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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 12:46

(dépêches)


Didier Migaud nommé premier Président de la Cour des Comptes


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SUR SEGUIN





http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20100223.OBS7735/le_socialiste_didier_migaud_nomme_a_la_tete_de_la_cour_.html
NOMINATIONS
Le socialiste Didier Migaud nommé à la tête de la Cour des Comptes
NOUVELOBS.COM | 23.02.2010 | 12:40
 28 réactions
Le socialiste, actuel président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, a été nommé en Conseil des ministres Premier président de la Cour des Comptes, en remplacement de Philippe Séguin, décédé en janvier.


Didier Migaud (Sipa)
Le socialiste Didier Migaud, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale a été nommé mardi 23 février en Conseil des ministres Premier président de la Cour des Comptes, en remplacement de Philippe Séguin, a annoncé la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
Premier membre du gouvernement interrogé par la presse à la sortie du conseil des ministres, Madame Lagarde a répondu "oui" à la question de savoir si Didier Migaud avait bien été nommé à la tête de la Cour des comptes par décret présidentiel.
Plusieurs de ses collègues ont ensuite confirmé.
Sa nomination a été rendue publique après l'examen par Conseil des ministres d'un décret en ce sens du président Nicolas Sarkozy.
Le nom de Didier Migaud était revenu en force lundi, plusieurs médias annonçant comme pratiquement acquise sa nomination. D'autant qu'il y a peu, le chef de l'Etat lui avait rendu un hommage public, le qualifiant même d'un "mon ami".
"C'est une reconnaissance de ses compétences", a déclaré Martin Hirsch, le Haut Commissaire à la Jeunesse, à propos du député socialiste de l'Isère, juriste de formation devenu spécialiste de la technique budgétaire.
"Qu'on (le) prenne pour piloter la Cour des comptes, alors même que c'est la Cour des comptes qui contrôle désormais cette maison, c'est-à-dire l'Elysée, je trouve que c'est drôlement bien", a ajouté Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes
Qui le remplacera ? "C'est aux socialistes de le décider", a répondu Pierre Lellouche, confirmant que la présidence de la commission des Finances de l'Assemblée nationale resterait entre les mains d'un député socialiste.

Déjà félicité
Le député PS Jack Lang avait félicité son homologue pour son "heureuse nomination" à la tête de la Cour des comptes avant même que celle-ci ne soit rendue publique, jugeant qu'elle devait être portée "au crédit du président" Nicolas Sarkozy.
"Je me réjouis de cette belle décision. C'est d'abord la reconnaissance par la République du vrai talent d'un authentique socialiste. C'est aussi un geste fort d'ouverture intellectuelle et politique qui, à ma connaissance, ne comporte, en ce domaine, aucun précédent", déclare l'ancien ministre de François Mitterrand dans un communiqué.
"Il est à porter au crédit du Président de la République. Cette heureuse nomination renforcera l'autorité morale de cette grande institution de la République", ajoute Jack Lang, fabiusien comme Dider Migaud.

La poursuite de l'ouverture
Depuis le décès de Philippe Séguin le 7 janvier, la question de sa succession n'avait cessé d'alimenter les rumeurs. Parmi les noms cités figuraient l'ancien ministre des Affaires européennes, puis du Budget, Alain Lamassoure, ou la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, qui s'est récemment dite "disponible" pour le poste.
Le choix de Didier Migaud entre dans la stratégie du président Nicolas Sarkozy de poursuivre l'ouverture à gauche. La semaine dernière, le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, avait d'ailleurs affirmé que l'ouverture se poursuivrait.
Il intervient en outre en pleine campagne pour les régionales des 14 et 21 mars pour lesquelles les sondages sont sombres pour la majorité présidentielle.
Orfèvre de la technique budgétaire, ce juriste de formation de 57 ans, respecté de tous, a montré qu'il pouvait travailler en bonne intelligence avec la droite.
"Père" de la Lolf (loi organique, nouvelle architecture des lois de finances) avec le sénateur UMP Alain Lambert, Didier Migaud rêvait de devenir ministre du Budget dans le gouvernement de Lionel Jospin (1997-2002). Finalement, il exercera sa passion budgétaire comme rapporteur général du budget.
Cette double expérience a été particulièrement utile à ce fabiusien, député de l'Isère, à la tête de la commission des Finances.

Le "poil à gratter"
Le nouveau premier président, magistrat inamovible, aura la lourde tâche de succéder au tonitruant Philippe Séguin, qui s'était efforcé depuis sa nomination à la tête de l'institution en 2004, de la dépoussiérer et de la rendre plus proche des préoccupations des Français.
Celui qui se voulait le "poil à gratter" de l'Etat ne s'est jamais privé de critiquer la gestion de ses amis au pouvoir, quitte à susciter la polémique.
Deux des principales promesses de campagne de Nicolas Sarkozy, la baisse de la TVA dans la restauration ou le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, ont ainsi essuyé publiquement ses piques après avoir été jugées trop coûteuses ou inefficaces par la Cour.

(Nouvelobs.com avec AFP)


http://info.france2.fr/france/didier-migaud-nomme-a-la-cour-des-comptes-61277537.html
Publié le 23/02/2010 | 12:31

Didier Migaud nommé à la Cour des Comptes
 Le socialiste Didier Migaud nommé à la tête de la Cour des Comptes

France 3 Le député PS Didier Migaud a été nommé Premier président de la Cour des Comptes mardi, en Conseil des ministres
Expert en finances et respecté tant à gauche qu'à droite, il succède à Philippe Séguin, décédé le 7 janvier dernier.

 

Juriste de formation, Didier Migaud est le "père" de la Lolf (loi organique, nouvelle architecture des lois de finances) avec le sénateur UMP Alain Lambert. Il a exercé sa passion budgétaire comme rapporteur général du budget.

 

Parmi les noms qui circulaient ces derniers temps, figuraient aussi l'ancien ministre des Affaires européennes puis du Budget, Alain Lamassoure, ou la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, qui se dit "disponible" pour le poste.

Mais lundi,le nom de Didier Migaud est revenu en force, plusieurs médias annonçant comme pratiquement acquise sa nomination. D'autant que récemment, le chef de l'Etat lui a rendu un hommage public, le qualifiant même d'un "mon ami". Une telle nomination, en pleine campagne régionale, marque la volonté du pouvoir de poursuivre l'ouverture.

Didier Migaud, un socialiste consensuel
Spécialiste des finances publiques, Didier Migaud, bientôt 58 ans, doit sa nomination à la tête de la Cour des comptes mardi à une expertise sans concession doublée d'un grand sens du consensus.
Réélu député socialiste de l'Isère sans discontinuer depuis 1988, ce proche de Laurent Fabius présidait depuis 2007 la commission des Finances de l'Assemblée nationale, un poste que Nicolas Sarkozy avait voulu attribuer à l'opposition.

Sa présidence consensuelle de la commission des Finances, louée par les ministres de l'Economie et du Budget, Christine Lagarde et Eric Woerth, ne l'a pas empêché de croiser le fer avec la majorité à son poste de secrétaire national du PS chargé des questions budgétaires. Il a présidé plusieurs missions d'information emblématiques du combat gauche-droite comme celles sur les niches fiscales ou la lutte contre les paradis fiscaux.

Marié à une enseignante, père de trois filles, Didier Migaud travaille actuellement, avec l'économiste et député du Rhône Pierre-Alain Muet, à la rédaction d'un ouvrage sur la refonte de la fiscalité.

Il avait fait part fin janvier de sa difficulté à comprendre la stratégie du gouvernement pour redresser les finances publiques et demandé que la maîtrise des dépenses se double d'un travail sur les recettes.
"Sur la capacité réelle de notre pays à respecter ses engagements d'un retour en dessous des 3% de déficit à l'horizon 2012 ou 2013, j'avoue ne pas avoir encore compris les scénarios", avait-il dit à Reuters, un message dans la ligne des alertes lancées régulièrement par Philippe Séguin.

Philippe Séguin, le "poil à gratter" de l'Etat
Après la mort de Philippe Séguin, c'est le doyen des présidents de chambre, Alain Pichon, 64 ans, qui assurait l'intérim. A la tête de l'institution depuis 2004, Philippe Séguin s'était efforcé de la dépoussiérer et de la rendre plus proche des préoccupations des Français. Il ne s'est jamais privé de critiquer la gestion de ses amis au pouvoir, quitte à susciter la polémique.

Deux des principales promesses de campagne de Nicolas Sarkozy, la baisse de la TVA dans la restauration ou le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, avaient été jugées publiquement trop coûteuses ou inefficaces par la Cour. Cela n'avait pas empêché d'obtenir du chef de l'Etat que la Cour contrôle la gestion de l'Elysée, une première dans son histoire, épinglant au passage le budget consacré aux sondages.

Le dernier rapport annuel, finalisé quelques semaines avant son décès, ne dérogeait pas à la règle, pointant une nouvelle série d'anomalies dans la gestion des deniers publics, et s'alarmant notamment de la dérive des déficits.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20100223.OBS7810/didier_migaud_une_figure_respectee_de_lassemblee.html
PORTRAIT
Didier Migaud, une figure respectée de l'Assemblée
NOUVELOBS.COM | 23.02.2010 | 12:40
Le socialiste Didier Migaud, nommé mardi 23 février Premier président de la Cour des comptes, est à la fois un proche de Laurent Fabius écouté de Martine Aubry et une figure respectée de l'Assemblée qui a présidé pendant près de trois ans la prestigieuse commission des Finances.
Elu à ce poste en juin 2007, en vertu d'une promesse de campagne de Nicolas Sarkozy, le député de l'Isère, 57 ans, spécialiste des arcanes budgétaires, n'a enregistré qu'un seul vrai clash avec la majorité, en avril 2008, sur la question de l'exonération des heures supplémentaires, l'un des volets du paquet fiscal qu'il critique avec constance.
Sur la base d'une étude de la commission, Didier Migaud avait conclu "que le nombre d'heures supplémentaires travaillées dans notre pays ne semble pas avoir augmenté".
"Les heures supplémentaires, un ça marche, et deux, c'est en augmentation", lui avait répondu la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, tandis que des députés UMP lui reprochaient d'avoir transmis à la presse le document.

"Il n'a jamais trahi ses idées et ses convictions"
A part cet accrochage public, l'homme, tout en mesure, a su tenir l'équilibre entre son rôle institutionnel et ses critiques constantes contre la politique économique de Nicolas Sarkozy. Son style austère, sérieux, teinté d'ironie n'est pas sans rappeler celui de Laurent Fabius, son mentor.
"Il a été un président de commission au sens anglais de chairman, capable de bien organiser les débats. Il n'a jamais trahi ses idées et ses convictions. Il a su concilier les deux", commente le rapporteur général du Budget Gilles Carrez (UMP), devenu son ami.
A l'occasion, Gilles Carrez et Didier Migaud ont même fait cause commune, par exemple contre l'évasion fiscale, ou pour suggérer des mesures au chef de l'Etat avant les sommets du G20 censés "moraliser" le capitalisme. Mais invariablement, lors des débats budgétaires, après l'exposé du gouvernement, Didier Migaud dénonce le coût du paquet fiscal ou, plus récemment, de tel cadeau fiscal qui a coûté 22 milliards à l'Etat sur trois ans selon lui. S'il le fait avec moins de virulence qu'Henri Emmanuelli ou Jérôme Cahuzac, les autres ténors PS de la commission des Finances, Didier Migaud est tout aussi tenace, bataillant de nouveau récemment avec Bercy contre cette niche (taxation à taux zéro des plus values).

Le père" de la Lolf
Pourtant récemment, lors des voeux aux parlementaires, Didier Migaud a été l'un des rares élus salués publiquement par Nicolas Sarkozy.
Cet homme affable et souriant avait déjà fait la preuve de sa capacité à travailler avec la droite. En 1997, faute de devenir ministre du Budget de Lionel Jospin, Didier Migaud sera rapporteur général du Budget et "père" de la Lolf (loi organique, nouvelle architecture des lois de finances) avec le sénateur UMP Alain Lambert.
Elu pour la première fois en 1988, le député de l'Isère, maire de Seyssins près de Grenoble, a constamment été réélu, même lors de la déroute électorale de la gauche en 1993.
Juriste de formation, il a travaillé en duo pendant des années avec un autre socialiste, Augustin Bonrepaux, ancien président de la commission des finances.
Il est également président de la communauté d'agglomération de Grenoble.

(Nouvelobs.com avec AFP)


http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20100222.OBS7687/cour_des_comptes_conseil_constitutionnel__les_pronostic.html
NOMINATIONS
Cour des comptes, Conseil constitutionnel : les pronostics
NOUVELOBS.COM | 23.02.2010 | 12:40
 13 réactions
Nicolas Sarkozy, Gérard Larcher et Bernard Accoyer procèdent à quatre nominations sensibles. Le point sur les pronostics.


Trois nouveaux "Sages" vont bientôt siéger au Conseil constitutionnel (Reuters) (c) Reuters
C'est cette semaine que la majorité procèdera à quatre nominations sensibles : on saura alors qui prend la présidence de la Cour des comptes et qui sont les trois nouveaux "Sages" siégeant au Conseil constitutionnel. La presse du lundi 21 février y va de son petit jeu des pronostics.
Pour succéder à Philippe Séguin, le président de la République envisage plusieurs possibilités:
- Anne-Marie Idrac (Nouveau centre), actuelle secrétaire d'Etat au Commerce extérieur
- Didier Migaud (PS), président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale
- Alain Lamassoure, ancien ministre des Affaires européennes et du Budget, actuel député européen UMP
- Claire Bazy-Malaurie, rapporteur général de la Cour des Comptes.
Nicolas Sarkozy tranchera par un décret en Conseil des ministres, mardi 23 février.

Charasse en outsider
En revanche, du côté du côté du Conseil constitutionnel, on ignore si la liste des lauréats sera communiquée dès mardi. Un temps pressenti pour rejoindre le Conseil constitutionnel, le sénateur Michel Charasse (ex-PS) ne tient plus la corde. "Si les choses doivent se terminer comme ça, j’aurais préféré qu’on me le dise plus tôt !", se plaint l'intéressé dans les colonnes du Parisien. Avec le départ de Pierre Joxe, le Conseil constitutionnel ne comptera plus aucune personnalité de gauche. Les observateurs estiment qu'une nomination de Michel Charasse constituerait un geste d'"ouverture". Le sénateur avait déjà soutenu Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2007.

Trois personnalités de droite ?
Le journal Le Monde croit savoir que les jeux sont quasiment faits. Ce serait finalement trois personnalités de droite qui rejoindraient la rue de Montpensier. Jacques Barrot, Marie-Laure Denis et Hubert Haenel. Le quotidien s'appuie sur des sources concordantes, et cite Jacques Barrot, qui ne dément pas mais prévient que "les jeux ne sont pas faits". Profession Politique évoque le même tiercé.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, voudrait nommer Hubert Haenel, 67 ans, sénateur du Haut-Rhin. Cela "libérerait de nombreux postes au Palais du Luxembourg", estime Le Monde. Et donc favoriser la réélection de Gérard Larcher à la tête de la Chambre haute.
Mais Hubert Haenel reste prudent. Interrogé par Les Dernières nouvelles d'Alsace, il confirme seulement faire partie des "prétendants".
Du côté de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer choisirait l'ancien commissaire européen Jacques Barrot. Ce centriste aurait pour volonté "d'insuffler une dimension européenne au sein du conseil".
Pour sa part, Nicolas Sarkozy aurait l'intention de nommer la conseillère d'Etat Marie-Laure Denis, 42 ans, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel. A moins que Marie-Laure Denis ne soit nommée par Bernard Accoyer, comme le pense Le Parisien ? Une femme, en tout cas, dans un Conseil constitutionnel qui n'en compte actuellement que deux - et en perdra une avec le renouvellement.
Reste que le scénario peut encore changer. D'ailleurs, Gérard Larcher et Bernard Accoyer "ont rendez-vous lundi à l’Elysée", affirme Le Parisien.

Baptiste Legrand - Nouvelobs.com




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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 03:39

(dépêches)


Qui seront nommés au Conseil Constitutionnel ?


http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1308994,0.html
Et les nominés sont...
LE MONDE | 20.02.10 | 14h18  •  Mis à jour le 20.02.10 | 14h19


icolas Sarkozy voulait des nominations transparentes et irréprochables. Il espérait réitérer les "coups" politiques du début du quinquennat, lorsqu'il avait nommé, ouverture à gauche oblige, Dominique Strauss-Kahn au FMI, Jean-Luc Hees à Radio France ou Guillaume Pepy à la SNCF. A mi-mandat, tout se complique. La nomination du successeur de Philippe Séguin à la tête de la Cour des comptes et le remplacement de trois membres du Conseil constitutionnel, qui sera annoncé mardi 23 février, tourne à l'exercice d'équilibrisme byzantin. L'affaire traîne en longueur, faute de solution jugée satisfaisante.


