Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 20:28

Le 25 février 2012, François Bayrou avait proposé un référendum qui se tiendrait dès le premier tour des élections législatives, à savoir le 10 juin 2012, afin de moraliser la vie politique et en finir une fois pour toute contre la défiance du peuple envers sa classe politique.

Le texte désormais disponible a été présenté au cours d'une conférence de presse par François Bayrou en présence de l'ancien député-maire de Rouen Pierre Albertini (professeur de droit) le 3 avril 2012 au siège du MoDem à Paris.

Cliquer sur le lien pour télécharger le texte (fichier .pdf) :
http://bayrou.fr/media/PDF/Moralisation-FINAL.pdf


Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-100139220.html

SR

Verbatim :

PROJET DE LOI-CADRE DE MORALISATION DE LA VIE PUBLIQUE

Approuvez-vous le projet de loi-cadre tendant à la moralisation de la vie publique soumis au peuple français par le président de la République ?

Exposé des motifs

Souvent annoncée, toujours différée, la moralisation de la vie publique est une nécessité. Le fonctionnement des institutions de la République doit en effet obéir, dans toute la mesure du possible, aux principes de la séparation des pouvoirs, de légalité et de transparence qui fondent l'exercice de fonctions publiques ou de mandats électifs.

Dans cette perspective, en application de l'article 11 de la Constitution, le présent projet de loi entend soumettre à l'approbation du peuple français une série de dispositions tendant à restaurer l'efficacité gouvernementale et le rôle du Parlement, à assurer l'indépendance de la justice, à encadrer le financement des partis politiques et de la campagne présidentielle, à promouvoir la parité, à prévenir les conflits d'intérêts, à garantir l'impartialité des nominations et à modifier la composition de la Cour de justice de la République.

Article 1 : Composition du Gouvernement

Le Gouvernement comprend vingt membres au maximum.

Article 2 : Ministre de la justice

Le ministre de la justice est nommé par le président de la République sur proposition du Premier ministre. Cette nomination ne peut prendre effet que si elle a été préalablement approuvée par un vote de l’Assemblée nationale, à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés.

Article 3 : Composition et élection de l'Assemblée nationale

Le nombre de députés est fixé à 400.

300 députés sont élus, dans le cadre de circonscriptions, au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.
100 députés sont élus au scrutin de liste proportionnel correctif. Les sièges sont attribués aux listes ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés.

Ces dispositions s’appliqueront lors du prochain renouvellement de l’Assemblée nationale.

Article 4 : Composition du Sénat

Le nombre de sénateurs ne peut excéder 250.

Les modalités d’entrée en vigueur de cet article sont fixées par une loi organique.

Article 5 : Interdiction et limitation du cumul des mandats

Le mandat de député est incompatible avec tout autre mandat électif.
Le mandat de sénateur n’est compatible qu’avec un seul mandat électif local.

Article 6 : Présence des parlementaires

A l'exception de ceux qui, portant sur une personne, se déroulent au scrutin secret, les votes de l’Assemblée nationale et du Sénat se font au scrutin public.

Le droit de vote des députés et des sénateurs ne peut donner lieu à aucune délégation.

Article 7 : Vote blanc

Pour l'ensemble des scrutins régis par le code électoral, les bulletins blancs sont pris en compte dans le calcul des suffrages exprimés.

Article 8 : Financement des partis politiques

A compter du prochain renouvellement de l’Assemblée nationale, seuls peuvent bénéficier du financement public prévu par la loi du 11 mars 1988 les partis justifiant avoir présenté autant de femmes que d'hommes.

Les partis ou groupements politiques ne peuvent contribuer, sous quelque forme que ce soit, au financement d’un autre parti ou groupement politique.

Le montant total des sommes qu’une personne physique est autorisée à verser annuellement à un ou plusieurs partis, sous forme de don ou de cotisation d’adhérent, est plafonné à 7.500 Euros. Les réductions fiscales prévues par la loi pour ces dons et cotisations sont réservées aux partis bénéficiant du financement public.

Article 9 : Financement de la campagne présidentielle

Le financement de la campagne présidentielle repose exclusivement sur fonds publics, dont le montant sera fixé par une loi ordinaire.

Les dons des personnes physiques ou morales sont interdits.

Article 10 : Incompatibilités

Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat électif, de toute responsabilité d’administration ou de gestion au sein d’un parti politique ou d’une association bénéficiant de dons ou de subventions publiques.

Article 11 : Prévention des conflits d'intérêts

1.- Les personnes concourant à l’exécution d’un service public ont l’obligation de veiller à ne pas se placer dans une situation qui les exposerait à un intérêt privé de nature à influencer ou à paraître influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif de leurs fonctions.

Lorsqu’une telle situation de conflit d’intérêts survient, elles ont l’obligation d’y mettre fin dans les meilleurs délais.

Les autorités administratives prennent toutes les mesures pour ne pas placer un agent relevant de leur autorité dans une situation de conflit d’intérêts, ou pour mettre fin à une telle situation dès qu’elles en ont connaissance.

2. - Il est institué une Autorité de déontologie de la vie publique chargée du respect des règles de déontologie et de la prévention des conflits d’intérêts au sein du Gouvernement, du Parlement, de toutes les administrations de l’Etat et des collectivités territoriales ainsi que des entreprises publiques.

Les membres du Gouvernement, les membres du Parlement, les conseillers du président de la République et les membres des cabinets ministériels, les directeurs d’administration centrale, les titulaires d’emplois supérieurs à la discrétion du Gouvernement, les présidents et les membres des collèges des autorités administratives indépendantes, les dirigeants des entreprises publiques, les présidents des conseils régionaux et généraux, les maires des communes de plus de 3500 habitants ainsi que les autres personnes désignées par la loi sont tenues d’adresser à l’Autorité de déontologie de la vie publique une déclaration d’intérêts préalablement à leur entrée en fonctions. Cette déclaration publiée est mise à jour annuellement ainsi que dans un délai d’un mois à compter d’un événement de nature à affecter significativement les intérêts du déclarant au regard de la fonction qu’il exerce.

3.- A la demande de la personne concernée, de l’autorité hiérarchique ou du responsable de la déontologie dont cette personne dépend, ou sur saisine de tout citoyen, l’Autorité de déontologie de la vie publique émet les recommandations propres à prévenir ou à mettre fin à tout conflit d’intérêts concernant les personnes soumises à une obligation de déclaration.

Article 12 : Inéligibilité

Les personnes reconnues coupables de corruption sont inéligibles à tout mandat pendant une durée de dix ans.

Article 13 : Indépendance de l’Audiovisuel public

Les présidents des sociétés France Télévisions et Radio France et de la société en charge de l'audiovisuel extérieur de la France sont nommés pour cinq ans par la Commission Nationale de l’Audiovisuel Public, dont la composition garantira le pluralisme et la représentation des usagers.

Article 14 : Nominations

Les emplois et les fonctions qui revêtent une importance particulière pour la garantie des droits et des libertés ou la vie économique et sociale de la Nation ne peuvent être pourvus par le président de la République qu’après un avis public positif de la commission permanente compétente de chaque assemblée.

La liste des emplois et fonctions concernés est fixée par une loi organique.

Article 15 : Composition de la Cour de justice de la République

La Cour de justice de la République comprend sept magistrats du siège à la Cour de cassation, dont l'un assure la présidence.

 

 

Partager cet article
Repost0
3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 06:15

Le débat Hollande vs Sarkozy qui monopolise l’esprit des médias va à l’encontre du nécessaire débat sur les enjeux réels de l’élection présidentielle.


yartiMani01Parlons un peu de ce manichéisme rampant de la pensée qui sévit depuis une décennie et qui voudrait expliquer le monde par une seule alternative, droite ou gauche, UMP ou PS, blanc ou noir.

Dans mon article sur la suppression du mot "race", j’ai utilisé une analogie qui, quoique imparfaite et un peu simpliste, pouvait résumer le problème concernant les partitions artificielles qu’on pourrait faire de la population humaine, partitions qu’on pourrait appeler "races", ou "lignées", ou tout autre mot de vocabulaire, mais l’essentiel n’est pas dans l’appellation mais bien dans le fait même de partitionner, fait sans légitimité scientifique depuis que l’on sait analyser le génome humain.

