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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 17:31

(dépêche)


Selon "Challenges", Didier Migaud (PS) remplacerait Philippe Séguin à la tête de la Cour des Comptes


LIRE AUSSI
SUR SEGUIN



http://www.challenges.fr/actualites/politique_economique/20100222.CHA1592/didier_migaud_devrait_remplacer_philippe_seguin.html
22.02.2010 | 17:27 exclusif
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Didier Migaud devrait remplacer Philippe Séguin
S'il accepte cette nomination à la tête de la Cour des comptes, il devrait être remplacé comme président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale par le député PS Jérôme Cahuzac.
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(c) Sipa Didier Migaud L'ELYSEE met ce soir la dernière main à la nomination du successeur de Philippe Séguin, qui sera désigné demain 23 février en Conseil des ministres.

Selon toute vraisemblance c'est Didier Migaud, député socialiste de l'Isère et président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale qui deviendra premier président de la Cour des comptes.

S'il accepte cette nomination, il devrait être remplacé à la tête de la commission des Finances par le député socialiste du Lot-et-Garonne Jérôme Cahuzac.

 

par la rédaction de Challenges, lundi 22 février 2010.







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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 13:52

(dépêche)


La centriste Anne-Marie Idrac pourrait être nommée à la tête de la Cour des comptes


http://www.journaldunet.com/economie/actualite/depeche/afp/24/680750/anne-marie_idrac_pressentie_a_la_tete_de_la_cour_des_comptes_selon_latribunefr.shtml?utm_source=benchmail&utm_medium=ML353&utm_campaign=E10164626

Anne-Marie Idrac pressentie à la tête de la Cour des Comptes, selon latribune.fr Suivante
 
 
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La secrétaire d'Etat française au Commerce extérieur Anne-Marie Idrac, le 16 octobre 2009 à Deauville. (Photo Mychèle Daniau/AFP/Archives)
Agrandir la photo 
Lundi 08 février 2010, 21h14
La secrétaire d'Etat française au Commerce extérieur Anne-Marie Idrac pourrait être nommée première présidente de la Cour des Comptes, en remplacement de Philippe Séguin décédé le 7 janvier dernier, écrit latribune.fr lundi.

"Selon nos informations, et conformément aux voeux de l'Elysée, ce serait Anne-Marie Idrac, l'actuelle Secrétaire d'Etat chargée du Commerce extérieur à Bercy qui serait nommée au poste de Première présidente de la Cour des Comptes", écrit le site internet du quotidien économique.

Jointe par téléphone à Kinshasa (République démocratique du Congo) où elle est en déplacement, Mme Idrac a déclaré: "no comment".

"Je fais le job pour lequel je suis au gouvernement", a-t-elle affirmé à l'AFP.

Egalement interrogés par l'AFP, l'Elysée, le ministère de l'Economie et la Cour des Comptes n'ont fait aucun commentaire. "C'est un des noms qui circulent", a cependant indiqué une source proche du dossier.

Le successeur de Philippe Séguin, qui exerçait cette fonction depuis juillet 2004, doit être nommé par le président de la République, Nicolas Sarkozy, en décret pris en conseil des ministres.

Parmi les noms ayant circulé dans la presse pour succéder à M. Séguin, figurent Claire Bazy-Malaurie, rapporteur général de la Cour, ou le député socialiste Didier Migaud, président de la Commission des Finances de l'Assemblée.

Alain Juppé et François Hollande, dont les noms étaient également cités, ont tous deux déclaré ne pas être intéressés.

C'est actuellement le doyen des présidents de chambre de la Cour des comptes, Alain Pichon, 64 ans, qui assure l'intérim.
 


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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 11:33

(dépêche)


Vous avez le droit de filmer une séance de conseil municipal




http://mobile.agoravox.fr/actualites/medias/article/blogs-et-politique-peut-on-filmer-69355
jeudi 4 février - par JENB PRODUCTIONS
Blogs et Politique : Peut-on filmer un Conseil Municipal ?
La problématique des blogueurs au Conseil Municipal

Voilà un problème que notre association JENB Productions avait rencontré lors du dernier Conseil Municipal présidé par Nicole Rivoire, alors Maire (MoDem) de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), en février 2008. Après quelques instants de flottement dans l’entourage du Maire (il semblerait que c’était la première fois qu’elle était confrontée à cette situation), l’incident s’était terminé favorablement pour nous.

Dans un récent article, notre collègue posteur François Duarté, du blog 93sang30, évoque les conditions, semble-t-il drastiques, qui lui ont été imposées lors de la dernière séance. Ainsi, d’après l’auteur « (...) il vient aussi, tout juste, d’être décidé d’un tout petit périmètre, lors des séances du conseil municipal, pour les caméras : un petit espace en triangle au fond de la salle, dans lequel je devais me placer ! (...) »

Il convient donc peut-être de rappeler quelques règles de droit applicables lors d’une séance du Conseil Municipal.



 Image d’illustration. Conseil Municipal à Noisy-le-Sec Octobre 2009
 © Archives JENB Productions

Dispositions générales

Hormis les cas aussi rares que particuliers des séances tenues à huit-clos [1] auxquelles le public n’est pas autorisé à assister, le cadre législatif général d’une séance du Conseil Municipal est la publicité des débats [2].

Ainsi, la convocation et l’ordre du jour doivent être affichés en Mairie (voire sur des panneaux annexes d’affichages municipaux dans les quartiers) pour inviter le public à assister aux débats.

D’usage, la séance se déroule en mairie. Elle peut être délocalisée en un autre lieu de la commune, comme ce fût le cas à Noisy-le-Sec le 14 janvier dernier, mais le lieu de la séance ne doit pas contrevenir « au principe de neutralité, qu’il offre les conditions d’accessibilité et de sécurité nécessaires et qu’il permet d’assurer la publicité des séances » [3]. Il doit répondre aux critères habituels de sécurité appliqués aux lieux recevant du public, critères variables selon la capacité de la salle.

En conséquence, toute personne peut assister à une séance du Conseil Municipal.

Police de l’Assemblée

C’est sans doute cette notion qui pose le plus de problème dans son interprétation. En effet, C’est le Maire, et lui seul, qui détient les pouvoirs de Police de l’Assemblée : « Le maire a seul la police de l’assemblée. Il peut faire expulser de l’auditoire ou arrêter tout individu qui trouble l’ordre. En cas de crime ou de délit, il en dresse un procès-verbal et le procureur de la République en est immédiatement saisi. » [4] .

Mais où se situe la notion de "trouble" pour une bonne sérénité des débats ?

D’une façon générale, le public n’est pas autorisé à s’exprimer. Il n’est pas autorisé non plus à manifester son approbation ou sa désapprobation lors des débats. Le public doit donc respecter cette règle de base, applicable à tous, dès lors que la séance est déclarée ouverte.

Cas particuliers des blogueurs

Les blogueurs citoyens qui assistent à une séance du Conseil municipal le font généralement dans le but de diffuser ensuite sur leur blog tout ou partie des débats. Progrès technologiques obligent, de plus en plus d’entre eux procèdent à un enregistrement de la séance, audio ou vidéo, ainsi que des photographies.

En l’espèce, l’affaire Ferdinand Bernhard, est assez éloquente [5]. Cet élu UDF en 2005 avait vu l’une de ses décisions (faire une demande écrite 72h à l’avance pour filmer un conseil municipal) annulée par le Tribunal administratif. malgré tout, au début de la séance suivante, l’édile avait déclaré : « (...) Je précise donc que je considère que le fait de filmer est de nature à troubler les débats, je demande donc aux personnes qui sont en train de filmer d’arrêter de filmer. Premier avertissement. Les personnes continuant de filmer, je fais donc réquisition à monsieur le commissaire de police pour faire arrêter les films, (...) » Il y a là un abus de pouvoir caractérisé parfaitement attaquable en justice.





D’ailleurs, un jugement du tribunal administratif de Nice en date du 5 mai 2008 est précis : « l’enregistrement audiovisuel ne peut pas être soumis à un régime d’autorisation préalable. »

Mais c’est sans doute l’intervention d’une Députée qui expose clairement la problématique.

Suite à une question posée en mai 2005 par la députée UMP Mme Zimmermann [6], le Ministre de l’Intérieur est catégorique : « En vertu des pouvoirs de police de l’assemblée qu’il tient des dispositions de l’article L. 2121-16 du code général des collectivités territoriales, il appartient au maire de prendre les mesures propres à assurer le déroulement normal des séances du conseil municipal. Le principe de publicité des séances posé par l’article L. 2121-18 du même code, qui a conduit le législateur à prévoir la retransmission des séances par les moyens de communication audiovisuelle, fonde le droit des conseillers municipaux comme des membres de l’assistance à enregistrer les débats. Ce droit reconnu par la jurisprudence administrative a conduit les juges à considérer comme illégale l’interdiction par le maire de procéder à un tel enregistrement dès lors que les modalités de l’enregistrement ne sont pas de nature à troubler le bon ordre des travaux de l’assemblée communale (CAA de Bordeaux, 24 juin 2003 n° 99BX01857 ; CE, 2 octobre 1992, commune de Donneville ; CE, 25 juillet 1980, M. Sandre). »

Une position ministérielle confirmée au Sénat en décembre 2008 lors d’une réponse à une question du Sénateur Jean-Louis Masson (NI) [7] .

En l’espèce, la position ministérielle, confortée par la jurisprudence, autorise tout citoyen à filmer une séance du Conseil Municipal.

Dans quelles conditions filmer

Sauf si le Maire l’autorise à se placer en un endroit plus propice à une captation de qualité, ce qui est généralement accordé si la demande est formulée poliment, le blogueur devra donc se positionner dans l’espace réservé au public, sans gêner ce dernier. Le fond de salle semble le plus adapté. Les zooms actuels permettant malgré tout des plans rapprochés. Autre avantage, le public est ainsi filmé de dos, ce qui évite tout problème de droit à l’image. La torche (ou minette) est à bannir, d’autant que l’éloignement la rendra inefficace.

Pour les photographies, le flash est fortement déconseillé.


 Image d’illustration. Conseil Municipal à Noisy-le-Sec Octobre 2009
 © Archives JENB Productions

Droit à l’image

La législation est très claire en ce domaine : « Toute personne, quelle que soit sa notoriété, dispose d’un droit exclusif sur son image (brute ou faisant partie d’un montage photographique) et l’utilisation de celle-ci. Elle peut s’opposer à une diffusion sans son autorisation et éventuellement aller en justice » [8]. Concrètement, lors d’un Conseil municipal, on ne peut filmer ou photographier sans son autorisation, une personne isolée dans le public. En vidéo, vous pouvez enregistrer l’accord de la personne en début de captation. De même, le seul fait pour une personne de répondre à une interview vidéo vaut accord tacite. En photographie, en revanche, vous n’avez d’autre choix que de faire signer une autorisation écrite pré-remplie.

Toutefois, un conseil municipal étant par définition une manifestation publique dans un lieu public, des plans larges (plans masse) du public sont autorisées.

Concernant les élus : « Les personnages publics ou célèbres peuvent ainsi voir leur image utilisée à des fins d’actualité ou de travail historique, dans l’exercice de leur activité professionnelle et dans le respect de la dignité humaine » [8]

La loi autorise donc les élus à être filmés lors de manifestations publiques lorsqu’ils interviennent dans le cadre de leur fonction élective. Ce qui est le cas du Conseil Municipal, mais aussi de toute autre manifestation : prise de parole lors d’un évènement sportif, culturel ou associatif, par exemples.

Retranscription des débats sur son blog

Tout citoyen peut demander copie du compte-rendu des séances [9] pour les publier sous sa responsabilité.

Il apparait donc très difficile de faire un résumé vidéo d’un Conseil municipal qui a duré plusieurs heures. Il faudra immanquablement faire des coupes dans les rushs au risque de dénaturer les débats et d’apporter au lecteur une information tronquée involontairement ou manipulée volontairement. L’intérêt de la vidéo peut donc, à mon sens, se concevoir uniquement sur un sujet particulier porté par le Conseil.

Pour retranscrire une séance complète, il y a plus intérêt à la traiter sous une forme analytique écrite en citant des passages des intervenants préalablement enregistrés sur un dictaphone numérique.

Si vous avez des informations jurisprudencielles plus récentes ou un témoignage particulier sur cette thématique, n’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires.

Pour conclure cet article et en revenir à notre collègue blogueur, il y a lieu de considérer en l’espèce que l’attitude des élus à son égard est totalement conforme à la loi.

Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret
© 03 février 2010 - JENB PRODUCTIONS

Vous avez une information, une correction, un témoignage ou un document sur ce sujet ? Vous avez repéré une erreur ? Ecrivez à jenbproductions@dbmail.com  avec votre correction et en indiquant l’url du post.

à Lire également sur nos pages :


 Insolite : Que feriez-vous ?

 Environnement : Anarchie automobile
- Bombe sociale : 1 million de chomeurs en fin de droit en 2010
- Interco : Le Maire de Pantin élu président d’ Est Ensemble
- Liberté d’expression : Un blogueur refoulé aux voeux du maire
- Faits-divers : Un appartement s’écroule sur un commerce
- Vie syndicale : Le Maire reçoit une délégation CGT
- Logement social : Le Maire renoue le dialogue avec les amicales
- Concerts : 5ème édition du cercle à musique

Sources et références :

[1] CarrefourLocal.sénat.fr
[2] Article L2121-18 du Code des Ciollectivités territoriales
[3] Article L2121-7 du Code des Collectivités territoriales.
[4] Article L2121-16 du Code des Collectivités Territoriales
[5] Article de Olivier Vermert sur Cuverville.org
[6] Question N° 64615 - Députée Mme Zimmermann (UMP) au Ministre de l’Intérieur
[7] Question n° 05849 du Sénateur Masson du 16.10.2008
[8] Site du gouvernement
[9] Article L2121-26 du Code des Collectivités territorales

 


3 Messages de forum
4 février 16:33, par piercol
Bonjour,
 
Étonnante coïncidence : je sors à l’instant d’un réunion du conseil municipal, à Brie-sous-Matha, petite commune de Charente-Maritime, où j’ai été élu conseiller en 2008 (seul, contre la liste du maire).
 
Dès le début de la réunion de ce jour (4 février), le Maire a essayé de m’expulser pour motif de "trouble à l’ordre public" parce que j’avais posé sur la table mon baladeur mp3 à 30€, avec lequel j’enregistre habituellement les séances du conseil. Comme j’ai refusé de m’exécuter, il a fait appel aux gendarmes qui sont venus m’interpeller dans la salle du conseil. Après m’avoir posé deux ou trois questions, comme ils n’avaient pas grand chose à se mettre sous la dent, ils m’ont laissé reprendre ma place en séance. Le Maire, faute d’obtenir satisfaction, a levé alors la séance. Je suis tout de même convoqué à la gendarmerie pour rédaction d’un procès-verbal.
 
Ce n’est pas la première fois que le maire de ma commune essaye de jouer les "gros bras" à ce sujet, en invoquant la notion de trouble à l’ordre public. Habitué à produire des compte-rendus de réunion que de nombreux conseillers considèrent comme des outrages à la vérité, le maire supporte de plus en plus mal de constater que les enregistrements des séances du conseil peuvent être écoutés sur mon blog.
 
Cette opération anti-langue-de-bois a évidemment des conséquences catastrophiques sur son image. D’où son passage à la phase "gros bras".
 
Je sais que je ne suis pas le seul à mettre en ligne des enregistrements audio ou vidéo de conseil municipal. D’autres ont subi les mêmes pressions. Nous essayons de nous entr’aider grâce à des réseaux sociaux. Je vais leur faire connaître votre article, qui apporte des exemples et des bases réglementaires et jurisprudentielles intéressantes.
 
L’accès au public de ce type d’enregistrement est un élément de la vie démocratique. Il permet l’expression d’un contre-pouvoir face à l’omnipotence que s’arrogent volontiers certains maire. Probablement ceux qui redoutent que leurs administrés découvrent que leurs propos ou écrits ne sont pas parole d’évangile.
 
L’évocation du "trouble à l’ordre public" constitué par la présence d’un appareil enregistreur est manifestement d’un abus de pouvoir, mais résister à un maire qui en abuse n’est pas, je peux le certifier, une partie de plaisir...



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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 23:12

(dépêches)


Le difficile renouvellement du Conseil Constitutionnel de février 2010



http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/02/02/les-candidatures-affluent-au-senat-et-a-l-assemblee_1300062_823448.html#ens_id=1290687
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1300062,0.html
Les candidatures affluent au Sénat et à l'Assemblée
LE MONDE | 02.02.10 | 14h33


'un, Bernard Accoyer, a reçu pas moins de quinze candidatures. L'autre, Gérard Larcher, a enregistré une douzaine de demandes. A l'Elysée, on observe le silence le plus total. Une chose est sûre : un siège au Conseil consitutionnel, assuré pour neuf ans, attire toujours autant de prétendants. Prestige de la fonction !

 
D'ordinaire, les nominations étaient effectuées dans la plus grande discrétion, selon le "bon plaisir" du président de la République et des présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, chargés chacun de proposer un nom à l'occasion de chaque renouvellement par tiers. Leurs candidats devront désormais passer un "oral de contrôle" devant les commissions des lois des deux assemblées. Un exercice nouveau, non seulement pour les prétendants, mais aussi pour leurs parrains. Objectif : éviter toute contestation, tout en introduisant de précieux alliés dans la place...

Chacun de son côté, M. Larcher et M. Accoyer ont commencé à recevoir les postulants qui avaient fait acte de candidature. Certains prétendants, pour être sûrs de trouver une oreille attentive, n'ont pas hésité à faire acte de candidature en trois exemplaires. Cela n'a pas plu. Les indélicats ont peu de chances d'être retenus.

D'autres, au contraire, ont jugé "humiliant", compte tenu de leur rang ou de leurs fonctions antérieures, de devoir paraître solliciter un poste dont ils estiment avoir toutes les qualités requises pour qu'il leur échoie. Si l'ancien premier ministre Edouard Balladur, qui se défend d'être candidat à quoi que ce soit, venait à être nommé, cela ne pourrait être qu'à la demande du chef de l'Etat.

Le président de la République, pour sa part, pousse avec insistance, auprès de M. Larcher, la candidature du sénateur Michel Charasse. L'ancien ministre mitterrandiste pourrait être promu pour éviter le reproche d'un Conseil constitutionnel tout à droite alors que son dernier membre venu de la gauche, Pierre Joxe, s'apprête à le quitter. Même si l'intéressé a été, depuis 2008, exclu du PS. Déjà, lors de la campagne présidentielle de 2007, le maire de Puy-Guillaume (Puy-de-Dôme) n'avait pas caché sa préférence pour Nicolas Sarkozy à la candidate de son parti, Ségolène Royal. Il pourrait en être payé de retour.

Devant la presse parlementaire, le président du Sénat disait récemment vouloir "garder (sa) totale liberté". Il précisait cependant tenir à ce qu'il y ait quelqu'un issu du Sénat au Conseil constitutionnel, aujourd'hui présidé par Jean-Louis Debré, ancien président de l'Assemblée nationale, et dans lequel figure un ancien secrétaire général du Palais-Bourbon, Jean-Louis Pezant. "Je veux et je vais nommer un sénateur", ajoutait M. Larcher. Mais M. Charasse n'est pas forcément son favori.

Une autre donnée entre en ligne de compte : avec Dominique Schnapper, c'est en effet un des deux seules femmes du Conseil qui s'en va. M. Accoyer cherche à promouvoir une candidature féminine.



Patrick Roger
Article paru dans l'édition du 03.02.10



http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/02/02/la-nomination-sous-haute-surveillance-de-trois-sages_1300061_823448.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1300061,0.html
La nomination sous haute surveillance de trois "sages"
LE MONDE | 02.02.10 | 14h33  •  Mis à jour le 03.02.10 | 18h39


ls sont onze autour de la grande table de verre poli – acquise récemment – qui accueille les délibérations du Conseil constitutionnel. En bout de table, à la droite et à la gauche de son président, Jean-Louis Debré, nommé en février 2007 par Jacques Chirac, prennent place, respectivement, Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac. Les deux anciens présidents de la République en sont membres de droit. Puis, de part et d'autre, les huit autres membres, nommés chacun pour neuf ans, selon l'ordre protocolaire de préséance.

 
Trois d'entre eux, dont le mandat arrive à échéance, vont être remplacés au mois de mars : Olivier Dutheillet de Lamothe, nommé par Jacques Chirac en 2001, Dominique Schnapper, choisie par l'ancien président du Sénat Christian Poncelet, et Pierre Joxe, nommé par l'ancien président de l'Assemblée nationale Raymond Forni. Trois postes à pourvoir et, comme d'habitude, de nombreux prétendants. Ils devront, cette fois, en passer par une procédure de nomination qui, pour être inédite, n'est pas exempte d'enjeux politiques.

Depuis que le Conseil constitutionnel, le 29 décembre 2009, a censuré le dispositif de taxe carbone intégré dans le projet de loi de finances pour 2010, Nicolas Sarkozy ne décolère pas contre cette haute juridiction indépendante présidée par un de ses "meilleurs ennemis". Le président de la République avait déjà très mal pris la décision des "sages", en juin 2009, obligeant le gouvernement à revoir sa copie sur la Haute Autorité (Hadopi) destinée à lutter contre le piratage sur Internet.

Quels que soient ses griefs, le chef de l'Etat ne peut donner prise au soupçon d'une "reprise en main" partisane de la haute juridiction. Quand certains, à l'Elysée, susurraient que rien, dans les textes, ne précise que le mandat du président du Conseil constitutionnel court sur neuf ans, que ce vide juridique pourrait être exploité pour nommer un nouveau président, cette idée a été "catégoriquement" écartée.

M. Sarkozy, comme Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat, mettent le plus grand soin à rendre "irréprochables" ces nominations qui doivent intervenir avant la fin du mois, tout en essayant de satisfaire aux exigences d'équilibre politique, juridique et de parité. Ils se sont déjà vus une première fois pour dresser "un état des lieux". Une nouvelle rencontre est prévue la semaine prochaine, afin de "caler" le nom des trois candidats qui seront proposés, mi-février, et qui, une fois nommés, seront auditionnés par les commissions des lois de chaque assemblée, selon la procédure prévue à l'article 13 de la Constitution.

Et c'est là que survient la difficulté. Car cet article 13, modifié en juillet 2008, lors de la révision constitutionnelle, appelle un projet de loi organique qui n'est pas encore adopté. Celui-ci arrive tout juste en deuxième lecture à l'Assemblée nationale mardi 2 février. Il établit la liste des postes et fonctions pour lesquels la nomination doit désormais recevoir l'avis des commissions permanentes concernées des deux assemblées.

Il précise en outre les conditions dans lesquelles ces commissions se prononcent, la Constitution révisée ayant prévu qu'elles peuvent opposer un "droit de veto" à la majorité des trois cinquièmes des votes exprimés.

Or, subsiste un désaccord entre les deux chambres sur les votes pris en considération. L'Assemblée nationale, contrairement au Sénat, refuse de donner la possibilité aux membres de la commission concernée d'accorder une délégation de vote en cas d'absence.

Le désaccord n'est pas anodin. D'un commun accord, MM. Sarkozy, Larcher et Accoyer ont en effet décidé d'anticiper la mise en application de la révision constitutionnelle pour les nominations au Conseil constitutionnel. Cependant, l'adoption définitive de la loi organique mettant en œuvre l'article 13 reste suspendue à la résorption de cette question du droit de vote. Or, prévient M. Accoyer, "il est hors de question que je lâche là-dessus".

Si le différend persiste, la loi organique ne pourra pas être promulguée avant les nominations. D'où un risque juridique qui s'ajoute au risque plus classique de polémique politique. On comprend dès lors la prudence avec laquelle le président de la République, le président de l'Assemblée nationale et celui du Sénat abordent l'échéance.



Patrick Roger

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Associer le Parlement aux nominations du président

Le projet de loi organique relatif à l'article 13 de la Constitution doit permettre, conformément à la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, d'associer le Parlement aux nominations effectuées par le président de la République. Il établit une liste des emplois ou fonctions concernés (quarante et un au départ dans le projet du gouvernement, portés à cinquante-deux à l'issue des travaux dans les deux chambres) et institue les commissions permanentes compétentes pour chacune des nominations. Le chef de l'Etat ne peut pas procéder à une nomination lorsque l'addition des votes négatifs dans les commissions compétentes des deux assemblées représente au moins trois cinquièmes des votes exprimés. Le désaccord entre les deux chambres porte sur la prise en compte des votes par délégation.