 
Pour le Conseil constitutionnel, M. Sarkozy compte se caler lundi 22 avec le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, et avec celui du Sénat, Gérard Larcher. Le président voulait nommer l'ancien ministre du budget de François Mitterrand, Michel Charasse, 69 ans, sénateur du Puy-de-Dôme, avec lequel il entretient d'excellentes relations. Il devrait y renoncer, se heurtant à M. Larcher. Le président du Sénat veut choisir Hubert Haenel, 67 ans, sénateur du Haut-Rhin, ce qui libérerait de nombreux postes au Palais du Luxembourg. Comme il n'est pas possible de nommer deux sénateurs, M. Sarkozy devrait désigner une femme, la conseillère d'Etat Marie-Laure Denis, 42 ans, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel, tandis que M. Accoyer nommerait l'ancien commissaire européen Jacques Barrot.

A 73 ans, ce centriste a fait acte de candidature en décembre 2009 auprès de M. Sarkozy, en lui expliquant qu'il fallait insuffler une vision européenne au sein du Conseil . M. Barrot a mis en avant la censure de la taxe carbone, fondée sur une analyse contestée de la réglementation européenne. Vendredi soir, sa candidature tenait la corde. "Mais c'est comme la formation des gouvernements. Tant que tout n'est pas fait, rien n'est fait", prévient M. Barrot.

Le casting, fait de compromis, ne satisfait pas l'entourage du président. "Le résultat est assez minable", déplore un proche. Avec le départ de Pierre Joxe, le Conseil ne comptera plus aucun socialiste. "C'est problématique ", confie le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, partisan de M. Charasse.

Pour corriger ce déséquilibre, l'Elysée envisage de nommer à la Cour des comptes le député socialiste Didier Migaud, 57 ans, actuel président de la commission des finances de l'Assemblée nationale. Sinon, l'Elysée se rabattra sur une femme, avec la promotion interne de Claire Bazy-Malaurie. A 60 ans, elle est présidente de chambre à la cour.

On est loin des aspirations initiales de M. Sarkozy, qui avait trouvé ingénieux de proposer la succession de M. Séguin à Alain Juppé. Un homme aux compétences irréprochables se serait trouvé éloigné de la scène politique. Le maire de Bordeaux a refusé net et l'a fait savoir. Le chef de l'Etat, qui s'est vanté en décembre 2009 devant des militants UMP d'être le "directeur des ressources humaines" du PS, a aussi malicieusement laissé filtrer le nom de François Hollande. Le candidat déclaré à la primaire socialiste pour la présidentielle a décliné.

Lors de son élection en 2007, Nicolas Sarkozy aspirait à débaucher des talents à gauche, à incarner la rupture et à se démarquer de ses prédécesseurs. L'exercice se révèle complexe "Nicolas Sarkozy ne s'est pas donné les moyens de ses ambitions", accuse un proche, qui déplore que le chef de l'Etat n'ait pas injecté du sang neuf dans l'administration, comme il en avait rêvé au début en chargeant un cabinet de chasseur de têtes de recruter à Bercy.

Qu'il s'agisse des préfets, des ambassadeurs ou des directeurs d'administration centrale, l'appareil d'Etat est sous la férule non pas du président, mais du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, et du conseiller diplomatique, Jean-David Levitte. Souvent, le chef de l'Etat grommelle. Comme ce jour où M. Levitte lui proposa un candidat pour une grande ambassade européenne. "Vous n'avez pas trouvé plus c... ?" demanda M. Sarkozy... qui laissa passer la nomination. Parfois, il place un pion en un lieu stratégique, comme son ex-conseiller Boris Boillon, nommé ambassadeur en Irak à 39 ans, au grand dam des caciques du quai d'Orsay, mais il ne peut tout diriger. "Il faut faire la distinction entre le tout-venant et les postes qui lui paraissent extrêmement importants", explique un autre conseiller du président.

Les médias tiennent une place à part, chez un homme qui veut tout contrôler - il a fait changer la loi pour nommer les présidents de l'audiovisuel public - mais mise sur l'ouverture pour faire passer la pilule. Là, il agit seul, sans ses ministres. Et il sait tenir un secret, comme en témoigne la nomination à la tête de Radio France de Jean-Luc Hees, qui a fait équipe avec l'ancien patron de Charlie Hebdo, Philippe Val. Mais les personnalités choisies se trouvent gênées par leur encombrant parrain. Les rédactions se crispent, craignant déceler partout la main de l'Elysée.

Le renouvellement de la direction de France Télévisions, cet été, pourrait se transformer en piège pour l'Elysée, alors que son président, Patrick de Carolis, met habilement en avant son bilan. "Carolis ne sait pas à quelle sauce il va être mangé. C'est bizarre, alors que Sarkozy prétendait gérer la France et ses entreprises dans la durée", accuse un proche de M. Sarkozy. "Il n'y a pas un droit automatique à un deuxième mandat", rétorque l'Elysée.

Pour les entreprises, M. Sarkozy exige de connaître les personnes nommées et accrédite l'idée d'une pénurie de talents, au risque de faire tourner la France en vase clos. Henri Proglio a été choisi à la tête d'EDF, car il était, dixit l'Elysée, le seul candidat. "Dans un pays de 64 millions d'habitants, on n'a pas énormément de candidats sur les postes à très haute responsabilité", assure Franck Louvrier, conseiller en communication de l'Elysée. Ainsi, M. Sarkozy n'a pas perçu le problème posé par la double casquette de M. Proglio resté président non exécutif de Veolia. "Je ne comprends pas que Sarkozy ait laissé passer une telle nomination après l'affaire de son fils Jean à la Défense", s'afflige un conseiller. "J'ai fait le choix du meilleur pour la meilleure des entreprises", a tranché M. Sarkozy sur TF1 en janvier. Le "meilleur" était aussi au Fouquet's, le soir de l'élection de M. Sarkozy.

S'il n'est pas nécessaire d'être intime pour être choisi, il faut avoir côtoyé le président. "Il a dit de moi : "Je le connais"", confirme l'ancien ministre d'ouverture Jean-Pierre Jouyet, nommé ensuite à la tête de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Quand il prépare une nomination, M. Sarkozy teste les noms des candidats auprès de ses interlocuteurs, alimentant ainsi les rumeurs dans Paris. Les plus proches décrochent naturellement des postes stratégiques, à l'instar de Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, devenu président de France Télécom. Les autres militent auprès des ministres et des "visiteurs du soir", Alain Minc, Henri de Castries (Axa) ou Nicolas Bazire (LVMH).

Mais rien ne vaut un fait d'arme avec M. Sarkozy. Guillaume Pepy l'a emporté contre Anne-Marie Idrac, présidente sortante de la SNCF, en raison de son projet mais aussi de son soutien lors de la réforme des retraites des cheminots en 2007. Mme Idrac avait peu de chance, dans un système où les sortants ne sont jamais reconduits. A l'exception de Pierre Mongin, président de la RATP : à l'été 2009, il fallait se montrer grand seigneur avec l'ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin.



Arnaud Leparmentier
Article paru dans l'édition du 21.02.10





http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20100222.OBS7687/cour_des_comptes_conseil_constitutionnel__les_pronostic.html
NOMINATIONS
Cour des comptes, Conseil constitutionnel : les pronostics
NOUVELOBS.COM | 23.02.2010 | 12:40
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Nicolas Sarkozy, Gérard Larcher et Bernard Accoyer procèdent à quatre nominations sensibles. Le point sur les pronostics.


Trois nouveaux "Sages" vont bientôt siéger au Conseil constitutionnel (Reuters) (c) Reuters
C'est cette semaine que la majorité procèdera à quatre nominations sensibles : on saura alors qui prend la présidence de la Cour des comptes et qui sont les trois nouveaux "Sages" siégeant au Conseil constitutionnel. La presse du lundi 21 février y va de son petit jeu des pronostics.
Pour succéder à Philippe Séguin, le président de la République envisage plusieurs possibilités:
- Anne-Marie Idrac (Nouveau centre), actuelle secrétaire d'Etat au Commerce extérieur
- Didier Migaud (PS), président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale
- Alain Lamassoure, ancien ministre des Affaires européennes et du Budget, actuel député européen UMP
- Claire Bazy-Malaurie, rapporteur général de la Cour des Comptes.
Nicolas Sarkozy tranchera par un décret en Conseil des ministres, mardi 23 février.

Charasse en outsider
En revanche, du côté du côté du Conseil constitutionnel, on ignore si la liste des lauréats sera communiquée dès mardi. Un temps pressenti pour rejoindre le Conseil constitutionnel, le sénateur Michel Charasse (ex-PS) ne tient plus la corde. "Si les choses doivent se terminer comme ça, j’aurais préféré qu’on me le dise plus tôt !", se plaint l'intéressé dans les colonnes du Parisien. Avec le départ de Pierre Joxe, le Conseil constitutionnel ne comptera plus aucune personnalité de gauche. Les observateurs estiment qu'une nomination de Michel Charasse constituerait un geste d'"ouverture". Le sénateur avait déjà soutenu Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2007.

Trois personnalités de droite ?
Le journal Le Monde croit savoir que les jeux sont quasiment faits. Ce serait finalement trois personnalités de droite qui rejoindraient la rue de Montpensier. Jacques Barrot, Marie-Laure Denis et Hubert Haenel. Le quotidien s'appuie sur des sources concordantes, et cite Jacques Barrot, qui ne dément pas mais prévient que "les jeux ne sont pas faits". Profession Politique évoque le même tiercé.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, voudrait nommer Hubert Haenel, 67 ans, sénateur du Haut-Rhin. Cela "libérerait de nombreux postes au Palais du Luxembourg", estime Le Monde. Et donc favoriser la réélection de Gérard Larcher à la tête de la Chambre haute.
Mais Hubert Haenel reste prudent. Interrogé par Les Dernières nouvelles d'Alsace, il confirme seulement faire partie des "prétendants".
Du côté de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer choisirait l'ancien commissaire européen Jacques Barrot. Ce centriste aurait pour volonté "d'insuffler une dimension européenne au sein du conseil".
Pour sa part, Nicolas Sarkozy aurait l'intention de nommer la conseillère d'Etat Marie-Laure Denis, 42 ans, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel. A moins que Marie-Laure Denis ne soit nommée par Bernard Accoyer, comme le pense Le Parisien ? Une femme, en tout cas, dans un Conseil constitutionnel qui n'en compte actuellement que deux - et en perdra une avec le renouvellement.
Reste que le scénario peut encore changer. D'ailleurs, Gérard Larcher et Bernard Accoyer "ont rendez-vous lundi à l’Elysée", affirme Le Parisien.

Baptiste Legrand - Nouvelobs.com





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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 17:31

(dépêche)


Selon "Challenges", Didier Migaud (PS) remplacerait Philippe Séguin à la tête de la Cour des Comptes


LIRE AUSSI
SUR SEGUIN



http://www.challenges.fr/actualites/politique_economique/20100222.CHA1592/didier_migaud_devrait_remplacer_philippe_seguin.html
22.02.2010 | 17:27 exclusif
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Didier Migaud devrait remplacer Philippe Séguin
S'il accepte cette nomination à la tête de la Cour des comptes, il devrait être remplacé comme président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale par le député PS Jérôme Cahuzac.
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(c) Sipa Didier Migaud L'ELYSEE met ce soir la dernière main à la nomination du successeur de Philippe Séguin, qui sera désigné demain 23 février en Conseil des ministres.

Selon toute vraisemblance c'est Didier Migaud, député socialiste de l'Isère et président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale qui deviendra premier président de la Cour des comptes.

S'il accepte cette nomination, il devrait être remplacé à la tête de la commission des Finances par le député socialiste du Lot-et-Garonne Jérôme Cahuzac.

 

par la rédaction de Challenges, lundi 22 février 2010.







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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 13:52

(dépêche)


La centriste Anne-Marie Idrac pourrait être nommée à la tête de la Cour des comptes


http://www.journaldunet.com/economie/actualite/depeche/afp/24/680750/anne-marie_idrac_pressentie_a_la_tete_de_la_cour_des_comptes_selon_latribunefr.shtml?utm_source=benchmail&utm_medium=ML353&utm_campaign=E10164626

Anne-Marie Idrac pressentie à la tête de la Cour des Comptes, selon latribune.fr Suivante
 
 
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La secrétaire d'Etat française au Commerce extérieur Anne-Marie Idrac, le 16 octobre 2009 à Deauville. (Photo Mychèle Daniau/AFP/Archives)
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Lundi 08 février 2010, 21h14
La secrétaire d'Etat française au Commerce extérieur Anne-Marie Idrac pourrait être nommée première présidente de la Cour des Comptes, en remplacement de Philippe Séguin décédé le 7 janvier dernier, écrit latribune.fr lundi.

"Selon nos informations, et conformément aux voeux de l'Elysée, ce serait Anne-Marie Idrac, l'actuelle Secrétaire d'Etat chargée du Commerce extérieur à Bercy qui serait nommée au poste de Première présidente de la Cour des Comptes", écrit le site internet du quotidien économique.

Jointe par téléphone à Kinshasa (République démocratique du Congo) où elle est en déplacement, Mme Idrac a déclaré: "no comment".

"Je fais le job pour lequel je suis au gouvernement", a-t-elle affirmé à l'AFP.

Egalement interrogés par l'AFP, l'Elysée, le ministère de l'Economie et la Cour des Comptes n'ont fait aucun commentaire. "C'est un des noms qui circulent", a cependant indiqué une source proche du dossier.

Le successeur de Philippe Séguin, qui exerçait cette fonction depuis juillet 2004, doit être nommé par le président de la République, Nicolas Sarkozy, en décret pris en conseil des ministres.

Parmi les noms ayant circulé dans la presse pour succéder à M. Séguin, figurent Claire Bazy-Malaurie, rapporteur général de la Cour, ou le député socialiste Didier Migaud, président de la Commission des Finances de l'Assemblée.

Alain Juppé et François Hollande, dont les noms étaient également cités, ont tous deux déclaré ne pas être intéressés.

C'est actuellement le doyen des présidents de chambre de la Cour des comptes, Alain Pichon, 64 ans, qui assure l'intérim.
 


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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 11:33

(dépêche)


Vous avez le droit de filmer une séance de conseil municipal




http://mobile.agoravox.fr/actualites/medias/article/blogs-et-politique-peut-on-filmer-69355
jeudi 4 février - par JENB PRODUCTIONS
Blogs et Politique : Peut-on filmer un Conseil Municipal ?
La problématique des blogueurs au Conseil Municipal

Voilà un problème que notre association JENB Productions avait rencontré lors du dernier Conseil Municipal présidé par Nicole Rivoire, alors Maire (MoDem) de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), en février 2008. Après quelques instants de flottement dans l’entourage du Maire (il semblerait que c’était la première fois qu’elle était confrontée à cette situation), l’incident s’était terminé favorablement pour nous.

Dans un récent article, notre collègue posteur François Duarté, du blog 93sang30, évoque les conditions, semble-t-il drastiques, qui lui ont été imposées lors de la dernière séance. Ainsi, d’après l’auteur « (...) il vient aussi, tout juste, d’être décidé d’un tout petit périmètre, lors des séances du conseil municipal, pour les caméras : un petit espace en triangle au fond de la salle, dans lequel je devais me placer ! (...) »

Il convient donc peut-être de rappeler quelques règles de droit applicables lors d’une séance du Conseil Municipal.



 Image d’illustration. Conseil Municipal à Noisy-le-Sec Octobre 2009
 © Archives JENB Productions

Dispositions générales

Hormis les cas aussi rares que particuliers des séances tenues à huit-clos [1] auxquelles le public n’est pas autorisé à assister, le cadre législatif général d’une séance du Conseil Municipal est la publicité des débats [2].

Ainsi, la convocation et l’ordre du jour doivent être affichés en Mairie (voire sur des panneaux annexes d’affichages municipaux dans les quartiers) pour inviter le public à assister aux débats.