Je prenais ainsi l’exemple d’un jeu pour bébé composé de plusieurs formes en bois de couleurs différentes. Par exemple, des cubes, des sphères, des cylindres, des pyramides et des cônes. Il pourrait y en avoir des bleus, des rouges, des verts, des jaunes, des oranges (pourquoi pas). Et je me demandais si le cylindre vert pouvait se sentir dans une même identité qu’un cylindre rouge ou qu’une pyramide verte.

En fait, formes et couleurs sont ici deux caractéristiques complètement différentes et totalement indépendantes. Par conséquent, certains cylindres verts estimeront peut-être plus importantes la forme, d’autre la couleur.

En politique, il n’y a pas deux dimensions mais bien plus. Pourtant, on voudrait nous faire croire qu’il n’y a qu’une seule dimension, l’axe droite/gauche, avec une barre au centre et on sépare, on divise la population des deux côtés de cette barre complètement artificielle. Complètement arbitraire.

C’est une réflexion assez banale mais qui reste pourtant actuelle et pertinente : tous les médias demeurent, malgré le début de la campagne officielle, sur une lutte de second tour entre Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Les médias se sentent d’autant plus habilités à le faire que les sondages abondent dans leur sens : en effet, ces deux candidats sont largement en avance sur tous les autres, avec une différence de plus de 10% si bien qu’à moins de trois semaines du premier tour, il faudrait un événement exceptionnel pour bouleverser une telle situation.

La seule incertitude, qui ressemble plus à une curiosité anecdotique qu’à un véritable choix de société, c’est la troisième place (inutile puisque l’élu se trouvera parmi les deux seuls premiers candidats) qui semble à portée de main de trois candidats : François Bayrou, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon avec aujourd’hui un léger avantage au dernier.

Pourtant, cette sarkhollandisation de l’espace public (selon le mot de François Bayrou du 20 février 2012 : « Lundi, c’est Sarkozy ; mardi, c’est Hollande ; mercredi, c’est Sarkozy ; jeudi, c’est Hollande etc. ») n’est pas saine et même anticonstitutionnelle puisqu’il y a aujourd’hui dix candidats qui sont dans la compétition présidentielle, chacun avec son programme, sa personnalité, son originalité, ses atouts et ses handicaps.

La France ne sera jamais les États-Unis. Les Américains forment un peuple qui aime la simplicité. On est pour ou on est contre. Les nuances prédominent rarement. Certes, à chaque élection présidentielle américaine, il y a bien plus que deux candidats, mais l’argent n’arrive qu’aux candidats du Parti démocrate et du Parti républicain. Sauf en 1992 où Ross Perot, richissime candidat, avait réussi à percer en candidat libre, rognant surtout sur l’électorat républicain et entraînant la chute de George Bush père dans sa tentative de réélection, au grand profit de Bill Clinton.

Beaucoup pourtant voudraient renforcer cette bipolarisation. Droite/gauche, ce serait un duel si simple, si facile… Sauf que nos institutions n’obligent absolument à cette bipolarisation. Même le mode de scrutin de l’élection présidentielle. La preuve : à deux reprises (pas une seule !), le second tour n’a pas donné lieu à un duel droite/gauche. Le 15 juin 1969, le débat s’était imposé entre Georges Pompidou et Alain Poher et le 5 mai 2002, entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen.

Et il y a de quoi réfléchir sur cet aspect essentiel : la réflexion politique se mesure sur de nombreuses autres dimensions.

Bien sûr qu’il a la dimension gauche/droite car beaucoup de gens en France s’identifient encore soit dans une appartenance à ce camp (généralement la gauche) ou dans un rejet du camp adverse (généralement la droite est plus "anti-gauche" que "de droite").

Mais cette dimension n’est pas suffisante et est largement anachronique (la preuve, c’est que de moins en moins d’électeurs sont fidèles à cette dimension), car elle n’exprime pas la complexité du monde actuel et des enjeux actuels.

Il y a en effet d’autres clivages bien plus importants.

François Bayrou en a évoqué un qui me fait sens : entre ceux qui pensent que nos maux proviennent de l’extérieur (banques, Europe, euro, immigration) et ceux qui pensent qu’il faut réformer nos propres structures (dépenser mieux, investir, encourager l’initiative etc.). Ce clivage est de plus en plus prédominant dans les débats politiques depuis vingt ans (le référendum sur Maastricht en septembre 1992 n’y a pas été pour rien) et la ligne de partage passe quasiment dans tous les partis et en particulier, coupe le Parti socialiste en deux parties égales (comme l’a démontré le référendum sur le TCE en 2005).

Mais il y en a d’autres qui peuvent aussi faire sens, comme libéral ou conservateur dans l’organisation de la société, notamment tout ce qui touche à la famille, au couple, à la vie, à la naissance, au handicap, à la maladie, à la fin de vie, à la mort, à la bioéthique.

Ou encore le clivage plus d’État ou moins d’État. En ce sens, qui pourrait sérieusement affirmer que Nicolas Sarkozy est un ultralibéral (en économie) alors qu’au contraire, il a accentué le dirigisme étatique ? Les 600 milliards de déficit public supplémentaire n’y sont pas anodins, d’ailleurs.

Ou encore le clivage encourager la demande ou encourager l’offre. Mais à ce petit jeu, il est visible qu’il y a déjà une ou deux guerres en retard et qu’on raisonne toujours comme dans les années 1970 où la classe moyenne commençait à consommer et acheter ce qu’on lui proposait. Si l’on encourage la demande (augmentation du SMIC etc.), on encourage l’achat de produits de moins en moins français et donc, on ne résout aucune des difficultés actuelles. Si au contraire, on encourage l’offre (diminution des charges aux entreprises, etc.), on permet de plus produire, mais cela ne veut absolument pas dire qu’il y aura plus de ventes et donc plus de bénéfices. Ce n’est pas en travaillant plus qu’on gagne plus, parce que si personne ne veut le fruit de ce surplus de travail, il aura avant tout été inutile. Et invendu.

Bref, il y a quantité de débats essentiels qui pourraient s’instaurer dans le cadre d’une campagne présidentielle mais en l’emprisonnant dans un bipartisme peu accepté, on permet surtout de faux débat.

Comme faux débats, il y a ces polémiques quotidiennes sur des queues de cerise, basée sur des petites phrases mal préparées et qui engloutissent les vrais enjeux dans des joutes bien inutiles et éphémères.

Comme faux débat, il y a cette discussion sur la sécurité, comme si un camp voulait la sécurité (et la garantissait) et l’autre camp ne la voulait (et la décourageait). En revanche, le débat sur les moyens et pas sur les objectifs, on peut toujours attendre.

Pire ! Comme le CSA impose (ce qui est logique) une égalité de traitement avec tous les candidats, les chaînes de télévision et station de radio ont renoncé à faire des émissions politiques pendant cette période cruciale.

Le 1er avril 2012, Nicolas Dupont-Aignan se mettait même en colère sur France 3 : cinq petites semaines sur cinq ans, les médias peuvent quand même se donner un peu de mal.

D’ailleurs, en 1981, il y avait aussi dix candidats et je me souviens très bien que tous avaient été invités à un "Grand Jury" sur RTL, un "Club de la Presse" sur Europe 1 ou encore à "Cartes sur table" sur Antenne 2. Les émissions étaient devenues très momentanément quotidiennes au lieu d’être hebdomadaires ou mensuelles.

Autres réflexions entendues souvent parmi les commentateurs (en particulier chez les "sondagistes", mot qui me ferait penser aux chauffagistes, ceux qui chauffent les électeurs avant une élection), "les gens" trouvent consternant le déroulement de la campagne et qu’aucun sujet de fond n’est abordé. On peut le comprendre !

Mais en disant cela, ces éditorialistes oublient de préciser : les thèmes abordés par les deux grands candidats (dont un n’a toujours pas sorti un document étiqueté "projet présidentiel" !), alors que les thèmes abordés par les autres candidats sont bien plus originaux et bien plus approfondis sur les enjeux de fond. Lisent-ils ou écoutent-ils vraiment d’autres candidats que les deux principaux ? J’en doute.

Et comment peut-on vouloir un Président qui ne divise pas les Français et qui ne fasse pas d'illusionnisme si on reste avec deux seuls candidats ?

yartiMani04 

Alors, pour remettre le débat de fond, pour imposer le débat de fond, nul doute qu’il faudra éviter un second tour sarkhollandisé. Nul doute qu’il faudra hisser des candidats qui s’occupent plus du fond que de la polémique. Nul doute qu’il faudra privilégier la réflexion à l’invective.

