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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 23:33

(verbatim)


Le rejet du redécoupage électoral par les sénateurs (intégralité du vote du 14 décembre 2009)

Voir aussi :

Séance publique du 14 décembre 2009 (1)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259741.html

Séance publique du 14 décembre 2009 (2)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259926.html


http://www.senat.fr/scrupub/dossiers/pjl09-048_scr.html#lec1
Projet de loi ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés - scrutins


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Première lecture

14 décembre 2009
Scrutin n° 104 : sur la motion n° 3, présentée par M. Jean-Pierre Bel et les membres du groupe socialiste, apparentés et rattachés, tendant à opposer l'exception d'irrecevabilité au projet de loi, adopté par l'Assemblé nationale, ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés (rejet)


Scrutin n° 105 : sur la motion n° 4, présentée par Mme Nicole Borvo Cohen-Seat et les membres du groupe communiste, républicain, citoyen et des sénateurs du parti de gauche, tendant à opposer la question préalable au projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions des députés (rejet)


Scrutin n° 106 : sur la motion n° 27, présentée par M. Jean Louis Masson, tendant au renvoi en commission du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions des députés (rejet)


Scrutin n° 107 : sur l'amendement n° 24, présenté par Mme Josiane Mathon-Poinat et les membres du groupe communiste, républicain, citoyen et des sénateurs du parti de gauche, tendant à supprimer l'article unique du projet de loi, adopté par l'Assemblé nationale, ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés. (adoption)


http://ameli.senat.fr/amendements/2009-2010/116/Amdt_24.html
Projet de loi

Délimitation des circonscriptions législatives

(1ère lecture)

(n° 116 , 115 )
 N° 24

9 décembre 2009
 

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   AMENDEMENT
présenté par

  C  Défavorable 
G  Défavorable 
Adopté 
 
Mmes MATHON-POINAT, BORVO COHEN-SEAT, ASSASSI

et les membres du Groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche


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ARTICLE UNIQUE
 


Supprimer cet article.

Objet

Les auteurs de cet amendement s'opposent à un projet qui remet gravement en cause l'organisation démocratique de nos institutions.

http://www.senat.fr/cra/s20091214/s20091214_mono.html#par_23
Mme la présidente.  - Amendement n°24, présenté par Mme Mathon-Poinat et les membres du groupe CRC-SPG.

Supprimer cet article.

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - Il est défendu.

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Avis défavorable, bien entendu.

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Avis défavorable.

A la demande du groupe UMP, l'amendement n°24 est mis aux voix par scrutin public.





Mme la présidente.  - Je suspends la séance pour une dizaine de minutes. (Exclamations sur les bancs socialistes)

M. Jean-Marc Todeschini.  - Donnez-nous le résultat du scrutin !

M. Jean Louis Masson.  - Résultat ! Résultat !

La séance, suspendue à 19 h 20, reprend à 20 heures.





Mme la présidente. - Voici les résultats du scrutin :

Nombre de votants 324
Nombre de suffrages exprimés 323
Majorité absolue des suffrages exprimés 162
Pour l'adoption 167
Contre  156

Le Sénat a adopté.

(Applaudissements à gauche, M. Jean Louis Masson applaudit aussi)

M. Nicolas About.  - Madame la présidente, comme je vous l'ai fait savoir avant même la publication des résultats de ce scrutin, il s'est produit une erreur au moment du vote. Le sénateur de notre groupe chargé de déposer les bulletins dans l'urne a pensé que l'on votait sur l'article, et non sur l'amendement, et a voté pour au lieu de voter contre. Il vous l'a fait observer au moment du vote, et je regrette que vous n'ayez pas décidé de suspendre le déroulement du scrutin. (Protestations sur les bancs socialistes)

M. Pierre-Yves Collombat.  - Ce n'est pas la faute de la présidente !

Mme la présidente.  - Je n'ai pas été saisie personnellement au moment du vote.

M. Nicolas About.  - En tout cas, l'erreur a été signalée et je regrette que le vote ait été poursuivi, contrairement à la tradition du Sénat qui est de corriger les erreurs matérielles, même en cours de scrutin.

M. Jean-Marc Todeschini.  - N'accusez pas la présidente.

M. Nicolas About.  - Ce n'est la faute de personne. Vous êtes intolérants : lorsque d'autres commettent une erreur, je les respecte. Votre comportement n'honore pas l'image de notre assemblée. (Applaudissements sur les bancs UMP)

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - En vertu de l'article 43, alinéa 4, du Règlement du Sénat, je demande une seconde délibération avant le vote de ce projet de loi afin de rétablir l'article unique.

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Une seconde délibération est nécessaire. Avis favorable.

M. Jean-Marc Todeschini.  - Vous n'avez pas réuni la commission !

Mme la présidente.  - En fonction de l'article 43, alinéa 4, il n'y a pas d'explications de vote sur la demande de seconde délibération. Un seul orateur contre peut s'exprimer.

M. Bernard Frimat.  - L'article 43 prévoit une délibération avant le vote sur l'ensemble du texte, mais l'amendement de suppression de l'article unique ayant été adopté, il n'y a plus de texte. Nous nous sommes déjà trouvés devant une situation similaire lors de l'examen d'un texte sur l'éducation nationale : l'article a été supprimé, nous n'en n'avons plus débattu. Nous devons respecter le Règlement. La seconde délibération est utilisée systématiquement lors des lois de finances pour revenir sur certains amendements adoptés, mais on ne peut revenir sur la suppression d'un article. La procédure est très claire sur ce point.

Le rapporteur évoque la nécessité d'une seconde délibération, mais là n'est pas la question. La procédure est très claire : le texte doit être à nouveau examiné par l'Assemblée nationale, et nous en délibérerons à nouveau lors d'une seconde lecture dans le cadre de la navette. Le Conseil constitutionnel examine les textes au fond, mais il juge aussi sur la forme de leur adoption : si un projet de loi n'est pas adopté dans les formes, le Conseil en tire les conséquences. Le Gouvernement ne peut contrevenir au Règlement du Sénat.

M. Guy Fischer.  - Nous sommes d'autant plus attentifs à cette discussion que l'amendement de suppression a été déposé par mon groupe. L'interprétation de l'article 43 est très claire : la seconde délibération peut avoir lieu sur tout ou partie d'un texte, or il n'y a plus de texte. Le projet de loi doit donc être renvoyé à l'Assemblée nationale et nous l'examinerons à nouveau lors d'une séance ultérieure.

M. Jean Louis Masson.  - Il a fallu interrompre la séance pendant trente minutes avant de communiquer les résultats du scrutin public ! Cela fait peser une lourde suspicion sur les opérations actuelles ; c'est une raison de plus pour soutenir la position des groupes socialistes et CRC-SPG. Il serait indécent d'ignorer cette réalité.

Mme la présidente.  - Nous disposons de deux interprétations. Selon Bernard Frimat et Guy Fischer, l'amendement de suppression ayant été adopté, il n'y a plus de texte. Selon Nicolas About, il s'est produit une erreur matérielle qui ne porte pas sur le vote du texte, mais sur un amendement. Seul un vote nous permettra de trancher entre ces deux versions. (Protestations à gauche)

M. Jean-Marc Todeschini.  - Il n'est pas très élégant de la part de Nicolas About de regretter que Mme la présidente n'ait pas interrompu le vote.

M. Nicolas About.  - J'ai été mal informé !

M. Jean-Marc Todeschini.  - L'UMP cherche à faire passer au canon une opération de charcutage électoral. Elle doit assumer ses responsabilités : ses bancs étant vides... (protestations sur les bancs UMP), elle a dû demander des scrutins publics sur chaque vote. Nous ne sommes pas dans une république bananière, chaque voix compte ! Le vote de ce soir est acquis et nous reprendrons nos débats lors d'une seconde lecture, où nous pourrons à nouveau parler de la Moselle, des étrangers, du charcutage, etc.

M. Guy Fischer.  - Il n'y a pas à revenir sur le vote !

Mme la présidente.  - Le vote est acquis, mais je ne suis pas habilitée à déterminer si l'on a voté sur un amendement ou sur l'ensemble du texte. C'est au Sénat de décider.

M. Jean-Pierre Bel.  - Le Sénat doit veiller à l'image qu'il donne. Là, nous sommes en pleine improvisation. Nous devons agir dignement : un vote a eu lieu et nous devons en respecter les résultats conformément à notre Règlement.





En l'état actuel des choses, avec la publicité donnée à cet incident, revenir en arrière serait discréditer le Sénat et nous ne le souhaitons pas. Un vote à scrutin public est l'acte le plus solennel ; la majorité n'a cessé d'en demander, tout au long de l'après-midi et de la soirée (protestations à droite) et elle ne saurait en contester à présent les résultats. Si la majorité et le Gouvernement s'entêtaient à vouloir imposer une conduite contraire au Règlement, nous en tirerions les conséquences en quittant l'hémicycle.

M. Guy Fischer.  - Vous voulez transgresser un vote !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Pas du tout !

M. Guy Fischer.  - Si ! Monsieur Hyest, vous êtes président de la commission des lois, vous le savez : un amendement a été voté qui supprime l'article, il n'y a pas à y revenir. Si l'examen du texte se poursuit malgré le vote de notre amendement, nous quitterons l'hémicycle. Et nous vous laisserons l'entière responsabilité de ce charcutage.

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Il y a doute sur l'interprétation : or la seule instance habilitée à dire quelle est la bonne interprétation est le Sénat. Donc le Sénat doit voter sur la seconde délibération demandée par le Gouvernement. (Protestations à gauche)

M. Jean Louis Masson.  - Alors il faut changer le Règlement !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - On ne vous a pas donné la parole !

Il pourrait y avoir des amendements tendant à insérer des articles additionnels après l'article unique. Il est donc possible de demander une seconde délibération.

M. Guy Fischer.  - Trop tard !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Pas du tout ! Votons.

Mme la présidente.  - Si nous votons maintenant, il vous faudra, monsieur le ministre, prendre la mesure de la contestation de fond formulée sur cette procédure. Je préférerais une issue plus consensuelle.

M. Nicolas About.  - Reconnaissons l'erreur matérielle.

Mme la présidente. - Cela n'est pas possible. Il faut réfléchir aux répercussions d'un renvoi pur et simple à l'Assemblée nationale, qui respecterait le vote du Sénat -notre assemblée prendrait la responsabilité de son vote.

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - La demande qu'a formulée le Gouvernement est de droit. (Vives protestations à gauche)

M. Jean-Marc Todeschini.  - Ce n'est pas vrai ! Pas dans ce cas !

M. Jean-Pierre Bel.  - Je demande une suspension de séance afin de laisser au Gouvernement la possibilité de bien réfléchir.





La séance, suspendue à 20 h 20, reprend à 20 h 55.

Mme la présidente.  - Compte tenu de la confusion qui règne, je vais suspendre la séance jusqu'à 22 h 30.

M. Gérard Longuet.  - 22 heures ! (On renchérit à droite)

M. Jean-Pierre Bel.  - 23 heures ! (On renchérit à gauche)

Mme la présidente.  - 22 h 30, le temps que chacun retrouve sa sérénité.

M. Jean-Marc Todeschini.  - Et quel sera le scénario ?

Mme la présidente.  - Vous verrez.

La séance est suspendue à 21 heures.





présidence de Mme Catherine Tasca,vice-présidente

La séance reprend à 22 h 45.

Mme la présidente.  - J'espérais que la suspension aurait permis de ramener un peu de sérénité dans cette assemblée dont la sagesse est légendaire...

M. Michel Charasse.  - ...proverbiale !

Mme la présidente.  - J'ai beaucoup réfléchi depuis que nous nous sommes séparés. J'ai constaté que de multiples interprétations étaient données de la situation assez particulière que nous vivons. (M. Jean-Jacques Pignard fait signe à la Présidence qu'il demande la parole pour un rappel au Règlement) Dans notre assemblée, la présidence a sa responsabilité. Je prends donc mes responsabilités et considère que l'adoption de l'amendement n°24 de suppression, mis aux voix par scrutin public à la demande du groupe UMP, a, de fait, abouti au rejet de l'ensemble du texte. En conséquence, je lève la séance. (Les sénateurs des groupes socialiste et CRC-SPG s'apprêtent à quitter l'hémicycle ; vives protestations sur les bancs UMP et UC)

M. Nicolas About.  - C'est un coup de force ! C'est de la tricherie organisée et couverte !

Mme la présidente.  - La dignité de notre assemblée mériterait un meilleur traitement ! (« La séance est levée ! » répètent les sénateurs socialistes, regroupés près de la sortie de l'hémicycle)

Le texte va poursuivre sa vie à l'Assemblée nationale, point n'est donc besoin de faire de cet épisode un drame. (Vives réclamations à droite)

M. Nicolas About.  - Le scrutin public n'était pas ouvert, les vidéos le montrent ! C'est une honte !

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - En application de l'article...

Mme la présidente.  - Je ne perdrai pas mon calme. La séance est levée. (Marques d'indignation prolongées sur les bancs UMP et UC)

M. Adrien Gouteyron.  - C'est honteux !

M. Gérard Longuet.  - C'est un abus de pouvoir ! Quel mépris à l'égard des sénateurs présents ! Quelle désinvolture à l'égard de la République et de ses institutions ! (On ironise à gauche)

Mme la présidente.  - Prochaine séance, mardi 15 décembre à 9 h 30. (Vives critiques sur les bancs UMP et UC où l'on projette la répartie)

La séance est levée à 22 h 50.



Le Directeur du service du compte rendu analytique :

René-André Fabre


http://www.senat.fr/scrupub/2009/scr2009-107.html
Scrutin n° 107 - séance du 14 décembre 2009


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sur l'amendement n° 24, présenté par Mme Josiane Mathon-Poinat et les membres du groupe communiste, républicain, citoyen et des sénateurs du parti de gauche, tendant à supprimer l'article unique du projet de loi, adopté par l'Assemblé nationale, ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés.

Consulter l'amendement
Consulter le dossier législatif

Résultat du scrutin


Nombre de votants : 324
Suffrages exprimés : 323
Majorité des suffrages exprimés : 162
Pour : 167
Contre : 156



Le Sénat a adopté

Analyse par groupes politiques

Groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche (24)

Pour : 23 - Mme Éliane Assassi, M. François Autain, Mme Marie-France Beaufils, M. Michel Billout, Mme Nicole Borvo Cohen-Seat, M. Jean-Claude Danglot, Mmes Annie David, Michelle Demessine, Évelyne Didier, MM. Guy Fischer, Thierry Foucaud, Mmes Brigitte Gonthier-Maurin, Gélita Hoarau, MM. Robert Hue, Gérard Le Cam, Mmes Josiane Mathon-Poinat, Isabelle Pasquet, MM. Jack Ralite, Ivan Renar, Mmes Mireille Schurch, Odette Terrade, MM. Bernard Vera, Jean-François Voguet

N'a pas pris part au vote : 1 - M. Jean-Luc Mélenchon

Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen (17)

Pour : 1 - M. Robert Tropeano

Contre : 2 - MM. Gilbert Barbier, Aymeri de Montesquiou

Abstention : 1 - M. Daniel Marsin

N'ont pas pris part au vote : 13 - MM. Nicolas Alfonsi, Jean-Michel Baylet, Michel Charasse, Jean-Pierre Chevènement, Yvon Collin, Mme Anne-Marie Escoffier, M. François Fortassin, Mme Françoise Laborde, MM. Jacques Mézard, Jean Milhau, Jean-Pierre Plancade, Raymond Vall, François Vendasi

Groupe Socialiste (115)

