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29 janvier 2017 7 29 /01 /janvier /2017 17:53

(verbatim)


Discours de François Fillon à La Villette
29 janvier 2017


Mes chers compatriotes, mes amis,

Des quartiers de Paris, de toutes nos régions, de tous les âges, de toutes professions, vous êtes venus en nombre.

Merci aux orateurs qui viennent de s’exprimer.

Merci Valérie, merci à François Baroin, merci aussi à Jean-Christophe Lagarde qui représente l’UDI. Merci tout particulièrement à Alain Juppé qui est au rendez-vous de l’unité, et j’ai une pensée pour Nicolas Sarkozy à qui j’ai parlé hier qui aimait tant être parmi vous.

Nous sommes rassemblés.

Vous êtes unis dans les couleurs du bleu, du blanc et du rouge !

Quelque chose de profond nous relie, quelque chose qui passe au milieu de nous comme un fluide : c’est l’instinct de la France !

Votre mobilisation est extraordinaire. Elle me touche, elle me confère aussi des devoirs.

A vous, je fais le serment de donner tout ce qu’un patriote peut donner à son pays. Je vous donnerai tout : ma détermination, ma vaillance, ma volonté de vaincre.

En retour, je vous demanderai d’avancer tête haute.

Ne cédez à aucune intimidation, ne lâchez aucune de vos valeurs.

Soyez plus grands que ceux qui nous mitraillent.

C’est plus que ma personne qui est dans leur viseur : c’est une haute idée de la France qu’on veut abattre en vol.

Mais on n’abat pas une idée qui est au fond de l’âme française.

Cette idée a plus de 1000 ans ; cette idée a toujours 20 ans ; cette idée a pour noms, liberté, honneur, grandeur, fierté.

Dans cette salle, vous êtes plus de 15.000, 15.000 fiertés françaises que rien ne pourra arrêter ! Il fallait cette démonstration de force pour faire entendre la voix des militants de la France.  Cette voix puissante – votre voix – se propagera partout dans le pays. Elle amplifiera la campagne que j’ai engagée, elle touchera ces millions de Français qui attendent le sursaut.

Il fallait, mes amis, ce rassemblement populaire pour rappeler à ceux qui nous jugent et nous attaquent, de quel bois nous sommes faits.

Je veux que nos adversaires vous entendent, qu’ils vous respectent.

Je veux que votre clameur franchisse les murs de cette salle.

Haussez le ton, haussez la voix, qu’ils comprennent que rien ne stoppe un peuple qui se dresse pour sa fierté !

Je viens de loin et on ne m’intimidera pas.

Je repense à ma première campagne électorale.

J’avais vingt-six ans. J’étais inconnu. C’était une élection cantonale. En 1981. Au mois de février.

Au petit matin, je prenais ma voiture qui toussait au démarrage pour aller coller mes affiches et sonner aux portes des maisons.

Parfois, on me fermait la porte au nez, souvent on m’offrait du café dans la cuisine.

La politique, c’est un long chemin. Un chemin rude.

Depuis le début, Pénélope est à mes côtés, avec discrétion, avec dévouement. J’ai construit mon parcours avec elle. Nous n’avons rien à cacher, notre seul compte en banque est au Crédit Agricole de Sablé.

A trois mois de l’élection présidentielle, comme par hasard, on construit un scandale.

A travers Pénélope, on cherche à me casser.

Moi, je n’ai peur de rien, j’ai le cuir solide. Si on veut m’attaquer qu’on m’attaque droit dans les yeux, mais qu’on laisse ma femme tranquille.

Devant vous mes amis je veux dire à Penelope que je l’aime et que je ne pardonnerai jamais à ceux qui ont voulu nous jeter aux loups.

Pour résister à cette entreprise de démolition, je vous dis, du fond du cœur, merci d’être là, avec moi, avec nous !

Mes amis,

J’aime la France et les Français.

J’en ai croisé, des visages… Je n’ai rien oublié.

Je n’ai pas oublié les mots courageux de cet agriculteur qui travaille 70 heures par semaine pour 800 euros par mois.

J’ai en mémoire le témoignage de cet officier français, en mission au Sahel, qui racontait comment sa compagnie avait reconstruit l’école détruite du village.

Ça tirait encore dans tous les coins, mais pour cet officier français, pas de village sans école !

J’ai rencontré plusieurs fois ces dernières semaines des membres d’Emmaüs. Mes parents en étaient.

La générosité et l’humilité de ces bénévoles est une leçon.

J’ai vu tant d’entrepreneurs créatifs, tant de salariés et de fonctionnaires dévoués, tant de chercheurs étonnants, qu’il m’est insupportable d’entendre dire que la France est fichue.

Le Vendée Globe, cette course du monde à la voile, en solitaire, s’est conclue par la victoire d’un marin français, Armel le Cléach.

Son exploit nous donne le goût de l’aventure et du dépassement de soi. Paris est candidate à l’organisation des JO de 2024 : je vote pour l’enthousiasme, et je dis à nos handballeurs qui vont bientôt débuter leur finale : cap vers la victoire !

Les Français sont formidables et le jour où la bureaucratie arrêtera de les « emmerder », ils le seront encore plus.

Et puis, il y a eu sur mon chemin des instants qui ne s’oublient jamais. Jamais !

Le camp d’Auschwitz, au côté de Simone Veil. Nous étions tous les deux et Simone me murmurait ce qu’elle avait vécu à 16 ans, dans cet enfer.

Cette visite aussi du cimetière de Verdun parmi ces milliers de croix blanches.

Chaque croix porte un nom, chaque nom parle d’une vie donnée à la France.

Les Français sont-ils prisonniers de leur mémoire ? Non, ils ne le sont pas et je veux bien au contraire, qu’ils en soient les gardiens.

Ils n’ont pas à rougir de leur Histoire, il n’y a pas à s’excuser d’avoir eu des héros

Je suis candidat à l’élection présidentielle pour la France.

Je ne suis pas un produit marketing, ma parole ne m’est pas soufflée par le microcosme, elle me vient de tous les Français qui m’ont fait partager leurs difficultés et leurs espoirs.

J’ai ressenti leur peur du déclassement.

Je suis porté par leur énergie, leur désir de justice.

Je veux incarner la fierté d’une nation qui ne se laisse pas abattre.

Je m’adresse à tous les Français.

Il n’y a pas un peuple de droite contre un peuple de gauche.

Il n’y a qu’un peuple, le peuple français capable de toutes les grandeurs dès lors qu’on lui dit la vérité et qu’on lui fixe des buts clairs et justes.

Je veux convaincre la jeunesse que l’audace du changement est en nous. Elle n’est pas chez les défenseurs du système ; elle n’est pas chez ces utopistes qui rêvent l’impossible pour ne pas construire le possible.

Je veux encourager les entrepreneurs, redonner confiance aux agriculteurs et au monde rural qui ne sont pas les derniers vestiges d’une France disparue.

Je veux entendre la voix des Outre-Mer qui réclament respect et progrès. Ils sont une part infiniment précieuse de la France dans son étonnante diversité.

Je veux parler aux français de l’étranger qui sont souvent les meilleurs défenseurs de notre culture et de notre savoir-faire.

Je veux convaincre les ouvriers que la compétitivité est la clé de leurs emplois et de leur pouvoir d’achat.

Je veux réveiller la vocation des fonctionnaires, des policiers, des enseignants, des infirmières qui servent le bien public.

Je veux être aux côtés des familles qui sont le creuset de la France qui veut de l’éducation, de l’autorité, du travail pour ses enfants.

Je veux parler pour les chômeurs, les sans grade, les sans carnets d’adresse, les courageux, tous ceux pour qui le changement est une opportunité de casser le plafond de verre qui fige leur destin.

Je m’adresse aux abstentionnistes qui s’abstiennent parce que rien ne change.

Je m’adresse aux électeurs du Front national qui pensent que tout part à vau l’eau. Je m’adresse aux électeurs socialistes qui se mordent les doigts.

Je veux convaincre et rassembler.

On me décrit comme le représentant d’une France traditionnelle.

Celui qui n’a pas de racines marche dans le vide.

Je n’oublie pas ce que je suis et d’où je viens. Je ne renie rien de ce qu’on m’a transmis, rien de ce qui m’a fait, pas plus ma foi personnelle que mes engagements politiques.

Mais je sais aussi que nous aurons besoin de tout le monde, qu’il me faudra être au service de tous, et croyez-moi, j’y suis prêt.

Je récuse ces divisions inutiles dont s’abreuvent plusieurs de mes concurrents.

N’opposons pas les riches aux pauvres, les entrepreneurs aux ouvriers, les croyants aux agnostiques, ceux qui ont choisi la France et ceux qui l’ont reçue en héritage.

Je veux que chacun sache qu’une seule chose compte pour moi, sans considération d’origine, d’opinion, de religion : le désir de servir et de rendre à la France ce que nous avons reçu d’elle.

Nous sommes français. Tous français.

Parmi nos parents, certains n’ont jamais quitté leur village, d’autres viennent du bout du monde, mais nous partageons le même espoir : l’espoir d’une vie libre et digne.

Je ne cesserai pas de vous parler de la France, de cette France que tous peuvent aimer.

Une France entière et fraternelle, universelle et particulière, mais toujours à reprendre, à inventer, à sauver.

C’est la même France, du baptême de Clovis à la déclaration des droits de l’Homme.

C’est la France des cathédrales et des barricades de Paris. Celle des rois et des sans culottes.

C’est la France de Chateaubriand et celle de Kessel, celle de de Gaulle et celle de Césaire.

La France ne nous demande rien. Nous lui devons tout.

Pour la servir, nous aurons besoin de courage, de volonté et d’amitié et rien de cela ne nous manque.

Les défis sont immenses.

Que voyons-nous autour de nous ?

D’abord, un pays défait, profondément défait, dans son image et, dans l’estime qu’il a de lui-même.

Un pays plongé dans une crise morale sans précédent. Un pays sans chef.

Nous voyons un pays rongé par le chômage, la précarité, accablé par une dette insoutenable, un pays où l’on n’investit plus, où l’on imagine à reculons.

Nous voyons une classe politique effrayée à l’idée d’affronter ce monde nouveau.

C’est la révolution numérique, qui va remodeler en profondeur nos sociétés, nos manières de vivre. Plutôt que de trembler devant cette révolution, il faut lui laisser sa chance, il faut la maitriser au profit de tous.

C’est la mutation écologique et l’incontestable réchauffement climatique qui met notre planète en péril. Avec responsabilité, avec des technologies nouvelles, on peut réagir et aller vers une économie décarbonée.

Les Etats qui chercheraient à rompre les accords de Paris sur le climat devront en rendre compte devant l’humanité.

Autour nous, c’est aussi la pression d’un islam radical expansionniste qui défie notre civilisation. Ces fanatiques sont cruels, leur projet macabre nous rappelle ce que nous avions oublié : nous avons des valeurs et ces valeurs se défendent.

Et puis, il y a l’Amérique de M. Trump, qui semble-t-il, a décidé de faire céder quiconque ne se plierait pas à ses intérêts.

Les Américains sont nos alliés et nos amis, mais la France n’est vassale de personne et il est temps que l’Europe se réveille.

Ces défis sont gigantesques.

Pour les traiter, la plupart des politiques feignent de croire qu’il suffira d’appliquer les recettes anciennes. Ne rien faire, mais avec de bons chargés de communication.

Non, pas de communication, pas d’échappatoire : nous sommes 66 millions de Français dans un monde de sept milliards d’habitants.

Personne ne nous fera de cadeaux.

Notre seule marge de manœuvre réside dans notre capacité à nous rassembler, à travailler plus, à travailler tous, à nous saisir de toutes les potentialités scientifiques et technologiques dont l’esprit français est capable.

Notre marge de manœuvre est dans notre inflexible volonté d’être souverain, écouté et respecté de par le monde.

Etre debout ou à genoux : voilà la question. Ma réponse est claire : debout toujours, à genoux, jamais !

Je veux, avec vous, faire de la France une puissance gagnante.

La première puissance européenne d’ici 10 ans.

Nous allons faire ce que nous n’osons pas faire depuis trop longtemps : faire confiance à l’énergie française.

Nous allons nous détacher de cette chape de plomb idéologique qui a piétiné le goût du travail, piétiné la récompense du mérite, piétiné ce qu’il y a de plus lumineux en nous : la liberté.

La liberté, c’est le carburant des sociétés vivantes.

Le temps est passé où l’Etat pouvait diriger un pays comme on le fait d’un régiment.

Le devoir de l’Etat, c’est aujourd’hui de rendre les choses possibles, ce qui est très différent.

Le monde vertical d’autrefois disparaît sous nos yeux.

Un monde nouveau se dessine, fait de mille initiatives, un monde où d’autres solidarités apparaissent, où la créativité est décisive.

Si nombre de jeunes, étudiants, entrepreneurs, artisans baissent les bras ou s’expatrient, c’est parce qu’ils sentent que la France des rentes et des structures ne les aime pas, ne les comprend pas.

C’est à cela que nous mettrons fin ensemble.

Nous allons faire de notre pays celui de l’audace plutôt que celui de la bureaucratie, le pays qui investit dans l’avenir plutôt que d’étouffer sous sa dette, le pays du dialogue social plutôt que celui des oukases syndicaux, le pays des initiatives plutôt que celui des circulaires.

D’une société où tout est nivelé, figé au nom d’un misérabilisme mou, nous passerons à une société d’engagés et d’engagements.

 

Avec tous les Français qui veulent réussir, je fonce pour une France du plein emploi, une France productive. C‘est ma priorité absolue !

Il faut travailler tous pour produire plus et gagner plus.

Et il faut en parallèle remettre nos finances publiques en ordre afin de mettre un terme au cercle vicieux : toujours plus de dépenses, donc toujours plus de déficits et donc toujours plus d’impôts et de charges.

Je baisserai massivement les charges qui pèsent sur le coût du travail et sur la feuille de paye des Français : le gain sera d’au moins 250 euros par an et de 500 euros pour les couples qui travaillent.

Je généraliserai la participation avec une priorité pour les salariés des petites entreprises.

Je sortirai des 35 h, sans démagogie, sans diktat, puisque je donnerai aux entreprises la liberté de négocier avec leurs salariés.

Je généraliserai l’apprentissage, refonderai la formation professionnelle, créerai le statut de travailleur indépendant, développerai le statut d’autoentrepreneur, je miserai à fond sur les technologies, je ferai de la France un champion mondial de l’intelligence artificielle, je réformerai l’assurance chômage.

Je vais libérer l’activité de tous les secteurs qui ont été bloqués par le matraquage réglementaire et fiscal : l’agriculture, l’industrie, les services, la construction.