Dans le cadre actuel, nul doute qu’un duel Bayrou vs Mélenchon instaurerait un véritable débat de fond que n’aboutirait certainement pas un débat Hollande vs Sarkozy qui, lui, s’appesantirait sur de simples postures électoralistes.

La démocratie, c’est la voix du seul peuple.
En dehors du brouhaha qui prétend l’influencer.

C’est à cela qu’on reconnaît une démocratie en pleine maturité.
Faire mentir feu Georges Frêche, qui aimait tant les c*ns !


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (3 avril 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Dehors les naufrageurs !
Lundi, c’est Sarkozy, mardi, c’est Hollande !
Ni division, ni illusion.
François Bayrou.
Jean-Luc Mélenchon.
Nicolas Sarkozy.
François Hollande.


yartiManiB01
(Cliquer dans le cadre orange)


 

http://a34.idata.over-blog.com/0/56/25/34/rakotoarisonpict009/_yartiManiB02.jpg

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/en-finir-avec-la-113893

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 11:18

Un collectif dirigé par deux gaullistes a passé au banc d'essai les trois candidats susceptibles d'être élus le 6 mai 2012 : Nicolas Sarkozy, François Hollande et François Bayrou.

BancDessaiGaullisme2012
(Cliquer pour télécharger ou agrandir le tableu)

Lien :

http://idata.over-blog.com/0/56/25/34/rakotoarisonpict009/BancDessaiGaullisme2012.jpg

Il en ressort nettement que François Bayrou est le plus gaulliste des candidats.

SR

Partager cet article
Repost0
1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 03:38

Alors que Mélenchon confirme sa percée comme troisième homme, Poutou commence à décoller et dépasse même Eva Joly. Analyse du dernier sondage et rappel de la situation du candidat du NPA.


yartiPoutou01La situation des intentions de vote semble un peu évoluer après presque deux semaines de campagne officielle pendant lesquelles les dix candidats, y compris les "petits", ont accès à tous les médias.

Bien sûr, les deux grandes tendances restent une montée de Jean-Luc Mélenchon et une bonne endurance relative de Nicolas Sarkozy, mais un sondage de l’IFOP pour "Le Journal du dimanche", réalisé les 29 et 30 mars par téléphone auprès d’un échantillon de 961 personnes représentatives et publié ce dimanche, a apporté une petite surprise qui devra être évidemment confirmée par d’autres instituts de sondages.


Un bond spectaculaire

En effet, même si cela n’aura pas beaucoup d’incidence dans les prévisions de second tour, c’est un petit candidat, de ceux qui n’ont jamais réussi à percer au-delà de 1%, qui a fait un bond spectaculaire de +4%. Philippe Poutou, candidat du NPA, obtient en effet 4,5% d’intentions de vote dans ce dernier sondage, frisant la barre des 5% nécessaire pour un meilleur remboursement de frais de campagne.

Ce score est d’ailleurs assez proche de celui d’Olivier Besancenot réalisé le 22 avril 2007, à l’époque où il se présentait pour le compte de la LCR.

Si les autres petits candidats n’ont pas la même chance que lui et ne font guère qu’entre 0% et 1% (il est difficile de préciser plus), Philippe Poutou pourrait avoir déjà une source de satisfaction en dépassant le score de la candidate écologiste Eva Joly qui n’arrive qu’à 3,5% (en hausse de +1,5% pourtant).

Autre motif de satisfaction pour le candidat d’extrême gauche, il ne prend pas ses électeurs auprès de ceux de Jean-Luc Mélenchon qui progresse même à 13,5% (+1%) et s’installe à la troisième place. Nul doute qu’au contraire, Philippe Poutou profite paradoxalement de l’effet Mélenchon (l’effet du 18 mars).

Les intentions de vote pour François Bayrou sont relativement stables avec une très légère progression, à 12,0% (+0,5%) alors que ce sont les trois (anciens) premiers candidats qui chutent de plusieurs points : Marine Le Pen s’effondre à 13,0% (-2,5%) et François Hollande aussi s’effondre d’autant pour atteindre 25,5% (-2,5%), ce qui permet à Nicolas Sarkozy, lui aussi en nette diminution, de prendre de justesse la première place que d’autres instituts de sondage avaient déjà confirmée, avec 26,0% (-2%).


Premières réactions

Pour la candidat du NPA, ce sondage est inespéré. Philippe Poutou, de retour de son meeting du Mans de vendredi soir, a pris note avec satisfaction et simplicité de ce frémissement mais n’a pas insisté : « L’important, c’est que notre message passe. Plus nous serons nombreux, moins l’austérité pourra passer après l’élection. Il faut le répéter, ce qu’il faut, c’est que ce gouvernement soit chassé ! ».

yartiPoutou03

Jeudi soir, Olivier Besancenot avait dit dans un meeting dans le 13e arrondissement de Paris : « Avec le Front de gauche, et moi, je vais mettre les pieds dans le plat, il y a une dynamique, c’est clair. (…) Moi, je ne la vois même pas d’un mauvais œil, je vous le dis franchement. (…) Je pense tout d’abord qu’en tant que tel, c’est pas forcément contradictoire avec un score honorable du NPA. (...) Et si ça donne confiance à des militants, alors tant mieux, si ça permet de populariser des solutions qu’on était pratiquement les seuls à défendre, alors tant mieux ! (…) Il faut voir la suite de l’épisode ! ».

En somme, avant de connaître ce sondage, Olivier Besancenot rappelait déjà qu’il valait mieux faire confiance à l’original qu’à la copie…

Faisant une brève apparition aux Folies Bergères samedi soir, dans le cadre du meeting LGBT, Jean-Luc Mélenchon n’a d’ailleurs pas caché sa joie de se savoir devant Marine Le Pen et surtout, de voir la gauche du PS s’enflammer à 18,5% et n’a pas manqué de sourire à l’évocation d’un véritable vote utile en sa faveur à gauche, car en comptabilisant les votes d’Eva Joly, sa candidature pourrait recueillir 22%, ce qui n’est pas loin des 25,5% de François Hollande : « Nous venons d’amorcer un mouvement nouveau et original, une sorte d’insurrection par les urnes qui va tout emporter les soir des 22 avril et 6 mai. Ce sera un tsunami à deux vagues démocratiques ! ».

Pour le leader du Front de gauche, les tendances sont là et irrépressibles : il est maintenant convaincu qu’il sera présent au second tour et qu’il saura enfin engager un véritable débat sur les enjeux nationaux et européens. C’est ce qu’il compte dire au stade Bélier à Grigny ce dimanche après-midi.


Divine surprise pour le NPA

Ce bond dans les sondages du candidat du NPA est une divine surprise alors que l’humeur était plutôt morose.

Encore ce 30 mars 2012, Olivier Besancenot ruminait devant les micros de RFI et de France Inter les risques d’une victoire de la droite : « Moi, ce que je trouve tristounet, c’est de se dire que Sarkozy peut repasser, ça, oui, je trouve ça super tristounet ! ». Un sentiment qu’il avait déjà évoqué la veille dans le 13e arrondissement : « À l’heure où on parle, on n’est même pas sûrs que [Sarkozy] ne sera pas réélu ! ».

La candidature de Philippe Poutou semblait en effet plombée par ses propres troupes.


Vase communiquant avec le Front de gauche

Dans une tribune à "Libération" parue le 22 mars 2012, des dirigeants unitaires, Myriam Martin, l’une des deus porte-parole du NPA, désormais démissionnaire, Pierre-François Grond, un proche d’Olivier Besancenot, et Hélène Adam, ancienne dirigeante historique de la LCR, avaient annoncé qu’ils apportaient leur soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon parce qu’ils jugeaient que leur candidat prenait « le chemin de la marginalité » et qu’il fallait « former un bloc contre la crise pour défendre une alternative sociale et démocratique en toute indépendance vis-à-vis du Parti socialiste ». Les trois dirigeants avaient alors souhaité un soutien massif : « Il importe alors qu’existe au premier tour, un vote, le plus massif et dynamique possible, pour donner force à un programme d’urgence basé sur une autre répartition des richesses, la transition énergétique, des transformations démocratiques radicales. ».

Éric Coquerel, proche de Jean-Luc Mélenchon, s’était bien sûr félicité de ces ralliements : « Tout ce qui va dans la dynamique du Front de gauche et dans l’unité de cette gauche de transformation est positif. » tandis que la dernière porte-parole du NPA Christine Poupin voulait minimiser l’initiative en parlant de « prise de position individuelle de ces camarades-là ».