Article paru dans l'édition du 03.02.10


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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 23:00

(dépêches)


Pierre Joxe se lâche sur le fonctionnement du Conseil Constitutionnel



http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/02/03/pierre-joxe-raconte-ses-desaccords-avec-les-membres-du-conseil-constitutionnel_1300695_823448.html#ens_id=1290687&xtor=AL-32280151
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1300695,0.html
Pierre Joxe raconte ses désaccords avec les membres du Conseil constitutionnel
LEMONDE.FR | 03.02.10 | 18h51  •  Mis à jour le 03.02.10 | 19h08


lors que trois "sages" s'apprêtent à quitter l'aile Montpensier, laissant autant de postes à pourvoir, l'un d'eux, Pierre Joxe est sorti de son silence. C'est une première : le juge constitutionnel socialiste, dont le mandat s'achève le 12 mars, n'a pas attendu les prochaines nominations pour contester publiquement le mode de fonctionnement du Conseil constitutionnel.
 
Dans une interview accordée au Nouvel Observateur, à paraître demain dans son intégralité, le socialiste, qui défend son droit à la "différence", avoue même avoir pensé plusieurs fois à quitter le Conseil : "En 2004, j’ai failli démissionner tant la décision [du Conseil] sur la garde à vue des mineurs me semblait choquante sur le plan juridique. En 2006, un membre du Conseil, Valéry Giscard d’Estaing, a publié une belle 'opinion différente' dans le Journal du dimanche : un article qui, à sa façon, exprimait ma pensée. Le CPE [le contrat première embauche, mis en place en 2006] a été abrogé. Pourquoi donc insister ? En 2009, j’ai développé devant le Conseil constitutionnel une 'opinion différente'. J’estimais qu’en acceptant que le président de France Télévisions soit désigné par le chef de l’Etat, le Conseil entérinait une régression du droit et opérait surtout un revirement complet de sa jurisprudence."

"PLUS AUCUN CONSEILLER NOMMÉ PAR LA GAUCHE"

Dans un livre à paraître en février, Cas de conscience, Pierre Joxe développe trois divergences d'opinion majeures, exposées aux membres du Conseil constitutionnel. "J’aurais pu prendre d’autres exemples et je n’exclus d’ailleurs pas de le faire à l’avenir", ajoute cet ancien proche de François Mitterrand. "On m'a écouté poliment, mais quand j'ai demandé que mon opinion soit publiée, on ne m'a pas suivi", déplore-t-il en préconisant la publication des "opinions différentes" des juges constitutionnels. Cela ne violerait en rien, selon lui, le serment de secret des délibérations que prêtent les entrants au Palais Royal.

Soulignant qu'avec la fin de son mandat de neuf ans "il n'y aura plus aucun conseiller nommé par la gauche", et que "cela pose évidemment problème", il affirme que le Conseil "n'est pas une juridiction. C'est une instance politique, mise en place par la Constitution de 1958 et qui a progressivement élargi son champ de compétence". Nicolas Sarkozy, Bernard Accoyer et Gérard Larcher, tous venus de l'UMP, procéderont aux nominations, une situation que regrette M. Joxe : "En Allemagne, les membres de la Cour constitutionnelle sont nommés dans des conditions telles que le pluralisme politique y est toujours respecté".

MM. Sarkozy, Accoyer et Larcher ont déjà commencé à dresser un "état des lieux" des différents candidats à la succession des trois "sages", et se sont fixé rendez-vous la semaine prochaine, première étape d'une procédure de nomination qui s'annonce complexe.

Pour en savoir plus :

– Lire l'article du Monde "La nomination sous haute surveillance des "sages"".

– Les règles de fonctionnement de renouvellement du Conseil constitutionnel.



Célia Héron

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20100203.OBS5740/pierre_joxe_sort_de_son_silence.html
CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Pierre Joxe sort de son silence
NOUVELOBS.COM | 03.02.2010 | 15:18
 33 réactions
Pour la première fois, un membre en exercice du Conseil constitutionnel conteste publiquement son mode de fonctionnement. Il dit comment il a failli démissionner. Et plaide pour le droit à la différence. Extrait d'une interview à lire dès demain dans Le Nouvel Observateur.
Pourquoi sortir de votre silence maintenant?

Pierre Joxe. Depuis des années, j’ai dit à mes collègues qu’un jour ou l’autre, je le ferai. Dans mon livre*, j’évoque trois cas où mon opinion, fort "différente", fondée en droit, était que la censure de la loi qui nous était soumise s’imposait. La première, dite "Perben 2", date de 2004 et concernait la garde à vue des enfants. La seconde date de 2006 et instaurait le Contrat de première embauche (CPE). La dernière n’est vieille que d’un an et concernait les modalités de nomination des présidents des sociétés de l’audiovisuel public. J’aurais pu prendre d’autres exemples et je n’exclue d’ailleurs pas de le faire à l’avenir.

Cela n’explique toujours pas pourquoi vous vous exprimez maintenant alors qu’à chaud, vous vous êtes tu !

- En 2004, j’ai failli démissionner du Conseil tant sa décision sur la garde à vue des mineurs me semblait choquante sur le plan juridique. En 2006, un membre du Conseil, Valery Giscard d’Estaing, a publié une belle "opinion différente" dans le JDD : un article qui, à sa façon, exprimait ma pensée. Le CPE a été abrogé. Pourquoi donc insister ? En 2009, j’ai développé devant le Conseil constitutionnel une "opinion différente". J’estimais qu’en acceptant que le Président de France Télévision soit désigné par le chef de l’Etat, le Conseil entérinait une régression du droit et opérait surtout un revirement complet de sa jurisprudence. On m’a écouté poliment mais quand j’ai demandé que mon opinion soit publiée, on ne m’a pas suivi.

L'interview est à retrouver dans son intégralité dans Le Nouvel Observateur du 4 février.

* "Cas de conscience", éditions Labor et Fides, 245 pages, 19,50 euros.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/02/02/la-nomination-sous-haute-surveillance-de-trois-sages_1300061_823448.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1300061,0.html
La nomination sous haute surveillance de trois "sages"
LE MONDE | 02.02.10 | 14h33  •  Mis à jour le 03.02.10 | 18h39


ls sont onze autour de la grande table de verre poli – acquise récemment – qui accueille les délibérations du Conseil constitutionnel. En bout de table, à la droite et à la gauche de son président, Jean-Louis Debré, nommé en février 2007 par Jacques Chirac, prennent place, respectivement, Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac. Les deux anciens présidents de la République en sont membres de droit. Puis, de part et d'autre, les huit autres membres, nommés chacun pour neuf ans, selon l'ordre protocolaire de préséance.

 
Trois d'entre eux, dont le mandat arrive à échéance, vont être remplacés au mois de mars : Olivier Dutheillet de Lamothe, nommé par Jacques Chirac en 2001, Dominique Schnapper, choisie par l'ancien président du Sénat Christian Poncelet, et Pierre Joxe, nommé par l'ancien président de l'Assemblée nationale Raymond Forni. Trois postes à pourvoir et, comme d'habitude, de nombreux prétendants. Ils devront, cette fois, en passer par une procédure de nomination qui, pour être inédite, n'est pas exempte d'enjeux politiques.

Depuis que le Conseil constitutionnel, le 29 décembre 2009, a censuré le dispositif de taxe carbone intégré dans le projet de loi de finances pour 2010, Nicolas Sarkozy ne décolère pas contre cette haute juridiction indépendante présidée par un de ses "meilleurs ennemis". Le président de la République avait déjà très mal pris la décision des "sages", en juin 2009, obligeant le gouvernement à revoir sa copie sur la Haute Autorité (Hadopi) destinée à lutter contre le piratage sur Internet.

Quels que soient ses griefs, le chef de l'Etat ne peut donner prise au soupçon d'une "reprise en main" partisane de la haute juridiction. Quand certains, à l'Elysée, susurraient que rien, dans les textes, ne précise que le mandat du président du Conseil constitutionnel court sur neuf ans, que ce vide juridique pourrait être exploité pour nommer un nouveau président, cette idée a été "catégoriquement" écartée.

M. Sarkozy, comme Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat, mettent le plus grand soin à rendre "irréprochables" ces nominations qui doivent intervenir avant la fin du mois, tout en essayant de satisfaire aux exigences d'équilibre politique, juridique et de parité. Ils se sont déjà vus une première fois pour dresser "un état des lieux". Une nouvelle rencontre est prévue la semaine prochaine, afin de "caler" le nom des trois candidats qui seront proposés, mi-février, et qui, une fois nommés, seront auditionnés par les commissions des lois de chaque assemblée, selon la procédure prévue à l'article 13 de la Constitution.

Et c'est là que survient la difficulté. Car cet article 13, modifié en juillet 2008, lors de la révision constitutionnelle, appelle un projet de loi organique qui n'est pas encore adopté. Celui-ci arrive tout juste en deuxième lecture à l'Assemblée nationale mardi 2 février. Il établit la liste des postes et fonctions pour lesquels la nomination doit désormais recevoir l'avis des commissions permanentes concernées des deux assemblées.

Il précise en outre les conditions dans lesquelles ces commissions se prononcent, la Constitution révisée ayant prévu qu'elles peuvent opposer un "droit de veto" à la majorité des trois cinquièmes des votes exprimés.

Or, subsiste un désaccord entre les deux chambres sur les votes pris en considération. L'Assemblée nationale, contrairement au Sénat, refuse de donner la possibilité aux membres de la commission concernée d'accorder une délégation de vote en cas d'absence.

Le désaccord n'est pas anodin. D'un commun accord, MM. Sarkozy, Larcher et Accoyer ont en effet décidé d'anticiper la mise en application de la révision constitutionnelle pour les nominations au Conseil constitutionnel. Cependant, l'adoption définitive de la loi organique mettant en œuvre l'article 13 reste suspendue à la résorption de cette question du droit de vote. Or, prévient M. Accoyer, "il est hors de question que je lâche là-dessus".

Si le différend persiste, la loi organique ne pourra pas être promulguée avant les nominations. D'où un risque juridique qui s'ajoute au risque plus classique de polémique politique. On comprend dès lors la prudence avec laquelle le président de la République, le président de l'Assemblée nationale et celui du Sénat abordent l'échéance.



Patrick Roger

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Associer le Parlement aux nominations du président

Le projet de loi organique relatif à l'article 13 de la Constitution doit permettre, conformément à la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, d'associer le Parlement aux nominations effectuées par le président de la République. Il établit une liste des emplois ou fonctions concernés (quarante et un au départ dans le projet du gouvernement, portés à cinquante-deux à l'issue des travaux dans les deux chambres) et institue les commissions permanentes compétentes pour chacune des nominations. Le chef de l'Etat ne peut pas procéder à une nomination lorsque l'addition des votes négatifs dans les commissions compétentes des deux assemblées représente au moins trois cinquièmes des votes exprimés. Le désaccord entre les deux chambres porte sur la prise en compte des votes par délégation.




Article paru dans l'édition du 03.02.10

http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/le-conseil-constitutionnel/le-conseil-aujourd-hui/les-membres-en-2009/fondements-textuels/fondements-textuels.220.html
Fondements textuels  |  |  |   |  SOMMAIRE
Les membres du Conseil en 2009
Liste des membres
Plan de table
Statut des membres
Fondements textuels
|
Source : services du Conseil constitutionnel © Édition du 16 juillet 2008


Constitution du 4 octobre 1958. 10

Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel 11

Décret n° 59-1292 du 13 novembre 1959 sur les obligations des membres du Conseil constitutionnel 14

Code électoral : Sélection d'articles intéressant directement le Conseil constitutionnel 16





| Constitution du 4 octobre 1958




Titre VII : Le Conseil constitutionnel

- Article 56
(al.1) Le Conseil constitutionnel comprend neuf membres, dont le mandat dure neuf ans et n'est pas renouvelable. Le Conseil constitutionnel se renouvelle par tiers tous les trois ans. Trois des membres sont nommés par le Président de la République, trois par le président de l'Assemblée nationale, trois par le président du Sénat.

(al.2) En sus des neuf membres prévus ci-dessus, font de droit partie à vie du Conseil constitutionnel les anciens Présidents de la République.

(al.3) Le président est nommé par le Président de la République. Il a voix prépondérante en cas de partage.


- Article 57
Les fonctions de membre du Conseil constitutionnel sont incompatibles avec celles de ministre ou de membre du Parlement. Les autres incompatibilités sont fixées par une loi organique[1].



- Article 63
Une loi organique[2] détermine les règles d'organisation et de fonctionnement du Conseil constitutionnel, la procédure qui est suivie devant lui et notamment les délais ouverts pour le saisir de contestations.






| | Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel | [3]
modifiée par l'ordonnance n° 59-223 du 4 février 1959[4] et par les lois organiques n° 74-1101 du 26 décembre 1974[5], n° 90-383 du 10 mai 1990[6], n° 95-63 du 19 janvier 1995[7], n° 2007-223 du 21 février 2007[8] et n° 2008-695 du 15 juillet 2008[9].



Titre IER : Organisation du Conseil constitutionnel

- Article 1er
(al.1) Les membres du Conseil constitutionnel, autres que les membres de droit, sont nommés par des décisions du Président de la République, du président de l'Assemblée nationale et du président du Sénat.

(al.2) Le président du Conseil constitutionnel est nommé par décision du Président de la République. Il est choisi parmi les membres du Conseil, nommés ou de droit.

(al.3) Les décisions ci-dessus sont publiées au Journal officiel.



- Article 2
Le premier Conseil constitutionnel comprend trois membres désignés pour trois ans, trois membres désignés pour six ans et trois membres désignés pour neuf ans. Le Président de la République, le président de l'Assemblée nationale et le président du Sénat désignent chacun un membre de chaque série.



- Article 3
(al.1) Avant d'entrer en fonction, les membres nommés du Conseil constitutionnel prêtent serment devant le Président de la République.

(al.2) Ils jurent de bien et fidèlement remplir leurs fonctions, de les exercer en toute impartialité dans le respect de la Constitution, de garder le secret des délibérations et des votes et de ne prendre aucune position publique, de ne donner aucune consultation sur les questions relevant de la compétence du Conseil. [10]

(al.3) Acte est dressé de la prestation de serment.



- Article 4 | [11]
(al.1) Les fonctions de membre du Conseil constitutionnel sont incompatibles avec celles de membre du Gouvernement ou du Conseil économique et social. Elles sont également incompatibles avec l'exercice de tout mandat électoral.

(al.2) Les membres du Gouvernement ou du Conseil économique et social ou les titulaires d'un mandat électoral nommés au Conseil constitutionnel sont réputés avoir opté pour ces dernières fonctions s'ils n'ont pas exprimé une volonté contraire dans les huit jours suivant la publication de leur nomination.

(al.3) Les membres du Conseil constitutionnel nommés à des fonctions gouvernementales, désignés comme membres du Conseil économique et social ou qui acquièrent un mandat électoral sont remplacés dans leurs fonctions.

(al.4) Les incompatibilités professionnelles applicables aux membres du Parlement sont également applicables aux membres du Conseil constitutionnel.[12]



- Article 5
Pendant la durée de leurs fonctions, les membres du Conseil constitutionnel ne peuvent être nommés à aucun emploi public ni, s'ils sont fonctionnaires publics, recevoir une promotion au choix.



- Article 6
(al.1) Le président et les membres du Conseil constitutionnel reçoivent respectivement une indemnité égale aux traitements afférents aux deux catégories supérieures des emplois de l'État classés hors échelle.

(al.2) Les indemnités sont réduites de moitié pour les membres du Conseil qui continuent d'exercer une activité compatible avec leur fonction.



- Article 7
Un décret[13] pris en conseil des ministres, sur proposition du Conseil constitutionnel, définit les obligations imposées aux membres du Conseil, afin de garantir l'indépendance et la dignité de leurs fonctions. Ces obligations doivent notamment comprendre l'interdiction pour les membres du Conseil constitutionnel, pendant la durée de leurs fonctions, de prendre aucune position publique sur les questions ayant fait ou susceptibles de faire l'objet de décisions de la part du Conseil, ou de consulter sur les mêmes questions[14].

- Article 8
Il est pourvu au remplacement des membres du Conseil huit jours au moins avant l'expiration de leurs fonctions.



- Article 9
Un membre du Conseil constitutionnel peut démissionner par une lettre adressée au Conseil. La nomination du remplaçant intervient au plus tard dans le mois de la démission. Celle-ci prend effet de la nomination du remplaçant.


- Article 10
(al.1) Le Conseil constitutionnel constate, le cas échéant, la démission d'office de celui de ses membres qui aurait exercé une activité ou accepté une fonction ou un mandat électif incompatible avec sa qualité de membre du Conseil ou qui n'aurait pas la jouissance des droits civils et politiques.

(al.2) Il est alors pourvu au remplacement dans la huitaine.



- Article 11
Les règles posées à l'article 10 sont applicables aux membres du Conseil constitutionnel qu'une incapacité physique permanente empêche définitivement d'exercer leurs fonctions.



- Article 12
Les membres du Conseil constitutionnel désignés en remplacement de ceux dont les fonctions ont pris fin avant leur terme normal achèvent le mandant de ceux qu'ils remplacent. A l'expiration de ce mandat, ils peuvent être nommés comme membres du Conseil constitutionnel s'ils ont occupé ces fonctions de remplacement pendant moins de trois ans.






| Décret n° 59-1292 du 13 novembre 1959 sur les obligations des membres du Conseil constitutionnel | [15]


Le Président de la République,

Sur la proposition du Conseil constitutionnel,

Vu l'ordonnance du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel, notamment son article 7 ;

Le conseil des ministres entendu ;

Décrète :


- Article 1er
Les membres du Conseil constitutionnel ont pour obligation générale de s'abstenir de tout ce qui pourrait compromettre l'indépendance et la dignité de leurs fonctions.


- Article 2
(al.1) Les membres du Conseil constitutionnel s'interdisent en particulier pendant la durée de leurs fonctions :

(al.2) De prendre aucune position publique ou de consulter sur des questions ayant fait ou étant susceptibles de faire l'objet de décisions de la part du Conseil ;

(al.3) D'occuper au sein d'un parti ou groupement politique tout poste de responsabilité ou de direction et, de façon plus générale, d'y exercer une activité inconciliable avec les dispositions de l'article premier ci-dessus ;

(al.4) De laisser mentionner leur qualité de membre du Conseil constitutionnel dans tout document susceptible d'être publié et relatif à toute activité publique ou privée.


- Article 3
Les membres du Conseil constitutionnel tiennent le président informé des changements qui pourraient survenir dans leurs activités extérieures du Conseil.


- Article 4
Tout membre du Conseil constitutionnel qui entend solliciter un mandat électif doit demander sa mise en congé pour la durée de la campagne électorale. La mise en congé est de droit.


- Article 5
Le Conseil constitutionnel apprécie, le cas échéant, si l'un de ses membres a manqué aux obligations générales et particulières mentionnées aux articles 1er et 2 du présent décret.


- Article 6
Dans le cas prévu à l'article 5 ci-dessus, le Conseil constitutionnel se prononce au scrutin secret à la majorité simple des membres le composant, y compris ses membres de droit.




- Article 7
Pour l'application des dispositions du présent décret, le Conseil constitutionnel peut recourir, s'il y a lieu, à la procédure prévue à l'article 10 de l'ordonnance susvisée du 7 novembre 1958.


- Article 8
Lorsqu'en application des articles 10 et 11 de l'ordonnance du 7 novembre 1958, le Conseil constitutionnel a constaté la démission d'office de l'un de ses membres, il notifie immédiatement sa décision au Président de la République ainsi qu'à l'autorité à qui il appartient de pourvoir au remplacement de l'intéressé.




| Code électoral :




Livre I : Élection des députés, des conseillers généraux et des conseillers municipaux des départements

Titre II : Dispositions spéciales l'élection des députés

Chapitre IV : Incompatibilités


- Article L.O. 140
Ainsi qu'il est dit à l'article 9 de l'ordonnance n° 58-1270 du 22 décembre 1958 portant loi organique relative au statut de la magistrature, l'exercice des fonctions de magistrat est incompatible avec l'exercice d'un mandat à l'Assemblée nationale.


(···)


- Article L.O. 142
L'exercice des fonctions publiques non électives est incompatible avec le mandat de député.

Sont exceptés des dispositions du présent article :

1° les professeurs qui, à la date de leur élection, étaient titulaires de chaires données sur présentation des corps où la vacance s'est produite ou chargés de directions de recherches;

2° dans les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle , les ministres des cultes et les délégués du gouvernement dans l'administration des cultes.


- Article L.O. 143
L'exercice des fonctions conférées par un État étranger ou une organisation internationale et rémunérées sur leurs fonds est également incompatible avec le mandat de député.


- Article L.O. 145
(Loi organique n° 88-37 du 13 janvier 1988 Journal Officiel du 15 janvier 1988)

Sont incompatibles avec le mandat de député les fonctions de président et de membre de conseil d'administration ainsi que celles de directeur général et de directeur général adjoint exercées dans les entreprises nationales et établissements publics nationaux; il en est de même de toute fonction exercée de façon permanente en qualité de conseil auprès de ces entreprises ou établissements.

L'incompatibilité édictée au présent article ne s'applique pas aux députés désignés soit en cette qualité soit du fait d'un mandat électoral local comme présidents ou membres de conseils d'administration d'entreprises nationales ou d'établissements publics nationaux en application des textes organisant ces entreprises ou établissements.


- Article L.O. 146
Sont incompatibles avec le mandat parlementaire les fonctions de chef d'entreprise, de président de conseil d'administration, de président et de membre de directoire, de président de conseil de surveillance, d'administrateur délégué, de directeur général, directeur général adjoint ou gérant exercées dans :

1° les sociétés, entreprises ou établissements jouissant, sous forme de garanties d'intérêts, de subventions ou, sous forme équivalente, d'avantages assurés par l'État ou par une collectivité publique sauf dans le cas où ces avantages découlent de l'application automatique d'une législation générale ou d'une réglementation générale;

2° les sociétés ayant exclusivement un objet financier et faisant publiquement appel à l'épargne, ainsi que les sociétés civiles autorisées à faire publiquement appel à l'épargne et les organes de direction, d'administration ou de gestion de ces sociétés;

3° les sociétés ou entreprises dont l'activité consiste principalement dans l'exécution de travaux, la prestation de fournitures ou de services pour le compte ou sous le contrôle de l'État, d'une collectivité ou d'un établissement public ou d'une entreprise nationale ou d'un État étranger;

4° les sociétés ou entreprises à but lucratif dont l'objet est l'achat ou la vente de terrains destinés à des constructions, quelle que soit leur nature, ou qui exercent une activité de promotion immobilière ou, à titre habituel, de construction d'immeubles en vue de leur vente;

5° les sociétés dont plus de la moitié du capital est constituée par des participations de sociétés, entreprises ou établissements visés aux 1°, 2°, 3° et 4° ci-dessus.

Les dispositions du présent article sont applicables à toute personne qui, directement ou par personne interposée, exerce en fait la direction de l'un des établissements, sociétés ou entreprises ci-dessus visés.



- Article L.O. 146-1
(inséré par loi organique n° 95-63 du 19 janvier 1995 art. 3 I ,Journal Officiel du 20 janvier 1995)

Il est interdit à tout député de commencer à exercer une fonction de conseil qui n'était pas la sienne avant le début de son mandat.

« Cette interdiction n'est pas applicable aux membres des professions libérales soumises à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé. »


- Article L.O. 147
(Loi organique n° 95-63 du 19 janvier 1995 art. 3 II ,Journal Officiel du 20 janvier 1995)

Il est interdit à tout député d'accepter, en cours de mandat, une fonction de membre du conseil d'administration ou de surveillance dans l'un des établissements, sociétés ou entreprises visés à l'article LO.146.


- Article L.O. 149
(Loi organique n° 95-63 du 19 janvier 1995 art. 4, 5 Journal Officiel du 20 janvier 1995)

Il est interdit à tout avocat inscrit à un barreau, lorsqu'il est investi d'un mandat de député, d'accomplir directement ou indirectement par l'intermédiaire d'un associé, d'un collaborateur ou d'un secrétaire, sauf devant la Haute Cour de justice et la cour de justice de la République, aucun acte de sa profession dans les affaires à l'occasion desquelles des poursuites pénales sont engagées devant les juridictions répressives pour crimes ou délits contre la nation, l'État et la paix publique ou en matière de presse ou d'atteinte au crédit ou à l'épargne; il lui est interdit, dans les mêmes conditions, de plaider ou de consulter pour le compte de l'une de ces sociétés, entreprises ou établissements visés aux articles L. O. 145 et L. O. 146 dont il n'était pas habituellement le conseil avant son élection, ou contre l'État, les sociétés nationales, les collectivités ou établissements publics, à l'exception des affaires visées par la loi n° 57-1424 du 31 décembre 1957 attribuant aux tribunaux judiciaires compétence pour statuer sur les actions en responsabilité des dommages causés par tout véhicule et dirigées contre une personne morale de droit public.



- Article L.O. 152
Ainsi qu'il est dit à l'article 4 de l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958, portant loi organique sur le Conseil constitutionnel, les fonctions des membres du Conseil constitutionnel sont incompatibles avec celles de député.