Nous effectuerons une marche de fond pour améliorer tous les facteurs de production, du travail à l’innovation en passant par le financement.

Je veux plus de confiance pour ceux qui font tourner les moteurs de l’économie française.

Je préfère valoriser les investisseurs français plutôt que de ramper devant les fonds de pensions étrangers et ceux de pays soupçonnés d’aider les totalitaires islamiques.

La meilleure politique sociale c’est celle qui donne du boulot !

Je veux agir pour les jeunes qui se cassent les dents sur la rigidité du code du travail.

Agir pour les ouvriers qui préfèrent travailler un peu plus que de ne plus travailler du tout.

Et cette restauration de notre production permettra de distribuer les richesses créées au lieu d’égaliser la misère comme aujourd’hui.

Mais tout cela ne marche que si l’Etat, en parallèle, fait des efforts d’organisation et de gestion.

Salariés, indépendants, fonctionnaires, on est tous sur le même navire.

Pour le remettre à flot, il faut s’y mettre ensemble.

Je veux moderniser les fonctions publiques pour les rendre plus efficaces et pour améliorer leurs conditions de travail.

Passer progressivement nos fonctions publiques à 39 heures pour qu’elles soient plus efficaces au service des Français, c’est raisonnable, c’est du bon sens ; c’est au surplus redonner à nos fonctionnaires des perspectives de carrière.

Je préfère un Etat fort, avec des agents moins nombreux, plus motivés et mieux rémunérés qu’un Etat suradministré, croulant sous les déficits.

Nous avons près de 6 millions d’agents publics, c’est plus que l’Allemagne qui compte pourtant plus d’habitants que nous.

Réduire notre nombre d’agents publics de 8% sur un quinquennat pour réduire nos déficits, c’est raisonnable, c’est du bon sens.

Je vois les gens débattre à l’infini sur ce chiffre et je suis surpris.

Mon but, ce n’est pas de réduire des postes pour le plaisir. Mon but, c’est de rendre efficaces nos structures publiques souvent vieillies, empilées les unes sur les autres…

Je suis l’ennemi de la bureaucratie, mais je ne suis pas celui des fonctionnaires !

Il y a peu de tâches aussi nobles que celles du professeur, de l’infirmière, du magistrat, du soldat, du policier.

Je respecte ceux qui ont voulu, lorsqu’ils étaient jeunes, que l’intérêt public leur serve de boussole.

C’est à eux aussi que je pense. Le discrédit de l’Etat bureaucratique rejaillit sur eux et c’est profondément injuste.

Je leur rendrai leur fierté.

Toute cette stratégie productive me distingue de mes concurrents.

A gauche, on rêve des 32 heures et d’un revenu universel : c’est l’assistanat universel.

Ces gens-là ont enterré nos traditions ouvrières.

Ils n’ont jamais mis un pied dans une entreprise agricole ou une start-up.

Sont-ils allés voir ce qu’il en était à la Silicon Valley ? J’en doute !

Face au camp de l’anesthésie, je suis le candidat du travail et du pouvoir d’achat, car un pays qui travaille plus, gagne plus.

La fin des 35 heures dans le privé, le passage aux 39 h dans le public, l’augmentation du salaire direct grâce à la baisse des charges, le relèvement du quotient familial pour les familles : tout ceci va améliorer le pouvoir d’achat des Français, notamment celui de nos concitoyens modestes.

En réalité, à gauche, on ne croit plus à la croissance.

Sans croissance, il ne reste donc plus qu’à partager les miettes.

Cette capitulation n’est pas seulement démoralisante pour tous ceux qui travaillent dur pour améliorer leur vie, elle est aussi destructrice pour notre pacte social.

J’ai quelques scrupules à rappeler au parti socialiste et à son prochain candidat, que c’est la croissance par le travail qui finance notre protection sociale.

Moi je veux le meilleur pour la solidarité, et pour ce faire je veux nous en donner les moyens en agissant, pas en rêvant.

Mon ambition sociale, c’est une retraite digne assurée à tous nos anciens.

Pour cela il n’y a pas d’autre choix que d’aller progressivement vers la retraite à 65 ans.

Nous vivrons tous plus longtemps – en moyenne au-delà de 80 ans – il est donc raisonnable de cotiser un peu plus longtemps pour assurer nos vieux jours.

Mais il n’est pas possible qu’en France nos anciens les plus modestes en soient à renoncer à leurs repas pour payer leurs factures.

Mon gouvernement avait beaucoup fait pour les petites retraites.

Je poursuivrai l’effort avec une revalorisation de + de 300 euros pour les pensions de moins de 1000 euros et d’au moins 600 euros pour les petites pensions de réversion.

On m’a fait le procès de vouloir mettre à mal notre assurance maladie et notre système de soins. C’est faux !

Je veux une santé de qualité accessible à tous.

Ce que je dénonce, c’est la langue de bois de ceux qui se fichent des déserts médicaux, qui se fichent des pathologies non remboursées, qui se fichent des urgences débordées, qui se fichent de savoir que les personnels médicaux sont à bout, qui se fichent de savoir que la médecine libérale en a marre d’être maltraitée, et puis, qui se fichent des déficits.

Les fossoyeurs de la sécurité sociale sont ceux qui s’opposent à toute réforme. Tout comme d’ailleurs les fossoyeurs de l’emploi sont ceux qui ne veulent pas toucher à la durée du travail ou à son coût.

Je veux une santé pour tous, une santé capable de répondre au vieillissement de la population et au prix croissant des nouveaux médicaments. Et pour cela, j’agirai, en concertation avec les professionnels de la santé.

Et puis, cet effort productif auquel je convie la nation doit permettre de répondre aux causes les plus humaines, les plus justes.

Celle de l’autisme, celle du handicap.

8 millions de Français sont frappés par le handicap.

Ce fut une des batailles du Président Chirac. Ce sera mon combat.

Je pense à ces familles qui doivent être soutenues à domicile, à ces enfants qui doivent pouvoir être scolarisés comme les autres, qui doivent pouvoir être pleinement respectés. J’aime la phrase de Saint Exupéry : « Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis ».

Nous venons de célébrer l’anniversaire de la mort de l’Abbé Pierre.

Sommes-nous au rendez-vous de son appel au secours de l’hiver 1954 ?

La pauvreté continue de s’étendre, le chômage fait ses ravages.

J’ai rencontré beaucoup d’associations.

Leur message fut souvent le même : nous avons besoin de clarté car le système est trop bureaucratisé ; nous avons besoin de continuité car les aides de l’Etat sont en accordéon ; nous avons besoin de liberté pour coller aux réalités du terrain.

J’engagerai un plan sans précédent d’action pluriannuel de lutte contre la pauvreté et l’exclusion pour répondre à ce message.

Mes amis,

Il faut renforcer l’unité française.

La France unie attachée à une certaine idée de la famille, a été dédaignée.

Je la protégerai et lui redonnerai ses droits, car la famille est l’un des piliers de notre société. Elle est le premier cercle de la tendresse, elle n’est pas le laboratoire d’un Etat qui prétend prendre la place du papa ou de la maman.

Je relèverai le quotient familial et favoriserai les donations aux enfants.

La France unie se joue à l’Ecole de la République.

Elle doit transmettre les savoirs fondamentaux autour desquels nous devons concentrer les efforts plutôt que de multiplier les activités périphériques.

L’Ecole, préparant à un métier avec une valorisation massive de l’alternance.

L’Ecole de la République, symbolisée par le port d’un uniforme scolaire donnant à tous les élèves, quelles que soient leurs origines, le goût d’être ensemble, tous égaux.

Notre école est mal en point.

Je suis en colère quand je vois son niveau baisser d’année en année dans les classements internationaux.

Je suis en colère quand j’entends la gauche et les pédagogues qui persévèrent dans l’erreur et l’autosatisfaction.

Pour l’apprentissage des mathématiques nous étions les premiers il y a vingt ans. Aujourd’hui c’est la Corée du Sud, Taiwan, Hong Kong, Singapour qui font la course en tête.

Nous sommes en queue de peloton de l’Europe.

Où seront nos ingénieurs, et quel sera leur niveau ? Et quel sera le rang de la France ?

La gauche a fait passer l’idéologie avant le savoir.

Elle a fait passer l’endoctrinement avant l’intelligence.

Elle s’est attaquée à tout ce qui était synonyme d’excellence.

Je comprends les enseignants qui ne se reconnaissent plus dans ce système opaque qui les traite comme des rouages d’une idéologie fumeuse.

 


 



François Hollande nous avait fait miroiter le rêve français.

Il nous a laissés le chaos français.

Le chaos français, c’est, en plein état d’urgence, des forces de l’ordre mobilisées pour encadrer le camping sauvage de Nuit debout.

C’est la construction d’un aéroport à Nantes toujours bloquée par des hors la loi.

Ce sont des voitures de police incendiées au cocktail Molotov, des pompiers interdits d’accès dans certains quartiers.

Ce sont des enseignants qui ont la boule au ventre en entrant dans leurs classes.

C’est un pays où tant de peines de prison ne sont plus effectuées.

C’est un pays où l’on invite les élèves à négocier leurs fautes d’orthographe.

C’est un pays où tout se relâche, où les sanctions ne veulent plus rien dire, où il n’y a plus d’autorité.

Je veux remettre de l’ordre dans le chaos français.

La France unie exige l’autorité de l’Etat, l’autorité de la loi, la nécessité de l’ordre.

Il faut mettre les mots sur les actes. Et je rappelle ce que j’ai déjà dit puisqu’il faut bien que ceux qui se jouent des lois l’entendent cinq sur cinq.

Un délinquant n’est pas un mineur qui se cherche. C’est un délinquant !

Un criminel n’est pas une victime. C’est un criminel !

La sécurité doit être partout et pour tous, avec des forces de l’ordre modernisées et une Justice ferme et rapide.

Je veux rétablir les peines planchers pour les récidivistes.

Un délit : une sanction ! Voilà la règle qui doit être parfaitement claire pour les délinquants.

La France unie n’est pas une addition de communautés et de clans.

Elle a une identité, des coutumes, une culture, un drapeau.

Le repli communautariste est un danger.

Je me félicite que pascal Bruckner ait gagné son procès contre ceux qui veulent limiter notre liberté d’expression. Je serai le défenseur di droit des français à exprimer leur francité !

L’immigration sans intégration, sans assimilation, doit être stoppée.

Dans la République française, les étrangers ont des devoirs avant de réclamer tous les droits.

C’est une question d’unité nationale. Mais c’est aussi une question de respect car quand on entre dans la maison d’autrui, on n’y impose pas ses lois !

Je veux réduire l’immigration à un strict minimum, en l’organisant par quotas, en fonction de nos besoins économiques et de nos capacités d’intégration.

A ceux que nous avons choisi d’accueillir, je veux que nous disions, avec précision et clarté, ce que nous exigeons d’eux : exercer un travail, s’approprier notre langue, respecter nos règles communes.

Aux vrais réfugiés politiques, l’honneur commande que la France tende sa main. Mais avec les clandestins, elle doit être intransigeante car le droit de l’asile est sacré.

Je veux que nous mettions les Etats d’origine en face de leurs responsabilités, pour qu’ils prennent leur part de la maîtrise des flux migratoires et qu’ils s’impliquent dans le retour de leurs ressortissants.

Je conditionnerai l’aide au développement à leur coopération.

L’Islam radical mine nos concitoyens musulmans. Il les infiltre, il les prend en otage.

Les fanatiques détestent ce que nous sommes.

Je les combattrai sans relâche et sans pitié.

Je veux un strict contrôle administratif du culte musulman, tant que son ancrage dans la République ne sera pas pleinement achevé.

Je veux la dissolution immédiate de tous les mouvements qui se réclament du « salafisme » ou des Frères musulmans.

Je veux la clarification de nos relations avec l’Arabie saoudite et le Qatar qui abritent les doctrinaires de l’Islam radical et les marchands de « burkini ».

 

Je nomme les choses.

Je nomme le problème que nous avons avec l’Islam radical.

Le catholicisme, le protestantisme, le judaïsme ne dénoncent pas les valeurs de la République.

Après bien des affrontements, ces religions vivent en paix avec la République, avec la laïcité qui est notre protection commune.

J’entends dire qu’il faudrait durcir les règles de notre laïcité.

Mais pourquoi faudrait-il imposer à tous de nouvelles restrictions à la liberté religieuse, alors que seule la poussée intégriste qui enflamme le monde musulman est une menace pour notre société ?

Ce n’est pas ma vision des choses.

Ma vision des choses est très claire : la religion musulmane doit accepter sans condition tout ce que les autres religions ont accepté par le passé !

Je prendrais mes responsabilités mais il faut aussi que nos concitoyens musulmans se soulèvent contre ceux qui instrumentalisent leur foi. C’est une bataille idéologique et spirituelle qu’il faut livrer tous ensemble.

Je dis « spirituelle », parce que ça n’est pas en évacuant toute transcendance qu’on peut combattre la croyance ravageuse des fanatiques. Et ça n’est pas en laissant tomber lâchement les Chrétiens d’Orient qu’on créera les conditions de la paix en Orient.

Dans les camps de réfugiés que j’ai visités en Irak, la prière des chrétiens et celle des musulmans se confondaient.

Il n’y a aucune honte à se dire chrétien, aucune honte à se dire musulman, aucune honte à se dire athée ou agnostique. Ce qui importe c’est le respect, le respect de la loi et le respect de la France.

 

Autour de nous, le monde est traversé de menaces.

J’appelle de mes vœux une France souveraine, appuyée par des forces militaires dont les moyens seront augmentés.

Ma vision des relations internationales est commandée par les intérêts de notre pays et par eux seuls.

Quel que soit celui qui dirige le Kremlin à Moscou, et quel que soit celui qui dirige la Maison Blanche à Washington, l’amitié n’a rien à faire quand on défend la place de la France dans le monde et la sécurité des Français.

Dans ce monde, les dirigeants passent, les régimes évoluent, les nations demeurent.

La France n’y tiendra son rang que par une politique d’indépendance nationale.

Elle doit être libre.

Libre de combattre le totalitarisme islamique avec tous les Etats volontaires sans aucune exclusive.

Libre de dire non aux Etats-Unis quand ils imposent leurs lois au mépris du droit international à nos entreprises.

Libre de parler avec la Russie avec franchise. Certes le président Russe a commis des fautes, mais il ne finance pas les djihadistes qui tuent nos enfants et ne nourris pas le projet d’imposer la charia au reste du monde dans un califat de cauchemar.

Evidemment, pour cela, il faut un vrai président de la République.

La souveraineté française ne peut être incarnée par un homme qui navigue à vue dans son propre pays.

