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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 09:58

Dans 2 sondages, Nicolas Sarkozy serait battu au 2e tour par DSK, Martine Aubry... et même François Hollande (à télécharger).

 

Deux sondages donnent Nicolas Sarkozy perdant au second tour d'une élection présidentielle non seulement face à Dominique Strauss-Kahn mais aussi face à Martine Aubry et même François Hollande et il ferait jeu égal avec Ségolène Royal.

Il est à noter que François Hollande réaliserait un meilleur score au second tour que Ségolène Royal (et jeu égal au premier tour).

Au premier tour, il est également à noter que le total de François Bayrou et Jean-Louis Borloo ferait entre 11 et 16,5% au premier tour (et entre 15 et 21,5% en ajoutant le score de Dominique de Villepin, soit sensiblement proche du résultat de François Bayrou au 1er tour de 2007). François Bayrou ferait jeu égal avec Jean-Louis Borloo et serait légèrement devancé par Eva Joly.

Sondage TNS-Sofres pour Le Nouvel Observateur publié le 23 novembre 2010 à télécharger (fichier .pdf) :
http://www.tns-sofres.com/_assets/files/2010.11.23-intentions-vote-2012.pdf


Sondage IFOP pour Paris Match publié le 24 novembre 2010 à télécharger (fichier .pdf) :
http://www.ifop.com/media/poll/1330-1-study_file.pdf

 

Et voici ce qu'en dit Gérard Le Gall, un proche de François Hollande :


Quelques enseignements autour de deux sondages
Publié le jeudi 25 nov. 2010 par Gérard Le Gall

Convient-il, selon toi, de prêter attention aux deux dernières enquêtes publiées dans la perspective de la présidentielle de 2012, l’une par le Nouvel Observateur (SOFRES), l’autre par Paris Match (IFOP) ?

Une fois rappelé qu’un sondage, de surcroît réalisé 17 mois avant l’échéance ne peut constituer une prévision et que toute enquête vaut par ailleurs par son interprétation (rappel historique, contexte, formulation des questions,…), il n’en demeure pas moins qu’un sondage, réalisé dans des conditions rigoureuses, livre le plus souvent, des enseignements à prendre en considération.

Peux-tu en quelques mots en tirer les principaux ?

Le premier qui s’impose est l’actuelle vulnérabilité de Nicolas Sarkozy battu dans toutes les hypothèses de la SOFRES très nettement par Dominique Strauss Kahn (62%), nettement par Martine Aubry et François Hollande (55 %) puis par Ségolène Royal (52%). Idem selon l’IFOP dans une moindre proportion, sauf pour Ségolène Royal (50/50)

Le second enseignement se lit dans la bonne capacité de la Gauche à se rassembler derrière le « candidat » du PS tandis que ce dernier bénéficie de l’appoint d’une part des « déçus du Sarkozysme ».

Le troisième enseignement, sous le seul angle du PS, réside dans la confirmation de l’actuelle domination sondagière de Dominique Strauss Kahn et dans une novation qui confirme la progression de sa popularité depuis plusieurs mois : l’affirmation présidentielle de François Hollande, notamment au second tour, quand cette fois, il fait mieux que Martine Aubry à l’IFOP (respectivement 53 % contre 52 %). Il fait le même score que la Première secrétaire 55 % selon le SOFRES face au Président.

On passe ainsi du duopole médiatique DSK – Aubry à un triumvirat DSK – Aubry – Hollande !

Enfin, l’enseignement le plus important, bien que paradoxal, est la relativisation de l’importance des sondages dés lors que chacun des trois principaux « compétiteurs » virtuels peut légitiment être fondé à prétendre triompher de Nicolas Sarkozy. Cette relativisation peut ouvrir la voie plus sereinement à l’expression de vrais débats !

 

Pour en savoir plus à propos de François Hollande :

http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-61631291.html

 


SR

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 13:03

Sondage Harris-Marianne sur Fillon-Aubry et Sarkozy-Aubry : Fillon gagnant !

 

François Fillon gagnerait à un second tour d'élection présidentielle face à Martine Aubry tandis que Nicolas Sarkozy perdrait.

 

Le sondage publié le 12 novembre 2010 est à lire en détail à ce lien :

http://www.harrisinteractive.fr/news/2010/12112010.asp

 

Communiqué officiel à télécharger (.pdf) :

http://www.harrisinteractive.fr/news/2010/HI_Marianne_IV_présidentielle_12-11-10-VF.pdf

 

Sondage publié le 5 novembre 2010 sur le choix du Premier Ministre : François Fillon gagne largement.

Les détails à ce lien :

http://www.harrisinteractive.fr/news/2010/05112010.asp

 

 

SR

 

 

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 07:28

yarti2012sondage08Un sondage de l’IFOP décrit une tendance à la croissance pour l’électorat du Front national. Mais finalement, l’électorat resterait très stable, malgré les grèves, malgré l’impopularité de Nicolas Sarkozy et malgré la démagogie sécuritaire. Pour l’instant, aucune personnalité ne parviendrait à inquiéter sérieusement le monopole bipolaire UMP/PS.

 

 

Dans un sondage publié par l’IFOP le 21 octobre 2010 pour "La Lettre de l’opinion" concernant un échantillon de 930 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatives de la population française âgée de plus de 18 ans et interrogées du 12 au 14 octobre 2010 (à télécharger à ce lien), on peut avoir un petite idée des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle de 2012.

Je dis "une petite idée" puisque l’institut de sondages insiste bien sur ces résultats qui « doivent être interprétés comme une indication significative de l’état des rapports de force actuels dans la perspective du prochain scrutin présidentiel. En aucun cas, ils ne constituent un élément prédictif des résultats le jour du vote. » (On n’est jamais trop prudent, depuis 2002).


Pas de grande surprise

Le questionnaire n’est pas à choix multiples, à savoir qu’il n’y a qu’un seul "jeu" de candidats malgré les grandes incertitudes qui règnent non seulement sur l’identité du candidat (ou candidate) socialiste mais également sur la présence de certaines personnalités dans la compétition.

Globalement, les résultats montrent finalement une grande stabilité de l’électorat.

Les résultats de ce sondage sont Nicolas Sarkozy à 26%, Martine Aubry à 25% (l’écart entre eux se resserre de 2%), Marine Le Pen grimpe à 14%, François Bayrou descend à 8,5% et ensuite, une série de personnalités stagnent : Éva Joly à 7% (Cécile Duflot faisait 5%), Dominique de Villepin aussi à 7%, Jean-Luc Mélenchon à 5% et Olivier Besancenot à 5%.

Le choix de considérer Martine Aubry comme candidate est évidemment arbitraire mais reste légitime, à défaut d’autres informations, puisqu’elle est la première secrétaire du PS.


La marque Le Pen, un réel danger ?

Bien sûr, l’élément principal de ce sondage est que Marine Le Pen se rapproche du score réalisé par son père au premier tour de 2002. Et pourtant, si une remontée du Front national paraît acquise depuis les dernières élections régionales, notamment par la manipulation avec imprudence de mesures destinées à plaire à cet électorat, et si cette remontée pourrait être renforcée une fois la succession de Jean-Marie Le Pen définitivement acquise (en janvier 2011), il en ressort cependant que la configuration du 21 avril 2002 n’est pas du tout envisageable dans l’état actuel des rapports de force.

Certes, Marine Le Pen pourrait grimper même au-delà de 14% évidemment, mais il lui faudrait tout de même beaucoup de talent pour dépasser les deux principaux partis gouvernementaux dans la course au second tour puisqu’elle n’aurait pour l’instant que la moitié de ce seuil (au contraire de 2002 où Lionel Jospin avait chuté lui aussi à 16%).


Stabilité pour les deux principaux partis

Le score du PS n’est pas excessivement haut et ne semble pas profiter du mouvement social contre la réforme des retraites commencé dans la rue le 7 septembre 2010. Il n’a finalement que le niveau de la candidate Ségolène Royal au premier tour d’avril 2007.

De même, le socle de Nicolas Sarkozy paraît encore très solide pour une personnalité qui a atteint les sommets de l’impopularité. Cette base ne serait pas sans conséquence sur l’issue du premier tour : en cas de syndrome du 21 avril 2002, Nicolas Sarkozy paraît nettement mieux placé que le candidat socialiste (inconnu encore) pour franchir la qualification au second tour.

Si en plus, on se rappelle que Dominique de Villepin n’avait pas été candidat en 2007, le total dans le sondage des intentions recueillies par les deux candidatures (Sarkozy et De Villepin) est sensiblement égal au résultat du candidat Nicolas Sarkozy du premier tour d’avril 2007. Stabilité donc.


