Président américain Johnson, Constantin II essaya de reprendre le pouvoir aux colonels mais échoua. Il a dû partir en exil à Rome puis à Londres tout en restant Roi car les militaires ont préféré maintenir la monarchie en nommant un régent du Royaume dès le lendemain, Georges Zoitakis.

Ce dernier fut remplacé le 21 mars 1972 par le principal putschiste, Georgios Papadopoulos (colonel puis général, ancien résistant) qui, le 1er juin 1973, décida de déposer Constantin II et d’instaurer une république présidentielle qui l’installa à sa tête pour un mandat de huit ans le 29 juillet 1973.

Papadopoulos, malgré ses dérives dictatoriales (qui entraînèrent sa condamnation à mort le 23 août 1975 mais il ne fut pas exécuté), cherchait à faire évoluer le régime vers une transition démocratique (metapolitefsi). Il fut arrêté par un autre putschiste, Dimitrios Ioannidis, le 25 novembre 1973, et remplacé par l’amiral Phaedon Ghizikis.


L’issue démocratique

Le régime des colonels se termina dans la débandade le 20 juillet 1974 après la déplorable tentative des putschistes d’annexer Chypre (ce qui se solda par l’occupation de la partie nord-est de l’île par l’armée turque, situation toujours pas débloquée de nos jours), et par le retour d’exil de France de Constantin Caramanlis (au bord de l’avion présidentiel de Valéry Giscard d’Estaing) redevenu Premier Ministre d’un gouvernement d’union nationale le 21 juillet 1974. Il organisa le référendum du 8 décembre 1974 qui confirma la nature républicaine du régime à près de 69%.

Constantin Caramanlis fut ensuite élu deux fois Président de la République grecque du 15 mai 1980 au 10 mars 1985 puis du 5 mai 1990 au 10 mars 1995.

Constantin II, gendre du Roi Frédéric IX du Danemark, beau-frère du Roi Juan Carlos Ier d’Espagne et de la Reine Margrethe II du Danemark, descendant de la reine Victoria, resta donc en exil londonien et n’a pu retourner à Athènes que lors de l’enterrement de sa mère (en février 1981), puis en août 1993, puis, à l’occasion des J.O. d’Athènes (en août 2004) comme membre du Comité international olympique, et enfin, en décembre 2004.

Ses héritiers, prétendants au trône, sont son fils Pavlos (né le 20 mai 1967) puis son petit-fils Constantin Alexis (né le 29 octobre 1998) dans un ordre qui refuse obstinément les femmes (comme en France, mais pas comme au Royaume-Uni).


Le film "Z"

"Z" (1969), le film très connu de Costa-Gavras (zêta est l’initiale de zoô, je vis), retrace cette période trouble de la Grèce.

Ce film évoque l’assassinat du député socialiste Gregoris Lambrakis (joué par Yves Montand) par des militants d’extrême droite le 22 mai 1963 à Thessalonique qui a eu lieu dans un climat très mauvais : Georgios Papandréou refusait d’admettre la victoire du Premier Ministre Constantin Caramanlis aux élections du 29 octobre 1961 et Caramanlis démissionna le 17 juin 1963 à la suite d’un différent avec le Roi Paul Ier. Le parti de Caramanlis échoua aux élections de novembre 1963 (au profit de Georgios Papandréou) et il s’exila de la vie politique grecque (jusqu’en juillet 1974).

Le "petit juge" (joué par Jean-Louis Trintignant), Christos Sartzetakis, devint Président de la République le 29 mars 1985 (jusqu'au 5 mai 1990), élu par une majorité socialiste (PASOK) dirigée par le Premier Ministre Andréas Papandréou (au pouvoir du le 21 octobre 1981 au 2 juillet 1989 et du 13 octobre 1993 au 22 janvier 1996).