Avec François Hollande, la France a payé le prix fort pour apprendre qu’on n’existe pas si on ne sait pas ce qu’on veut, ni où l’on va.

L’Europe doit être pour la France un amplificateur de souveraineté.

Je ne parle pas de l’Europe technocratique avec ses normes byzantines.

Je parle de l’Europe des nations, unies pour défendre la civilisation européenne.

Je me bats pour une Europe politique concentrée sur ses priorités stratégiques.
Une Europe appuyée sur l’euro, qui doit devenir un atout entre les mains d’un gouvernement économique européen.

Je milite pour une Europe qui tient ses frontières, pas d’une Europe passoire.

Une Europe de l’innovation et du numérique qui ferait des européens la 1ère puissance technologique du monde.

Je veux une Europe qui défend ses industries, ses emplois, face à la Chine, face aux Etats Unis.

Je défendrai la préférence européenne pour nos industries, nos services et nos emplois.

Dans les échanges commerciaux, je suis pour la réciprocité, pas pour la naïveté. Y compris entre nous, européens.

La directive sur les travailleurs détachés a installé un véritable dumping social dans nos nations.

Pour un travail égal, le salaire doit être égal et les cotisations sociales aussi.

Si je suis élu, je renégocierai de fond en comble la directive sur les travailleurs détachés pour faire respecter ce principe. Si la négociation n’aboutit pas avant la fin de l’année, je suspendrai son application sur le territoire national.

Donnons force à une Europe de la culture. J’ai lancé l’idée d’un grand musée à Strasbourg, exposant les chefs d’œuvre européens. La culture irrigue la vie, l’Europe a besoin de vie !

Je veux une Europe de la défense, dans laquelle chaque Etat, y compris l’Allemagne, prendra sa part du fardeau de l’effort militaire.

Je veux « l’Europe mais avec la France debout » disait Philippe Séguin.

Cher Philippe, aujourd’hui l’une et l’autre sont à terre et j’enrage de voir la civilisation européenne douter de son sort au milieu des orages.

La France doit être redressée ; l’Europe, il faut la reconstruire et y parler d’une voix claire !

Voilà, mes amis, notre ambition française.

La bataille électorale sera difficile.

La violence des attaques qu’on nous lance est à la mesure des enjeux.

Notre adversaire n’a pas un visage… il en a quatre !

Il y a plus de cinquante ans André Malraux disait : il y a quatre gauches, dont l’extrême-droite. Il avait raison. Nous y sommes.

La gauche n°1, la gauche pure et dure, rouge de chez rouge, on la connaît.

C’est Mélenchon, le Fidel Castro de YouTube.

 

La gauche n°2, on la connaît aussi, c’est la gauche socialiste, c’est tout l’équipage des naufragés du Titanic hollandais qui viennent de s’entredévorer sur le radeau de la Méduse des primaires.

Vous les avez entendus, peut-être…

Ils nous expliquent qu’il faut aller toujours plus loin à gauche.

Plus la réalité les met en déroute, plus ils ont foi dans leurs dogmes.

Ils promettent des milliards de dépense. Ils proposent de travailler moins et de rêver plus

Ils n’ont rien compris. Ils n’ont rien appris.

La gauche n°3, on la connaît moins. C’est Macron.

Il dit avoir un projet ; je l’attends !

Il dit être réformateur ; à priori, il l’est moins que moi !

Il fait croire qu’il est seul et qu’il vient de nulle part ; en réalité, il a fait le programme de Monsieur Hollande mais aussi une grande partie de sa politique…

Il est parti pour une échappée en solitaire, mais ses équipiers ne sont pas loin.

Qui sont-ils ? Eh bien c’est toute l’équipe gouvernementale de monsieur Hollande… Bonjour la nouveauté !

Macron c’est le sortant, Macron c’est le bilan de Hollande. Macron c’est surtout le prototype des élites qui ne connaissent rien à la réalité profonde de notre pays !

Et puis il y a la gauche n°4… C’est le Front National.

Sortie de l’euro, abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans, augmentation du salaire minimum, recrutement illimité de fonctionnaires : le programme du FN, c’est de la dépense publique à n’en plus finir, c’est le programme du parti communiste des années 70 ou celui du Front de gauche !

Pendant des années le FN a dit qu’il fallait préférer l’original à la copie.

Eh bien, aujourd’hui, l’original c’est Jean-Luc Mélenchon et la copie c’est Marine Le Pen !

C’est la vieille politique de l’endettement irresponsable, des chèques en bois.

C’est une politique de la ruine, ruine pour la France et pour les Français, pour les petits épargnants qui verront leurs économies partir en poussière, pour les petits patrons qui verront leurs charges sociales monter en flèche, pour toute notre économie qui sera attaquée de toutes parts par les nations du monde entier qui n’attendent que notre abaissement pour prendre notre place.

Être une grande nation, ce n’est pas être isolé du monde, c’est avoir une position éminente dans la hiérarchie des puissances planétaires.

C’est être capable de soutenir la comparaison.

Le FN refuse toute comparaison et toute compétition mais l’histoire du monde est un combat et faire cavalier seul c’est la garantie de descendre en deuxième division.

Je ne veux pas d’une France en deuxième division.

Je veux une France qui fasse la course en tête.

La vérité, vous la connaissez. Le parti du mouvement, c’est nous. Les conservateurs, c’est eux !

Ne nous laissons pas arrêter par la grande conjuration des impuissants.

La France n’est pas à leur image. Elle n’a pas besoin de béquilles. Pas besoin de ceintures et de bretelles.

Elle a l’énergie qu’il faut pour réussir seule.

Nous avons besoin à la fois d’ordre et de mouvement.

L’ordre, c’est l’attachement à nos valeurs, à nos principes, à ce qui nous constitue comme nation comparable à nulle autre.

Le mouvement, c’est l’opportunité de créer, de jouir des fruits de son travail, d’innover, d’inventer des façons d’agir et de s’organiser.

Je veux une société de nouvelles libertés où chacun dans son entreprise, son administration, son association se sent davantage maître de sa vie et plus utile aux autres.

Vous voyez que nous sommes très loin de la purge ou des programmes technocratiques.

Nous devons toujours garder à l’esprit le but ultime de nos réformes.

C’est une France sauvée de l’éclatement, de la crise morale et du désastre économique.

Une France qui respire l’initiative, qui retrouve sa voix et son image.

Une France qui, s’étant réconciliée avec elle-même réconciliera tous les Français.

Je m’attendais à voir monter en ligne les spécialistes de l’enfumage.

Mais les Français connaissent la réalité. Ils savent qu’au fil des années, des abandons, des compromis, cette réalité est devenue inacceptable.

La France qui nous a été léguée, celle que nous avons le devoir de transmettre, ça n’est ni un musée de l’histoire, ni une agence des droits.

C’est une tradition du mouvement, de la conquête.

C’est la langue même de l’esprit et de la liberté.

Nous sommes tous invités à la parler, cette langue. On disait autrefois : « franc de nom, franc de nature ».

Nous sommes le pays qui rend libre dans un monde où le plus souvent cette liberté n’a plus cours.

C’est notre honneur.

D’où qu’il vienne, chaque Français détient une part de cet honneur-là.

Mes amis, maintenant je vais relever avec vous le défi du redressement national.

Ce défi, je le gagnerai si toutes celles et tous ceux qui en ont assez de la torpeur et des mensonges se lèvent à mes côtés.

Je donne rendez-vous à toutes celles et tous ceux qui ont la tête sur les épaules.

J’appelle tous ceux qui ont des valeurs solides.

J’appelle tous ceux qui ont dans le cœur la fierté d’être français.

Sur le chemin de la victoire il y aura des vents contraires ; nous passerons à travers les bourrasques ; nous franchirons tous les ponts.

Vous êtes partant et je le suis aussi, alors j’irai, avec vous, chercher les cœurs vaillants.

Nous irons ensemble à la rencontre de toutes les forces de la France.

Vous serez en première ligne de mon combat pour le redressement national.

Cette histoire sera la vôtre. Vous allez vous engager à 100% !

Votre énergie deviendra celle de votre ami, celle de votre ami deviendra celle de son compagnon, et de compagnon en compagnon, de cœur en cœur, de volonté en volonté, nous irons droit devant, droit vers la victoire, droit vers la grandeur, droit vers les Français, et nous les entrainerons, nous les emmènerons, et nous serons alors, tous ensemble, la France en action !

Vive la France et vive la République.

François Fillon, le 29 janvier 2017 à Paris, à la Villette


 

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28 janvier 2017 6 28 /01 /janvier /2017 10:58

« C’est l’imprévu que j’espère, et lui seul. Partout, toujours. Dans les plis d’une conversation, dans le gué d’un livre, dans les subtilités d’un ciel. Ce à quoi je ne m’attends pas, c’est cela que j’attends. » (Christian Bobin, 2000).


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L’élection présidentielle de 2017 semble très différente des précédentes sous la Ve République. À moins de trois mois du premier tour (le 23 avril 2017), il reste encore beaucoup d’inconnues concernant les candidatures, mais la principale incertitude, le candidat du PS, va être levée le soir de ce dimanche 29 janvier 2017 (comment voter à la primaire socialiste, ici).

Depuis plusieurs mois, les présélections des candidats au moyen de primaires plus ou moins pertinentes et plus ou moins réussies, rendent la course présidentielle encore plus épuisante. Elles ont nettement donné une prime au renouvellement, ou plutôt, ont sanctionné un certain nombre de personnalités politiques qui hérissent les Français. Et leur élimination s’est faite franchement, clairement, sans ambiguïté.

Ce fut d’ailleurs un soulagement général, car beaucoup craignaient que 2017 soit une redite de 2012, à savoir un match à trois entre Nicolas Sarkozy, François Hollande et Marine Le Pen, et d’ailleurs, chacun des trois tablait un peu sur le fait que les deux autres seraient aussi dans la compétition. Le triangle infernal a explosé en fin 2016.

Ce fut d’abord l’élimination dès le premier tour de Cécile Duflot le 19 octobre 2016 dans une primaire dérisoire sans portée électorale. Puis l’élimination dès le premier tour de Nicolas Sarkozy le 20 novembre 2016 à la "primaire de la droite et du centre" qui fut un grand succès de participation (près de 4,5 millions de votants). Ensuite, l’élimination du candidat favori des sondages, Alain Juppé, le 27 novembre 2016 au second tour. Lors de son allocution télévisée du 1er décembre 2016, le Président sortant François Hollande, qui en mourrait pourtant d’envie, a finalement renoncé à se présenter, tellement son discrédit était généralisé, n’osant pas affronter ses camarades du PS dans une autre primaire. Enfin, Arnaud Montebourg, le favori de celle-ci, fut éliminé dès le premier tour le 22 janvier 2017 avec une très faible participation, 1,6 millions de votants (soit seulement un tiers des votants de la "primaire de la droite et du centre"), et il y a encore cette incertitude entre Benoît Hamon, grand favori, et Manuel Valls dont le taux de rejet, comme pour les personnalités éliminées précédentes, reste assez important.

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À côté de cela, la campagne de Marine Le Pen patine un peu. Depuis août 2016, elle ne cesse de "lancer" (ou "relancer") sa campagne sans que cela ne prenne vraiment, même si elle bénéficie quand même d’un fort taux d’intentions de vote grâce aux erreurs de ses concurrents. Enfin, Emmanuel Macron, la bulle qui devait éclater, n’a pas encore éclaté et attire, attire beaucoup trop d’ailleurs par la gauche pour pouvoir être sérieusement un candidat ni de gauche ni de droite : En Marche est devenue une succursale des élus socialistes inquiets.

En fin décembre 2016, il y avait donc un certain soulagement que le match de 2017 ne serait pas entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. Mais les surprises se multiplient sur le chemin de l’Élysée.

À gauche, la grande audience du candidat Benoît Hamon inquiète terriblement les tenants d’un certain réalisme économique. Benoît Hamon, en effet, n’a pas hésité à vouloir acheter des porte-avions comme dans un supermarché (vous m’en prendrez deux !), sans trop en savoir le prix : « euh, c’est quelques centaines… », on imagine de millions d’euros, qu’il voulait dire lors du débat avec Manuel Valls, mais non, c’est cinq ou six milliards d’euros l’unité, quand il ne "vend" pas son "revenu universel" à 450 milliards d’euros chaque année (tout en promettant de ne pas augmenter les impôts !).

D’ailleurs, les élus socialistes n’attendent pas le verdict du second tour de la primaire socialiste pour rejoindre massivement Emmanuel Macron. Même Ségolène Royal et Jean-Marc Ayrault sont tentés, et des proches de Manuel Valls aussi, ce dernier ayant affirmé ce 27 janvier 2017 qu’en cas d’échec, il "s’effacerait" mais il ne soutiendrait pas Benoît Hamon. La coupure est donc immense.

Et finalement, il n’est pas interdit d’imaginer François Hollande, qui a regretté son allocution du 1er décembre 2016 (Jean-Marc Ayrault l’avait même affirmé le 15 janvier 2017), se dire que décidément, Manuel Valls n’a pas "fait le job" durant cette primaire, pas même capable de l’emporter face à l’aile gauche du PS, et que s’il n’y allait pas lui-même, le PS courrait à la catastrophe (d’abord financière !).

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À droite, c’est aussi un peu le bazar. Les fortes critiques (parfois justifiées) contre le programme économique et social du candidat François Fillon, désigné largement le 27 novembre 2016, l’ont enfermé dans un dilemme impossible. Ou il maintient fermement son programme (notamment la suppression de nombreux fonctionnaires et sa réforme de la sécurité sociale), et il risque d’être battu à l’élection présidentielle. Ou au contraire, il écoute les critiques et atténue son programme, et sa détermination et même son crédit seront alors largement entamés.

Puis est venue cette "boule puante" le 24 janvier 2017 sur la collaboration parlementaire de son épouse. L’enquête préliminaire le dira (ou pas), mais a priori, François Fillon n’a pas été dans l’illégalité (et a priori, la charge de la preuve revient à l’accusation et pas à la défense, rappelons ce principe simple du droit). Qu’il ait été dans la maladresse, cela ne fait aucun doute, il suffit de voir les réactions aujourd’hui de tous ses opposants trop heureux de trouver un nouvel angle d’attaque (Jean-Christophe Cambadélis avait bien tenté d’insister sur le "châtelain" mais cela n’avait pas pris).

La réalité, c’est que l’information a choqué la plupart des électeurs. Résultat, un effondrement dans des sondages qui n’étaient déjà pas très forts pour lui. Dans le premier sondage après la nouvelle (Odoxa), chute de 16% par exemple sur l’image positive du candidat, entre novembre 2016 et janvier 2017 (54% à 38%). Et comme François Fillon lui-même avait évoqué, sur TF1 le 26 janvier 2017, l’hypothèse de son retrait de candidature en cas de mise en examen, le microcosme s’agite maintenant en conjectures.