Bayrou pâlit mais personne ne le remplace

La vraie érosion provient de l’électorat centriste, par définition mouvant, où François Bayrou semblerait ne plus être en mesure de renouveler son beau score du premier tour de 2007. Certes, avec 8,5%, il reste toujours au niveau de l’électorat UDF traditionnel (score de la liste Veil en juin 1989) malgré l’effondrement à 4% aux élections régionales de mars 2010 dans un scrutin qui lui était pourtant favorable.

Les pourcents perdus par François Bayrou semblent globalement profiter de façon assez confuse à Marine Le Pen, Éva Joly et Jean-Luc Mélenchon.

Jean-Luc Mélenchon paraît d’ailleurs le meilleur candidat pour le Parti communiste français car il a réussi une percée médiatique qui, bien que populiste, lui attribue une authenticité politique proportionnelle à sa liberté de ton (et de langage).

Inversement, Éva Joly ne semble pas du tout avoir convaincu de l’intérêt de sa démarche. Au contraire, espoir d’une éventuelle troisième place (ce serait difficile ici de parler du "troisième homme"), Éva Joly serait même moins crédible que François Bayrou dans un scrutin qui nécessite d’avoir déjà gouverné pour montrer une certaine stature.

Enfin, Nicolas Dupont-Aignan, s’il parvenait à recueillir les cinq cents parrainages, ne serait pas en mesure non plus de percer avec seulement 1,5% d’intentions de vote.


L’influence des femmes

Si on regarde avec un peu plus de détail les résultats de ce sondage, on notera avec surprise quelques fortes différences avec les sexes. Jean-Luc Mélenchon, par exemple, serait surtout un candidat pour les hommes (7% contre 3% des femmes), ce qui peut s’envisager, la manière de communiquer étant fondée essentiellement sur l’invective et la "grande gueule". L’autre grande tendance est que la candidature de Martine Aubry plairait aux femmes : 29% contre 21% des hommes. Cela paraît être la première fois qu’une candidature de femme politique plaît autant aux femmes. Les autres candidats n’ont pas de distinction très flagrantes entre les deux sexes.


L’influence des générations

Concernant les différences avec les générations, seule Marine Le Pen a une sectorisation très particulière : elle ne convaincrait ni les très jeunes (moins de 25 ans) ni les personnes âgées (plus de 65 ans) avec respectivement 7% et 6% d’intentions de vote mais en revanche, elle réussirait à rassembler les tranches d’âge de personnes qui sont les plus fragiles sur le marché de l’emploi. Ainsi, elle récolterait 26% pour les 25 à 34 ans et 20% pour les 50 à 64 ans.

Marine Le Pen convaincrait également mieux les ouvriers que les retraités avec 28%, ce qui continuerait de placer le FN comme le premier parti ouvrier de France.


Taux de fidélité avec 2007

Des électeurs des quatre principaux candidats de l’élection présidentielle d’avril 2007 (Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, François Bayrou, Jean-Marie Le Pen), seuls ceux de François Bayrou sont en complète déshérence, car seulement un tiers d’entre eux continueraient à faire confiance à Bayrou alors que les autres se répartiraient à peu près également (autour d’un dixième) sur les candidatures de Martine Aubry, Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin et Éva Joly. Ces résultats montrent à l’évidence le caractère très volatile des presque sept millions d’électeurs de François Bayrou en avril 2007. Tandis que les électeurs des trois autres candidats se reporteraient fidèlement, pour les trois quarts d’entre eux, aux candidats du même parti qu’en 2007.


Conclusions provisoires

Les résultats de l’enquête réalisée en octobre 2010 par l’IFOP peuvent donc cacher des conclusions qui paraissent intéressantes.

D’une part, l’électorat resterait très fidèle et très stable, à l’exception notable de l’électorat de François Bayrou. Malgré sa grande impopularité, Nicolas Sarkozy jouirait d’une base électorale similaire à celle de 2007.

D’autre part, la montée mesurable de Marine Le Pen n’entraînerait probablement pas le remake d’un 21 avril 2002 pour la bonne raison que l’électorat du PS et de l’UMP serait beaucoup plus massif qu’en 2002.

Enfin, aucun candidat supposé "nouvel espoir" pour 2012 n’aurait pour l’instant convaincu l’opinion publique : ni Dominique de Villepin, ni Éva Joly, ni Jean-Luc Mélenchon, ni Nicolas Dupont-Aignan.

Quant à la bataille à l’intérieur du PS, Martine Aubry pourrait se prévaloir d’avoir, d’une part, rassemblé l’électorat socialiste, et d’autre part, d’être assurée, elle aussi, d’une solide base de crédibilité (qui avait fait défaut à Ségolène Royal).


Ce n’est qu’un sondage

Bien entendu, l’étude aurait été plus intéressante en imaginant le même questionnaire tout en remplaçant Martine Aubry par Dominique Strauss-Kahn ou Ségolène Royal, et surtout, en proposant des hypothèses de second tour : Sarkozy/Aubry, Sarkozy/Strauss-Kahn et Sarkozy/Royal où l’impopularité de Nicolas Sarkozy pourrait être mieux mesurée.

Ces trois hypothèses de second tour paraissent être les seules actuellement possibles même si l’identité du candidat de l’UMP pourrait créer la surprise. Philippe Cohen de "Marianne" imagine même dans un article le 3 novembre 2010 ceci : « Sans conviction profonde, le Président reste avant tout un joueur. Qui ne déteste rien de plus que de perdre. L’abattoir, ce n’est pas pour lui. S’il n’y croit pas suffisamment, il renoncera. ».

Il ne reste même pas dix-huit mois avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2012. L’opinion publique commence à se "solidifier". À la même période pour 2007, c’était il y a cinq ans, en pleine crise des "banlieues" (novembre 2005). Le duel Sarkozy/Royal était déjà bien avancé dans les esprits mais personne n’avait pensé à la percée spectaculaire de François Bayrou.

Tout reste donc possible pour 2012.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (5 novembre 2010)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :

Le sondage IFOP à télécharger.
Programme du Front national.


yarti2012sondage02

 

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/marine-le-pen-a-14-en-2012-83980

 

http://fr.news.yahoo.com/13/20101105/tot-marine-le-pen-14-en2012-89f340e.html

 

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-213

 

 

 

 

 

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 21:25

Marine Le Pen à 14% : sondage IFOP sur les intentions de vote pour l'élection présidentielle de 2012 (à télécharger dans son intégralité).

 

Le sondage de l'IFOP peut être consulté en téléchargement .pdf sur le site de l'IFOP sur les intentions de vote pour 2012 datant du mois d'octobre 2010.

 

http://www.ifop.com/media/poll/1292-1-study_file.pdf

 

[Echantillon de 930 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web Interviewing) du 12 au 14 octobre 2010.]

 

SR

 

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28 juillet 2010 3 28 /07 /juillet /2010 01:52

Comme disait l’humoriste Gustave Parking : « Tout le monde est d’accord pour critiquer la pensée unique. » (2001) mais personne n’est prêt à remettre la sienne en cause.

 

yartipenseeunique01S’il y a bien une expression qu’il m’est lassant de lire ou d’entendre, c’est bien celle de la "pensée unique". Pourquoi est-on obligé sans arrêt de l’invoquer quand il s’agit d’exprimer ses opinions ou celles des autres ?

Il y a d’autres expressions du même type : la "bien-pensance", le "politiquement correct" et plein d’autres expressions qu’on aime envoyer à la figure de ses interlocuteurs.

Qui est ce "on" ? Sans doute tout le monde. Ou du moins, presque tout le monde y a déjà eu recours un moment ou un autre. Sur Internet ou même dans une discussion réelle entre personnes physiquement présentes.

Pourtant, déployer ce genre d’expression dans un débat d’opinions, c’est atteindre le niveau plus-que-zéro de l’argumentation. Un signe clair de clore toute discussion. C’est surtout de la "rhétorique auto-immune". La "pensée unique" est une sorte d’oxymore qui prend les allures de serpent de mer, qu’on ne voit jamais mais dont on a peur.


Pensée unique

Car il faut bien dire ce qu’il est : considérer que l’opinion de son interlocuteur relève de la "pensée unique", c’est assez contradictoire. Si l’autre représente la "pensée unique" dans le but bien évident de dire que soi-même, on ne pense pas comme lui, alors le qualificatif d’unique tombe à l’eau. Par le simple fait d’exprimer ce genre de phrase, je confirme qu’il y a au moins deux pensées, la "pensée unique" et la mienne. En d’autres termes, la "pensée unique" n’est plus toute seule puisqu’il y a aussi la mienne.