Cette hémorragie des cadres du NPA a cependant continué le 29 mars 2012 avec la défection de seize autres dirigeants et militants qui ont expliqué dans une tribune à "Mediapart" : « Dans un moment politique menaçant, où les promesses d’austérité le disputent à l’hystérie sécuritaire et au racisme légitimé, l’unité est indispensable pour imposer un autre futur que celui auquel ils nous condamnent. C’est donc avec tristesse que nous constatons que l’organisation que nous avons construite tourne le dos avec constance à toute tentative de rassembler politiquement notre camp social et ses organisations face à Sarkozy et à l’austérité qui s’annonce. (…) Les dizaines de milliers de personnes rassemblées à la Bastille ou dans les meetings du FdG ne disent pas autre chose. Il faut que la gauche de gauche s’unisse et dise d’une seule voix : Sarkozy dégage ! Assez d’austérité ! ».


Divisions internes et bataille autour du pactole

Mais au-delà de la dispersion de ses militants, le NPA subit une véritable crise d’existentialisme. Fondé en février 2009 sur les bases de la LCR, il avait pour but de rassembler tous ceux qui souhaitaient une autre mondialisation, une autre politique plus axée à gauche. Mais ce mouvement n’a pas pris et en juin 2009, ce sont les listes Europe Écologie qui ont fait jeu égal avec le Parti socialiste, autour de 16%.

Le renoncement du très médiatique et très populaire Olivier Besancenot à se présenter à l’élection présidentielle n’a pas non plus aidé le NPA dans la campagne.

Le conseil politique national du 24 mars 2012 a aussi vu se développer une autre querelle d’appareil qui a une importance stratégique, comme le raconte "Le Monde" du 30 mars 2012.

Olivier Besancenot a perdu la majorité au comité chargé de récupérer l’argent public que la LCR reçoit encore de l’État à partir de sa participation aux législatives de juin 2007, soit 2 millions d’euros par an jusqu’à cette année. Certains voulaient que chaque courant (il en existe trois) reçoive la dotation de 2011 proportionnellement à leur représentativité au sein de l’appareil. Le comité a accepté cette idée mais son président, Alain Krivine, s’y est opposé fermement au point de demander à la banque le contrôle complet du compte et de déposer un référé au tribunal administratif pour détournement de l’aide publique et fraude à la loi.

La situation s’est finalement calmée par l’annulation conjointe des ordres de virements du comité et du référé de son président mais l’un des responsable est resté prudent : « Il faut à tout prix éviter des procédures judiciaires qui ajouterait du sordide à la décomposition politique du NPA. » d’autant plus que la discussion sur les investitures aux législatives de juin 2012 n’ont pas été encore entamées et il faudra satisfaire tous les courants.

Malgré donc des deux éléments très défavorables (divisions internes et soutiens à Jean-Luc Mélenchon de nombreux cadres) mais peu médiatisés, Philippe Poutou vient de réussir à percer dans les sondages à trois semaines exactement du premier tour de l’élection présidentielle.

Il le doit probablement à plusieurs causes, dont celle d’entraînement qu’indiquait Olivier Besancenot jeudi dernier, mais aussi et surtout à la personnalité de Philippe Poutou qui peut enfin se faire connaître auprès du grand public grâce à l’ouverture (imposée) des médias.


Car qui est Philippe Poutou ?

À 45 ans, fils d’un facteur et d’une mère au foyer, Philippe Poutou se définit avant tout comme un ouvrier, et même mieux, le seul candidat ouvrier, et aussi, le seul candidat qui connaît le monde ouvrier. Il a d’ailleurs dit (au moment où Nicolas Sarkozy envisageait de quitter la politique s’il perdait) qu’après l’élection présidentielle, il reprendrait son travail d’ouvrier à l’usine de Ford à Blanquefort, près de Bordeaux.

Ni Nathalie Arthaud, enseignante, ni Jean-Luc Mélenchon, qui n’a jamais fait vraiment autre chose que de la politique (avec un mandat parlementaire depuis plus de vingt-cinq ans), ni surtout Marine Le Pen, avocate et élue depuis une dizaine d’années, ne peuvent en dire autant : « En tant qu’ouvrier, on a de suite envie de dénoncer l’usurpation du FN qui se présente comme le premier parti ouvrier de France. (…) Ce qui est insupportable, c’est que toute l’idéologie de l’extrême droite va clairement à l’encontre des intérêts de l’ensemble des salariés. ».

Un ouvrier qui a connu des emplois précaires en début de vie active mais aussi qui a su sauver mille emplois dans son entreprise (et le sien avec) grâce à une action militante et syndicaliste (il est responsable CGT). La première manifestation a eu lieu le 24 février 2007 et cela s’est finalement terminé par le rachat par Ford de l’usine vendue à un repreneur d’usines en décembre 2010 et par de nouveaux investissements en mai 2011 : « Alors, sauvés ? Rien n’est jamais gagné complètement. On le sait, notre avenir dépendra encore de notre capacité à exercer la pression mais en attendant, on repousse sérieusement les échéances (l’usine devait fermer en avril 2010). On sauve pour l’instant mille emplois. Nous n’avons pas réussi à empêcher les 336 suppressions d’emploi prévus par le plan social (préretraites et volontaires). Et on est un peu usés. Mais le résultat est énorme au regard de tout ce qui se passe ailleurs. ».

Il a commencé à militer à l’extrême gauche d’abord au sein de Lutte ouvrière entre 1984 et 1997 en se définissant ainsi : « On se disait à l’époque anarchistes, contre la société qu’on trouvait violente, on était anti-Pinochet, pour Mandela, contre l’apartheid, antinucléaire, baba-cool… » (selon le numéro 23 de "Tout est à nous !" de l’été 2011). Après un exclusion de LO, il a rejoint la LCR en 2000 puis NPA en 2009.

Candidat aux élections législatives de juin 2007 dans la 5e circonscription de la Gironde (il a eu 2,7%), il était tête de liste aux élections régionales en Aquitaine en mars 2010 (il a obtenu 2,5%).

Avec 67% des mandats, il a été désigné par la conférence nationale du NPA du 26 juin 2011 comme candidat à l’élection présidentielle. Il a eu du mal à recueillir les 572 parrainages qui lui ont permis d’être candidat et surtout d’être crédible auprès des médias.


Bonne humeur et simplicité

Dans ses prestations télévisées, Philippe Poutou inspire une certaine empathie et surtout sympathie, un sorte de bonne humeur qui contraste avec l’époque difficile : sa spontanéité est réelle même s’il essaie de développer son programme avec un ton un peu scolaire. Il inspire surtout le respect et le bon sens avec, certes, un discours très simpliste et réducteur mais qui peut être entendu par beaucoup de monde : la crise est celle du capitalisme, aux riches de payer ! D’où son slogan.

yartiPoutou02

Le lundi 2 avril 2012 à 20h00, Philippe Poutou participera à un meeting à Rennes. Nul doute qu’il va être reçu comme un héros. Il a déjà annoncé qu’il souhaiterait un meeting commun avec Jean-Luc Mélenchon dans la dernière semaine de campagne. L’équipe du Front de gauche ne l’aurait pas exclu, car l’unité doit prévaloir.

Pour plus de détails sur l’enquête d’opinion, vous pouvez télécharger l’étude dans son intégralité à ce lien.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (1er avril 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Les petits candidats.
L’effet Mélenchon.
Programme présidentiel de Jean-Luc Mélenchon (à télécharger).
Les dix candidats pour 2012.
Sondage IFOP pour "Le Journal du dimanche" publié ce dimanche.

yartiPoutou04 

 

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/poutou-bondit-113699

 

 

 

Partager cet article
Repost0
29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 23:16

Voici le projet de Jean-Luc Mélenchon "L'humain d'abord" pour l'élection présidentielle de 2012.

Cliquer sur le lien pour télécharger le programme (fichier .pdf) :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/brochures/humain_dabord.pdf


Cliquer sur le lien pour télécharger la version eBook (compatible E-pub) :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/podpress_trac/web/10834/0/humain_dabord.epub


Merci Mélenchon :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-102192278.html


SR

 

 

Partager cet article
Repost0
26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 06:31

À son premier grand meeting de campagne, considéré par les médias comme son "Bourget" ou son "Villepinte", François Bayrou a démarré sans ambiguïté : « Je suis venu vous parler d’espoir. » et a promu son projet d’une France solidaire portée par un peuple uni.


yartiBayrou20120325B01C’est devant près de sept mille personnes venues de tous les horizons et très motivés à en découdre que le candidat centriste François Bayrou s’est exprimé au Zénith de Paris ce dimanche 25 mars 2012.