Les députés nommés au Conseil constitutionnel sont réputés avoir opté pour ces dernières fonctions s'ils n'ont exprimé une volonté contraire dans les huit jours suivant la publication de leur nomination.




--------------------------------------------------------------------------------

[1] LO : Art. 4 et 5 de l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 modifiée portant loi organique sur le Conseil constitutionnel.

[2] LO : Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 modifiée portant loi organique sur le Conseil constitutionnel ; art. 104 et 105 de la loi organique n° 99-209 du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie ; art. 12 de la loi organique n° 2004-192 du 27 février 2004 portant statut d'autonomie de la Polynésie française ; art. L.O. 6213-5 et L.O. 6313-5 du C. gén. des coll. terr.

[3] Journal officiel du 9 novembre 1958 p. 10129

[4] Journal officiel du 7 février 1959, p. 1683.

[5] Journal officiel du 27 décembre 1974, p. 13068.

[6] Journal officiel du 11 mai 1990, p. 5615.

[7] Journal officiel du 20 janvier 1995, p. 1041.

[8] Journal officiel du 22 février 2007, p. 3121, @ n° 1

[9] Journal officiel du 16 juillet 2008, p. 11322, @ n° 1

[10] L'interdiction de donner des consultation est introduite par la loi organique n° 59-223 du 4 février 1959.

[11] La rédaction de cet article résulte de l'article 7 de la loi organique n° 95-63 du 19 janvier 1995 (incompatibilité avec tout mandat électoral ainsi que incompatibilités professionnelles).

[12] L'article 7 de la loi organique n° 95-63 du 19 janvier 1995 dispose :

II. Les membres du Conseil constitutionnel qui, à la date de publication de la présente loi organique, sont titulaires d'un ou plusieurs mandats électoraux pourront remplir jusqu'à leur terme les mandats qu'ils détiennent.

III. Les membres du Conseil constitutionnel qui, à la date de publication de la présente loi organique, se trouvent dans l'un des cas d'incompatibilité professionnelle prévue au dernier alinéa du I du présent article disposent d'un délai d'un mois pour renoncer aux fonctions incompatibles avec leur qualité de membre du Conseil constitutionnel. A défaut, ils sont remplacés, à l'issue de ce délai, dans leurs fonctions de membre du Conseil constitutionnel.

[13] Décret n° 59-1292 du 13 novembre 1959 sur les obligations des membres du Conseil constitutionnel

[14] La rédaction de cet article résulte de l'article 2 de l'ordonnance n° 59-223 du 4 février 1959.

[15] Journal officiel du 15 novembre 1959, p. 10818


http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2361/articles/a418071-.html
Nº2361SEMAINE DU JEUDI 04 Février 2010
 
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Le livre-événement de Pierre Joxe


Les cas de conscience d'un sage

Pour la première fois, un membre du Conseil constitutionnel conteste publiquement son mode de fonctionnement. Il dit comment il a failli démissionner Et plaide pour le droit à la différence.



Le Nouvel Observateur . - Vous êtes, pour quelques jours encore, membre du Conseil constitutionnel. Pendant neuf ans, vous ne vous êtes jamais exprimé pour commenter ses décisions. Vous rompez aujourd'hui dans un livre cette loi du silence. Pourquoi ?
Pierre Joxe. - Les membres du Conseil constitutionnel jurent, lorsqu'ils entrent en fonction, de respecter le secret des délibérations. Leurs débats, leurs votes, les majorités qui se dégagent lors de l'examen de tel ou tel texte doivent bien sûr rester confidentiels. Mais rien n'interdit formellement de rendre public ce qu'on appelle une « opinion différente ».
N. O. - C'est-à-dire ?
P. Joxe. - Une « opinion différente », c'est un texte juridique qui développe une argumentation contestant celle de la majorité du Conseil. Ni plus ni moins. C'est une pratique courante à la Cour européenne des Droits de l'Homme comme à la cour constitutionnelle allemande, entre autres...
N. O.- En France, cela ne s'est jamais fait !
P. Joxe. - L'usage, au Conseil constitutionnel, n'est pas d'interdire l'« opinion différente ». Il est de ne pas la rendre publique. Je romps cet usage sans violer aucune loi. Le progrès avance souvent par la transgression.
N. O. - Pourquoi maintenant ?
P. Joxe. - Depuis des années, j'ai dit à mes collègues qu'un jour ou l'autre je le ferai. Dans mon livre, j'évoque trois cas pour lesquels mon opinion, fort «différente», fondée en droit, était que la censure de la loi qui nous était soumise s'imposait. La première, dite Perben II, date de 2004 et concernait la garde à vue des enfants. La seconde date de 2006 et instaurait le contrat première embauche (CPE). La dernière n'est vieille que d'un an et concernait les modalités de nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public. J'aurais pu prendre d'autres exemples, et je n'exclus d'ailleurs pas de le faire à l'avenir. 

N. O. - Cela n'explique toujours pas pourquoi vous vous exprimez maintenant alors qu'à chaud vous vous êtes tu !
P. Joxe. - En 2004, j'ai failli démissionner du Conseil tant sa décision sur la garde à vue des mineurs me semblait choquante sur le plan juridique. En 2006, un membre du Conseil, Valéry Giscard d'Estaing, a publié une belle « opinion différente » dans le « JDD » : un article qui, à sa façon, exprimait ma pensée. Le CPE a été abrogé. Pourquoi donc insister ? En 2009, j'ai développé devant le Conseil constitutionnel une « opinion différente ». J'estimais qu'en acceptant que le président de France Télévisions soit désigné par le chef de l'Etat le Conseil entérinait une régression du droit et opérait surtout un revirement complet de sa jurisprudence. On m'a écouté poliment, mais quand j'ai demandé que mon opinion soit publiée, on ne m'a pas suivi.
N. O. - Vous le regrettez ?
P. Joxe. - Bien sûr. Mais, si j'étais passé outre, à chaud, mon « opinion différente » aurait pu être interprétée comme un geste politicien... Aujourd'hui, le temps a passé. Je constate que mes idées progressent. On l'a peu remarqué, mais dans une récente interview au « Monde » un membre du gouvernement, Patrick Devedjian, reprend cette idée de la publication des « opinions différentes ». Le président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet, a tenu depuis des propos qui vont dans le même sens. 

N. O. - Dans votre livre, vous écrivez quand même que, durant les neuf ans que vous avez passés au Conseil, « dans une vingtaine de circonstances, c'est une question politique majeure, posant des problèmes constitutionnels évidents, qui a reçu contre mon gré sa réponse politique, revêtue d'un costume juridique plus ou moins élégant, mais taillé sur mesure». Quelle charge contre vos collègues !
P. Joxe. - Le Conseil constitutionnel n'est pas une juridiction. C'est une instance politique, mise en place par la Constitution de 1958 et qui a progressivement élargi son champ de compétence.
N. O. - En Europe, les membres des différentes cours constitutionnelles ne sont pas désignés, comme en France, par les présidents de la République, de l'Assemblée et du Sénat !
P. Joxe. - En effet, et dans quelques jours, avec la fin de mon mandat, il n'y aura plus aucun conseiller nommé par la gauche. Cela pose évidemment problème. Zéro, c'est peu.
N. O. - Pour vous, le Conseil se détermine sur de seuls critères politiques ?
P. Joxe. - Bien sûr que non. Les choses sont plus compliquées. Les textes qui nous sont soumis sont de nature trop différente pour qu'il en soit ainsi. Et puis les hommes changent... Jean-Louis Debré préside de manière libérale. Ce qui n'était pas le cas de ses deux prédécesseurs. Comme président de l'Assemblée nationale, le même Debré a d'ailleurs nommé deux conseillers qui sont d'éminents juristes, sans étiquette politique. Cela dit, vous savez qu'en Allemagne, par exemple, les membres de la cour constitutionnelle sont nommés dans des conditions telles que le pluralisme politique y est toujours respecté. Ils doivent recueillir le soutien des deux tiers au Parlement. En France, les dispositions légales allant dans ce sens n'ont pas encore été votées...
N. O. - Est-ce grave ?
P. Joxe. - Oui. Mais je suis patient et optimiste. Le progrès avance toujours lentement. Les évolutions que je souhaite sont inéluc tables.
N. O. - Y compris pour la publication des « opinions différentes » ?
P. Joxe. - Rien ne m'empêche aujourd'hui de le faire. Rien n'empêchera demain de suivre mon exemple. Il suffit de le vouloir.
N. O. - Ce n'est pas dans la tradition française !
P. Joxe. - Ce n'était pas non plus la tradition allemande ou espagnole. Et puis les choses ont évolué. Au Conseil constitutionnel, Jean-Claude Colliard, nommé avant moi par la gauche, était opposé à cette évolution. Simone Veil aussi. J'étais seul à soutenir l'idée de la publication des « opinions différentes ». Je n'ai pas insisté. Je suis un homme patient. Mais j'ai le sentiment que, à la suite notamment des visites organisées par Jean-Louis Debré à Karlsruhe et à Madrid, les esprits sont en train d'évoluer. J'ajoute que la réforme constitutionnelle qui vient d'autoriser les simples justiciables à contester devant les tribunaux des lois, souvent anciennes, qui n'ont pas été examinées par le Conseil pousse à l'évidence dans la direction que j'indique.
N. O. - Mais avec quel effet ? La publication de votre « opinion différente » sur la loi audiovisuelle n'aurait pas modifié la décision du Conseil...
P. Joxe. - Là où elle est déjà traditionnelle, la publication des « opinions différentes », (appelées dissenting opinions aux Etats-Unis, Abweichenden Meinungen en Allemagne, ou votos particulares en Espagne) oblige la majorité à réfuter les arguments de la minorité. Les citoyens peuvent alors lire et juger si la réfutation est solide, faible ou nulle. La publication des « opinions différentes » joue donc un rôle dès l'élaboration de la décision juridique, puis pour son interprétation. Elle éclaire l'évolution du droit. En son absence, tout le monde peut croire que la décision majoritaire a été unanime ou qu'elle est la seule juridiquement possible.
La publication des « opinions différentes », ici comme ailleurs, conduira le Conseil constitutionnel et ses membres à argumenter en droit plus qu'actuellement. Pour reprendre l'exemple que vous avez cité sur la loi audiovisuelle, la publication de mon « opinion différente » aurait contraint le Conseil à s'expliquer sérieusement sur son revirement de jurisprudence. Celle-ci, à l'époque, a été peu commentée. Hélas ! J'ai la faiblesse de croire que l'opinion nourrit le débat et que le débat public renforce l'autorité de la chose jugée. C'est la raison qui me conduit à écrire aujourd'hui, dans ce livre, ce que je pensais hier tout bas.


 

François Bazin
Le Nouvel Observateur





http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2148/dossier/a291614-la_parabole_des_deux_singes.html
Nº2148SEMAINE DU JEUDI 05 Janvier 2006
 
À la Une < Le Nouvel Observateur < La parabole des deux singes
      

Extraits du livre de Pierre Joxe « Pourquoi Mitterrand ? »


La parabole des deux singes

Ministre de l'Intérieur, Pierre Joxe accompagne François Mitterrand en voyage officiel lorsque Laurent Fabius, alors Premier ministre, se dit « troublé » par la décision du président de recevoir le général Jaruzelski. Récit. Révélations



4 décembre 1985. C'était un mercredi, jour du conseil des ministres et - à l'époque - jour des questions d'actualité à l'Assemblée. Nous volions en Concorde vers les Antilles. Un court voyage dans deux de nos « départements d'Amérique » : la Martinique, puis la Guadeloupe [...].
En face de moi, dans ce petit « salon volant », Mitterrand s'était assoupi et je lisais. Son aide de camp est arrivé, un papier à la main m'annonçant un message urgent à remettre au président. Je lui ai demandé la note, j'ai hésité quelques secondes, puis finalement je l'ai regardée. L'Elysée informait le président qu'à l'Assemblée le Premier ministre Laurent Fabius avait déclaré, répondant à la question d'un député socialiste, qu'il était personnellement « troublé » par la visite que le général Jaruzelski avait faite le matin même au chef de l'Etat. Un extrait de dépêche de l'AFP était joint.
Nous étions à trente mille pieds d'altitude et loin, très loin, de l'emballement politico-médiatique qu'avait dû instantanément provoquer le « je suis troublé » de Laurent Fabius. Fallait-il réveiller Mitterrand ? J'ai décidé que non et j'ai attendu. Quand il a ouvert les yeux, un peu irrité parce qu'il n'aimait pas s'endormir devant d'autres, je lui ai dit : « Il est arrivé un message qui ne va pas vous faire plaisir.
- Qu'est-ce que c'est ? »
Je lui ai expliqué la déclaration de Fabius.
« Quoi ? Comment ? » Je me suis excusé de ne pas l'avoir réveillé, je lui ai tendu le message. Il est devenu blême. C'était rare de le voir ému à ce point. Après un moment, il me dit : « Pourquoi a-t-il fait cela ? » 

Il était d'autant plus stupéfait que le matin même, lors du conseil des ministres, juste avant notre départ, il avait été clairement décidé que Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères, expliquerait à l'Assemblée le sens de l'audience accordée à Jaruzelski. Celle-ci avait eu lieu juste avant le conseil et plusieurs ministres avaient un air « troublé ». Mitterrand avait dit : « On a bien rencontré des dictateurs du Pakistan, de Russie et d'Indonésie. Pourquoi pas celui-là ? Giscard a reçu Brejnev... » Le sujet était sensible, nous le savions, et une question au gouvernement l'après-midi même à l'Assemblée était certaine tant la presse et l'opinion, en France, avaient montré un profond sentiment de solidarité envers la Pologne qui vivait dans l'« état de guerre » organisé par Jaruzelski depuis décembre 1981 [...].
D'après le message de l'Elysée, bientôt suivi de comptes rendus plus détaillés, après la réponse de Fabius il y avait eu une autre réponse de Roland Dumas à une autre question, sur le même sujet, posée par Jacques Baumel, un député de droite, celle-là. Mais les tonalités des deux réponses - plus que leur fond - étaient assez différentes. Dumas n'était pas troublé et développa sans difficulté, avec soin et précision, les arguments que Fabius, après s'être dit « troublé », avait sèchement présentés comme « les réponses que M. le Président de la République [avait] bien voulu [lui] faire » [...]. 

Laurent Fabius ne m'avait parlé de rien avant notre départ, et Mitterrand ne m'a pas dit qu'ils en avaient discuté avant le conseil, comme l'affirment certains auteurs. Mais la question avait été évoquée au conseil des ministres. Le seul fait qu'un Premier ministre fasse une réponse différente de celle d'un de ses ministres est insolite et rare. C'était d'autant plus inattendu et frappant qu'il s'agissait de politique étrangère, « domaine réservé » du président, qui avait, avec Roland Dumas, un ministre habile et entièrement dévoué. Mitterrand s'est senti trahi [...].
Arrivés à la Martinique, une journée chargée de visites protocolaires ou populaires nous attendait et jamais François Mitterrand ne s'est détendu. Je voyais bien sa contraction ; il y pensait tout le temps, et nous avions reçu des détails ou des commentaires de Paris tout au long de la journée...
Nous étions logés à la résidence du préfet. Le soir, à la fin du dîner, au moment de rejoindre sa chambre, il me dit : « Venez avec moi ! » Nous nous sommes alors installés dans une espèce de petit salon-véranda contigu à sa chambre sur fond de végétation exotique luxuriante, éclairée subtilement comme un paysage artificiel ravissant, et là il s'est effondré. « Mais, Joxe, qu'est-ce qui s'est passé ? Comment expliquez-vous cela, après tout ce que j'ai fait pour lui ? Après tout, quand je l'ai choisi, ça aurait pu être d'autres ! Comment peut-il me tirer ainsi dans le dos ? » Ses mots et ses questions trahissaient comme un amour paternel déçu.
Alors a commencé une conversation assez longue. Je lui ai d'abord dit : « Je comprends que cela vous choque, ce n'est pas conforme à ce qui avait été prévu. » J'ai insisté ensuite sur le rapport affectif de la France à la Pologne, sur l'assassinat du père Popielusko qui avait mis en branle tout un secteur catholique de l'opinion publique en France. Mitterrand, lui, ne donnait pas dans l'effusion propolonaise. Il disait même souvent : « C'est le peuple le plus antisémite de la terre. » Mais Solidarnosc, à l'époque, était aussi populaire que le pape polonais.
J'essayais de lui parler : « Vous n'étiez pas obligé de recevoir Jaruzelski ; moi, je considère que vous avez bien fait. En Pologne il y a l'âme polonaise, c'est une nation catholique, tournée vers nous depuis des siècles, à l'Ouest. Ils ont même élu roi de Pologne notre futur Henri III, au XVIe siècle ! Et puis il y a eu la peur de la Russie, qu'elle soit orthodoxe ou communiste, à l'Est. D'une certaine façon, la dictature de Jaruzelski est un rempart contre l'invasion soviétique car à l'Ouest, hélas pour les Polonais, il n'y a pas la France, mais la Prusse, à la fois luthérienne et communiste ! Bref, le diable. » Et me voilà à lui brosser, pour le distraire, un vaste panorama historique sur les Russes, les Allemands avec les Polonais au milieu, les invasions et les dépeçages successifs de la Pologne. En terminant cette fresque polonaise, je conclus : « Mais qui connaît l'histoire de la Pologne ? Pour l'opinion française, la Pologne, c'est le pays où un curé s'est fait tuer par des sales flics ; c'est une caricature de général avec ses bottes, son uniforme, ses sinistres lunettes noires ; Jaruzelski ressemble à l'image du matraqueur de 1968 sur fond d'ORTF occupée, vous vous souvenez : «La police vous parle tous les jours à 20 heures.» » [...]
Il m'écoutait sans jamais se décrisper, mais il m'écoutait, en buvant, comme toujours là-bas, du jus d'ananas trop sucré. Je poursuivis : « Fabius n'a eu tort que d'un point de vue disciplinaire. Vous avez été député, vous savez ce que c'est... Il a peut-être senti qu'à l'Assemblée le discours de Dumas ne passerait pas bien. Entre nous, Dumas, c'est un trop bon avocat ; chaque fois qu'il défend quelque chose, l'effet est double : d'abord il convainc, mais si bien, si habilement, que dans un deuxième temps on a oublié tout ce qu'il a dit. Je me rappelle quand Dumas est venu devant le groupe, sur votre ordre, plaider contre moi pour la réhabilitation des généraux de l'OAS : Dumas était comme un joueur de flûte qui charme et prend l'auditoire par la main, le séduit et l'amène à partager ses idées. Mais dès qu'il fut reparti et la séance levée, les gens se sont dit : mais qu'est-ce qu'il nous a raconté là ? Donc Fabius a pu sentir que ça ne passerait pas... »
Il m'écoutait, mais paraissait accablé. J'avais rarement vu cela chez lui, cette collision entre une analyse rationnelle et le sentiment d'avoir été lâché. Tout à coup le personnage paraissait extrêmement fragile. Alors je lui dis : « Monsieur le Président, une idée me vient. Si vous n'aviez pas été dans l'avion, vous seriez à l'Elysée. Vous regardez les séances de questions à l'Assemblée ?
- Bien sûr, oui... Mais si je n'avais pas été dans l'avion, il n'aurait pas fait cela ; il aurait pensé que je pouvais le regarder.
- Justement. Voilà ! Ecoutez. Vous recevez le général Jaruzelski, ensuite vous prenez immédiatement un Concorde pour les Antilles [on volait presque à Mach 2] et vous laissez votre ministre des Affaires étrangères dire une chose et votre Premier ministre dire autre chose. Au fond, ça vous ressemble assez... »
Là, je crois qu'il a vaguement souri : « Vraiment ? Je n'avais pas pensé à cela. Un peu tiré par les cheveux, non ?
- Beaucoup de gens vont penser que vous êtes machiavélique, pour fabriquer de telles situations. On vous le reprochera sans vraiment vous le reprocher ; quant à Jaruzelski, on verra, il peut être le Kadar polonais... »
Je ne croyais pas si bien dire... [...] Le soir, avant notre départ, Mitterrand plaisanta avec les journalistes qui le harcelaient depuis la veille. Ils étaient obnubilés par la « crise » Mitterrand-Fabius. Nous avions lu la presse parisienne qui arrivait par fax et dramatisait l'affaire du « trouble » du Premier ministre.
Mitterrand était presque goguenard : « J'en ai vu d'autres. Je vais vous raconter une histoire. Une parabole, si vous voulez. Il y a deux singes, un vieux et un jeune, tous les deux sont dans un laboratoire qui fait des expériences sur leur système nerveux. Le premier reçoit une décharge électrique régulière. Le second la reçoit de façon irrégulière, il est donc chaque fois surpris. Le premier - le vieux - vit très longtemps et le second meurt très vite. » Les journalistes prenaient des notes. Ils n'ont pas tous compris la parabole. Certains ont même omis de la raconter.
Fabius fut vite pardonné. L'ombre tutélaire de Georges Dayan l'a sans doute protégé. Mieux, il montra à Mitterrand assez rapidement, et en plus d'une occasion, qu'il était à la fois fidèle et capable de supporter beaucoup de chocs électriques...
© Philippe Rey


Pierre Joxe, 71 ans, aujourd'hui membre du Conseil constitutionnel, a été durant quarante ans, de 1956 à 1996, l'un des plus proches compagnons de Mitterrand. A son côté, il a joué un rôle central au sein du PS de l'après-Epinay puis, après la victoire de 1981, à la présidence du groupe socialiste à l'Assemblée et aux ministères de l'Intérieur et de la Défense. Homme de fidélité et d'indépendance, il livre aujourd'hui un portrait éclaté de l'ancien président, où il raconte, explique, remet en perspective sans justifier pour autant tous les aspects d'un parcours politique hors norme. « Pourquoi Mitterrand ? », en ce sens, rentre dans la catégorie des livres qu'il faudra avoir lu pour comprendre.
« Pourquoi Mitterrand ? », par Pierre Joxe, Editions Philippe Rey, 216 p., 18 euros.

 


Le Nouvel Observateur


http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=7075
Joxe, ou le sacrifice de la merguez
Par Daniel Schneidermann le 05/02/2010 

Membre pour quelques jours encore du Conseil constitutionnel, Pierre Joxe publie ses mémoires. L'ancien ministre socialiste, proche de Mitterrand, y révèle (notamment) qu'il était opposé à la nomination par le président de la République des présidents de l'audiovisuel public. Cette réforme lui semble être une régression démocratique. En le recevant à France Inter,  Nicolas Demorand tentait de le faire argumenter sur ce point. Peine perdue. Joxe s'amusait de se voir "retourné sur le gril comme une merguez", répliquant simplement : "lisez mon livre". On le lira peut-être, si l'on a le temps. On aurait bien aimé, en attendant, voir Joxe engager le match sur ce point avec Demorand, qui s'est toujours refusé à condamner publiquement ce mode de nomination, s'inventant un devoir de réserve que personne ne lui a imposé (revoyez donc les éloquentes dernières minutes de notre émission de décembre dernier). Mais l'invité était piégé d'avance. Eût-il attaqué la nomination de Hees par Sarkozy, Demorand tenait certainement sa réponse toute prête : "mais vous êtes ici ce matin ! C'est bien la preuve que nous sommes libres, parfaitement libres, à France Inter, même avec un président nommé par Sarkozy !" Piège infernal pour Joxe : comment faire entendre les arguments du droit, face à l'apparente évidence des faits ?

Piège infernal, oui, mais qui obligeait la merguez à venir sur le gril ? Depuis 2007, l'opposant le plus efficace à Sarkozy s'appelle le droit. Ce n'est pas le plus bruyant, mais c'est le plus implacable, qu'il s'agisse du droit constitutionnel (annulation de la taxe carbone par la Conseil constitutionnel), du droit communautaire (annulation possible de la suppression de la pub à France télévisions par la Commission européenne), ou du droit pénal (relaxe de Villepin dans l'affaire Clearstream). La discrétion des juges est d'ailleurs une des conditions de leur pouvoir. Forte est la tentation des juges, de monter sur les estrades, et de faire leurs intéressants. On pense à Jean-Louis Debré, courant les plateaux à chaque publication de livre, ou au procureur Marin, annonçant chez Elkabbach qu'il fait appel contre Villepin. Forte est aussi la tentation des journalistes, de mettre en scène ces matches, comme tous les matches. Et forte est la tentation du public de s'installer dans les gradins pour savourer les parties.

Il faut résister à ces tentations. Il faut admettre que la puissance de l'argument juridique est incompatible avec son exégèse publique par ses auteurs, même s'il n'est pas interdit aux exégètes extérieurs de chercher à l'éclairer. On aime à voir et entendre les justiciers, mais on leur est reconnaissant, pour leur bien et le nôtre, de rester cachés.  C'est le dur sacerdoce de la merguez.