Pour : 114 - Mmes Jacqueline Alquier, Michèle André, MM. Serge Andreoni, Bernard Angels, Jean-Etienne Antoinette, Alain Anziani, David Assouline, Bertrand Auban, Robert Badinter, Jean-Pierre Bel, Claude Bérit-Débat, Jacques Berthou, Jean Besson, Mmes Marie-Christine Blandin, Maryvonne Blondin, M. Yannick Bodin, Mme Nicole Bonnefoy, MM. Yannick Botrel, Didier Boulaud, Mme Alima Boumediene-Thiery, M. Martial Bourquin, Mme Bernadette Bourzai, M. Michel Boutant, Mme Nicole Bricq, M. Jean-Pierre Caffet, Mme Claire-Lise Campion, M. Jean-Louis Carrère, Mme Françoise Cartron, M. Bernard Cazeau, Mme Monique Cerisier-ben Guiga, M. Yves Chastan, Mme Jacqueline Chevé, MM. Gérard Collomb, Pierre-Yves Collombat, Roland Courteau, Yves Daudigny, Yves Dauge, Marc Daunis, Jean-Pierre Demerliat, Mme Christiane Demontès, MM. Jean Desessard, Claude Domeizel, Mme Josette Durrieu, MM. Alain Fauconnier, Jean-Luc Fichet, Jean-Claude Frécon, Bernard Frimat, Charles Gautier, Mme Samia Ghali, MM. Jacques Gillot, Jean-Pierre Godefroy, Jean-Noël Guérini, Didier Guillaume, Claude Haut, Edmond Hervé, Mmes Odette Herviaux, Annie Jarraud-Vergnolle, M. Claude Jeannerot, Mmes Bariza Khiari, Virginie Klès, MM. Yves Krattinger, Philippe Labeyrie, Serge Lagauche, Serge Larcher, Mme Françoise Laurent-Perrigot, M. Jacky Le Menn, Mmes Claudine Lepage, Raymonde Le Texier, MM. Alain Le Vern, Claude Lise, Jean-Jacques Lozach, Roger Madec, Philippe Madrelle, Jacques Mahéas, François Marc, Jean-Pierre Masseret, Marc Massion, Pierre Mauroy, Rachel Mazuir, Louis Mermaz, Jean-Pierre Michel, Gérard Miquel, Jean-Jacques Mirassou, Jacques Muller, Robert Navarro, Mme Renée Nicoux, MM. Jean-Marc Pastor, Georges Patient, François Patriat, Daniel Percheron, Jean-Claude Peyronnet, Bernard Piras, Roland Povinelli, Mme Gisèle Printz, MM. Marcel Rainaud, Daniel Raoul, Paul Raoult, François Rebsamen, Daniel Reiner, Thierry Repentin, Roland Ries, Mmes Michèle San Vicente-Baudrin, Patricia Schillinger, MM. Michel Sergent, René-Pierre Signé, Jean-Pierre Sueur, Simon Sutour, Michel Teston, René Teulade, Jean-Marc Todeschini, Richard Tuheiava, André Vantomme, Mme Dominique Voynet, M. Richard Yung

N'a pas pris part au vote : 1 - Mme Catherine Tasca, Président de séance

Groupe Union centriste (29)

Pour : 29 - MM. Nicolas About, Jean-Paul Amoudry, Jean Arthuis, Denis Badré, Claude Biwer, Didier Borotra, Jean Boyer, Marcel Deneux, Yves Détraigne, Mme Muguette Dini, MM. Daniel Dubois, Jean-Léonce Dupont, Pierre Fauchon, Mme Françoise Férat, MM. Christian Gaudin, Adrien Giraud, Mmes Nathalie Goulet, Jacqueline Gourault, MM. Jean-Jacques Jégou, Joseph Kergueris, Hervé Maurey, Jean-Claude Merceron, Mmes Catherine Morin-Desailly, Anne-Marie Payet, MM. Jean-Jacques Pignard, Yves Pozzo di Borgo, Daniel Soulage, Jean-Marie Vanlerenberghe, François Zocchetto

Groupe Union pour un Mouvement Populaire (151)

Contre : 150 - MM. Jean-Paul Alduy, Pierre André, Gérard Bailly, René Beaumont, Michel Bécot, Claude Belot, Pierre Bernard-Reymond, Laurent Béteille, Joël Billard, Jean Bizet, Jacques Blanc, Paul Blanc, Pierre Bordier, Joël Bourdin, Mme Brigitte Bout, M. Dominique Braye, Mme Marie-Thérèse Bruguière, MM. Elie Brun, François-Noël Buffet, Christian Cambon, Jean-Pierre Cantegrit, Jean-Claude Carle, Auguste Cazalet, Gérard César, Alain Chatillon, Jean-Pierre Chauveau, Marcel-Pierre Cléach, Christian Cointat, Gérard Cornu, Raymond Couderc, Jean-Patrick Courtois, Philippe Dallier, Serge Dassault, Mme Isabelle Debré, MM. Robert del Picchia, Christian Demuynck, Gérard Dériot, Mmes Béatrice Descamps, Marie-Hélène Des Esgaulx, MM. Denis Detcheverry, Éric Doligé, Philippe Dominati, Michel Doublet, Alain Dufaut, André Dulait, Mme Catherine Dumas, M. Ambroise Dupont, Mme Bernadette Dupont, MM. Louis Duvernois, Jean-Paul Emorine, Jean-Claude Etienne, Jean Faure, André Ferrand, Louis-Constant Fleming, Alain Fouché, Jean-Pierre Fourcade, Bernard Fournier, Jean-Paul Fournier, Jean François-Poncet, Christophe-André Frassa, Yann Gaillard, René Garrec, Mme Joëlle Garriaud-Maylam, M. Jean-Claude Gaudin, Mme Gisèle Gautier, MM. Jacques Gautier, Patrice Gélard, Bruno Gilles, Mme Colette Giudicelli, MM. Alain Gournac, Adrien Gouteyron, Mme Sylvie Goy-Chavent, MM. Francis Grignon, Charles Guené, Michel Guerry, Hubert Haenel, Mme Françoise Henneron, M. Pierre Hérisson, Mme Marie-Thérèse Hermange, MM. Michel Houel, Alain Houpert, Jean-François Humbert, Mme Christiane Hummel, MM. Benoît Huré, Jean-Jacques Hyest, Soibahadine Ibrahim Ramadani, Pierre Jarlier, Mlle Sophie Joissains, M. Jean-Marc Juilhard, Mmes Christiane Kammermann, Fabienne Keller, MM. Alain Lambert, Marc Laménie, Mme Élisabeth Lamure, MM. André Lardeux, Robert Laufoaulu, Daniel Laurent, Jean-René Lecerf, Dominique Leclerc, Antoine Lefèvre, Jacques Legendre, Dominique de Legge, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Leleux, Philippe Leroy, Gérard Longuet, Simon Loueckhote, Roland du Luart, Michel Magras, Mme Lucienne Malovry, MM. Philippe Marini, Pierre Martin, Jean-François Mayet, Mmes Colette Mélot, Lucette Michaux-Chevry, MM. Alain Milon, Albéric de Montgolfier, Philippe Nachbar, Louis Nègre, Mmes Jacqueline Panis, Monique Papon, MM. Charles Pasqua, Philippe Paul, Jackie Pierre, François Pillet, Xavier Pintat, Louis Pinton, Rémy Pointereau, Christian Poncelet, Ladislas Poniatowski, Hugues Portelli, Mme Catherine Procaccia, MM. Jean-Pierre Raffarin, Charles Revet, Philippe Richert, Josselin de Rohan, Roger Romani, Mme Janine Rozier, MM. Bernard Saugey, Bruno Sido, Mme Esther Sittler, MM. Michel Thiollière, André Trillard, Mme Catherine Troendle, MM. François Trucy, Alain Vasselle, René Vestri, Jean-Pierre Vial, André Villiers, Jean-Paul Virapoullé

N'a pas pris part au vote : 1 - M. Gérard Larcher, Président du Sénat

Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7)

Contre : 4 - M. Philippe Darniche, Mme Sylvie Desmarescaux, MM. Bruno Retailleau, Alex Türk

N'ont pas pris part au vote : 3 - MM. Philippe Adnot, Gaston Flosse, Jean Louis Masson

Analyse détaillée

Ont voté pour

Nicolas About Yves Chastan Edmond Hervé Jean-Marc Pastor
Jacqueline Alquier Jacqueline Chevé Odette Herviaux Georges Patient
Jean-Paul Amoudry Gérard Collomb Gélita Hoarau François Patriat
Michèle André Pierre-Yves Collombat Robert Hue Anne-Marie Payet
Serge Andreoni Roland Courteau Annie Jarraud-Vergnolle Daniel Percheron
Bernard Angels Jean-Claude Danglot Claude Jeannerot Jean-Claude Peyronnet
Jean-Etienne Antoinette Yves Daudigny Jean-Jacques Jégou Jean-Jacques Pignard
Alain Anziani Yves Dauge Joseph Kergueris Bernard Piras
Jean Arthuis Marc Daunis Bariza Khiari Roland Povinelli
Éliane Assassi Annie David Virginie Klès Yves Pozzo di Borgo
David Assouline Jean-Pierre Demerliat Yves Krattinger Gisèle Printz
Bertrand Auban Michelle Demessine Philippe Labeyrie Marcel Rainaud
François Autain Christiane Demontès Serge Lagauche Jack Ralite
Robert Badinter Marcel Deneux Serge Larcher Daniel Raoul
Denis Badré Jean Desessard Françoise Laurent-Perrigot Paul Raoult
Marie-France Beaufils Yves Détraigne Gérard Le Cam François Rebsamen
Jean-Pierre Bel Évelyne Didier Jacky Le Menn Daniel Reiner
Claude Bérit-Débat Muguette Dini Claudine Lepage Ivan Renar
Jacques Berthou Claude Domeizel Raymonde Le Texier Thierry Repentin
Jean Besson Daniel Dubois Alain Le Vern Roland Ries
Michel Billout Jean-Léonce Dupont Claude Lise Michèle San Vicente-Baudrin
Claude Biwer Josette Durrieu Jean-Jacques Lozach Patricia Schillinger
Marie-Christine Blandin Pierre Fauchon Roger Madec Mireille Schurch
Maryvonne Blondin Alain Fauconnier Philippe Madrelle Michel Sergent
Yannick Bodin Françoise Férat Jacques Mahéas René-Pierre Signé
Nicole Bonnefoy Jean-Luc Fichet François Marc Daniel Soulage
Didier Borotra Guy Fischer Jean-Pierre Masseret Jean-Pierre Sueur
Nicole Borvo Cohen-Seat Thierry Foucaud Marc Massion Simon Sutour
Yannick Botrel Jean-Claude Frécon Josiane Mathon-Poinat Odette Terrade
Didier Boulaud Bernard Frimat Hervé Maurey Michel Teston
Alima Boumediene-Thiery Christian Gaudin Pierre Mauroy René Teulade
Martial Bourquin Charles Gautier Rachel Mazuir Jean-Marc Todeschini
Bernadette Bourzai Samia Ghali Jean-Claude Merceron Robert Tropeano
Michel Boutant Jacques Gillot Louis Mermaz Richard Tuheiava
Jean Boyer Adrien Giraud Jean-Pierre Michel Jean-Marie Vanlerenberghe
Nicole Bricq Jean-Pierre Godefroy Gérard Miquel André Vantomme
Jean-Pierre Caffet Brigitte Gonthier-Maurin Jean-Jacques Mirassou Bernard Vera
Claire-Lise Campion Nathalie Goulet Catherine Morin-Desailly Jean-François Voguet
Jean-Louis Carrère Jacqueline Gourault Jacques Muller Dominique Voynet
Françoise Cartron Jean-Noël Guérini Robert Navarro Richard Yung
Bernard Cazeau Didier Guillaume Renée Nicoux François Zocchetto
Monique Cerisier-ben Guiga Claude Haut Isabelle Pasquet 

Ont voté contre

Jean-Paul Alduy Béatrice Descamps Hubert Haenel Lucette Michaux-Chevry
Pierre André Marie-Hélène Des Esgaulx Françoise Henneron Alain Milon
Gérard Bailly Sylvie Desmarescaux Pierre Hérisson Aymeri de Montesquiou
Gilbert Barbier Denis Detcheverry Marie-Thérèse Hermange Albéric de Montgolfier
René Beaumont Éric Doligé Michel Houel Philippe Nachbar
Michel Bécot Philippe Dominati Alain Houpert Louis Nègre
Claude Belot Michel Doublet Jean-François Humbert Jacqueline Panis
Pierre Bernard-Reymond Alain Dufaut Christiane Hummel Monique Papon
Laurent Béteille André Dulait Benoît Huré Charles Pasqua
Joël Billard Catherine Dumas Jean-Jacques Hyest Philippe Paul
Jean Bizet Ambroise Dupont Soibahadine Ibrahim Ramadani Jackie Pierre
Jacques Blanc Bernadette Dupont Pierre Jarlier François Pillet
Paul Blanc Louis Duvernois Sophie Joissains Xavier Pintat
Pierre Bordier Jean-Paul Emorine Jean-Marc Juilhard Louis Pinton
Joël Bourdin Jean-Claude Etienne Christiane Kammermann Rémy Pointereau
Brigitte Bout Jean Faure Fabienne Keller Christian Poncelet
Dominique Braye André Ferrand Alain Lambert Ladislas Poniatowski
Marie-Thérèse Bruguière Louis-Constant Fleming Marc Laménie Hugues Portelli
Elie Brun Alain Fouché Élisabeth Lamure Catherine Procaccia
François-Noël Buffet Jean-Pierre Fourcade André Lardeux Jean-Pierre Raffarin
Christian Cambon Bernard Fournier Robert Laufoaulu Bruno Retailleau
Jean-Pierre Cantegrit Jean-Paul Fournier Daniel Laurent Charles Revet
Jean-Claude Carle Jean François-Poncet Jean-René Lecerf Philippe Richert
Auguste Cazalet Christophe-André Frassa Dominique Leclerc Josselin de Rohan
Gérard César Yann Gaillard Antoine Lefèvre Roger Romani
Alain Chatillon René Garrec Jacques Legendre Janine Rozier
Jean-Pierre Chauveau Joëlle Garriaud-Maylam Dominique de Legge Bernard Saugey
Marcel-Pierre Cléach Jean-Claude Gaudin Jean-François Le Grand Bruno Sido
Christian Cointat Gisèle Gautier Jean-Pierre Leleux Esther Sittler
Gérard Cornu Jacques Gautier Philippe Leroy Michel Thiollière
Raymond Couderc Patrice Gélard Gérard Longuet André Trillard
Jean-Patrick Courtois Bruno Gilles Simon Loueckhote Catherine Troendle
Philippe Dallier Colette Giudicelli Roland du Luart François Trucy
Philippe Darniche Alain Gournac Michel Magras Alex Türk
Serge Dassault Adrien Gouteyron Lucienne Malovry Alain Vasselle
Isabelle Debré Sylvie Goy-Chavent Philippe Marini René Vestri
Robert del Picchia Francis Grignon Pierre Martin Jean-Pierre Vial
Christian Demuynck Charles Guené Jean-François Mayet André Villiers
Gérard Dériot Michel Guerry Colette Mélot Jean-Paul Virapoullé

Abstentions

Daniel Marsin   

N'ont pas pris part au vote

Gérard Larcher, Président du Sénat Michel Charasse François Fortassin Jean-Pierre Plancade
Catherine Tasca, Président de séance Jean-Pierre Chevènement Françoise Laborde Raymond Vall
Philippe Adnot Yvon Collin Jean Louis Masson François Vendasi
Nicolas Alfonsi Anne-Marie Escoffier Jacques Mézard 
Jean-Michel Baylet Gaston Flosse Jean Milhau 
Ne peut prendre part au vote en application des articles L.O.297 et L.O.137-1 du code électoral - sénateur devenu député européen : Jean-Luc Mélenchon

http://www.senat.fr/petite-loi-ameli/2009-2010/116.html
PROJET DE LOI

rejeté

le 14 décembre 2009
 
 N° 32
SÉNAT
                 

SESSION ORDINAIRE DE 2009-2010
 
Pour supprimer ce cadre : [Tableau] – [Supprimer] – [Lignes]

ATTENTION

DOCUMENT PROVISOIRE

Seule l’impression définitive a valeur de texte authentique
 

 
PROJET DE LOI

REJETÉ PAR LE SÉNAT
EN PREMIÈRE LECTURE

ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés.

 
Le Sénat a rejeté, en première lecture, le projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale en première lecture.
 
Voir les numéros :

Assemblée nationale (13ème législ.) :   1893, 1949 et T.A. 353.

Sénat :  48, 115 et 116 (2009-2010).
 



Délibéré en séance publique, à Paris, le 14 décembre 2009.

                                                                  Le Président,

                                                       Signé : Gérard LARCHER






Voir aussi :

Séance publique du 14 décembre 2009 (1)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259741.html

Séance publique du 14 décembre 2009 (2)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259926.html

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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 23:25

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Séance publique du 14 décembre 2009 au Sénat (présidée par Catherine Tasca)

Séance publique du 14 décembre 2009 (1)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259741.html

Séance publique du 14 décembre 2009 (2)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259926.html


http://www.senat.fr/leg/pjl09-048.pdf
http://www.senat.fr/leg/pjl09-048.html
N° 48

 

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 2009-2010

Enregistré à la Présidence du Sénat le 20 octobre 2009
 

PROJET DE LOI

ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,

ratifiant l'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés,

TRANSMIS PAR

M. LE PREMIER MINISTRE

À

M. LE PRÉSIDENT DU SÉNAT

(Envoyé à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)

L'Assemblée nationale a adopté le projet de loi dont la teneur suit :


 

Voir le(s) numéro(s) :

Assemblée nationale (13ème législ.) :
 1893, 1949 et T.A. 353
 

Article unique

L'ordonnance n° 2009-935 du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés, prise en application de la loi n° 2009-39 du 13 janvier 2009 relative à la commission prévue à l'article 25 de la Constitution et à l'élection des députés et autorisant le Gouvernement à fixer le nombre total et à délimiter les circonscriptions des députés élus par les Français établis hors de France et à mettre à jour la répartition des sièges de députés élus dans les départements et dans les collectivités d'outre-mer, ainsi que la délimitation des circonscriptions législatives, est ratifiée.