D’usage, la séance se déroule en mairie. Elle peut être délocalisée en un autre lieu de la commune, comme ce fût le cas à Noisy-le-Sec le 14 janvier dernier, mais le lieu de la séance ne doit pas contrevenir « au principe de neutralité, qu’il offre les conditions d’accessibilité et de sécurité nécessaires et qu’il permet d’assurer la publicité des séances » [3]. Il doit répondre aux critères habituels de sécurité appliqués aux lieux recevant du public, critères variables selon la capacité de la salle.

En conséquence, toute personne peut assister à une séance du Conseil Municipal.

Police de l’Assemblée

C’est sans doute cette notion qui pose le plus de problème dans son interprétation. En effet, C’est le Maire, et lui seul, qui détient les pouvoirs de Police de l’Assemblée : « Le maire a seul la police de l’assemblée. Il peut faire expulser de l’auditoire ou arrêter tout individu qui trouble l’ordre. En cas de crime ou de délit, il en dresse un procès-verbal et le procureur de la République en est immédiatement saisi. » [4] .

Mais où se situe la notion de "trouble" pour une bonne sérénité des débats ?

D’une façon générale, le public n’est pas autorisé à s’exprimer. Il n’est pas autorisé non plus à manifester son approbation ou sa désapprobation lors des débats. Le public doit donc respecter cette règle de base, applicable à tous, dès lors que la séance est déclarée ouverte.

Cas particuliers des blogueurs

Les blogueurs citoyens qui assistent à une séance du Conseil municipal le font généralement dans le but de diffuser ensuite sur leur blog tout ou partie des débats. Progrès technologiques obligent, de plus en plus d’entre eux procèdent à un enregistrement de la séance, audio ou vidéo, ainsi que des photographies.

En l’espèce, l’affaire Ferdinand Bernhard, est assez éloquente [5]. Cet élu UDF en 2005 avait vu l’une de ses décisions (faire une demande écrite 72h à l’avance pour filmer un conseil municipal) annulée par le Tribunal administratif. malgré tout, au début de la séance suivante, l’édile avait déclaré : « (...) Je précise donc que je considère que le fait de filmer est de nature à troubler les débats, je demande donc aux personnes qui sont en train de filmer d’arrêter de filmer. Premier avertissement. Les personnes continuant de filmer, je fais donc réquisition à monsieur le commissaire de police pour faire arrêter les films, (...) » Il y a là un abus de pouvoir caractérisé parfaitement attaquable en justice.





D’ailleurs, un jugement du tribunal administratif de Nice en date du 5 mai 2008 est précis : « l’enregistrement audiovisuel ne peut pas être soumis à un régime d’autorisation préalable. »

Mais c’est sans doute l’intervention d’une Députée qui expose clairement la problématique.

Suite à une question posée en mai 2005 par la députée UMP Mme Zimmermann [6], le Ministre de l’Intérieur est catégorique : « En vertu des pouvoirs de police de l’assemblée qu’il tient des dispositions de l’article L. 2121-16 du code général des collectivités territoriales, il appartient au maire de prendre les mesures propres à assurer le déroulement normal des séances du conseil municipal. Le principe de publicité des séances posé par l’article L. 2121-18 du même code, qui a conduit le législateur à prévoir la retransmission des séances par les moyens de communication audiovisuelle, fonde le droit des conseillers municipaux comme des membres de l’assistance à enregistrer les débats. Ce droit reconnu par la jurisprudence administrative a conduit les juges à considérer comme illégale l’interdiction par le maire de procéder à un tel enregistrement dès lors que les modalités de l’enregistrement ne sont pas de nature à troubler le bon ordre des travaux de l’assemblée communale (CAA de Bordeaux, 24 juin 2003 n° 99BX01857 ; CE, 2 octobre 1992, commune de Donneville ; CE, 25 juillet 1980, M. Sandre). »

Une position ministérielle confirmée au Sénat en décembre 2008 lors d’une réponse à une question du Sénateur Jean-Louis Masson (NI) [7] .

En l’espèce, la position ministérielle, confortée par la jurisprudence, autorise tout citoyen à filmer une séance du Conseil Municipal.

Dans quelles conditions filmer

Sauf si le Maire l’autorise à se placer en un endroit plus propice à une captation de qualité, ce qui est généralement accordé si la demande est formulée poliment, le blogueur devra donc se positionner dans l’espace réservé au public, sans gêner ce dernier. Le fond de salle semble le plus adapté. Les zooms actuels permettant malgré tout des plans rapprochés. Autre avantage, le public est ainsi filmé de dos, ce qui évite tout problème de droit à l’image. La torche (ou minette) est à bannir, d’autant que l’éloignement la rendra inefficace.

Pour les photographies, le flash est fortement déconseillé.


 Image d’illustration. Conseil Municipal à Noisy-le-Sec Octobre 2009
 © Archives JENB Productions

Droit à l’image

La législation est très claire en ce domaine : « Toute personne, quelle que soit sa notoriété, dispose d’un droit exclusif sur son image (brute ou faisant partie d’un montage photographique) et l’utilisation de celle-ci. Elle peut s’opposer à une diffusion sans son autorisation et éventuellement aller en justice » [8]. Concrètement, lors d’un Conseil municipal, on ne peut filmer ou photographier sans son autorisation, une personne isolée dans le public. En vidéo, vous pouvez enregistrer l’accord de la personne en début de captation. De même, le seul fait pour une personne de répondre à une interview vidéo vaut accord tacite. En photographie, en revanche, vous n’avez d’autre choix que de faire signer une autorisation écrite pré-remplie.

Toutefois, un conseil municipal étant par définition une manifestation publique dans un lieu public, des plans larges (plans masse) du public sont autorisées.

Concernant les élus : « Les personnages publics ou célèbres peuvent ainsi voir leur image utilisée à des fins d’actualité ou de travail historique, dans l’exercice de leur activité professionnelle et dans le respect de la dignité humaine » [8]

La loi autorise donc les élus à être filmés lors de manifestations publiques lorsqu’ils interviennent dans le cadre de leur fonction élective. Ce qui est le cas du Conseil Municipal, mais aussi de toute autre manifestation : prise de parole lors d’un évènement sportif, culturel ou associatif, par exemples.

Retranscription des débats sur son blog

Tout citoyen peut demander copie du compte-rendu des séances [9] pour les publier sous sa responsabilité.

Il apparait donc très difficile de faire un résumé vidéo d’un Conseil municipal qui a duré plusieurs heures. Il faudra immanquablement faire des coupes dans les rushs au risque de dénaturer les débats et d’apporter au lecteur une information tronquée involontairement ou manipulée volontairement. L’intérêt de la vidéo peut donc, à mon sens, se concevoir uniquement sur un sujet particulier porté par le Conseil.

Pour retranscrire une séance complète, il y a plus intérêt à la traiter sous une forme analytique écrite en citant des passages des intervenants préalablement enregistrés sur un dictaphone numérique.

Si vous avez des informations jurisprudencielles plus récentes ou un témoignage particulier sur cette thématique, n’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires.

Pour conclure cet article et en revenir à notre collègue blogueur, il y a lieu de considérer en l’espèce que l’attitude des élus à son égard est totalement conforme à la loi.

Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret
© 03 février 2010 - JENB PRODUCTIONS

Vous avez une information, une correction, un témoignage ou un document sur ce sujet ? Vous avez repéré une erreur ? Ecrivez à jenbproductions@dbmail.com  avec votre correction et en indiquant l’url du post.

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Sources et références :

[1] CarrefourLocal.sénat.fr
[2] Article L2121-18 du Code des Ciollectivités territoriales
[3] Article L2121-7 du Code des Collectivités territoriales.
[4] Article L2121-16 du Code des Collectivités Territoriales
[5] Article de Olivier Vermert sur Cuverville.org
[6] Question N° 64615 - Députée Mme Zimmermann (UMP) au Ministre de l’Intérieur
[7] Question n° 05849 du Sénateur Masson du 16.10.2008
[8] Site du gouvernement
[9] Article L2121-26 du Code des Collectivités territorales

 


3 Messages de forum
4 février 16:33, par piercol
Bonjour,
 
Étonnante coïncidence : je sors à l’instant d’un réunion du conseil municipal, à Brie-sous-Matha, petite commune de Charente-Maritime, où j’ai été élu conseiller en 2008 (seul, contre la liste du maire).
 
Dès le début de la réunion de ce jour (4 février), le Maire a essayé de m’expulser pour motif de "trouble à l’ordre public" parce que j’avais posé sur la table mon baladeur mp3 à 30€, avec lequel j’enregistre habituellement les séances du conseil. Comme j’ai refusé de m’exécuter, il a fait appel aux gendarmes qui sont venus m’interpeller dans la salle du conseil. Après m’avoir posé deux ou trois questions, comme ils n’avaient pas grand chose à se mettre sous la dent, ils m’ont laissé reprendre ma place en séance. Le Maire, faute d’obtenir satisfaction, a levé alors la séance. Je suis tout de même convoqué à la gendarmerie pour rédaction d’un procès-verbal.
 
Ce n’est pas la première fois que le maire de ma commune essaye de jouer les "gros bras" à ce sujet, en invoquant la notion de trouble à l’ordre public. Habitué à produire des compte-rendus de réunion que de nombreux conseillers considèrent comme des outrages à la vérité, le maire supporte de plus en plus mal de constater que les enregistrements des séances du conseil peuvent être écoutés sur mon blog.
 
Cette opération anti-langue-de-bois a évidemment des conséquences catastrophiques sur son image. D’où son passage à la phase "gros bras".
 
Je sais que je ne suis pas le seul à mettre en ligne des enregistrements audio ou vidéo de conseil municipal. D’autres ont subi les mêmes pressions. Nous essayons de nous entr’aider grâce à des réseaux sociaux. Je vais leur faire connaître votre article, qui apporte des exemples et des bases réglementaires et jurisprudentielles intéressantes.
 
L’accès au public de ce type d’enregistrement est un élément de la vie démocratique. Il permet l’expression d’un contre-pouvoir face à l’omnipotence que s’arrogent volontiers certains maire. Probablement ceux qui redoutent que leurs administrés découvrent que leurs propos ou écrits ne sont pas parole d’évangile.
 
L’évocation du "trouble à l’ordre public" constitué par la présence d’un appareil enregistreur est manifestement d’un abus de pouvoir, mais résister à un maire qui en abuse n’est pas, je peux le certifier, une partie de plaisir...



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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 23:12

(dépêches)


Le difficile renouvellement du Conseil Constitutionnel de février 2010



http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/02/02/les-candidatures-affluent-au-senat-et-a-l-assemblee_1300062_823448.html#ens_id=1290687
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1300062,0.html
Les candidatures affluent au Sénat et à l'Assemblée
LE MONDE | 02.02.10 | 14h33


'un, Bernard Accoyer, a reçu pas moins de quinze candidatures. L'autre, Gérard Larcher, a enregistré une douzaine de demandes. A l'Elysée, on observe le silence le plus total. Une chose est sûre : un siège au Conseil consitutionnel, assuré pour neuf ans, attire toujours autant de prétendants. Prestige de la fonction !

 
D'ordinaire, les nominations étaient effectuées dans la plus grande discrétion, selon le "bon plaisir" du président de la République et des présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, chargés chacun de proposer un nom à l'occasion de chaque renouvellement par tiers. Leurs candidats devront désormais passer un "oral de contrôle" devant les commissions des lois des deux assemblées. Un exercice nouveau, non seulement pour les prétendants, mais aussi pour leurs parrains. Objectif : éviter toute contestation, tout en introduisant de précieux alliés dans la place...

Chacun de son côté, M. Larcher et M. Accoyer ont commencé à recevoir les postulants qui avaient fait acte de candidature. Certains prétendants, pour être sûrs de trouver une oreille attentive, n'ont pas hésité à faire acte de candidature en trois exemplaires. Cela n'a pas plu. Les indélicats ont peu de chances d'être retenus.

D'autres, au contraire, ont jugé "humiliant", compte tenu de leur rang ou de leurs fonctions antérieures, de devoir paraître solliciter un poste dont ils estiment avoir toutes les qualités requises pour qu'il leur échoie. Si l'ancien premier ministre Edouard Balladur, qui se défend d'être candidat à quoi que ce soit, venait à être nommé, cela ne pourrait être qu'à la demande du chef de l'Etat.

Le président de la République, pour sa part, pousse avec insistance, auprès de M. Larcher, la candidature du sénateur Michel Charasse. L'ancien ministre mitterrandiste pourrait être promu pour éviter le reproche d'un Conseil constitutionnel tout à droite alors que son dernier membre venu de la gauche, Pierre Joxe, s'apprête à le quitter. Même si l'intéressé a été, depuis 2008, exclu du PS. Déjà, lors de la campagne présidentielle de 2007, le maire de Puy-Guillaume (Puy-de-Dôme) n'avait pas caché sa préférence pour Nicolas Sarkozy à la candidate de son parti, Ségolène Royal. Il pourrait en être payé de retour.

Devant la presse parlementaire, le président du Sénat disait récemment vouloir "garder (sa) totale liberté". Il précisait cependant tenir à ce qu'il y ait quelqu'un issu du Sénat au Conseil constitutionnel, aujourd'hui présidé par Jean-Louis Debré, ancien président de l'Assemblée nationale, et dans lequel figure un ancien secrétaire général du Palais-Bourbon, Jean-Louis Pezant. "Je veux et je vais nommer un sénateur", ajoutait M. Larcher. Mais M. Charasse n'est pas forcément son favori.

Une autre donnée entre en ligne de compte : avec Dominique Schnapper, c'est en effet un des deux seules femmes du Conseil qui s'en va. M. Accoyer cherche à promouvoir une candidature féminine.



Patrick Roger
Article paru dans l'édition du 03.02.10



http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/02/02/la-nomination-sous-haute-surveillance-de-trois-sages_1300061_823448.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1300061,0.html
La nomination sous haute surveillance de trois "sages"
LE MONDE | 02.02.10 | 14h33  •  Mis à jour le 03.02.10 | 18h39


ls sont onze autour de la grande table de verre poli – acquise récemment – qui accueille les délibérations du Conseil constitutionnel. En bout de table, à la droite et à la gauche de son président, Jean-Louis Debré, nommé en février 2007 par Jacques Chirac, prennent place, respectivement, Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac. Les deux anciens présidents de la République en sont membres de droit. Puis, de part et d'autre, les huit autres membres, nommés chacun pour neuf ans, selon l'ordre protocolaire de préséance.

 
Trois d'entre eux, dont le mandat arrive à échéance, vont être remplacés au mois de mars : Olivier Dutheillet de Lamothe, nommé par Jacques Chirac en 2001, Dominique Schnapper, choisie par l'ancien président du Sénat Christian Poncelet, et Pierre Joxe, nommé par l'ancien président de l'Assemblée nationale Raymond Forni. Trois postes à pourvoir et, comme d'habitude, de nombreux prétendants. Ils devront, cette fois, en passer par une procédure de nomination qui, pour être inédite, n'est pas exempte d'enjeux politiques.

Depuis que le Conseil constitutionnel, le 29 décembre 2009, a censuré le dispositif de taxe carbone intégré dans le projet de loi de finances pour 2010, Nicolas Sarkozy ne décolère pas contre cette haute juridiction indépendante présidée par un de ses "meilleurs ennemis". Le président de la République avait déjà très mal pris la décision des "sages", en juin 2009, obligeant le gouvernement à revoir sa copie sur la Haute Autorité (Hadopi) destinée à lutter contre le piratage sur Internet.

Quels que soient ses griefs, le chef de l'Etat ne peut donner prise au soupçon d'une "reprise en main" partisane de la haute juridiction. Quand certains, à l'Elysée, susurraient que rien, dans les textes, ne précise que le mandat du président du Conseil constitutionnel court sur neuf ans, que ce vide juridique pourrait être exploité pour nommer un nouveau président, cette idée a été "catégoriquement" écartée.

M. Sarkozy, comme Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat, mettent le plus grand soin à rendre "irréprochables" ces nominations qui doivent intervenir avant la fin du mois, tout en essayant de satisfaire aux exigences d'équilibre politique, juridique et de parité. Ils se sont déjà vus une première fois pour dresser "un état des lieux". Une nouvelle rencontre est prévue la semaine prochaine, afin de "caler" le nom des trois candidats qui seront proposés, mi-février, et qui, une fois nommés, seront auditionnés par les commissions des lois de chaque assemblée, selon la procédure prévue à l'article 13 de la Constitution.