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 09:23

(dépêches)



Edouard Balladur bientôt au Conseil constitutionnel ?



http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/01/21/01011-20100121FILWWW00408--balladur-au-conseil-constitutionnel-.php
Confidentiel Balladur parmi les Sages ?
Le Figaro
21/01/2010 | Mise à jour : 08:22 | Ajouter à ma sélection
Alors qu’approche le renouvellement de trois membres du Conseil constitutionnel, les pronostics repartent de plus belle. Certains en sont sûrs, Nicolas Sarkozy pourrait nommer l’ancien premier ministre, auquel il avait confié la présidence du comité pour la révision de la Constitution. Le président du Sénat, Gérard Larcher, pourrait alors choisir l’ancien ministre socialiste Michel Charasse, soutenu par l’Élysée au nom de l’ouverture. Il resterait à Bernard Accoyer, président de l’Assemblée, à promouvoir une femme.

http://www.lefigaro.fr/politique/2010/01/04/01002-20100104ARTFIG00281-conseil-constitutionnel-renouvellement-sous-sarkozy-.php

Conseil constitutionnel : renouvellement sous Sarkozy 

Bruno Jeudy et Guillaume Perrault
04/01/2010 | Mise à jour : 07:22 | Commentaires  81 | Ajouter à ma sélection


Le chef de l'État, le président du Sénat et celui de l'Assemblée nationale désigneront chacun un conseiller dans un mois.
 
Installé dans l'aile Montpensier du Palais-Royal, à Paris, le Conseil constitutionnel s'apprête à accueillir trois nouveaux membres. Dans un mois, trois des Sages actuels - l'ancien ministre mitterrandien Pierre Joxe, la sociologue Dominique Schnapper, fille de Raymond Aron, et Olivier Dutheillet de Lamothe, ancien secrétaire général adjoint de l'Élysée sous Jacques Chirac - feront leurs cartons au terme de leur mandat de neuf ans non renouvelable. Les paris sur le nom de leurs successeurs vont bon train.

L'enjeu de ce renouvellement est d'importance. Le Conseil constitutionnel vérifie la conformité des lois à la Constitution et peut «retoquer» le travail du Parlement. Les Sages veillent au respect du partage des compétences entre le gouvernement et les assemblées. Le Conseil est aussi le juge des élections des députés ainsi que des sénateurs. En censurant la semaine dernière la taxe carbone, les Sages ont démontré une fois de plus l'importance de leur rôle. Depuis le début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy n'a pas caché, à plusieurs reprises, son agacement vis-à-vis de l'institution présidée par le chiraquien Jean-Louis Debré.

C'est donc dans ce contexte de nouvelles crispations entre l'exécutif et le Conseil constitutionnel que vont être nommés les trois nouveaux membres. Un exercice très délicat pour Nicolas Sarkozy et les présidents des deux Assemblées, Bernard Accoyer et Gérard Larcher, chacun étant appelé, pour la première fois, à procéder à une nomination au Conseil constitutionnel.

En février 2007, alors que la campagne présidentielle battait son plein, la nomination de Jean-Louis Debré à la présidence du Conseil par Jacques Chirac avait suscité l'opposition virulente de son prédécesseur, Pierre Mazeaud. Et déclenché les critiques de la gauche quant à sa proximité avec le chef de l'État. Le candidat Nicolas Sarkozy avait promis plus de transparence dans les nominations. Trois ans plus tard, le voilà au pied du mur.

Le président de la République consulte discrètement. «Je ne veux pas que tu m'en parles !», l'a interrompu Debré, reçu voilà quelques jours à l'Élysée par Sarkozy qui voulait lui soumettre des candidats. La conversation s'est arrêtée net. «J'accueillerai les trois nouveaux qu'on me donnera. Contrairement à ce qu'on m'a fait, je ne formulerai aucun jugement», assure-t-il.

Le candidat favori de l'Élysée semble être Jean-Michel Darrois. Ce riche avocat de 61  ans, ami du couple présidentiel et auteur d'un récent rapport sur l'évolution des professions du droit, est aussi lié avec Alain Minc et Laurent Fabius. Longtemps cité, Michel Charasse, ancien ministre de François Mitterrand, paraît moins en cour. Reçu par le sénateur du Puy-de-Dôme à sa mairie pendant la campagne de 2007, Sarkozy lui aurait alors promis de le nommer au Conseil. Mais l'Auvergnat, Brice Hortefeux, aujourd'hui ministre de l'Intérieur - qui soutenait la nomination de Michel Charasse pour diviser la gauche dans le Puy-de-Dôme - a finalement renoncé à briguer la présidence de la région Auvergne. Du coup, promouvoir l'ancien ministre socialiste perd de son intérêt. Charasse «attend sereinement» le verdict. Sarkozy «m'a fait part de ses intentions, il y a pas mal de mois. Il m'a demandé si cela me plairait et je lui ai dit oui», soutient-il.

Bernard Accoyer, pour sa part, observe qu'on ne compte qu'une femme parmi les six membres du Conseil non renouvelables en février. Le président de l'Assemblée nationale est donc tenté de nommer un représentant du beau sexe. Emmanuelle Mignon, conseillère d'État, quadragénaire et ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, est dans la course. «C'est une fantastique travailleuse, très bonne juriste», souligne un observateur. Ce choix permettrait aussi à Nicolas Sarkozy de ne pas nommer lui-même son ancienne collaboratrice, ce qui susciterait inévitablement des critiques.


Hubert Haenel pressenti par Gérard Larcher

Gérard Larcher consulte également. Il aimerait désigner un sénateur dont la nomination contribuerait à renforcer ses positions en vue de sa réélection à la présidence du Sénat en 2011, alors que la gauche espère devenir majoritaire. Le choix d'Hubert Haenel (UMP, Haut-Rhin), âgé de 67 ans et élu au Palais du Luxembourg depuis 1986, permettrait, dit-on, de libérer plusieurs postes et l'un des plus beaux bureaux du Sénat. Pour Larcher, autant de cadeaux à redistribuer à d'autres sénateurs. «J'ai calculé qu'Haenel libérerait sept places ou fonctions !», décrypte un connaisseur du Sénat. La nomination du sénateur alsacien rendrait vacantes la présidence de la commission des affaires européennes et la présidence du groupe d'amitié France-Saint-Siège. Une fonction discrète, mais prisée.

Reste que l'UMP Jean-Pierre Cantegrit, sénateur des Français de l'étranger depuis 1977 et président du groupe d'Amitié France-Afrique centrale, est lui aussi sur les rangs.

Pour tout arranger, les trois candidats pressentis devront, pour la première fois, subir avec succès des auditions devant la commission des lois de l'Assemblée et du Sénat. Leur nomination n'interviendra que si l'addition des votes négatifs dans chaque commission ne représente pas les trois cinquièmes des suffrages exprimés. La route reste longue et pavée d'embûches.

LIRE AUSSI

» Le Conseil constitutionnel retoque la taxe carbone

» Réforme constitutionnelle : un marché pour les avocats

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/01/21/01011-20100121FILWWW00414--confidentiel-lagarde-denonce-les-calins-fiscaux-de-fabius.php
Confidentiel Lagarde dénonce les «câlins fiscaux» de Fabius
Le Figaro
21/01/2010 | Mise à jour : 08:36 | Commentaires  1 | Ajouter à ma sélection
La ministre de l’Économie n’a pas apprécié la sortie de l’ancien premier ministre socialiste, qui a qualifié la taxe sur les bonus des traders de «taxounette». Et elle dénonce, en privé, les «câlins fiscaux» accordés par les ministres de gauche, au premier rang desquels Laurent Fabius qui, lorsqu’il était à Bercy, avait allégé la fiscalité sur les stock-options.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/01/21/01011-20100121FILWWW00410--confidentiel-quand-mam-tacle-villepin.php
Confidentiel Quand MAM tâcle Villepin
Le Figaro
21/01/2010 | Mise à jour : 08:30 | Ajouter à ma sélection
Remarque incisive de la vice-présidente de l’UMP et garde des Sceaux après le déplacement, mardi à Bondy, de l’ancien premier ministre : « Le gaullisme, ce n’est pas la détestation des personnes. Si on veut en être garant, il faut une démarche d’ouverture. » Au cours de ce déplacement très médiatisé, Dominique de Villepin avait regretté que sa sensibilité, «gaulliste, sociale et républicaine», ne soit pas assez entendue au sein de sa famille politique.





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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 16:42

(verbatim)


Nom d'usage des personnes mariées (entre autres)


Circulaire du 26 juin 1986 relative à la mise en œuvre de l'article 43 de la loi n° 85-1372 du 23 décembre 1985.

Usage du nom du parent qui n'est pas transmis. Dénomination des personnes dans les documents administratifs

JO du 03-07-1986

Circulaire à télécharger ici :
http://legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19860703&numTexte=&pageDebut=08245&pageFin=


Le Premier ministre à Mesdames et messieurs les ministres et secrétaires d’État.

Je vous rappelle que l'article 43 de la loi n° 85-1372 du 23 décembre 1985 (JO du 26-12-1985) a introduit dans notre droit les dispositions suivantes :

“ Art.  43. - Toute personne majeure peut ajouter à son nom, à titre d’usage, le nom de celui de ses parents qui ne lui a pas transmis le sien.

“ A l’égard des enfants mineurs, cette faculté est mise en œuvre par les titulaires de l’exercice de l’autorité parentale. ”

Ce texte entrera en vigueur le 1er juillet prochain (art. 56 de la loi précitée).

D’une manière plus générale, le problème du nom sous lequel les personnes doivent être identifiées, ainsi que celui d’autres dénominations dont elles peuvent faire usage, se posent parfois lors de l’établissement de documents administratifs et de la gestion des dossiers du personnel ou des usagers des services publics.

Il me paraît dès lors nécessaire de vous rappeler les principales règles qui doivent être suivies en la matière.

1°  Le nom et les noms d’usage

1. 1.  Le nom de tout citoyen français est celui qui lui a été transmis selon les règles propres à chaque filiation et qui résulte de son acte de naissance. C'est à ce nom que doivent être établis les documents d’identité, les actes officiels ainsi que les dossiers administratifs (loi du 6  fructidor an II).

Il convient d’observer que ce nom n' est pas susceptible de changement, sauf hypothèses très particulières résultant soit d’un changement de nom par décret en application de la loi du 11  germinal an XI, soit d’une décision judiciaire (changement de nom de l’enfant naturel, établissement ou modification d’une filiation ayant une incidence sur le nom), soit d’une déclaration conjointe devant le juge des tutelles (pour les enfants naturels mineurs).

Ces changements font toujours l’objet d’une mention en marge de l’acte de naissance.

Le mariage n' opère aucun changement du nom des époux.

1. 2.  Par ailleurs, le nom patronymique doit être distingué des noms dont une personne peut avoir le droit d’user. Les noms d’usage s'établissent comme suit :

a)  Pour la femme mariée ou veuve, par adjonction ou par substitution à son patronyme du nom patronymique de son mari ou du nom dont il fait usage (arrêté du 26  juin  1986, Journal officiel du 3  juillet 1986) ;

b)  Pour l’homme marié ou veuf, par adjonction à son patronyme du nom patronymique de sa femme ou du nom dont elle fait usage (arrêté du 26  juin 1986) ;

c)  Pour la femmes divorcée, par le maintien du droit à l’usage du nom de l’ex-époux, soit de plein droit en cas de divorce pour rupture de la vie commune demandé par le mari, soit par convention avec l’ex-époux, soit par jugement (art.  264 du Code civil).

Toutefois, la femme divorcée qui a conservé l’usage du nom de son ex-conjoint, les veufs et les veuves perdent le droit d’user du patronyme ou du nom d’usage du précédent conjoint lorsqu' ils se remarient et quel que soit le devenir de cette nouvelle union ;

d)  A compter du 1er juillet 1986, pour toute personne majeure ou mineure, par adjonction à son nom du nom du parent qui ne lui a pas été transmis (art.  43 de la loi du 23  décembre 1985).

Il résulte des cas cités ci-dessus qu' une même personne peut avoir le choix entre plusieurs noms d’usage puisque les personnes mentionnées aux a, b ou c ci-dessus peuvent également se prévaloir de la faculté mentionnée au d.

Dans cette hypothèse, la personne doit choisir entre le nom d’usage mentionné aux a, b ou c , d’une part, et le nom d’usage mentionné au d , d’autre part.

Aucun cumul ou combinaison entre les différents noms d’usage n' est possible.

2°  Mention des noms d’usage

2. 1.  La mise en œuvre par l’intéressé du nom d’usage qu'il a choisi est laissée à son entière liberté.

La mention d’un nom d’usage sur un document relève également de l’entière liberté de l’intéressé. Celui-ci doit alors en faire la demande expresse.

Dans ce cas, pour éviter une confusion entre le patronyme et le nom d’usage, chacun de ces noms devra être porté sur le document de manière distincte. Des exemples sont donnés dans l’annexe I.

Toutefois, dans les correspondances échangées avec l’intéressé, l’administration doit désigner celui-ci sous le nom d’usage qu' il a indiqué.

2. 2.  Il appartient au demandeur d’apporter la justification du droit qu' il fait valoir sur le nom d’un tiers. Les documents justificatifs à produire, selon les cas, sont indiqués dans l’annexe II.

Lorsque l’intéressé est un enfant mineur, la personne habilitée à présenter la demande est indiquée dans l’annexe III.

2. 3.  J'ajoute, afin d’éviter toute difficulté d’interprétation, que :

1°  La nature juridique du nom d’usage exclut toute mention à l’état civil et sur le livret de famille ;

2°  En l’absence de disposition particulière, l’ordre dans lequel se situent les patronymes constitutifs d’un nom d’usage est libre ;

3°  L’intéressé peut renoncer à tout moment au nom d’usage qu' il a indiqué à l’administration.

Afin d’assurer la prise en compte du nouveau droit créé par la loi du 23  décembre 1985 dans des conditions satisfaisantes pour les usagers et de préserver le bon fonctionnement de l’administration, vous voudrez bien assurer la diffusion de la présente circulaire auprès de vos services et veiller à son exacte application.


Source :
http://www.dsi.cnrs.fr/rmlr/textesintegraux/volume4/431-cirdu26-06-1986.htm


Qu'est ce qu'un nom d'usage?

Mis à jour le 21.10.2009 par La Documentation française

Toute personne possède un nom de famille (appelé auparavant patronyme ou nom patronymique) . Ce nom figure votre acte de naissance. Il peut s'agir par exemple du nom de votre père

Il est néanmoins possible d'utiliser, dans la vie quotidienne, un autre nom appelé nom d'usage.

Conséquences du choix du nom d'usage

Le nom d'usage choisi pourra être utilisé dans tous les actes de votre vie privée, familiale, sociale ou professionnelle.

Dès lors que vous en faites la demande, c'est ce nom qui doit être utilisé par l'administration dans les courriers qu'elle vous adresse.

Le nom d'usage ne peut en aucun cas être mentionné à l'état civil (acte de naissance, de mariage, le livret de famille....).

Vous pouvez toutefois faire figurer votre nom d'usage, à la suite du nom de famille, sur vos documents d'identité.

Il faudra alors renseigner la rubrique "deuxième nom" du formulaire de demande.

Documents à fournir pour indiquer le nom d'usage sur une pièce d'identité  

Situation du demandeur

Principe

Pièces à fournir

Tous les demandeurs

Il est possible de faire figurer, à titre d'usage, les noms de ses 2 parents accolés dans l'ordre souhaité.

Attention : ne pas confondre cette possibilité avec celle qui permet depuis 2005 de choisir le nom de famille de son enfant (nom du père, nom de la mère ou double nom)

Acte d'état civil faisant apparaitre la double filiation

Personne mariée

La personne mariée peut utiliser :

  • Soit le nom de son époux

  • Soit un double nom : son propre nom et celui de son époux (ou épouse), dans l'ordre souhaité.

  • Acte de naissance du conjoint, avec mention de son (ou de ses) mariage(s) ou de sa filiation

  • ou  livret de famille avec filiation complète.

Personne divorcée

En cas de divorce, pour porter le nom de son ex-conjoint, une autorisation doit être sollicitée.

  • Jugement de la décision de justice (divorce par exemple) mentionnant l'autorisation de porter le nom de l'ex-conjoint

  • ou autorisation de l'ex-conjoint.

Personne veuve

La mention : veuf  ou veuve   précédant le nom d'usage peut être demandée.

  • Acte de décès du conjoint,

  • ou livret de famille avec filiation complète



Références



Source :
http://vosdroits.service-public.fr/F1343.xhtml


Un sondage pas représentatif (genre microtrottoir)

Quel nom de famille pour la mariée ?

31.12.2009

Après le mariage, allez-vous changer votre nom de famille ?

Plusieurs possibilités sont possibles: prendre le nom de l’époux, celui de l’épouse, garder son nom, accoler les deux noms…

Tout en sachant que pour l’état civil, vous garderez toujours votre nom de naissance, c’est simplement le nom d’usage qui peut changer.

Sondage sur le site, voici les réponses des 500 première personnes à y avoir répondu…

blogNomMariage

Source :
http://www.touslesmariages.com/blog/actu-et-potins-mariage/quel-nom-de-famille-pour-la-mariee



Future mariée : quel nom de famille après le mariage ?

Dans la liste des nombreuses questions qui demandent réflexion avant le mariage, la question du nom de famille de la future mariée, et plus largement des époux, apparaît en bonne place.

Dans une époque pas si reculée, elle était reléguée au rang d'évidence sous le simple prétexte de la tradition. Ainsi, il était d'usage que la mariée « prenne » le nom de son époux, sans que cela ne soit ni une obligation, ni un changement de nom. Aujourd'hui, même si la mariée conservera toujours son nom de jeune fille, elle pourra opter pour un nom d'usage différent.

1. La mariée prend le nom de son époux : un simple droit d'usage

Contrairement aux idées reçues, la femme ne perd pas son nom en se mariant. Elle conserve son état civil d'origine et garde en conséquence son « nom de jeune fille ». Si dans les actes de la vie courante (poste, inscription à la bibliothèque, etc.) elle communique le nom de son mari, c'est uniquement pour plus de simplicité. Mais dès lors qu'elle aura à faire un acte plus important (demande de passeport, déclaration d'imposition, etc.), son véritable nom, celui de son état civil de naissance, lui sera demandé.

La mariée conserve son état civil d'origine et garde en conséquence son « nom de jeune fille »."

2. La mariée prend le nom de son époux : un droit non obligatoire

Et c'est précisément parce que le changement de nom n'est qu'un droit d'usage qu'il n'est simplement pas obligatoire.

Outre la possibilité qu'il lui est offert de prendre le nom de son mari (Madame Dupont devient donc Madame Martin), elle peut également accoler le nom de ce dernier au sien (Madame Dupont devient Madame Dupont-Martin ou Madame Martin-Dupont) ou tout simplement garder son seul nom (Madame Dupont reste Madame Dupont).

A noter, pour les générations à venir qui aiment à garder leur identité, que si la mariée a déjà un nom composé, alors seul un des deux noms pourra être apposé au nom de l'époux (Madame Dupont-Martin devient donc au choix Madame Dupont-Levesque ou Madame Martin-Levesque, laissez tomber le Madame Dupont-Martin-Levesque).

3. La mariée prend le nom de son époux : un droit qui se perd en cas de divorce

Logiquement, « à la suite du divorce, chacun des époux perd l'usage du nom de son conjoint » (article 264 du code civil). Il existe cependant quelques exceptions qui confirment la règle. Le jugement du divorce peut autoriser la femme à conserver le nom de son époux si le mari en est d'accord ou si elle en a justifié la nécessité (par exemple si le changement de nom lié au divorce peut porter préjudice à l'activité professionnelle qu'elle exerce, alors qu'elle est connue jusque là sous son nom de mariée). Bien sûr, tout abus de la part de la jeune divorcée lui verrait retirer ce droit.

4. Le choix du nom de famille après le mariage : un choix cornélien

Contrairement, donc, aux époques récentes, la société moderne tend à remettre en cause cette tradition, cet usage qui voyait la mariée prendre le nom de son époux. Et pourquoi donc ? Deux raisons principales peuvent expliquer ce choix :

La raison professionnelle d'abord, l'épouse étant déjà connue sous son nom de jeune fille, raison d'autant plus fondée pour les femmes exerçant des professions libérales (docteurs, avocats, etc.), professions reposant précisément sur le nom de l'expert.

La raison personnelle ensuite, l'épouse manifestant un attachement tout particulier à son nom de jeune fille, tant ce dernier évoque en elle souvenirs, filiation, générations et émotions. Dans une société où les cellules familiales sont de plus en plus éclatées, le nom de jeune fille peut être celui d'un père méconnu et porter ainsi plus de sens encore.

5. Le choix du nom de famille après le mariage : et le marié dans tout cela ?

Dans notre société moderne, au moment du mariage, les deux époux peuvent choisir d'un commun accord leur nom « conjugal », qui peut être indifféremment le nom de naissance de la femme ou du mari ». Vous l'avez compris, alors que les traditions faisaient que la femme s'annexait à l'identité de son époux, le temps est venu où le mari a tout le loisir de se laisser « dominer ». Que demander de mieux ?

En conclusion, si le choix du nom des époux a toute son importance, et mérite une réflexion, ne perdez pas de vue que le mariage arrive à grands pas, et qu'il serait peut-être temps de vous inscrire à la mairie... Quant à la question migraineuse du choix du nom du futur enfant, n'en parlons même pas !

Source :
http://www.touslesmariages.com/dossier-future-mariee-quel-nom-de-famille-apres-le-mariage-6-37.htm


Pour officialiser un pseudonyme sur sa carte national d'identité

Lire :
http://portaildulivre.com/pseudoident.htm



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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 19:06

Une boulette du Sénat arrive au plus mauvais moment pour la majorité : lorsque Rachida Dati laisse échapper ses états d’âme sur le fonctionnement du Parlement européen. Une comparaison peu élogieuse pour le fonctionnement du Parlement français.


 

_yartibug07.jpgAprès le bug du rejet de la loi HADOPI le 9 avril 2009 à l’Assemblée Nationale par une erreur de vote du député (et ancien ministre) Jean-François Lamour, un sénateur vient de commettre le même type d’erreur sur la loi ratifiant l’ordonnance de redécoupage des circonscriptions législatives. Le Sénat est pourtant l’une des instances les plus calmes de la République. Il s’est un peu agité lundi soir.
 
 
Une séance ordinaire au Sénat
 
La séance de discussion au Sénat avait lieu le soir du 14 décembre 2009 et était présidée par la première vice-présidente du Sénat, la socialiste Catherine Tasca (ancienne Ministre de la Culture), en l’absence du Président du Sénat Gérard Larcher.
 
Cette séance se déroulait donc normalement après un débat mené par le Secrétaire d’État aux Collectivités territoriales Alain Marleix. Comme prévu, l’opposition sénatoriale présentait quelques amendements et la majorité les rejetait.
 
Jusqu’à cet amendement n°24 présenté par la sénatrice communiste Josiane Mathon-Poinat qui proposait purement et simplement la suppression de l’article unique du projet de loi… car ce texte ne comporte qu’un seul article. Cela revenait littéralement à supprimer le projet de loi.
 
A priori, comme pour les autres amendements de l’opposition, celui de Josiane Mathon-Poinat aurait dû être rejeté. Comme les sénateurs étaient peu nombreux pour cette séance de nuit, l’UMP avait systématiquement demandé un vote public pour chacun des amendements, le vote public permettant aux absents de voter grâce à l’entremise d’un sénateur de leur groupe qui votait à leur place. Ainsi, tout devait être bien "verrouillé".
 
 
Un mauvais vote
 
C’était sans compter sur la faible expérience du sénateur centriste du Rhône Jean-Jacques Pignard, ancien maire de Villefranche-sur-Saône et suppléant de Michel Mercier, devenu sénateur le 24 juillet 2009 car Michel Mercier a été nommé au gouvernement.
 
Jean-Jacques Pignard était chargé des votes du groupe Union centriste (regroupant notamment des sénateurs du MoDem et des sénateurs Nouveau centre). Mais il a fait une erreur de vote. Croyant qu’il s’agissait de voter pour la loi et pas pour l’amendement, il a glissé dans l’urne des bulletins OUI.
 
Résultat du vote : l’amendement de Josiane Mathon-Poinat a été approuvé par 167 sénateurs (la majorité absolue était à 162) et refusé par 156. L’adoption de cet amendement a impliqué immédiatement le rejet du projet de loi d’Alain Marleix. On peut lire précisément l’analyse du vote à ce lien.
 
Parmi les sénateurs heureux de ce rejet, il y avait l’ancien député RPR Jean-Louis Masson, opposé au redécoupage des circonscriptions dans son département, en Moselle.
 