Aujourd’hui…

Aujourd’hui, le Premier Ministre grec est Georgios Papandréou Jr, 59 ans, fils d’Andréas Papandréou et petit-fils de Georgios Papandréou Sr, depuis le 6 octobre 2009 et la victoire électorale de son parti, le PASOK, aux élections législatives anticipées du 4 octobre 2009, et il a succédé à son adversaire Kostas Caramanlis, 55 ans, Premier Ministre grec du 10 mars 2004 au 6 octobre 2009, neveu de Constantin Caramanlis et ancien député de Thessalonique.

En réponse à la vague de protestation populaire du 15 juin 2011, Georgios Papandréou Jr a fortement remanié son gouvernement le 17 juin 2011, sans toutefois réussir à convaincre l’opposition de rejoindre un gouvernement d’unité nationale, en nommant son principal rival au sein du PASOK, Evangelos Venizelos, 54 ans (ancien député de Thessalonique), au poste stratégique de Ministre des Finances (et Vice-Premier Ministre) à la place de Giorgos Papakonstantinou, 49 ans, fortement contesté.

Georgios Papandréou Jr est également depuis 2006 le président de l’Internationale socialiste à laquelle participait également, aux côtés des socialistes français et européens, Ben Ali qui a été condamné par contumace à trente-cinq ans de prison à Tunis ce 20 juin 2011.

Quant au putschiste Dimitrios Ioannidis, il est mort récemment, le 16 août 2010, à 87 ans... toujours en prison.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (21 juin 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Vive la République !
Vous avez dit Europe ?
Comment sauver l’euro et les peuples européens ?

Illustrations : 1° Constantin II et Georgios Papandréou Jr ; 2° affiche du film "Z".


 

 

yartiGrece06

 

 

 

http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/mauvaise-grece-a-quand-le-retour-96308

 

 

 

 


 

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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 16:58

(dépêche)

Mieczyslaw (Mietek) Pemper, qui fut le rédacteur de la liste de Schindler qui permit de sauver la vie de plus d’un millier de Juifs durant la guerre, est mort à l’âge de 91 ans, a annoncé la ville allemande d’Augsbourg où il vivait. Pemper, né dans une famille juive à Cracovie en 1920, vivait depuis 1958 dans cette ville de Bavière qui l’avait fait citoyen d’honneur. Il y fut consultant en entreprises et ne révéla son passé durant la période nazie qu’en 1993. Année durant laquelle, sortit au cinéma le film La Liste de Schindler de Steven Spielberg inspiré du roman de l’auteur australien, Thomas Michael Keneally.

En mars 1943, prisonnier, il fut affecté au service d’Amon Göth, le commandant du camp de travail forcé de Plaszow, à Cracovie. C’est là qu’il se lia avec l’entrepreneur Oskar Schindler avec qui il rédigea une liste de quelque 1.200 Juifs internés dans le camp et que Schindler voulait faire travailler dans ses usines d’émail et de munitions.

Juste parmi les nations

Ces  1200 Juifs furent ainsi sauvés d’une mort certaine. Il sera le principal témoin de l’accusation lors du procès d’Amon Göth en 1946. Oskar Schindler est quant à lui mort en 1974 dans l’anonymat. Il fut honoré à titre posthume du titre de Juste parmi les nations. Son usine, à Cracovie, reste un emplacement symbolique.

source : Yahoo news

 

 

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 14:20

Né le 29 janvier 1931, Ferenc Madl a été nommé Ministre de la Culture de 1992 à 1993 dans le gouvernement conservateur du Premier ministre Jozsef Antall, qui fut le premier chef du gouvernement hongrois démocratiquement élu le 23 mai 1990 (mort du cancer le 12 décembre 1993). Il a succédé à Arpad Goncz à la tête de la Hongrie. Il fut Président de la République hongroise du 4 août 2000 au 5 août 2005.

Juriste de formation, Ferenc Madl était aussi membre de l'Académie nationale des sciences depuis 1987. Le 8 novembre 2002, il avait reçu la Médaille d'or de la Fondation Jean Monnet pour l'Europe pour ses contributions en faveur de la paix, de la liberté, de la justice et de la solidarité en Europe.

SR

 

 

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