Le concept de la "pensée unique" est apparu politiquement en France avec Philippe Séguin et le débat sur le Traité de Maastricht en 1992. Il y avait à la fois la stabilité monétaire (taux d’intérêt élevé et limitation de l’inflation) et la construction européenne. Philippe Séguin y était allé même très fort puisque quelques années plus tard, pour qualifier la politique d’Édouard Balladur, il avait osé l’expression "Munich social". Jean-Pierre Chévènement aussi a manié ce genre de concept, peut-être même plus tôt que Philippe Séguin, lorsque les "visiteurs du soir" pressaient François Mitterrand en mars 1983 de sortir du serpent monétaire européen. On fustige ainsi sur les sujets économiques une certaine "orthodoxie" monétaire dont la connotation religieuse tend à contester toute autorité.


Bien-pensance 

La "bien-pensance" est une petite variante de la "pensée unique" introduite par Bernanos : on considère que l’autre se croit représentant de la "bonne pensée". Mais qui donc penserait-il donc qu’il pense "mal" ? Et si jamais cela lui arrivait (c’est possible), pourquoi persévérerait-il dans cette "mal-pensance" ? Bref, la "bien-pensance" concerne donc toute personne qui émet une "pensée", à prendre au sens d’opinion.


Politiquement correct

Le "politiquement correct" est sémantiquement mieux défini. Il concerne ceux qui n’oseraient pas le "politiquement incorrect". Bien entendu, taxer quelqu’un de "politiquement correct" fait de soi un représentant du "politiquement incorrect". Et c’est là que les valeurs se retournent : en quoi l’incorrection est-elle un gage de valeur ?

Il y a plusieurs raisons qui permettent de comprendre qu’on préfère être "politiquement incorrect" : par provocation pure et simple, soit niveau adolescence en mal de reconnaissance, soit niveau amusement public sans conséquence ; par volonté forcenée de se montrer en dehors des lois et des règles (mais alors, attention, il y a certaines choses qu’il est "interdit" de dire publiquement, heureusement, notamment les appels à la haine) ; par ignorance de soi-même. En effet, beaucoup se croient "politiquement incorrects" et finalement, ils ne le sont pas. Ils croient l’être et en sont fiers. Dans un tel cas, surtout, il faut les laisser dans cette fierté. Il y a sûrement d’autres raisons à vouloir être "politiquement incorrect" mais une ressort nettement des autres.

Laquelle ? Celle de se croire "électron libre", dans aucun "carcan de la pensée", n’appartenant à aucun "clan", en rien "endoctriné" ni "adepte" de quelque groupe que ce soit (politique, religieux etc.), et de vouloir fustiger l’autre par crainte d’être soi-même attaqué sur un élément majeur de l’amour-propre : son libre arbitre.


Électron libre

Oui, son libre arbitre : parce que je suis libre, je pense librement, je pense indépendamment des groupes d’intérêts et de pressions qui peuvent exister autour de moi, par conséquent, je pense "bien" dans la mesure où je pense "honnêtement", intellectuellement honnêtement, et comme je ne pense pas comme l’autre, forcément, l’autre est un "vendu" aux forces de (…à choisir, cela dépend de l’opinion émise ou ressentie : grand capital, impérialistes, Marx, Allah etc.).

C’est donc l’attachement viscéral à la liberté d’expression, à "ma" liberté d’expression qui m’encourage à fustiger les autres de "pensée unique", de "bien-pensance", de "politiquement correct" pour ne pas dire de "béni oui oui" de la mode actuelle. (J’emploie à la fois les pronoms "on" et "je" sur le mode impersonnel).

Pourtant, il est de mode de ne plus être à la mode, de conformisme d’être anticonformiste. La peur est tellement forte de ne pas copier les autres, de ne pas avoir son cerveau calqué sur celui des autres, de ne pas être un mouton de panurge suivant bêtement le troupeau, qu’on ne s’interroge pas sur l’intérêt de son propre système de pensée, on préfère attaquer l’autre en lui collant justement le système de pensée des autres (si possible ceux qu’on conteste). Ce procédé a un nom : la projection. C’est d’ailleurs un moyen naturel de se valoriser soi-même, d’où surtout l’amour-propre comme motivation.

Liberté d’expression ? Souvent, ce sont les mêmes qui dénoncent cette "pensée unique" et qui ressortent les phrases habituelles qui feraient qu’on ne serait pas dans une démocratie mais sous une "dictature" soft, bien cachée par d’obscures "machinations" (comme les élections "truquées" etc.). On parle même du "terrorisme de la pensée unique" qui montre à quel point on s’éloigne des travées du vocabulaire raisonnable.


Dictature

Là encore, oxymore que de dire que "nous sommes sous une dictature". Soit je suis capable de dire cette "bêtise" (car c’est une bêtise) et dans ce cas, nous ne sommes pas sous une dictature (ou alors, elle est sympa, cette dictature qui me permet de la dénoncer publiquement), soit nous sommes réellement sous une dictature, et dans ce cas, je ne pourrai même pas placer cette phrase publiquement sans mesure coercitive.

Cela me fait un peu penser à Georges Marchais qui passait son temps de parole dans les émissions télévisées à dire qu’il n’y était jamais invité. Jean-Marie Le Pen lui avait d’ailleurs emboîté le pas avec un certain talent, il faut dire, malgré les consignes de François Mitterrand, désormais confirmées par ses proches collaborateurs, aux patrons des chaînes publiques de donner toute sa place médiatique au Front national (et cela dès 1983).


Application européenne contemporaine

Notons que "le mode" "pensée unique" est souvent appliqué lorsqu’on parle de l’Union Européenne, par exemple, de la présidence instituée par le Traité de Lisbonne ou du Traité Constitutionnel Européen. Sans doute un rappel de l’ancien "Acte unique européen" mis en application le 1er janvier 1993 et qui fut le thème de campagne de grands partis gouvernementaux lors de l’élection présidentielle de 1988. C'est le cas des deux derniers traités européens qui ont pour but d'assainir la zone euro.

C’est oublier que cette "pensée unique" était justement le résultat incertain d’une négociation où chacun des vingt-sept pays européens avait droit de veto, avait possibilité de la faire échouer. Au contraire, s’il y a bien une pensée "collective", une pensée "multiple", ce fut celle qui a construit le Traité de Lisbonne, une pensée faite de compromis, de concessions, de corrections, de révisions, et surtout, de respect des intérêts de chacun.


Pensée à sens unique

Qu’en conclure de tout cela ? Que l’argument de la "pensée unique" est jeté à la figure de son interlocuteur surtout quand on se croit minoritaire. C’est un bon moyen de renverser les rôles et de se croire au-dessus des autres. Car c’est la motivation première, celle qu’on retrouvera aussi chez tous les "conspirationnistes" : avoir "la connaissance" et ne pas penser comme "ces moutons", penser "intelligemment", "singulièrement", au risque de tomber dans un autre forme de conformisme et de crédulité (cf la grippe A, par exemple, qui a tué bien plus que les contempteurs des vaccins ne le prédisaient de manière très irresponsable).

Si mes idées étaient majoritaires, c’est sûr que ce serait "commun" de penser comme moi, ce serait "banal" et finalement, ce serait "à la mode" et très "moutonnier". Mais on peut voir les choses différemment : si mes idées étaient majoritaires, je serais content, finalement, sur le fond. Je pourrais me dire pour mon amour-propre que ce seraient les "autres", la "foule" qui penseraient comme moi au lieu de dire l’inverse, mais au moins, mes idées auraient gagné. Si c’est cela, la "pensée unique", alors, va pour la pensée unique.

Et puis, il ne faut pas oublier : on est toujours la pensée unique de quelqu’un…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (28 juillet 2010, modifié le 28 avril 2014)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Sommes-nous sous une dictature ?
Sommes-nous sous une dictature ? (le retour).


(Illustration : couverture de l’album "Barre-toi de mon herbe" du "Génie des Alpages" numéro 3 de F’murr, éd. Dargaud)

 

 

 

http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-54582091.html

 

 


 

 

 

 

 

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 22:29

Document à télécharger : la liste officielle des micropartis !

 

Voici la liste officielle des partis politiques français contenant notamment les "micropartis" de nombreux élus politiques.