Délibéré en séance publique, à Paris, le 20 octobre 2009.

Le Président,
Signé : BERNARD ACCOYER


http://www.senat.fr/cra/s20091214/s20091214_mono.html
Compte rendu analytique officiel du 14 décembre 2009
SÉANCE

du lundi 14 décembre 2009

48e séance de la session ordinaire 2009-2010

présidence de Mme Catherine Tasca,vice-présidente

Secrétaires : Mme Christiane Demontès, M. Philippe Nachbar.

La séance est ouverte à 14 h 30.

Le procès-verbal de la précédente séance, constitué par le compte rendu analytique, est adopté sous les réserves d'usage.

Délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés

Mme la présidente.  - L'ordre du jour appelle l'examen du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, ratifiant l'ordonnance du 29 juillet 2009 portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés.

Discussion générale

M. Alain Marleix, secrétaire d'État à l'intérieur et aux collectivités territoriales.  - (Applaudissements sur les bancs UMP) Le texte de ratification dont vous êtes aujourd'hui saisis, et que l'Assemblée nationale a adopté sans modification le 20 octobre dernier, constitue la dernière étape du processus d'ajustement des circonscriptions électorales entamé depuis dix-huit mois.

Vous vous trouvez dans la situation inédite sous la Ve République, d'avoir à vous prononcer sur un projet délimitant les circonscriptions législatives : vous n'aviez pas examiné le texte qui, en 1958, procédait à leur première délimitation, resté en vigueur pendant 28 ans et sept élections législatives, puisqu'il s'agissait d'une ordonnance de l'article 92 de la Constitution ; tandis que saisis en 1986 du projet de loi délimitant de nouvelles circonscriptions à la suite du rétablissement du scrutin majoritaire, vous lui aviez opposé la question préalable, considérant qu'il ne vous appartenait pas de statuer sur les modalités d'élection des membres de l'Assemblée nationale. La loi du 24 novembre 1986, qui régit le tracé des circonscriptions actuelles des députés depuis cinq élections générales, n'avait donc pas été discutée dans cet hémicycle.

L'ordonnance soumise aujourd'hui à ratification a été précédée d'une série de consultations sans précédent. Les préfets ont tout d'abord été chargés de recevoir tous les parlementaires de leur département, afin de recueillir leurs propositions. Certains, à mon plus grand étonnement, ont reçu consigne de ne pas se rendre à ces rendez-vous, pourtant conformes à une tradition républicaine bien établie : ils ne peuvent s'étonner que leurs projets n'aient pu être étudiés. Le Premier ministre a reçu à Matignon, le16 septembre 2008, les responsables de tous les groupes et formations politiques représentés dans les deux assemblées. J'ai ensuite moi-même reçu, comme le Premier ministre en avait exprimé la volonté, un grand nombre de parlementaires. Tous ceux qui l'ont souhaité ont pu accéder aux locaux du ministère de l'intérieur pour y consulter les cartes et les chiffres du recensement.

Nos projets ont ensuite été soumis à la commission indépendante prévue par l'article 25 de la Constitution, composée pour moitié de magistrats nommés par les plus hautes juridictions de notre pays et pour moitié de personnalités nommées après avis des commissions des lois des deux assemblées, laquelle a consacré 23 séances, dans le délai de deux mois qui lui était imparti, pour donner son avis sur nos projets, avant de se réunir à nouveau pour statuer sur sept départements. Ces deux avis, remis au Premier ministre en juin dernier, ont été publiés au Journal officiel et le Gouvernement en a tenu compte dans de nombreux cas. Le projet d'ordonnance a alors été soumis, comme le prévoit la Constitution, au Conseil d'État, qui a procédé à son étude exhaustive, conduisant le Gouvernement à le modifier une nouvelle fois.

La refonte partielle de la carte des circonscriptions s'est donc effectuée dans la plus grande transparence.





L'ordonnance qui vous est soumise applique deux nouvelles dispositions issues de la révision constitutionnelle de l'an dernier, concernant la création de sièges de députés pour les Français de l'étranger et le nombre total de députés. La création de sièges de députés représentant nos compatriotes établis hors de France était déjà l'une des propositions du candidat François Mitterrand à la présidentielle de 1981 et figurait au programme des deux principaux candidats à celle de 2007. Le Président Sarkozy a respecté son engagement et ainsi permis la solution d'un problème débattu depuis bientôt trente ans. (M. Robert del Picchia approuve) Les futurs députés des Français de l'étranger seront, comme les autres, élus au scrutin majoritaire : il a donc fallu, exercice inédit et difficile, « découper le monde » pour délimiter leurs futures circonscriptions. Les règles de leur élection font l'objet d'adaptations : ainsi, les deux tours de scrutin seront espacés de quinze jours et non d'une semaine et il sera possible de voter par correspondance et par internet. II en sera débattu à l'occasion de la ratification de l'ordonnance du 29 juillet 2009 qui énonce ces règles et qui sera bientôt suivie d'un décret d'application.

Seconde innovation liée à la révision constitutionnelle, le plafonnement à 577 du nombre de sièges de l'Assemblée nationale, nombre résultant de la réforme de 1985. Il aurait certes été plus facile d'ajuster la carte électorale en augmentant le nombre de sièges ; et cela, d'autant plus que la création en 2007 de deux nouveaux sièges pour Saint-Barthélemy Saint-Martin et celle de sièges pour les Français de l'étranger, conduisait à réduire le nombre de députés représentant les départements.

Nous disposions du recensement général opéré pour la première fois en application de la loi « Démocratie de proximité » de février 2002 pour les départements, du dernier recensement publié pour les collectivités d'outre-mer et du nombre d'immatriculations dans les consulats pour les Français de l'étranger, ce nombre étant pris en compte au 1er janvier 2006, par analogie avec la date retenue pour la population des départements. Au vu de ces différents éléments démographiques, nous avons réparti les 577 sièges de députés au prorata de la population des départements, qui obtiennent 556 députés, soit quatorze de moins qu'en 1986, des collectivités d'outre-mer, qui seront représentées par dix députés, soit trois de plus qu'actuellement, et du nombre total -c'est le Conseil constitutionnel qui nous l'a imposé- des ressortissants immatriculés à l'étranger, qui seront représentés par onze députés. Conformément à la décision du Conseil constitutionnel du 8 janvier, qui ne permet d'attribuer un siège à une collectivité d'outre-mer de faible population que si elle est très éloignée de tout autre département ou collectivité, Saint-Pierre-et-Miquelon et Wallis-et-Futuna conservent le siège de député dont elles ont constamment bénéficié depuis1958 ; en revanche, les nouvelles collectivités de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin, trop proches pour avoir chacune leur propre député, seront représentées par un député commun.

La représentation de chacun des 100 départements a été fixée en fonction de leur population respective, selon la méthode traditionnelle dite « de la tranche », méthode, qui régit la répartition actuelle de vos sièges de sénateurs entre les départements. Elle limite les exceptions concernant les petits départements, à qui la décision du Conseil constitutionnel du 8 janvier interdit d'attribuer deux sièges de député si la méthode de calcul n'y conduit pas au vu de leur population : avec cette méthode, seules la Creuse et la Lozère se retrouvent au-dessous du seuil donnant droit à deux députés, contre quatorze départements avec la méthode de la répartition proportionnelle. Le nombre de sièges de député diminue dans 27 départements et augmente dans quinze autres ainsi qu'en Polynésie française et à Mayotte. Tous ces chiffres ont fait l'objet d'un avis favorable de la commission indépendante de contrôle du redécoupage électoral puis du Conseil d'État. En outre le montant de la tranche, porté de 108 000 à 125 000 habitants, serait supérieur si l'on prenait en compte de nouveaux éléments de recensement : personne ne devra donc s'étonner par exemple, au vu des chiffres de population qui sortiront d'ici la fin de l'année et qui seront réputés être ceux constatés au 1er janvier 2007, que certains départements franchissent le seuil leur redonnant apparemment droit à un député qu'ils ont perdu, parce que la tranche aura légèrement augmenté dans l'intervalle...

L'ordonnance parvient à un équilibre démographique des circonscriptions bien meilleur que la situation actuelle. Les écarts démographiques entre nos 577 circonscriptions législatives, délimitées en 1986 sur la base d'un recensement datant de 1982, sont considérables : sans évoquer le cas particulier des circonscriptions des collectivités d'outre-mer, la seconde circonscription de la Lozère compte 35 794 habitants alors que la sixième circonscription du Var en a 213 421 ; avec un rapport de représentativité allant ainsi de un à six, c'est le principe même de l'égalité du suffrage, énoncé à l'article 3 de notre Constitution, qui n'est plus respecté et le Conseil constitutionnel s'en était ému à plusieurs reprises depuis 1999. Les gouvernements qui se sont succédés depuis lors n'ayant pas remédié à ces écarts, le Conseil a demandé qu'un ajustement de la carte électorale soit entrepris « au lendemain des élections législatives de 2007 ». C'est dire l'urgence qu'il y a à terminer l'exercice extrêmement difficile, et politiquement délicat, que le Président de la République et le Gouvernement m'ont confié.

Nous avons ainsi effectué ce que j'appelle un « redécoupage » dans les 42 départements et les quatre collectivités d'outre-mer dont la population leur fait, soit perdre une, deux ou trois circonscriptions, soit en gagner une ou deux ; 25 autres départements de métropole et d'outre-mer, dont les inégalités de population apparues entre les circonscriptions doivent être réduites, ont fait pour leur part l'objet d'un simple « remodelage » ; ils n'étaient que douze initialement, le Gouvernement ayant choisi, conformément aux termes de la loi d'habilitation du 13 janvier et aux engagements pris devant le Parlement, de ne pas modifier dans douze de ces départements à nombre de sièges inchangé la carte des circonscriptions lorsque la population de celles-ci ne s'était pas écartée de plus ou moins 20 % par rapport à la population moyenne départementale, limite déjà retenue en 1986 ; mais la commission, suivie d'ailleurs par le Conseil d'État, a considéré qu'il fallait réduire, dans ces départements également, les inégalités les plus flagrantes, et le Gouvernement a suivi son avis pour treize autres départements. Au total, et afin de respecter au mieux la portée de l'habilitation et de ne pas élaborer une nouvelle carte électorale complète, le nombre de circonscriptions dont les limites sont inchangées a ainsi été ramené à 238 sur un total de 577. Les écarts démographiques entre les circonscriptions sont considérablement réduits, passant, si l'on exclut les petites collectivités d'outre-mer et les circonscriptions des Français de l'étranger, d'un rapport de un à six à un rapport de un à 2,4. A l'intérieur d'un même département, la marge d'écarts est le plus souvent limitée à plus ou moins 15 % par rapport à la moyenne et aucune circonscription ne s'en écarte de plus de 17,5 %, alors que sept circonscriptions étaient dans ce cas en 1986. La commission de contrôle et le Conseil d'État se sont prononcés en faveur d'écarts encore plus réduits, alors même que la loi d'habilitation du 13 janvier autorisait une marge allant jusqu'à 20 %. Le Gouvernement a suivi leurs avis, en totalité ou en partie, dans 23 départements ; il a estimé qu'il pouvait adopter une délimitation différente de celle que ces deux institutions ont préconisée pour 23 des circonscriptions « montrées du doigt », parce que trop ou insuffisamment peuplées, soit 4 % du total des circonscriptions. Les raisons détaillées pour lesquelles le Gouvernement n'a pas suivi leurs recommandations ont été publiées par le rapporteur du projet de loi de ratification devant l'Assemblée nationale et elles ont été fournies au président de votre commission des lois.

L'ordonnance respecte parfaitement les critères fixés par la loi d'habilitation et les principes énoncés par le Conseil constitutionnel. L'écart démographique maximal de 20 %, jamais atteint dans les départements, est dépassé pour trois des onze circonscriptions destinées à la représentation des Français de l'étranger, qui ont été délimitées après consultation des associations et des sénateurs qui les représentent et après celle du ministère des affaires étrangères : les deux circonscriptions du continent américain, parce que nous avons voulu respecter la frontière entre les États-Unis et le Mexique, et la circonscription d'Asie-Océanie, à laquelle nous avions déjà donné une étendue considérable pour des raisons démographiques. Ces écarts ont été autorisés par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 8 janvier dernier.

Les autres exigences de délimitation, reprises en général des critères utilisés en 1986, sont également satisfaites, qu'il s'agisse de la continuité des circonscriptions, de l'unité des communes ou de celle des cantons de moins de 40 000 habitants : 42 des cantons de plus de 40 000 habitants, soit moins d'un quart, ont été partagés, afin de réduire les écarts démographiques entre des circonscriptions voisines. Ce respect des limites cantonales, que le Gouvernement s'était imposé comme contrainte comme pour le découpage de 1986, nous a conduits logiquement à prévoir, dans le projet de loi relatif à l'élection des conseillers territoriaux dont vous discuterez dans quelques mois, que les futurs cantons devront être délimités à l'intérieur des nouvelles circonscriptions législatives.

Il n'a pas été possible en revanche de respecter systématiquement la carte de l'intercommunalité, ce qui n'était d'ailleurs pas prévu dans la loi d'habilitation : les limites des établissements publics de coopération intercommunale résultent de simples arrêtés préfectoraux, elles ont un caractère fluctuant et ne constituent pas des circonscriptions électorales. Ce n'est pas aux préfets de délimiter ces circonscriptions...

Le respect de ces exigences législatives et constitutionnelles a conduit le Conseil d'État à donner un avis favorable au présent projet de loi de ratification, qui a été adopté sans modification, après quatre séances de débats, par l'Assemblée nationale, particulièrement concernée par ces dispositions. Pour que cette ordonnance, qui prendra effet lors des prochaines législatives, aient force de loi, notre régime bicaméral exige sa ratification par le Sénat.





J'ai lu les conclusions de votre rapporteur, vous appelant à respecter votre traditionnelle réserve sur les textes qui concernent exclusivement les députés et à adopter le projet sans modification. Je vous invite à le suivre car il répond à la confiance que nous a témoignée le Parlement en nous confiant cette délicate mission.

Je voudrais enfin soumettre deux observations à votre réflexion. La méthode de recensement, d'abord, conduit à comptabiliser la population étrangère qui ne dispose pas du droit de vote. Il en résulte des différences selon la nature de la population. Cette anomalie nous conduit à attribuer un siège supplémentaire à Mayotte et demain sans doute un autre à la Guyane qui connaît une forte immigration. En janvier, le Conseil constitutionnel a censuré l'amendement proposé par M. Dosière et adopté à l'unanimité des députés, qui aurait permis de prendre en compte la situation particulière des territoires où la population étrangère est très forte. Sans condamner a priori la méthode, il a censuré une application non uniforme. Ne faudrait-il pas, comme on l'a fait sous les IIIe et IVe Républiques ne prendre en compte que la population française ? L'égalité du suffrage serait ainsi mieux respectée.

M. Christian Cointat.  - C'est ce qui se passe pour les Français de l'étranger !

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Seconde observation : il s'agit du douzième ajustement depuis l'instauration du scrutin uninominal majoritaire en 1815 ; 29 chambres sur 41ont été élues selon ce mode de scrutin auquel les Français sont très attachés. Le débat s'est cristallisé entre les partisans de l'équilibre démographique, quitte à susciter le soupçon et ceux des circonscriptions traditionnelles pour éviter les conflits mais au risque de déséquilibres comme en a connu la IIIe qui conserva 40 % des circonscriptions pendant soixante ans.