 
Bataille de procédure
 
Une fois les résultats connus officiellement à 20 heures, le président du groupe de l’Union centriste, Nicolas About (MoDem et favorable au projet de loi) a immédiatement demandé à la présidente de séance, Catherine Tasca, d’annuler ce vote en raison d’une erreur matérielle de vote. Catherine Tasca a alors expliqué qu’elle n’avait pas été saisie de cette erreur au moment du vote et n’a donc pas pu l’annuler.
 
Alain Marleix a alors brandi l’article 43 alinéa 4 du règlement du Sénat pour demander une seconde délibération avant le vote du projet de loi pour rétablir l’article unique. Le rapporteur du projet, Jean-Jacques Hyest, président de la Commission des lois allait également dans ce sens.
 
Mais deux sénateurs de l’opposition firent valoir que cette seconde délibération pour un amendement n’était possible que s’il restait encore un texte, or la suppression de l’article unique a fait qu’il n’y avait plus de texte, donc plus lieu de délibérer.
 
Catherine Tasca qui dirigeait la séance est restée prudente : « Le vote est acquis, mais je ne suis pas habilitée à déterminer si l’on a voté sur un amendement ou sur l’ensemble du texte. C’est au Sénat de décider. ».
 
Les sénateurs socialistes mirent alors la pression en menaçant de quitter l’hémicycle si une seconde délibération était décidée. Afin de déterminer l’issue de ce vote, Catherine Tasca décida de deux suspensions de séance d’un total de deux heures vingt.
 
 
Le rejet du projet de loi confirmé
 
En reprenant la séance à 22 heures 45, Catherine Tasca a finalement donné raison à l’opposition : « J’ai beaucoup réfléchi depuis que nous nous sommes séparés. J’ai constaté que de multiples interprétations étaient données de la situation assez particulière que nous vivons. Dans notre assemblée, la présidence a sa responsabilité. Je prends donc mes responsabilités et considère que l’adoption de l’amendement n°24 de suppression, mis aux voix par scrutin public à la demande du groupe UMP, a, de fait, abouti au rejet de l’ensemble du texte. En conséquence, je lève la séance. ».
 
Les sénateurs de la majorité ont violemment protesté (« coup de force » ; « tricherie organisée » ; « c’est honteux ! », « abus de pouvoir », « quel mépris ! » etc.). De nombreuses personnalités de la majorité ont continué les protestations jusqu’à la mi-journée du lendemain.
 
La conférence des présidents du Sénat (qui statue sur l’ordre du jour de ses séances) a finalement approuvé le 15 décembre 2009 la décision de Catherine Tasca, donnant tort au gouvernement et aux responsables de l’UMP. En l’approuvant, la conférence des présidents (la majorité y est majoritaire) a ainsi préféré soutenir l’une de ses élus plutôt que de la désavouer. Catherine Tasca a d’ailleurs fait preuve de fermeté, calme et bonne connaissance de la procédure parlementaire.
 
 
Indépendance à l’arraché
 
Par cette confirmation du rejet du texte, le Sénat montre une nouvelle fois son indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif, ce qui était aussi l’un des buts de la réforme des institutions (même si, ici, la procédure n’avait pas été changée par cette réforme).
 
Le Ministre des Relations avec le Parlement Henri de Raincourt a jeté l’éponge sur ce vote, en déclarant : « L’affaire est close aujourd’hui au Sénat. Le gouvernement n’a pas à s’immiscer. ». II faut rappeler qu’Henri de Raincourt est avant tout un ancien sénateur (avant son entrée au gouvernement le 23 juin 2009) et a présidé lui-même le groupe UMP du Sénat. Il garde certainement dans son esprit une réelle solidarité avec ses anciens collègues qu’il retrouvera sans doute après son départ du gouvernement.
 
Concrètement, ce "couac"n’aura pas une grande conséquence législative. Le projet d’Alain Marleix repassera probablement en janvier 2010 en seconde lecture devant l’Assemblée Nationale qui l’avait adopté le 20 octobre 2009. Comme ce projet de loi concerne les prochaines élections législatives qui auront lieu en juin 2012, cet retard parlementaire n’aura aucune incidence sinon une mauvaise image.
 
 
Pendant ce temps, à Strasbourg…
 
Une mauvais image qui arrive au même moment que la polémique suscitée par M6 en diffusant publiquement le 13 décembre 2009 une conversation privée de l’ancienne Ministre de la Justice Rachida Dati.
 
Cette dernière, députée européenne, très lassée par sa présence en séance au Parlement européen, a laissé entendre qu’elle devait rester présente dans l’hémicycle car son absence se verrait lors des votes : « Je suis obligée de rester là, de faire la maligne, parce qu’il y a un peu de presse et, d’autre part, il y a l’élection de Barroso. (…) Quand tu es à Strasbourg, on voit si tu votes ou pas. Sinon, ça veut dire que tu n’es pas là... ».
 
 
De là à faire des comparaisons entre les procédures parlementaires européennes et les procédures parlementaires françaises… (alors que les députés français ont déjà protesté contre les mesures prises pour réduire leur absentéisme).
 
 
 
Sylvain Rakotoarison (16 décembre 2009)


Pour aller plus loin :
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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 23:33

(verbatim)


Le rejet du redécoupage électoral par les sénateurs (intégralité du vote du 14 décembre 2009)

Voir aussi :

Séance publique du 14 décembre 2009 (1)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259741.html

Séance publique du 14 décembre 2009 (2)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259926.html


http://www.senat.fr/scrupub/dossiers/pjl09-048_scr.html#lec1
Projet de loi ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés - scrutins


--------------------------------------------------------------------------------


Première lecture

14 décembre 2009
Scrutin n° 104 : sur la motion n° 3, présentée par M. Jean-Pierre Bel et les membres du groupe socialiste, apparentés et rattachés, tendant à opposer l'exception d'irrecevabilité au projet de loi, adopté par l'Assemblé nationale, ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés (rejet)


Scrutin n° 105 : sur la motion n° 4, présentée par Mme Nicole Borvo Cohen-Seat et les membres du groupe communiste, républicain, citoyen et des sénateurs du parti de gauche, tendant à opposer la question préalable au projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions des députés (rejet)


Scrutin n° 106 : sur la motion n° 27, présentée par M. Jean Louis Masson, tendant au renvoi en commission du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions des députés (rejet)


Scrutin n° 107 : sur l'amendement n° 24, présenté par Mme Josiane Mathon-Poinat et les membres du groupe communiste, républicain, citoyen et des sénateurs du parti de gauche, tendant à supprimer l'article unique du projet de loi, adopté par l'Assemblé nationale, ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés. (adoption)


http://ameli.senat.fr/amendements/2009-2010/116/Amdt_24.html
Projet de loi

Délimitation des circonscriptions législatives

(1ère lecture)

(n° 116 , 115 )
 N° 24

9 décembre 2009
 

--------------------------------------------------------------------------------
   AMENDEMENT
présenté par

  C  Défavorable 
G  Défavorable 
Adopté 
 
Mmes MATHON-POINAT, BORVO COHEN-SEAT, ASSASSI

et les membres du Groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche


--------------------------------------------------------------------------------

ARTICLE UNIQUE
 


Supprimer cet article.

Objet

Les auteurs de cet amendement s'opposent à un projet qui remet gravement en cause l'organisation démocratique de nos institutions.

http://www.senat.fr/cra/s20091214/s20091214_mono.html#par_23
Mme la présidente.  - Amendement n°24, présenté par Mme Mathon-Poinat et les membres du groupe CRC-SPG.

Supprimer cet article.

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - Il est défendu.

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Avis défavorable, bien entendu.

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Avis défavorable.

A la demande du groupe UMP, l'amendement n°24 est mis aux voix par scrutin public.





Mme la présidente.  - Je suspends la séance pour une dizaine de minutes. (Exclamations sur les bancs socialistes)

M. Jean-Marc Todeschini.  - Donnez-nous le résultat du scrutin !

M. Jean Louis Masson.  - Résultat ! Résultat !

La séance, suspendue à 19 h 20, reprend à 20 heures.





Mme la présidente. - Voici les résultats du scrutin :

Nombre de votants 324
Nombre de suffrages exprimés 323
Majorité absolue des suffrages exprimés 162
Pour l'adoption 167
Contre  156

Le Sénat a adopté.

(Applaudissements à gauche, M. Jean Louis Masson applaudit aussi)

M. Nicolas About.  - Madame la présidente, comme je vous l'ai fait savoir avant même la publication des résultats de ce scrutin, il s'est produit une erreur au moment du vote. Le sénateur de notre groupe chargé de déposer les bulletins dans l'urne a pensé que l'on votait sur l'article, et non sur l'amendement, et a voté pour au lieu de voter contre. Il vous l'a fait observer au moment du vote, et je regrette que vous n'ayez pas décidé de suspendre le déroulement du scrutin. (Protestations sur les bancs socialistes)

M. Pierre-Yves Collombat.  - Ce n'est pas la faute de la présidente !

Mme la présidente.  - Je n'ai pas été saisie personnellement au moment du vote.

M. Nicolas About.  - En tout cas, l'erreur a été signalée et je regrette que le vote ait été poursuivi, contrairement à la tradition du Sénat qui est de corriger les erreurs matérielles, même en cours de scrutin.

M. Jean-Marc Todeschini.  - N'accusez pas la présidente.

M. Nicolas About.  - Ce n'est la faute de personne. Vous êtes intolérants : lorsque d'autres commettent une erreur, je les respecte. Votre comportement n'honore pas l'image de notre assemblée. (Applaudissements sur les bancs UMP)

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - En vertu de l'article 43, alinéa 4, du Règlement du Sénat, je demande une seconde délibération avant le vote de ce projet de loi afin de rétablir l'article unique.

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Une seconde délibération est nécessaire. Avis favorable.

M. Jean-Marc Todeschini.  - Vous n'avez pas réuni la commission !

Mme la présidente.  - En fonction de l'article 43, alinéa 4, il n'y a pas d'explications de vote sur la demande de seconde délibération. Un seul orateur contre peut s'exprimer.

M. Bernard Frimat.  - L'article 43 prévoit une délibération avant le vote sur l'ensemble du texte, mais l'amendement de suppression de l'article unique ayant été adopté, il n'y a plus de texte. Nous nous sommes déjà trouvés devant une situation similaire lors de l'examen d'un texte sur l'éducation nationale : l'article a été supprimé, nous n'en n'avons plus débattu. Nous devons respecter le Règlement. La seconde délibération est utilisée systématiquement lors des lois de finances pour revenir sur certains amendements adoptés, mais on ne peut revenir sur la suppression d'un article. La procédure est très claire sur ce point.

Le rapporteur évoque la nécessité d'une seconde délibération, mais là n'est pas la question. La procédure est très claire : le texte doit être à nouveau examiné par l'Assemblée nationale, et nous en délibérerons à nouveau lors d'une seconde lecture dans le cadre de la navette. Le Conseil constitutionnel examine les textes au fond, mais il juge aussi sur la forme de leur adoption : si un projet de loi n'est pas adopté dans les formes, le Conseil en tire les conséquences. Le Gouvernement ne peut contrevenir au Règlement du Sénat.

M. Guy Fischer.  - Nous sommes d'autant plus attentifs à cette discussion que l'amendement de suppression a été déposé par mon groupe. L'interprétation de l'article 43 est très claire : la seconde délibération peut avoir lieu sur tout ou partie d'un texte, or il n'y a plus de texte. Le projet de loi doit donc être renvoyé à l'Assemblée nationale et nous l'examinerons à nouveau lors d'une séance ultérieure.

M. Jean Louis Masson.  - Il a fallu interrompre la séance pendant trente minutes avant de communiquer les résultats du scrutin public ! Cela fait peser une lourde suspicion sur les opérations actuelles ; c'est une raison de plus pour soutenir la position des groupes socialistes et CRC-SPG. Il serait indécent d'ignorer cette réalité.

Mme la présidente.  - Nous disposons de deux interprétations. Selon Bernard Frimat et Guy Fischer, l'amendement de suppression ayant été adopté, il n'y a plus de texte. Selon Nicolas About, il s'est produit une erreur matérielle qui ne porte pas sur le vote du texte, mais sur un amendement. Seul un vote nous permettra de trancher entre ces deux versions. (Protestations à gauche)

M. Jean-Marc Todeschini.  - Il n'est pas très élégant de la part de Nicolas About de regretter que Mme la présidente n'ait pas interrompu le vote.

M. Nicolas About.  - J'ai été mal informé !

M. Jean-Marc Todeschini.  - L'UMP cherche à faire passer au canon une opération de charcutage électoral. Elle doit assumer ses responsabilités : ses bancs étant vides... (protestations sur les bancs UMP), elle a dû demander des scrutins publics sur chaque vote. Nous ne sommes pas dans une république bananière, chaque voix compte ! Le vote de ce soir est acquis et nous reprendrons nos débats lors d'une seconde lecture, où nous pourrons à nouveau parler de la Moselle, des étrangers, du charcutage, etc.

M. Guy Fischer.  - Il n'y a pas à revenir sur le vote !

Mme la présidente.  - Le vote est acquis, mais je ne suis pas habilitée à déterminer si l'on a voté sur un amendement ou sur l'ensemble du texte. C'est au Sénat de décider.

M. Jean-Pierre Bel.  - Le Sénat doit veiller à l'image qu'il donne. Là, nous sommes en pleine improvisation. Nous devons agir dignement : un vote a eu lieu et nous devons en respecter les résultats conformément à notre Règlement.





En l'état actuel des choses, avec la publicité donnée à cet incident, revenir en arrière serait discréditer le Sénat et nous ne le souhaitons pas. Un vote à scrutin public est l'acte le plus solennel ; la majorité n'a cessé d'en demander, tout au long de l'après-midi et de la soirée (protestations à droite) et elle ne saurait en contester à présent les résultats. Si la majorité et le Gouvernement s'entêtaient à vouloir imposer une conduite contraire au Règlement, nous en tirerions les conséquences en quittant l'hémicycle.

M. Guy Fischer.  - Vous voulez transgresser un vote !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Pas du tout !

M. Guy Fischer.  - Si ! Monsieur Hyest, vous êtes président de la commission des lois, vous le savez : un amendement a été voté qui supprime l'article, il n'y a pas à y revenir. Si l'examen du texte se poursuit malgré le vote de notre amendement, nous quitterons l'hémicycle. Et nous vous laisserons l'entière responsabilité de ce charcutage.

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Il y a doute sur l'interprétation : or la seule instance habilitée à dire quelle est la bonne interprétation est le Sénat. Donc le Sénat doit voter sur la seconde délibération demandée par le Gouvernement. (Protestations à gauche)

M. Jean Louis Masson.  - Alors il faut changer le Règlement !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - On ne vous a pas donné la parole !

Il pourrait y avoir des amendements tendant à insérer des articles additionnels après l'article unique. Il est donc possible de demander une seconde délibération.

M. Guy Fischer.  - Trop tard !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Pas du tout ! Votons.

Mme la présidente.  - Si nous votons maintenant, il vous faudra, monsieur le ministre, prendre la mesure de la contestation de fond formulée sur cette procédure. Je préférerais une issue plus consensuelle.

M. Nicolas About.  - Reconnaissons l'erreur matérielle.

Mme la présidente. - Cela n'est pas possible. Il faut réfléchir aux répercussions d'un renvoi pur et simple à l'Assemblée nationale, qui respecterait le vote du Sénat -notre assemblée prendrait la responsabilité de son vote.

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - La demande qu'a formulée le Gouvernement est de droit. (Vives protestations à gauche)

M. Jean-Marc Todeschini.  - Ce n'est pas vrai ! Pas dans ce cas !

M. Jean-Pierre Bel.  - Je demande une suspension de séance afin de laisser au Gouvernement la possibilité de bien réfléchir.





La séance, suspendue à 20 h 20, reprend à 20 h 55.

Mme la présidente.  - Compte tenu de la confusion qui règne, je vais suspendre la séance jusqu'à 22 h 30.

M. Gérard Longuet.  - 22 heures ! (On renchérit à droite)

M. Jean-Pierre Bel.  - 23 heures ! (On renchérit à gauche)

Mme la présidente.  - 22 h 30, le temps que chacun retrouve sa sérénité.

M. Jean-Marc Todeschini.  - Et quel sera le scénario ?

Mme la présidente.  - Vous verrez.

La séance est suspendue à 21 heures.





présidence de Mme Catherine Tasca,vice-présidente

La séance reprend à 22 h 45.

Mme la présidente.  - J'espérais que la suspension aurait permis de ramener un peu de sérénité dans cette assemblée dont la sagesse est légendaire...

M. Michel Charasse.  - ...proverbiale !

Mme la présidente.  - J'ai beaucoup réfléchi depuis que nous nous sommes séparés. J'ai constaté que de multiples interprétations étaient données de la situation assez particulière que nous vivons. (M. Jean-Jacques Pignard fait signe à la Présidence qu'il demande la parole pour un rappel au Règlement) Dans notre assemblée, la présidence a sa responsabilité. Je prends donc mes responsabilités et considère que l'adoption de l'amendement n°24 de suppression, mis aux voix par scrutin public à la demande du groupe UMP, a, de fait, abouti au rejet de l'ensemble du texte. En conséquence, je lève la séance. (Les sénateurs des groupes socialiste et CRC-SPG s'apprêtent à quitter l'hémicycle ; vives protestations sur les bancs UMP et UC)

M. Nicolas About.  - C'est un coup de force ! C'est de la tricherie organisée et couverte !

Mme la présidente.  - La dignité de notre assemblée mériterait un meilleur traitement ! (« La séance est levée ! » répètent les sénateurs socialistes, regroupés près de la sortie de l'hémicycle)

Le texte va poursuivre sa vie à l'Assemblée nationale, point n'est donc besoin de faire de cet épisode un drame. (Vives réclamations à droite)

M. Nicolas About.  - Le scrutin public n'était pas ouvert, les vidéos le montrent ! C'est une honte !

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - En application de l'article...

Mme la présidente.  - Je ne perdrai pas mon calme. La séance est levée. (Marques d'indignation prolongées sur les bancs UMP et UC)

M. Adrien Gouteyron.  - C'est honteux !

M. Gérard Longuet.  - C'est un abus de pouvoir ! Quel mépris à l'égard des sénateurs présents ! Quelle désinvolture à l'égard de la République et de ses institutions ! (On ironise à gauche)

Mme la présidente.  - Prochaine séance, mardi 15 décembre à 9 h 30. (Vives critiques sur les bancs UMP et UC où l'on projette la répartie)

La séance est levée à 22 h 50.



Le Directeur du service du compte rendu analytique :

René-André Fabre


http://www.senat.fr/scrupub/2009/scr2009-107.html
Scrutin n° 107 - séance du 14 décembre 2009


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sur l'amendement n° 24, présenté par Mme Josiane Mathon-Poinat et les membres du groupe communiste, républicain, citoyen et des sénateurs du parti de gauche, tendant à supprimer l'article unique du projet de loi, adopté par l'Assemblé nationale, ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés.

Consulter l'amendement
Consulter le dossier législatif

Résultat du scrutin


Nombre de votants : 324
Suffrages exprimés : 323
Majorité des suffrages exprimés : 162
Pour : 167
Contre : 156



Le Sénat a adopté

Analyse par groupes politiques

Groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche (24)

Pour : 23 - Mme Éliane Assassi, M. François Autain, Mme Marie-France Beaufils, M. Michel Billout, Mme Nicole Borvo Cohen-Seat, M. Jean-Claude Danglot, Mmes Annie David, Michelle Demessine, Évelyne Didier, MM. Guy Fischer, Thierry Foucaud, Mmes Brigitte Gonthier-Maurin, Gélita Hoarau, MM. Robert Hue, Gérard Le Cam, Mmes Josiane Mathon-Poinat, Isabelle Pasquet, MM. Jack Ralite, Ivan Renar, Mmes Mireille Schurch, Odette Terrade, MM. Bernard Vera, Jean-François Voguet

N'a pas pris part au vote : 1 - M. Jean-Luc Mélenchon

Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen (17)

Pour : 1 - M. Robert Tropeano

Contre : 2 - MM. Gilbert Barbier, Aymeri de Montesquiou

Abstention : 1 - M. Daniel Marsin

N'ont pas pris part au vote : 13 - MM. Nicolas Alfonsi, Jean-Michel Baylet, Michel Charasse, Jean-Pierre Chevènement, Yvon Collin, Mme Anne-Marie Escoffier, M. François Fortassin, Mme Françoise Laborde, MM. Jacques Mézard, Jean Milhau, Jean-Pierre Plancade, Raymond Vall, François Vendasi

Groupe Socialiste (115)

Pour : 114 - Mmes Jacqueline Alquier, Michèle André, MM. Serge Andreoni, Bernard Angels, Jean-Etienne Antoinette, Alain Anziani, David Assouline, Bertrand Auban, Robert Badinter, Jean-Pierre Bel, Claude Bérit-Débat, Jacques Berthou, Jean Besson, Mmes Marie-Christine Blandin, Maryvonne Blondin, M. Yannick Bodin, Mme Nicole Bonnefoy, MM. Yannick Botrel, Didier Boulaud, Mme Alima Boumediene-Thiery, M. Martial Bourquin, Mme Bernadette Bourzai, M. Michel Boutant, Mme Nicole Bricq, M. Jean-Pierre Caffet, Mme Claire-Lise Campion, M. Jean-Louis Carrère, Mme Françoise Cartron, M. Bernard Cazeau, Mme Monique Cerisier-ben Guiga, M. Yves Chastan, Mme Jacqueline Chevé, MM. Gérard Collomb, Pierre-Yves Collombat, Roland Courteau, Yves Daudigny, Yves Dauge, Marc Daunis, Jean-Pierre Demerliat, Mme Christiane Demontès, MM. Jean Desessard, Claude Domeizel, Mme Josette Durrieu, MM. Alain Fauconnier, Jean-Luc Fichet, Jean-Claude Frécon, Bernard Frimat, Charles Gautier, Mme Samia Ghali, MM. Jacques Gillot, Jean-Pierre Godefroy, Jean-Noël Guérini, Didier Guillaume, Claude Haut, Edmond Hervé, Mmes Odette Herviaux, Annie Jarraud-Vergnolle, M. Claude Jeannerot, Mmes Bariza Khiari, Virginie Klès, MM. Yves Krattinger, Philippe Labeyrie, Serge Lagauche, Serge Larcher, Mme Françoise Laurent-Perrigot, M. Jacky Le Menn, Mmes Claudine Lepage, Raymonde Le Texier, MM. Alain Le Vern, Claude Lise, Jean-Jacques Lozach, Roger Madec, Philippe Madrelle, Jacques Mahéas, François Marc, Jean-Pierre Masseret, Marc Massion, Pierre Mauroy, Rachel Mazuir, Louis Mermaz, Jean-Pierre Michel, Gérard Miquel, Jean-Jacques Mirassou, Jacques Muller, Robert Navarro, Mme Renée Nicoux, MM. Jean-Marc Pastor, Georges Patient, François Patriat, Daniel Percheron, Jean-Claude Peyronnet, Bernard Piras, Roland Povinelli, Mme Gisèle Printz, MM. Marcel Rainaud, Daniel Raoul, Paul Raoult, François Rebsamen, Daniel Reiner, Thierry Repentin, Roland Ries, Mmes Michèle San Vicente-Baudrin, Patricia Schillinger, MM. Michel Sergent, René-Pierre Signé, Jean-Pierre Sueur, Simon Sutour, Michel Teston, René Teulade, Jean-Marc Todeschini, Richard Tuheiava, André Vantomme, Mme Dominique Voynet, M. Richard Yung

N'a pas pris part au vote : 1 - Mme Catherine Tasca, Président de séance

Groupe Union centriste (29)

Pour : 29 - MM. Nicolas About, Jean-Paul Amoudry, Jean Arthuis, Denis Badré, Claude Biwer, Didier Borotra, Jean Boyer, Marcel Deneux, Yves Détraigne, Mme Muguette Dini, MM. Daniel Dubois, Jean-Léonce Dupont, Pierre Fauchon, Mme Françoise Férat, MM. Christian Gaudin, Adrien Giraud, Mmes Nathalie Goulet, Jacqueline Gourault, MM. Jean-Jacques Jégou, Joseph Kergueris, Hervé Maurey, Jean-Claude Merceron, Mmes Catherine Morin-Desailly, Anne-Marie Payet, MM. Jean-Jacques Pignard, Yves Pozzo di Borgo, Daniel Soulage, Jean-Marie Vanlerenberghe, François Zocchetto

Groupe Union pour un Mouvement Populaire (151)