Et c'est là que survient la difficulté. Car cet article 13, modifié en juillet 2008, lors de la révision constitutionnelle, appelle un projet de loi organique qui n'est pas encore adopté. Celui-ci arrive tout juste en deuxième lecture à l'Assemblée nationale mardi 2 février. Il établit la liste des postes et fonctions pour lesquels la nomination doit désormais recevoir l'avis des commissions permanentes concernées des deux assemblées.

Il précise en outre les conditions dans lesquelles ces commissions se prononcent, la Constitution révisée ayant prévu qu'elles peuvent opposer un "droit de veto" à la majorité des trois cinquièmes des votes exprimés.

Or, subsiste un désaccord entre les deux chambres sur les votes pris en considération. L'Assemblée nationale, contrairement au Sénat, refuse de donner la possibilité aux membres de la commission concernée d'accorder une délégation de vote en cas d'absence.

Le désaccord n'est pas anodin. D'un commun accord, MM. Sarkozy, Larcher et Accoyer ont en effet décidé d'anticiper la mise en application de la révision constitutionnelle pour les nominations au Conseil constitutionnel. Cependant, l'adoption définitive de la loi organique mettant en œuvre l'article 13 reste suspendue à la résorption de cette question du droit de vote. Or, prévient M. Accoyer, "il est hors de question que je lâche là-dessus".

Si le différend persiste, la loi organique ne pourra pas être promulguée avant les nominations. D'où un risque juridique qui s'ajoute au risque plus classique de polémique politique. On comprend dès lors la prudence avec laquelle le président de la République, le président de l'Assemblée nationale et celui du Sénat abordent l'échéance.



Patrick Roger

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Associer le Parlement aux nominations du président

Le projet de loi organique relatif à l'article 13 de la Constitution doit permettre, conformément à la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, d'associer le Parlement aux nominations effectuées par le président de la République. Il établit une liste des emplois ou fonctions concernés (quarante et un au départ dans le projet du gouvernement, portés à cinquante-deux à l'issue des travaux dans les deux chambres) et institue les commissions permanentes compétentes pour chacune des nominations. Le chef de l'Etat ne peut pas procéder à une nomination lorsque l'addition des votes négatifs dans les commissions compétentes des deux assemblées représente au moins trois cinquièmes des votes exprimés. Le désaccord entre les deux chambres porte sur la prise en compte des votes par délégation.




Article paru dans l'édition du 03.02.10


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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 23:00

(dépêches)


Pierre Joxe se lâche sur le fonctionnement du Conseil Constitutionnel



http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/02/03/pierre-joxe-raconte-ses-desaccords-avec-les-membres-du-conseil-constitutionnel_1300695_823448.html#ens_id=1290687&xtor=AL-32280151
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1300695,0.html
Pierre Joxe raconte ses désaccords avec les membres du Conseil constitutionnel
LEMONDE.FR | 03.02.10 | 18h51  •  Mis à jour le 03.02.10 | 19h08


lors que trois "sages" s'apprêtent à quitter l'aile Montpensier, laissant autant de postes à pourvoir, l'un d'eux, Pierre Joxe est sorti de son silence. C'est une première : le juge constitutionnel socialiste, dont le mandat s'achève le 12 mars, n'a pas attendu les prochaines nominations pour contester publiquement le mode de fonctionnement du Conseil constitutionnel.
 
Dans une interview accordée au Nouvel Observateur, à paraître demain dans son intégralité, le socialiste, qui défend son droit à la "différence", avoue même avoir pensé plusieurs fois à quitter le Conseil : "En 2004, j’ai failli démissionner tant la décision [du Conseil] sur la garde à vue des mineurs me semblait choquante sur le plan juridique. En 2006, un membre du Conseil, Valéry Giscard d’Estaing, a publié une belle 'opinion différente' dans le Journal du dimanche : un article qui, à sa façon, exprimait ma pensée. Le CPE [le contrat première embauche, mis en place en 2006] a été abrogé. Pourquoi donc insister ? En 2009, j’ai développé devant le Conseil constitutionnel une 'opinion différente'. J’estimais qu’en acceptant que le président de France Télévisions soit désigné par le chef de l’Etat, le Conseil entérinait une régression du droit et opérait surtout un revirement complet de sa jurisprudence."

"PLUS AUCUN CONSEILLER NOMMÉ PAR LA GAUCHE"

Dans un livre à paraître en février, Cas de conscience, Pierre Joxe développe trois divergences d'opinion majeures, exposées aux membres du Conseil constitutionnel. "J’aurais pu prendre d’autres exemples et je n’exclus d’ailleurs pas de le faire à l’avenir", ajoute cet ancien proche de François Mitterrand. "On m'a écouté poliment, mais quand j'ai demandé que mon opinion soit publiée, on ne m'a pas suivi", déplore-t-il en préconisant la publication des "opinions différentes" des juges constitutionnels. Cela ne violerait en rien, selon lui, le serment de secret des délibérations que prêtent les entrants au Palais Royal.

Soulignant qu'avec la fin de son mandat de neuf ans "il n'y aura plus aucun conseiller nommé par la gauche", et que "cela pose évidemment problème", il affirme que le Conseil "n'est pas une juridiction. C'est une instance politique, mise en place par la Constitution de 1958 et qui a progressivement élargi son champ de compétence". Nicolas Sarkozy, Bernard Accoyer et Gérard Larcher, tous venus de l'UMP, procéderont aux nominations, une situation que regrette M. Joxe : "En Allemagne, les membres de la Cour constitutionnelle sont nommés dans des conditions telles que le pluralisme politique y est toujours respecté".

MM. Sarkozy, Accoyer et Larcher ont déjà commencé à dresser un "état des lieux" des différents candidats à la succession des trois "sages", et se sont fixé rendez-vous la semaine prochaine, première étape d'une procédure de nomination qui s'annonce complexe.

Pour en savoir plus :

– Lire l'article du Monde "La nomination sous haute surveillance des "sages"".

– Les règles de fonctionnement de renouvellement du Conseil constitutionnel.



Célia Héron

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20100203.OBS5740/pierre_joxe_sort_de_son_silence.html
CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Pierre Joxe sort de son silence
NOUVELOBS.COM | 03.02.2010 | 15:18
 33 réactions
Pour la première fois, un membre en exercice du Conseil constitutionnel conteste publiquement son mode de fonctionnement. Il dit comment il a failli démissionner. Et plaide pour le droit à la différence. Extrait d'une interview à lire dès demain dans Le Nouvel Observateur.
Pourquoi sortir de votre silence maintenant?

Pierre Joxe. Depuis des années, j’ai dit à mes collègues qu’un jour ou l’autre, je le ferai. Dans mon livre*, j’évoque trois cas où mon opinion, fort "différente", fondée en droit, était que la censure de la loi qui nous était soumise s’imposait. La première, dite "Perben 2", date de 2004 et concernait la garde à vue des enfants. La seconde date de 2006 et instaurait le Contrat de première embauche (CPE). La dernière n’est vieille que d’un an et concernait les modalités de nomination des présidents des sociétés de l’audiovisuel public. J’aurais pu prendre d’autres exemples et je n’exclue d’ailleurs pas de le faire à l’avenir.

Cela n’explique toujours pas pourquoi vous vous exprimez maintenant alors qu’à chaud, vous vous êtes tu !

- En 2004, j’ai failli démissionner du Conseil tant sa décision sur la garde à vue des mineurs me semblait choquante sur le plan juridique. En 2006, un membre du Conseil, Valery Giscard d’Estaing, a publié une belle "opinion différente" dans le JDD : un article qui, à sa façon, exprimait ma pensée. Le CPE a été abrogé. Pourquoi donc insister ? En 2009, j’ai développé devant le Conseil constitutionnel une "opinion différente". J’estimais qu’en acceptant que le Président de France Télévision soit désigné par le chef de l’Etat, le Conseil entérinait une régression du droit et opérait surtout un revirement complet de sa jurisprudence. On m’a écouté poliment mais quand j’ai demandé que mon opinion soit publiée, on ne m’a pas suivi.

L'interview est à retrouver dans son intégralité dans Le Nouvel Observateur du 4 février.

* "Cas de conscience", éditions Labor et Fides, 245 pages, 19,50 euros.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/02/02/la-nomination-sous-haute-surveillance-de-trois-sages_1300061_823448.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1300061,0.html
La nomination sous haute surveillance de trois "sages"
LE MONDE | 02.02.10 | 14h33  •  Mis à jour le 03.02.10 | 18h39


ls sont onze autour de la grande table de verre poli – acquise récemment – qui accueille les délibérations du Conseil constitutionnel. En bout de table, à la droite et à la gauche de son président, Jean-Louis Debré, nommé en février 2007 par Jacques Chirac, prennent place, respectivement, Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac. Les deux anciens présidents de la République en sont membres de droit. Puis, de part et d'autre, les huit autres membres, nommés chacun pour neuf ans, selon l'ordre protocolaire de préséance.

 
Trois d'entre eux, dont le mandat arrive à échéance, vont être remplacés au mois de mars : Olivier Dutheillet de Lamothe, nommé par Jacques Chirac en 2001, Dominique Schnapper, choisie par l'ancien président du Sénat Christian Poncelet, et Pierre Joxe, nommé par l'ancien président de l'Assemblée nationale Raymond Forni. Trois postes à pourvoir et, comme d'habitude, de nombreux prétendants. Ils devront, cette fois, en passer par une procédure de nomination qui, pour être inédite, n'est pas exempte d'enjeux politiques.

Depuis que le Conseil constitutionnel, le 29 décembre 2009, a censuré le dispositif de taxe carbone intégré dans le projet de loi de finances pour 2010, Nicolas Sarkozy ne décolère pas contre cette haute juridiction indépendante présidée par un de ses "meilleurs ennemis". Le président de la République avait déjà très mal pris la décision des "sages", en juin 2009, obligeant le gouvernement à revoir sa copie sur la Haute Autorité (Hadopi) destinée à lutter contre le piratage sur Internet.

Quels que soient ses griefs, le chef de l'Etat ne peut donner prise au soupçon d'une "reprise en main" partisane de la haute juridiction. Quand certains, à l'Elysée, susurraient que rien, dans les textes, ne précise que le mandat du président du Conseil constitutionnel court sur neuf ans, que ce vide juridique pourrait être exploité pour nommer un nouveau président, cette idée a été "catégoriquement" écartée.

M. Sarkozy, comme Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat, mettent le plus grand soin à rendre "irréprochables" ces nominations qui doivent intervenir avant la fin du mois, tout en essayant de satisfaire aux exigences d'équilibre politique, juridique et de parité. Ils se sont déjà vus une première fois pour dresser "un état des lieux". Une nouvelle rencontre est prévue la semaine prochaine, afin de "caler" le nom des trois candidats qui seront proposés, mi-février, et qui, une fois nommés, seront auditionnés par les commissions des lois de chaque assemblée, selon la procédure prévue à l'article 13 de la Constitution.

Et c'est là que survient la difficulté. Car cet article 13, modifié en juillet 2008, lors de la révision constitutionnelle, appelle un projet de loi organique qui n'est pas encore adopté. Celui-ci arrive tout juste en deuxième lecture à l'Assemblée nationale mardi 2 février. Il établit la liste des postes et fonctions pour lesquels la nomination doit désormais recevoir l'avis des commissions permanentes concernées des deux assemblées.

Il précise en outre les conditions dans lesquelles ces commissions se prononcent, la Constitution révisée ayant prévu qu'elles peuvent opposer un "droit de veto" à la majorité des trois cinquièmes des votes exprimés.

Or, subsiste un désaccord entre les deux chambres sur les votes pris en considération. L'Assemblée nationale, contrairement au Sénat, refuse de donner la possibilité aux membres de la commission concernée d'accorder une délégation de vote en cas d'absence.

Le désaccord n'est pas anodin. D'un commun accord, MM. Sarkozy, Larcher et Accoyer ont en effet décidé d'anticiper la mise en application de la révision constitutionnelle pour les nominations au Conseil constitutionnel. Cependant, l'adoption définitive de la loi organique mettant en œuvre l'article 13 reste suspendue à la résorption de cette question du droit de vote. Or, prévient M. Accoyer, "il est hors de question que je lâche là-dessus".

Si le différend persiste, la loi organique ne pourra pas être promulguée avant les nominations. D'où un risque juridique qui s'ajoute au risque plus classique de polémique politique. On comprend dès lors la prudence avec laquelle le président de la République, le président de l'Assemblée nationale et celui du Sénat abordent l'échéance.



Patrick Roger

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Associer le Parlement aux nominations du président

Le projet de loi organique relatif à l'article 13 de la Constitution doit permettre, conformément à la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, d'associer le Parlement aux nominations effectuées par le président de la République. Il établit une liste des emplois ou fonctions concernés (quarante et un au départ dans le projet du gouvernement, portés à cinquante-deux à l'issue des travaux dans les deux chambres) et institue les commissions permanentes compétentes pour chacune des nominations. Le chef de l'Etat ne peut pas procéder à une nomination lorsque l'addition des votes négatifs dans les commissions compétentes des deux assemblées représente au moins trois cinquièmes des votes exprimés. Le désaccord entre les deux chambres porte sur la prise en compte des votes par délégation.




Article paru dans l'édition du 03.02.10

http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/le-conseil-constitutionnel/le-conseil-aujourd-hui/les-membres-en-2009/fondements-textuels/fondements-textuels.220.html
Fondements textuels  |  |  |   |  SOMMAIRE
Les membres du Conseil en 2009
Liste des membres
Plan de table
Statut des membres
Fondements textuels
|
Source : services du Conseil constitutionnel © Édition du 16 juillet 2008


Constitution du 4 octobre 1958. 10

Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel 11

Décret n° 59-1292 du 13 novembre 1959 sur les obligations des membres du Conseil constitutionnel 14

Code électoral : Sélection d'articles intéressant directement le Conseil constitutionnel 16





| Constitution du 4 octobre 1958




Titre VII : Le Conseil constitutionnel

- Article 56
(al.1) Le Conseil constitutionnel comprend neuf membres, dont le mandat dure neuf ans et n'est pas renouvelable. Le Conseil constitutionnel se renouvelle par tiers tous les trois ans. Trois des membres sont nommés par le Président de la République, trois par le président de l'Assemblée nationale, trois par le président du Sénat.

(al.2) En sus des neuf membres prévus ci-dessus, font de droit partie à vie du Conseil constitutionnel les anciens Présidents de la République.

(al.3) Le président est nommé par le Président de la République. Il a voix prépondérante en cas de partage.


- Article 57
Les fonctions de membre du Conseil constitutionnel sont incompatibles avec celles de ministre ou de membre du Parlement. Les autres incompatibilités sont fixées par une loi organique[1].



- Article 63
Une loi organique[2] détermine les règles d'organisation et de fonctionnement du Conseil constitutionnel, la procédure qui est suivie devant lui et notamment les délais ouverts pour le saisir de contestations.






| | Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel | [3]
modifiée par l'ordonnance n° 59-223 du 4 février 1959[4] et par les lois organiques n° 74-1101 du 26 décembre 1974[5], n° 90-383 du 10 mai 1990[6], n° 95-63 du 19 janvier 1995[7], n° 2007-223 du 21 février 2007[8] et n° 2008-695 du 15 juillet 2008[9].



Titre IER : Organisation du Conseil constitutionnel

- Article 1er
(al.1) Les membres du Conseil constitutionnel, autres que les membres de droit, sont nommés par des décisions du Président de la République, du président de l'Assemblée nationale et du président du Sénat.

(al.2) Le président du Conseil constitutionnel est nommé par décision du Président de la République. Il est choisi parmi les membres du Conseil, nommés ou de droit.

(al.3) Les décisions ci-dessus sont publiées au Journal officiel.



- Article 2
Le premier Conseil constitutionnel comprend trois membres désignés pour trois ans, trois membres désignés pour six ans et trois membres désignés pour neuf ans. Le Président de la République, le président de l'Assemblée nationale et le président du Sénat désignent chacun un membre de chaque série.



- Article 3
(al.1) Avant d'entrer en fonction, les membres nommés du Conseil constitutionnel prêtent serment devant le Président de la République.

(al.2) Ils jurent de bien et fidèlement remplir leurs fonctions, de les exercer en toute impartialité dans le respect de la Constitution, de garder le secret des délibérations et des votes et de ne prendre aucune position publique, de ne donner aucune consultation sur les questions relevant de la compétence du Conseil. [10]

(al.3) Acte est dressé de la prestation de serment.



- Article 4 | [11]
(al.1) Les fonctions de membre du Conseil constitutionnel sont incompatibles avec celles de membre du Gouvernement ou du Conseil économique et social. Elles sont également incompatibles avec l'exercice de tout mandat électoral.