Si la collaboration avec Pénélope plombait trop la candidature de François Fillon, il faudrait alors que "Les Républicains" trouvent un autre candidat. Ce serait délicat car au contraire des candidats autoproclamés (comme Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, pour ne citer que les principaux), François Fillon a été désigné par 4,5 millions d’électeurs, ce qui n’est pas rien. C’est aussi l’un des inconvénients du principe de la primaire, que faire quand un candidat désigné explose en plein vol ? On aurait pu avoir cette possibilité si Dominique Strauss-Kahn n’avait pas séjourné au Sofitel de New York et s’il avait été désigné par la primaire socialiste de 2011, probablement l’affaire du Carlton de Lille serait sortie opportunément en février ou mars 2012…

Ce vendredi 27 janvier 2017 à Bordeaux, le perdant de la primaire Alain Juppé, arrivé en deuxième position le 20 novembre 2017, n’a cessé d’exprimer sa loyauté vis-à-vis de François Fillon : « Pour le reste, j’ai tenu à dire ce matin que l’hypothèse, qui aujourd’hui n’est pas à l’ordre du jour, naturellement, dans laquelle François Fillon ne serait pas candidat, ne me pousse pas du tout à me lancer dans ce que j’appellerais une opération de repêchage. Pour moi, les primaires ont eu lieu, donc la messe est dite ! ». Le matin, il avait effectivement exclu « clairement et définitivement » d’être le recours en cas de retrait de François Fillon à l’élection présidentielle.

La logique voudrait alors que, si François Fillon était amené à se retirer et si Alain Juppé refusait dans ce cas de reprendre le flambeau, la candidature LR pourrait revenir à …Nicolas Sarkozy ! Ses proches ont assuré, comme pour Alain Juppé, qu’il n’est pas du tout question d’y songer, mais comment ne pas y songer quand même ? (Notons que la logique voudrait aussi que, si les trois n’étaient plus dans la compétition, la clef devrait en principe revenir, malgré son très faible pourcentage le 20 novembre 2016, à …Nathalie Kosciusko-Morizet !).

Donc, non ! La messe n’est pas encore dite et rien n’exclut, même si sa probabilité est très faible, un retour dans le jeu présidentiel des deux hommes politiques les plus détestés de France, détestés parce qu’ils ont, tous les deux, été déjà élus Présidents de la République, qu’ils ont suscité beaucoup d’espoir et qu’ils ont manifestement beaucoup déçu… Comme probablement celui ou celle qui sera élu le 7 mai 2017.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (28 janvier 2017)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Et si… ?
L’élection présidentielle en début janvier 2017.
François Hollande.
François Fillon.
Emmanuel Macron.
Jean-Luc Mélenchon.
Marine Le Pen.
Benoît Hamon.
Manuel Valls.
Alain Juppé.
Nicolas Sarkozy.
"Primaire de la droite et du centre" de 2016.
Primaire écologiste de 2016.
Primaire socialiste de 2017.
Primaire socialiste de 2011.
Le pire n’est jamais certain !

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20170127-sarkozy-hollande.html

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/et-si-189060

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2017/01/28/34861605.html

 

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27 janvier 2017 5 27 /01 /janvier /2017 06:06

« Je vais porter plainte contre les journaux qui affirment que ma femme avait un emploi fictif. » (François Fillon, le 26 janvier 2017 sur TF1).


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Malgré les sondages très bons de l’ancien ministre Emmanuel Macron, l’ancien Premier Ministre François Fillon reste le candidat favori à l’élection présidentielle de 2017, une position fort inconfortable puisque, depuis quelques mois, les favoris dans les primaires ou élections sont régulièrement battus. Ce n’est donc pas étonnant qu’on s’en prenne à François Fillon, ce sont les risques du "métier". Ce qu’a, en revanche, peu apprécié le député de Paris, c’est de voir mettre en cause son épouse Pénélope, à qui il a réaffirmé son amour devant les téléspectateurs du journal de 20 heures sur TF1 ce jeudi 26 janvier 2017.

Il y avait urgence à communiquer et ces dix minutes d’intervention télévisée, dans la plus grande tradition de la communication politique (hors des réseaux sociaux de l’Internet), avaient pour but d’éteindre un feu qui a commencé à prendre deux jours auparavant avec la publication d’un article du "Canard enchaîné" mettant en cause Pénélope Fillon. Elle aurait été recrutée comme collaboratrice parlementaire de son mari de 1997 à 2007 et de 2012 à 2013 (entre 2002 et 2007, collaboratrice du suppléant de son mari). Une enquête préliminaire a été immédiatement déclenchée par la justice le 25 janvier 2017 et l’avocat de François Fillon est venu déposer des pièces justificatives au tribunal.

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Dans cette "affaire", il y a deux aspects. La légalité et la moralité.

Sur la légalité, cela ne fait guère de doute que les époux Fillon étaient dans la légalité. D’ailleurs, s’il a mis fin aux fonctions de sa femme en 2013, c’était parce qu’il y avait un climat nécessitant plus de transparence et moins d’ambiguïté dans les fonctions politiques après le déclenchement de l’affaire Cahuzac. Comme la justice vient d’intervenir, le candidat n’a plus qu’à espérer qu’elle ne traînera pas car il reste moins de trois mois avant l’élection présidentielle, ce qui est court pour une instruction judiciaire. François Fillon a d’ailleurs réaffirmé solennellement que s’il était mis en examen, il ne serait évidemment plus candidat, histoire de montrer non seulement sa détermination mais aussi sa certitude qu’il est dans la légalité.

Sur la moralité, c’est évidemment une autre affaire. On ne pourra pas lui reprocher son absence totale de moralité dans la mesure où il n’a pas attendu 2017 et cette "affaire" pour arrêter cette collusion familiale et parlementaire. François Fillon est d’ailleurs allé au-devant d’autres critiques qui n’avaient pourtant pas encore été exprimées en disant qu’à l’occasion, lorsqu’il était sénateur, il avait ponctuellement recruté ses enfants pour des missions de conseil juridique, correspondant à leurs compétences.

Dans cette affaire de moralité, il y a, à la fois, le fait qu’un parlementaire puisse recruter une personne de sa famille, et aussi le niveau de la rémunération qui, pour Pénélope Fillon, aurait été particulièrement élevée. Là encore, rien d’illégal puisque François Fillon a rappelé que le parlementaire a une enveloppe budgétaire pour rémunérer son équipe et qu’il est complètement libre de l’utiliser comme il l’entend (cette enveloppe était de 9 504 euros par mois au 1er janvier 2013).

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Il n’a pas fait la proposition de mieux réglementer son utilisation, ce qui aurait été une contre-offensive assez percutante. Car il y a forcément des abus. François Fillon, lui, a justifié le recrutement de son épouse en 1997, à l’occasion du départ de son collaborateur parlementaire, en disant qu’elle l’avait beaucoup aidé dans sa vie politique depuis 1981, et pendant seize ans, donc, bénévolement. C’est probablement vrai car il n’est pas le seul responsable politique de premier plan pour qui l’épouse ou la conjointe a eu un rôle décisif dans son ascension politique.

Or, ce rôle d’épouse, de conjointe (je mets encore au féminin car il n’y a pas encore de femme à l’Élysée), est un rôle virtuel, un rôle non reconnu, un rôle sans statut, et on a pu se rendre compte à quel point être la femme du Président, officiellement ou officieusement, pouvait créer des problèmes même diplomatiques. François Fillon s’est donc défendu comme le patron d’une petite entreprise dont la conjointe l’a aidé à faire ses comptes, à faire de l’administratif, hors de tout statut, hors de toute couverture sociale.

C’est pour cela qu’il n’a pas voulu reconnaître que le niveau de rémunération aurait été trop élevé. Il a même ajouté que son épouse était aussi diplômée que lui, et qu’elle aurait pu être avocate mais a renoncé à une carrière professionnelle pour rester auprès de lui.

La défense de François Fillon aurait pu être meilleure en sortant sa personne de cette "affaire" et en apportant des propositions plus générales pour mieux moraliser ces pratiques fréquentes chez les parlementaires. Il est resté sur le mode défensif personnel : il a évoqué le principe de la boule puante en demandant pourquoi cette "affaire", pourtant connue de tout le monde, même de ses opposants puisque Pénélope Fillon était collaboratrice durant le gouvernement de Lionel Jospin, n’est sortie publiquement que vingt ans plus tard et pas en 1997, comme par coïncidence, à trois mois du premier tour de l’élection présidentielle ?

Son équipe de campagne est inquiète car elle sait qu’une telle "affaire", aussi innocent soit-il, pollue complètement ses propos, les messages qu’il veut faire passer pendant sa campagne. Or, le 25 janvier 2017, François Fillon était venu visiter Alain Juppé à Bordeaux pour montrer l’unité de son camp derrière sa candidature, message qui est passé inaperçu avec le développement de cette "affaire".

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François Fillon s’est donc pour l’instant contenté d’annoncer qu’il déposerait une plainte contre tout journal qui parlerait d’emploi fictif concernant le travail de son épouse.

Pourtant, comme je l’ai écrit plus haut, si cette "affaire" a pu prendre de l’ampleur, c’est qu’au-delà de la légalité, elle a choqué ceux qui n’ont même pas idée de ce niveau de rémunération. Il est indispensable qu’un parlementaire puisse avoir la liberté de recruter son équipe comme bon il lui semble et j’ai toujours noté que pour les députés, il n’y avait généralement pas beaucoup de problème car ils ont besoin d’avoir des contacts avec leur électorat pour être réélus, donc, ils ont besoin d’un collaborateur pour tenir des permanences dans leur circonscription, d’un autre à Paris pour l’épauler dans la rédaction de proposition de loi, d’intervention à l’Hémicycle etc.

Natacha Polony sur LCI le 26 janvier 2017 a plaidé pour que le Parlement français adopte la règle du Parlement Européen, à savoir d’interdire le recrutement des membres de la famille. Cela n’empêcherait ni suspicion ni collusion, car les parlementaires pourraient toujours "s’échanger" leurs membres de la famille, et les amis proches, voire compagnons au patronyme différent pourraient toujours être recrutés. Mais au moins, il y aurait interdiction de recruter un collaborateur qui serait au même foyer fiscal que le parlementaire.

René Dosière, député PS spécialiste du budget de l’Élysée, très pointilleux expert en droit fiscal, a déclaré sur France 5 le 26 janvier 2017 qu’il employait plusieurs collaborateurs qui coûtaient plus cher que l’enveloppe attribuée car il avait recruté des diplômés de haut niveau, et qu’il complétait leur salaire sur le compte de son indemnité de représentation. Il a plaidé pour augmenter l’enveloppe et le nombre de collaborateurs des parlementaires pour qu’ils puissent avoir les moyens d’un véritable contrôle de l’action gouvernementale.

La réflexion sur les collaborateurs politiques devrait s’élargir au-delà des parlementaires à ceux des collectivités territoriales où le népotisme serait encore plus répandu. Ce serait un "vivier" d’environ huit mille personnes qui n’ont généralement jamais travaillé dans une situation normale et qui ensuite obtiennent des mandats locaux puis nationaux. Remarquons ainsi que François Fillon, comme Benoît Hamon et Manuel Valls, ont commencé leur carrière politique comme collaborateurs parlementaires.

La moralisation des pratiques parlementaires et politiques n’est pas nouvelle et est déjà en cours depuis plusieurs années. Ainsi, la "réserve parlementaire" (comme on l’appelle), qui est en fait une somme d’argent attribuée à chaque parlementaire qui peut l’utiliser comme il le veut dans sa circonscription (pour participer au financement d’un gymnase, d’une école, aider une association, etc.), n’était pas un scandale en elle-même (beaucoup de projets locaux n’auraient jamais abouti sans cette aide financière providentielle), mais le scandale, c’était son opacité. Désormais, l’utilisation de cette enveloppe est mieux réglementée avec plus de transparence.

D’autres évolutions vers plus de transparence ont eu lieu, la suppression des "caisses noires" des ministères, décidée par le gouvernement de Lionel Jospin (peut-être que Claude Guéant, qui vient d’être condamné le 23 janvier 2017 en appel à deux ans de prison dont un ferme et à cinq ans d’interdiction d’emploi public, a cru qu’il était quinze ans en arrière…). Même le budget de l’Élysée est désormais réglementé, budgétisé même, et fait l’objet d’un rapport parlementaire spécial chaque année. Rappelons que De Gaulle (qui payait lui-même ses notes d’électricité à l’Élysée) gouvernait un pays où le secret était la religion de l’État, où l’argent en espèces  était l’un des moyens les plus commodes de rémunérer des conseillers opaques de certains ministres.

Ce qui est regrettable, c’est que ce type d’évolution dans la transparence aurait dû se faire spontanément, sans être des réaction à de "faux" scandales comme c’est le cas, aujourd’hui, avec François Fillon. Lui qui avait mis un point d’honneur à se montrer "propre" et "intègre", d’autant plus que son programme tend à demander des efforts à ses concitoyens, a un besoin donc urgent que la justice puisse affirmer que tout ce qui concerne les relations entre sa femme et lui dans le cadre de cette collaboration a été complètement légale.

Mais ceux qui ont lâché cette boule puante se moquent un peu de la culpabilité ou de l’innocence : ils savent qu’il restera toujours un peu de fumée qui polluera la campagne de François Fillon. De là à dire que cela vient de l’Élysée serait un peu osé, même si la dernière boule puante dont a été victime ce même François Fillon provenait d’un de ses anciens sous-ministres, devenu, entre temps, le très influent Secrétaire Général de l’Élysée…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (27 janvier 2017)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Boule puante.
François Fillon, gaulliste et chrétien.
Qu'est-ce que le fillonisme ?
Programme de François Fillon pour 2017 (à télécharger).
Discours de François Fillon à Sablé le 28 août 2016 (texte intégral).
Discours de François Fillon à Paris le 18 novembre 2016 (texte intégral).
François Fillon, pourquoi est-il (encore) candidat en 2016 ?
Débat avec Manuel Valls.
Force républicaine.
Discours du 30 mai 2015 à la Villette.
Philippe Séguin.

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20170126-fillon.html

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/penelope-boule-puante-sur-la-route-189021

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2017/01/27/34857736.html

 

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26 janvier 2017 4 26 /01 /janvier /2017 06:32

Arnaud, Vincent, Sylvia, François et Jean-Luc sont tombés à l’eau. Manuel et Benoît, dans un bateau qui tangue et qui n’est pas loin de couler, cherchent à récupérer la barre. Où il est question de désigner un nouveau capitaine de pédalo. Quatrième show.