Nous ne pouvons échapper à une réflexion sur la meilleure façon de concilier équilibre démographique, entités géographiques, équité du scrutin et ajustements périodiques. Le recensement glissant pourrait en effet nous conduire à des ajustements permanents. Le président de la commission des lois de l'Assemblée nationale s'en est préoccupé. Il me semble, mais cela vous concerne aussi, que l'on pourrait confier à la commission indépendante de contrôle le soin de faire un rapport tous les dix ans signalant les écarts les plus importants. On pourrait envisager, comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne d'attribuer une compétence plus large à la commission mise en place par le Premier ministre en avril dernier. (Applaudissements à droite)

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur de la commission des lois.  - (Applaudissements à droite) Comme l'a dit le ministre, le Sénat est aujourd'hui appelé à se prononcer sur le projet de ratification de l'ordonnance du 29 juillet 2009 élaborée par le Gouvernement en application de l'article 2 du projet de loi d'habilitation du 13 janvier 2009 et adopté par l'Assemblée nationale le 20 octobre dernier. Cette modification de la carte législative répondait à l'impératif démocratique, que tous les électeurs disposent d'une représentation juste et équilibrée, et à une nécessité juridique résultant de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008.

La carte législative n'avait pas été modifiée depuis 1986. Cet intervalle, inédit sous la Ve République, constitue un record. Le découpage en vigueur était fondé sur le recensement de 1982, c'est-à-dire sur des données obsolètes comme l'ont montré les recensements de 1990 et 1999. Il ne permettait plus une égale représentation des citoyens : le ministre a cité l'exemple de la deuxième circonscription de la Lozère, six fois moins peuplée que la sixième du Var ! Cet écart très substantiel n'est plus acceptable en regard de l'article 3 de la Constitution qui dispose que le suffrage est toujours égal. Voici plus de dix ans que le Conseil constitutionnel incite de manière ferme et constante à revoir la carte législative. Le Sénat vient de le faire, motu proprio.

La refonte était inévitable du fait de la révision constitutionnelle puisqu'elle a prévu que les Français de l'étranger seraient représentés à l'Assemblée nationale mais que le nombre des députés resterait plafonné à 577 ; l'Assemblée tenait à cette initiative que l'on pouvait trouver intéressante mais dangereuse.

Toujours délicate et controversée, la refonte des circonscriptions constitue un exercice sous contrainte. La première tient aux termes de la loi d'habilitation, dont le non-respect serait censuré par le Conseil constitutionnel. Les critères qu'elle avait fixés reprennent largement ceux de 1986 : les circonscriptions doivent former un territoire continu, les villes de plus de 5 000 habitants et les cantons de plus de 40 000 habitants ne pouvant être divisés ; les écarts de population, qui ne sauraient être supérieurs à 20 % de la population départementale moyenne, sont motivés par l'intérêt général.

Le juge constitutionnel est garant de la transparence et de la sincérité de ces opérations. Dès 1986, il affirmé que l'Assemblée nationale devait être élue sur des bases démographiques mais il a durci sa jurisprudence par sa décision de janvier 2009. Il n'est plus possible d'attribuer deux députés à chaque département, comme nous l'avions encore fait pour les collectivités de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin.

La contrainte tient aussi à la procédure et au rôle de la commission prévue à l'article 25 de la Constitution. Pour que son indépendance soit totale, ses membres, dont le mandat n'est pas renouvelable, sont soumis à un régime d'incompatibilité ; elle jouit de l'autonomie financière ; notre commission s'est prononcée sur la désignation de son président et d'un de ses membres : des pare-feux ont été prévus pour qu'elle soit à l'abri de toute pression...

M. Pierre-Yves Collombat.  - La sérénité...

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Dans son premier avis, elle a validé l'utilisation de la méthode de tranches de 125 000 habitants. Si elle a approuvé la répartition des sièges prévue par le projet d'ordonnance, elle s'est montrée plus nuancée sur la délimitation des circonscriptions et a proposé des alternatives pour 53 départements, dont dix-sept suggestions ou préconisations secondaires, et 36 propositions valant recommandation. Le Gouvernement lui ayant soumis un second projet pour sept départements, elle a donné un accord partiel ou total sur quatre départements supplémentaires. Au terme de ce processus, la commission a été suivie pour 23 départements, et le Gouvernement s'est écarté de ses recommandations pour treize, en le justifiant auprès du rapporteur de l'Assemblée nationale par une argumentation très circonstanciée.

L'ordonnance modifie les contours de 399 circonscriptions. Le Gouvernement a-t-il respecté les critères posés par la loi d'habilitation et précisés par le Conseil constitutionnel ?





Aucune circonscription ne dépasse de plus de 20 % la moyenne départementale, l'écart maximum étant de 17,5 % ; et l'écart est supérieur à 15 % dans seize circonscriptions seulement, contre 109 aujourd'hui. Le principe de continuité territoriale est respecté, à l'exception des enclaves départementales. Enfin, la délimitation des circonscriptions respecte les bassins de vie et les réalités territoriales -pas nécessairement les intercommunalités, mais celles-ci ne sont pas figées. L'ordonnance permet de réunifier dix villes moyennes et seuls 42 cantons ont été fractionnés.

Estimant logique le recours à la procédure des ordonnances de l'article 38 et compte tenu de la réserve habituelle du Sénat sur les textes qui concernent exclusivement les députés, la commission des lois recommande d'adopter conforme le présent projet de loi.

J'étais député en 1986 ; l'argument selon lequel une majorité en sièges pourrait se dégager avec une minorité en voix ne tient pas. D'autant que les députés sont désormais élus dans la foulée de l'élection présidentielle...

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Merci Jospin !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - ...et que jusqu'à présent nos concitoyens ont toujours donné au Président de la République la majorité qu'il souhaitait.

La commission des lois vous propose d'adopter ce projet de loi sans modification. (Applaudissements à droite)

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - (Applaudissements à gauche) Nous sommes appelés à ratifier une ordonnance qui bouleverse la carte des circonscriptions législatives. Chacun connaît notre aversion pour cette procédure qui amoindrit les droits du Parlement. Pour nous, la réforme constitutionnelle de 2008 était un leurre : les faits nous donnent raison. Étrange conception de la démocratie que de demander au Parlement, transformé en simple chambre d'enregistrement, de ratifier les décisions gouvernementales sur un sujet aussi éminemment politique !

Nous ne contestons pas la nécessité d'un redécoupage des circonscriptions législatives ; le précédent datait de 1986 sur la base du recensement de 1982. Le principe d'égalité des citoyens devant le suffrage n'était plus respecté. Ce que nous contestons, c'est la méthode, et d'abord le fait que l'opération ait été confiée à l'expert électoral de l'UMP. Choix lourd de sens, qui conduit à s'interroger sur l'impartialité du projet. De même, siègent au sein de la commission qui devait garantir transparence et impartialité des personnalités qui ont eu dans le passé d'importantes fonctions politiques.

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Cela vaut mieux !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - Il n'est pas juste de dire que la nomination de M. Yves Guéna ou de M. Bernard Castagnède n'a pas suscité de critiques, et ne jette pas de doute sur la neutralité de la commission. Celle-ci, en acceptant plus de 90 % des décisions gouvernementales, a en réalité accompagné le Gouvernement et lui a permis, sous couvert de consultation, de procéder tranquillement à une véritable manipulation électorale.

M. Guy Fischer.  - C'est vrai !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - Il eût fallu que l'opération fût confiée à un organisme véritablement indépendant. Comme l'a justement noté notre collègue député M. François Asensi, « il est nécessaire de mettre en place une commission composée d'experts en démographie, sociologie, géographie et statistique (...) tout comme il me semble indispensable de graver dans la loi fondamentale l'obligation d'un redécoupage périodique afin d'éviter les effets d'aubaine pour les partis au pouvoir ».

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Pas nécessairement !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - Une commission qui, de surcroît, devrait avoir un pouvoir contraignant. Mais je conçois que cela vous dérange...

Vous avez en outre jugé les suggestions du Conseil d'État inopportunes, car perfectionnistes ; dès qu'il s'agit de démocratie, le perfectionnisme et la précision sont pourtant recommandés ! Le Conseil qui, selon vos déclarations, a rendu un avis favorable, voulait pourtant abaisser la marge d'écart à moins de 10 % ; mais cela vous aurait contraint à un redécoupage intégral des circonscriptions... Il est anormal d'entendre le maître d'oeuvre du projet dire qu'il ne cherche pas le meilleur système de répartition, un maître d'oeuvre qui s'est montré plutôt perfectionniste lorsqu'il s'est agi de favoriser sa famille politique...

La méthode de la tranche a été retenue, soit un député pour 125 000 habitants, méthode, dites-vous, qui touche le moins de départements ; c'est celle en tout cas qui sert le mieux vos intérêts politiques. Vous créez onze circonscriptions pour les députés représentant les Français de l'étranger et trois pour les collectivités d'outre-mer. Saint-Martin et Saint-Barthélemy, aujourd'hui rattachées à la Guadeloupe, auront ainsi un député chacune ; mais rien ne justifie ce choix, sauf le fait que leur population vous est favorable. La création d'une circonscription doit être justifiée par la démographie : il n'est pas obligatoire que toute collectivité dispose d'un député, comme l'a rappelé le Conseil Constitutionnel.

Le texte modifie le nombre de sièges dans 42 départements ; il s'agit bien d'une réforme profonde, bien plus politique que technique. D'autant que le nombre de sièges de députés reste à 577, ce qui fait peu de cas de l'augmentation de la population, plus de 7 millions, depuis 1986.

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Nous respectons la Constitution !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - Nous nous sommes opposés à la révision de 2008...

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Pour d'autres raisons, aussi !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - ...parce que nous souhaitions que le nombre de députés pût être modulé en fonction de l'accroissement de la population. Le comité Balladur était lui aussi opposé à l'inscription dans la Constitution d'un nombre fixe de députés.

Était-il opportun de créer des sièges de députés pour représenter les Français de l'étranger alors qu'ils le sont déjà au Sénat ? Nos compatriotes expatriés seront doublement représentés, voire surreprésentés. Seule la logique politique est ici à l'oeuvre, l'électorat expatrié étant acquis à la droite. De plus, le découpage de ces circonscriptions ne respecte pas les recommandations du Conseil constitutionnel, selon lequel la répartition doit se faire sur « des bases essentiellement démographiques » et en respectant « au mieux l'égalité devant le suffrage ». Là, les dérogations ont été la règle. Une de ces circonscriptions regroupe par exemple des pays aussi proches que l'Ukraine, l'Australie ou le Bangladesh, soit 51 millions de kilomètres carrés ! Votre découpage est-il vraiment construit pour faciliter le contact entre les députés et nos compatriotes expatriés ? J'ajoute que les Français l'étranger sont toujours attachés à une circonscription métropolitaine ; il leur suffirait de voter dans un consulat pour élire leur représentant. Je ne peux m'empêcher de mettre en parallèle votre empressement à créer des sièges de députés pour les expatriés et votre refus acharné d'accorder le droit de vote aux résidents étrangers...

Le redécoupage proposé remet en cause le principe constitutionnel de l'égalité des citoyens devant le suffrage. Un seul groupe politique en tire profit, celui qui est au pouvoir. Avec ce projet, et sur la base du dernier scrutin législatif, 23 des 33 circonscriptions qui disparaissent concernent la gauche et 24 des 33 circonscriptions qui sont créées seraient gagnées par la droite !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Vous oubliez les députés élus au premier tour !

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Les bons chiffres, ce sont dix-huit et quinze !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - Neuf des onze circonscriptions représentant les Français de l'étranger vous sont favorables !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - On verra !

M. Alain Gournac.  - Laissez les électeurs choisir !

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur.  - Des surprises sont toujours possibles !

Mme Josiane Mathon-Poinat.  - C'est dire que le caractère politique du redécoupage est patent. Vous dites avoir respecté les recommandations du Conseil Constitutionnel. « La délimitation des circonscriptions ne doit procéder d'aucun arbitraire » ? « Toute dérogation doit s'appuyer sur des impératifs d'intérêt général » ?





Dans de nombreux cas, ces principes ont été transgressés afin de favoriser l'UMP. La refonte de la carte des circonscriptions contrevient au principe d'égalité des citoyens devant le suffrage en avantageant les campagnes au détriment des villes. Les bassins de vie ne sont pas pris en compte. Pour ce faire, il aurait fallu une réforme beaucoup plus audacieuse. Le mode de scrutin à la proportionnelle représenterait plus fidèlement nos concitoyens, écarterait le bipartisme, réduirait l'absentéisme et favoriserait la parité.

Sans grande surprise, nous voterons contre ce projet de loi dont l'unique ambition est de permettre à la majorité actuelle de se maintenir lors des prochaines élections. (Applaudissements à gauche et sur les bancs du RDSE)

M. Bernard Frimat.  - Dans son rapport, Jean-Jacques Hyest a évoqué une traditionnelle réserve du Sénat vis-à-vis des textes ayant exclusivement trait à l'Assemblée nationale. Certes, chaque assemblée est maîtresse de ses règles de fonctionnement. Le président de la commission des lois et moi-même pouvons en témoigner : à la différence de l'Assemblée nationale, le Sénat a manifesté, dans son règlement intérieur, son attachement au débat parlementaire et au droit d'amendements de chaque sénateur. Il est plus valorisant d'être reconnu aujourd'hui comme une chambre des débats plutôt que comme une chambre d'enregistrement. Or ce texte ne relève aucunement du domaine réservé à la seule Assemblée nationale car il prévoit les conditions d'expression du suffrage universel direct, donc de la démocratie. Il revient ainsi aux sénateurs de l'opposition de préciser, à l'attention du Conseil constitutionnel, en quoi cette ordonnance contrevient à l'égalité de suffrage.

Je remarquerai également que personne, dans les rangs de l'opposition, ne conteste la nécessité de réviser la carte électorale législative, obligation à laquelle le Gouvernement ne pouvait se soustraire. II était urgent de rendre sa légitimité à la représentation nationale afin que la règle constitutionnelle de l'égalité devant le suffrage soit respectée. Que la voix de chaque citoyen pèse le même poids dans la composition de l'Assemblée nationale, tel est l'idéal dont cette ordonnance est très éloignée. Elle relève avant tout d'une démarche partisane dont le but est inavoué car inavouable. Monsieur le ministre, le fait que vous ayez quitté, le temps de la confection de l'ordonnance, vos fonctions de secrétaire national de l'UMP chargé des élections n'est pas une garantie d'objectivité.

 

Je ne vous en fais pas grief car vous étiez en service commandé, avec pour consigne d'utiliser le découpage contre l'opposition mais aussi contre des députés UMP considérés comme hérétiques ou renégats.

M. Richard Yung.  - Des noms !

M. Bernard Frimat.  - Dans cet exercice, vous avez démontré votre virtuosité dans le maniement des ciseaux et de la simulation informatique. Qui oserait vous contester ce talent ? Il doit vous être bien cruel de ne pouvoir revendiquer publiquement la finesse du trait et la perfection de votre art... (Sourires)

Vous avez accompli votre tâche avec cordialité et une très grande disponibilité pour satisfaire, quand cela vous semblait possible, les députés en place, fussent-ils de gauche.

M. Jean-Pierre Bel.  - Bravo l'artiste !

M. Bernard Frimat.  - Le statu quo étant dans l'intérêt de la droite, avec 340 députés de droite et 230 de gauche, pourquoi refuser des petits plaisirs individuels qui servent avant tout les intérêts de l'UMP ?

La loi d'habilitation chargeait le Gouvernement de répartir les sièges et de délimiter les circonscriptions. Pour la première tâche, vous avez choisi la méthode Adams, dite « de la tranche commencée », marquant déjà ainsi votre affection pour la découpe... Cette méthode, utilisée uniquement en France, peut être pertinente quand la tranche correspond à une population peu nombreuse, mais pas lorsqu'il s'agit de 125 000 habitants. Elle génère de profondes inégalités entre les départements.

En se référant aux travaux effectués sous la direction de Jean-Claude Colliard, ancien membre du Conseil constitutionnel, Bruno Leroux a, à la tribune de l'Assemblée nationale, démontré les méfaits de cette méthode pour ce qui est de l'égalité démographique. Ce fut néanmoins votre choix.

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Elle a aussi été utilisée pour le Sénat.

M. Bernard Frimat.  - Connaissant leur nature serviable et leur sens de la solidarité, vous avez appelé les socialistes à votre secours : Pierre Joxe, pour la méthode de la tranche, Léon Blum et Etienne Weil-Raynald pour le conseiller territorial... Pour les futurs changements de mode de scrutin, sans doute avez-vous entrepris de lire Blanqui, Fourier, Proud'hon et les premiers socialistes, à la recherche de l'alibi intellectuel qui vous permettra de justifier votre décision ? (M. Jean-Pierre Bel applaudit) Il serait plus simple de reconnaître que vous avez retenu la méthode de répartition des sièges la plus favorable aux intérêts de votre camp.