(al.2) Les membres du Gouvernement ou du Conseil économique et social ou les titulaires d'un mandat électoral nommés au Conseil constitutionnel sont réputés avoir opté pour ces dernières fonctions s'ils n'ont pas exprimé une volonté contraire dans les huit jours suivant la publication de leur nomination.

(al.3) Les membres du Conseil constitutionnel nommés à des fonctions gouvernementales, désignés comme membres du Conseil économique et social ou qui acquièrent un mandat électoral sont remplacés dans leurs fonctions.

(al.4) Les incompatibilités professionnelles applicables aux membres du Parlement sont également applicables aux membres du Conseil constitutionnel.[12]



- Article 5
Pendant la durée de leurs fonctions, les membres du Conseil constitutionnel ne peuvent être nommés à aucun emploi public ni, s'ils sont fonctionnaires publics, recevoir une promotion au choix.



- Article 6
(al.1) Le président et les membres du Conseil constitutionnel reçoivent respectivement une indemnité égale aux traitements afférents aux deux catégories supérieures des emplois de l'État classés hors échelle.

(al.2) Les indemnités sont réduites de moitié pour les membres du Conseil qui continuent d'exercer une activité compatible avec leur fonction.



- Article 7
Un décret[13] pris en conseil des ministres, sur proposition du Conseil constitutionnel, définit les obligations imposées aux membres du Conseil, afin de garantir l'indépendance et la dignité de leurs fonctions. Ces obligations doivent notamment comprendre l'interdiction pour les membres du Conseil constitutionnel, pendant la durée de leurs fonctions, de prendre aucune position publique sur les questions ayant fait ou susceptibles de faire l'objet de décisions de la part du Conseil, ou de consulter sur les mêmes questions[14].

- Article 8
Il est pourvu au remplacement des membres du Conseil huit jours au moins avant l'expiration de leurs fonctions.



- Article 9
Un membre du Conseil constitutionnel peut démissionner par une lettre adressée au Conseil. La nomination du remplaçant intervient au plus tard dans le mois de la démission. Celle-ci prend effet de la nomination du remplaçant.


- Article 10
(al.1) Le Conseil constitutionnel constate, le cas échéant, la démission d'office de celui de ses membres qui aurait exercé une activité ou accepté une fonction ou un mandat électif incompatible avec sa qualité de membre du Conseil ou qui n'aurait pas la jouissance des droits civils et politiques.

(al.2) Il est alors pourvu au remplacement dans la huitaine.



- Article 11
Les règles posées à l'article 10 sont applicables aux membres du Conseil constitutionnel qu'une incapacité physique permanente empêche définitivement d'exercer leurs fonctions.



- Article 12
Les membres du Conseil constitutionnel désignés en remplacement de ceux dont les fonctions ont pris fin avant leur terme normal achèvent le mandant de ceux qu'ils remplacent. A l'expiration de ce mandat, ils peuvent être nommés comme membres du Conseil constitutionnel s'ils ont occupé ces fonctions de remplacement pendant moins de trois ans.






| Décret n° 59-1292 du 13 novembre 1959 sur les obligations des membres du Conseil constitutionnel | [15]


Le Président de la République,

Sur la proposition du Conseil constitutionnel,

Vu l'ordonnance du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel, notamment son article 7 ;

Le conseil des ministres entendu ;

Décrète :


- Article 1er
Les membres du Conseil constitutionnel ont pour obligation générale de s'abstenir de tout ce qui pourrait compromettre l'indépendance et la dignité de leurs fonctions.


- Article 2
(al.1) Les membres du Conseil constitutionnel s'interdisent en particulier pendant la durée de leurs fonctions :

(al.2) De prendre aucune position publique ou de consulter sur des questions ayant fait ou étant susceptibles de faire l'objet de décisions de la part du Conseil ;

(al.3) D'occuper au sein d'un parti ou groupement politique tout poste de responsabilité ou de direction et, de façon plus générale, d'y exercer une activité inconciliable avec les dispositions de l'article premier ci-dessus ;

(al.4) De laisser mentionner leur qualité de membre du Conseil constitutionnel dans tout document susceptible d'être publié et relatif à toute activité publique ou privée.


- Article 3
Les membres du Conseil constitutionnel tiennent le président informé des changements qui pourraient survenir dans leurs activités extérieures du Conseil.


- Article 4
Tout membre du Conseil constitutionnel qui entend solliciter un mandat électif doit demander sa mise en congé pour la durée de la campagne électorale. La mise en congé est de droit.


- Article 5
Le Conseil constitutionnel apprécie, le cas échéant, si l'un de ses membres a manqué aux obligations générales et particulières mentionnées aux articles 1er et 2 du présent décret.


- Article 6
Dans le cas prévu à l'article 5 ci-dessus, le Conseil constitutionnel se prononce au scrutin secret à la majorité simple des membres le composant, y compris ses membres de droit.




- Article 7
Pour l'application des dispositions du présent décret, le Conseil constitutionnel peut recourir, s'il y a lieu, à la procédure prévue à l'article 10 de l'ordonnance susvisée du 7 novembre 1958.


- Article 8
Lorsqu'en application des articles 10 et 11 de l'ordonnance du 7 novembre 1958, le Conseil constitutionnel a constaté la démission d'office de l'un de ses membres, il notifie immédiatement sa décision au Président de la République ainsi qu'à l'autorité à qui il appartient de pourvoir au remplacement de l'intéressé.




| Code électoral :




Livre I : Élection des députés, des conseillers généraux et des conseillers municipaux des départements

Titre II : Dispositions spéciales l'élection des députés

Chapitre IV : Incompatibilités


- Article L.O. 140
Ainsi qu'il est dit à l'article 9 de l'ordonnance n° 58-1270 du 22 décembre 1958 portant loi organique relative au statut de la magistrature, l'exercice des fonctions de magistrat est incompatible avec l'exercice d'un mandat à l'Assemblée nationale.


(···)


- Article L.O. 142
L'exercice des fonctions publiques non électives est incompatible avec le mandat de député.

Sont exceptés des dispositions du présent article :

1° les professeurs qui, à la date de leur élection, étaient titulaires de chaires données sur présentation des corps où la vacance s'est produite ou chargés de directions de recherches;

2° dans les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle , les ministres des cultes et les délégués du gouvernement dans l'administration des cultes.


- Article L.O. 143
L'exercice des fonctions conférées par un État étranger ou une organisation internationale et rémunérées sur leurs fonds est également incompatible avec le mandat de député.


- Article L.O. 145
(Loi organique n° 88-37 du 13 janvier 1988 Journal Officiel du 15 janvier 1988)

Sont incompatibles avec le mandat de député les fonctions de président et de membre de conseil d'administration ainsi que celles de directeur général et de directeur général adjoint exercées dans les entreprises nationales et établissements publics nationaux; il en est de même de toute fonction exercée de façon permanente en qualité de conseil auprès de ces entreprises ou établissements.

L'incompatibilité édictée au présent article ne s'applique pas aux députés désignés soit en cette qualité soit du fait d'un mandat électoral local comme présidents ou membres de conseils d'administration d'entreprises nationales ou d'établissements publics nationaux en application des textes organisant ces entreprises ou établissements.


- Article L.O. 146
Sont incompatibles avec le mandat parlementaire les fonctions de chef d'entreprise, de président de conseil d'administration, de président et de membre de directoire, de président de conseil de surveillance, d'administrateur délégué, de directeur général, directeur général adjoint ou gérant exercées dans :

1° les sociétés, entreprises ou établissements jouissant, sous forme de garanties d'intérêts, de subventions ou, sous forme équivalente, d'avantages assurés par l'État ou par une collectivité publique sauf dans le cas où ces avantages découlent de l'application automatique d'une législation générale ou d'une réglementation générale;

2° les sociétés ayant exclusivement un objet financier et faisant publiquement appel à l'épargne, ainsi que les sociétés civiles autorisées à faire publiquement appel à l'épargne et les organes de direction, d'administration ou de gestion de ces sociétés;

3° les sociétés ou entreprises dont l'activité consiste principalement dans l'exécution de travaux, la prestation de fournitures ou de services pour le compte ou sous le contrôle de l'État, d'une collectivité ou d'un établissement public ou d'une entreprise nationale ou d'un État étranger;

4° les sociétés ou entreprises à but lucratif dont l'objet est l'achat ou la vente de terrains destinés à des constructions, quelle que soit leur nature, ou qui exercent une activité de promotion immobilière ou, à titre habituel, de construction d'immeubles en vue de leur vente;

5° les sociétés dont plus de la moitié du capital est constituée par des participations de sociétés, entreprises ou établissements visés aux 1°, 2°, 3° et 4° ci-dessus.

Les dispositions du présent article sont applicables à toute personne qui, directement ou par personne interposée, exerce en fait la direction de l'un des établissements, sociétés ou entreprises ci-dessus visés.



- Article L.O. 146-1
(inséré par loi organique n° 95-63 du 19 janvier 1995 art. 3 I ,Journal Officiel du 20 janvier 1995)

Il est interdit à tout député de commencer à exercer une fonction de conseil qui n'était pas la sienne avant le début de son mandat.

« Cette interdiction n'est pas applicable aux membres des professions libérales soumises à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé. »


- Article L.O. 147
(Loi organique n° 95-63 du 19 janvier 1995 art. 3 II ,Journal Officiel du 20 janvier 1995)

Il est interdit à tout député d'accepter, en cours de mandat, une fonction de membre du conseil d'administration ou de surveillance dans l'un des établissements, sociétés ou entreprises visés à l'article LO.146.


- Article L.O. 149
(Loi organique n° 95-63 du 19 janvier 1995 art. 4, 5 Journal Officiel du 20 janvier 1995)

Il est interdit à tout avocat inscrit à un barreau, lorsqu'il est investi d'un mandat de député, d'accomplir directement ou indirectement par l'intermédiaire d'un associé, d'un collaborateur ou d'un secrétaire, sauf devant la Haute Cour de justice et la cour de justice de la République, aucun acte de sa profession dans les affaires à l'occasion desquelles des poursuites pénales sont engagées devant les juridictions répressives pour crimes ou délits contre la nation, l'État et la paix publique ou en matière de presse ou d'atteinte au crédit ou à l'épargne; il lui est interdit, dans les mêmes conditions, de plaider ou de consulter pour le compte de l'une de ces sociétés, entreprises ou établissements visés aux articles L. O. 145 et L. O. 146 dont il n'était pas habituellement le conseil avant son élection, ou contre l'État, les sociétés nationales, les collectivités ou établissements publics, à l'exception des affaires visées par la loi n° 57-1424 du 31 décembre 1957 attribuant aux tribunaux judiciaires compétence pour statuer sur les actions en responsabilité des dommages causés par tout véhicule et dirigées contre une personne morale de droit public.



- Article L.O. 152
Ainsi qu'il est dit à l'article 4 de l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958, portant loi organique sur le Conseil constitutionnel, les fonctions des membres du Conseil constitutionnel sont incompatibles avec celles de député.

Les députés nommés au Conseil constitutionnel sont réputés avoir opté pour ces dernières fonctions s'ils n'ont exprimé une volonté contraire dans les huit jours suivant la publication de leur nomination.




--------------------------------------------------------------------------------

[1] LO : Art. 4 et 5 de l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 modifiée portant loi organique sur le Conseil constitutionnel.

[2] LO : Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 modifiée portant loi organique sur le Conseil constitutionnel ; art. 104 et 105 de la loi organique n° 99-209 du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie ; art. 12 de la loi organique n° 2004-192 du 27 février 2004 portant statut d'autonomie de la Polynésie française ; art. L.O. 6213-5 et L.O. 6313-5 du C. gén. des coll. terr.

[3] Journal officiel du 9 novembre 1958 p. 10129

[4] Journal officiel du 7 février 1959, p. 1683.

[5] Journal officiel du 27 décembre 1974, p. 13068.

[6] Journal officiel du 11 mai 1990, p. 5615.

[7] Journal officiel du 20 janvier 1995, p. 1041.

[8] Journal officiel du 22 février 2007, p. 3121, @ n° 1

[9] Journal officiel du 16 juillet 2008, p. 11322, @ n° 1

[10] L'interdiction de donner des consultation est introduite par la loi organique n° 59-223 du 4 février 1959.

[11] La rédaction de cet article résulte de l'article 7 de la loi organique n° 95-63 du 19 janvier 1995 (incompatibilité avec tout mandat électoral ainsi que incompatibilités professionnelles).

[12] L'article 7 de la loi organique n° 95-63 du 19 janvier 1995 dispose :

II. Les membres du Conseil constitutionnel qui, à la date de publication de la présente loi organique, sont titulaires d'un ou plusieurs mandats électoraux pourront remplir jusqu'à leur terme les mandats qu'ils détiennent.

III. Les membres du Conseil constitutionnel qui, à la date de publication de la présente loi organique, se trouvent dans l'un des cas d'incompatibilité professionnelle prévue au dernier alinéa du I du présent article disposent d'un délai d'un mois pour renoncer aux fonctions incompatibles avec leur qualité de membre du Conseil constitutionnel. A défaut, ils sont remplacés, à l'issue de ce délai, dans leurs fonctions de membre du Conseil constitutionnel.

[13] Décret n° 59-1292 du 13 novembre 1959 sur les obligations des membres du Conseil constitutionnel

[14] La rédaction de cet article résulte de l'article 2 de l'ordonnance n° 59-223 du 4 février 1959.

[15] Journal officiel du 15 novembre 1959, p. 10818


http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2361/articles/a418071-.html
Nº2361SEMAINE DU JEUDI 04 Février 2010
 
À la Une < Le Nouvel Observateur < Les cas de conscience d'un sage
      

Le livre-événement de Pierre Joxe


Les cas de conscience d'un sage

Pour la première fois, un membre du Conseil constitutionnel conteste publiquement son mode de fonctionnement. Il dit comment il a failli démissionner Et plaide pour le droit à la différence.



Le Nouvel Observateur . - Vous êtes, pour quelques jours encore, membre du Conseil constitutionnel. Pendant neuf ans, vous ne vous êtes jamais exprimé pour commenter ses décisions. Vous rompez aujourd'hui dans un livre cette loi du silence. Pourquoi ?
Pierre Joxe. - Les membres du Conseil constitutionnel jurent, lorsqu'ils entrent en fonction, de respecter le secret des délibérations. Leurs débats, leurs votes, les majorités qui se dégagent lors de l'examen de tel ou tel texte doivent bien sûr rester confidentiels. Mais rien n'interdit formellement de rendre public ce qu'on appelle une « opinion différente ».
N. O. - C'est-à-dire ?
P. Joxe. - Une « opinion différente », c'est un texte juridique qui développe une argumentation contestant celle de la majorité du Conseil. Ni plus ni moins. C'est une pratique courante à la Cour européenne des Droits de l'Homme comme à la cour constitutionnelle allemande, entre autres...
N. O.- En France, cela ne s'est jamais fait !
P. Joxe. - L'usage, au Conseil constitutionnel, n'est pas d'interdire l'« opinion différente ». Il est de ne pas la rendre publique. Je romps cet usage sans violer aucune loi. Le progrès avance souvent par la transgression.
N. O. - Pourquoi maintenant ?
P. Joxe. - Depuis des années, j'ai dit à mes collègues qu'un jour ou l'autre je le ferai. Dans mon livre, j'évoque trois cas pour lesquels mon opinion, fort «différente», fondée en droit, était que la censure de la loi qui nous était soumise s'imposait. La première, dite Perben II, date de 2004 et concernait la garde à vue des enfants. La seconde date de 2006 et instaurait le contrat première embauche (CPE). La dernière n'est vieille que d'un an et concernait les modalités de nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public. J'aurais pu prendre d'autres exemples, et je n'exclus d'ailleurs pas de le faire à l'avenir. 