 

A télécharger (fichier .pdf) :

 

http://www.cnccfp.fr/docs/partis/comptes/cnccfp_comptes_2007.pdf

 

SR

 

 

 

 

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 14:25

(dépêches)

 

Mort du général Marcel Bigeard

 


http://actu.orange.fr/a-la-une/deces-de-marcel-bigeard-grande-gueule-de-l-armee-francaise_569653.html
actualité
à la uneFrancemondeinsolitepeoplepolitiqueéconomieculturescienceshigh-techmédiasarchivesnewsletter
à la uneAFP - 18/06/2010 à 13h54Décès de Marcel Bigeard, grande gueule de l'armée française
Ancien deuxième classe devenu général, secrétaire d'Etat et député, Marcel Bigeard, mort à 94 ans vendredi, jour anniversaire de l'appel de de Gaulle, était l'une des figures les plus populaires de l'armée française.

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 voir la démo  photo : Jean-Christophe Verhaegen , AFP/Archives"La disparition de ce très grand soldat résonne avec une force particulière au moment où la France célèbre l'appel du 18 juin", a déclaré le président Nicolas Sarkozy à propos de ce "chef charismatique, admiré de ses hommes", qui "incarnait la figure héroïque du combattant".

Sorti du rang, ce parachutiste avait gagné ses galons au feu, à la manière d'un maréchal d'Empire, dont il avait le franc-parler et la verdeur de langage, justifiant la torture en Algérie comme un "mal nécessaire".

Héros de la Résistance, puis des guerres coloniales, son nom reste attaché à la bataille de Dien Bien Phu qui sonna le glas de la présence française en Indochine.

Commandant du 6ème bataillon de parachutistes coloniaux, le lieutenant-colonel Bigeard avait été parachuté deux fois sur Dien Bien Phu, encerclé par le Viet-Minh, où il avait résisté jusqu'à la chute du camp retranché, le 7 mai 1954.

à lire aussi
dans actualité :
 
Le général Marcel Bigeard
Du 17 juin au 18 juin 1940, de la résignation à l'espoir
Fils d'un aiguilleur des chemins de fer né à Toul (Meurthe-et-Moselle), il est employé de banque quand il est rappelé comme caporal-chef en 1939 sur la ligne Maginot.

Il s'engage dans les corps francs durant la "Drôle de guerre". Blessé, cité, il est fait prisonnier en juin 1940. A sa seconde tentative, il s'évade de son stalag et rejoint l'infanterie coloniale au Sénégal.

Parachuté dans l'Ariège en juillet 1944, il en coiffe les maquis et libère Foix, puis participe à tous les combats pour la Libération.

Prisonnier six mois du Viet-Minh après Dien Bien Phu, dans de dures conditions, il rentre en France en 1955.

Lors du conflit algérien, deux fois grièvement blessé, "Bruno" - son indicatif radio sur le terrain -, commande le 3ème régiment de parachutistes coloniaux.

Sous les ordres du général Massu, il participe à la bataille d'Alger en 1957, à un "travail de flics", comme il l'écrit, où "nos méthodes s'avèrent aussi efficaces en ville que dans le bled". Le recours à la torture est dénoncé par les opposants à la "sale guerre".

Commandant d'un centre d'entraînement à la guerre subversive à Philippeville, il ne sera pas mêlé aux événements d'Alger. Muté en France, il revient à Saïda et, pour s'être montré compréhensif à l'égard des "insurgés " des barricades en janvier 1960, il est rappelé en métropole.

Exilé à Bouar (République Centrafricaine) en 1961, Marcel Bigeard se prononce contre le putsch des généraux à Alger.

Promu général de corps d'armée en décembre 1973, il commande la 4ème région militaire de Bordeaux lorsque Valéry Giscard d'Estaing le nomme, en janvier 1975, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense.

Mais il démissionne six mois plus tard, après des propos virulents sur le malaise de l'armée et l'insuffisance de son budget.

Député de Meurthe-et-Moselle (1978-1988), Bigeard préside la commission de la Défense de l'Assemblée (1978-1981).

Adversaire résolu des socialistes - "s'ils sont la rose, je suis leur épine" - Bigeard se qualifiait fin des années 80 de "vieux con glorieux".

Il laisse une quinzaine d'ouvrages, dont "Pour une parcelle de gloire", "Ma guerre d'Algérie".

Cet homme de fidélité avait souhaité la dispersion de ses cendres sur Dien Bien Phu afin de "rejoindre ses camarades tombés au combat".

Au cours de l'été 1994, le vieux baroudeur était revenu pour la première fois sur le site de la terrible bataille. La voix brisée par l'émotion, il avait murmuré: "A bientôt".


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/06/18/97001-20100618FILWWW00439-bigeard-l-esprit-de-resistance-incarne.php

Bigeard: "l'esprit de résistance incarné"
lefigaro.fr
18/06/2010 | Mise à jour : 12:42 Réactions (3)
La Garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie a salué la mémoire du général Bigeard, décédé ce matin à 94 ans. "Avec lui, c’est non seulement une personnalité hors norme de l’armée française et de l’Etat, mais aussi un ami personnel qui s’éteint", écrit la ministre dans un communiqué.

"En ce jour de commémoration de l’appel du 18 juin 1940 où la France rend hommage à l’esprit de Résistance et aux grands hommes qui lui ont rendu sa liberté et son honneur, c’est avec une immense émotion et une profonde tristesse que j’ai appris la disparition du général Marcel Bigeard", poursuit le texte. "Il a consacré sa vie au combat pour la liberté et incarné l'esprit de résistance et l'engagement total au service de la Patrie."

LIRE AUSSI :

» Bigeard, l'éternel combattant

» Marcel Bigeard, la mort du centurion

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/06/18/01016-20100618ARTFIG00433-marcel-bigeard-la-mort-du-centurion.php
Marcel Bigeard, la mort du centurion

Mots clés : Deuxième Guerre mondiale, Guerre d'Indochine, Guerre d'Algérie, FRANCE, Marcel Bigeard

Par Etienne De Montety
18/06/2010 | Mise à jour : 13:27 Réactions (68)

En 1953, à Diên Biên Phu.
L'ancien ministre et grande figure des guerres d'Algérie et d'Indochine s'est éteint vendredi matin à son domicile de Toul. Il avait 94 ans.
 
C'était un soldat de l'an II devenu maréchal d'Empire. Un gamin de Toul que les guerres du XXe siècle avaient conduit à être l'officier le plus décoré de France. Le général Bigeard était une légende, plus célèbre que ses chefs, les Castries, Navarre, Gilles. Il avait tout fait pour cela: guerrier d'exception en Indochine et en Algérie, se révélant audacieux metteur en scène de sa propre gloire, amateur de parades conçues comme autant de triomphes à la romaine, convoquant la presse, la régalant de coups de gueule, de poses martiales et de répliques de cinéma en adéquation avec son personnage; un centurion, à mi-chemin entre Gabin et Ventura avec les mots taillés pour sa stature: «Arlette Laguiller? Il faudrait la marier à un para.»

Dans son bureau, au milieu des trophées et des médailles, sous le fanion noir «Croire et oser», trônait la photo de Sentenac, jeune sergent-chef tué en Algérie, archange du demi-dieu Bigeard: tout un symbole. Bigeard n'avait-il pas connu tous les grades de l'armée française, assumé pleinement leur grandeur et leurs servitudes?

« Bigeard n'a jamais obéi qu'à Bigeard», disait-il en donnant libre cours à une rhétorique de la troisième personne, servie par une inimitable verve non dénuée d'effets comiques, sinon de modestie. César, dans ses Commentaires, n'était pas moins emphatique. Il n'en revenait pas de ce qu'avait été sa vie. Qui aurait dit au jeune conscrit de 1936, entrant dans la caserne du 23e régiment d'infanterie de forteresse à Haguenau pour accomplir son service militaire, qu'il ne raccrocherait les rangers qu'en 1975 pour s'établir au secrétariat d'État à la Défense, où l'appellerait le président de la République?

«J'ai été rendu à la vie civile en 1938, caporal-chef et antimilitariste, et je suis retourné à la Société générale, où je travaillais depuis mes 15 ans.» Son destin premier était de devenir directeur d'agence à Nancy ou Verdun. La guerre en décida autrement.

Celle de 1914-1918 d'abord, qui fait irruption dans sa vie dès le berceau. Marcel naît en 1916, dans la Lorraine en guerre: hommes mobilisés et, dans les rues, toute son enfance, un cortège d'éclopés, de gazés, de veuves et d'orphelins. En 1939, mobilisé, il est volontaire pour les corps francs. Il est fait prisonnier, s'évade, est repris, s'évade à nouveau. À la troisième tentative, il entre dans la Résistance. Nice, l'Afrique, Londres. En 1944, il est parachuté dans l'Ariège, libère Foix. Il commande alors à une poignée de maquisards (des républicains espagnols, pour la plupart) face à des milliers d'Allemands, mais fait croire à l'occupant que sa troupe est dix fois plus nombreuse.