Contrairement à ce que disent les médias, les intentions de vote pour François Bayrou ne s’effritent pas mais sont sur un palier très stable depuis près de deux mois, autour de 13%. Contrairement à 2007, François Bayrou s’est ménagé pour aborder le sprint final du dernier mois. Pour lui, ce dimanche 25 mars 2012 a été le véritable départ de sa campagne, maintenant que tous les candidats sont connus et que la loi impose à la télévision et aux radios un égal temps d’antenne.

Il fera ensuite des meetings à un rythme très soutenu : Besançon le 27 mars 2012, Perpignan le 29 mars 2012, Dijon le 2 avril 2012, Rouen le 4 avril 2012, Poitiers le 5 avril 2012 et Caen le 6 avril 2012.

La mobilisation de sept mille participants est d’autant plus remarquable que le dimanche fut très chaud et ensoleillé, le premier dimanche très doux de l’année, propice aux promenades et non aux discours politiques, et qu’à quelques pas de la Villette, entre Nation et Bastille, une manifestation très digne a eu lieu pour rendre hommage aux victimes des horribles tueries de Toulouse et de Montauban.

yartiBayrou20120325C01


Candidat de la vérité

Reprenant l’héritage de Pierre Mendès France, de Valéry Giscard d’Estaing, de Raymond Barre, de Michel Rocard et de Jacques Delors, François Bayrou veut parler le langage courageux de la vérité : « En tenant bon, au long de ces années, je me suis fait un serment. Ni aux miens, ni à notre époque, je ne mentirai, quelle que soit la démagogie ambiante. Car c’est la démagogie qui détruit la démocratie et la liberté. Partir de la vérité pour gouverner un peuple, cela a si rarement été fait ! ».

Il se considère effectivement comme le seul candidat à apporter dans cette campagne une vision originale, celle du courage de redresser d’abord la France pour en cueillir ensuite les fruits sur l’emploi et la prospérité : « Je propose à la France, à notre pays, à notre peuple, le seul chemin qui lui permette de se reconstruire. De se construire dans l’optimisme, dans l’envie de vivre, dans le sens du travail bien fait après des années de travail bâclé, de renoncements déguisés en fatalité, d’erreurs et de facilités. ».

Le candidat centriste n’hésite donc pas à citer De Gaulle : « Ce sont des choix clairs. Ce sont des choix cohérents. Ce sont des choix qui obéissent à l’intérêt national, et non à la dernière pression subie, à la dernière mode qui court dans les journaux. Ce n’est pas du sable entre les doigts. ».

Pour cela, il rejette catégoriquement ceux qui ne voient les problèmes que chez les autres : « Pour eux, [la crise] vient des banques, du capitalisme international, de la finance sans visage. Ou de l’Europe, ou de l’euro. Ou de l’immigration. Toutes ces explications, tous ces faux-semblants, je les récuse. Je viens devant vous avec un message franc, rude peut-être, mais le plus grand message d’optimisme que l’on puisse proposer au peuple française : la crise, pour l’essentiel, ne vient pas d’ailleurs ! ».

C’est en effet toujours facile de fustiger par électoralisme des facteurs extérieurs, car cela fait plaisir à court terme, mais cela ne sert à rien. Dans la réalité, cela réduit à l’impuissance, car il est impossible de changer autre chose que ce qu’il se passe en France. Et l’impuissance, c’est ne rien faire, c’est poursuivre la marche vers la ruine du pays : « Voilà ce que je vous propose dans ce choix d’espoir : ce qui dépend de notre volonté, nous allons le faire, seuls, sans attendre, parce que nous sommes un grand peuple ! ».


Un programme sérieux économiquement et socialement solidaire

Pendant plus d’une heure, François Bayrou a décliné son programme présidentiel qui insiste sur la nécessaire rigueur budgétaire mais dans un esprit de justice sociale et de solidarité entre tous les Français, d’aide aux plus défavorisés, ce que reprend son slogan "La France solidaire".

yartiBayrou20120325B02

Parmi les mesures les plus importantes (j’y reviendrai ultérieurement), il y a une accentuation de l’impôt sur les revenus pour les plus aisés (une tranche marginale de 50%), la généralisation d’un contrat de travail à durée indéterminée (CDI) avec mise en place de droits (en cas de licenciement) dépendant de l’employé et pas de l’employeur, la mise en place d’un système de points pour la retraite par répartition qui donnera une plus grande liberté de choix de l’âge de la retraite (et en finir aux débats idéologiques sur l’âge de la retraite alors que ce qui compte c’est le nombre de trimestres et le niveau des pensions que cela entraîne), l’entrée de représentants du personnel au conseil d’administration et au comité de rémunération des grandes entreprises et la garantie d’un emploi sans aucune charge pour les entreprises de moins de cinquante salariés.

Sur l’imposition des plus riches, François Bayrou est partisan qu’ils participent à l’effort de désendettement de l’État mais pas au point de les étouffer : « Entendez-moi bien : je ne suis pas de ceux qui croient que la réussite est nécessairement matérielle. (…) Mais nous avons besoin dans notre pays de ceux qui le croient, qui ont en eux la volonté acharnée de réussir, des entrepreneurs, des chercheurs, des artistes, des sportifs, des créateurs de toute nature qui ont à l’esprit qu’au terme de leur travail, de leur audace, ils pourront entrer dans le club très fermé du succès. ».

En fustigeant la mesure électoraliste des socialistes, François Bayrou met en garde contre une société qui ne serait plus que celle des héritiers et pas des conquérants : « Avec les 85% de François Hollande, c’est simple : on sait qui seront les riches de demain, ce seront les fils de riches d’aujourd’hui. Et personne, c’est affiché, ne pourra entrer dans le club, aucun créateur de start-up, aucun découvreur de vaccin, aucun chanteur français. ».

Sur la production en France et sur l’emploi, François Bayrou répète sans relâche une chose peu entendue depuis plusieurs années : « Pour moi, la feuille de paie n’est pas l’ennemie de l’emploi ! ». En effet, il estime que la production ne souffre pas du niveau élevé des salaires, souhaite même l’augmenter encore, rappelant que l’Allemagne a un niveau de salaires supérieur à la France, même si l’écart s’est réduit en dix ans.

Au contraire, plus les salaires sont hauts, plus les familles ont des ressources mais aussi plus l’État a de quoi subvenir aux dépenses sociales, bref, avec de salaires élevés, le pays s’enrichit : « Je veux sauver le modèle social : je serai donc obsédé de production, toutes les productions, industrielle, agricole, artisanale, culturelle, artistique, numérique, touristique. Et je soutiendrai ceux qui seront obsédés de vendre, à l’intérieur et à l’extérieur, de comprendre le marché, d’innover pour le saisir, de soutenir l’image de marque de nos produits. ».


Renforcer l’école pour donner la même chance à tous les futurs citoyens

Parmi les mesures que François Bayrou entend mettre en œuvre sur l’éducation, l’obligation de l’acquisition de la lecture à l’entrée en sixième, le retour de la chronologie dans l’histoire, avec la remise de l’histoire dans le programme des terminales scientifiques, et aussi la défense du monde enseignant : « Pas un de ceux qui se livrent à ces perpétuelles insinuations sur le temps de travail des enseignants ne tiendrait quatre heures sans être exténué devant une classe de quatrième ! ».

Son objectif est d’ailleurs clairement défini : « que l’école française se retrouve en cinq ans dans les dix premières écoles du monde par ses résultats en compréhension de l’écrit, en calcul, en lutte contre les inégalités scolaires ».


Ne pas oublier l’environnement

Bizarrement, la campagne électorale a complètement oublié les préoccupations écologiques et le développement durable. Le niveau dans les sondages de la candidate Eva Joly et l’absence pour vingt-quatre parrainages manquants de Corinne Lepage semblent avoir relégué ce thème dans les confins des programmes présidentiels.

Pourtant, ce sujet est très important pour préparer l’avenir. Il souhaite renforcer l’indépendance de l’Autorité de sûreté nucléaire et respecter scrupuleusement ses futures recommandations dans la gestion du parc des centrales nucléaires. Il organisera également un débat national sur les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire. Il veut enfin assurer la survie des espèces en voie de disparition : « Je veillerai à la protection de la biodiversité comme un bien précieux d’avenir pour l’humanité. ».