N. O. - Cela n'explique toujours pas pourquoi vous vous exprimez maintenant alors qu'à chaud vous vous êtes tu !
P. Joxe. - En 2004, j'ai failli démissionner du Conseil tant sa décision sur la garde à vue des mineurs me semblait choquante sur le plan juridique. En 2006, un membre du Conseil, Valéry Giscard d'Estaing, a publié une belle « opinion différente » dans le « JDD » : un article qui, à sa façon, exprimait ma pensée. Le CPE a été abrogé. Pourquoi donc insister ? En 2009, j'ai développé devant le Conseil constitutionnel une « opinion différente ». J'estimais qu'en acceptant que le président de France Télévisions soit désigné par le chef de l'Etat le Conseil entérinait une régression du droit et opérait surtout un revirement complet de sa jurisprudence. On m'a écouté poliment, mais quand j'ai demandé que mon opinion soit publiée, on ne m'a pas suivi.
N. O. - Vous le regrettez ?
P. Joxe. - Bien sûr. Mais, si j'étais passé outre, à chaud, mon « opinion différente » aurait pu être interprétée comme un geste politicien... Aujourd'hui, le temps a passé. Je constate que mes idées progressent. On l'a peu remarqué, mais dans une récente interview au « Monde » un membre du gouvernement, Patrick Devedjian, reprend cette idée de la publication des « opinions différentes ». Le président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet, a tenu depuis des propos qui vont dans le même sens. 

N. O. - Dans votre livre, vous écrivez quand même que, durant les neuf ans que vous avez passés au Conseil, « dans une vingtaine de circonstances, c'est une question politique majeure, posant des problèmes constitutionnels évidents, qui a reçu contre mon gré sa réponse politique, revêtue d'un costume juridique plus ou moins élégant, mais taillé sur mesure». Quelle charge contre vos collègues !
P. Joxe. - Le Conseil constitutionnel n'est pas une juridiction. C'est une instance politique, mise en place par la Constitution de 1958 et qui a progressivement élargi son champ de compétence.
N. O. - En Europe, les membres des différentes cours constitutionnelles ne sont pas désignés, comme en France, par les présidents de la République, de l'Assemblée et du Sénat !
P. Joxe. - En effet, et dans quelques jours, avec la fin de mon mandat, il n'y aura plus aucun conseiller nommé par la gauche. Cela pose évidemment problème. Zéro, c'est peu.
N. O. - Pour vous, le Conseil se détermine sur de seuls critères politiques ?
P. Joxe. - Bien sûr que non. Les choses sont plus compliquées. Les textes qui nous sont soumis sont de nature trop différente pour qu'il en soit ainsi. Et puis les hommes changent... Jean-Louis Debré préside de manière libérale. Ce qui n'était pas le cas de ses deux prédécesseurs. Comme président de l'Assemblée nationale, le même Debré a d'ailleurs nommé deux conseillers qui sont d'éminents juristes, sans étiquette politique. Cela dit, vous savez qu'en Allemagne, par exemple, les membres de la cour constitutionnelle sont nommés dans des conditions telles que le pluralisme politique y est toujours respecté. Ils doivent recueillir le soutien des deux tiers au Parlement. En France, les dispositions légales allant dans ce sens n'ont pas encore été votées...
N. O. - Est-ce grave ?
P. Joxe. - Oui. Mais je suis patient et optimiste. Le progrès avance toujours lentement. Les évolutions que je souhaite sont inéluc tables.
N. O. - Y compris pour la publication des « opinions différentes » ?
P. Joxe. - Rien ne m'empêche aujourd'hui de le faire. Rien n'empêchera demain de suivre mon exemple. Il suffit de le vouloir.
N. O. - Ce n'est pas dans la tradition française !
P. Joxe. - Ce n'était pas non plus la tradition allemande ou espagnole. Et puis les choses ont évolué. Au Conseil constitutionnel, Jean-Claude Colliard, nommé avant moi par la gauche, était opposé à cette évolution. Simone Veil aussi. J'étais seul à soutenir l'idée de la publication des « opinions différentes ». Je n'ai pas insisté. Je suis un homme patient. Mais j'ai le sentiment que, à la suite notamment des visites organisées par Jean-Louis Debré à Karlsruhe et à Madrid, les esprits sont en train d'évoluer. J'ajoute que la réforme constitutionnelle qui vient d'autoriser les simples justiciables à contester devant les tribunaux des lois, souvent anciennes, qui n'ont pas été examinées par le Conseil pousse à l'évidence dans la direction que j'indique.
N. O. - Mais avec quel effet ? La publication de votre « opinion différente » sur la loi audiovisuelle n'aurait pas modifié la décision du Conseil...
P. Joxe. - Là où elle est déjà traditionnelle, la publication des « opinions différentes », (appelées dissenting opinions aux Etats-Unis, Abweichenden Meinungen en Allemagne, ou votos particulares en Espagne) oblige la majorité à réfuter les arguments de la minorité. Les citoyens peuvent alors lire et juger si la réfutation est solide, faible ou nulle. La publication des « opinions différentes » joue donc un rôle dès l'élaboration de la décision juridique, puis pour son interprétation. Elle éclaire l'évolution du droit. En son absence, tout le monde peut croire que la décision majoritaire a été unanime ou qu'elle est la seule juridiquement possible.
La publication des « opinions différentes », ici comme ailleurs, conduira le Conseil constitutionnel et ses membres à argumenter en droit plus qu'actuellement. Pour reprendre l'exemple que vous avez cité sur la loi audiovisuelle, la publication de mon « opinion différente » aurait contraint le Conseil à s'expliquer sérieusement sur son revirement de jurisprudence. Celle-ci, à l'époque, a été peu commentée. Hélas ! J'ai la faiblesse de croire que l'opinion nourrit le débat et que le débat public renforce l'autorité de la chose jugée. C'est la raison qui me conduit à écrire aujourd'hui, dans ce livre, ce que je pensais hier tout bas.


 

François Bazin
Le Nouvel Observateur





http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2148/dossier/a291614-la_parabole_des_deux_singes.html
Nº2148SEMAINE DU JEUDI 05 Janvier 2006
 
À la Une < Le Nouvel Observateur < La parabole des deux singes
      

Extraits du livre de Pierre Joxe « Pourquoi Mitterrand ? »


La parabole des deux singes

Ministre de l'Intérieur, Pierre Joxe accompagne François Mitterrand en voyage officiel lorsque Laurent Fabius, alors Premier ministre, se dit « troublé » par la décision du président de recevoir le général Jaruzelski. Récit. Révélations



4 décembre 1985. C'était un mercredi, jour du conseil des ministres et - à l'époque - jour des questions d'actualité à l'Assemblée. Nous volions en Concorde vers les Antilles. Un court voyage dans deux de nos « départements d'Amérique » : la Martinique, puis la Guadeloupe [...].
En face de moi, dans ce petit « salon volant », Mitterrand s'était assoupi et je lisais. Son aide de camp est arrivé, un papier à la main m'annonçant un message urgent à remettre au président. Je lui ai demandé la note, j'ai hésité quelques secondes, puis finalement je l'ai regardée. L'Elysée informait le président qu'à l'Assemblée le Premier ministre Laurent Fabius avait déclaré, répondant à la question d'un député socialiste, qu'il était personnellement « troublé » par la visite que le général Jaruzelski avait faite le matin même au chef de l'Etat. Un extrait de dépêche de l'AFP était joint.
Nous étions à trente mille pieds d'altitude et loin, très loin, de l'emballement politico-médiatique qu'avait dû instantanément provoquer le « je suis troublé » de Laurent Fabius. Fallait-il réveiller Mitterrand ? J'ai décidé que non et j'ai attendu. Quand il a ouvert les yeux, un peu irrité parce qu'il n'aimait pas s'endormir devant d'autres, je lui ai dit : « Il est arrivé un message qui ne va pas vous faire plaisir.
- Qu'est-ce que c'est ? »
Je lui ai expliqué la déclaration de Fabius.
« Quoi ? Comment ? » Je me suis excusé de ne pas l'avoir réveillé, je lui ai tendu le message. Il est devenu blême. C'était rare de le voir ému à ce point. Après un moment, il me dit : « Pourquoi a-t-il fait cela ? » 

Il était d'autant plus stupéfait que le matin même, lors du conseil des ministres, juste avant notre départ, il avait été clairement décidé que Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères, expliquerait à l'Assemblée le sens de l'audience accordée à Jaruzelski. Celle-ci avait eu lieu juste avant le conseil et plusieurs ministres avaient un air « troublé ». Mitterrand avait dit : « On a bien rencontré des dictateurs du Pakistan, de Russie et d'Indonésie. Pourquoi pas celui-là ? Giscard a reçu Brejnev... » Le sujet était sensible, nous le savions, et une question au gouvernement l'après-midi même à l'Assemblée était certaine tant la presse et l'opinion, en France, avaient montré un profond sentiment de solidarité envers la Pologne qui vivait dans l'« état de guerre » organisé par Jaruzelski depuis décembre 1981 [...].
D'après le message de l'Elysée, bientôt suivi de comptes rendus plus détaillés, après la réponse de Fabius il y avait eu une autre réponse de Roland Dumas à une autre question, sur le même sujet, posée par Jacques Baumel, un député de droite, celle-là. Mais les tonalités des deux réponses - plus que leur fond - étaient assez différentes. Dumas n'était pas troublé et développa sans difficulté, avec soin et précision, les arguments que Fabius, après s'être dit « troublé », avait sèchement présentés comme « les réponses que M. le Président de la République [avait] bien voulu [lui] faire » [...]. 

Laurent Fabius ne m'avait parlé de rien avant notre départ, et Mitterrand ne m'a pas dit qu'ils en avaient discuté avant le conseil, comme l'affirment certains auteurs. Mais la question avait été évoquée au conseil des ministres. Le seul fait qu'un Premier ministre fasse une réponse différente de celle d'un de ses ministres est insolite et rare. C'était d'autant plus inattendu et frappant qu'il s'agissait de politique étrangère, « domaine réservé » du président, qui avait, avec Roland Dumas, un ministre habile et entièrement dévoué. Mitterrand s'est senti trahi [...].
Arrivés à la Martinique, une journée chargée de visites protocolaires ou populaires nous attendait et jamais François Mitterrand ne s'est détendu. Je voyais bien sa contraction ; il y pensait tout le temps, et nous avions reçu des détails ou des commentaires de Paris tout au long de la journée...
Nous étions logés à la résidence du préfet. Le soir, à la fin du dîner, au moment de rejoindre sa chambre, il me dit : « Venez avec moi ! » Nous nous sommes alors installés dans une espèce de petit salon-véranda contigu à sa chambre sur fond de végétation exotique luxuriante, éclairée subtilement comme un paysage artificiel ravissant, et là il s'est effondré. « Mais, Joxe, qu'est-ce qui s'est passé ? Comment expliquez-vous cela, après tout ce que j'ai fait pour lui ? Après tout, quand je l'ai choisi, ça aurait pu être d'autres ! Comment peut-il me tirer ainsi dans le dos ? » Ses mots et ses questions trahissaient comme un amour paternel déçu.
Alors a commencé une conversation assez longue. Je lui ai d'abord dit : « Je comprends que cela vous choque, ce n'est pas conforme à ce qui avait été prévu. » J'ai insisté ensuite sur le rapport affectif de la France à la Pologne, sur l'assassinat du père Popielusko qui avait mis en branle tout un secteur catholique de l'opinion publique en France. Mitterrand, lui, ne donnait pas dans l'effusion propolonaise. Il disait même souvent : « C'est le peuple le plus antisémite de la terre. » Mais Solidarnosc, à l'époque, était aussi populaire que le pape polonais.
J'essayais de lui parler : « Vous n'étiez pas obligé de recevoir Jaruzelski ; moi, je considère que vous avez bien fait. En Pologne il y a l'âme polonaise, c'est une nation catholique, tournée vers nous depuis des siècles, à l'Ouest. Ils ont même élu roi de Pologne notre futur Henri III, au XVIe siècle ! Et puis il y a eu la peur de la Russie, qu'elle soit orthodoxe ou communiste, à l'Est. D'une certaine façon, la dictature de Jaruzelski est un rempart contre l'invasion soviétique car à l'Ouest, hélas pour les Polonais, il n'y a pas la France, mais la Prusse, à la fois luthérienne et communiste ! Bref, le diable. » Et me voilà à lui brosser, pour le distraire, un vaste panorama historique sur les Russes, les Allemands avec les Polonais au milieu, les invasions et les dépeçages successifs de la Pologne. En terminant cette fresque polonaise, je conclus : « Mais qui connaît l'histoire de la Pologne ? Pour l'opinion française, la Pologne, c'est le pays où un curé s'est fait tuer par des sales flics ; c'est une caricature de général avec ses bottes, son uniforme, ses sinistres lunettes noires ; Jaruzelski ressemble à l'image du matraqueur de 1968 sur fond d'ORTF occupée, vous vous souvenez : «La police vous parle tous les jours à 20 heures.» » [...]
Il m'écoutait sans jamais se décrisper, mais il m'écoutait, en buvant, comme toujours là-bas, du jus d'ananas trop sucré. Je poursuivis : « Fabius n'a eu tort que d'un point de vue disciplinaire. Vous avez été député, vous savez ce que c'est... Il a peut-être senti qu'à l'Assemblée le discours de Dumas ne passerait pas bien. Entre nous, Dumas, c'est un trop bon avocat ; chaque fois qu'il défend quelque chose, l'effet est double : d'abord il convainc, mais si bien, si habilement, que dans un deuxième temps on a oublié tout ce qu'il a dit. Je me rappelle quand Dumas est venu devant le groupe, sur votre ordre, plaider contre moi pour la réhabilitation des généraux de l'OAS : Dumas était comme un joueur de flûte qui charme et prend l'auditoire par la main, le séduit et l'amène à partager ses idées. Mais dès qu'il fut reparti et la séance levée, les gens se sont dit : mais qu'est-ce qu'il nous a raconté là ? Donc Fabius a pu sentir que ça ne passerait pas... »
Il m'écoutait, mais paraissait accablé. J'avais rarement vu cela chez lui, cette collision entre une analyse rationnelle et le sentiment d'avoir été lâché. Tout à coup le personnage paraissait extrêmement fragile. Alors je lui dis : « Monsieur le Président, une idée me vient. Si vous n'aviez pas été dans l'avion, vous seriez à l'Elysée. Vous regardez les séances de questions à l'Assemblée ?
- Bien sûr, oui... Mais si je n'avais pas été dans l'avion, il n'aurait pas fait cela ; il aurait pensé que je pouvais le regarder.
- Justement. Voilà ! Ecoutez. Vous recevez le général Jaruzelski, ensuite vous prenez immédiatement un Concorde pour les Antilles [on volait presque à Mach 2] et vous laissez votre ministre des Affaires étrangères dire une chose et votre Premier ministre dire autre chose. Au fond, ça vous ressemble assez... »
Là, je crois qu'il a vaguement souri : « Vraiment ? Je n'avais pas pensé à cela. Un peu tiré par les cheveux, non ?
- Beaucoup de gens vont penser que vous êtes machiavélique, pour fabriquer de telles situations. On vous le reprochera sans vraiment vous le reprocher ; quant à Jaruzelski, on verra, il peut être le Kadar polonais... »
Je ne croyais pas si bien dire... [...] Le soir, avant notre départ, Mitterrand plaisanta avec les journalistes qui le harcelaient depuis la veille. Ils étaient obnubilés par la « crise » Mitterrand-Fabius. Nous avions lu la presse parisienne qui arrivait par fax et dramatisait l'affaire du « trouble » du Premier ministre.
Mitterrand était presque goguenard : « J'en ai vu d'autres. Je vais vous raconter une histoire. Une parabole, si vous voulez. Il y a deux singes, un vieux et un jeune, tous les deux sont dans un laboratoire qui fait des expériences sur leur système nerveux. Le premier reçoit une décharge électrique régulière. Le second la reçoit de façon irrégulière, il est donc chaque fois surpris. Le premier - le vieux - vit très longtemps et le second meurt très vite. » Les journalistes prenaient des notes. Ils n'ont pas tous compris la parabole. Certains ont même omis de la raconter.
Fabius fut vite pardonné. L'ombre tutélaire de Georges Dayan l'a sans doute protégé. Mieux, il montra à Mitterrand assez rapidement, et en plus d'une occasion, qu'il était à la fois fidèle et capable de supporter beaucoup de chocs électriques...
© Philippe Rey


Pierre Joxe, 71 ans, aujourd'hui membre du Conseil constitutionnel, a été durant quarante ans, de 1956 à 1996, l'un des plus proches compagnons de Mitterrand. A son côté, il a joué un rôle central au sein du PS de l'après-Epinay puis, après la victoire de 1981, à la présidence du groupe socialiste à l'Assemblée et aux ministères de l'Intérieur et de la Défense. Homme de fidélité et d'indépendance, il livre aujourd'hui un portrait éclaté de l'ancien président, où il raconte, explique, remet en perspective sans justifier pour autant tous les aspects d'un parcours politique hors norme. « Pourquoi Mitterrand ? », en ce sens, rentre dans la catégorie des livres qu'il faudra avoir lu pour comprendre.
« Pourquoi Mitterrand ? », par Pierre Joxe, Editions Philippe Rey, 216 p., 18 euros.