«Je suis rentré à Toul après la guerre, au volant du cabriolet Mercedes du chef de la garnison allemande, que j'avais immatriculé MG 6-1-42: la date de mon mariage.»


Kessel et Jules Roy lui tressent des lauriers

Déjà il possède le culot, la flambe, cette manière instinctive de considérer qu'un combat se gagne ou se perd aussi dans les têtes. Cette leçon, il l'administrera souvent. Partout où il passera, il haranguera, rectifiera, fera retailler les treillis, imposera la fameuse «casquette Bigeard» pour donner à ses «p'tits gars» «de la gueule». Il devient «Bruno», un indicatif radio devenu un symbole. Ses hommes, les «Bigeard Boys», et son régiment, le «Barnum Circus» , sont tout pour lui. Il impose à chacun un rythme infernal, celui qu'il s'impose à lui-même. C'est cette énergie qui sauvera son bataillon à Tu Lê, après un raid d'une semaine, Viêt-minh aux basques, en octobre 1952. L'état-major s'apprêtait à rayer son bataillon des effectifs quand celui-ci se présentera au général de Linarès. Il y gagnera le surnom historique de «bataillon Zatopek». Il sera encore de la bataille de Diên Biên Phu, insufflant son énergie à l'ensemble du corps expéditionnaire assiégé. Avec ces soldats oubliés de la métropole, il connaîtra la défaite et la captivité. Mais «Bruno» ne baissera jamais la tête.

Chaque fait d'armes est suivi d'un défilé, ou d'une prise d'armes. Les Champs-Élysées, le stade de Hanoï, les rues d'Alger sont les témoins de sa popularité, relayée dans la presse grâce à des admirateurs nommés Lartéguy, Kessel, Jules Roy, qui lui tressent des lauriers jusqu'à en faire un personnage de roman et de cinéma (dans Les Centurions, c'est Anthony Quinn qui incarne Bigeard). Partout où il passe, Diên Biên Phu ou Philippeville, il ne veut pas seulement être le meilleur, il veut être le premier: «C'est une leçon que m'a transmise la mère Bigeard. Quand je n'étais pas premier à l'école, je prenais une trempe.» C'est d'abord elle, Sophie Bigeard, qui a fait Marcel: une femme de fer, l'accablant pour sa promotion jugée trop lente, l'engueulant à son retour d'Indochine pour s'être laissé prendre. Un aiguillon pour aller de l'avant, envers et contre tout. L'autre femme de sa vie s'appelle Gaby. Elle habitait la maison à côté de la sienne, il l'a épousée en 1942 et elle l'a suivi partout, rejoint au fin fond de la jungle ou de la brousse, accompagné des remparts de Toul aux lambris des palais de la république.

Officier adulé ou haï, Bigeard ne sera jamais du sérail. Il n'est pas saint-cyrien. Alors il feint de mépriser ces filières. Pour lui, ontologiquement, les généraux sont des «cons». Et les cours d'état-major? «Face à une situation, il n'y a que deux solutions: celle de l'École de guerre et la bonne.» Il galèje. Mais pas seulement. Face aux bêtes à concours de l'institution militaire, il pallie ses lacunes par une exceptionnelle intuition, des colères et du culot. Et ça marche.

Lorsque le général de Gaulle se rend en Algérie pour la «tournée des popotes», sa visite est pour ce chef atypique mais hors pair qui a réalisé des prodiges sur le terrain: à Saïda, l'homme du 18 Juin s'entend dire quelques vérités sur la situation. Caractère contre caractère. Cette attitude est peu appréciée. En 1960, Bigeard est envoyé en République centrafricaine, avec des étoiles de général de brigade pour apaiser l'impétueux colonel. Cette mutation le sauvera des déchirements que connaîtront ses pairs en 1961 et 1962.

En accédant au pouvoir, en 1974, Valéry Giscard d'Estaing prend conscience d'un fait: l'armée va mal; les blessures de l'Algérie sont mal cicatrisées et Mai 68 y a mis du sel. Des comités de soldats fleurissent; dans les rues des villes françaises, l'uniforme est mal vu. La Grande Muette gronde sourdement. Une solution: Bigeard et son bagou. Celui-là, Giscard le connaît depuis le milieu des années 1950, quand, ministre des Finances, il envoyait au jeune colonel des lettres de félicitations pour ses faits d'armes. Jamais leur amitié ne se démentira: en 1978, le vieux soldat sera encore député et battra les estrades en 1981 pour le président candidat, et VGE sera là pour l'inauguration à Toul de l'avenue du Général-Bigeard.

Les dernières années de son existence, Bigeard fut le conservateur en chef de l'épopée Bigeard, répondant à l'abondant courrier que les Français lui envoyaient. Il recevait des visiteurs de passage, vieux amis ou admirateurs anonymes pour qui il incarnait un pays au combat. Il passait ses journées à répondre, bouillonnait encore, pestait de ne plus pouvoir courir ou nager comme il le faisait quotidiennement au temps de sa splendeur. Toutes générations confondues, ses admirateurs aimaient qu'il leur fasse oublier le temps des défaites.


La baraka

Son retrait de la vie publique fut assombri par les polémiques sur l'usage de la torture en Algérie. Personnalité emblématique de la gloire militaire contemporaine, il fut nommément accusé par une militante du FLN, Louisette Ighilahriz: «Le problème est que je n'étais pas à Alger au moment des faits qu'elle me reproche», assurait-il.

Au contraire, il expliquait qu'il avait tenu récemment à rencontrer à Alger la famille de Larbi Ben M'hidi, ce chef du FLN qu'il avait arrêté et pour qui il confessera avoir eu de l'estime, avant qu'il soit exécuté par les services d'Aussaresses. Le déjeuner avait été, selon ses dires, plus que chaleureux: la paix des braves.

Le général Bigeard avait été plusieurs fois blessé. À Bône, il avait échappé à un attentat et, dans la baie de Diego-Suarez, s'était relevé d'un accident de parachutisme. Il demeurait suspendu à ce qu'il nommait sa «baraka». «Ma vie, c'est une histoire trop rapide. La guerre, la gloriole. J'ai aimé ça, quoi .»

LIRE AUSSI :

» L'héritage politique du général Bigeard

» Un officier «modèle» pour l'armée d'aujourd'hui

» Bigeard, l'éternel combattant

» La biographie de Marcel Bigeard (avec Evene.fr)



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Une carrière exceptionnelle

• Naissance de Marcel Bigeard, le 14 février 1916 à Toul (Meurthe-et-Moselle).

• Parachuté dans l'Ariège en 1943, où il dirige un maquis de la Résistance.

• De 1945 à 1954, effectue trois séjours en Indochine où il devient lieutenant-colonel après son action de défense de la cuvette de Diên Biên Phu.

• Envoyé en Algérie en 1956 où il prend le commandement du 3e régiment de chasseurs parachutistes. En 1958, toujours en Algérie, il dirige le centre d'entraînement à la guerre subversive.

• 1963 : commande la 25 e brigade de parachutistes.

• Général de brigade en 1967.

• Promu général de division, il prend en 1971 le commandement supérieur des Forces françaises du sud de l'océan Indien.

• Est nommé adjoint au gouverneur militaire de Paris le 20 juin 1973.

• Promu général de corps d'armée en décembre 1973.

• Prend en mars 1974 le commandement de la 4 e  région militaire, à Bordeaux.

• 31 janvier 1975 : nommé secrétaire d'État à la Défense. Démissionne le 4 août 1976.

• Élu député (UDF) de Meurthe-et-Moselle en 1978. Battu en 1988.

 Par Etienne De Montety

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http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/06/18/01016-20100618ARTFIG00460-le-general-bigeard-modele-pour-l-armee-d-aujourd-hui.php
Le général Bigeard, «modèle» pour l'armée d'aujourd'hui 

Mots clés : Seconde Guerre mondiale, FRANCE, Marcel Bigeard

Par Isabelle Lasserre
18/06/2010 | Mise à jour : 13:28 Réagir

Le général Bigeard à Toul en 1999. Crédits photo : Eyedea Presse
À défaut d'en avoir été le théoricien, le général Bigeard a mis en pratique les méthodes de la contre-insurrection dont s'inspirent les Américains en Afghanistan.
 
Dans l'armée de terre de 2010, Marcel Bigeard reste un exemple, un modèle pour les jeunes officiers. S'ils savent que les temps ont changé, ils respectent aussi le parcours exceptionnel de ce fils de cheminot, employé de banque à 15 ans, qui s'est hissé à la force du poignet, par son courage et à sa ténacité, au plus haut niveau de l'armée française.