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Le dernier débat de la primaire socialiste et seul débat pour le second tour, duel entre Manuel Valls et Benoît Hamon, a eu lieu ce mercredi 25 janvier 2017 sur TF1,  France 2 et France Inter, pendant deux heures. Contrairement aux trois précédents débats faisant intervenir les sept candidats du premier tour, particulièrement ennuyeux, ce duel fut plutôt intéressant et de bonne tenue. Le débat a été animé par Alexandra Bensaïd (France Inter), David Pujadas (France 2) et Gilles Bouleau (TF1). 5,5 millions de téléspectateurs ont regardé ce débat.

C’était un débat "critique". Pas seulement pour 2017 mais historiquement. En ce sens que jamais le PS n’avait encore publiquement débattu de son clivage crucial entre la gauche réaliste au point d’être sociale-libérale et la gauche utopiste. Cela fait plus de quarante ans que ce débat n’a jamais eu lieu, à l’origine le débat entre Michel Rocard et Jean-Pierre Chevènement (François Mitterrand prenant le rôle du grand synthétiseur, comme plus tard François Hollande). Même s’il faut rappeler que les deux candidats ont commencé leur vie politique, tous les deux, comme jeunes rocardiens.

Ceux qui voulaient un gagnant ou ceux qui voulaient du pugilat en ont été pour leurs frais : ce fut match nul, dans un échange de velours même si chacun fut ferme et sans concession pour l’autre. À l’évidence, formés tous les deux à l’école du PS, apparatchiks originaires de la Rocardie, les deux duettistes ont eu une certaine habileté dans un débat particulièrement éprouvant et attendu.

Si Manuel Valls a su montrer une légère supériorité sur la valeur travail, Benoît Hamon, contre toute prévision, a su de son côté montrer une certaine crédibilité sur le terrain du régalien, ce qui a dû déconcerter son adversaire. Quatre thèmes principaux ont été proposés (travail, laïcité, écologie, sécurité), ainsi qu’une "carte blanche" laissée à chaque candidat.


1. Le travail

Évidemment, le principal sujet fut la proposition de "revenu universel" de Benoît Hamon.

Au début de cette discussion, il y avait comme un certain retour en arrière qui illustrait le manque d’originalité des deux candidats : Benoît Hamon prônait une mesure proche de la loi De Robien (qui date du 11 juin 1996), où les baisses de charges (du CICE) seraient conditionnées à une baisse de la durée du temps de travail et à des embauches, et Manuel Valls défendait le retour de la défiscalisation des heures supplémentaires mise en œuvre en 2007 par Nicolas Sarkozy et abrogée en 2012 par François Hollande. Ces deux candidats ont donc dix voire vingt ans de retard…

Benoît Hamon a précisé qu’il ne toucherait pas aux 35 heures mais qu’il encouragerait les entreprises à passer aux 32 heures (reconnaître que ces 32 heures resteraient payées 35 heures a été difficile pour lui). Il ne reviendrait pas non plus à l’âge de 62 ans pour la retraite.

Benoît Hamon a introduit le sujet en disant que sa génération (il va avoir 50 ans) n’avait pas eu de problème, quel que soit le diplôme, pour trouver un emploi à la sortie des études (en gros vers 1990). Ce qui est totalement faux, c’était déjà très difficile, à l’époque, pour les jeunes diplômés, de trouver un emploi durable, mais visiblement, lui qui fut un apparatchik et salarié de la politique (voir son parcours ici) n’a pas semblé s’inquiéter pour son propre avenir alimentaire quand il avait une vingtaine d’années…

Manuel Valls, au contraire, était contre toute idée que le travail serait de plus en plus rare (la réalité, c’est qu’en une cinquantaine d’années, en France, le travail a même augmenté de 35% malgré l’automatisation dans l’industrie). Pour Manuel Valls, la mesure de Benoît Hamon serait un signal fort de l’abdication face aux grandes mutations actuelles et au fait qu’on se satisferait de ne plus travailler alors que, comme l’opposition parlementaire, il a considéré qu’il fallait travailler plus.

C’est un vrai clivage philosophique : croire que le travail est ce qu’il est et qu’il faut partager la misère et lé pénurie, c’est le principe du partage du temps de travail. Mais Manuel Valls, à part proclamer qu’il croyait à la valeur travail (rappelons que son ancien ministre Emmanuel Macron s’est proclamé le candidat du travail), a mal argumenté. Il aurait fallu dire que le raisonnement de Benoît Hamon ne tiendrait que si l’on considérait qu’il n’y aurait pas de création d’activités nouvelles, qu’il n’y aurait plus d’innovation, d’emplois nouveaux. C’est la grande faille du raisonnement de Benoît Hamon, peu exploitée par Manuel Valls.

L’autre grande faille du "revenu universel", ce fut l’incapacité de Benoît Hamon à donner un début de piste sur son financement. Ce n’était vraiment pas sérieux et respectueux des électeurs. 450 milliards d’euros d’ici à dix ans, et 45 milliards d’euros la première année. Il voudrait taxer les robots, ce qui serait particulièrement anti-économique, et Manuel Valls a rappelé un argument de Vincent Peillon qui affirmait que c’était dans les pays où il y avait le plus de robots (comme en Allemagne) que le chômage était le plus bas.

Ce qui a fait dire à Manuel Valls que lui était le « candidat de la feuille de paie » (volant d’ailleurs la formule à Arnaud Montebourg) et que son concurrent était le « candidat de la feuille d’impôt ». Mais Benoît Hamon, justement, a assuré qu’il n’augmenterait pas les impôts (mais qu’il ne les baisserait pas). En clair, il a laissé entendre qu’il laisserait s’enflammer les déficits publics.

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Benoît Hamon a néanmoins été très habile car il a attaqué Manuel Valls sur une mesure de son gouvernement, la défiscalisation des actions d’entreprise qui a profité surtout aux dirigeants des grandes entreprises du CAC40 alors qu’elle était destinée aux start-up.

Autre belle habileté qui lui vaudra certainement des voix supplémentaires (et à mon avis, c’est une excellente mesure), Benoît Hamon a proposé un grand plan sport santé pour encourager l’exercice physique et prévenir ainsi les maladies.


2. La laïcité

Là encore, Benoît Hamon a brillé et a montré encore son habileté. C’était un sujet sur lequel Manuel Valls avait des raisons de vouloir attaquer Benoît Hamon en raison de sa supposée tolérance de l’islamisme. Principale erreur de Benoît Hamon dans une ancienne émission télévisée (sur France 2), c’était de parler de "tradition ouvrière" pour expliquer avec une boutade l’interdiction faite aux femmes d’entrer dans certains cafés à Sevran. Comme c’était Benoît Hamon qui a parlé en premier lieu de ce thème, il a carrément abordé ce sujet en disant qu’il fallait que les femmes puissent avoir accès à tous les lieux publics sans discrimination. Ainsi, cela a désamorcé l’attaque que voulait faire son adversaire.

Encore plus malin, Benoît Hamon n’a pas hésité à se comparer à Alain Juppé qui, comme lui (et maintenant, comme François Fillon), est insulté sur les réseaux sociaux avec son nom associé à un prénom d’origine maghrébine. Il s’en est pris surtout à l’extrême droite mais aussi, implicitement, à certains adversaires socialistes qui ont utilisé les mêmes arguments (Manuel Valls a fait mine de s’en étonner !).

Le raisonnement de Benoît Hamon, c’était de dire que la loi du 9 décembre 1905 était excellente et qu’il fallait l’appliquer complètement, mettant en lumière en particulier son article 31 qui fait condamner tous ceux qui empêchent ou obligent la pratique d’un culte : « ceux qui, soit par voies de fait, violences ou menaces contre un individu, soit en lui faisant craindre de perdre son emploi ou d’exposer à un dommage sa personne, sa famille ou sa fortune, l’auront déterminé à exercer ou à s’abstenir d’exercer un culte, à faire partie ou à cesser de faire partie d’une association cultuelle, à contribuer ou à s’abstenir de contribuer aux frais d’un culte. ».

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Manuel Valls a dû se retrancher sur d’autres arguments, comme le vote de loi du 11 octobre 2010 contre la burqa : Benoît Hamon, alors porte-parole du PS, avait annoncé à l’époque qu’il était contre alors que Manuel Valls avait voté cette loi. Le journaliste Gilles Bouleau a voulu alors savoir s’il avait voté la loi contre la burqa, et Benoît Hamon a simplement répondu qu’il ne pouvait pas voter puisqu’il n’était pas député !… Gilles Bouleau avait perdu une occasion de se taire (je reste toujours stupéfait par l’ignorance des journalistes politiques en France). À la burqa, Benoît Hamon a renvoyé à Manul Valls la décision du Conseil d’État annulant les arrêtés municipaux contre le burkini.

Là où la réflexion a eu une faille chez Benoît Hamon, c’était qu’il faisait la différence, chez une femme qui porterait le voile, selon lui, entre ce qui est de la contrainte et ce qui est de la liberté, mais en définitive, c’est  toujours un asservissement pour la femme, même si elle assure que c’est sa propre volonté de le porter (rappelons aussi le nombre de femmes battues qui veulent rester auprès de leur mari violent).

Le dernier argument de Manuel Valls a concerné le CICF, structure qui lutte contre l’islamophobie, en évoquant un proche de Benoît Hamon, le député Alexis Bachelay qui, selon lui, « organise une réunion avec le CICF sur la sortie de l’état d’urgence ».  Puis, en parlant de collusion entre l’extrême droite et l’extrême gauche sur l’antisémitisme, Manuel Valls a fait un lapsus très intrigant, en disant : « Dieudonné, que j’ai convaincu » pour dire « que j’ai combattu » !


Autres sujets

Sur l’environnement et la sécurité, les échanges ont été très pauvres. J’ai été étonné que Manuel Valls n’ait pas abordé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim qui a été décidée par le conseil d’administration d’EDF le 24 janvier 2017. Sans surprise, Benoît Hamon s’est déclaré opposé à la poursuite du projet de Notre-Dame-des-Landes tandis que Manuel Valls voudrait faire appliquer la loi d’autant plus que la population et les élus seraient d’accord avec ce nouvel aéroport (contrairement à Ségolène Royal !).

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Dans les "cartes blanches", Manuel Valls a parlé de l’Afrique, en pleine croissance démographique et qui serait un partenaire essentiel de l’Europe dans les prochaines décennies et il a proposé un mécanisme de type Erasmus pour l’Afrique, qui pourrait s’appeler "Senghor". Benoît Hamon, lui, a voulu promouvoir la politique culturelle et encourager les spectacles vivants, en assurant une meilleure rémunération des artistes, par un véritable statut d’artiste et des droits d’auteur protégés face aux grands groupes (il n’a rien précisé concernant les droits sur Internet).

Sur la politique extérieure, Benoît Hamon a exposé une certaine vision de la situation actuelle en affirmant que l’arrivée de Donald Trump et l’agressivité de Vladimir Poutine devaient convaincre les pays européens de se ressouder pour décider eux-mêmes de leur avenir et pour renforcer leur indépendance énergétique.


Match nul, vraiment ?

Manuel Valls et Benoît Hamon étaient tous les deux assez bons dans ce débat, chacun d’eux a maîtrisé ses sujets, et a su aborder avec avantage tous les thèmes, même ceux pour lesquels ils étaient considérés comme "faibles". En ce sens, si cela paraissait "normal" pour Manuel Valls, ce l’était beaucoup moins pour Benoît Hamon qui a ainsi gagné en stature, certes pas présidentielle, mais au moins comme leader politique de premier plan.

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Je pense que Manuel Valls s’est trompé de stratégie pour sa campagne du second tour en attaquant le "revenu universel" de Benoît Hamon, comme Alain Juppé s’était trompé en attaquant le programme de François Fillon à la "primaire de la droite et du centre". En effet, entre le "revenu universel" de 750 euros réservé aux jeunes et le "revenu décent" de 800 euros que propose Manuel Valls, finalement, il n’y a pas de très grande différence.

Manuel Valls aurait plutôt dû trouver un autre angle d’attaque. Comme il est considéré comme trop autoritaire, il aurait dû jouer à David contre Goliath. David, le challenger, qui aurait contre lui tous les dirigeants du Parti socialiste, ceux qui tiennent l’appareil, ceux qui ne veulent absolument pas de lui. Il y aurait alors eu en sa faveur un côté "base" (lui, homme solitaire) contre "l’élite" du PS (tous réunis derrière Benoît Hamon).

Au lieu de cela, il a voulu attaquer sur des sujets qui étaient facilement désamorçables pour Benoît Hamon à qui les électeurs ne semblent pas reprocher l’absence totale de financement d’une mesure qui coûte plusieurs centaines de milliards d’euros !

Parce qu’il avait le plus à perdre, Benoît Hamon a peut-être mieux réussi sa prestation que Manuel Valls, généralement à l’aise dans ce genre de confrontation. Benoît Hamon s’est payé aussi le luxe de remettre en place plusieurs fois les journalistes… un peu à l’instar de François Fillon. Aucun des deux n’a osé aborder les soupçons de tripatouillages du PS sur les résultats du premier tour car chacun compte gagner le second tour. Le vote aura lieu dimanche 29 janvier 2017 de 9 heures à 19 heurs.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (26 janvier 2017)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Second tour de la primaire socialiste du 29 janvier 2017.
Résultats du second tour de la primaire socialiste du 29 janvier 2017.
Quatrième débat de la primaire socialiste du 25 janvier 2017.
Premier tour de la primaire socialiste du 22 janvier 2017.
Communiqué du PS du 25 janvier 2017 sur les résultats du premier tour de la primaire PS.
Communiqué du PS du 23 janvier 2017 sur les résultats du premier tour de la primaire PS.
Résultats du premier tour de la primaire socialiste du 22 janvier 2017.
Comment voter à la primaire socialiste de janvier 2017 ?
Troisième débat de la primaire socialiste du 19 janvier 2017.
Deuxième débat de la primaire socialiste du 15 janvier 2017.
Premier débat de la primaire socialiste du 12 janvier 2017.
Jean-Christophe Cambadélis.
La primaire socialiste de janvier 2017.
L’élection présidentielle vue en janvier 2017.
Congrès de Reims de novembre 2008.
François Hollande.
Jean-Marc Ayrault.
Bernard Cazeneuve.
Emmanuel Macron.
Jean-Luc Mélenchon.
Manuel Valls.
Benoît Hamon.
Arnaud Montebourg.
Benoît Hamon.
Vincent Peillon.
Programme de Manuel Valls (à télécharger).
Programme de Benoît Hamon (à télécharger).
Programme d’Arnaud Montebourg (à télécharger).
Programme de Vincent Peillon (à télécharger).
Programme de François de Rugy (à télécharger).
Programme de Jean-Luc Bennahmias.
Programme de Sylvia Pinel (à télécharger).