 


Le Nouvel Observateur


http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=7075
Joxe, ou le sacrifice de la merguez
Par Daniel Schneidermann le 05/02/2010 

Membre pour quelques jours encore du Conseil constitutionnel, Pierre Joxe publie ses mémoires. L'ancien ministre socialiste, proche de Mitterrand, y révèle (notamment) qu'il était opposé à la nomination par le président de la République des présidents de l'audiovisuel public. Cette réforme lui semble être une régression démocratique. En le recevant à France Inter,  Nicolas Demorand tentait de le faire argumenter sur ce point. Peine perdue. Joxe s'amusait de se voir "retourné sur le gril comme une merguez", répliquant simplement : "lisez mon livre". On le lira peut-être, si l'on a le temps. On aurait bien aimé, en attendant, voir Joxe engager le match sur ce point avec Demorand, qui s'est toujours refusé à condamner publiquement ce mode de nomination, s'inventant un devoir de réserve que personne ne lui a imposé (revoyez donc les éloquentes dernières minutes de notre émission de décembre dernier). Mais l'invité était piégé d'avance. Eût-il attaqué la nomination de Hees par Sarkozy, Demorand tenait certainement sa réponse toute prête : "mais vous êtes ici ce matin ! C'est bien la preuve que nous sommes libres, parfaitement libres, à France Inter, même avec un président nommé par Sarkozy !" Piège infernal pour Joxe : comment faire entendre les arguments du droit, face à l'apparente évidence des faits ?

Piège infernal, oui, mais qui obligeait la merguez à venir sur le gril ? Depuis 2007, l'opposant le plus efficace à Sarkozy s'appelle le droit. Ce n'est pas le plus bruyant, mais c'est le plus implacable, qu'il s'agisse du droit constitutionnel (annulation de la taxe carbone par la Conseil constitutionnel), du droit communautaire (annulation possible de la suppression de la pub à France télévisions par la Commission européenne), ou du droit pénal (relaxe de Villepin dans l'affaire Clearstream). La discrétion des juges est d'ailleurs une des conditions de leur pouvoir. Forte est la tentation des juges, de monter sur les estrades, et de faire leurs intéressants. On pense à Jean-Louis Debré, courant les plateaux à chaque publication de livre, ou au procureur Marin, annonçant chez Elkabbach qu'il fait appel contre Villepin. Forte est aussi la tentation des journalistes, de mettre en scène ces matches, comme tous les matches. Et forte est la tentation du public de s'installer dans les gradins pour savourer les parties.

Il faut résister à ces tentations. Il faut admettre que la puissance de l'argument juridique est incompatible avec son exégèse publique par ses auteurs, même s'il n'est pas interdit aux exégètes extérieurs de chercher à l'éclairer. On aime à voir et entendre les justiciers, mais on leur est reconnaissant, pour leur bien et le nôtre, de rester cachés.  C'est le dur sacerdoce de la merguez.

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 09:23

(dépêches)



Edouard Balladur bientôt au Conseil constitutionnel ?



http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/01/21/01011-20100121FILWWW00408--balladur-au-conseil-constitutionnel-.php
Confidentiel Balladur parmi les Sages ?
Le Figaro
21/01/2010 | Mise à jour : 08:22 | Ajouter à ma sélection
Alors qu’approche le renouvellement de trois membres du Conseil constitutionnel, les pronostics repartent de plus belle. Certains en sont sûrs, Nicolas Sarkozy pourrait nommer l’ancien premier ministre, auquel il avait confié la présidence du comité pour la révision de la Constitution. Le président du Sénat, Gérard Larcher, pourrait alors choisir l’ancien ministre socialiste Michel Charasse, soutenu par l’Élysée au nom de l’ouverture. Il resterait à Bernard Accoyer, président de l’Assemblée, à promouvoir une femme.

http://www.lefigaro.fr/politique/2010/01/04/01002-20100104ARTFIG00281-conseil-constitutionnel-renouvellement-sous-sarkozy-.php

Conseil constitutionnel : renouvellement sous Sarkozy 

Bruno Jeudy et Guillaume Perrault
04/01/2010 | Mise à jour : 07:22 | Commentaires  81 | Ajouter à ma sélection


Le chef de l'État, le président du Sénat et celui de l'Assemblée nationale désigneront chacun un conseiller dans un mois.
 
Installé dans l'aile Montpensier du Palais-Royal, à Paris, le Conseil constitutionnel s'apprête à accueillir trois nouveaux membres. Dans un mois, trois des Sages actuels - l'ancien ministre mitterrandien Pierre Joxe, la sociologue Dominique Schnapper, fille de Raymond Aron, et Olivier Dutheillet de Lamothe, ancien secrétaire général adjoint de l'Élysée sous Jacques Chirac - feront leurs cartons au terme de leur mandat de neuf ans non renouvelable. Les paris sur le nom de leurs successeurs vont bon train.

L'enjeu de ce renouvellement est d'importance. Le Conseil constitutionnel vérifie la conformité des lois à la Constitution et peut «retoquer» le travail du Parlement. Les Sages veillent au respect du partage des compétences entre le gouvernement et les assemblées. Le Conseil est aussi le juge des élections des députés ainsi que des sénateurs. En censurant la semaine dernière la taxe carbone, les Sages ont démontré une fois de plus l'importance de leur rôle. Depuis le début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy n'a pas caché, à plusieurs reprises, son agacement vis-à-vis de l'institution présidée par le chiraquien Jean-Louis Debré.

C'est donc dans ce contexte de nouvelles crispations entre l'exécutif et le Conseil constitutionnel que vont être nommés les trois nouveaux membres. Un exercice très délicat pour Nicolas Sarkozy et les présidents des deux Assemblées, Bernard Accoyer et Gérard Larcher, chacun étant appelé, pour la première fois, à procéder à une nomination au Conseil constitutionnel.

En février 2007, alors que la campagne présidentielle battait son plein, la nomination de Jean-Louis Debré à la présidence du Conseil par Jacques Chirac avait suscité l'opposition virulente de son prédécesseur, Pierre Mazeaud. Et déclenché les critiques de la gauche quant à sa proximité avec le chef de l'État. Le candidat Nicolas Sarkozy avait promis plus de transparence dans les nominations. Trois ans plus tard, le voilà au pied du mur.

Le président de la République consulte discrètement. «Je ne veux pas que tu m'en parles !», l'a interrompu Debré, reçu voilà quelques jours à l'Élysée par Sarkozy qui voulait lui soumettre des candidats. La conversation s'est arrêtée net. «J'accueillerai les trois nouveaux qu'on me donnera. Contrairement à ce qu'on m'a fait, je ne formulerai aucun jugement», assure-t-il.

Le candidat favori de l'Élysée semble être Jean-Michel Darrois. Ce riche avocat de 61  ans, ami du couple présidentiel et auteur d'un récent rapport sur l'évolution des professions du droit, est aussi lié avec Alain Minc et Laurent Fabius. Longtemps cité, Michel Charasse, ancien ministre de François Mitterrand, paraît moins en cour. Reçu par le sénateur du Puy-de-Dôme à sa mairie pendant la campagne de 2007, Sarkozy lui aurait alors promis de le nommer au Conseil. Mais l'Auvergnat, Brice Hortefeux, aujourd'hui ministre de l'Intérieur - qui soutenait la nomination de Michel Charasse pour diviser la gauche dans le Puy-de-Dôme - a finalement renoncé à briguer la présidence de la région Auvergne. Du coup, promouvoir l'ancien ministre socialiste perd de son intérêt. Charasse «attend sereinement» le verdict. Sarkozy «m'a fait part de ses intentions, il y a pas mal de mois. Il m'a demandé si cela me plairait et je lui ai dit oui», soutient-il.

Bernard Accoyer, pour sa part, observe qu'on ne compte qu'une femme parmi les six membres du Conseil non renouvelables en février. Le président de l'Assemblée nationale est donc tenté de nommer un représentant du beau sexe. Emmanuelle Mignon, conseillère d'État, quadragénaire et ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, est dans la course. «C'est une fantastique travailleuse, très bonne juriste», souligne un observateur. Ce choix permettrait aussi à Nicolas Sarkozy de ne pas nommer lui-même son ancienne collaboratrice, ce qui susciterait inévitablement des critiques.


Hubert Haenel pressenti par Gérard Larcher

Gérard Larcher consulte également. Il aimerait désigner un sénateur dont la nomination contribuerait à renforcer ses positions en vue de sa réélection à la présidence du Sénat en 2011, alors que la gauche espère devenir majoritaire. Le choix d'Hubert Haenel (UMP, Haut-Rhin), âgé de 67 ans et élu au Palais du Luxembourg depuis 1986, permettrait, dit-on, de libérer plusieurs postes et l'un des plus beaux bureaux du Sénat. Pour Larcher, autant de cadeaux à redistribuer à d'autres sénateurs. «J'ai calculé qu'Haenel libérerait sept places ou fonctions !», décrypte un connaisseur du Sénat. La nomination du sénateur alsacien rendrait vacantes la présidence de la commission des affaires européennes et la présidence du groupe d'amitié France-Saint-Siège. Une fonction discrète, mais prisée.

Reste que l'UMP Jean-Pierre Cantegrit, sénateur des Français de l'étranger depuis 1977 et président du groupe d'Amitié France-Afrique centrale, est lui aussi sur les rangs.

Pour tout arranger, les trois candidats pressentis devront, pour la première fois, subir avec succès des auditions devant la commission des lois de l'Assemblée et du Sénat. Leur nomination n'interviendra que si l'addition des votes négatifs dans chaque commission ne représente pas les trois cinquièmes des suffrages exprimés. La route reste longue et pavée d'embûches.

LIRE AUSSI

» Le Conseil constitutionnel retoque la taxe carbone

» Réforme constitutionnelle : un marché pour les avocats

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/01/21/01011-20100121FILWWW00414--confidentiel-lagarde-denonce-les-calins-fiscaux-de-fabius.php
Confidentiel Lagarde dénonce les «câlins fiscaux» de Fabius
Le Figaro
21/01/2010 | Mise à jour : 08:36 | Commentaires  1 | Ajouter à ma sélection
La ministre de l’Économie n’a pas apprécié la sortie de l’ancien premier ministre socialiste, qui a qualifié la taxe sur les bonus des traders de «taxounette». Et elle dénonce, en privé, les «câlins fiscaux» accordés par les ministres de gauche, au premier rang desquels Laurent Fabius qui, lorsqu’il était à Bercy, avait allégé la fiscalité sur les stock-options.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/01/21/01011-20100121FILWWW00410--confidentiel-quand-mam-tacle-villepin.php
Confidentiel Quand MAM tâcle Villepin
Le Figaro
21/01/2010 | Mise à jour : 08:30 | Ajouter à ma sélection
Remarque incisive de la vice-présidente de l’UMP et garde des Sceaux après le déplacement, mardi à Bondy, de l’ancien premier ministre : « Le gaullisme, ce n’est pas la détestation des personnes. Si on veut en être garant, il faut une démarche d’ouverture. » Au cours de ce déplacement très médiatisé, Dominique de Villepin avait regretté que sa sensibilité, «gaulliste, sociale et républicaine», ne soit pas assez entendue au sein de sa famille politique.





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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 16:42

(verbatim)


Nom d'usage des personnes mariées (entre autres)


Circulaire du 26 juin 1986 relative à la mise en œuvre de l'article 43 de la loi n° 85-1372 du 23 décembre 1985.

Usage du nom du parent qui n'est pas transmis. Dénomination des personnes dans les documents administratifs

JO du 03-07-1986

Circulaire à télécharger ici :
http://legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19860703&numTexte=&pageDebut=08245&pageFin=


Le Premier ministre à Mesdames et messieurs les ministres et secrétaires d’État.

Je vous rappelle que l'article 43 de la loi n° 85-1372 du 23 décembre 1985 (JO du 26-12-1985) a introduit dans notre droit les dispositions suivantes :

“ Art.  43. - Toute personne majeure peut ajouter à son nom, à titre d’usage, le nom de celui de ses parents qui ne lui a pas transmis le sien.

“ A l’égard des enfants mineurs, cette faculté est mise en œuvre par les titulaires de l’exercice de l’autorité parentale. ”

Ce texte entrera en vigueur le 1er juillet prochain (art. 56 de la loi précitée).

D’une manière plus générale, le problème du nom sous lequel les personnes doivent être identifiées, ainsi que celui d’autres dénominations dont elles peuvent faire usage, se posent parfois lors de l’établissement de documents administratifs et de la gestion des dossiers du personnel ou des usagers des services publics.

Il me paraît dès lors nécessaire de vous rappeler les principales règles qui doivent être suivies en la matière.

1°  Le nom et les noms d’usage

1. 1.  Le nom de tout citoyen français est celui qui lui a été transmis selon les règles propres à chaque filiation et qui résulte de son acte de naissance. C'est à ce nom que doivent être établis les documents d’identité, les actes officiels ainsi que les dossiers administratifs (loi du 6  fructidor an II).

Il convient d’observer que ce nom n' est pas susceptible de changement, sauf hypothèses très particulières résultant soit d’un changement de nom par décret en application de la loi du 11  germinal an XI, soit d’une décision judiciaire (changement de nom de l’enfant naturel, établissement ou modification d’une filiation ayant une incidence sur le nom), soit d’une déclaration conjointe devant le juge des tutelles (pour les enfants naturels mineurs).

Ces changements font toujours l’objet d’une mention en marge de l’acte de naissance.

Le mariage n' opère aucun changement du nom des époux.

1. 2.  Par ailleurs, le nom patronymique doit être distingué des noms dont une personne peut avoir le droit d’user. Les noms d’usage s'établissent comme suit :

a)  Pour la femme mariée ou veuve, par adjonction ou par substitution à son patronyme du nom patronymique de son mari ou du nom dont il fait usage (arrêté du 26  juin  1986, Journal officiel du 3  juillet 1986) ;

b)  Pour l’homme marié ou veuf, par adjonction à son patronyme du nom patronymique de sa femme ou du nom dont elle fait usage (arrêté du 26  juin 1986) ;

c)  Pour la femmes divorcée, par le maintien du droit à l’usage du nom de l’ex-époux, soit de plein droit en cas de divorce pour rupture de la vie commune demandé par le mari, soit par convention avec l’ex-époux, soit par jugement (art.  264 du Code civil).

Toutefois, la femme divorcée qui a conservé l’usage du nom de son ex-conjoint, les veufs et les veuves perdent le droit d’user du patronyme ou du nom d’usage du précédent conjoint lorsqu' ils se remarient et quel que soit le devenir de cette nouvelle union ;

d)  A compter du 1er juillet 1986, pour toute personne majeure ou mineure, par adjonction à son nom du nom du parent qui ne lui a pas été transmis (art.  43 de la loi du 23  décembre 1985).

Il résulte des cas cités ci-dessus qu' une même personne peut avoir le choix entre plusieurs noms d’usage puisque les personnes mentionnées aux a, b ou c ci-dessus peuvent également se prévaloir de la faculté mentionnée au d.

Dans cette hypothèse, la personne doit choisir entre le nom d’usage mentionné aux a, b ou c , d’une part, et le nom d’usage mentionné au d , d’autre part.

Aucun cumul ou combinaison entre les différents noms d’usage n' est possible.

2°  Mention des noms d’usage

2. 1.  La mise en œuvre par l’intéressé du nom d’usage qu'il a choisi est laissée à son entière liberté.

La mention d’un nom d’usage sur un document relève également de l’entière liberté de l’intéressé. Celui-ci doit alors en faire la demande expresse.

Dans ce cas, pour éviter une confusion entre le patronyme et le nom d’usage, chacun de ces noms devra être porté sur le document de manière distincte. Des exemples sont donnés dans l’annexe I.

Toutefois, dans les correspondances échangées avec l’intéressé, l’administration doit désigner celui-ci sous le nom d’usage qu' il a indiqué.

2. 2.  Il appartient au demandeur d’apporter la justification du droit qu' il fait valoir sur le nom d’un tiers. Les documents justificatifs à produire, selon les cas, sont indiqués dans l’annexe II.

Lorsque l’intéressé est un enfant mineur, la personne habilitée à présenter la demande est indiquée dans l’annexe III.