Pour ce qui est de la délimitation des circonscriptions, je reconnais qu'une fois répartis les sièges à pourvoir dans chaque département, il est mathématiquement impossible d'assurer, au plan national, l'égalité démographique entre les circonscriptions. Il n'en reste pas moins que la population de chaque circonscription doit être la plus proche possible de la moyenne départementale. Dans sa décision du 8 janvier 2009, le Conseil Constitutionnel a reconnu la conformité à la Constitution des dispositions prévues pour le découpage : continuité territoriale, obligation d'inclure dans la même circonscription toute commune de moins de 5 000 habitants et tout canton de moins de 40 000 habitants, et limitation des écarts de population à 20 % de la moyenne départementale. Toutefois, le considérant 26 précise : « qu'elles pourraient, par leur cumul ou par les conditions de leur application, donner lieu à des délimitations arbitraires ou aboutir à créer des situations où le principe d'égalité serait méconnu ». Le non-respect de ces dispositions doit être réservé à des cas exceptionnels et dûment justifiés par des impératifs précis d'intérêt général.

Vous vous êtes souvent affranchi de la lettre et de l'esprit de ce considérant pour privilégier la manipulation électorale. Si vous aviez communiqué l'étude d'impact projetant les résultats des législatives de 2007 sur les nouvelles circonscriptions, que vous avez certainement réalisée, cela aurait-il fait apparaître de manière trop voyante le caractère partisan de ce découpage ?

Mme Nathalie Goulet.  - Que nenni !

M. Bernard Frimat.  - Quelques éléments chiffrés auraient pourtant suffi. Sur 33 circonscriptions supprimées, 23 sont de gauche ; sur 33 créées, neuf de gauche... In fine, un seul gagnant : I'UMP. Ainsi, vous tentez de bloquer le mécanisme de l'alternance démocratique.

Un découpage doit respecter l'égalité de suffrage, et la majorité des voix doit permettre d'obtenir la majorité des sièges. Tel ne sera pas le cas car la gauche, avec 50 % des voix, obtiendra 260 sièges et la droite 317. Pour avoir la majorité au Palais Bourbon, la gauche devra réunir 51,4 % des électeurs.





M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Vous avez dit la même chose en 1986.

M. Bernard Frimat.  - Pour obtenir ce résultat, vous utilisez la technique des réserves indiennes pour créer des circonscriptions très favorables à la gauche et obtenir un nombre accru de circonscriptions destinées à la droite, certes avec des marges moindres.

Ainsi, le territoire des 20e et 21e circonscriptions du Nord a subi un remodelage interne. Je vous donne acte du fait que le canton de Valenciennes-Nord ayant compté en 2006 moins de 40 000 habitants, il fallait le rattacher en totalité à la 21e circonscription et à Valenciennes. Pour compenser cette perte démographique, vous auriez pu intégrer la commune de Saint-Saulve à la 20e circonscription, comme toutes les autres communes du canton d'Anzin, mais vous avez préféré ajouter la commune de Vieux-Condé, dont le député-maire et conseiller général communiste a été élu au deuxième tour avec 67 % des suffrages exprimés. Vous pouvez ainsi consolider à droite la 21e circonscription grâce au réservoir des voix de Saint-Saulve. Le Conseil constitutionnel dira si scinder des cantons pour favoriser l'UMP satisfait un impératif précis d'intérêt général...

Au confinement des voix de gauche vous ajoutez un découpage favorable à l'UMP en jouant sur les écarts démographiques. Dans la présente législature, le Pas-de-Calais a élu douze députés de gauche et deux de droite. Le nouveau découpage lui fait perdre deux sièges. Pour conserver le député UMP...

M. Jean-Jacques Hyest, président de la commission des lois.  - Il faut qu'il y en ait un !

M. Bernard Frimat.  - ...vous avez réduit l'importance numérique de sa circonscription. L'opération était voyante au point que la commission de l'article 25, pourtant guère audacieuse, a formulé un avis défavorable pour déficit significatif de population.

Vous nous demandez de ratifier une ordonnance fondée sur l'esprit partisan et qui contourne les règles imposées par le Conseil constitutionnel. Nous n'acceptons pas ce découpage inacceptable !

Il vous reste à éviter la malédiction qui finit toujours par s'abattre sur ceux qui manipulent les modes de scrutin. Ce n'est qu'une question de temps ! (Applaudissements à gauche)

Mme Françoise Laborde.  - La démocratie parlementaire repose sur l'élection au suffrage universel des représentants de la Nation, car elle fonde la légitimité des lois. A ce titre, la délimitation des circonscriptions électorales participe à l'essence d'un État de droit.

La ratification de l'ordonnance du 29 juillet intervient au terme d'un processus trop long. En effet, les circonscriptions en vigueur remontent à la loi du 24 novembre 1986, adoptée lors de la première cohabitation après le bref intermède du scrutin proportionnel institué en 1985. Le découpage actuel repose donc sur le recensement de 1982, qui ne correspond pas à la réalité démographique d'aujourd'hui. Or, le Conseil constitutionnel estime que l'égalité du suffrage, institué par l'article 3 de la Constitution, exige des circonscriptions délimitées « sur des bases essentiellement démographiques ». Il faut donc prendre en compte non pas le nombre d'électeurs, mais la population de chaque circonscription. Ce n'est pas neutre dans un département jeune comme le mien, la Haute-Garonne.

Pour ne parler que de la métropole, le vote d'un électeur de la deuxième circonscription de la Lozère, habitée par 35 000 personnes, compte six fois plus que celui d'un électeur de la première circonscription du Val-d'Oise, où résident 188 000 habitants. Cette situation ubuesque impose un nouveau découpage, surtout après les recensements généraux de 1990 et 1999. Le Conseil constitutionnel avait solennellement attiré l'attention du Gouvernement sur ce point en 2005, puis lorsqu'il a examiné la création des collectivités de Saint-Barthélemy et Saint-Martin en 2007.

Même en écartant le « gerrymandering », ou charcutage électoral à l'américaine, il est difficile d'établir une délimitation absolument neutre et objective. On peut ainsi s'interroger sur l'emploi de la méthode par tranche -une spécificité française- et sur le choix d'une tranche de 125 000 habitants, alors que la dimension-type avoisine 113 000. Certes, les déséquilibres démographiques en métropole et la nécessité d'une représentation correcte de l'outre-mer empêchent de garantir une tranche optimale, mais la différence atteint 11 % !

Pourquoi avoir admis un écart de 20 % entre circonscriptions d'un même département, alors que le Conseil de l'Europe recommande un écart maximum de 10 % ? Pourquoi ne pas avoir saisi cette occasion pour établir une meilleure égalité du suffrage ? Le Conseil constitutionnel estime que l'écart de 20 % ne devrait être utilisé qu'en ultime recours, pour des raisons d'intérêt général spécialement circonstanciées.

Au demeurant, la révision constitutionnelle de 2008 a compliqué l'exercice en limitant à 577 le nombre maximum de députés. Je ne suis pas certaine que cette disposition soit utile...

M. Jean-Jacques Hyest, président de la commission.  - Moi non plus !

Mme Françoise Laborde.  - ...tout en comprenant que le constituant ait voulu empêcher l'inflation des élus. Ce plafond rend la tâche plus complexe et explique l'abandon de la vieille tradition républicaine accordant au moins deux sièges à tout département métropolitain.

Parallèlement, onze sièges de députés ont été créés pour représenter les Français de l'étranger, avec une répartition géographique surprenante.

Mme Nathalie Goulet.  - Très !

Mme Françoise Laborde.  - En effet, l'un d'eux sera élu par nos compatriotes résidant en Suisse et au Liechtenstein, tandis que la campagne d'un autre devra couvrir l'Asie et l'Océanie, soit 51 millions de kilomètres carrés !

Mme Nathalie Goulet.  - Eh oui !

Mme Françoise Laborde.  - Le découpage est saugrenu, mais pas innocent, vu la sociologie des expatriés.

Bien qu'il ait saisi la commission présidée par M. Guéna, le Gouvernement n'a pas suivi toutes ses recommandations, qui tendaient à renforcer l'égalité du suffrage, la continuité et la cohérence territoriales des circonscriptions. Le Gouvernement est passé outre les observations portant sur les Alpes-Maritimes, le Cher, la Loire, le Tarn, les Yvelines ou la cinquième circonscription des Français de l'étranger pour me limiter à ces exemples.

Délimiter les circonscriptions est une tâche complexe...

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - C'est vrai.

Mme Françoise Laborde.  - ...le faire avec impartialité est une gageure. Au demeurant, satisfaits et insatisfaits se trouvent dans les deux camps politiques. Après tout, bien qu'il ait été lui aussi très critiqué en ses temps et pour les mêmes raisons, le découpage actuel n'a pas empêché l'alternance, pour la plus grande vitalité de la démocratie.

Nos collègues députés se sont livrés à de savants calculs, à des projections électorales, des extrapolations ou des projections. On a ainsi pu entendre qu'il faudrait au bloc de gauche 51,4 % des suffrages exprimés pour obtenir la majorité à l'Assemblée nationale. Tout cela est brillamment étayé, mais néglige le fait que le vote des électeurs n'est pas figé. On ne peut enfermer l'arithmétique électorale dans des formules toutes faites reproductibles à l'infini, car l'opinion de nos compatriotes fluctue, ce qui rend les calculs politiciens d'aujourd'hui sans valeur pour demain.

Par nature, ce projet de loi concerne principalement l'Assemblée nationale. Pour cette raison, et par cohérence avec les députés radicaux de gauche, la grande majorité du RDSE ne prendra part à aucun vote.

M. Jean Louis Masson.  - Lors des débats sur la loi d'habilitation, le Gouvernement s'était engagé à produire une ordonnance honnête proposant un découpage fondé sur des critères objectifs. Il avait lourdement insisté sur les garanties supplémentaires apportées par rapport à la procédure appliquée en 1986, notamment grâce à l'intervention de la commission de contrôle du redécoupage électoral (CCRE) et du Conseil d'État, deux garde-fous censés garantir une totale transparence et exclure tout charcutage électoral.

Or, propos lénifiants et statistiques trompeuses n'arrivent pas à dissimuler d'importantes anomalies. Le Gouvernement a d'ailleurs indiqué à la presse qu'il avait méconnu 21 fois l'avis de la CCRE et celui du Conseil d'État. L'ordonnance viole donc délibérément l'esprit de la loi d'habilitation et les engagements du Gouvernement.

Il reste donc à espérer que le Conseil constitutionnel examinera le détail géographique du charcutage, ce qui devrait être facile puisque la CCRE et le Conseil d'État ont déjà mis en évidence les plus flagrantes anomalies.

L'ampleur du charcutage est sans précédent. Malgré tout ce qui avait été dit en 1986 contre le ministre de l'intérieur de l'époque, M. Pasqua, le découpage qu'il avait proposé respectait un certain équilibre. Ce n'est nullement le cas cette fois-ci.





Du point de vue de l'honnêteté, le découpage de 1986 et celui de 2009 sont le jour et la nuit ! En 1986, en Moselle, il n'y a pas eu de spoliation. Cette fois, vous faites coup double : vous liquidez les deux députées femmes, une socialiste, une UMP. Vous n'avez rien négligé contre Mme Filippetti, qui est pourtant une bonne députée et qui représente la jeune génération, bref une parlementaire pleine d'avenir. Quant à la députée UMP qui m'a remplacé à l'Assemblée nationale, vous avez, pour des raisons expliquées dans Le Monde et dans Le Canard enchaîné...

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Quelles références...

M. Jean Louis Masson.  - ...réalisé une opération de billard à deux bandes.

Ce découpage laissera de graves séquelles car lors de la réforme des collectivités locales, avec la création des conseillers territoriaux, il faudra découper de grands cantons, en respectant les limites des circonscriptions. Nous paierons deux fois, le premier charcutage sera suivi d'un autre ; et ceux qui ont déjà été massacrés électoralement seront encore vos victimes.

Le cas emblématique de Metz a été commenté dans Le Monde et dans Le Canard enchaîné, il a été signalé comme l'un des quatre ou cinq cas les plus flagrants. Thionville aussi a été victime des méthodes qui ont prévalu en Moselle : on a curieusement séparé une petite commune de 6 000 habitants, Terville, du reste de l'arrondissement. La députée UMP de Thionville n'en est nullement responsable : il s'agit d'un reliquat de vos premières tentatives de charcutage. Vous avez voulu redécouper l'ensemble Metz-Thionville au profit de votre ami M. Grosdidier. Pour l'aider, vous avez imaginé faire tourner les cinq circonscriptions du secteur Metz-Thionville pour les placer à cheval sur les limites d'arrondissement. Le tollé a été tel, parmi les députés de droite comme de gauche, que vous avez reculé... au profit d'un charcutage encore plus scandaleux au sein de la ville de Metz. L'idée bizarre de séparer Terville du reste de l'arrondissement a subsisté. Mais ce n'est pas une coïncidence : les arrière-pensées politiques sont évidentes, puisque le maire de cette commune s'était présenté contre le député UMP sortant aux dernières élections législatives et compte se présenter à nouveau aux prochaines élections. Toute cette affaire est affligeante. (Applaudissements sur de nombreux bancs socialistes ; Mme Françoise Laborde applaudit aussi)

Mme Catherine Troendle.  - (Applaudissements sur les bancs UMP) Le projet de ratification de l'ordonnance de juillet 2009 constitue l'aboutissement d'un travail rigoureux, courageux et équilibré, engagé il y a dix-huit mois. C'est grâce à l'action du Président de la République et de son Gouvernement que l'exercice difficile du redécoupage a été lancé. (M. Pierre-Yves Collombat applaudit à tout rompre ; Mme Nicole Borvo Cohen-Seat s'esclaffe) Je tiens à saluer l'équilibre, la sincérité et la rigueur du travail opéré par M. Marleix. (Applaudissements à droite ; on renchérit ironiquement à gauche) Il en résulte un redécoupage nécessaire et transparent, destiné à rendre notre démocratie plus représentative et plus efficace. (On se gausse sur les bancs socialistes et CRC-SPG)

M. Guy Fischer.  - La brosse à reluire !

Mme Catherine Troendle.  - Comme l'a souligné le Conseil constitutionnel dans ses observations des 15 mai 2003 et 7 juillet 2005, le redécoupage était devenu indispensable pour remédier aux écarts démographiques. Depuis 1986, malgré les recensements de 1990 et de 1999, il n'y a pas eu d'ajustement et les demandes du Conseil constitutionnel étaient de plus en plus pressantes. Par exemple, la deuxième circonscription de la Lozère compte six fois moins d'habitants que la sixième circonscription du Var. Il était donc grand temps de procéder à un ajustement de la carte des circonscriptions.

Cette réforme s'inscrit dans la logique de la révision constitutionnelle qui a plafonné l'effectif global des députés à 577 et qui a décidé que les Français établis hors de France seraient représentés à l'Assemblée nationale.

M. Christian Cointat.  - Très bien !

Mme Catherine Troendle.  - Le Gouvernement a fait preuve d'une grande transparence. L'objet même de la réforme et l'extraordinaire difficulté des questions justifiaient le recours à une ordonnance : nous sommes là dans la tradition de la Ve République, cette procédure ayant été employée en 1958 comme en 1986, même si l'ordonnance a alors été transformée au dernier moment en projet de loi.

La transparence est incontestable. L'ordonnance a fait l'objet d'un contrôle sans précédent : elle a été habilitée dans les conditions fixées à l'article 38 de la Constitution et elle est aujourd'hui soumise à notre ratification ; elle a fait l'objet d'un avis favorable de la commission de contrôle prévue par la révision constitutionnelle à l'article 25 de la Constitution. Cette commission a approuvé la méthode dite de la tranche et son avis public a été largement suivi par le Gouvernement. (M. Bernard Frimat le conteste) Elle était composée d'éminents juristes dont l'intégrité et la compétence ne sauraient être remises en cause et elle a été validée par les commissions des lois des deux assemblées. Ses avis ont été publiés au Journal officiel. Tous les partis ont été consultés.

Le redécoupage a donc été contrôlé (rires à gauche), public et équitable. Il respecte les exigences de la Constitution et de la jurisprudence du Conseil constitutionnel qui affirme que l'élection des députés doit se faire essentiellement sur des bases démographiques. La délimitation des circonscriptions doit respecter au mieux l'égalité devant le suffrage. A l'opposition qui crie à un texte de circonstance, je réponds que, loin d'avantager tel ou tel parti, ce redécoupage vise à renforcer la démocratie (protestations à gauche) en rétablissant l'égalité du vote. (M. Pierre-Yves Collombat applaudit ostensiblement)

L'Assemblée nationale n'a adopté aucun amendement sur ce projet de loi. Les députés ont estimé que l'ordonnance devait être ratifiée sans modification, dès lors que les critères posés par la loi d'habilitation et par la jurisprudence du Conseil constitutionnel étaient respectés. Le groupe UMP souscrit à la position de l'Assemblée nationale.