Et l’Europe ?

Encore une fois, François Bayrou se différencie de tous ses concurrents par son credo européen : « J’aime la souveraineté réelle, pas la souveraineté apparente qui est en réalité une absence de souveraineté, une dépendance. C’est pourquoi je suis européen. L’Europe n’est pas une construction artificielle. Elle vient des profondeurs de l’histoire. (…) Dans le monde où nous vivons, la souveraineté, si nous souhaitons l’exercer réellement, nous ne pouvons l’exercer qu’ensemble. Voilà l’idée de l’union. C’est une grande idée, simple, d’avant-garde. ».

yartiBayrou20120325B04

Pour mettre en pratique la nécessaire relance de l’idée européenne, le candidat centriste voit trois étapes : une politique avec l’élection « au suffrage universel des citoyens européens » du Président du Conseil fusionné avec le Président de la Commission européenne ; une financière avec une règle d’or budgétaire fixée pour chaque État et contrôlée par une cour des comptes européenne à créer ; enfin, une économique avec l’adoption d’une véritable stratégie européenne pour l’investissement, l’épargne, l’innovation et la réciprocité commerciale avec les pays émergents comme la Chine.


Moraliser la vie politique

Le 25 février 2012, François Bayrou a eu une bonne intuition et il doit la faire connaître inlassablement : il faut organiser dès le 10 juin 2012 un référendum pour en finir avec le climat délétère qui coexiste dans la vie politique, assurer l’impartialité de l’État et renforcer la confiance entre le peuple et sa classe politique.

yartiBayrou20120325B03

Dans ce référendum, il propose notamment de comptabiliser les votes blancs dans les suffrages exprimés, interdire le cumul des mandats, réduire le nombre de ministres et de parlementaires, introduire la proportionnelle dans le mode de scrutin sans pour autant empêcher la présence d’une véritable majorité, instituer l’indépendance du Ministre de la Justice par rapport au gouvernement, garantir l’indépendance des médias et le secret des sources.


Avec qui gouverner ?

François Bayrou répond simplement en rappelant que De Gaulle n’avait pas de majorité en 1958, mais qu’il a su réunir ceux qui, dans la classe politique de l’époque, étaient prêts à participer au redressement, les gaullistes, les centristes, la droite et la gauche : « Le redressement va demander un effort soutenu, de rigueur, de sérieux, de persévérance, d’enthousiasme, de compréhension des enjeux du monde, de force de conviction européenne. Cet effort impose un gouvernement qui dépasse la droite et la gauche. ».


Bayrou, ce n’est pas du "sable entre les doigts" !

Expérimenté, doté d’une forte culture, soucieux de préserver la cohésion entre tous, François Bayrou est un candidat original, qui n’a pas peur de montrer là où ça fait mal (le surendettement de l’État par exemple), de proposer des solutions qui peuvent aussi faire mal (comme l’augmentation de 1% de la TVA), mais avec une cohérence politique qui insiste sur l’efficacité du retour à la croissance économique et sur la justice sociale : « Je serai le Président de ce courage. Je serai le Président de ce rassemblement. Je serai, pour vous et avec vous, pour les Français rassemblés, le Président de cet espoir ! ».

Imaginez le 22 avril 2012 François Bayrou présent au second tour puis, le 6 mai 2012, François Bayrou élu Président de la République : c’est le tremblement de terre politique le plus positif que la France pourra connaître depuis les cinquante dernières années. Un véritable 21 avril à l’envers ! C’est pourquoi je suis convaincu que François Bayrou représente le véritable et seul vote utile des Français, celui de l'espoir.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (26 mars 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Discours de Bayrou au Zénith le 25 mars 2012 (texte intégral).
Programme présidentiel de François Bayrou.
Polarisation et cristallisation.
Le vote utile.
Refonder la démocratie.
L’État impartial.
Unité nationale.
Bayrou, ni diviseur, ni illusionniste.
Merci Mélenchon !

yartiBayrou20120325B05


http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/qui-a-dit-que-francois-bayrou-113350



Partager cet article
Repost0
25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 23:55

(verbatim)


Discours de François Bayrou le 25 mars 2012 au Zénith de Paris (texte intégral)

Mes chers concitoyens,

Je suis venu vous parler de la chose la plus importante dans la vie, particulièrement dans la vie de notre pays. Je suis venu vous parler d’espoir.

Un pays, ce n’est pas rien dans la vie d’une femme, d’un homme, d’un enfant. On peut être heureux ou malheureux de son pays. On peut être aidé par son pays, ou on peut soi-même l’aider. Un pays, ce n’est pas rien dans une vie.

Ce n’est pas rien, permettez-moi de vous le dire cet après-midi, ce n’est pas rien dans ma vie.



Je dois beaucoup à mon pays. J’ai été ce qu’on appelait un boursier de la République. Je suis né dans un milieu, et j’en suis très fier, où l’on trimait de six heures du matin, réellement, à huit ou neuf heures du soir, réellement. Les vacances étaient inconnues, évidemment. Et cela pour ne rien gagner que le juste, très juste, nécessaire. Le premier argent conséquent que mon père mit de côté, ce fut le montant de son assurance vie, le jour où il fut fauché dans un accident du travail. Ce qui prouve que si on avait du mal à vivre de son travail, on arrivait assez bien à en mourir. En tout cas pour lui. Et pour ceux qui vivaient, comme ma mère, au bout d’une vie de travail, avant qu’elle aussi ne s’en aille, une retraite de 668 euros.

C’est dire que quand j’entends les retraités agricoles, les retraités de l’artisanat et du commerce, pour moi, ce ne sont pas des dossiers, ce sont des visages. C’est dire aussi que j’entends, dès le redressement engagé, que la mise à niveau des petites retraites soit la première à bénéficier des conditions nouvelles du pays.

La République a pris par la main le petit garçon ardent que j’étais. Comme à tant d’autres, elle m’a permis de faire le chemin des boursiers, le latin, le grec, suffisamment de mathématiques et d’histoire, la belle langue française, dont je fus amoureux dès les premières pages des premiers livres. Elle m’a proposé de passer l’agrégation, d’accéder, par le concours national, à cette forme de reconnaissance et de liberté.

Et puis la République m’a fait un deuxième fantastique cadeau : elle m’a permis de lui consacrer ma vie.

Je l’ai servie comme professeur. Je l’ai servie comme élu local. Je l’ai servie comme élu national. Je l’ai servie comme député. Je l’ai servie comme ministre. Je l’ai servie comme militant. Je l’ai servie comme amoureux, car on peut être amoureux d’un idéal. Je l’ai servie comme rebelle parfois, assez souvent, car on peut servir en refusant de se ranger, en combattant parfois seul contre tous, dans tous les combats où se jouait une certaine idée de l’État républicain, en combattant la privatisation des autoroutes, en combattant les dérives dans l’affaire Tapie, en prévenant du mur de la dette, en défendant le pluralisme chaque fois qu’on a voulu le faire disparaître.

En tenant bon, au long de ces années, je me suis fait un serment. Ni aux miens, ni à notre peuple, je ne mentirai, quelle que soit la démagogie ambiante. Car c’est la démagogie qui détruit la démocratie et la liberté !

Partir de la vérité pour gouverner un peuple, cela a si rarement été fait !



Gouverner à partir de la vérité, Pierre Mendès-France, l’a voulu. Valéry Giscard d’Estaing l’a voulu. Raymond Barre l’a voulu. Michel Rocard l’a voulu. Jacques Delors l’a voulu pour la France aussi bien que pour l’Europe.

Mais il y a une différence entre leur temps et le nôtre : cette fois, pour la République, c’est une obligation vitale.

Je dis la République. J’aurais pu dire la France. J’aurais pu dire la nation. Car pour moi, France et République, République et nation, c’est la même chose.

La République, c’est l’idéal qui fait la France, qui fait notre nation, depuis 220 ans.

Aujourd’hui, la République, l’idéal qui nous fait vivre ensemble, liberté égalité fraternité, est ébranlée.

Chez chaque jeune fille ou jeune garçon qui en est à sa centième lettre de candidature, diplôme ou pas diplôme, et qui chaque fois reçoit la même formule de refus toute faite, c’est la République qui est en souffrance.

Quand s’accroît sans cesse le nombre des familles dont les fins de mois commencent le 15 du mois, parce que le pays s’appauvrit, c’est la République qui est malmenée.