Contre : 150 - MM. Jean-Paul Alduy, Pierre André, Gérard Bailly, René Beaumont, Michel Bécot, Claude Belot, Pierre Bernard-Reymond, Laurent Béteille, Joël Billard, Jean Bizet, Jacques Blanc, Paul Blanc, Pierre Bordier, Joël Bourdin, Mme Brigitte Bout, M. Dominique Braye, Mme Marie-Thérèse Bruguière, MM. Elie Brun, François-Noël Buffet, Christian Cambon, Jean-Pierre Cantegrit, Jean-Claude Carle, Auguste Cazalet, Gérard César, Alain Chatillon, Jean-Pierre Chauveau, Marcel-Pierre Cléach, Christian Cointat, Gérard Cornu, Raymond Couderc, Jean-Patrick Courtois, Philippe Dallier, Serge Dassault, Mme Isabelle Debré, MM. Robert del Picchia, Christian Demuynck, Gérard Dériot, Mmes Béatrice Descamps, Marie-Hélène Des Esgaulx, MM. Denis Detcheverry, Éric Doligé, Philippe Dominati, Michel Doublet, Alain Dufaut, André Dulait, Mme Catherine Dumas, M. Ambroise Dupont, Mme Bernadette Dupont, MM. Louis Duvernois, Jean-Paul Emorine, Jean-Claude Etienne, Jean Faure, André Ferrand, Louis-Constant Fleming, Alain Fouché, Jean-Pierre Fourcade, Bernard Fournier, Jean-Paul Fournier, Jean François-Poncet, Christophe-André Frassa, Yann Gaillard, René Garrec, Mme Joëlle Garriaud-Maylam, M. Jean-Claude Gaudin, Mme Gisèle Gautier, MM. Jacques Gautier, Patrice Gélard, Bruno Gilles, Mme Colette Giudicelli, MM. Alain Gournac, Adrien Gouteyron, Mme Sylvie Goy-Chavent, MM. Francis Grignon, Charles Guené, Michel Guerry, Hubert Haenel, Mme Françoise Henneron, M. Pierre Hérisson, Mme Marie-Thérèse Hermange, MM. Michel Houel, Alain Houpert, Jean-François Humbert, Mme Christiane Hummel, MM. Benoît Huré, Jean-Jacques Hyest, Soibahadine Ibrahim Ramadani, Pierre Jarlier, Mlle Sophie Joissains, M. Jean-Marc Juilhard, Mmes Christiane Kammermann, Fabienne Keller, MM. Alain Lambert, Marc Laménie, Mme Élisabeth Lamure, MM. André Lardeux, Robert Laufoaulu, Daniel Laurent, Jean-René Lecerf, Dominique Leclerc, Antoine Lefèvre, Jacques Legendre, Dominique de Legge, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Leleux, Philippe Leroy, Gérard Longuet, Simon Loueckhote, Roland du Luart, Michel Magras, Mme Lucienne Malovry, MM. Philippe Marini, Pierre Martin, Jean-François Mayet, Mmes Colette Mélot, Lucette Michaux-Chevry, MM. Alain Milon, Albéric de Montgolfier, Philippe Nachbar, Louis Nègre, Mmes Jacqueline Panis, Monique Papon, MM. Charles Pasqua, Philippe Paul, Jackie Pierre, François Pillet, Xavier Pintat, Louis Pinton, Rémy Pointereau, Christian Poncelet, Ladislas Poniatowski, Hugues Portelli, Mme Catherine Procaccia, MM. Jean-Pierre Raffarin, Charles Revet, Philippe Richert, Josselin de Rohan, Roger Romani, Mme Janine Rozier, MM. Bernard Saugey, Bruno Sido, Mme Esther Sittler, MM. Michel Thiollière, André Trillard, Mme Catherine Troendle, MM. François Trucy, Alain Vasselle, René Vestri, Jean-Pierre Vial, André Villiers, Jean-Paul Virapoullé

N'a pas pris part au vote : 1 - M. Gérard Larcher, Président du Sénat

Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7)

Contre : 4 - M. Philippe Darniche, Mme Sylvie Desmarescaux, MM. Bruno Retailleau, Alex Türk

N'ont pas pris part au vote : 3 - MM. Philippe Adnot, Gaston Flosse, Jean Louis Masson

Analyse détaillée

Ont voté pour

Nicolas About Yves Chastan Edmond Hervé Jean-Marc Pastor
Jacqueline Alquier Jacqueline Chevé Odette Herviaux Georges Patient
Jean-Paul Amoudry Gérard Collomb Gélita Hoarau François Patriat
Michèle André Pierre-Yves Collombat Robert Hue Anne-Marie Payet
Serge Andreoni Roland Courteau Annie Jarraud-Vergnolle Daniel Percheron
Bernard Angels Jean-Claude Danglot Claude Jeannerot Jean-Claude Peyronnet
Jean-Etienne Antoinette Yves Daudigny Jean-Jacques Jégou Jean-Jacques Pignard
Alain Anziani Yves Dauge Joseph Kergueris Bernard Piras
Jean Arthuis Marc Daunis Bariza Khiari Roland Povinelli
Éliane Assassi Annie David Virginie Klès Yves Pozzo di Borgo
David Assouline Jean-Pierre Demerliat Yves Krattinger Gisèle Printz
Bertrand Auban Michelle Demessine Philippe Labeyrie Marcel Rainaud
François Autain Christiane Demontès Serge Lagauche Jack Ralite
Robert Badinter Marcel Deneux Serge Larcher Daniel Raoul
Denis Badré Jean Desessard Françoise Laurent-Perrigot Paul Raoult
Marie-France Beaufils Yves Détraigne Gérard Le Cam François Rebsamen
Jean-Pierre Bel Évelyne Didier Jacky Le Menn Daniel Reiner
Claude Bérit-Débat Muguette Dini Claudine Lepage Ivan Renar
Jacques Berthou Claude Domeizel Raymonde Le Texier Thierry Repentin
Jean Besson Daniel Dubois Alain Le Vern Roland Ries
Michel Billout Jean-Léonce Dupont Claude Lise Michèle San Vicente-Baudrin
Claude Biwer Josette Durrieu Jean-Jacques Lozach Patricia Schillinger
Marie-Christine Blandin Pierre Fauchon Roger Madec Mireille Schurch
Maryvonne Blondin Alain Fauconnier Philippe Madrelle Michel Sergent
Yannick Bodin Françoise Férat Jacques Mahéas René-Pierre Signé
Nicole Bonnefoy Jean-Luc Fichet François Marc Daniel Soulage
Didier Borotra Guy Fischer Jean-Pierre Masseret Jean-Pierre Sueur
Nicole Borvo Cohen-Seat Thierry Foucaud Marc Massion Simon Sutour
Yannick Botrel Jean-Claude Frécon Josiane Mathon-Poinat Odette Terrade
Didier Boulaud Bernard Frimat Hervé Maurey Michel Teston
Alima Boumediene-Thiery Christian Gaudin Pierre Mauroy René Teulade
Martial Bourquin Charles Gautier Rachel Mazuir Jean-Marc Todeschini
Bernadette Bourzai Samia Ghali Jean-Claude Merceron Robert Tropeano
Michel Boutant Jacques Gillot Louis Mermaz Richard Tuheiava
Jean Boyer Adrien Giraud Jean-Pierre Michel Jean-Marie Vanlerenberghe
Nicole Bricq Jean-Pierre Godefroy Gérard Miquel André Vantomme
Jean-Pierre Caffet Brigitte Gonthier-Maurin Jean-Jacques Mirassou Bernard Vera
Claire-Lise Campion Nathalie Goulet Catherine Morin-Desailly Jean-François Voguet
Jean-Louis Carrère Jacqueline Gourault Jacques Muller Dominique Voynet
Françoise Cartron Jean-Noël Guérini Robert Navarro Richard Yung
Bernard Cazeau Didier Guillaume Renée Nicoux François Zocchetto
Monique Cerisier-ben Guiga Claude Haut Isabelle Pasquet 

Ont voté contre

Jean-Paul Alduy Béatrice Descamps Hubert Haenel Lucette Michaux-Chevry
Pierre André Marie-Hélène Des Esgaulx Françoise Henneron Alain Milon
Gérard Bailly Sylvie Desmarescaux Pierre Hérisson Aymeri de Montesquiou
Gilbert Barbier Denis Detcheverry Marie-Thérèse Hermange Albéric de Montgolfier
René Beaumont Éric Doligé Michel Houel Philippe Nachbar
Michel Bécot Philippe Dominati Alain Houpert Louis Nègre
Claude Belot Michel Doublet Jean-François Humbert Jacqueline Panis
Pierre Bernard-Reymond Alain Dufaut Christiane Hummel Monique Papon
Laurent Béteille André Dulait Benoît Huré Charles Pasqua
Joël Billard Catherine Dumas Jean-Jacques Hyest Philippe Paul
Jean Bizet Ambroise Dupont Soibahadine Ibrahim Ramadani Jackie Pierre
Jacques Blanc Bernadette Dupont Pierre Jarlier François Pillet
Paul Blanc Louis Duvernois Sophie Joissains Xavier Pintat
Pierre Bordier Jean-Paul Emorine Jean-Marc Juilhard Louis Pinton
Joël Bourdin Jean-Claude Etienne Christiane Kammermann Rémy Pointereau
Brigitte Bout Jean Faure Fabienne Keller Christian Poncelet
Dominique Braye André Ferrand Alain Lambert Ladislas Poniatowski
Marie-Thérèse Bruguière Louis-Constant Fleming Marc Laménie Hugues Portelli
Elie Brun Alain Fouché Élisabeth Lamure Catherine Procaccia
François-Noël Buffet Jean-Pierre Fourcade André Lardeux Jean-Pierre Raffarin
Christian Cambon Bernard Fournier Robert Laufoaulu Bruno Retailleau
Jean-Pierre Cantegrit Jean-Paul Fournier Daniel Laurent Charles Revet
Jean-Claude Carle Jean François-Poncet Jean-René Lecerf Philippe Richert
Auguste Cazalet Christophe-André Frassa Dominique Leclerc Josselin de Rohan
Gérard César Yann Gaillard Antoine Lefèvre Roger Romani
Alain Chatillon René Garrec Jacques Legendre Janine Rozier
Jean-Pierre Chauveau Joëlle Garriaud-Maylam Dominique de Legge Bernard Saugey
Marcel-Pierre Cléach Jean-Claude Gaudin Jean-François Le Grand Bruno Sido
Christian Cointat Gisèle Gautier Jean-Pierre Leleux Esther Sittler
Gérard Cornu Jacques Gautier Philippe Leroy Michel Thiollière
Raymond Couderc Patrice Gélard Gérard Longuet André Trillard
Jean-Patrick Courtois Bruno Gilles Simon Loueckhote Catherine Troendle
Philippe Dallier Colette Giudicelli Roland du Luart François Trucy
Philippe Darniche Alain Gournac Michel Magras Alex Türk
Serge Dassault Adrien Gouteyron Lucienne Malovry Alain Vasselle
Isabelle Debré Sylvie Goy-Chavent Philippe Marini René Vestri
Robert del Picchia Francis Grignon Pierre Martin Jean-Pierre Vial
Christian Demuynck Charles Guené Jean-François Mayet André Villiers
Gérard Dériot Michel Guerry Colette Mélot Jean-Paul Virapoullé

Abstentions

Daniel Marsin   

N'ont pas pris part au vote

Gérard Larcher, Président du Sénat Michel Charasse François Fortassin Jean-Pierre Plancade
Catherine Tasca, Président de séance Jean-Pierre Chevènement Françoise Laborde Raymond Vall
Philippe Adnot Yvon Collin Jean Louis Masson François Vendasi
Nicolas Alfonsi Anne-Marie Escoffier Jacques Mézard 
Jean-Michel Baylet Gaston Flosse Jean Milhau 
Ne peut prendre part au vote en application des articles L.O.297 et L.O.137-1 du code électoral - sénateur devenu député européen : Jean-Luc Mélenchon

http://www.senat.fr/petite-loi-ameli/2009-2010/116.html
PROJET DE LOI

rejeté

le 14 décembre 2009
 
 N° 32
SÉNAT
                 

SESSION ORDINAIRE DE 2009-2010
 
Pour supprimer ce cadre : [Tableau] – [Supprimer] – [Lignes]

ATTENTION

DOCUMENT PROVISOIRE

Seule l’impression définitive a valeur de texte authentique
 

 
PROJET DE LOI

REJETÉ PAR LE SÉNAT
EN PREMIÈRE LECTURE

ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés.

 
Le Sénat a rejeté, en première lecture, le projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale en première lecture.
 
Voir les numéros :

Assemblée nationale (13ème législ.) :   1893, 1949 et T.A. 353.

Sénat :  48, 115 et 116 (2009-2010).
 



Délibéré en séance publique, à Paris, le 14 décembre 2009.

                                                                  Le Président,

                                                       Signé : Gérard LARCHER






Voir aussi :

Séance publique du 14 décembre 2009 (1)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259741.html

Séance publique du 14 décembre 2009 (2)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259926.html

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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 23:25

(verbatim)


Séance publique du 14 décembre 2009 au Sénat (présidée par Catherine Tasca)

Séance publique du 14 décembre 2009 (1)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259741.html

Séance publique du 14 décembre 2009 (2)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259926.html


http://www.senat.fr/leg/pjl09-048.pdf
http://www.senat.fr/leg/pjl09-048.html
N° 48

 

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 2009-2010

Enregistré à la Présidence du Sénat le 20 octobre 2009
 

PROJET DE LOI

ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,

ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés,

TRANSMIS PAR

M. LE PREMIER MINISTRE

À

M. LE PRÉSIDENT DU SÉNAT

(Envoyé à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)

L'Assemblée nationale a adopté le projet de loi dont la teneur suit :


 

Voir le(s) numéro(s) :

Assemblée nationale (13ème législ.) :
 1893, 1949 et T.A. 353
 

Article unique

L'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés, prise en application de la loi n° 2009-39 du 13 janvier 2009 relative à la commission prévue à l'article 25 de la Constitution et à l'élection des députés et autorisant le Gouvernement à fixer le nombre total et à délimiter les circonscriptions des députés élus par les Français établis hors de France et à mettre à jour la répartition des sièges de députés élus dans les départements et dans les collectivités d'outre-mer, ainsi que la délimitation des circonscriptions législatives, est ratifiée.

Délibéré en séance publique, à Paris, le 20 octobre 2009.

Le Président,
Signé : BERNARD ACCOYER


http://www.senat.fr/cra/s20091214/s20091214_mono.html
Compte rendu analytique officiel du 14 décembre 2009
SÉANCE

du lundi 14 décembre 2009

48e séance de la session ordinaire 2009-2010

présidence de Mme Catherine Tasca,vice-présidente

Secrétaires : Mme Christiane Demontès, M. Philippe Nachbar.

La séance est ouverte à 14 h 30.

Le procès-verbal de la précédente séance, constitué par le compte rendu analytique, est adopté sous les réserves d'usage.

Délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés

Mme la présidente.  - L'ordre du jour appelle l'examen du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, ratifiant l'ordonnance du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés.

Discussion générale

M. Alain Marleix, secrétaire d'État à l'intérieur et aux collectivités territoriales.  - (Applaudissements sur les bancs UMP) Le texte de ratification dont vous êtes aujourd'hui saisis, et que l'Assemblée nationale a adopté sans modification le 20 octobre dernier, constitue la dernière étape du processus d'ajustement des circonscriptions électorales entamé depuis dix-huit mois.

Vous vous trouvez dans la situation inédite sous la Ve République, d'avoir à vous prononcer sur un projet délimitant les circonscriptions législatives : vous n'aviez pas examiné le texte qui, en 1958, procédait à leur première délimitation, resté en vigueur pendant 28 ans et sept élections législatives, puisqu'il s'agissait d'une ordonnance de l'article 92 de la Constitution ; tandis que saisis en 1986 du projet de loi délimitant de nouvelles circonscriptions à la suite du rétablissement du scrutin majoritaire, vous lui aviez opposé la question préalable, considérant qu'il ne vous appartenait pas de statuer sur les modalités d'élection des membres de l'Assemblée nationale. La loi du 24 novembre 1986, qui régit le tracé des circonscriptions actuelles des députés depuis cinq élections générales, n'avait donc pas été discutée dans cet hémicycle.

L'ordonnance soumise aujourd'hui à ratification a été précédée d'une série de consultations sans précédent. Les préfets ont tout d'abord été chargés de recevoir tous les parlementaires de leur département, afin de recueillir leurs propositions. Certains, à mon plus grand étonnement, ont reçu consigne de ne pas se rendre à ces rendez-vous, pourtant conformes à une tradition républicaine bien établie : ils ne peuvent s'étonner que leurs projets n'aient pu être étudiés. Le Premier ministre a reçu à Matignon, le16 septembre 2008, les responsables de tous les groupes et formations politiques représentés dans les deux assemblées. J'ai ensuite moi-même reçu, comme le Premier ministre en avait exprimé la volonté, un grand nombre de parlementaires. Tous ceux qui l'ont souhaité ont pu accéder aux locaux du ministère de l'intérieur pour y consulter les cartes et les chiffres du recensement.

Nos projets ont ensuite été soumis à la commission indépendante prévue par l'article 25 de la Constitution, composée pour moitié de magistrats nommés par les plus hautes juridictions de notre pays et pour moitié de personnalités nommées après avis des commissions des lois des deux assemblées, laquelle a consacré 23 séances, dans le délai de deux mois qui lui était imparti, pour donner son avis sur nos projets, avant de se réunir à nouveau pour statuer sur sept départements. Ces deux avis, remis au Premier ministre en juin dernier, ont été publiés au Journal officiel et le Gouvernement en a tenu compte dans de nombreux cas. Le projet d'ordonnance a alors été soumis, comme le prévoit la Constitution, au Conseil d'État, qui a procédé à son étude exhaustive, conduisant le Gouvernement à le modifier une nouvelle fois.

La refonte partielle de la carte des circonscriptions s'est donc effectuée dans la plus grande transparence.





L'ordonnance qui vous est soumise applique deux nouvelles dispositions issues de la révision constitutionnelle de l'an dernier, concernant la création de sièges de députés pour les Français de l'étranger et le nombre total de députés. La création de sièges de députés représentant nos compatriotes établis hors de France était déjà l'une des propositions du candidat François Mitterrand à la présidentielle de 1981 et figurait au programme des deux principaux candidats à celle de 2007. Le Président Sarkozy a respecté son engagement et ainsi permis la solution d'un problème débattu depuis bientôt trente ans. (M. Robert del Picchia approuve) Les futurs députés des Français de l'étranger seront, comme les autres, élus au scrutin majoritaire : il a donc fallu, exercice inédit et difficile, « découper le monde » pour délimiter leurs futures circonscriptions. Les règles de leur élection font l'objet d'adaptations : ainsi, les deux tours de scrutin seront espacés de quinze jours et non d'une semaine et il sera possible de voter par correspondance et par internet. II en sera débattu à l'occasion de la ratification de l'ordonnance du 29 juillet 2009 qui énonce ces règles et qui sera bientôt suivie d'un décret d'application.

Seconde innovation liée à la révision constitutionnelle, le plafonnement à 577 du nombre de sièges de l'Assemblée nationale, nombre résultant de la réforme de 1985. Il aurait certes été plus facile d'ajuster la carte électorale en augmentant le nombre de sièges ; et cela, d'autant plus que la création en 2007 de deux nouveaux sièges pour Saint-Barthélemy Saint-Martin et celle de sièges pour les Français de l'étranger, conduisait à réduire le nombre de députés représentant les départements.

Nous disposions du recensement général opéré pour la première fois en application de la loi « Démocratie de proximité » de février 2002 pour les départements, du dernier recensement publié pour les collectivités d'outre-mer et du nombre d'immatriculations dans les consulats pour les Français de l'étranger, ce nombre étant pris en compte au 1er janvier 2006, par analogie avec la date retenue pour la population des départements. Au vu de ces différents éléments démographiques, nous avons réparti les 577 sièges de députés au prorata de la population des départements, qui obtiennent 556 députés, soit quatorze de moins qu'en 1986, des collectivités d'outre-mer, qui seront représentées par dix députés, soit trois de plus qu'actuellement, et du nombre total -c'est le Conseil constitutionnel qui nous l'a imposé- des ressortissants immatriculés à l'étranger, qui seront représentés par onze députés. Conformément à la décision du Conseil constitutionnel du 8 janvier, qui ne permet d'attribuer un siège à une collectivité d'outre-mer de faible population que si elle est très éloignée de tout autre département ou collectivité, Saint-Pierre-et-Miquelon et Wallis-et-Futuna conservent le siège de député dont elles ont constamment bénéficié depuis1958 ; en revanche, les nouvelles collectivités de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin, trop proches pour avoir chacune leur propre député, seront représentées par un député commun.

La représentation de chacun des 100 départements a été fixée en fonction de leur population respective, selon la méthode traditionnelle dite « de la tranche », méthode, qui régit la répartition actuelle de vos sièges de sénateurs entre les départements. Elle limite les exceptions concernant les petits départements, à qui la décision du Conseil constitutionnel du 8 janvier interdit d'attribuer deux sièges de député si la méthode de calcul n'y conduit pas au vu de leur population : avec cette méthode, seules la Creuse et la Lozère se retrouvent au-dessous du seuil donnant droit à deux députés, contre quatorze départements avec la méthode de la répartition proportionnelle. Le nombre de sièges de député diminue dans 27 départements et augmente dans quinze autres ainsi qu'en Polynésie française et à Mayotte. Tous ces chiffres ont fait l'objet d'un avis favorable de la commission indépendante de contrôle du redécoupage électoral puis du Conseil d'État. En outre le montant de la tranche, porté de 108 000 à 125 000 habitants, serait supérieur si l'on prenait en compte de nouveaux éléments de recensement : personne ne devra donc s'étonner par exemple, au vu des chiffres de population qui sortiront d'ici la fin de l'année et qui seront réputés être ceux constatés au 1er janvier 2007, que certains départements franchissent le seuil leur redonnant apparemment droit à un député qu'ils ont perdu, parce que la tranche aura légèrement augmenté dans l'intervalle...

L'ordonnance parvient à un équilibre démographique des circonscriptions bien meilleur que la situation actuelle. Les écarts démographiques entre nos 577 circonscriptions législatives, délimitées en 1986 sur la base d'un recensement datant de 1982, sont considérables : sans évoquer le cas particulier des circonscriptions des collectivités d'outre-mer, la seconde circonscription de la Lozère compte 35 794 habitants alors que la sixième circonscription du Var en a 213 421 ; avec un rapport de représentativité allant ainsi de un à six, c'est le principe même de l'égalité du suffrage, énoncé à l'article 3 de notre Constitution, qui n'est plus respecté et le Conseil constitutionnel s'en était ému à plusieurs reprises depuis 1999. Les gouvernements qui se sont succédés depuis lors n'ayant pas remédié à ces écarts, le Conseil a demandé qu'un ajustement de la carte électorale soit entrepris « au lendemain des élections législatives de 2007 ». C'est dire l'urgence qu'il y a à terminer l'exercice extrêmement difficile, et politiquement délicat, que le Président de la République et le Gouvernement m'ont confié.

Nous avons ainsi effectué ce que j'appelle un « redécoupage » dans les 42 départements et les quatre collectivités d'outre-mer dont la population leur fait, soit perdre une, deux ou trois circonscriptions, soit en gagner une ou deux ; 25 autres départements de métropole et d'outre-mer, dont les inégalités de population apparues entre les circonscriptions doivent être réduites, ont fait pour leur part l'objet d'un simple « remodelage » ; ils n'étaient que douze initialement, le Gouvernement ayant choisi, conformément aux termes de la loi d'habilitation du 13 janvier et aux engagements pris devant le Parlement, de ne pas modifier dans douze de ces départements à nombre de sièges inchangé la carte des circonscriptions lorsque la population de celles-ci ne s'était pas écartée de plus ou moins 20 % par rapport à la population moyenne départementale, limite déjà retenue en 1986 ; mais la commission, suivie d'ailleurs par le Conseil d'État, a considéré qu'il fallait réduire, dans ces départements également, les inégalités les plus flagrantes, et le Gouvernement a suivi son avis pour treize autres départements. Au total, et afin de respecter au mieux la portée de l'habilitation et de ne pas élaborer une nouvelle carte électorale complète, le nombre de circonscriptions dont les limites sont inchangées a ainsi été ramené à 238 sur un total de 577. Les écarts démographiques entre les circonscriptions sont considérablement réduits, passant, si l'on exclut les petites collectivités d'outre-mer et les circonscriptions des Français de l'étranger, d'un rapport de un à six à un rapport de un à 2,4. A l'intérieur d'un même département, la marge d'écarts est le plus souvent limitée à plus ou moins 15 % par rapport à la moyenne et aucune circonscription ne s'en écarte de plus de 17,5 %, alors que sept circonscriptions étaient dans ce cas en 1986. La commission de contrôle et le Conseil d'État se sont prononcés en faveur d'écarts encore plus réduits, alors même que la loi d'habilitation du 13 janvier autorisait une marge allant jusqu'à 20 %. Le Gouvernement a suivi leurs avis, en totalité ou en partie, dans 23 départements ; il a estimé qu'il pouvait adopter une délimitation différente de celle que ces deux institutions ont préconisée pour 23 des circonscriptions « montrées du doigt », parce que trop ou insuffisamment peuplées, soit 4 % du total des circonscriptions. Les raisons détaillées pour lesquelles le Gouvernement n'a pas suivi leurs recommandations ont été publiées par le rapporteur du projet de loi de ratification devant l'Assemblée nationale et elles ont été fournies au président de votre commission des lois.