M. Guy Fischer.  - Je n'en reviens pas...

Mme Catherine Troendle.  - L'ordonnance n'apporte pas de modifications excessives mais donne aux voix de tous les citoyens un poids similaire. Eu égard à la traditionnelle réserve du Sénat sur les textes qui concernent exclusivement les députés, notre rapporteur nous propose d'adopter le présent projet sans modification. Le groupe UMP suivra cette position et votera ce projet de ratification afin de rendre notre démocratie plus représentative, plus transparente et plus efficace. (Applaudissements sur les bancs UMP)

M. Jean-Pierre Sueur.  - Un bon petit soldat.

M. Guy Fischer.  - En service commandé.

M. Richard Yung.  - Cette présentation lyrique...

Mme Nathalie Goulet.  - Idyllique !

M. Richard Yung.  - ...m'a laissé coi.

Mme Nathalie Goulet.  - Il y a de quoi ! (Rires)

M. Richard Yung.  - Les Français établis hors de France se félicitent de leur nouvelle représentation à l'Assemblée nationale, qui était une proposition de notre candidate à l'élection à la Présidence de la République mais aussi une proposition du candidat élu.

Nous n'apprécions pas en revanche le recours à l'ordonnance, qui empêche l'exercice du droit d'amendements et qui est réducteur du point de vue de la démocratie. J'espère qu'à l'avenir d'autres méthodes seront préférées.

Désormais, 2,5 millions de Français hors de France sont enfin représentés au Parlement. Nous avons suivi les exemp

les italien, portugais, roumain. Bientôt nous serons imités par la Croatie et par l'Espagne.

C'est qu'il y a environ un million de Français de l'étranger inscrits sur les listes électorales, l'équivalent du dix-huitième département français. Enfin l'égalité est réelle avec les Français de métropole. Enfin nous sommes des citoyens à part entière.

M. Robert del Picchia.  - Très bien !

M. Richard Yung.  - Du reste, les représentants élus hors de France représenteront la Nation tout entière comme ceux élus en métropole. Je verse cela au débat sur l'identité nationale : on peut appartenir à la Nation sans avoir les pieds sur le sol national. Je suis à l'étranger depuis 35 ans, je me suis toujours considéré comme un Français à part entière. Je suis certain que cette novation provoquera une hausse des inscriptions sur les listes électorales, comme ce fut le cas en 2008. Je suis triste cependant que nous n'ayons pas été entendus sur la question du mode de scrutin.





Alors qu'aucun principe constitutionnel n'interdit de combiner scrutin majoritaire et proportionnel, le ministre refuse que les députés des Français de l'étranger soient élus à la proportionnelle, ce qui aurait pourtant rendu la représentation plus juste et facilité l'organisation du scrutin.

Nous aurons l'occasion de débattre des modalités du vote lors de l'examen de la deuxième ordonnance. La commission électorale, en termes choisis, met en garde contre les difficultés prévisibles...

Après le recours devant le Conseil constitutionnel, le nombre de députés a été porté de sept à onze : c'est une juste représentation de notre poids réel. Mais comme par un réflexe populiste le nombre de députés a été fixé dans la Constitution à 577, il nous faut prendre ces onze députés sur les circonscriptions de métropole : résultat, nous sommes fort mal perçus !

M. Jean-Jacques Hyest, président de la commission.  - C'est sûr.

M. Christian Cointat.  - C'est pourtant l'Assemblée nationale qui l'a voulu !

M. Richard Yung.  - Elle aurait dû réfléchir à deux fois. Raison de plus, en tous cas, pour que le scrutin soit irréprochable...

Nos craintes concernant la délimitation des circonscriptions étaient justifiées : plusieurs circonscriptions ne respectent ni la règle de l'écart maximum de 20 % ni le principe de la continuité territoriale. Je regrette que l'Assemblée des Français de l'étranger n'ait pas été consultée sur le projet de découpage, d'autant que nous avions élaboré un projet qui répondait aux critiques.

Le découpage a manifestement été fait « à la carte ». Au deuxième tour de l'élection présidentielle, 52 % contre 48 % ; aujourd'hui, neuf élus pour la droite, deux pour l'opposition ! (M. Guy Fischer s'exclame) Quels critères ont présidé à la délimitation des circonscriptions des Amériques ? Le déséquilibre démographique entre Amérique du Nord et Amérique du Sud est flagrant. Que dire de la cinquième circonscription, qui rattache Monaco au monde espagnol et portugais ? (Exclamations à droite et au centre)

M. Christophe-André Frassa.  - La principauté a été occupée par l'Espagne jusqu'en 1641 ! (Sourires)

M. Richard Yung.  - Que je sache, cela fait un siècle qu'elle est rattachée à la France ; entre l'Espagne et Monaco, il y a la France ! L'objectif n'est que trop évident : équilibrer les voix de gauche de l'Italie... On notera enfin le rattachement étonnant d'Israël à l'Afrique de l'Est... (Mme Nathalie Goulet s'exclame)

Nous défendrons deux amendements visant à modifier ce découpage. Nous ne pourrons voter pour un projet aussi injuste. (Applaudissements sur les bancs socialistes ; M. Guy Fischer applaudit aussi)

M. Michel Magras.  - Je partage la déception de la population de Saint-Barthélemy. L'article LO 479 du code électoral adopté en 2007 prévoyait la création d'un siège de député, ce que le Conseil Constitutionnel avait admis sous réserve d'un redécoupage général. (M. le président de la commission le confirme) Si je comprends que l'Assemblée nationale ait voulu fixer un nombre définitif de députés, je ne peux admettre que le siège de Saint-Barthélemy ait été oublié, et que le nombre de députés n'ait pas été porté à 579 lors de la révision constitutionnelle.

« Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires ! » avait lancé le député Laignel. En l'occurrence, Saint-Barthélemy ne sera pas représentée à part entière à l'Assemblée nationale parce que sa population est minoritaire... Mais la citoyenneté n'est pas quantifiable ! Certes, la République est indivisible, et tout député représente les citoyens français vivant à Saint-Barthélemy. Constitutionnellement, je ne peux que m'incliner. Mais, connaissant la réalité de la pratique parlementaire, je maintiens qu'un procès en légitimité a été fait à Saint-Barthélemy.

M. Jean-Jacques Hyest, président de la commission.  - C'est vrai.

M. Michel Magras.  - En privant les citoyens de Saint-Barthélemy de la possibilité d'élire un député, on les prive du droit de faire entendre leurs préoccupations. Chaque député est certes le dépositaire de la voix de la Nation tout entière, mais aussi, voire surtout, le porte-parole de son territoire d'élection. Difficile pour chaque député de connaître les particularismes de chaque département, et a fortiori des territoires d'outre mer... La représentation nationale se prive également du droit à être informée de ce qu'il se passe dans chacun des territoires de la République !

En application de la décision du Conseil Constitutionnel du 8 janvier 2009, le Gouvernement a considéré la fusion des collectivités de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin en une seule circonscription comme un moindre mal. Ces deux collectivités sont pourtant fort différentes : une représentation commune imposera un exercice schizophrénique à leur député. Un exemple : Saint-Barthélemy demande le passage au statut de PTOM, tandis que Saint-Martin souhaite maintenir le statut de RUP. L'amalgame sera constant, alors que Saint-Barthélemy est une collectivité autonome ! Cette fusion se justifierait tout autant avec la Guadeloupe, pour des raisons de proximité géographique, qu'avec la Lozère, puisque la République est indivisible, ou, pourquoi pas, avec les Français établis hors de France ! Il n'est d'ailleurs pas certain que le Conseil Constitutionnel valide cette circonscription commune ; sa décision tendait davantage vers un maintien des deux collectivités dans la quatrième circonscription de la Guadeloupe.

La déception est d'autant plus grande que c'est la même majorité qui a entériné en 2007 la création d'un siège avant de se dédire en 2008. Je vous remercie, monsieur le ministre, de vous être personnellement impliqué pour une circonscription à Saint-Barthélemy. Je me trouve face à un dilemme. Juridiquement, je devrais ratifier cette ordonnance, mais politiquement, cela m'est impossible. Je ne prendrai donc pas part au vote.

M. Pierre-Yves Collombat.  - A mon tour de remercier le Président de la République qui me permet d'être parmi vous aujourd'hui...

Dans ce haut lieu du bicamérisme, entendre parler de « vote conforme » me surprend toujours. Notre chambre serait-elle inutile ? Le redécoupage des circonscriptions législatives influera sur le redécoupage des cantons -et cela ne nous concernerait pas ?





Étrange conception du bicamérisme et curieuse façon de représenter les collectivités territoriales de la République. En matière de charcuterie politique, ce que le Gouvernement veut, la majorité sénatoriale le veut aussi.

Mais abandonnons le terrain politicien pour entrer sur celui de la représentation équilibrée des réelles unités de vie des territoires, en particulier des intercommunalités à fiscalité propre auxquelles chacun accorde une telle importance que le Gouvernement lui-même, si je vous ai bien entendu, se propose d'en renforcer le rôle.

Le présent découpage, on nous l'a rappelé, a été soumis à l'avis de la commission indépendante prévue à l'article 25 de la Constitution. A l'occasion de son audition par la commission des lois du Sénat, j'ai demandé à son président, Yves Guéna, s'il s'attacherait à tenir compte des réalités politico-administratives qui structurent les territoires en particulier des bassins de vie et de l'émergence récente des intercommunalités. Sa réponse figure au bulletin des commissions : il ferait en sorte, dans la mesure du possible, que les circonscriptions soient en lien avec les territoires, notamment pour éviter de disséquer les intercommunalités lorsqu'elles ont une vie réelle et n'ont pas une dimension disproportionnée qui impliquerait de les découper pour respecter l'équilibre démographique, règle première s'imposant à la commission.

A en juger aux résultats, M. Guéna et la commission qu'il préside sont tellement indépendants qu'ils le sont même de ce qu'ils pensent...

L'exemple du Var, dont la croissance démographique entraînait la création d'une circonscription supplémentaire, en est l'illustration caricaturale. On a fabriqué, avec des bouts de territoire, une huitième circonscription résiduelle couvrant tout le nord du département, des Alpes-Maritimes aux Bouches-du-Rhône, soit de l'ordre de 40 % du territoire. Pour la traverser d'est en ouest, vous avez le choix entre descendre le Verdon en kayak ou faire deux heures à deux heures et demie de route. Un pur chef d'oeuvre de tératologie ou de « je m'en foutisme » administratif.

Car, en l'espèce il n'y avait aucun enjeu politicien. Même M. Marleix aurait beaucoup de mal à fabriquer, dans le Var, une circonscription naturellement favorable au PCF.

Un autre découpage respectueux du principe constitutionnel d'égalité du suffrage et représentatif des bassins de vie et des intercommunalités était possible. Pour l'avoir proposé au préfet, je puis vous dire, M. Marleix, que « ceux qui ne se sont pas déplacés » ont gagné du temps. (On s'amuse à gauche) Je m'en suis ouvert à votre cabinet et en ai fait l'objet, en désespoir de cause, d'un amendement. Il est plaisant de se voir objecter que les limites de ces intercommunalités sont variables alors que celles des cantons actuels, en principe immuables, seront toutes remodelées dans quelques mois. Il est plaisant d'entendre que tenir compte des intercommunalités serait confier le découpage électoral aux préfets...

M. Alain Marleix, secrétaire d'État.  - Cela appartient à la loi !

(à suivre)


Séance publique du 14 décembre 2009 (1)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259741.html

Séance publique du 14 décembre 2009 (2)
http://rakotoarison.over-blog.com/article-doc-41259926.html



 

 

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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 18:04

(dépêches)




http://fr.news.yahoo.com/63/20090825/tpl-lefebvre-nomm-secrtaire-d-etat-la-co-5cc6428.html
Lefebvre nommé secrétaire d'Etat à la Consommation?
il y a 8 heures 25 min

 Nina Simone - LePost             Buzzer ! Imprimer Frédéric Lefebvre Lire la suite l'article
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Dans un confidentiel du Parisien ce matin, on apprend que Frédéric Lefebvre, pourrait être nommé aujourd'hui secrétaire d'Etat à la Consommation:

"Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, qui n'est plus député depuis qu'en juillet André Santini a récupéré son fauteuil de parlementaire pourrait être nommé aujourd'hui secrétaire d'Etat à la Consommation auprès d'Hervé Noveli dans le cadre d'un mini remaniement gouvernemental dont pourrait aussi faire partie le sénateur de Corse Paul Giaccobi."


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http://fr.news.yahoo.com/13/20090825/tot-le-modem-serait-il-passe-avec-armes-89f340e.html

http://fr.news.yahoo.com/3/20090825/tpl-conseil-rentree-cfb2994.html
Ambiance studieuse au conseil des ministres de rentrée
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             Buzzer ! Imprimer Le conseil des ministres de rentrée s'est déroulé mardi matin dans une atmosphère de "travail", ont indiqué les membres du gouvernement, à quelques heures de la réunion du président de la République avec les patrons des banques. Lire la suite l'article
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"On a retrouvé un président de la République en pleine forme, déterminé, et nous allons continuer à beaucoup travailler (...) comme on l'a fait d'ailleurs tout l'été", a résumé à la sortie Hubert Falco, le secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants.

Sourire aux lèvres, les autres membres du gouvernement n'ont pas fait de commentaire, à l'exception de Benoist Apparu. Le secrétaire d'Etat au Logement et à l'Urbanisme a précisé que le chef de l'Etat avait distribué "quelques éléments de félicitations sur ce qui s'est passé cet été", décrivant "un président de la République assez content du travail des ministres cet été, et puis effectivement derrière du sérieux, du boulot".

Nicolas Sarkozy a notamment évoqué sa réunion avec les responsables des banques françaises prévue ce mardi après-midi "en disant que, bien évidement, il serait d'une fermeté absolue, qu'on ne pouvait pas avoir d'un côté un chômage qui monte, des Français qui n'ont pas de SMIC qui augmente, et de l'autre côté des banquiers qui s'en mettent plein les poches", a ajouté M. Apparu.

Principal texte au menu du conseil des ministres, le projet de loi portant sur le redécoupage des circonscriptions législatives, présenté par le secrétaire d'Etat à l'Intérieur et aux Collectivités territoriales, Alain Marleix, destiné à ratifier l'ordonnance du 29 juillet dernier.

Cette dernière remodèle 70 circonscriptions sur les 577 que compte la carte électorale française, dont 33 sont supprimées. Il s'agit, selon le gouvernement, de répondre à la demande du Conseil constitutionnel afin de réduire les disparités démographiques apparues depuis le dernier redécoupage de 1986. Le texte prévoit 556 sièges de députés pour les départements, 10 pour collectivités d'outre-mer et 11 pour les Français de l'étranger.

"Ces nouvelles dispositions prendront effet lors du prochain renouvellement général de l'Assemblée nationale" en 2012, précise la présidence de la République dans un communiqué. AP






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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 14:26

(dépêche-blog)




A LIRE : LES CINQ PAGES RELATANT SON ARRIVEE AU MINISTERE DU BUDGET A TELECHARGER ICI.




Les gouvernements sont des prisons dorées !

Par Alain Lambert le jeudi 23 juillet 2009, 21:48 - Politique - Lien permanent

Christine Boutin furieuse. Yves Jégo malheureux. Je tais les noms de ceux qui souffrent probablement en silence. Par pudeur sans doute, je ne me suis jamais exprimé sur le sujet. Pourtant, j’ai mon idée la-dessus et depuis longtemps. Elle n’est cependant compréhensible que par ceux qui ont vécu cette expérience. Accepter d’entrer dans un gouvernement est en fait d’une rare sottise. Sans doute la vanité y est-elle pour quelque chose. Mais le pire est surtout le consentement donné sans avoir le temps de la réflexion. Généralement, vous êtes appelé tard le soir pour vous entendre dire que vous allez sauver la France et que, tel le pompier dans sa caserne, vous devez bondir au secours du Pays et accepter, sur le champ, une mission que personne d’autre ne saura mieux que vous remplir. Par curiosité, par faiblesse, ou par orgueil, vous finissez par accepter. Dès le lendemain, vous mesurez l’étendue de cette folie. Vous abandonnez votre famille, votre siège au Parlement, votre fonction de Maire ou de Président d’Assemblée, votre activité professionnelle et parfois l’estime de vos vrais amis. Mais il est trop tard pour reculer car vous êtes dans la seringue et personne ne comprendrait un renoncement immédiat. Ce serait pourtant le plus sage. Pour soi même et pour le Pays. Vous pourriez ainsi poser les conditions de votre engagement, obtenir des éclaircissements sur la politique que vous aurez à mener, savoir au moins le « pion » de qui vous devenez. L’erreur est en effet de croire que votre personne puisse compter pour un tout petit iota. Que nenni, vous êtes l’alibi d’un système tellement emmêlé que personne n’en décrypte la logique, si elle existe. En tout cas, vous devenez un avatar sans le savoir.