Quand les jeunes Français comprennent brusquement que la dette de leurs aînés, finalement ce sera leur dette, qu’ils recevront en héritage le passif le plus lourd de notre histoire, c’est la République qui est maltraitée.

Quand d’une génération à l’autre, on transmet non plus un patrimoine intact mais un patrimoine grevé de dettes et menacé, quand tout particulièrement notre patrimoine naturel de terre, d’air et d’eau, notre patrimoine d’espèces vivantes, est menacé par l’activité humaine qui ne sait pas se réguler, la République ne se reconnaît plus.

Et quand l’école ne peut plus transmettre, quand les enfants sont en échec, quand il n’est plus de chance pour un enfant de pauvres de forcer la porte de l’ascenseur social, c’est la République qui est trahie.

Et quand à Toulouse un assassin désaxé, dont on apprend qu’il était repéré par tous les services, identifié et sur la liste noire des services de renseignement américains, peut se constituer un arsenal d’armes de guerre, s’entraîner, commettre ces meurtres, les plus horribles de ces dernières années, sans que nul ne soit en alerte, alors la République a des questions à se poser.

Et quand sans aller jusqu’au terrorisme la violence et l’intolérance montent dans toutes les couches de la société, que les appels à la haine tournent sur internet, alors la République, si elle ne se pose pas de questions, ne fait pas son devoir.

Et lorsque, devant le chômage, devant les déficits, devant l’appauvrissement du pays, devant l’intégration manquée, la vie politique refuse de regarder en face les questions les plus graves de son temps, ruse avec les demi- mensonges et les demi-vérités, multiplie les promesses fallacieuses et les polémiques partisanes, alors la République est désertée par ceux qui devraient la défendre.

Et lorsque devant toutes ces questions, tout le monde croit que c’est une fatalité, et qu’il n’y a rien à faire, et plus personne en qui croire, et que chacun baisse les bras, se résigne à ne plus agir, alors c’est la République qui est abandonnée.

Je ne laisserai pas continuer cette dégradation.

Aujourd’hui, en ce printemps 2012, un choix décisif, un choix au sens propre du mot vital, est en suspens dans notre pays.



Je suis venu vous parler de ce choix et de l’espoir qu’il porte. Je suis venu vous parler de cet espoir-là. D’un espoir en dur, d’un espoir solide, pas d’un espoir qui ment.

Depuis 15, 20 et 30 ans les deux mêmes partis, l’UMP et le PS dominent le pouvoir. Depuis 15, 20 et 30 ans, c’est eux qui nous ont conduits là où nous sommes. Il n’y a pas d’espoir du côté de chez eux.

Depuis 15, 20 et 30 ans, ils ont endormi le peuple français en refusant de regarder en face la réalité de notre situation. Il n’y a pas d’espoir du côté de chez eux.

Depuis 15, 20 et 30 ans, ils nous ont conduits, un pas en avant un pas en arrière, sur le chemin du déclin toujours plus rapide, faute d’y voir clair, faute de prévoir avant de gouverner, faute de définir d’un trait sûr la route à suivre.

Il n’y a pas d’espoir chez eux.

Mais il y a un espoir si nous prenons tous ensemble, comme peuple souverain, la décision de nous redresser, la décision de regarder les yeux dans les yeux les défis qui sont devant nous, la décision de les relever.

Là est le vrai espoir.

C’est le choix de la lucidité, le choix du combat, le choix du courage. Et ceci est nouveau. C’est cet espoir, lucide, réaliste, courageux, offensif, que je propose à notre pays.

Les habitués du pouvoir en ont peur. Mais pour garantir l’avenir de ses enfants, le peuple n’en a pas peur. Le peuple, en vérité, attend qu’on lui montre ce chemin.

Je propose à la France, à notre pays, à notre peuple, le seul chemin qui lui permette de se reconstruire. De se reconstruire dans l’optimisme, dans l’envie de vivre, dans le sens du travail bien fait après des années de travail bâclé, de renoncements déguisés en fatalité, d’erreurs et de facilités.

Je connais bien, devant la situation de la France, les excuses des gouvernants successifs ! Ils nous disent, nous ne sommes pas responsables, ils nous disent la « crise » vient d’ailleurs...

Pour eux, elle vient des banques, du capitalisme international, de la finance sans visage. Ou de l’Europe, ou de l’euro. Ou de l’immigration.

Toutes ces explications, tous ces faux-semblants, je les récuse. Je viens devant vous avec un message franc, rude peut-être, mais le plus grand message d’optimisme que l’on puisse proposer au peuple français : la crise, pour l’essentiel, ne vient pas d’ailleurs !

La crise, ce qui l’a nourrie, c’est une série de mauvaises décisions, de mauvaises orientations, suivant toutes la même pente, celle de la facilité, celle du renoncement.

Rien dans la situation de notre école n’est venu d’ailleurs !

Rien dans notre dette n’a été signé par d’autres !

Rien dans nos blocages sociaux ne nous a été imposé !



C’est nous-mêmes qui avons décidé librement, et si dangereusement, de soumettre uniformément tous les salariés aux 35 heures !

Ce ne sont pas d’autres que nous-mêmes qui avons décidé de notre urbanisme aberrant, de nos banlieues, de nos quartiers !

Ce n’est pas d’autres que nous-mêmes qui avons renoncé à l’essentiel des productions qui sont nécessaires pour notre marché intérieur et pour l’exportation !

Et regarder tout cela en face, affirmer que ce n’est pas la faute des autres, mais notre responsabilité, ce n’est pas un constat sévère: c’est une formidable nouvelle, c’est la matière même de l’espoir ! Parce que si les fautes et les erreurs sont bien les nôtres, celles des politiques qui se sont succédé au pouvoir depuis deux décennies, alors c’est que nous pouvons les corriger !

Je dis aux Français : ça dépend de nous ! De notre volonté, de notre courage, de notre décision de citoyens !

Voilà ce que je vous propose dans ce choix d’espoir : ce qui dépend de notre volonté, nous allons le faire, seuls, sans attendre, parce que nous sommes un grand peuple !

Mes engagements, ils sont précis. Ils sont volontaires. Ils sont solides. Ils répondent précisément à la définition du Général de Gaulle : « Ce sont des choix clairs. Ce sont des choix cohérents. Ce sont des choix qui obéissent à l’intérêt national, et non à la dernière pression subie, à la dernière mode qui court dans les journaux. Ce n’est pas du sable entre les doigts. »

Tout ce qu’il faut faire, nous allons le faire !

Reconstruire la République, c’est d’abord reconstruire son indépendance, sa capacité à agir, ses marges de manœuvre.

Je commence par le plus urgent! Nous allons sortir la France du surendettement !

J’ai déposé entre vos mains un plan réaliste et ambitieux de retour à l’équilibre en trois ans. Ce plan, son idée directrice est exactement la même que celle du récent rapport de la Cour des Comptes : pas de progression de la dépense publique pendant les deux ans qui viennent et 50 milliards de prélèvements raisonnés, niches fiscales, point de TVA, nouvelles tranches d’impôt sur le revenu. Ainsi, en trois années budgétaires, pour la première fois depuis 35 ans, la France ne sera plus en déficit budgétaire. Et cela en prévoyant une croissance réaliste, et non pas une croissance fantaisiste, de vraies prévisions, pas les fausses.

Réforme fiscale limitée à 50 %, pas à 85 %, parce que je ne veux pas qu’on affiche à la porte de la France « interdit de réussir ».

Entendez-moi bien : je ne suis pas de ceux qui croient que la réussite est nécessairement matérielle. Je ne suis même pas de ceux qui croient que la réussite soit principalement matérielle.

Mais nous avons besoin dans notre pays de ceux qui le croient, qui ont en eux la volonté acharnée de réussir, des entrepreneurs, des chercheurs, des artistes, des sportifs, des créateurs de toute nature qui ont à l’esprit qu’au terme de leur travail, de leur audace, ils pourront entrer dans le club fermé du succès.

J’ai toujours pensé que c’était un des principaux atouts de la société américaine que cette idée que la réussite s’offre à tous, que personne n’est barré.

Avec les 85 % de François Hollande, c’est simple : on sait qui seront les riches de demain, ce seront les fils de riches d’aujourd’hui. Et personne, c’est affiché, ne pourra entrer dans le club, aucun créateur de start-up, aucun découvreur de vaccins, aucun chanteur français.

Sortir du surendettement, c’est exigeant, mais c’est possible, et donc comme tous les grands pays qui ont relevé ce défi, par exemple comme le Canada, ou la Suède, nous le ferons, comme cela aurait dû être fait depuis longtemps.