L'ordonnance respecte parfaitement les critères fixés par la loi d'habilitation et les principes énoncés par le Conseil constitutionnel. L'écart démographique maximal de 20 %, jamais atteint dans les départements, est dépassé pour trois des onze circonscriptions destinées à la représentation des Français de l'étranger, qui ont été délimitées après consultation des associations et des sénateurs qui les représentent et après celle du ministère des affaires étrangères : les deux circonscriptions du continent américain, parce que nous avons voulu respecter la frontière entre les États-Unis et le Mexique, et la circonscription d'Asie-Océanie, à laquelle nous avions déjà donné une étendue considérable pour des raisons démographiques. Ces écarts ont été autorisés par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 8 janvier dernier.

Les autres exigences de délimitation, reprises en général des critères utilisés en 1986, sont également satisfaites, qu'il s'agisse de la continuité des circonscriptions, de l'unité des communes ou de celle des cantons de moins de 40 000 habitants : 42 des cantons de plus de 40 000 habitants, soit moins d'un quart, ont été partagés, afin de réduire les écarts démographiques entre des circonscriptions voisines. Ce respect des limites cantonales, que le Gouvernement s'était imposé comme contrainte comme pour le découpage de 1986, nous a conduits logiquement à prévoir, dans le projet de loi relatif à l'élection des conseillers territoriaux dont vous discuterez dans quelques mois, que les futurs cantons devront être délimités à l'intérieur des nouvelles circonscriptions législatives.

Il n'a pas été possible en revanche de respecter systématiquement la carte de l'intercommunalité, ce qui n'était d'ailleurs pas prévu dans la loi d'habilitation : les limites des établissements publics de coopération intercommunale résultent de simples arrêtés préfectoraux, elles ont un caractère fluctuant et ne constituent pas des circonscriptions électorales. Ce n'est pas aux préfets de délimiter ces circonscriptions...

Le respect de ces exigences législatives et constitutionnelles a conduit le Conseil d'État à donner un avis favorable au présent projet de loi de ratification, qui a été adopté sans modification, après quatre séances de débats, par l'Assemblée nationale, particulièrement concernée par ces dispositions. Pour que cette ordonnance, qui prendra effet lors des prochaines législatives, aient force de loi, notre régime bicaméral exige sa ratification par le Sénat.





J'ai lu les conclusions de votre rapporteur, vous appelant à respecter votre traditionnelle réserve sur les textes qui concernent exclusivement les députés et à adopter le projet sans modification. Je vous invite à le suivre car il répond à la confiance que nous a témoignée le Parlement en nous confiant cette délicate mission.

Je voudrais enfin soumettre deux observations à votre réflexion. La méthode de recensement, d'abord, conduit à comptabiliser la population étrangère qui ne dispose pas du droit de vote. Il en résulte des différences selon la nature de la population. Cette anomalie nous conduit à attribuer un siège supplémentaire à Mayotte et demain sans doute un autre à la Guyane qui connaît une forte immigration. En janvier, le Conseil constitutionnel a censuré l'amendement proposé par M. Dosière et adopté à l'unanimité des députés, qui aurait permis de prendre en compte la situation particulière des territoires où la population étrangère est très forte. Sans condamner a priori la méthode, il a censuré une application non uniforme. Ne faudrait-il pas, comme on l'a fait sous les IIIe et IVe Républiques ne prendre en compte que la population française ? L'égalité du suffrage serait ainsi mieux respectée.

M. Christian Cointat.  - C'est ce qui se passe pour les Français de l'étranger !

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Seconde observation : il s'agit du douzième ajustement depuis l'instauration du scrutin uninominal majoritaire en 1815 ; 29 chambres sur 41ont été élues selon ce mode de scrutin auquel les Français sont très attachés. Le débat s'est cristallisé entre les partisans de l'équilibre démographique, quitte à susciter le soupçon et ceux des circonscriptions traditionnelles pour éviter les conflits mais au risque de déséquilibres comme en a connu la IIIe qui conserva 40 % des circonscriptions pendant soixante ans.

Nous ne pouvons échapper à une réflexion sur la meilleure façon de concilier équilibre démographique, entités géographiques, équité du scrutin et ajustements périodiques. Le recensement glissant pourrait en effet nous conduire à des ajustements permanents. Le président de la commission des lois de l'Assemblée nationale s'en est préoccupé. Il me semble, mais cela vous concerne aussi, que l'on pourrait confier à la commission indépendante de contrôle le soin de faire un rapport tous les dix ans signalant les écarts les plus importants. On pourrait envisager, comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne d'attribuer une compétence plus large à la commission mise en place par le Premier ministre en avril dernier. (Applaudissements à droite)

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur de la commission des lois.  - (Applaudissements à droite) Comme l'a dit le ministre, le Sénat est aujourd'hui appelé à se prononcer sur le projet de ratification de l'ordonnance du 29 juillet 2009 élaborée par le Gouvernement en application de l'article 2 du projet de loi d'habilitation du 13 janvier 2009 et adopté par l'Assemblée nationale le 20 octobre dernier. Cette modification de la carte législative répondait à l'impératif démocratique, que tous les électeurs disposent d'une représentation juste et équilibrée, et à une nécessité juridique résultant de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008.

La carte législative n'avait pas été modifiée depuis 1986. Cet intervalle, inédit sous la Ve République, constitue un record. Le découpage en vigueur était fondé sur le recensement de 1982, c'est-à-dire sur des données obsolètes comme l'ont montré les recensements de 1990 et 1999. Il ne permettait plus une égale représentation des citoyens : le ministre a cité l'exemple de la deuxième circonscription de la Lozère, six fois moins peuplée que la sixième du Var ! Cet écart très substantiel n'est plus acceptable en regard de l'article 3 de la Constitution qui dispose que le suffrage est toujours égal. Voici plus de dix ans que le Conseil constitutionnel incite de manière ferme et constante à revoir la carte législative. Le Sénat vient de le faire, motu proprio.

La refonte était inévitable du fait de la révision constitutionnelle puisqu'elle a prévu que les Français de l'étranger seraient représentés à l'Assemblée nationale mais que le nombre des députés resterait plafonné à 577 ; l'Assemblée tenait à cette initiative que l'on pouvait trouver intéressante mais dangereuse.

Toujours délicate et controversée, la refonte des circonscriptions constitue un exercice sous contrainte. La première tient aux termes de la loi d'habilitation, dont le non-respect serait censuré par le Conseil constitutionnel. Les critères qu'elle avait fixés reprennent largement ceux de 1986 : les circonscriptions doivent former un territoire continu, les villes de plus de 5 000 habitants et les cantons de plus de 40 000 habitants ne pouvant être divisés ; les écarts de population, qui ne sauraient être supérieurs à 20 % de la population départementale moyenne, sont motivés par l'intérêt général.

Le juge constitutionnel est garant de la transparence et de la sincérité de ces opérations. Dès 1986, il affirmé que l'Assemblée nationale devait être élue sur des bases démographiques mais il a durci sa jurisprudence par sa décision de janvier 2009. Il n'est plus possible d'attribuer deux députés à chaque département, comme nous l'avions encore fait pour les collectivités de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin.

La contrainte tient aussi à la procédure et au rôle de la commission prévue à l'article 25 de la Constitution. Pour que son indépendance soit totale, ses membres, dont le mandat n'est pas renouvelable, sont soumis à un régime d'incompatibilité ; elle jouit de l'autonomie financière ; notre commission s'est prononcée sur la désignation de son président et d'un de ses membres : des pare-feux ont été prévus pour qu'elle soit à l'abri de toute pression...

M. Pierre-Yves Collombat.  - La sérénité...

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Dans son premier avis, elle a validé l'utilisation de la méthode de tranches de 125 000 habitants. Si elle a approuvé la répartition des sièges prévue par le projet d'ordonnance, elle s'est montrée plus nuancée sur la délimitation des circonscriptions et a proposé des alternatives pour 53 départements, dont dix-sept suggestions ou préconisations secondaires, et 36 propositions valant recommandation. Le Gouvernement lui ayant soumis un second projet pour sept départements, elle a donné un accord partiel ou total sur quatre départements supplémentaires. Au terme de ce processus, la commission a été suivie pour 23 départements, et le Gouvernement s'est écarté de ses recommandations pour treize, en le justifiant auprès du rapporteur de l'Assemblée nationale par une argumentation très circonstanciée.

L'ordonnance modifie les contours de 399 circonscriptions. Le Gouvernement a-t-il respecté les critères posés par la loi d'habilitation et précisés par le Conseil constitutionnel ?





Aucune circonscription ne dépasse de plus de 20 % la moyenne départementale, l'écart maximum étant de 17,5 % ; et l'écart est supérieur à 15 % dans seize circonscriptions seulement, contre 109 aujourd'hui. Le principe de continuité territoriale est respecté, à l'exception des enclaves départementales. Enfin, la délimitation des circonscriptions respecte les bassins de vie et les réalités territoriales -pas nécessairement les intercommunalités, mais celles-ci ne sont pas figées. L'ordonnance permet de réunifier dix villes moyennes et seuls 42 cantons ont été fractionnés.

Estimant logique le recours à la procédure des ordonnances de l'article 38 et compte tenu de la réserve habituelle du Sénat sur les textes qui concernent exclusivement les députés, la commission des lois recommande d'adopter conforme le présent projet de loi.

J'étais député en 1986 ; l'argument selon lequel une majorité en sièges pourrait se dégager avec une minorité en voix ne tient pas. D'autant que les députés sont désormais élus dans la foulée de l'élection présidentielle...

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Merci Jospin !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - ...et que jusqu'à présent nos concitoyens ont toujours donné au Président de la République la majorité qu'il souhaitait.

La commission des lois vous propose d'adopter ce projet de loi sans modification. (Applaudissements à droite)

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - (Applaudissements à gauche) Nous sommes appelés à ratifier une ordonnance qui bouleverse la carte des circonscriptions législatives. Chacun connaît notre aversion pour cette procédure qui amoindrit les droits du Parlement. Pour nous, la réforme constitutionnelle de 2008 était un leurre : les faits nous donnent raison. Étrange conception de la démocratie que de demander au Parlement, transformé en simple chambre d'enregistrement, de ratifier les décisions gouvernementales sur un sujet aussi éminemment politique !

Nous ne contestons pas la nécessité d'un redécoupage des circonscriptions législatives ; le précédent datait de 1986 sur la base du recensement de 1982. Le principe d'égalité des citoyens devant le suffrage n'était plus respecté. Ce que nous contestons, c'est la méthode, et d'abord le fait que l'opération ait été confiée à l'expert électoral de l'UMP. Choix lourd de sens, qui conduit à s'interroger sur l'impartialité du projet. De même, siègent au sein de la commission qui devait garantir transparence et impartialité des personnalités qui ont eu dans le passé d'importantes fonctions politiques.

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Cela vaut mieux !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - Il n'est pas juste de dire que la nomination de M. Yves Guéna ou de M. Bernard Castagnède n'a pas suscité de critiques, et ne jette pas de doute sur la neutralité de la commission. Celle-ci, en acceptant plus de 90 % des décisions gouvernementales, a en réalité accompagné le Gouvernement et lui a permis, sous couvert de consultation, de procéder tranquillement à une véritable manipulation électorale.

M. Guy Fischer.  - C'est vrai !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - Il eût fallu que l'opération fût confiée à un organisme véritablement indépendant. Comme l'a justement noté notre collègue député M. François Asensi, « il est nécessaire de mettre en place une commission composée d'experts en démographie, sociologie, géographie et statistique (...) tout comme il me semble indispensable de graver dans la loi fondamentale l'obligation d'un redécoupage périodique afin d'éviter les effets d'aubaine pour les partis au pouvoir ».

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Pas nécessairement !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - Une commission qui, de surcroît, devrait avoir un pouvoir contraignant. Mais je conçois que cela vous dérange...

Vous avez en outre jugé les suggestions du Conseil d'État inopportunes, car perfectionnistes ; dès qu'il s'agit de démocratie, le perfectionnisme et la précision sont pourtant recommandés ! Le Conseil qui, selon vos déclarations, a rendu un avis favorable, voulait pourtant abaisser la marge d'écart à moins de 10 % ; mais cela vous aurait contraint à un redécoupage intégral des circonscriptions... Il est anormal d'entendre le maître d'oeuvre du projet dire qu'il ne cherche pas le meilleur système de répartition, un maître d'oeuvre qui s'est montré plutôt perfectionniste lorsqu'il s'est agi de favoriser sa famille politique...

La méthode de la tranche a été retenue, soit un député pour 125 000 habitants, méthode, dites-vous, qui touche le moins de départements ; c'est celle en tout cas qui sert le mieux vos intérêts politiques. Vous créez onze circonscriptions pour les députés représentant les Français de l'étranger et trois pour les collectivités d'outre-mer. Saint-Martin et Saint-Barthélemy, aujourd'hui rattachées à la Guadeloupe, auront ainsi un député chacune ; mais rien ne justifie ce choix, sauf le fait que leur population vous est favorable. La création d'une circonscription doit être justifiée par la démographie : il n'est pas obligatoire que toute collectivité dispose d'un député, comme l'a rappelé le Conseil Constitutionnel.

Le texte modifie le nombre de sièges dans 42 départements ; il s'agit bien d'une réforme profonde, bien plus politique que technique. D'autant que le nombre de sièges de députés reste à 577, ce qui fait peu de cas de l'augmentation de la population, plus de 7 millions, depuis 1986.

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Nous respectons la Constitution !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - Nous nous sommes opposés à la révision de 2008...

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Pour d'autres raisons, aussi !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - ...parce que nous souhaitions que le nombre de députés pût être modulé en fonction de l'accroissement de la population. Le comité Balladur était lui aussi opposé à l'inscription dans la Constitution d'un nombre fixe de députés.

Était-il opportun de créer des sièges de députés pour représenter les Français de l'étranger alors qu'ils le sont déjà au Sénat ? Nos compatriotes expatriés seront doublement représentés, voire surreprésentés. Seule la logique politique est ici à l'oeuvre, l'électorat expatrié étant acquis à la droite. De plus, le découpage de ces circonscriptions ne respecte pas les recommandations du Conseil constitutionnel, selon lequel la répartition doit se faire sur « des bases essentiellement démographiques » et en respectant « au mieux l'égalité devant le suffrage ». Là, les dérogations ont été la règle. Une de ces circonscriptions regroupe par exemple des pays aussi proches que l'Ukraine, l'Australie ou le Bangladesh, soit 51 millions de kilomètres carrés ! Votre découpage est-il vraiment construit pour faciliter le contact entre les députés et nos compatriotes expatriés ? J'ajoute que les Français l'étranger sont toujours attachés à une circonscription métropolitaine ; il leur suffirait de voter dans un consulat pour élire leur représentant. Je ne peux m'empêcher de mettre en parallèle votre empressement à créer des sièges de députés pour les expatriés et votre refus acharné d'accorder le droit de vote aux résidents étrangers...

Le redécoupage proposé remet en cause le principe constitutionnel de l'égalité des citoyens devant le suffrage. Un seul groupe politique en tire profit, celui qui est au pouvoir. Avec ce projet, et sur la base du dernier scrutin législatif, 23 des 33 circonscriptions qui disparaissent concernent la gauche et 24 des 33 circonscriptions qui sont créées seraient gagnées par la droite !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Vous oubliez les députés élus au premier tour !

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Les bons chiffres, ce sont dix-huit et quinze !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - Neuf des onze circonscriptions représentant les Français de l'étranger vous sont favorables !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - On verra !

M. Alain Gournac.  - Laissez les électeurs choisir !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Des surprises sont toujours possibles !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - C'est dire que le caractère politique du redécoupage est patent. Vous dites avoir respecté les recommandations du Conseil Constitutionnel. « La délimitation des circonscriptions ne doit procéder d'aucun arbitraire » ? « Toute dérogation doit s'appuyer sur des impératifs d'intérêt général » ?





Dans de nombreux cas, ces principes ont été transgressés afin de favoriser l'UMP. La refonte de la carte des circonscriptions contrevient au principe d'égalité des citoyens devant le suffrage en avantageant les campagnes au détriment des villes. Les bassins de vie ne sont pas pris en compte. Pour ce faire, il aurait fallu une réforme beaucoup plus audacieuse. Le mode de scrutin à la proportionnelle représenterait plus fidèlement nos concitoyens, écarterait le bipartisme, réduirait l'absentéisme et favoriserait la parité.

Sans grande surprise, nous voterons contre ce projet de loi dont l'unique ambition est de permettre à la majorité actuelle de se maintenir lors des prochaines élections. (Applaudissements à gauche et sur les bancs du RDSE)

M. Bernard Frimat.  - Dans son rapport, Jean-Jacques Hyest a évoqué une traditionnelle réserve du Sénat vis-à-vis des textes ayant exclusivement trait à l'Assemblée nationale. Certes, chaque assemblée est maîtresse de ses règles de fonctionnement. Le président de la commission des lois et moi-même pouvons en témoigner : à la différence de l'Assemblée nationale, le Sénat a manifesté, dans son règlement intérieur, son attachement au débat parlementaire et au droit d'amendements de chaque sénateur. Il est plus valorisant d'être reconnu aujourd'hui comme une chambre des débats plutôt que comme une chambre d'enregistrement. Or ce texte ne relève aucunement du domaine réservé à la seule Assemblée nationale car il prévoit les conditions d'expression du suffrage universel direct, donc de la démocratie. Il revient ainsi aux sénateurs de l'opposition de préciser, à l'attention du Conseil constitutionnel, en quoi cette ordonnance contrevient à l'égalité de suffrage.

Je remarquerai également que personne, dans les rangs de l'opposition, ne conteste la nécessité de réviser la carte électorale législative, obligation à laquelle le Gouvernement ne pouvait se soustraire. II était urgent de rendre sa légitimité à la représentation nationale afin que la règle constitutionnelle de l'égalité devant le suffrage soit respectée. Que la voix de chaque citoyen pèse le même poids dans la composition de l'Assemblée nationale, tel est l'idéal dont cette ordonnance est très éloignée. Elle relève avant tout d'une démarche partisane dont le but est inavoué car inavouable. Monsieur le ministre, le fait que vous ayez quitté, le temps de la confection de l'ordonnance, vos fonctions de secrétaire national de l'UMP chargé des élections n'est pas une garantie d'objectivité.

 

Je ne vous en fais pas grief car vous étiez en service commandé, avec pour consigne d'utiliser le découpage contre l'opposition mais aussi contre des députés UMP considérés comme hérétiques ou renégats.

M. Richard Yung.  - Des noms !

M. Bernard Frimat.  - Dans cet exercice, vous avez démontré votre virtuosité dans le maniement des ciseaux et de la simulation informatique. Qui oserait vous contester ce talent ? Il doit vous être bien cruel de ne pouvoir revendiquer publiquement la finesse du trait et la perfection de votre art... (Sourires)

Vous avez accompli votre tâche avec cordialité et une très grande disponibilité pour satisfaire, quand cela vous semblait possible, les députés en place, fussent-ils de gauche.

M. Jean-Pierre Bel.  - Bravo l'artiste !

M. Bernard Frimat.  - Le statu quo étant dans l'intérêt de la droite, avec 340 députés de droite et 230 de gauche, pourquoi refuser des petits plaisirs individuels qui servent avant tout les intérêts de l'UMP ?

La loi d'habilitation chargeait le Gouvernement de répartir les sièges et de délimiter les circonscriptions. Pour la première tâche, vous avez choisi la méthode Adams, dite « de la tranche commencée », marquant déjà ainsi votre affection pour la découpe... Cette méthode, utilisée uniquement en France, peut être pertinente quand la tranche correspond à une population peu nombreuse, mais pas lorsqu'il s'agit de 125 000 habitants. Elle génère de profondes inégalités entre les départements.

En se référant aux travaux effectués sous la direction de Jean-Claude Colliard, ancien membre du Conseil constitutionnel, Bruno Leroux a, à la tribune de l'Assemblée nationale, démontré les méfaits de cette méthode pour ce qui est de l'égalité démographique. Ce fut néanmoins votre choix.

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Elle a aussi été utilisée pour le Sénat.

M. Bernard Frimat.  - Connaissant leur nature serviable et leur sens de la solidarité, vous avez appelé les socialistes à votre secours : Pierre Joxe, pour la méthode de la tranche, Léon Blum et Etienne Weil-Raynald pour le conseiller territorial... Pour les futurs changements de mode de scrutin, sans doute avez-vous entrepris de lire Blanqui, Fourier, Proud'hon et les premiers socialistes, à la recherche de l'alibi intellectuel qui vous permettra de justifier votre décision ? (M. Jean-Pierre Bel applaudit) Il serait plus simple de reconnaître que vous avez retenu la méthode de répartition des sièges la plus favorable aux intérêts de votre camp.

Pour ce qui est de la délimitation des circonscriptions, je reconnais qu'une fois répartis les sièges à pourvoir dans chaque département, il est mathématiquement impossible d'assurer, au plan national, l'égalité démographique entre les circonscriptions. Il n'en reste pas moins que la population de chaque circonscription doit être la plus proche possible de la moyenne départementale. Dans sa décision du 8 janvier 2009, le Conseil Constitutionnel a reconnu la conformité à la Constitution des dispositions prévues pour le découpage : continuité territoriale, obligation d'inclure dans la même circonscription toute commune de moins de 5 000 habitants et tout canton de moins de 40 000 habitants, et limitation des écarts de population à 20 % de la moyenne départementale. Toutefois, le considérant 26 précise : « qu'elles pourraient, par leur cumul ou par les conditions de leur application, donner lieu à des délimitations arbitraires ou aboutir à créer des situations où le principe d'égalité serait méconnu ». Le non-respect de ces dispositions doit être réservé à des cas exceptionnels et dûment justifiés par des impératifs précis d'intérêt général.

Vous vous êtes souvent affranchi de la lettre et de l'esprit de ce considérant pour privilégier la manipulation électorale. Si vous aviez communiqué l'étude d'impact projetant les résultats des législatives de 2007 sur les nouvelles circonscriptions, que vous avez certainement réalisée, cela aurait-il fait apparaître de manière trop voyante le caractère partisan de ce découpage ?

Mme Nathalie Goulet.  - Que nenni !

M. Bernard Frimat.  - Quelques éléments chiffrés auraient pourtant suffi. Sur 33 circonscriptions supprimées, 23 sont de gauche ; sur 33 créées, neuf de gauche... In fine, un seul gagnant : I'UMP. Ainsi, vous tentez de bloquer le mécanisme de l'alternance démocratique.

Un découpage doit respecter l'égalité de suffrage, et la majorité des voix doit permettre d'obtenir la majorité des sièges. Tel ne sera pas le cas car la gauche, avec 50 % des voix, obtiendra 260 sièges et la droite 317. Pour avoir la majorité au Palais Bourbon, la gauche devra réunir 51,4 % des électeurs.





M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Vous avez dit la même chose en 1986.

M. Bernard Frimat.  - Pour obtenir ce résultat, vous utilisez la technique des réserves indiennes pour créer des circonscriptions très favorables à la gauche et obtenir un nombre accru de circonscriptions destinées à la droite, certes avec des marges moindres.

Ainsi, le territoire des 20e et 21e circonscriptions du Nord a subi un remodelage interne. Je vous donne acte du fait que le canton de Valenciennes-Nord ayant compté en 2006 moins de 40 000 habitants, il fallait le rattacher en totalité à la 21e circonscription et à Valenciennes. Pour compenser cette perte démographique, vous auriez pu intégrer la commune de Saint-Saulve à la 20e circonscription, comme toutes les autres communes du canton d'Anzin, mais vous avez préféré ajouter la commune de Vieux-Condé, dont le député-maire et conseiller général communiste a été élu au deuxième tour avec 67 % des suffrages exprimés. Vous pouvez ainsi consolider à droite la 21e circonscription grâce au réservoir des voix de Saint-Saulve. Le Conseil constitutionnel dira si scinder des cantons pour favoriser l'UMP satisfait un impératif précis d'intérêt général...

Au confinement des voix de gauche vous ajoutez un découpage favorable à l'UMP en jouant sur les écarts démographiques. Dans la présente législature, le Pas-de-Calais a élu douze députés de gauche et deux de droite. Le nouveau découpage lui fait perdre deux sièges. Pour conserver le député UMP...