Si le général Bigeard a pu franchir ces marches, c'est grâce aux circonstances - vingt ans de guerre - mais aussi par son «incroyable rayonnement». «Il in­carnait toutes les grandes valeurs du soldat: l'en­gagement, la vo­lonté et enfin le charisme qui lui permettait de galvaniser ses troupes derrière lui. C'est aussi un homme qui a d'abord et toujours été au service de son pays», commente le colonel Benoît Royal, qui dirige le Sirpa Terre.


Un praticien de la guerre révolutionnaire

Héros de presque tous les conflits dans lesquels la France a combattu depuis la Seconde Guerre mondiale, militaire le plus décoré de France, il n'était pas seulement apprécié pour ses exploits militaires mais également pour sa «chaleur humaine». «Bigeard a toujours eu le souci de ses soldats, dont il était très proche. Il se situe un peu dans la tradition d'un Lyautey. Ceux qui l'ont servi tentaient de s'identifier à lui. Son franc-parler et l'intérêt qu'il portait à l'autre l'ont toujours distingué», se souvient un officier général qui l'a bien connu.

Mais, pour les terriens, le général Bigeard «assure surtout la jointure entre l'armée d'hier et celle d'aujourd'hui. Il incarne un type d'engagement résolument moderne». C'est parmi les parachutistes, son corps d'origine, qu'il force le plus le respect. «Bigeard, c'est l'officier para par excellence. Il a su utiliser au mieux cet outil particulier dans toute sa complexité (hélicoptères, mise à terre par assaut, opérations nocturnes…)», commente l'un de ses pairs. Le général qui a sauté sur Dîen Bîen Phu et a été au cœur de la bataille d'Alger inspire toujours, selon lui, l'ac­tion des parachutistes. «Bigeard a su imposer des solutions hors du commun pour résoudre des difficultés dont l'ampleur le dépassait. Dans les unités de paras, où il faut être vif et efficace, savoir agir dans l'immédiat, il est toujours considéré comme un élément référent», poursuit-il.

Aujourd'hui, les circonstances ne sont plus les mêmes puisque les rares guerres que livre la France sont éloignées et limitées dans le temps. Mais alors que le général Petraeus, patron du Commandement central américain et artisan du récent «redressement» irakien, tente d'appliquer les méthodes de la contre- insurrection à l'Afghanistan, beaucoup se souviennent qu'à défaut d'en avoir été un théoricien, comme Trinquier ou Galula, Bigeard fut un praticien de la «guerre révolutionnaire», qu'il a côtoyée en Indochine et en Algérie.

En faisant de la population l'enjeu principal de la guérilla et en occupant au maximum le terrain, la France avait réussi, en Algérie, à venir à bout, au moins militairement, de la rébellion. Des leçons qui peuvent encore servir aujourd'hui, alors que l'armée française se demande, à l'instar des forces britanniques et américaines, comment vaincre dans les guerres contemporaines.

LIRE AUSSI :

» Marcel Bigeard, la mort du centurion

» Bigeard, l'éternel combattant

 Par Isabelle Lasserre

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http://www.lepoint.fr/le-general-bigeard-est-mort-18-06-2010-468076_19.php
Publié le 18/06/2010 à 13:35 Reuters


Le général Bigeard est mort

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PARIS (Reuters) - Le général Marcel Bigeard, ancien résistant, figure du gaullisme et maître d'oeuvre controversé de l'action des parachutistes français durant la guerre d'Algérie (1954-1962), est mort vendredi matin à son domicile de Toul à l'âge de 94 ans, a-t-on appris auprès de l'armée.

"Nous avons appris sa mort ce matin", a déclaré un porte-parole du Sirpa de l'armée de terre. Le général avait été à diverses reprises hospitalisé ces derniers temps pour des problèmes d'insuffisance cardiaque.

"La disparition de ce très grand soldat résonne avec une force particulière au moment où la France célèbre l'appel du 18 juin", a déclaré dans le communiqué le président Nicolas Sarkozy, en saluant sa "carrière exemplaire" qui "restera un modèle pour la République".

"Le général Bigeard nous laisse une légende, il nous laisse sa devise 'croire et durer'. Ces valeurs s'ajoutent à notre mémoire, elles viennent enrichir la mémoire collective", a pour sa part estimé Hubert Falco, le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants.

"INTERROGATOIRES MUSCLES"

Né le 14 février 1916 à Toul (Meurthe-et-Moselle), Marcel Bigeard fut d'abord employé de banque à la Société générale avant de combattre dans l'armée lors de la défaite de juin 1940. Blessé puis fait prisonnier, il s'était évadé avant de rejoindre les Forces françaises libres en Afrique.

Envoyé en octobre 1945 en Indochine, Marcel Bigeard y restera jusqu'à la fin. Fait prisonnier le 7 mai 1954 à la chute de Dien Bien Phu, il rentre en métropole six mois plus tard et part en Algérie en octobre 1955.

Marcel Bigeard occupe diverses responsabilités militaires et participe notamment sous le commandement du général Massu à la bataille d'Alger en 1957, lorsque les troupes parachutistes avaient repris le contrôle de la ville aux indépendantistes.

Les opposants au conflit, notamment des dirigeants du FLN, avaient alors dénoncé des actes de torture et des exécutions sommaires. Des accusations que Bigeard avait reconnues plus tard à demi-mot, préférant au mot "torture" ceux "d'interrogatoires musclés".

Après avoir occupé divers commandements en outre-mer, Marcel Bigeard, qui fut nommé général de brigade en 1967, de retour dans l'Hexagone entama une carrière politique où son franc-parler et sa gouaille firent sensation.

En février 1975, il est nommé secrétaire d'Etat à la Défense dans le gouvernement de Jacques Chirac, Valéry Giscard d'Estaing étant président de la République. Il démissionne de son poste en août 1976 et se fait élire deux ans plus tard député apparenté UDF en Meurthe-et-Moselle. Il préside pendant trois ans la commission de la Défense de l'Assemblée.

Il sera réélu député en 1981 puis en 1986. Il est battu en 1988 par le candidat socialiste.

Retiré dans sa maison de Toul, Marcel Bigeard écrira encore une dizaine d'ouvrages, le dernier en date en 2009 sous le titre "Mon dernier round".

Marcel Bigeard était titulaire de nombreuses décorations françaises, comme celle de Grand-Croix de la Légion d'Honneur, et étrangères comme la Distinguished Service order (DSO).

Thierry Lévêque et Emile Picy, édité par Véronique Tison

http://www.lepoint.fr/societe/disparition-le-general-bigeard-l-un-des-officiers-les-plus-decores-de-l-armee-francaise-18-06-2010-468067_23.php
Publié le 18/06/2010 à 13:17 lepoint.fr

CARNET

DISPARITION - Le général Bigeard, l'un des officiers les plus décorés de l'armée française
AFP

 

Le général Marcel Bigeard en 1970 à Dakar © AFP

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Le général Marcel Bigeard, décédé vendredi à 94 ans, était l'un des officiers français les plus décorés puisqu'il avait obtenu sa première de ses vingt-cinq citations dans les corps francs à l'hiver 1939, durant la "Drôle de guerre".

Grand croix de la Légion d'honneur, la plus haute dignité de l'ordre, le général Bigeard était décoré des Croix de guerre 39-45 et des TOE et de la Valeur militaire sur lesquelles ont été accrochées vingt-cinq citations, dont 17 avec palmes (à l'ordre de l'armée). Il était également titulaire de la médaille de la Résistance et totalisait cinq blessures de guerre.

Le général Bigeard avait également reçu une impressionnante série de décorations étrangères : Distinguished service order (Grande-Bretagne), commandeur de l'American Legion (USA), grand officier des ordres du Mérite sénégalais, malgache, togolais et comorien, grand officier (Arabie saoudite), commandeur de la Fédération du pays thaï, du dragon d'Annam, du Million d'éléphants (Laos). Au vu de ses états de service durant la Seconde Guerre mondiale, il aurait pu prétendre à la Croix de la Libération et à la Médaille militaire. De toute façon, avait dit un jour le général Bigeard, "je n'accepte plus les médailles, car elles commencent à me tomber sur les chaussures".

http://www.armees.com/Le-dernier-des-cons-glorieux-nous-a-quitte,33486.html
Le "dernier des cons glorieux" nous a quitté

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C’est avec ses propres mots que nous lui rendons hommage. Le général Bigeard nous manquera...