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20170125-primaire-ps.html

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/primaire-ps-manuel-valls-vs-benoit-188986

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2017/01/26/34848285.html



 

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25 janvier 2017 3 25 /01 /janvier /2017 06:47

« Je veux vous proposer le choix d’une France résolue et optimiste. À portée de main, à portée de vote, existe un futur réaliste, où le travail n’est pas facteur de souffrance mais d’émancipation, où notre développement respecte les limites de la planète, où chaque citoyen est vraiment reconnu et protégé par la République, où l’Europe est au service des peuples qui la composent. » (Benoît Hamon, le 7 novembre 2016).


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Il n’est pas trop difficile de deviner que si Jean-Luc Mélenchon participait au second tour de la primaire socialiste le 29 janvier 2017, il voterait pour …Manuel Valls ! Pourquoi ? Parce que la désignation de Benoît Hamon, grand favori de ce second tour, comme candidat socialiste à l’élection présidentielle, serait une catastrophe pour lui car cela ne l’aiderait pas à rassembler tous les électeurs qui se trouvent à gauche du gouvernement de Bernard Cazeneuve. Tandis que la désignation de Manuel Valls lui offrirait, au contraire, un boulevard que les candidatures récurrentes de Nathalie Arthaud et Philippe Poutou ne lui boucheraient pas.

Jean-Luc Mélenchon, qui avait appelé à voter pour François Hollande sans condition dès les 20 heures au soir du premier tour de l’élection présidentielle du 22 avril 2012, et donc largement responsable de l’accession de François Hollande à l’Élysée (quoi qu’il en dise !), est très inquiet de la tournure de cette primaire socialiste. Un second tour entre Arnaud Montebourg et Manuel Valls l’aurait en effet rassuré sur son leadership de l’aile dirons-nous utopiste et épique de la gauche historique.

Les partisans mélenchonistes ont donc attaqué très durement le principe même de la primaire. Forts des sondages qui placeraient systématiquement le candidat du PS, quel qu’il soit, derrière leur leader de la "France insoumise", ils ont dit dès dimanche 22 janvier 2017, avant même la connaissance des premières tendances du premier tour, la nécessité que le candidat désigné du PS devait s’effacer derrière Jean-Luc Mélénchon ou, le cas échéant (cas de désignation de Manuel Valls), derrière Emmanuel Macron. C’est décidément ne rien comprendre au processus démocratique.

Même si le nombre de votants du premier tour est sujet à caution, il est probablement autour de 1,5 million de votants, même si certains journalistes ont considéré que 352 013 voix auraient été rajoutées très artificiellement. Le nombre de voix pour les deux candidats finalistes est probablement supérieur à 300 voire 350 000 voix, soit nettement plus que les 150 à 200 000 adhérents tant à la démarche de Jean-Luc Mélenchon qu’à celle d’Emmanuel Macron.

N’avoir comme seul argumentaire les sondages, c’est se moquer du monde car on ne cesse de constater que les sondages n’ont plus aucun caractère prédictif. Cécile Duflot, Hillary Clinton, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et Arnaud Montebourg en savent quelque chose ! D’ailleurs, entre parenthèses, il est de nouveau risible d’entendre depuis le soir du premier tour, le 22 janvier 2017, la plupart des commentateurs considérer comme acquise la victoire du favori, Benoît Hamon.

Cette première attaque n’a cependant pas eu l’effet escompté. J’aurais même tendance à penser que si le candidat désigné du PS avait été prêt à s’effacer, politiquement, il ne le pourrait plus maintenant sans perdre la face après ces injonctions quasiment martiales !

Par conséquent, dès le lundi 23 janvier 2017, une second attaque a été lancée de la part des partisans de Jean-Luc Mélenchon (et de Jean-Luc Mélenchon lui-même invité le matin de ce mardi 24 janvier 2017 sur France 2) : la primaire socialiste serait de la magouille, du tripatouillage, il y aurait eu des bourrages d’urnes, etc. Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon a conclu : « En tous cas, rien ne pourra effacer la réalité : le déclin du PS est irréversible. Et la désertion du premier cercle des électeurs est annonciatrice de celui du grand nombre le jour du vote. D’ici quelques jours, l’hémorragie vers Macron va s’amplifier. D’autres viendront vers nous. Ce n’est pas du débauchage, c’est de la clarification. Et cette clarification est le propulseur le plus puissant pour arriver au deuxième tour. » (23 janvier 2017).

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C’est clair qu’il y a eu des bizarreries dans la communication officielle des résultats, les pourcentages des différents candidats n’ont, par exemple, pas bougé dans les résultats partiels alors que la participation grimpait progressivement.

Certains (comme Raquel Garrido) ont même accusé (sans preuve) que dans certains bureaux de vote parisiens, il y aurait eu plus de votants que 70% des électeurs de la liste de Claude Bartolone aux régionales de décembre 2015, avec parfois plus de 40% pour Benoît Hamon. Bref, Ils accuseraient le PS de faire comme au congrès de Reims en novembre 2008 ! Thierry Solère, le responsable de la "primaire de la droite et du centre" en a même été désolé, que la suspicion puisse s’immiscer dans les résultats de la primaire pourtant des concurrents.


Tout est bon dans le Hamon

Pourquoi Benoît Hamon serait-il le favori ?

Pas parce que l’arithmétique du premier tour lui donnerait un grand avantage. On sait bien que la démocratie élective n’a rien à voir avec les mathématiques et que les consignes de vote n’ont pas beaucoup d’effet sur les électeurs, d’autant plus que maintenant, la fidélité électorale est de plus en plus rare (sinon, Valéry Giscard d’Estaing aurait été réélu en 1981 !).

Benoît Hamon serait plutôt le favori parce que, désolé du jeu de mots, tout est bon dans le Hamon.

D’abord, son caractère : il ne semble pas avoir la grosse tête (je dis "semble" car je ne le connais pas personnellement), et cela change de ces candidats à l’élection présidentielle à l’ego surdimensionné qui pensent que le monde a besoin d’eux (c’était le cas pour ses concurrents directs de la primaire, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon) mais c’est aussi le cas pour la plupart des candidats à l’élection présidentielle. Il préfère effacer sa personnalité au profit de son programme, de ses idées, et cela est plutôt "rafraîchissant".

Ensuite, le clivage du second tour de la primaire du PS a été bien posé par Manuel Valls dès le 22 janvier 2017 : « le choix entre la défaite assurée et la victoire possible ». Cet angle d’attaque de Manuel Valls pourrait être pertinent de sa part pour dire : les amis, ne soyez pas défaitistes, si vous voulez gagner, il n’y a que moi qui pourrais assurer la victoire !… Oui, mais justement, cet argument a des chances de se retourner contre son auteur parce que personne ne croit sérieusement que Manuel Valls pourrait gagner l’élection présidentielle, et même atteindre le second tour.

Résultat : dans l’esprit de beaucoup de monde, la candidature du PS ne pourrait être qu’une candidature de témoignage, et donc, une candidature qui préparerait principalement l’avenir, l’avenir du Parti socialiste, l’avenir de la "gauche", et peut-être, dans un cas très lointain, préparer l’horizon 2022.

Enfin, la plupart des apparatchiks du PS ne veulent en aucun cas retrouver leur parti phagocyté par Manuel Valls et son "social-libéralisme". Ils considèrent plutôt qu’il faudrait un repli identitaire sur les valeurs du socialisme, quitte à prendre une cure longue dans l’opposition. C’est le sens du ralliement désormais public de Martine Aubry à son ancien collaborateur au Ministère de l’Emploi, annoncé le 23 janvier 2017, alors qu’elle avait fait cause commune avec Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis au congrès de Poitiers en juin 2015 contre …Benoît Hamon !

Cela explique aussi la supposée neutralité des partisans de Vincent Peillon qui, en fait, iraient voter très majoritairement pour Benoît Hamon par détestation de Manuel Valls (Julien Dray l’a laissé clairement entendre sur LCI le 23 janvier 2017).

Manuel Valls est une personnalité très clivante (on l’aime ou on ne l’aime pas), sans doute plus clivante encore que Nicolas Sarkozy, mais à la différence de ce dernier à l’UMP, il a toujours fait partie d’une minorité au sein du PS (c’est quand même lui qui enregistre la plus grande progression, il a multiplié par 6 son score de la primaire du 9 octobre 2011 !).

C’est bien sur la personnalité et pas sur le programme qu’un choix présidentiel se détermine. Les arguments qu’énumère Manuel Valls sont, à mon sens, contre-productifs. Il est bon dans le régalien ? Mais justement, les électeurs socialistes ne veulent pas d’un maître tout puissant. Il veut rassurer sur la sécurité ? Mais justement, les électeurs socialistes ne veulent pas se focaliser sur ce thème, ils préfèrent les thèmes économiques et sociaux. Il sait gouverner, a été Premier Ministre ? Mais justement, les électeurs socialistes trouvent qu’il a mal gouverné, qu’il est responsable de l’héritage de François Hollande, qu’il faut changer.

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La personnalité de Benoît Hamon est plutôt lisse, il donne une image de personne sympathique. et surtout, il ne veut pas jouer au Président de la République, il refuse de mimer une posture présidentielle qui a permis cependant à François Hollande d’être élu et qu’ont essayé d’adopter notamment Arnaud Montebourg et Manuel Valls.


Pas candidat au concours de grimaces

Dans son discours de lancement de campagne le 28 août 2016 à Saint-Denis, Benoît Hamon l’a fortement réaffirmé : « Au fond, je conçois qu’une candidature à la présidentielle répond principalement à deux types de motivation. La première, c’est de vouloir depuis très tôt, devenir Président de la République. C’est de consacrer sa vie à cet objectif. C’est de vouloir être Président à tout prix. C’est parfois même considérer que le pays vous attend, qu’il vous guette impatient, et qu’il vous revient de consentir le sacrifice de votre personne à la nation. Peut-être vais-je vous décevoir. Je ne ressens pas en moi, ce feu qui transforme une simple candidature en providence. Si j’ai perçu à d’autres moments de ma vie politique, ce feu chez d’autres. Si je le perçois aujourd’hui encore et toujours. Il ne m’a jamais fait vibrer. Et j’ai vu le prix qu’il coûtait de devoir éteindre les incendies provoqués par les passions narcissiques de ces hommes guidés par la providence. Ne me demandez pas de jouer au Président de la République pendant cette campagne. Je laisse ce théâtre-là à d’autres. Je connais le scénario de la pièce. Elle est donnée tous les cinq ans. Le décor est toujours le même, les acteurs pour la plupart aussi. Un savant mélange de généraux défaits, en quête de revanche autour d’un roi sans couronne. Je leur laisse volontiers singer la puissance si cela leur chante. Comme le disait avec ironie Victor Hugo : "N’imitez jamais rien, ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe". La France vaut mieux qu’un concours de grimaces lors de chaque élection présidentielle. Je n’ai ni le goût ni le talent pour les grimaces. Ce qui m’intéresse, c’est l’action sur le réel. Ma décision n’emprunte donc pas le chemin droit et lumineux qui conduit une femme ou un homme, souvent un homme, à juger qu’il est la réponse aux défis de son peuple et de son pays. Comme si la solution s’incarnait miraculeusement dans le génie concentré en une seule personne, en une sorte de formule chimique, d’assemblage de cellules exceptionnel, un ADN qui vous prédestine une personne à gouverner les autres. Je revendique, au risque de décevoir, mon humanité imparfaite. Je revendique, au risque de ne pas faire "Président", des motivations plus complexes. Je revendique, au risque de déplaire, que le projet que je défendrai n’a rien d’une fulgurance solitaire, ne m’appartient pas, mais a tout d’un travail patient et collectif. Voilà la seconde motivation dont je vous parlais. ».

Dans cette profession de foi qu’il faut bien reconnaître comme excellente, c’est non seulement tout Benoît Hamon mais toute l’expression de ceux qui voudraient en finir avec la monarchie républicaine de la Ve République. Or, cet appel à la personne providentielle est structurée par le principe de l’élection présidentielle au suffrage universel direct. Vouloir en finir avec le roi, c’est donc supprimer aux citoyens la possibilité de choisir leur chef suprême, c’est-à-dire, supprimer le chef suprême lui-même, c’est-à-dire adopter un régime pleinement parlementaire de type britannique (paradoxalement !) ou allemand. Mais en France, ce régime a déjà fonctionné trois fois, en 1986, en 1993 et en 1997, c’était pendant la cohabitation, et la fonction du roi providentiel a été transférée de l’Élysée à Matignon, cela n’a rien changé dans l’équilibre des pouvoirs, si ce n’est que c’était le Premier Ministre qui décidait de tout au lieu du Président de la République.

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Dans cette tirade, tous les concurrents, internes ou externes, en ont pris pour leur grade : bien sûr, l’ambitieux obsédé par l’Élysée pour Manuel Valls, l’évocation de Victor Hugo pour Jean-Luc Mélenchon, l’évocation des lions pour Arnaud Montebourg (qui s’était comparé en 2002 à un jeune lion par opposition aux vieux éléphants du PS), et évidemment, en parlant de "fulgurance solitaire", Emmanuel Macron était visé.

Je pense que c’est cet état d’esprit qui a donné beaucoup d’avance à Benoît Hamon dans cette primaire socialiste. Plus Manuel Valls martèle qu’il est le seul à avoir une stature présidentielle, plus Benoît Hamon aura de voix au second tour car c’est précisément ce mythe de l’homme providentiel qui est cassé depuis longtemps, depuis De Gaulle, il faut bien le dire (voire depuis Pétain qui avait fait "don de sa personne" à la France !).


Focalisé sur le PS

On aura beau reprocher à Benoît Hamon son projet irréalisable de "revenu universel" qui coûterait 450 milliards d’euros, qu’importe puisque personne n’imagine qu’il sera élu Président de la République. Cela sert surtout de signal, de marqueur pour rappeler que le PS est "de gauche" (alors que le principe de "revenu universel" est au contraire d’essence particulièrement libérale).

On aura beau reprocher à Benoît Hamon qu’il n’est pas diplômé d’une grande école (comme son rival du second tour, du reste), qu’il n’a jamais travaillé dans la vraie vie d’une entreprise, qu’il n’a jamais été qu’un simple apparatchik du Parti socialiste. On pourra dire que justement, il connaît le mieux l’appareil du PS pour le "refonder".