M. Jean-Jacques Hyest, président de la commission des lois.  - Il faut qu'il y en ait un !

M. Bernard Frimat.  - ...vous avez réduit l'importance numérique de sa circonscription. L'opération était voyante au point que la commission de l'article 25, pourtant guère audacieuse, a formulé un avis défavorable pour déficit significatif de population.

Vous nous demandez de ratifier une ordonnance fondée sur l'esprit partisan et qui contourne les règles imposées par le Conseil constitutionnel. Nous n'acceptons pas ce découpage inacceptable !

Il vous reste à éviter la malédiction qui finit toujours par s'abattre sur ceux qui manipulent les modes de scrutin. Ce n'est qu'une question de temps ! (Applaudissements à gauche)

Mme Françoise Laborde.  - La démocratie parlementaire repose sur l'élection au suffrage universel des représentants de la Nation, car elle fonde la légitimité des lois. A ce titre, la délimitation des circonscriptions électorales participe à l'essence d'un État de droit.

La ratification de l'ordonnance du 29 juillet intervient au terme d'un processus trop long. En effet, les circonscriptions en vigueur remontent à la loi du 24 novembre 1986, adoptée lors de la première cohabitation après le bref intermède du scrutin proportionnel institué en 1985. Le découpage actuel repose donc sur le recensement de 1982, qui ne correspond pas à la réalité démographique d'aujourd'hui. Or, le Conseil constitutionnel estime que l'égalité du suffrage, institué par l'article 3 de la Constitution, exige des circonscriptions délimitées « sur des bases essentiellement démographiques ». Il faut donc prendre en compte non pas le nombre d'électeurs, mais la population de chaque circonscription. Ce n'est pas neutre dans un département jeune comme le mien, la Haute-Garonne.

Pour ne parler que de la métropole, le vote d'un électeur de la deuxième circonscription de la Lozère, habitée par 35 000 personnes, compte six fois plus que celui d'un électeur de la première circonscription du Val-d'Oise, où résident 188 000 habitants. Cette situation ubuesque impose un nouveau découpage, surtout après les recensements généraux de 1990 et 1999. Le Conseil constitutionnel avait solennellement attiré l'attention du Gouvernement sur ce point en 2005, puis lorsqu'il a examiné la création des collectivités de Saint-Barthélemy et Saint-Martin en 2007.

Même en écartant le « gerrymandering », ou charcutage électoral à l'américaine, il est difficile d'établir une délimitation absolument neutre et objective. On peut ainsi s'interroger sur l'emploi de la méthode par tranche -une spécificité française- et sur le choix d'une tranche de 125 000 habitants, alors que la dimension-type avoisine 113 000. Certes, les déséquilibres démographiques en métropole et la nécessité d'une représentation correcte de l'outre-mer empêchent de garantir une tranche optimale, mais la différence atteint 11 % !

Pourquoi avoir admis un écart de 20 % entre circonscriptions d'un même département, alors que le Conseil de l'Europe recommande un écart maximum de 10 % ? Pourquoi ne pas avoir saisi cette occasion pour établir une meilleure égalité du suffrage ? Le Conseil constitutionnel estime que l'écart de 20 % ne devrait être utilisé qu'en ultime recours, pour des raisons d'intérêt général spécialement circonstanciées.

Au demeurant, la révision constitutionnelle de 2008 a compliqué l'exercice en limitant à 577 le nombre maximum de députés. Je ne suis pas certaine que cette disposition soit utile...

M. Jean-Jacques Hyest, président de la commission.  - Moi non plus !

Mme Françoise Laborde.  - ...tout en comprenant que le constituant ait voulu empêcher l'inflation des élus. Ce plafond rend la tâche plus complexe et explique l'abandon de la vieille tradition républicaine accordant au moins deux sièges à tout département métropolitain.

Parallèlement, onze sièges de députés ont été créés pour représenter les Français de l'étranger, avec une répartition géographique surprenante.

Mme Nathalie Goulet.  - Très !

Mme Françoise Laborde.  - En effet, l'un d'eux sera élu par nos compatriotes résidant en Suisse et au Liechtenstein, tandis que la campagne d'un autre devra couvrir l'Asie et l'Océanie, soit 51 millions de kilomètres carrés !

Mme Nathalie Goulet.  - Eh oui !

Mme Françoise Laborde.  - Le découpage est saugrenu, mais pas innocent, vu la sociologie des expatriés.

Bien qu'il ait saisi la commission présidée par M. Guéna, le Gouvernement n'a pas suivi toutes ses recommandations, qui tendaient à renforcer l'égalité du suffrage, la continuité et la cohérence territoriales des circonscriptions. Le Gouvernement est passé outre les observations portant sur les Alpes-Maritimes, le Cher, la Loire, le Tarn, les Yvelines ou la cinquième circonscription des Français de l'étranger pour me limiter à ces exemples.

Délimiter les circonscriptions est une tâche complexe...

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - C'est vrai.

Mme Françoise Laborde.  - ...le faire avec impartialité est une gageure. Au demeurant, satisfaits et insatisfaits se trouvent dans les deux camps politiques. Après tout, bien qu'il ait été lui aussi très critiqué en ses temps et pour les mêmes raisons, le découpage actuel n'a pas empêché l'alternance, pour la plus grande vitalité de la démocratie.

Nos collègues députés se sont livrés à de savants calculs, à des projections électorales, des extrapolations ou des projections. On a ainsi pu entendre qu'il faudrait au bloc de gauche 51,4 % des suffrages exprimés pour obtenir la majorité à l'Assemblée nationale. Tout cela est brillamment étayé, mais néglige le fait que le vote des électeurs n'est pas figé. On ne peut enfermer l'arithmétique électorale dans des formules toutes faites reproductibles à l'infini, car l'opinion de nos compatriotes fluctue, ce qui rend les calculs politiciens d'aujourd'hui sans valeur pour demain.

Par nature, ce projet de loi concerne principalement l'Assemblée nationale. Pour cette raison, et par cohérence avec les députés radicaux de gauche, la grande majorité du RDSE ne prendra part à aucun vote.

M. Jean Louis Masson.  - Lors des débats sur la loi d'habilitation, le Gouvernement s'était engagé à produire une ordonnance honnête proposant un découpage fondé sur des critères objectifs. Il avait lourdement insisté sur les garanties supplémentaires apportées par rapport à la procédure appliquée en 1986, notamment grâce à l'intervention de la commission de contrôle du redécoupage électoral (CCRE) et du Conseil d'État, deux garde-fous censés garantir une totale transparence et exclure tout charcutage électoral.

Or, propos lénifiants et statistiques trompeuses n'arrivent pas à dissimuler d'importantes anomalies. Le Gouvernement a d'ailleurs indiqué à la presse qu'il avait méconnu 21 fois l'avis de la CCRE et celui du Conseil d'État. L'ordonnance viole donc délibérément l'esprit de la loi d'habilitation et les engagements du Gouvernement.

Il reste donc à espérer que le Conseil constitutionnel examinera le détail géographique du charcutage, ce qui devrait être facile puisque la CCRE et le Conseil d'État ont déjà mis en évidence les plus flagrantes anomalies.

L'ampleur du charcutage est sans précédent. Malgré tout ce qui avait été dit en 1986 contre le ministre de l'intérieur de l'époque, M. Pasqua, le découpage qu'il avait proposé respectait un certain équilibre. Ce n'est nullement le cas cette fois-ci.





Du point de vue de l'honnêteté, le découpage de 1986 et celui de 2009 sont le jour et la nuit ! En 1986, en Moselle, il n'y a pas eu de spoliation. Cette fois, vous faites coup double : vous liquidez les deux députées femmes, une socialiste, une UMP. Vous n'avez rien négligé contre Mme Filippetti, qui est pourtant une bonne députée et qui représente la jeune génération, bref une parlementaire pleine d'avenir. Quant à la députée UMP qui m'a remplacé à l'Assemblée nationale, vous avez, pour des raisons expliquées dans Le Monde et dans Le Canard enchaîné...

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Quelles références...

M. Jean Louis Masson.  - ...réalisé une opération de billard à deux bandes.

Ce découpage laissera de graves séquelles car lors de la réforme des collectivités locales, avec la création des conseillers territoriaux, il faudra découper de grands cantons, en respectant les limites des circonscriptions. Nous paierons deux fois, le premier charcutage sera suivi d'un autre ; et ceux qui ont déjà été massacrés électoralement seront encore vos victimes.

Le cas emblématique de Metz a été commenté dans Le Monde et dans Le Canard enchaîné, il a été signalé comme l'un des quatre ou cinq cas les plus flagrants. Thionville aussi a été victime des méthodes qui ont prévalu en Moselle : on a curieusement séparé une petite commune de 6 000 habitants, Terville, du reste de l'arrondissement. La députée UMP de Thionville n'en est nullement responsable : il s'agit d'un reliquat de vos premières tentatives de charcutage. Vous avez voulu redécouper l'ensemble Metz-Thionville au profit de votre ami M. Grosdidier. Pour l'aider, vous avez imaginé faire tourner les cinq circonscriptions du secteur Metz-Thionville pour les placer à cheval sur les limites d'arrondissement. Le tollé a été tel, parmi les députés de droite comme de gauche, que vous avez reculé... au profit d'un charcutage encore plus scandaleux au sein de la ville de Metz. L'idée bizarre de séparer Terville du reste de l'arrondissement a subsisté. Mais ce n'est pas une coïncidence : les arrière-pensées politiques sont évidentes, puisque le maire de cette commune s'était présenté contre le député UMP sortant aux dernières élections législatives et compte se présenter à nouveau aux prochaines élections. Toute cette affaire est affligeante. (Applaudissements sur de nombreux bancs socialistes ; Mme Françoise Laborde applaudit aussi)

Mme Catherine Troendle.  - (Applaudissements sur les bancs UMP) Le projet de ratification de l'ordonnance de juillet 2009 constitue l'aboutissement d'un travail rigoureux, courageux et équilibré, engagé il y a dix-huit mois. C'est grâce à l'action du Président de la République et de son Gouvernement que l'exercice difficile du redécoupage a été lancé. (M. Pierre-Yves Collombat applaudit à tout rompre ; Mme Nicole Borvo Cohen-Seat s'esclaffe) Je tiens à saluer l'équilibre, la sincérité et la rigueur du travail opéré par M. Marleix. (Applaudissements à droite ; on renchérit ironiquement à gauche) Il en résulte un redécoupage nécessaire et transparent, destiné à rendre notre démocratie plus représentative et plus efficace. (On se gausse sur les bancs socialistes et CRC-SPG)

M. Guy Fischer.  - La brosse à reluire !

Mme Catherine Troendle.  - Comme l'a souligné le Conseil constitutionnel dans ses observations des 15 mai 2003 et 7 juillet 2005, le redécoupage était devenu indispensable pour remédier aux écarts démographiques. Depuis 1986, malgré les recensements de 1990 et de 1999, il n'y a pas eu d'ajustement et les demandes du Conseil constitutionnel étaient de plus en plus pressantes. Par exemple, la deuxième circonscription de la Lozère compte six fois moins d'habitants que la sixième circonscription du Var. Il était donc grand temps de procéder à un ajustement de la carte des circonscriptions.

Cette réforme s'inscrit dans la logique de la révision constitutionnelle qui a plafonné l'effectif global des députés à 577 et qui a décidé que les Français établis hors de France seraient représentés à l'Assemblée nationale.

M. Christian Cointat.  - Très bien !

Mme Catherine Troendle.  - Le Gouvernement a fait preuve d'une grande transparence. L'objet même de la réforme et l'extraordinaire difficulté des questions justifiaient le recours à une ordonnance : nous sommes là dans la tradition de la Ve République, cette procédure ayant été employée en 1958 comme en 1986, même si l'ordonnance a alors été transformée au dernier moment en projet de loi.

La transparence est incontestable. L'ordonnance a fait l'objet d'un contrôle sans précédent : elle a été habilitée dans les conditions fixées à l'article 38 de la Constitution et elle est aujourd'hui soumise à notre ratification ; elle a fait l'objet d'un avis favorable de la commission de contrôle prévue par la révision constitutionnelle à l'article 25 de la Constitution. Cette commission a approuvé la méthode dite de la tranche et son avis public a été largement suivi par le Gouvernement. (M. Bernard Frimat le conteste) Elle était composée d'éminents juristes dont l'intégrité et la compétence ne sauraient être remises en cause et elle a été validée par les commissions des lois des deux assemblées. Ses avis ont été publiés au Journal officiel. Tous les partis ont été consultés.

Le redécoupage a donc été contrôlé (rires à gauche), public et équitable. Il respecte les exigences de la Constitution et de la jurisprudence du Conseil constitutionnel qui affirme que l'élection des députés doit se faire essentiellement sur des bases démographiques. La délimitation des circonscriptions doit respecter au mieux l'égalité devant le suffrage. A l'opposition qui crie à un texte de circonstance, je réponds que, loin d'avantager tel ou tel parti, ce redécoupage vise à renforcer la démocratie (protestations à gauche) en rétablissant l'égalité du vote. (M. Pierre-Yves Collombat applaudit ostensiblement)

L'Assemblée nationale n'a adopté aucun amendement sur ce projet de loi. Les députés ont estimé que l'ordonnance devait être ratifiée sans modification, dès lors que les critères posés par la loi d'habilitation et par la jurisprudence du Conseil constitutionnel étaient respectés. Le groupe UMP souscrit à la position de l'Assemblée nationale.

M. Guy Fischer.  - Je n'en reviens pas...

Mme Catherine Troendle.  - L'ordonnance n'apporte pas de modifications excessives mais donne aux voix de tous les citoyens un poids similaire. Eu égard à la traditionnelle réserve du Sénat sur les textes qui concernent exclusivement les députés, notre rapporteur nous propose d'adopter le présent projet sans modification. Le groupe UMP suivra cette position et votera ce projet de ratification afin de rendre notre démocratie plus représentative, plus transparente et plus efficace. (Applaudissements sur les bancs UMP)

M. Jean-Pierre Sueur.  - Un bon petit soldat.

M. Guy Fischer.  - En service commandé.

M. Richard Yung.  - Cette présentation lyrique...

Mme Nathalie Goulet.  - Idyllique !

M. Richard Yung.  - ...m'a laissé coi.

Mme Nathalie Goulet.  - Il y a de quoi ! (Rires)

M. Richard Yung.  - Les Français établis hors de France se félicitent de leur nouvelle représentation à l'Assemblée nationale, qui était une proposition de notre candidate à l'élection à la Présidence de la République mais aussi une proposition du candidat élu.

Nous n'apprécions pas en revanche le recours à l'ordonnance, qui empêche l'exercice du droit d'amendements et qui est réducteur du point de vue de la démocratie. J'espère qu'à l'avenir d'autres méthodes seront préférées.

Désormais, 2,5 millions de Français hors de France sont enfin représentés au Parlement. Nous avons suivi les exemp

les italien, portugais, roumain. Bientôt nous serons imités par la Croatie et par l'Espagne.

C'est qu'il y a environ un million de Français de l'étranger inscrits sur les listes électorales, l'équivalent du dix-huitième département français. Enfin l'égalité est réelle avec les Français de métropole. Enfin nous sommes des citoyens à part entière.

M. Robert del Picchia.  - Très bien !

M. Richard Yung.  - Du reste, les représentants élus hors de France représenteront la Nation tout entière comme ceux élus en métropole. Je verse cela au débat sur l'identité nationale : on peut appartenir à la Nation sans avoir les pieds sur le sol national. Je suis à l'étranger depuis 35 ans, je me suis toujours considéré comme un Français à part entière. Je suis certain que cette novation provoquera une hausse des inscriptions sur les listes électorales, comme ce fut le cas en 2008. Je suis triste cependant que nous n'ayons pas été entendus sur la question du mode de scrutin.





Alors qu'aucun principe constitutionnel n'interdit de combiner scrutin majoritaire et proportionnel, le ministre refuse que les députés des Français de l'étranger soient élus à la proportionnelle, ce qui aurait pourtant rendu la représentation plus juste et facilité l'organisation du scrutin.

Nous aurons l'occasion de débattre des modalités du vote lors de l'examen de la deuxième ordonnance. La commission électorale, en termes choisis, met en garde contre les difficultés prévisibles...

Après le recours devant le Conseil constitutionnel, le nombre de députés a été porté de sept à onze : c'est une juste représentation de notre poids réel. Mais comme par un réflexe populiste le nombre de députés a été fixé dans la Constitution à 577, il nous faut prendre ces onze députés sur les circonscriptions de métropole : résultat, nous sommes fort mal perçus !

M. Jean-Jacques Hyest, président de la commission.  - C'est sûr.

M. Christian Cointat.  - C'est pourtant l'Assemblée nationale qui l'a voulu !

M. Richard Yung.  - Elle aurait dû réfléchir à deux fois. Raison de plus, en tous cas, pour que le scrutin soit irréprochable...

Nos craintes concernant la délimitation des circonscriptions étaient justifiées : plusieurs circonscriptions ne respectent ni la règle de l'écart maximum de 20 % ni le principe de la continuité territoriale. Je regrette que l'Assemblée des Français de l'étranger n'ait pas été consultée sur le projet de découpage, d'autant que nous avions élaboré un projet qui répondait aux critiques.

Le découpage a manifestement été fait « à la carte ». Au deuxième tour de l'élection présidentielle, 52 % contre 48 % ; aujourd'hui, neuf élus pour la droite, deux pour l'opposition ! (M. Guy Fischer s'exclame) Quels critères ont présidé à la délimitation des circonscriptions des Amériques ? Le déséquilibre démographique entre Amérique du Nord et Amérique du Sud est flagrant. Que dire de la cinquième circonscription, qui rattache Monaco au monde espagnol et portugais ? (Exclamations à droite et au centre)

M. Christophe-André Frassa.  - La principauté a été occupée par l'Espagne jusqu'en 1641 ! (Sourires)

M. Richard Yung.  - Que je sache, cela fait un siècle qu'elle est rattachée à la France ; entre l'Espagne et Monaco, il y a la France ! L'objectif n'est que trop évident : équilibrer les voix de gauche de l'Italie... On notera enfin le rattachement étonnant d'Israël à l'Afrique de l'Est... (Mme Nathalie Goulet s'exclame)

Nous défendrons deux amendements visant à modifier ce découpage. Nous ne pourrons voter pour un projet aussi injuste. (Applaudissements sur les bancs socialistes ; M. Guy Fischer applaudit aussi)

M. Michel Magras.  - Je partage la déception de la population de Saint-Barthélemy. L'article LO 479 du code électoral adopté en 2007 prévoyait la création d'un siège de député, ce que le Conseil Constitutionnel avait admis sous réserve d'un redécoupage général. (M. le président de la commission le confirme) Si je comprends que l'Assemblée nationale ait voulu fixer un nombre définitif de députés, je ne peux admettre que le siège de Saint-Barthélemy ait été oublié, et que le nombre de députés n'ait pas été porté à 579 lors de la révision constitutionnelle.

« Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires ! » avait lancé le député Laignel. En l'occurrence, Saint-Barthélemy ne sera pas représentée à part entière à l'Assemblée nationale parce que sa population est minoritaire... Mais la citoyenneté n'est pas quantifiable ! Certes, la République est indivisible, et tout député représente les citoyens français vivant à Saint-Barthélemy. Constitutionnellement, je ne peux que m'incliner. Mais, connaissant la réalité de la pratique parlementaire, je maintiens qu'un procès en légitimité a été fait à Saint-Barthélemy.

M. Jean-Jacques Hyest, président de la commission.  - C'est vrai.

M. Michel Magras.  - En privant les citoyens de Saint-Barthélemy de la possibilité d'élire un député, on les prive du droit de faire entendre leurs préoccupations. Chaque député est certes le dépositaire de la voix de la Nation tout entière, mais aussi, voire surtout, le porte-parole de son territoire d'élection. Difficile pour chaque député de connaître les particularismes de chaque département, et a fortiori des territoires d'outre mer... La représentation nationale se prive également du droit à être informée de ce qu'il se passe dans chacun des territoires de la République !

En application de la décision du Conseil Constitutionnel du 8 janvier 2009, le Gouvernement a considéré la fusion des collectivités de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin en une seule circonscription comme un moindre mal. Ces deux collectivités sont pourtant fort différentes : une représentation commune imposera un exercice schizophrénique à leur député. Un exemple : Saint-Barthélemy demande le passage au statut de PTOM, tandis que Saint-Martin souhaite maintenir le statut de RUP. L'amalgame sera constant, alors que Saint-Barthélemy est une collectivité autonome ! Cette fusion se justifierait tout autant avec la Guadeloupe, pour des raisons de proximité géographique, qu'avec la Lozère, puisque la République est indivisible, ou, pourquoi pas, avec les Français établis hors de France ! Il n'est d'ailleurs pas certain que le Conseil Constitutionnel valide cette circonscription commune ; sa décision tendait davantage vers un maintien des deux collectivités dans la quatrième circonscription de la Guadeloupe.

La déception est d'autant plus grande que c'est la même majorité qui a entériné en 2007 la création d'un siège avant de se dédire en 2008. Je vous remercie, monsieur le ministre, de vous être personnellement impliqué pour une circonscription à Saint-Barthélemy. Je me trouve face à un dilemme. Juridiquement, je devrais ratifier cette ordonnance, mais politiquement, cela m'est impossible. Je ne prendrai donc pas part au vote.

M. Pierre-Yves Collombat.  - A mon tour de remercier le Président de la République qui me permet d'être parmi vous aujourd'hui...

Dans ce haut lieu du bicamérisme, entendre parler de « vote conforme » me surprend toujours. Notre chambre serait-elle inutile ? Le redécoupage des circonscriptions législatives influera sur le redécoupage des cantons -et cela ne nous concernerait pas ?





Étrange conception du bicamérisme et curieuse façon de représenter les collectivités territoriales de la République. En matière de charcuterie politique, ce que le Gouvernement veut, la majorité sénatoriale le veut aussi.

Mais abandonnons le terrain politicien pour entrer sur celui de la représentation équilibrée des réelles unités de vie des territoires, en particulier des intercommunalités à fiscalité propre auxquelles chacun accorde une telle importance que le Gouvernement lui-même, si je vous ai bien entendu, se propose d'en renforcer le rôle.

Le présent découpage, on nous l'a rappelé, a été soumis à l'avis de la commission indépendante prévue à l'article 25 de la Constitution. A l'occasion de son audition par la commission des lois du Sénat, j'ai demandé à son président, Yves Guéna, s'il s'attacherait à tenir compte des réalités politico-administratives qui structurent les territoires en particulier des bassins de vie et de l'émergence récente des intercommunalités. Sa réponse figure au bulletin des commissions : il ferait en sorte, dans la mesure du possible, que les circonscriptions soient en lien avec les territoires, notamment pour éviter de disséquer les intercommunalités lorsqu'elles ont une vie réelle et n'ont pas une dimension disproportionnée qui impliquerait de les découper pour respecter l'équilibre démographique, règle première s'imposant à la commission.

A en juger aux résultats, M. Guéna et la commission qu'il préside sont tellement indépendants qu'ils le sont même de ce qu'ils pensent...

L'exemple du Var, dont la croissance démographique entraînait la création d'une circonscription supplémentaire, en est l'illustration caricaturale. On a fabriqué, avec des bouts de territoire, une huitième circonscription résiduelle couvrant tout le nord du département, des Alpes-Maritimes aux Bouches-du-Rhône, soit de l'ordre de 40 % du territoire. Pour la traverser d'est en ouest, vous avez le choix entre descendre le Verdon en kayak ou faire deux heures à deux heures et demie de route. Un pur chef d'oeuvre de tératologie ou de « je m'en foutisme » administratif.

Car, en l'espèce il n'y avait aucun enjeu politicien. Même M. Marleix aurait beaucoup de mal à fabriquer, dans le Var, une circonscription naturellement favorable au PCF.

Un autre découpage respectueux du principe constitutionnel d'égalité du suffrage et représentatif des bassins de vie et des intercommunalités était possible. Pour l'avoir proposé au préfet, je puis vous dire, M. Marleix, que « ceux qui ne se sont pas déplacés » ont gagné du temps. (On s'amuse à gauche) Je m'en suis ouvert à votre cabinet et en ai fait l'objet, en désespoir de cause, d'un amendement. Il est plaisant de se voir objecter que les limites de ces intercommunalités sont variables alors que celles des cantons actuels, en principe immuables, seront toutes remodelées dans quelques mois. Il est plaisant d'entendre que tenir compte des intercommunalités serait confier le découpage électoral aux préfets...

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Cela appartient à la loi !

(à suivre)


Séance publique du 14 décembre 2009 (1)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259741.html

Séance publique du 14 décembre 2009 (2)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259926.html



 

 

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