Comme il n’y a aucune solide raison qui justifie votre nomination, il n’en existe pas davantage pour votre éviction. Elle se produit comme l’épluchure d’un fruit qui se gâte progressivement. Malheureusement pour vous, vous êtes une personne douée d’un cœur, d’une conscience, et d’un brin de sensibilité. Et vous trouvez rude le mauvais moment à passer. S’enchainent immédiatement les problèmes matériels de votre nouvelle condition d’ex ! Votre famille s’est habituée à vivre sans vous. Heureusement, elle vous accueille comme l’enfant prodigue. Quant au reste, votre ancienne fonction, votre job, le confort matériel auquel vous vous étiez insidieusement habitué s’envolent ou leur disparition vous apparait soudain au grand jour. Sans compter la séparation brutale et douloureuse d’avec les équipes avec lesquelles vous venez de partager des jours et de nuits de labeurs épuisants.

Inutile d’ajouter que le téléphone et les amis les plus zélés qui ne cessaient de vous trouver des mérites incommensurables brillent par leur assourdissant silence. Il faut des mois pour se remettre d’une telle épreuve. Probablement ne s’en remet-on jamais totalement car la frustration est trop violente pour ne pas laisser des traces profondes en vous. Généralement on vous a forcé à faire en partie ce que vous vous refusiez avant d’imaginer. Et les seuls mérites dont vous pourriez, éventuellement, vous prévaloir sont totalement inconnus de l’opinion. Alors vous restez seul. Seul. Avec votre remord d’avoir un soir, une nuit, accepté d’entrer dans un univers que vous croyiez doré et qui n’était, en fait, qu’une prison ! Plusieurs années après, vous découvrez, mais un peu tard, que ce jour de tristesse était en fait jour de délivrance. Bon courage, Christine, Yves et les autres.



ET ALLEZ LIRE LES CINQ PAGES RELATANT SON ARRIVEE AU MINISTERE DU BUDGET A TELECHARGER ICI.




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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 23:26

(verbatim)




JORF n°0144 du 24 juin 2009 page 10274

texte n° 1

DECRET
Décret du 23 juin 2009 relatif à la composition du Gouvernement

NOR: HRUX0901923D

Le Président de la République,
Vu l'article 8 de la Constitution ;
Vu le décret du 18 juin 2007 portant nomination du Premier ministre ;
Vu le décret du 19 juin 2007 relatif à la composition du Gouvernement ;
Sur proposition du Premier ministre,
Décrète :

Article 1

M. Jean-Louis Borloo est nommé ministre d'Etat, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat.
Mme Michèle Alliot-Marie est nommée ministre d'Etat, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés.
M. Brice Hortefeux est nommé ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales.
M. Xavier Darcos est nommé ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité.
M. Eric Woerth est nommé ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'Etat.
M. Luc Chatel est nommé ministre de l'éducation nationale, porte-parole du Gouvernement.
M. Bruno Le Maire est nommé ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche.
M. Frédéric Mitterrand est nommé ministre de la culture et de la communication.
M. Michel Mercier est nommé ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire.
M. Henri de Raincourt est nommé ministre auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement.
M. Christian Estrosi est nommé ministre auprès de la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi, chargé de l'industrie.

Article 2

Mme Valérie Létard est nommée secrétaire d'Etat auprès du ministre d'Etat, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat.
M. Jean-Marie Bockel est nommé secrétaire d'Etat à la justice.
M. Hervé Novelli est nommé secrétaire d'Etat chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services et de la consommation.
Mme Rama Yade est nommée secrétaire d'Etat chargée des sports.
M. Hubert Falco est nommé secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants.
Mme Nadine Morano est nommé secrétaire d'Etat chargée de la famille et de la solidarité.
M. Pierre Lellouche est nommé secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes.
Mme Nora Berra est nommée secrétaire d'Etat chargée des aînés.
M. Benoît Apparu est nommé secrétaire d'Etat chargé du logement et de l'urbanisme.
Mme Marie-Luce Penchard est nommée secrétaire d'Etat chargée de l'outre-mer.

Article 3

Il est mis fin aux fonctions de :
Mme Rachida Dati, garde des sceaux, ministre de la justice.
M. Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche.
Mme Christine Boutin, ministre du logement.
Mme Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication.
M. Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement.
M. André Santini, secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique.
M. Bernard Laporte, secrétaire d'Etat chargé des sports.
M. Yves Jégo, secrétaire d'Etat chargé de l'outre-mer.

Article 4

Le secrétaire d'Etat chargé du développement de la région capitale est délégué auprès du Premier ministre.
Le secrétaire d'Etat chargé des transports, la secrétaire d'Etat chargée de l'écologie et le secrétaire d'Etat chargé du logement et de l'urbanisme sont délégués auprès du ministre d'Etat, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat.
Le secrétaire d'Etat à la justice est délégué auprès de la ministre d'Etat, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés.
Le secrétaire d'Etat chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services et de la consommation est délégué auprès de la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi.
La secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville, la secrétaire d'Etat chargée de la famille et de la solidarité et la secrétaire d'Etat chargée des aînés sont déléguées auprès du ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité.

Article 5

Le présent décret sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 23 juin 2009.

Nicolas Sarkozy

Par le Président de la République :

Le Premier ministre,
François Fillon
   


 
Composition du nouveau gouvernement   
 
Publié le 23-06-09 à 20:42

Sur la proposition du Premier ministre, le Président de la République a nommé :

- M. Jean-Louis BORLOO ministre d’Etat, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat ;

- Mme Michèle ALLIOT-MARIE ministre d’Etat garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés ;

- M. Brice HORTEFEUX ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales ;

- M. Xavier DARCOS ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité ;

- M. Eric WOERTH ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l’Etat ;

- M. Luc CHATEL ministre de l’éducation nationale, porte-parole du Gouvernement ;

- M. Bruno LE MAIRE ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche ;

- M. Frédéric MITTERRAND ministre de la culture et de la communication ;

- M. Michel MERCIER ministre de l’espace rural et de l’aménagement du territoire ;

- M. Henri de RAINCOURT ministre auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement ;

- M. Christian ESTROSI ministre auprès de la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi, chargé de l’industrie ;

- Mme Valérie LETARD secrétaire d’Etat auprès du ministre d’Etat, ministre de l’écologie et du développement durable ;

- M. Jean-Marie BOCKEL secrétaire d’Etat auprès du ministre de la justice et des libertés ;

- M. Hervé NOVELLI secrétaire d’Etat chargé du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services et de la consommation, auprès de la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi ;

- Mme Rama YADE secrétaire d’Etat chargée des sports, auprès de la ministre de la santé et des sports ;

- M. Hubert FALCO secrétaire d’Etat à la défense et aux anciens combattants, auprès du ministre de la défense ;

- Mme Nadine MORANO secrétaire d’Etat chargée de la famille et de la solidarité, auprès du ministre du ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité ;

- M. Pierre LELLOUCHE secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes, auprès du ministre des affaires étrangères et européennes ;

- Mme Nora BERRA secrétaire d’Etat chargée des aînés, auprès du ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité ;

- M. Benoît APPARU secrétaire d’Etat, chargé du logement et de l’urbanisme, auprès du ministre d’Etat, ministre de l’écologie et du développement durable ;

- Mme Marie-Luce PENCHARD secrétaire d’Etat chargée de l’outre-mer, auprès du ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales.

- M. Christian BLANC, secrétaire d’Etat chargé du développement de la région capitale auprès du Premier ministre.

Par ailleurs,

Bernard KOUCHNER
Christine LAGARDE
Patrick DEVEDJIAN
Valérie PECRESSE
Hervé MORIN
Roselyne BACHELOT
Eric BESSON
Laurent WAUQUIEZ
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET
Dominique BUSSEREAU
Fadela AMARA
Alain MARLEIX
Anne-Marie IDRAC
Alain JOYANDET
Chantal JOUANNO
Martin HIRSCH
sont confirmés dans leurs fonctions.


Au total 8 ministres ont quitté le gouvernement.
8 nouveaux sont nommés.

à télécharger :
http://www.elysee.fr/download/?mode=press&filename=23.06_Nomination_Gouvernement.pdf


Remaniement ministériel : la composition du nouveau Gouvernement

23.juin2009

Sur proposition du Premier ministre, le président de la République a nommé, le 23 juin, huit nouveaux ministres. Huit ministres ont quitté le Gouvernement.

D'après le communiqué de l'Elysée

Sur la proposition du Premier ministre, le président de la République a nommé :

Jean-Louis Borloo ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat ;

Michèle Alliot-Marie ministre d’Etat Garde des sceaux, ministre de la Justice et des Libertés ;

Brice Hortefeux ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales ;

Xavier Darcos ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité ;

Eric Woerth ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat ;

Luc Chatel ministre de l’Education nationale, porte-parole du Gouvernement ;

Bruno Le Maire ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche ;

Frédéric Mitterrand ministre de la Culture et de la Communication ;

Michel Mercier ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire ;

Henri de Raincourt ministre auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement ;

Christian Estrosi ministre auprès de la ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, chargé de l’Industrie ;

Valérie Létard secrétaire d’Etat auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie et du Développement durable ;

Jean-Marie Bockel secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Justice et des Libertés ;

Hervé Novelli secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services et de la Consommation, auprès de la ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi ;

Rama Yade secrétaire d’Etat chargée des Sports, auprès de la ministre de la Santé et des Sports ;

Hubert Falco secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens Combattants, auprès du ministre de la Défense ;

Nadine Morano secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, auprès du ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité ;

Pierre Lellouche secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes ;

Nora Berra secrétaire d’Etat chargée des aînés, auprès du ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité ;

Benoît Apparu secrétaire d’Etat, chargé du Logement et de l’Urbanisme, auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie et du Développement durable ;

Marie-Luce Penchard secrétaire d’Etat chargée de l’Outre-mer, auprès du ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales.

Christian Blanc, secrétaire d’Etat chargé du Développement de la Région capitale auprès du Premier ministre.

Par ailleurs,

Bernard Kouchner
Christine Lagarde
Patrick Devedjian
Valérie Pécresse
Hervé Morin
Roselyne Bachelot
Eric Besson
Laurent Wauquiez
Nathalie Kosciusko-Morizet
Dominique Bussereau
Fadela Amara
Alain Marleix
Anne-Marie Idrac
Alain Joyandet
Chantal Jouanno
Martin Hirsch
sont confirmés dans leurs fonctions.

Au total huit ministres ont quitté le Gouvernement. Huit nouveaux sont nommés.




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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 17:40

(dépêche)


Le gouvernement que devrait présenter Sarkozy

LE MONDE | 23.06.09 | 15h53  •  Mis à jour le 23.06.09 | 17h33

Nicolas Sarkozy mettait dans l'après-midi de mardi 23 juin la dernière main au remaniement ministériel. Une réunion avec François Fillon et le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a permis de caler le dispositif, qui doit être annoncé mercredi 24 juin dans la matinée et qui reste soumis à d'ultimes arbitrages. Il pourrait faire des annonces dès ce soir.

 
Selon nos informations, la ministre de la justice, Rachida Dati, élue eurodéputée, serait remplacée par le ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos. Ce dernier serait remplacé par Luc Chatel, actuel porte-parole du gouvernement et secrétaire d'Etat à l'industrie et la consommation.

Michel Barnier quitte l'agriculture pour siéger à Strasbourg et sera remplacé par le sénateur du Rhône Michel Mercier, président du groupe Union centriste au Sénat et trésorier du MoDem de François Bayrou.

Comme il l'a lui-même annoncé, Frédéric Mitterrand, directeur de la villa Médicis, à Rome, va être nommé ministre de la culture, en remplacement de Christine Albanel, qui quitte le gouvernement après la sanction de la loi Hadopi par le Conseil constitutionnel.

Christine Boutin, ministre du logement, quitte son poste et devrait devenir ministre en charge des prisons, après que le chef de l'Etat a qualifié de "honte de la République" la situation en France. Elle pourrait être remplacée par Marc-Philippe Daubresse, député UMP du Nord.

Tout n'est pas arbitré sur l'industrie. M. Chatel pourrait être remplacé par le député Patrick Ollier à moins que Nathalie Kosciusko-Morizet ne récupère ses affectations en plus de l'économie numérique.

L'entrée de Patrick Ollier au gouvernement permettrait à sa compagne, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, de mieux accepter la venue comme secrétaire d'Etat chargé de la sécurité de Christian Estrosi, député-maire de Nice. Et éventuellement celle du député du Rhône Dominique Perben, qui pourrait devenir secrétaire d'Etat chargé de la réforme des collectivités territoriales.

Claude Allègre, ancien ministre de l'éducation de Lionel Jospin, pressenti pour devenir ministre de l'innovation et de l'industrie avant les élections européennes, pourrait hériter en lot de consolation d'un haut commissariat.

Les locataires du Quai d'Orsay ne changeraient pas d'affectation.

Roger Karoutchi, ministre chargé des relations avec le Parlement, devrait sortir du gouvernement. Il serait remplacé par le sénateur de l'Yonne, Henri de Raincourt, président du groupe UMP.

Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno devraient conserver l'environnement. Valérie Pécresse serait maintenue à la recherche et aux universités, tandis que Christine Lagarde et Eric Woerth resteraient à l'économie et au budget.

L'emploi, géré par le secrétaire d'Etat Laurent Wauquiez, resterait attaché à Bercy en dépit des souhaits formulés par le ministre du travail, Brice Hortefeux.

Pour ne pas trop mettre à mal la parité homme-femme dans le gouvernement, Nicolas Sarkozy chercherait à faire entrer une femme, qui pourrait être Malika Benlarbi, sous-préfète chargée de mission pour la politique de la ville auprès du préfet de Paris.

L'entrée du député (Nouveau Centre) Maurice Leroy est encore en débat. Rama Yade resterait au gouvernement, mais il n'est pas exclu qu'elle aille au ministère des sports.

Françoise Fressoz, Sophie Landrin et Arnaud Leparmentier
Article paru dans l'édition du 24.06.09


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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 09:49

Le Président de la République parle officiellement aux parlementaires. Une rupture dans la tradition républicaine de la France. Première partie à propos de son incidence sur les institutions.


C’est toujours difficile d’écrire dans le feu de l’instant que tel ou tel discours fera date. Pourtant, il était assez prévisible que le discours qu’a prononcé le Président de la République Nicolas Sarkozy à l’ensemble du Parlement réuni en Congrès le 22 juin 2009 à Versailles serait historique parce que tout simplement, il a inauguré un nouvel usage des institutions. Nicolas Sarkozy l’a d’ailleurs fait remarquer avec une certaine solennité et émotion au début de sa déclaration.


Au fait, depuis quand ?

Historique, donc, parce que depuis le début de la III
e République, aucun Président de la République n’était autorisé à s’adresser directement aux parlementaires. Il ne pouvait communiquer qu’à l’aide de messages lus simultanément par le Président de l’Assemblée Nationale et le Président du Sénat dans les deux chambres du Parlement, les parlementaires écoutant debout. François Mitterrand avait beaucoup utilisé ce droit et René Coty l’avait également fait pour faire pression sur les députés afin d’aider le Général De Gaulle à revenir au pouvoir le 29 mai 1958.

Mais reprenons la même erreur (pas seulement journalistiques) entendue ces derniers jours. C’est ainsi qu’on peut juger du degré de connaissances historiques. Depuis quand le Président de la République ne s’est-il plus exprimé devant les parlementaires ? France 3 disait 1875, repris par beaucoup de dépêches dès juillet 2008 et repris aussi par le Président de la République. Direct 8 parlait de 1848 tandis que BFM TV de Louis Napoléon Bonaparte. Or, l’interdiction faite au Président de la République de se rendre physiquement chez les parlementaires date du 13 mars 1873. À l’époque, Albert de Broglie, monarchiste, tentait par ce moyen détourné d’empêcher Adolphe Thiers, Président de la République à l’origine monarchiste puis devenu républicain, de gagner à sa cause les députés monarchistes. Étrangement, cette mesure d’interdiction était donc à visée antirépublicaine. Le contraire de ce qui se dirait aujourd’hui.