Il est vrai qu’à presque 50 ans, Benoît Hamon n’aura jamais vécu que pour et dans le Parti socialiste : militant rocardien, assistant parlementaire d’un député rocardien à partir de 1991, président du MJS (mouvement des jeunes socialistes) de 1993 à 1995, délégué national du PS en 1994, conseiller de Lionel Jospin en 1995, conseiller technique au cabinet de Martine Aubry de 1997 à 1998, puis "conseiller chargé des affaires politiques" dans le même cabinet de la Ministre de l’Emploi de 1998 à 2000, secrétaire national du PS de 2005 à 2007, porte-parole du PS de 2007 à 2012, puis ministre de 2012 à 2014, et député de Trappes après avoir été député européen de 2004 à 2009.

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C’est effectivement intéressant de rappeler que Benoît Hamon a d’abord milité chez les jeunes rocardiens sous la houlette de Manuel Valls, dans les années 1990 ! Ce sont, à l’origine, deux rocardiens qui se disputent la désignation du PS.

Le 7 novembre 2008, la motion qu’a proposée Benoît Hamon (encouragée par Henri Emmanuelli, ancien de la banque Rothschild) a obtenu 18,5% des voix, contre notamment la motion de Martine Aubry. En octobre 2011, il a soutenu la candidature de Martine Aubry à la primaire socialiste de 2011. Enfin, au congrès de Poitiers, en début juin 2015, sa motion a obtenu 28,5% face à la motion Cambadélis-Valls-Aubry qui a fait 60,0%.

C’est cette grande focalisation sur le devenir du PS qui peut aussi agacer Jean-Luc Mélenchon, qui, avant 2008, y avait cru comme Benoît Hamon au point de l’avoir soutenu au congrès de Reims (Jean-Luc Mélenchon a quitté le PS en pleine pagaille du congrès de Reims).


L’horizon et la vision

Le duel Valls vs Hamon de ce mercredi 25 janvier 2017 sur TF1 et France 2 est évidemment crucial. Benoît Hamon a trouvé, à mon avis, un très bon angle de défense : que propose Manuel Valls sinon le statu quo qui ne fonctionne pas ? Lui, Benoît Hamon, il propose des mesures idéalistes, loin des chimères marxistes d’ailleurs (ce n’est pas du tout la même tradition).

Manuel Valls, qui partait pourtant avec beaucoup de crédit sur sa présidentiabilité, aurait intérêt à comprendre les ressorts de cette primaire particulière : il a besoin de mettre en sourdine son caractère particulièrement fort et de faire dans le collectif, et surtout, d’apporter sa vision de la France de 2025 ou 2030. Ce n’est sans doute pas facile pour une personne qui a été très récemment Premier Ministre pendant plus de deux ans et demi et qui n’était concentrée que sur les affaires immédiates. C’est aussi un excellent exercice pour savoir s’il est capable d’être vraiment Président de la République, car sans vision à long terme, aucun chef d’État ne pourra vraiment gouverner un pays correctement. On l’a vu pour François Hollande…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (25 janvier 2017)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Benoît Hamon en 2017.
Benoît Hamon, jeune collaborateur de Martine Aubry.
Second tour de la primaire socialiste du 29 janvier 2017.
Quatrième débat de la primaire socialiste du 25 janvier 2017.
Premier tour de la primaire socialiste du 22 janvier 2017.
Communiqué du PS du 23 janvier 2017 sur les résultats du premier tour de la primaire PS.
Résultats du premier tour de la primaire socialiste du 22 janvier 2017.
Comment voter à la primaire socialiste de janvier 2017 ?
Troisième débat de la primaire socialiste du 19 janvier 2017.
Deuxième débat de la primaire socialiste du 15 janvier 2017.
Premier débat de la primaire socialiste du 12 janvier 2017.
Jean-Christophe Cambadélis.
La primaire socialiste de janvier 2017.
L’élection présidentielle vue en janvier 2017.
Congrès de Reims de novembre 2008.
François Hollande.
Jean-Marc Ayrault.
Bernard Cazeneuve.
Emmanuel Macron.
Jean-Luc Mélenchon.
Manuel Valls.
Arnaud Montebourg.
Benoît Hamon.
Vincent Peillon.
Programme de Manuel Valls (à télécharger).
Programme de Benoît Hamon (à télécharger).
Programme d’Arnaud Montebourg (à télécharger).
Programme de Vincent Peillon (à télécharger).
Programme de François de Rugy (à télécharger).
Programme de Jean-Luc Bennahmias.
Programme de Sylvia Pinel (à télécharger).

_yartiHamon05



http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20170124-hamon.html

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/benoit-hamon-la-bete-noire-de-jean-188950

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2017/01/25/34848268.html

 

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25 janvier 2017 3 25 /01 /janvier /2017 00:40

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Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20170122-prepresidentielle2017-af.html



Communiqué de la Haute Autorité des Primaires Citoyennes du 25 janvier 2017

PROCLAMATION DES RÉSULTATS DÉFINITIFS DU 1er TOUR DE SCRUTIN DES ÉLECTIONS PRIMAIRES CITOYENNES

    Participation définitive : 1.655.919 voix
    Score sur 7208 bureaux de vote :
        Benoît Hamon : 36,03 %, soit 596.647 voix
        Manuel Valls : 31,48 %, soit 521.238 voix

        Arnaud Montebourg : 17,52 %, soit 290.070 voix
        Vincent Peillon : 6,81 %, soit 112.718 voix
        François de Rugy : 3,83 %, soit 63.430 voix
        Sylvia Pinel : 2 %, soit 33.067 voix
        Jean-Luc Bennahmias : 1,02 %, soit 16.869 voix
        Bulletins blancs : 0,70 %, soit 11.766 voix
        Bulletins nuls : 0,61 %, soit 10.114 voix

Bureaux de vote dont le scrutin a été annulé ou non pris en compte : 68.

Ces résultats sont arrêtés sur la base des chiffres qui ont été communiqués à la Haute Autorité des Primaires Citoyennes par les présidents de bureaux de vote et par les commissions départementales de recensement des votes, au vu des procès-verbaux qu’elle a reçus, et en lien avec ses propres référents départementaux.

Les résultats validés à 94,45 % lundi 23 à 18 h 00 ont été transmis comme prévu dans les 24 heures à la presse qui les a publiés entre mardi et mercredi.

L’intégralité des résultats définitifs, par région, par département, par circonscription et par bureau est disponible ci-dessous :

http://lesprimairescitoyennes.wp.preprod.inovawork.net/wp-content/themes/lesprimairescitoyennes/Resultats-Primaire-25-01-2017.xlsx




 

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23 janvier 2017 1 23 /01 /janvier /2017 18:54

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Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20170122-prepresidentielle2017-af.html



Communiqué de la Haute Autorité des Primaires Citoyennes du 23 janvier 2017 à 18 heures

La Haute Autorité souhaite par le présent communiqué apporter des précisions sur les modalités de son contrôle à la suite des questions suscitées par l’annonce des résultats du premier tour de scrutin des Primaires Citoyennes depuis hier soir.

Il convient de distinguer trois niveaux de résultats, pour deux données différentes (participation et suffrages par candidat).

    Sont en effet successivement communiqués :
    les résultats déclaratifs sur la base de ce qui remonte des présidents de bureaux de vote ;
    les résultats validés par les référents départementaux de la Haute Autorité ;
    les résultats définitivement validés par la Haute Autorité qui ne seront disponibles que dans quelques jours.

Les résultats déclaratifs annoncés hier soir à 20 h 30 étaient les suivants :

    Participation : annoncée probable « entre 1,5 et 2 millions de votants » ;
    Score (sur 3.090 bureaux, présentés comme « dépouillés mais non validés ») :
        Benoît Hamon : 35,21 %
        Manuel Valls : 31,56 %
        Arnaud Montebourg : 18,70 %
        Vincent Peillon : 6,48 %
        François de Rugy : 3,49 %
        Sylvia Pinel : 2,1 %
        Jean-Luc Bennahamias : 1,6 %

Les résultats validés ce soir, à 18 h 00 (sur 94,45 % de bureaux de vote validés, soit 6.808 bureaux de vote) sont :

    Participation : 1.597.720 votants.
    Score :
        Benoît Hamon : 35,86 %
        Manuel Valls : 31,22 %
        Arnaud Montebourg : 17,30 %
        Vincent Peillon : 6,79 %
        François de Rugy : 3,82 %
        Sylvia Pinel : 1,98 %
        Jean-Luc Bennahamias : 1 %

Force est de constater que les écarts sont marginaux.

La communication intermédiaire, notamment les chiffres de participation donnés à 00 h 45 sur le site web des primaires citoyennes et les chiffres de participation et résultats donnés ce matin à 10 h 00 ont généré une incompréhension en ce que la participation était bien mise à jour, alors que les pourcentages des scores par candidat ne l’étaient pas.

L’intégralité des chiffres, par bureau, département, circonscription sera mise en ligne dans les 24 heures et accessible à tous.

Il reste encore 400 bureaux de vote dont les résultats doivent être validés et la participation prise en compte, soit 5,55 % du nombre total des bureaux.


 

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23 janvier 2017 1 23 /01 /janvier /2017 05:31

Petit tour des candidatures à la candidature au premier tour de l’élection présidentielle française du 23 avril 2017. Sixième partie : la primaire du Parti socialiste (suite).


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Ce concept de primaire avant l’élection présidentielle, avec deux tours, est un redoutable jeu de téléréalité d’élimination. Ce dimanche 22 janvier 2017 a eu lieu le premier tour de la primaire socialiste, exactement cinq ans après le fameux discours du Bourget de François Hollande. Ce dernier, d’ailleurs, a ostensiblement fait comprendre qu’il boudait cette primaire puisqu’il a choisi cette date pour se rendre au Chili dans un voyage qui l’amènera ensuite en Colombie.

Ce scrutin devait départager sept candidats : Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Vincent Peillon, Sylvia Pinel, François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias. Mais concrètement, seuls trois candidats étaient en mesure d’atteindre le second tour, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, un peu comme le trio de la "primaire de la droite et du centre" avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon.

Comme c’était prévisible (voir ici), Benoît Hamon est arrivé en tête, suivi de Manuel Valls. Quant à Arnaud Montebourg, il a été très largement battu. Ces trois résultats sont en fait très logiques même s’ils ont encore surpris les faux "prévisionnistes" des instituts de sondages. Je me souviens que le 27 novembre 2016, lors de la victoire de François Fillon, Benoît Hamon s’était senti un peu le Fillon du PS, à savoir celui qui avait travaillé, qui avait construit un projet fourni et précis, et qui avait joué l’authenticité et la sincérité, le numéro trois l’air de rien mais capable de doubler les deux autres.

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L’analyse qui suit n’a pris en compte que des résultats partiels à minuit quarante-cinq, portant sur le dépouillement de 1 249 126 voix : ces pourcentages ont une grande chance d’être déjà assez proches de la réalité, et le nombre des voix connus de chaque candidat ne peut qu’augmenter dans son évolution jusqu’aux résultats définitifs qu’on pourra lire ici.


La participation

Avant de reprendre chaque candidat, prenons déjà la participation. Le seuil de réussite fixé par le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis était de 2 millions de votants. On en est loin. Pendant toute la "soirée électorale", le flou le plus opaque est resté en n’annonçant qu’une très vague fourchette entre 1,5 et 2 millions de votants, laissant entendre que c’était proche des 2 millions alors que c’était plus proche probablement de 1,5 million de votants.

Qu’importe cette communication alambiquée. La réalité est double : d’une part, elle est très loin de la participation de la précédente primaire socialiste du 9 octobre 2011, avec ses 2,7 millions de votants, et encore plus loin de la participation de la "primaire de la droite et du centre" du 20 novembre 2016, avec ses 4,3 millions de votants ; d’autre part, elle n’est quand même pas négligeable et il faut reconnaître qu’elle n’est pas une primaire de parti mais bien une primaire ouverte. Cette participation a sauvegardé en quelques sortes l’honneur du PS et de ses sept candidats.

Autre point de référence : le nombre d’adhérents du Parti socialiste actuel peut être estimé autour de 80 000. Cela veut dire que la primaire socialiste a mobilisé vingt fois plus que les adhérents. Cela reste considérable, pour qui connaît les mathématiques de partis.


Benoît Hamon : 36,35% (au moins 454 041 voix)

C’est le grand succès de la journée. Benoît Hamon, qu’on avait relégué il y a quelques semaines encore comme quantité négligeable, non seulement a été qualifié pour le second tour mais en plus, il est arrivé premier au premier tour et a même la position de favori pour le second tour.

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Benoît Hamon, qui a refusé toute idée de posture présidentielle, a surtout voulu jouer collectif sur un programme très "idéaliste" voire "utopique" avec son "revenu universel" dont le financement n’est pas étudié et donc, une mesure qui fait peut-être rêver mais nécessairement irréalisable dans les conditions proposées (450 milliards d’euros !). À l’évidence, son objectif n’est pas d’être élu Président de la République le 7 mai 2017 mais de pouvoir participer à la refondation d’un Parti socialiste ancré plus à gauche.

La prime à l’authenticité, tant dans la communication que dans le programme, a favorisé Benoît Hamon comme elle a favorisé François Fillon. Néanmoins, elle a de quoi inquiéter la candidature de Jean-Luc Mélenchon, j’y reviendrai à la fin.


Manuel Valls : 31,11% (au moins 388 603 voix)

Petite douche froide pour Manuel Valls, ancien Premier Ministre, seul candidat ayant réellement une stature d’homme d’État et qui s’est pris une petite humiliation en ne prenant pas la première place mais seulement la deuxième. J’écris "petite" car il est quand même qualifié pour le second tour et n’a donc pas eu la même destinée que Nicolas Sarkozy il y a deux mois.

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Manuel Valls a démarré très mal sa campagne très courte. D’une part, en jouant le rôle de Brutus qui a assassiné François Hollande en l’obligeant à ne pas se représenter (comme il l’avait obligé à le nommer à Matignon grâce à un accord avec …Arnaud Montebourg et Benoît Hamon !). D’autre part, en prenant une posture beaucoup trop à gauche qui ne collait pas avec son image de représentant de l’aile droite, confirmée par sa pratique du pouvoir (sa proposition de supprimer le 49 alinéa 3 a été particulièrement ridicule). Mais il s’est ressaisi au cours des trois débats télévisés, redevenant lui-même, au risque de l’arrogance qu’il a tenté de tempérer par des sourires (crispés) et surtout, par la volonté de n’attaquer personne pour pouvoir mieux rassembler plus tard.

Excellent débateur, n’ayant pas peur de la confrontation personnelle ou intellectuelle, Manuel Valls compte donc sur le duel télévisé du 25 janvier 2017 (sur TF1 et France 2) pour rattraper son retard. En août 2014, il avait tenté en vain de retenir Benoît Hamon au gouvernement, lorsqu’il avait renvoyé Arnaud Montebourg pour manque de solidarité gouvernementale.