"Je vais casser ma pipe et je ne serai pas mécontent. Car j’ai trop aimé la France pour accepter ce qu’elle est devenue"

« Bigeard a toujours eu le souci de ses soldats, dont il était très proche. Il se situe un peu dans la tradition d’un Lyautey. Ceux qui l’ont servi tentaient de s’identifier à lui. Son franc-parler et l’intérêt qu’il portait à l’autre l’ont toujours distingué », se souvient un officier général qui l’a bien connu.

"La disparition de ce très grand soldat résonne avec une force particulière au moment où la France célèbre l’appel du 18 juin", a déclaré dans le communiqué le président Nicolas Sarkozy, en saluant sa "carrière exemplaire" qui "restera un modèle pour la République".

"Le général Bigeard nous laisse une légende, il nous laisse sa devise ’croire et durer’. Ces valeurs s’ajoutent à notre mémoire, elles viennent enrichir la mémoire collective", a pour sa part estimé Hubert Falco, le secrétaire d’Etat aux Anciens combattants.


Bigeard - en 1953, à Diên Biên Phu.

Couvert de décoration

Le général Marcel Bigeard était l’un des officiers français les plus décorés

Grand croix de la Légion d’honneur, la plus haute dignité de l’ordre, le général Bigeard était décoré des Croix de guerre 39-45 et des TOE et de la Valeur militaire sur lesquelles ont été accrochées vingt-cinq citations, dont 17 avec palmes (à l’ordre de l’armée). Il était également titulaire de la médaille de la Résistance et totalisait cinq blessures de guerre.

Le général Bigeard avait également reçu une impressionnante série de décorations étrangères : Distinguished service order (Grande-Bretagne) ; commandeur de l’American Legion (USA) ; grand officier des ordres du Mérite sénégalais, malgache, togolais et comorien ; grand officier (Arabie Saoudite) ; commandeur de la Fédération du pays thaï, du dragon d’Annam, du Million d’éléphants (Laos)... Au vu de ses états de service durant la seconde guerre mondiale, il aurait pu prétendre à la Croix de la Libération et à la Médaille militaire.

De toute façon, avait dit un jour le général Bigeard, "je n’acccepte plus les médailles, car elles commencent à me tomber sur les chaussures."

18 juin 2010
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Le général Bigeard à nouveau hospitalisé
AFP
26/05/2010 | Mise à jour : 11:42 Réactions (20)
Le général et ancien ministre Marcel Bigeard, 94 ans, est hospitalisé depuis plusieurs jours à Nancy, a-t-on appris aujourd'hui auprès de la préfecture de Meurthe-et-Moselle.
La préfecture a toutefois indiqué qu’il n’y avait pas "d’alerte particulière", l’état du militaire n’étant pas jugé "grave". "Il n’y a rien de grave ni d’inquiétant", a confirmé une source proche du général à l’AFP.

L'ancien combattant, grande figure de la Seconde Guerre mondiale et des conflits d'Indochine et d'Algérie, avait déjà été soigné pendant une dizaine de jours en mars dernier pour une phlébite au centre hospitalier universitaire de Nancy. Le général Bigeard, qui fut secrétaire d'Etat dans les années 1970 et député de Meurthe-et-Moselle, réside à Toul (Meurthe-et-Moselle), à 25 km de Nancy, avec son épouse.

http://www.lejdd.fr/Societe/Depeches/Bigeard-Un-tres-grand-soldat-UMP-201118/
Société |  18/06/2010 - 13:41

Bigeard: "Un très grand soldat" (UMP)
L'UMP rend hommage à "l'homme engagé et de convictions" vendredi après l'annonce de la mort de Marcel Bigeard. Le parti présidentiel "salue ce combattant pour la France et cette figure emblématique de notre pays", précise le communiqué. Le parti de la majorité présente également "ses très sincères condoléances" à la famille du militaire décédé à l'âge de 94 ans.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20100618.FAP3963/deces-du-general-marcel-bigeard.html

18/06/10 12:12 10 réactions Décès du général Marcel Bigeard
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PARIS (AP) — Le général Marcel Bigeard, figure des guerres d'Indochine et d'Algérie, est décédé vendredi matin à 94 ans, a-t-on appris auprès du ministère de la Défense. Grand-Croix de la Légion d'honneur, ancien résistant et gaulliste, ce parachutiste aux multiples décorations s'est éteint le jour du 70e anniversaire de l'appel du 18 juin 1940.

Le président Nicolas Sarkozy a fait part de sa "profonde tristesse" après la disparition de cette "grande figure de notre communauté nationale et un ardent patriote". "Chef charismatique, admiré de ses hommes, le général Bigeard incarnait pour les Français la figure héroïque du combattant", a déclaré le chef de l'Etat dans un communiqué. "La disparition de ce très grand soldat résonne avec une force particulière au moment où la France célèbre l'appel du 18 juin".

"Bien plus qu'un chef", le général Bigeard était "un meneur d'hommes", a pour sa part souligné le ministre de la Défense Hervé Morin. "Mon général, sachez que l'amour passionné et jaloux de votre chère France, que vous laissez en héritage, sera précieusement transmis", a-t-il lancé dans un communiqué.

Le général Jean-Louis Georgelin, ancien chef d'état-major des armées, a, lui, salué "le symbole même du parachutiste, de l'action, du désintéressement". "C'était un exemple et un modèle pour nous tous", a-t-il dit sur RTL.

Né le 14 février 1916 à Toul (Meurthe-et-Moselle), Marcel Bigeard avait débuté sa carrière professionnelle comme employé de banque à la Société générale dans sa ville natale, avant de s'engager dans l'armée comme simple soldat en 1939, et de franchir tous les grades, jusqu'à devenir général de corps d'armée (quatre étoiles).

Blessé puis fait prisonnier par l'armée allemande en juin 1940, il s'évadera en novembre 1941 pour rejoindre les troupes coloniales françaises en Afrique. Parachuté dans le maquis d'Ariège en juillet 1944, il accédera au grade de capitaine l'année suivante à la Libération.

Mais le nom de Marcel Bigeard restera associé aux guerres d'Indochine et d'Algérie. Alors lieutenant-colonel, il avait sauté en parachute en 1954 sur l'enclave française de Dien-Bien-Phu encerclée par les troupes du Viet Minh. Il sera retenu prisonnier six mois après la chute du camp.

Marcel Bigeard avait ensuite servi pendant la guerre d'Algérie, où il avait commandé le 3e régiment de parachutistes coloniaux, notamment pendant la bataille d'Alger en 1957. Accusé d'avoir employé la torture pour obtenir des renseignements, il niera toujours et défendra avec sa verve caractéristique son action et ses hommes, en Algérie comme en Indochine, lors de nombreux passages à la télévision et plusieurs ouvrages - "Crier ma vérité" (2002), "De la Brousse à la jungle" (2002), ou encore "Mon dernier round" (2009).

Après ses années militaires, le général Bigeard était entré en politique. Dans les années 1970, il avait été secrétaire d'Etat à la Défense, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Il avait également servi comme député de Meurthe-et-Moselle (1978-88) apparenté UDF. AP

jp/div/sb

 

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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 19:48

Faudra-t-il attendre encore trente ans avant de connaître la "vérité vraie" sur l’odieuse mort de Robert Boulin ?

 

yartiBoulin03« Je n’oublie pas Robert Boulin, victime du mensonge et de la diffamation » avait lancé le futur Président de la République Nicolas Sarkozy en campagne à Poitiers le 26 janvier 2007.

Il est toujours très gênant de critiquer une décision de justice et pourtant, mon sang n’a fait qu’un tour en apprenant la nouvelle de ce 8 juin 2010 : « L’enquête sur la mort de Robert Boulin ne sera pas rouverte ».

C’est le rejet d’une énième demande formulée par Olivier Morice, l’avocat de Fabienne Boulin-Burgeat, la fille de l’ancien ministre. Le précédent rejet date d’octobre 2007.


Une disparition non élucidée

Quelques jours avant sa mort (la nuit du 29 au 30 octobre 1979), le Ministre du Travail Robert Boulin, 59 ans, laissait entendre au "Club de la Presse" d’Europe 1 qu’il avait beaucoup de "dossiers" compromettants (lui-même était attaqué sur une affaire dérisoire).

Robert Boulin n’était pas n’importe qui : gaulliste et ancien résistant, il était donné futur Premier Ministre pour succéder quelques semaines plus tard à Raymond Barre, épuisé à en faire du surmenage (et hospitalisé).

Finalement, "on" le retrouva "suicidé" dans un étang près de Rambouillet. L’enquête a eu un nombre considérable de bizarreries dont des disparitions de pièces à conviction ou des absences d’analyses. Des témoignages par la suite confirment ces éléments troublants mais beaucoup des protagonistes de l’enquête sont maintenant décédés.