Les critiques de l’opposition

Les critiques de la gauche et du MoDem sont hélas de faible sincérité. Elles sont de plusieurs ordres.

1. La première a trait à un débat qui est clos depuis près d’un an : la possibilité offerte au Président de la République de parler devant le Parlement réuni en Congrès a été l’une des multiples mesures de la réforme des institutions. J’y étais à l’époque hostile, mais elle est désormais inscrite dans la Constitution et devient règle suprême à respecter de tous. Elle ne sera probablement jamais remise en cause, les successeurs de Nicolas Sarkozy n’y ayant aucun intérêt (au minimum, ils pourront s’abstenir de tout discours comme avant).

2. La deuxième critique est en rapport avec le cadre : à Versailles. De là à rappeler les Versaillais soutenus par Thiers, la cour de Louis XIV et divers autres symboles plus monarchiques que républicains. C’est sans doute se tromper de débat. D’une part, Nicolas Sarkozy ne voulait pas ne pouvoir s’exprimer qu’à Versailles, mais au contraire devant chacune des chambres, au Palais Bourbon ou au Palais du Luxembourg. C’est la moulinette des députés qui a restreint l’accès du Président exclusivement au Congrès à Versailles. D’autre part, Nicolas Sarkozy a été l’invité du Parlement, il n’était donc pas le maître à Versailles, et c’était assez étrange que Bernard Accoyer, Président du Congrès car Président de l’Assemblée Nationale, se rendait à l’hémicycle du château de Versailles accompagné de ses quatre gardes républicains alors que Nicolas Sarkozy, Président de la République, s’y rendait seul, juste bordé de gardes républicains (respectant le chef de l’État par la couleur blanche de leur culotte !), avec donc plus de simplicité protocolaire que le quatrième personnage de l’État (en revanche, Bernard Accoyer a raccompagné Nicolas Sarkozy à la fin de son discours avec les quatre gardes républicains).

3. La troisième critique, qui est le prétexte au refus de débat des socialistes et de François Bayrou, c’est l’absence de Nicolas Sarkozy dans le débat qui a suivi. Il se trouve que le Président de la République, le voudrait-il, assister au débat, qu’il n’y aurait pas le droit, le règlement du Congrès excluant totalement cette possibilité (conformément à la Constitution : le règlement a été adopté le matin du 22 juin 2009 et le Conseil Constitutionnel l’a déclaré conforme à midi, parfois, les institutions sont très rapides). D’ailleurs, d’un point de vue pratique, il serait très hasardeux de faire asseoir le Président de la République dans l’hémicycle : à quel endroit ? sur les bancs du gouvernement, ce qui présidentialiserait encore plus le régime ? sur un fauteuil spécialement conçu pour lui et assimilé à un trône ? C’est la présence même du chef de l’État (constitutionnellement irresponsable au contraire du gouvernement) pendant le débat qui aurait fait évoluer en profondeur la V
e République dans le sens que les critiqueurs contestent justement !


En retard d’une bataille…

Curieusement, les grands perdants des élections européennes (PS et MoDem) ont montré beaucoup de mauvaise foi pour cette innovation institutionnelle pour laquelle je suis moi aussi réticent. Mauvaise foi et surtout, retard d’un débat. Retard d’un an. Au lieu de cette réaction (celle de ne pas participer au débat qui a suivi, quelle piètre idée du débat parlementaire), ils auraient eu pourtant l’occasion de s’exprimer sur le fond, sur la crise, sur les remèdes pour s’en sortir…

L’argument de Nicolas Sarkozy évoqué dans sa déclaration peut convaincre : au même titre que l’institution du septennat, l’interdiction d’un tel discours relevait d’une des spécificités françaises très circonstancielles attribuées aux débuts monarchistes de la III
e République (bien incompréhensibles à l’étranger, mais qu’importe le regard des étrangers, après tout). Principalement, son origine n’était plus d’actualité : la République est bien ancrée, incontestable, la nature républicaine du pays n’est plus remise en cause depuis longtemps et par conséquent, l’interdiction était anachronique. Pourquoi pas, tant que cela reste exceptionnel et solennel ?


Y a-t-il augmentation de la présidentialisation ?

Le régime s’est-il présidentialisé pour autant ? Sans doute de façon symbolique. Ceux qui connaissent suffisamment bien le fonctionnement des institutions depuis au moins la Présidence de Georges Pompidou peuvent attester que depuis 1969, le Président de la République s’occupe de tout, des nominations de leur parti, des détails des lois les plus anecdotiques… que ce soient Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac… ou Sarkozy. Il suffit de relire les carnets très éloquents de Michèle Cotta pour s’en convaincre. Rien de nouveau donc dans cette prétendue présidentialisation du régime qui a cependant été renforcée avant tout par l’adoption du quinquennat et de la concomitance des élections présidentielle et législatives.

La fonction de Premier Ministre est-elle en péril avec ce discours présidentiel à Versailles ? Contrairement au constitutionnaliste Didier Maus qui affirmait sur LCP le 22 juin 2009 que d’autres mesures iraient encore dans le sens d’un régime présidentiel à l’avenir, je pense que non. Le Premier Ministre sera toujours utile pour aller au charbon, pour défendre un projet de loi contesté en pleine nuit. J’imagine mal Nicolas Sarkozy convoquer sans cesse le Congrès pour un oui ou pour un non, d’autant plus qu’il n’a le droit (pour l’instant) qu’à une fois par an. Il faut plutôt comparer ce discours au Congrès avec les vœux télévisés de fin d’année ou l’ancienne interview traditionnelle du 14 juillet sous Mitterrand et sous Chirac. Une occasion solennelle d’une nouvelle communication présidentielle.

La possibilité d’un discours du Président de la République au Congrès pourrait en revanche devenir conflictuelle en cas (toujours possible) de cohabitation.

Pourquoi mes inquiétudes exprimées en 2008 ont-elles donc autant diminué ? Parce que le discours du 22 juin 2009 est avant tout prononcé dans un esprit d’humilité et de dialogue. Loin de profiter du succès (incontestable, j’y reviendrai) de son parti aux élections européennes, Nicolas Sarkozy s’est adressé au-delà des parlementaires à la nation toute entière pour faire le point et donner une vision qui manquait jusque là.


Dans le second article sur le discours au Congrès, j’évoquerai le fond.


Aussi sur le blog.


Sylvain Rakotoarison (23 juin 2009)


Pour aller plus loin :

Texte du discours de Nicolas Sarkozy le 22 juin 2009 à Versailles.


Vidéo du discours de Nicolas Sarkozy le 22 juin 2009 à Versailles.


Le Président de la République, persona non grata depuis 1873.


L’adresse présidentielle aux parlementaires selon le gouvernement.


L’adresse présidentielle aux parlementaires selon les parlementaires.


L’adresse présidentielle aux parlementaires définitivement votée.



(Illustration : section PS d’Halluin).








http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-discours-historique-de-nicolas-57986

http://www.lepost.fr/article/2009/06/23/1591188_le-discours-historique-de-nicolas-sarkozy-du-22-juin-2009-1b-les-institutions.html

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-67

http://www.centpapiers.com/le-discours-historique-de-nicolas-sarkozy-du-22-juin-2009-1-les-institutions/8505/






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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 04:45

(dépêches)


http://actu.orange.fr/articles/a-la-une/Frederic-Mitterrand-dit-qu-il-va-etre-nomme-ministre-de-la-Culture-selon-collaborateur.html
à la uneROME (AFP) - 23/06/09 12:51Frédéric Mitterrand dit qu'il va être nommé ministre de la Culture, selon collaborateur
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Frédéric Mitterrand a annoncé mardi son départ de la Villa Médicis de Rome dont il est directeur, affirmant qu'il allait être nommé ministre de la Culture du gouvernement de Nicolas Sarkozy, selon l'un de ses collaborateurs, sous couvert de l'anonymat.

 
Photographe : Stephane de Sakutin AFP/Archives :: Frédéric Mitterrand à la cérémonie des Molières à Paris, en avril 2009agrandirphoto : Stephane de Sakutin , AFP

Frédéric Mitterrand "a réuni ce matin ses collaborateurs puis les pensionnaires de la Villa pour leur annoncer son départ en raison de sa nomination au poste de ministre de la Culture", a déclaré à l'AFP ce collaborateur, confirmant une information du site internet du Nouvel Observateur.

Le neveu du président François Mitterrand ne sera donc resté que quelques mois à la Villa Médicis où il avait pris ses fonctions de directeur en septembre dernier, succédant au scénographe Richard Peduzzi.

http://actu.orange.fr/articles/politique/Remaniement-gouvernemental-incertitudes-au-ministere-de-la-Culture.html
Remaniement gouvernemental: incertitudes au ministère de la Culture
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La ministre de la Culture Christine Albanel a déclaré mardi qu'"il n'y a pas beaucoup de choses qui filtrent" sur le prochain remaniement mais qu'en ce qui la concerne, elle assumera ses responsabilités "jusqu'à la dernière seconde, avec conviction".

 
Photographe : Denis Charlet AFP/Archives :: La ministre de la Culture Christine Albanel à l'inauguration du musée de la dentelle le 11 juin 2009 à Calais.agrandirphoto : Denis Charlet , AFP

"On ne sait pas exactement où on en est, il n'y a pas beaucoup de choses qui filtrent en réalité mais je considère que cela aura été de toute façon un honneur d'être ici, d'assumer ces responsabilités. Je le fais jusqu'à la dernière seconde avec conviction", a déclaré la ministre à quelques journalistes à la veille du remaniement qui doit intervenir mercredi matin.

Comme un journaliste lui demandait si cela voulait dire "jusqu'à demain", la ministre a répondu: "peut-être jusqu'à demain, ou plus tard". "La décision ne m'appartient pas. C'est tout ce que je peux dire. Je suis au gouvernement aussi longtemps que j'y suis. Je porte mes projets avec conviction", a déclaré Mme Albanel.

"Je peux dire que j'ai fait vraiment de mon mieux depuis deux ans. Tout m'a passionné. Maintenant tout va être la décision du président de la République".

Lire aussi
Sarkozy annonce un remaniement gouvernemental pour mercredi
Xavier Bertrand: engager la responsabilité du gouvernement n'a "rien d'évident"
Fillon simple témoin au discours de Sarkozy devant le Congrès
lire la suite Elle était interrogée en marge d'un point de presse au ministère sur une opération destinée à familiariser les enfants avec le livre dès leur plus jeune âge.

Christine Albanel pourrait faire partie des ministres concernés par le remaniement.

http://actu.orange.fr/articles/politique/Sarkozy-annonce-un-remaniement-gouvernemental-pour-mercredi.html
politiqueVERSAILLES (AFP) - 22/06/09 16:00Sarkozy annonce un remaniement gouvernemental pour mercredi
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Nicolas Sarkozy a annoncé lundi, devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, qu'il procèderait "mercredi" au remaniement du gouvernement.

 
Photographe : Rémy de la Mauviniere AFP :: Le président Nicolas Sarkozy avec le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, le 22 juin 2009 au château de Versaillesagrandirphoto : Rémy de la Mauviniere , AFP

"Mercredi nous procèderons à un remaniement", a déclaré le chef de l'Etat, sans autres détails.

Ce remaniement gouvernemental, que de nombreuses sources gouvernementales prédisent "a minima", vise notamment à remplacer Rachida Dati (Justice) et Michel Barnier (Agriculture), tous deux élus députés au Parlement européen.

 

 

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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 04:03

(dépêche)



Sarkozy réunit le 22 juin le Congrès à Versailles sur son programme européen et ses réformes

LEMONDE.FR avec AFP | 11.06.09 | 19h06  •  Mis à jour le 11.06.09 | 19h43

Nicolas Sarkozy a décidé de réunir le 22 juin l'Assemblée nationale et le Sénat en Congrès à Versailles pour présenter ses propositions en matière de politique européenne, ainsi que son projet économique et social après le scrutin européen du 7 juin, a annoncé jeudi 11 juin l'Elysée.

"A l'occasion des élections européennes, les Français ont exprimé leurs convictions mais aussi leurs attentes. Le président de la République souhaite exposer les orientations qu'il leur propose tant pour ce qui est de notre politique européenne que pour ce qui concerne son projet économique et social", indique la présidence dans un communiqué.

"A cette fin et après avoir consulté le premier ministre et les présidents des deux assemblées, il a décidé, en application de l'article 18 de la Constitution, de réunir le Parlement en Congrès à Versailles lundi 22 juin 2009", conclut le texte.

C'est la première fois que le chef de l'Etat s'exprimera devant les deux assemblées, comme le lui en donne le droit la Constitution depuis sa réforme votée le 22 juillet 2008.

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16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 04:37

(verbatim)


Extrait des Mémoires d'Alain Poher : "Trois fois Président"

" Les bons rapports existant entre le Sénat et le gouvernement n’empêchèrent pas que se déroule une lutte sévère, en 1971, contre une loi adoptée par l’Assemblée nationale. Et une page importante du droit constitutionnel fut alors écrite.

Tout commença quand le préfet de police de Paris, sur injonction du ministre de l’Intérieur, M. Raymond Marcellin, refusa aux fondateurs de l’association des Amis de La Cause du Peuple (c’était le nom d’un journal trotskiste) la délivrance du récépissé de la déclaration qu’ils avaient faite lors de cette création. La situation était telle que cette association se trouvait considérée comme non existante. Simone de Beauvoir et Michel Leiris attaquèrent aussitôt ce refus devant le tribunal administratif de Paris, qui fit droit à leur requête en annulant cette décision du préfet. Le ministre de l’Intérieur n’en appela pas au Conseil d’Etat pour attaquer ce jugement, mais préféra utiliser une autre stratégie : changer la loi de telle façon que ce refus - et d’autres du même genre éventuellement à venir – devienne légal. Le 11 juin 1971, le gouvernement adopta donc un projet de loi tendant à compléter les dispositions de la très ancienne et vénérable loi sur les associations du 1er juillet 1901 (…)
 
 Quand cette loi arriva au Sénat, elle fut aussitôt rejetée. Notre assemblée considérait en effet, dans une large majorité, qu’elle ne pouvait porter atteinte au droit d’association. Ce n’étaient pas les dispositions mêmes de la loi qui nous gênaient, mais l’usage abusif qui pouvait en être fait. On pouvait pratiquement interdire toute association jugée politiquement gênante au motif de l’un quelconque des critères invoqués, car ils étaient assez vagues pour être utilisés " à toutes les sauces ", si je puis dire. Autre point gênant : cette loi instituait un contrôle préventif exécuté par un juge, alors que celui-ci a habituellement un rôle répressif. Cela revenait à amener le judiciaire à sanctionner un " délit d’intention ", ce qui était par essence contraire au droit français.

La loi repartit donc… et nous revint, par le système de la navette. Ainsi fut-elle trois fois rejetée avant d’être finalement adoptée en quatrième et dernière lecture par l’Assemblée nationale, le 30 juin. Le gouvernement avait eu gain de cause.

Je songeai alors à saisir le Conseil constitutionnel.
 
Auparavant, je pris la précaution de téléphoner à Gaston Palewski, président de ce Conseil, pour lui demander ce qu’il pensait de ma démarche.

Il n’hésita pas : " Si le général, père de la Constitution, était encore au pouvoir, jamais il n’aurait accepté un tel texte. Il faut faire comprendre à Pompidou qu’il n’est pas de Gaulle, lui donner une leçon, le rappeler à l’ordre… " C’est le gaullisme historique qui s’exprimait par sa voix. Il se trouvait que cet avis s’accordait avec mes préoccupations.

Le 1er juillet, je saisis donc le Conseil constitutionnel. (…)

Depuis sa création, le Conseil constitutionnel ne s’était prononcé que sur la régularité du fonctionnement des pouvoirs publics. (…) Je lui demandai, moi, de juger si une loi était conforme non pas à la Constitution – dans aucun de ses articles il n’était fait référence à la liberté d’association – mais à son préambule, qui renvoie à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ainsi qu’au préambule de la Constitution de 1946.

Le Conseil constitutionnel, conformément à mon vœu, se pencha donc sur la loi Marcellin en fonction du préambule, considérant que celui-ci et la Constitution formaient un " bloc de constitutionnalité ".

Le 16 juillet, il déclara inconstitutionnelles certaines des dispositions de la loi, au motif qu’elles étaient contraires au préambule de la Constitution, lequel proclamait le droit d’association.

Une telle décision était d’une importance capitale : elle reconnaissait au Conseil constitutionnel le rôle de protecteur des droits et des libertés, consacrait l’usage du " bloc constitutionnel " et renforçait ainsi à la fois le prestige et l’autorité de ce Conseil, désormais agissant comme une sorte de Cour suprême. "
 
Alain Poher.

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