Arnaud Montebourg : 17,52% (au moins 218 885 voix)

Le principal échec du jour est celui d’Arnaud Montebourg. C’était pourtant prévisible : parti bien trop tard et en dilettante, Arnaud Montebourg n’avait proposé aux électeurs que son (mauvais) charisme d’avocat assez pédant et condescendant et sa posture qui se voulait présidentielle et qui ne montrait que du vent. Aucun programme, aucune cohérence réelle sauf quelques mots d’ordre sans réalité concrète. Être le "candidat de la feuille de paie" n’a pas de quoi faire envie…

J’ai toujours été étonné de la surestimation des médias sur son audience électorale. Peut-être était-ce la volonté de faire du duel Valls vs Montebourg un duel qui dure dans le temps comme les vieux duels d’antan ? Toujours est-il qu’Arnaud Montebourg a pris ce 22 janvier 2017 une véritable gifle électorale, qu’il a su encaisser de manière très sportive, en apportant immédiatement son soutien à Benoît Hamon dont le programme est très différent du sien.

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Plus cruelle encore, la comparaison avec la primaire socialiste du 9 octobre 2011. Alors que Manuel Valls a progressé de 5,6% à 31,1%, Arnaud Montebourg a fait du sur-place, car il avait déjà 17,2% il y a cinq ans. Pire, avec une baisse importante de la participation, en absolu, il a recueilli à peine plus de moitié du nombre de voix en 2011.


Vincent Peillon : 6,85% (au moins 85 575 voix)

Sa candidature a été poussée par la maire de Paris Anne Hidalgo (qui se verrait bien candidate socialiste en 2022 !) et par tous ceux qui, proches de François Hollande, ne voulaient ni de Manuel Valls ni de l’ancien ministre Emmanuel Macron. Alors qu’idéologiquement, il est très proche de Manuel Valls, Vincent Peillon a présenté sa candidature à l’évidence pour le faire chuter. D’ailleurs, cela a marché car on pourrait imaginer que sans cette candidature, Manuel Valls aurait pu atteindre la première place au premier tour.

Pour un candidat qui avait quitté le débat public depuis deux ans et demi, absolument pas préparé à l’élection présidentielle et incapable de fournir un programme, se reposant, un peu comme Arnaud Montebourg, sur ses capacités de débats et sur sa (fausse) réputation d’intellectuel, Vincent Peillon a fait plutôt beaucoup de voix pour ce qu’il valait réellement. Il était soutenu par de nombreux apparatchiks du PS qui avaient peur d’une OPA de leur parti par Benoît Hamon ou par Manuel Valls.

Allant jusqu’au bout de son inconsistance, Vincent Peillon a refusé de donner une consigne de vote et aucun de ses soutiens n’a voulu dire pour qui ils voteraient au second tour. Probablement pour Manuel Valls mais cela écorcherait leur langue de l’avouer !


François de Rugy : 3,88% (au moins 48 521 voix)

Par rapport à mon pronostic, c’est ma petite surprise, je pensais qu’il aurait fait moins de voix que Sylvia Pinel. Lors des débats télévisés, il s’est surtout manifesté par une grande détestation de Vladimir Poutine et par un hommage au quinquennat de François Hollande. Il a voulu jouer un faux suspens en demandant à rencontrer les deux candidats du second tour, alors que sa proximité avec Manuel Valls fait peu de doute.

François de Rugy est un écologiste tendance Hollande et à ce titre, il est intéressant de comparer son score avec celui du candidat écologiste désigné par une autre primaire. Le 7 novembre 2016, Yannick Jadot a été désigné candidat EELV par seulement 7 430 voix, dans un scrutin qui n’avait que 13 940 votants. Cela signifie que François de Rugy a réuni environ sept fois plus de voix que Yannick Jadot. Sa légitimité à être le candidat écologiste serait donc nettement plus grande que celle de Yannick Jadot. Il ne le sera pas puisqu’il s’est engagé à soutenir le candidat désigné le 29 janvier 2017.


Sylvia Pinel : 1,97% (au moins 24 657 voix)

Candidate du PRG, Sylvia Pinel a montré beaucoup de réserve et de timidité au cours des débats télévisés. Heureusement pour elle : contrairement à l’idée initiale, elle ne s’est pas présentée directement à l’élection présidentielle (elle aurait obtenu les 500 parrainages) mais seulement à la primaire socialiste, car sa campagne aurait été un calvaire pour elle. Heureusement pour elle, la torture s’est arrêtée en janvier. Sylvia Pinel, sans surprise, a apporté son soutien à Manuel Valls.

Comme élément de comparaison, il était intéressant de revoir le score qu’avait obtenu son prédécesseur à la tête du PRG, candidat du PRG lors de la primaire socialiste du 9 octobre 2011 : Jean-Michel Baylet avait obtenu beaucoup moins de voix qu’elle. Il avait eu 0,6% avec 17 055  voix.


Jean-Luc Bennahmias : 1,01% (au moins 12 609 voix)

Là encore, c’est surprenant que Jean-Luc Bennahmias, clown de la primaire plutôt que candidat sérieux, issu à l’origine des Verts puis du MoDem, ait réuni autant de votants (plus de 10 000). Dilettante, il n’a fait aucune campagne autre que sa participation aux débats télévisés et a plus fait confiance à son sens de la répartie qu’à un travail solide pour mieux connaître et comprendre tous les sujets que devraient aborder un candidat à l’élection présidentielle.

Il va avoir un peu de mal à faire un choix entre Benoît Hamon, qui soutient un projet qui lui tient très à cœur, le "revenu universel", et Manuel Valls dont il est plus proche sur la politique économique.

J’ai là aussi un élément de comparaison : Jean-François Copé, le 20 novembre 2016, a recueilli 12 787 voix. Il est probable que Jean-Luc Bennahmias l’ait dépassé de plusieurs centaines de voix. Cela confirme une fois encore, et a posteriori, le score ridicule de Jean-François Copé (lui aussi devenu clown).


Et maintenant ?

Manuel Valls et Benoît Hamon vont donc s’affronter pendant une semaine. Benoît Hamon ne craint pas son adversaire et Manuel Valls ne pouvait pas mieux espérer comme duel car face à Arnaud Montebourg, il aurait eu plus de mal à mettre l’enjeu dans un choix entre deux gauches "irréconciliables". Le débat télévisé du 25 janvier 2017 sera donc crucial, évidemment.

Dès sa déclaration du 22 janvier 2017 au soir, Manuel Valls a sorti ses arguments.

Le second tour serait le choix entre une gauche idéaliste qui a renoncé à concourir à l’élection présidentielle de 2017 et une gauche de gouvernement, avec ses imperfections mais fière de ses réalisations et qui serait prête à tout faire pour gagner l’élection présidentielle de 2017.

L’autre argument est sans doute plus important puisque Manuel Valls a rappelé son combat pour la laïcité et pour l’égalité entre les hommes et les femmes, une allusion à peine "voilée" à une réponse très évasive de Benoît Hamon qui ne paraissait pas choqué que les femmes ne pouvaient pas entrer dans certains lieux publics en Seine-Saint-Denis pour des raisons… religieuses.


Après le second tour, la légitimité du candidat socialiste

Avant même de connaître les tendances du premier tour de cette primaire PS, les porte-parole de Jean-Luc Mélenchon ont martelé la nécessité du désistement du candidat désigné du PS en faveur de Jean-Luc Mélenchon ou d’Emmanuel Macron. Sur quoi se fondent-ils ? Sur des sondages, dont la valeur prédictive est sujette à caution, bien sûr !

Car en termes de légitimité, il n’y a pas photo. Il est complètement stupide de demander à un candidat qui aura été désigné après le déplacement de plus de 1,5 millions de personnes (qui en plus ont payé un euro) d’abandonner sa candidature. Ce serait d’abord un déni de démocratie, ensuite une profonde méconnaissance des mécanismes de la légitimité.

Or, la légitimité pour une candidature, c’est le nombre de soutiens. Pour Emmanuel Macron, on peut le mesurer soit par le nombre de participants aux meetings (et là, c’est en tout quelques dizaines de milliers de personnes) ou au nombre d’adhérents au mouvement En Marche, qui aurait dépassé le seuil de 145 000. Mais même 200 000 adhérents, quel est leur poids face aux au moins 388 603 électeurs de Manuel Valls et aux au moins 454 041 électeurs de Benoît Hamon ? Ces électeurs seront nécessairement plus nombreux au second tour du 29 janvier 2017.

On peut avoir le même raisonnement avec Jean-Luc Mélenchon qui a réuni autour de 200 000 adhérents dans son mouvement "La France insoumise". Même question : quel poids par rapport aux électeurs à la primaire du candidat qui sortira des urnes le 29 janvier 2017 ? La légitimité, à l’évidence, reviendra à ce candidat socialiste car la participation, certes décevante, est nettement plus grande qu’une simple audience de parti politique.

Toutefois, la légitimité, c’est aussi que le candidat désigné le 29 janvier 2017 soit "bien" élu, c’est-à-dire largement, sans contestation possible. Ce fut le cas pour la "primaire de la droite et du centre" où François Fillon avait obtenu 44,1% dès le premier tour (son concurrent Alain Juppé seulement 28,6%) et 66,5% au second tour. Ici, les résultats au premier tour des deux concurrents en tête sont nettement plus resserrés, avec respectivement 36% et 31% (écart de 5% au lieu de 15%).


La qualification au second tour de l’élection présidentielle

Le problème, réel, pour la gauche, c’est que trois candidatures ont une grande chance d’empêcher sa présence au second tour de l’élection présidentielle, et il est probable que le candidat désigné du PS, quel qu’il soit, soit un doublon idéologique d’Emmanuel Macron (pour Manuel Valls) ou de Jean-Luc Mélenchon (pour Benoît Hamon).

Mais avec cette logique, pourquoi Jean-Luc Mélenchon ne s’effacerait-il pas au profit d’Emmanuel Macron, apparemment plus capable d’atteindre le second tour que lui (dans les sondages en tout cas) ?

Les leçons des précédentes élections présidentielles montrent qu’une campagne électorale a toute son utilité pour éclairer les Français des projets des différents vrais candidats. Les faux candidats, virtuels, ceux qui veulent bénéficier d’un peu d’écho médiatique, vont être éliminés assez rapidement (faute de parrainage) et laisseront la place aux seuls véritables candidats, qui ont des projets sérieux à présenter aux électeurs. Le 30 janvier 2017 sera le début de la campagne présidentielle, car tous les acteurs majeurs seront connus.

Tous ? Enfin, presque tous, car François Bayrou devra prendre bientôt une décision, mais dans tous les cas, s’il devait être candidat, cela risquerait d’être un peu tard pour lui : plus il attend, plus décision sera prise par défaut…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (23 janvier 2017)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Second tour de la primaire socialiste du 29 janvier 2017.
Quatrième débat de la primaire socialiste du 25 janvier 2017.
Premier tour de la primaire socialiste du 22 janvier 2017.
Résultats du premier tour de la primaire socialiste du 22 janvier 2017.
Comment voter à la primaire socialiste de janvier 2017 ?
Troisième débat de la primaire socialiste du 19 janvier 2017.
Deuxième débat de la primaire socialiste du 15 janvier 2017.
Premier débat de la primaire socialiste du 12 janvier 2017.
Jean-Christophe Cambadélis.
La primaire socialiste de janvier 2017.
L’élection présidentielle vue en janvier 2017.
François Hollande.
Emmanuel Macron.
Jean-Luc Mélenchon.
Manuel Valls.
Arnaud Montebourg.
Benoît Hamon.
Vincent Peillon.
Programme de Manuel Valls (à télécharger).
Programme de Benoît Hamon (à télécharger).
Programme d’Arnaud Montebourg (à télécharger).
Programme de Vincent Peillon (à télécharger).
Programme de François de Rugy (à télécharger).
Programme de Jean-Luc Bennahmias.
Programme de Sylvia Pinel (à télécharger).

_yartiPrePresidentielle2017AF06



http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20170122-prepresidentielle2017-af.html

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/premices-prepresidentielles-2017-6-188861

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2017/01/23/34834532.html

 

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22 janvier 2017 7 22 /01 /janvier /2017 20:42

Les résultats définitifs, publiés par le PS le 25 janvier 2017, sont consultables ici :

http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20170125-communique-primaire-ps.html



Résultats (partiels) du premier tour de la primaire socialiste du 22 janvier 2017 : Hamon et Valls au second tour, Montebourg battu.

Voici les résultats du premier tour de la primaire socialiste du 22 janvier 2017 annoncés le 23 janvier 2017 à10h00. (Version 04)

Participation : 1 601 138 votants.


Benoît Hamon : 36,35% avec 582 014 voix.
Manuel Valls : 31,11% avec 498 114 voix.


Arnaud Montebourg : 17,52% avec 280 519 voix.
Vincent Peillon : 6,85% avec 109 678 voix.
François de Rugy : 3,88% avec 62 124 voix.
Sylvian Pinel : 1,97% avec 31 542 voix.
Jean-Luc Bennahmias : 1,01% avec 16 172 voix.

Blancs et nuls : 1,30% soit 20 815 suffrages.

Jean-Luc Bennahmias est en 8e position malgré seulement 7 candidats, car il y a plus de bulletin blancs et nuls qu'à son nom (étrange de venir payer un euro pour placer un bulletin nul !).

21h00 : Montebourg soutient Hamon.
21h10 : Pinel soutient Valls.


Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20170122-prepresidentielle2017-af.html


SR

http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20170122-resultats-primaire-ps.html

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21 janvier 2017 6 21 /01 /janvier /2017 00:35

On peut avoir toutes les informations concernant la participation à la primaire du PS de janvier 2017 dans les liens proposés qui suivent.

Où voter .? L'adresse des bureaux de vote :
https://ouvoter.lesprimairescitoyennes.fr/?_ga=1.55025387.1958748106.1484928942

Code électoral de la primaire socialiste (fichier .pdf à télécharger) :
http://www.lesprimairescitoyennes.fr/wp-content/uploads/2016/10/CODE_ELECTORAL.pdf

Tout savoir sur la primaire socialiste :
http://www.lesprimairescitoyennes.fr/comment-ca-marche/

Compléments d'information sur la primaire socialiste :
http://www.lesprimairescitoyennes.fr/foire-aux-questions/

La charte à signer :
« Je me reconnais dans les valeurs de la gauche et de la République, dans le projet d’une société de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire. »

Assistance téléphonique : 01 86 65 20 17.
de 9h00 à 20h00, tous les jours du 16 au 29 janvier 2017.

Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20170119-primaire-ps.html

SR

http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20170120-comment-voter-primaire-ps.html

 

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