Très récemment (le 27 octobre 2009), l’ancien ministre gaulliste Jean Charbonnel affirma que la mort de Robert Boulin était le résultat d’un « règlement de compte politique », propos qu’avait exprimé un ancien secrétaire général du parti gaulliste, Alexandre Sanguinetti, mort en 1980, selon le témoignage de la fille de ce dernier, Laetitia.

Pour reprendre le contexte de ce décès si troublant, on peut relire cet article.


Pas d’élément nouveau

Le procureur général de Paris, François Falletti, a estimé qu’il n’y avait rien qui pouvait justifier la réouverture de l’enquête : « Les témoignages qualifiés de nouveaux soit ne le sont pas soit sont constitués de relations indirectes de propos très généraux tenus par des personnes décédées depuis longtemps et relatifs à leur propre opinion sur l’affaire » et a considéré également que « les éléments invoqués ne constituent pas des charges nouvelles (…) mais des demandes de réorientation d’enquête dans un sens différent ».

Il a aussi refusé de faire de recherches d’empreintes génétiques sur les timbres des huit lettres postées quelques heures avant la mort du ministre, écrites et postées officiellement par lui-même pour annoncer son suicide mais très contestées par sa famille.

La raison est pourtant simple à comprendre : aucune personne n’ayant jamais été mise en cause ou hors de cause, la découverte d’éventuelles traces ADN ne correspondant pas à Robert Boulin ne pourrait faire l’objet d’aucune comparaison, faute d’ADN à comparer.


Disparition de pièces importantes du dossier

Toutefois, le procureur a bien confirmé la disparition d’une série de scellés : « Ces pièces ont pu être reconstituées en copie mais les scellés ne sont évidemment plus exploitables. Les recherches se poursuivent activement pour les retrouver. ».

C’est ce qui a conduit la Ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie à ouvrir une enquête administrative qui sera confiée à l’Inspection générale des services judiciaires (IGSJ).


Responsabilité du procureur

Si l’on peut comprendre que la décision du procureur ne s’est basée que sur des éléments factuels froids de procédure, il en ressort cependant une sorte de volonté de ne pas faire la lumière dans un dossier qui entache la Ve République.

Des journalistes ont mené eux-mêmes leur enquête (qu’ils ont publiée) et ont énuméré des signes très nombreux qui infirmeraient la thèse du suicide.

Si meurtre il y avait eu réellement, on comprendrait évidemment la lourde responsabilité qui reviendrait à ce procureur : l’affaire serait une affaire d’État de la plus haute importance. Alexandre Sanguinetti aurait évoqué avant sa mort de l’implication de « deux personnalités politiques » et d’une « organisation ».


Questions…

1. Pourquoi Jean Charbonnel, en fin de vie à 83 ans, ne livre-t-il pas ces deux noms au juge (et au juge seul, il ne s’agit pas de jeter en pâture des noms dans la presse) ?

2. Faudra-t-il attendre la mort de ces personnalités pour faire toute la lumière ?

3. Enfin, la réforme du parquet ne serait-elle pas un changement nécessaire pour délivrer les procureurs de leur tutelle ministérielle pour leur donner la capacité, en toute conscience et sans interaction politique, de prendre les décisions de justice qui s’imposent ?

Je n’ai aucune réponse à ces questions, mais je pense qu’elles doivent être posées à l’occasion de ce rejet de réouverture.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (8 juin 2010)


Pour aller plus loin :

Sur l’Affaire Robert Boulin.
Dépêche du 8 juin 2010.

 

yartiBoulin66

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/robert-boulin-malmene-une-nouvelle-76123

Une d'Agoravox du 09 juin 2010

http://fr.news.yahoo.com/13/20100609/tot-robert-boulin-malmen-une-nouvelle-fo-89f340e.html

 

http://www.lepost.fr/article/2010/06/09/2106711_robert-boulin-malmene-une-nouvelle-fois.html

 

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-190

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 19:29

(dépêche)

 

Pas de réouverture de l'enquête sur la mort de Robert Boulin



 http://fr.news.yahoo.com/4/20100608/tts-france-justice-boulin-ca02f96.html
L'enquête sur la mort de Robert Boulin ne sera pas rouverte
il y a 6 heures 44 min

             Buzzer ! Imprimer Le procureur général de Paris refuse de rouvrir l'enquête sur la mort en 1979 de Robert Boulin, ministre du président Valéry Giscard d'Estaing, un des dossiers judiciaires les plus controversés de la Ve République. Lire la suite l'article
Photos/Vidéos liées L'ENQUÊTE SUR LA MORT DE ROBERT BOULIN NE SERA PAS ROUVERTE Agrandir la photo Le magistrat, François Falletti, a estimé dans un communiqué que les éléments présentés par la fille de l'ancien ministre du Travail, Fabienne Boulin-Burgeat, n'apportaient rien de nouveau.

Il confirme cependant qu'une partie du dossier et des pièces ont disparu. Une enquête a été ouverte par le ministère.

Ancien résistant et figure de la majorité, Robert Boulin avait été retrouvé noyé dans une faible profondeur d'eau d'un étang le 30 octobre 1979, à Saint-Léger-en-Yvelines. Il avait absorbé une très forte quantité de barbituriques.

Après une première enquête entre 1983 et 1992, la justice a conclu à un suicide, dû au désespoir provoqué par la possible implication du ministre dans un scandale immobilier.

Fabienne Boulin-Burgeat soutient la thèse d'un assassinat politique. Le dossier est loin d'être refermé puisque le procureur général a précisé qu'il était juridiquement possible de déposer une nouvelle plainte pour "assassinat".

Me Olivier Morice, avocat de Fabienne Boulin, a regretté la décision du procureur général. "Nous allons examiner l'opportunité d'une plainte", a-t-il dit à Reuters.

Le magistrat a conclu qu'il n'était pas possible de procéder lui-même à la réouverture du dossier, dit-il.

"Les éléments invoqués ne constituent en toute hypothèse pas des charges nouvelles (...), mais des demandes de réorientation d'enquête dans un sens différent", explique-t-il.

DISPARITION DE SCELLÉS

Le magistrat confirme cependant qu'un tome de la procédure d'enquête et une série de scellés ont disparu.

"Ces pièces ont pu être reconstituées en copie, mais les scellés ne sont évidemment plus exploitables. Les recherches se poursuivent activement pour les retrouver", écrit-il.

Me Morice annonce son intention de porter plainte contre l'Etat pour "dysfonctionnement du service public de la justice".

La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a décidé d'ouvrir une enquête administrative confiée à l'Inspection générale des services judiciaires (IGSJ), a dit son cabinet.

De telles disparitions ne sont pas rares dans le monde judiciaire français, où il n'existe aucun système d'archivage des pièces relatives aux affaires considérées comme closes.

Fabienne Boulin faisait valoir les affirmations de l'ancien ministre gaulliste Jean Charbonnel estimant que Robert Boulin avait été victime d'un "règlement de compte politique". Il rapportait qu'Alexandre Sanguinetti, autre figure du parti gaulliste mort en 1980, pensait la même chose.

Etaient aussi mis en avant divers témoignages de personnes intervenues après la découverte du corps du ministre, et faisant état d'éléments jugés non concordants avec un suicide.

"Les témoignages qualifiés de nouveaux soit ne le sont pas soit sont constitués de relations indirectes de propos très généraux tenus par des personnes décédées depuis longtemps et relatifs à leur propre opinion sur l'affaire", répond le procureur général dans son communiqué.

Le magistrat refuse aussi la demande d'une recherche d'empreintes génétiques sur les timbres des huit lettres postées personnellement le 29 octobre 1979, selon des témoins, par Robert Boulin, annonçant son geste et reçues par la police, des avocats, des médias et différentes personnalités.

Cet élément matériel est pour la justice une preuve incontournable du suicide, les brouillons de ces lettres ayant même été retrouvés. Fabienne Boulin pense qu'il s'agit de faux.

Selon le procureur général, "des analyses ADN ne pourraient en aucune façon faire l'objet d'une comparaison utile, dans la mesure ou jamais aucune personne n'a été mise en cause ou hors de cause dans ce dossier".

Une précédente demande de réouverture du dossier avait déjà été rejetée en octobre 2007.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse

 

 

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 21:06

Document à télécharger : le sondage qui rend souriant Dominique Strauss-Kahn pour 2012

 

Sondage Figaro OpinionWay qui réaffirme la préférence des sympathisants de gauche pour DSK.

 

Fichier (.pdf) à télécharger :

 

http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/LeFigaro-Politoscope-Saison4vague11.pdf

 

SR

 

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