2. 3.  J'ajoute, afin d’éviter toute difficulté d’interprétation, que :

1°  La nature juridique du nom d’usage exclut toute mention à l’état civil et sur le livret de famille ;

2°  En l’absence de disposition particulière, l’ordre dans lequel se situent les patronymes constitutifs d’un nom d’usage est libre ;

3°  L’intéressé peut renoncer à tout moment au nom d’usage qu' il a indiqué à l’administration.

Afin d’assurer la prise en compte du nouveau droit créé par la loi du 23  décembre 1985 dans des conditions satisfaisantes pour les usagers et de préserver le bon fonctionnement de l’administration, vous voudrez bien assurer la diffusion de la présente circulaire auprès de vos services et veiller à son exacte application.


Source :
http://www.dsi.cnrs.fr/rmlr/textesintegraux/volume4/431-cirdu26-06-1986.htm


Qu'est ce qu'un nom d'usage?

Mis à jour le 21.10.2009 par La Documentation française

Toute personne possède un nom de famille (appelé auparavant patronyme ou nom patronymique) . Ce nom figure votre acte de naissance. Il peut s'agir par exemple du nom de votre père

Il est néanmoins possible d'utiliser, dans la vie quotidienne, un autre nom appelé nom d'usage.

Conséquences du choix du nom d'usage

Le nom d'usage choisi pourra être utilisé dans tous les actes de votre vie privée, familiale, sociale ou professionnelle.

Dès lors que vous en faites la demande, c'est ce nom qui doit être utilisé par l'administration dans les courriers qu'elle vous adresse.

Le nom d'usage ne peut en aucun cas être mentionné à l'état civil (acte de naissance, de mariage, le livret de famille....).

Vous pouvez toutefois faire figurer votre nom d'usage, à la suite du nom de famille, sur vos documents d'identité.

Il faudra alors renseigner la rubrique "deuxième nom" du formulaire de demande.

Documents à fournir pour indiquer le nom d'usage sur une pièce d'identité  

Situation du demandeur

Principe

Pièces à fournir

Tous les demandeurs

Il est possible de faire figurer, à titre d'usage, les noms de ses 2 parents accolés dans l'ordre souhaité.

Attention : ne pas confondre cette possibilité avec celle qui permet depuis 2005 de choisir le nom de famille de son enfant (nom du père, nom de la mère ou double nom)

Acte d'état civil faisant apparaitre la double filiation

Personne mariée

La personne mariée peut utiliser :

  • Soit le nom de son époux

  • Soit un double nom : son propre nom et celui de son époux (ou épouse), dans l'ordre souhaité.

  • Acte de naissance du conjoint, avec mention de son (ou de ses) mariage(s) ou de sa filiation

  • ou  livret de famille avec filiation complète.

Personne divorcée

En cas de divorce, pour porter le nom de son ex-conjoint, une autorisation doit être sollicitée.

  • Jugement de la décision de justice (divorce par exemple) mentionnant l'autorisation de porter le nom de l'ex-conjoint

  • ou autorisation de l'ex-conjoint.

Personne veuve

La mention : veuf  ou veuve   précédant le nom d'usage peut être demandée.

  • Acte de décès du conjoint,

  • ou livret de famille avec filiation complète



Références



Source :
http://vosdroits.service-public.fr/F1343.xhtml


Un sondage pas représentatif (genre microtrottoir)

Quel nom de famille pour la mariée ?

31.12.2009

Après le mariage, allez-vous changer votre nom de famille ?

Plusieurs possibilités sont possibles: prendre le nom de l’époux, celui de l’épouse, garder son nom, accoler les deux noms…

Tout en sachant que pour l’état civil, vous garderez toujours votre nom de naissance, c’est simplement le nom d’usage qui peut changer.

Sondage sur le site, voici les réponses des 500 première personnes à y avoir répondu…

blogNomMariage

Source :
http://www.touslesmariages.com/blog/actu-et-potins-mariage/quel-nom-de-famille-pour-la-mariee



Future mariée : quel nom de famille après le mariage ?

Dans la liste des nombreuses questions qui demandent réflexion avant le mariage, la question du nom de famille de la future mariée, et plus largement des époux, apparaît en bonne place.

Dans une époque pas si reculée, elle était reléguée au rang d'évidence sous le simple prétexte de la tradition. Ainsi, il était d'usage que la mariée « prenne » le nom de son époux, sans que cela ne soit ni une obligation, ni un changement de nom. Aujourd'hui, même si la mariée conservera toujours son nom de jeune fille, elle pourra opter pour un nom d'usage différent.

1. La mariée prend le nom de son époux : un simple droit d'usage

Contrairement aux idées reçues, la femme ne perd pas son nom en se mariant. Elle conserve son état civil d'origine et garde en conséquence son « nom de jeune fille ». Si dans les actes de la vie courante (poste, inscription à la bibliothèque, etc.) elle communique le nom de son mari, c'est uniquement pour plus de simplicité. Mais dès lors qu'elle aura à faire un acte plus important (demande de passeport, déclaration d'imposition, etc.), son véritable nom, celui de son état civil de naissance, lui sera demandé.

La mariée conserve son état civil d'origine et garde en conséquence son « nom de jeune fille »."

2. La mariée prend le nom de son époux : un droit non obligatoire

Et c'est précisément parce que le changement de nom n'est qu'un droit d'usage qu'il n'est simplement pas obligatoire.

Outre la possibilité qu'il lui est offert de prendre le nom de son mari (Madame Dupont devient donc Madame Martin), elle peut également accoler le nom de ce dernier au sien (Madame Dupont devient Madame Dupont-Martin ou Madame Martin-Dupont) ou tout simplement garder son seul nom (Madame Dupont reste Madame Dupont).

A noter, pour les générations à venir qui aiment à garder leur identité, que si la mariée a déjà un nom composé, alors seul un des deux noms pourra être apposé au nom de l'époux (Madame Dupont-Martin devient donc au choix Madame Dupont-Levesque ou Madame Martin-Levesque, laissez tomber le Madame Dupont-Martin-Levesque).

3. La mariée prend le nom de son époux : un droit qui se perd en cas de divorce

Logiquement, « à la suite du divorce, chacun des époux perd l'usage du nom de son conjoint » (article 264 du code civil). Il existe cependant quelques exceptions qui confirment la règle. Le jugement du divorce peut autoriser la femme à conserver le nom de son époux si le mari en est d'accord ou si elle en a justifié la nécessité (par exemple si le changement de nom lié au divorce peut porter préjudice à l'activité professionnelle qu'elle exerce, alors qu'elle est connue jusque là sous son nom de mariée). Bien sûr, tout abus de la part de la jeune divorcée lui verrait retirer ce droit.

4. Le choix du nom de famille après le mariage : un choix cornélien

Contrairement, donc, aux époques récentes, la société moderne tend à remettre en cause cette tradition, cet usage qui voyait la mariée prendre le nom de son époux. Et pourquoi donc ? Deux raisons principales peuvent expliquer ce choix :

La raison professionnelle d'abord, l'épouse étant déjà connue sous son nom de jeune fille, raison d'autant plus fondée pour les femmes exerçant des professions libérales (docteurs, avocats, etc.), professions reposant précisément sur le nom de l'expert.

La raison personnelle ensuite, l'épouse manifestant un attachement tout particulier à son nom de jeune fille, tant ce dernier évoque en elle souvenirs, filiation, générations et émotions. Dans une société où les cellules familiales sont de plus en plus éclatées, le nom de jeune fille peut être celui d'un père méconnu et porter ainsi plus de sens encore.

5. Le choix du nom de famille après le mariage : et le marié dans tout cela ?

Dans notre société moderne, au moment du mariage, les deux époux peuvent choisir d'un commun accord leur nom « conjugal », qui peut être indifféremment le nom de naissance de la femme ou du mari ». Vous l'avez compris, alors que les traditions faisaient que la femme s'annexait à l'identité de son époux, le temps est venu où le mari a tout le loisir de se laisser « dominer ». Que demander de mieux ?

En conclusion, si le choix du nom des époux a toute son importance, et mérite une réflexion, ne perdez pas de vue que le mariage arrive à grands pas, et qu'il serait peut-être temps de vous inscrire à la mairie... Quant à la question migraineuse du choix du nom du futur enfant, n'en parlons même pas !

Source :
http://www.touslesmariages.com/dossier-future-mariee-quel-nom-de-famille-apres-le-mariage-6-37.htm


Pour officialiser un pseudonyme sur sa carte national d'identité

Lire :
http://portaildulivre.com/pseudoident.htm



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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 19:06

Une boulette du Sénat arrive au plus mauvais moment pour la majorité : lorsque Rachida Dati laisse échapper ses états d’âme sur le fonctionnement du Parlement européen. Une comparaison peu élogieuse pour le fonctionnement du Parlement français.


 

_yartibug07.jpgAprès le bug du rejet de la loi HADOPI le 9 avril 2009 à l’Assemblée Nationale par une erreur de vote du député (et ancien ministre) Jean-François Lamour, un sénateur vient de commettre le même type d’erreur sur la loi ratifiant l’ordonnance de redécoupage des circonscriptions législatives. Le Sénat est pourtant l’une des instances les plus calmes de la République. Il s’est un peu agité lundi soir.
 
 
Une séance ordinaire au Sénat
 
La séance de discussion au Sénat avait lieu le soir du 14 décembre 2009 et était présidée par la première vice-présidente du Sénat, la socialiste Catherine Tasca (ancienne Ministre de la Culture), en l’absence du Président du Sénat Gérard Larcher.
 
Cette séance se déroulait donc normalement après un débat mené par le Secrétaire d’État aux Collectivités territoriales Alain Marleix. Comme prévu, l’opposition sénatoriale présentait quelques amendements et la majorité les rejetait.
 
Jusqu’à cet amendement n°24 présenté par la sénatrice communiste Josiane Mathon-Poinat qui proposait purement et simplement la suppression de l’article unique du projet de loi… car ce texte ne comporte qu’un seul article. Cela revenait littéralement à supprimer le projet de loi.
 
A priori, comme pour les autres amendements de l’opposition, celui de Josiane Mathon-Poinat aurait dû être rejeté. Comme les sénateurs étaient peu nombreux pour cette séance de nuit, l’UMP avait systématiquement demandé un vote public pour chacun des amendements, le vote public permettant aux absents de voter grâce à l’entremise d’un sénateur de leur groupe qui votait à leur place. Ainsi, tout devait être bien "verrouillé".
 
 
Un mauvais vote
 
C’était sans compter sur la faible expérience du sénateur centriste du Rhône Jean-Jacques Pignard, ancien maire de Villefranche-sur-Saône et suppléant de Michel Mercier, devenu sénateur le 24 juillet 2009 car Michel Mercier a été nommé au gouvernement.
 
Jean-Jacques Pignard était chargé des votes du groupe Union centriste (regroupant notamment des sénateurs du MoDem et des sénateurs Nouveau centre). Mais il a fait une erreur de vote. Croyant qu’il s’agissait de voter pour la loi et pas pour l’amendement, il a glissé dans l’urne des bulletins OUI.
 
Résultat du vote : l’amendement de Josiane Mathon-Poinat a été approuvé par 167 sénateurs (la majorité absolue était à 162) et refusé par 156. L’adoption de cet amendement a impliqué immédiatement le rejet du projet de loi d’Alain Marleix. On peut lire précisément l’analyse du vote à ce lien.
 
Parmi les sénateurs heureux de ce rejet, il y avait l’ancien député RPR Jean-Louis Masson, opposé au redécoupage des circonscriptions dans son département, en Moselle.
 
 
Bataille de procédure
 
Une fois les résultats connus officiellement à 20 heures, le président du groupe de l’Union centriste, Nicolas About (MoDem et favorable au projet de loi) a immédiatement demandé à la présidente de séance, Catherine Tasca, d’annuler ce vote en raison d’une erreur matérielle de vote. Catherine Tasca a alors expliqué qu’elle n’avait pas été saisie de cette erreur au moment du vote et n’a donc pas pu l’annuler.
 
Alain Marleix a alors brandi l’article 43 alinéa 4 du règlement du Sénat pour demander une seconde délibération avant le vote du projet de loi pour rétablir l’article unique. Le rapporteur du projet, Jean-Jacques Hyest, président de la Commission des lois allait également dans ce sens.
 
Mais deux sénateurs de l’opposition firent valoir que cette seconde délibération pour un amendement n’était possible que s’il restait encore un texte, or la suppression de l’article unique a fait qu’il n’y avait plus de texte, donc plus lieu de délibérer.
 
Catherine Tasca qui dirigeait la séance est restée prudente : « Le vote est acquis, mais je ne suis pas habilitée à déterminer si l’on a voté sur un amendement ou sur l’ensemble du texte. C’est au Sénat de décider. ».
 
Les sénateurs socialistes mirent alors la pression en menaçant de quitter l’hémicycle si une seconde délibération était décidée. Afin de déterminer l’issue de ce vote, Catherine Tasca décida de deux suspensions de séance d’un total de deux heures vingt.
 
 
Le rejet du projet de loi confirmé
 
En reprenant la séance à 22 heures 45, Catherine Tasca a finalement donné raison à l’opposition : « J’ai beaucoup réfléchi depuis que nous nous sommes séparés. J’ai constaté que de multiples interprétations étaient données de la situation assez particulière que nous vivons. Dans notre assemblée, la présidence a sa responsabilité. Je prends donc mes responsabilités et considère que l’adoption de l’amendement n°24 de suppression, mis aux voix par scrutin public à la demande du groupe UMP, a, de fait, abouti au rejet de l’ensemble du texte. En conséquence, je lève la séance. ».
 
Les sénateurs de la majorité ont violemment protesté (« coup de force » ; « tricherie organisée » ; « c’est honteux ! », « abus de pouvoir », « quel mépris ! » etc.). De nombreuses personnalités de la majorité ont continué les protestations jusqu’à la mi-journée du lendemain.
 
La conférence des présidents du Sénat (qui statue sur l’ordre du jour de ses séances) a finalement approuvé le 15 décembre 2009 la décision de Catherine Tasca, donnant tort au gouvernement et aux responsables de l’UMP. En l’approuvant, la conférence des présidents (la majorité y est majoritaire) a ainsi préféré soutenir l’une de ses élus plutôt que de la désavouer. Catherine Tasca a d’ailleurs fait preuve de fermeté, calme et bonne connaissance de la procédure parlementaire.
 
 
Indépendance à l’arraché
 
Par cette confirmation du rejet du texte, le Sénat montre une nouvelle fois son indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif, ce qui était aussi l’un des buts de la réforme des institutions (même si, ici, la procédure n’avait pas été changée par cette réforme).
 
Le Ministre des Relations avec le Parlement Henri de Raincourt a jeté l’éponge sur ce vote, en déclarant : « L’affaire est close aujourd’hui au Sénat. Le gouvernement n’a pas à s’immiscer. ». II faut rappeler qu’Henri de Raincourt est avant tout un ancien sénateur (avant son entrée au gouvernement le 23 juin 2009) et a présidé lui-même le groupe UMP du Sénat. Il garde certainement dans son esprit une réelle solidarité avec ses anciens collègues qu’il retrouvera sans doute après son départ du gouvernement.
 
Concrètement, ce "couac"n’aura pas une grande conséquence législative. Le projet d’Alain Marleix repassera probablement en janvier 2010 en seconde lecture devant l’Assemblée Nationale qui l’avait adopté le 20 octobre 2009. Comme ce projet de loi concerne les prochaines élections législatives qui auront lieu en juin 2012, cet retard parlementaire n’aura aucune incidence sinon une mauvaise image.
 
 
Pendant ce temps, à Strasbourg…
 
Une mauvais image qui arrive au même moment que la polémique suscitée par M6 en diffusant publiquement le 13 décembre 2009 une conversation privée de l’ancienne Ministre de la Justice Rachida Dati.
 
Cette dernière, députée européenne, très lassée par sa présence en séance au Parlement européen, a laissé entendre qu’elle devait rester présente dans l’hémicycle car son absence se verrait lors des votes : « Je suis obligée de rester là, de faire la maligne, parce qu’il y a un peu de presse et, d’autre part, il y a l’élection de Barroso. (…) Quand tu es à Strasbourg, on voit si tu votes ou pas. Sinon, ça veut dire que tu n’es pas là... ».
 
 
De là à faire des comparaisons entre les procédures parlementaires européennes et les procédures parlementaires françaises… (alors que les députés français ont déjà protesté contre les mesures prises pour réduire leur absentéisme).
 
 
 
Sylvain Rakotoarison (16 décembre 2009)


Pour aller plus loin :
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