Et je veux reconstruire le « produire en France ». Pour cela, je ferai de la production dans notre pays une obsession nationale.

Parce que la production c’est l’emploi, c’est l’enrichissement du pays. La production, c’est les salaires.

Pour moi, la feuille de paie n’est pas l’ennemie de l’emploi ! Les salaires allemands restent plus élevés que les salaires français, les salaires suisses sont bien plus élevés que les salaires français, et cela parce que nos voisins produisent, exportent, créent de l’emploi ! Ce que font nos voisins, nous allons le faire chez nous.

Et les salaires, ce n’est pas seulement la ressource des familles, les salaires, par l’intermédiaire des charges sociales, par la CSG, par les impôts, par la consommation, c’est la totalité du financement de la santé, des retraites, des allocations familiales, des services publics, de l’éducation et de l’université, de la sécurité, de la justice dans notre pays !

Et c’est moi l’Européen, qui dis : « il faut produire en France » ! Parce que je sais, que chaque euro dépensé en social ou en services publics, d’une manière ou d’une autre, vient des salaires ou des revenus versés en France ! Laisser partir la production, c’est l’effondrement du modèle social.



Je veux sauver le modèle social : je serai donc obsédé de production, toutes les productions, industrielle, agricole, artisanale, culturelle, artistique, numérique, touristique. Et je soutiendrai ceux qui seront obsédés de vendre, à l’intérieur et à l’extérieur, de comprendre le marché, d’innover pour le saisir, de soutenir l’image de marque de nos produits.

Je porterai la mobilisation des entreprises bien sûr, mais aussi des salariés, et c’est pourquoi j’ouvrirai la voie à une rénovation profonde du dialogue social.

Le dialogue social le plus ouvert c’est l’intérêt de l’entreprise. C’est l’intérêt de la France.

J’imposerai l’idée que l’entreprise n’appartient pas seulement à ses actionnaires. Elle appartient aussi à ses salariés, à ceux qui lui donnent leur force de travail. Je ferai voter une loi nouvelle qui fera entrer les représentants des salariés, avec droit de vote, au conseil d’administration des entreprises de plus de 500 salariés et au comité de rémunération des dirigeants pour mettre fin à la folie des salaires indécents. Quand un dirigeant sera augmenté, c’est qu’il le méritera aussi aux yeux des salariés. Et je veux que les salariés profitent aussi de la croissance des entreprises.

Je défendrai cette haute idée du dialogue social.

Ma conception de la République, ce n’est pas la guerre aux corps intermédiaires, c’est le contraire, c’est la défense et la promotion des corps intermédiaires dans notre pays ! Ceux qui combattent les corps intermédiaires, ce sont ceux qui redoutent le peuple et le veulent divisé en une myriade d’individus pour mieux régner.

J’aime le peuple libre, qui sait se réunir et s’organiser, entreprendre, sans avoir besoin de la permission du pouvoir politique, et sans être sous son contrôle.

J’aime le peuple libre. Je rends hommage à tous ceux qui font vivre la loi de 1901 sur les associations, qui est pour moi une des plus grandes lois de la République.

J’affirme que la diversité est non pas une faiblesse mais une force !

Je défendrai les cultures et les traditions régionales et locales. Je ferai adopter par la France la charte des langues et cultures régionales, qui sont pour notre pays une partie de son trésor national.

Je protègerai le droit local issu de l’histoire, d’une longue et douloureuse histoire en Alsace et Moselle.

Je ferai respecter la diversité dans notre pays, sous toutes ses formes, en particulier en défendant le pluralisme en politique. Et c’est pourquoi je proposerai qu’une loi électorale juste permette à l’Assemblée nationale la représentation de toutes les minorités.



Je serai le président qui portera la confiance et l’exigence pour l’école.

Je conduirai comme président de la République la réflexion sur la refondation de l’école. Je la conduirai dès le mois de juillet en un Grenelle de l’éducation, pour une fois justement nommé, car la rue de Grenelle, c’est le ministère de l’éducation nationale.

Je défendrai les principes suivants :

Je demanderai de concentrer sur la langue française, sur la lecture, l’écriture et le calcul, la moitié du temps scolaire à l’école primaire.

Je demanderai que tout élève entrant en sixième soit assuré de la lecture. S’il ne l’était pas, il recevrait une formation adaptée en vue du retour le plus rapide possible dans le cursus normal.

Je demanderai de simplifier les programmes, dans un délai d’une année, en liaison avec les enseignants.

Je demanderai que la chronologie soit consacrée en histoire à tous les degrés de l’école et que l’histoire retrouve sa place en terminale scientifique.

Je demanderai que le niveau du baccalauréat ne soit plus défini en fonction de pourcentages de résultats, mais en fonction des connaissances nécessaires à la fin d’études secondaires et à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Ces connaissances devront être simples, mais maîtrisées.

Je garantirai la protection effective des moyens de l’éducation nationale. Je ne crois pas une minute aux sornettes sur les 60 000 postes annoncés par le PS. Mais un effort continu doit garantir les moyens actuels sur le long terme.

Je fixerai comme objectif devant les Français que l’école française se retrouve en cinq ans dans les dix premières écoles du monde par ses résultats en compréhension de l’écrit, en calcul, en lutte contre les inégalités scolaires.

Je demanderai que pas un emploi du temps d’élève ne dépasse 28 heures par semaine au collège et au lycée. Les heures ainsi dégagées pourront être réutilisées pour le plus grand profit des élèves.

Je considèrerai le monde de l’éducation, de la maternelle au Collège de France comme la chance la plus importante pour l’avenir de notre pays et je le traiterai comme tel, en partenaire estimé.

Et comme président de la République, je prendrai la défense de la profession la plus attaquée, la plus décriée, la plus injustement ciblée, je prendrai la défense du monde enseignant. Je rappellerai, que pas un de ceux qui se livrent à ces perpétuelles insinuations sur le temps de travail des enseignants ne tiendrait quatre heures sans être exténué devant une classe de 4e. Et pas un de ceux-là ne pourrait supporter sans récriminer l’addition des préparations, des corrections, des conseils, des carnets d’évaluation, des réunions parents profs, des réunions de concertation de toute nature.

L’avenir de nos enfants, c’est aussi l’exigence environnementale et le devoir absolu des responsables d’aujourd’hui de protéger notre Terre, le sol, l’air et l’eau.

Là aussi, nous avons perdu vingt précieuses années, des années où nos dirigeants ont alterné indifférence affairée, et négligences coupables.

Vous aurez remarqué comme ce sujet a disparu, ou pour être exact n’est jamais apparu dans cette campagne électorale. Le développement durable a été sacrifié sur l’autel de la crise, des intérêts économiques et des enjeux de court terme.

Je serai le président qui tiendra la promesse écologique. Je n’oublie pas que j’ai signé, il y a cinq ans, le pacte de Nicolas Hulot. Quand je signe quelque chose, je suis engagé.

Je veillerai à la protection de la biodiversité comme un bien précieux d’avenir pour l’humanité.

Je fixerai au gouvernement une feuille de route à l’horizon 2030, une triple exigence d’assurer la production électrique nécessaire, en respectant à la lettre les injonctions de l’Autorité de sûreté nucléaire renforcée dans son indépendance, de réduire continuellement le recours aux énergies carbonées et de développer au maximum les énergies renouvelables. Et sur ces sujets j’organiserai un débat national.



L’avenir de nos enfants, c’est enfin la réalisation du grand dessein européen.

Je veux vous parler de l’Europe, de notre Europe.

Je n’aime rien tant que la souveraineté. Je l’aime dans ma vie personnelle, je n’aime pas me faire dicter des choix. Je l’aime dans ma vie de citoyen: j’attends d’exercer ma part de peuple souverain. Je l’aime passionnément pour mon pays que je veux indépendant chaque fois que possible.

Mais j’aime la souveraineté réelle, pas la souveraineté apparente qui est en réalité une absence de souveraineté, une dépendance.

C’est pourquoi je suis européen. L’Europe n’est pas une construction artificielle. Elle vient des profondeurs de l’histoire. Nous étions Européens bien avant d’être Français, ou allemands, ou italiens. Les nations sont venues après. Et nous partageons l’héritage de la civilisation du respect de la personne humaine, des langues proches, des valeurs communes, des intérêts croisés.

Mais dans le monde où nous vivons, la souveraineté, si nous souhaitons l’exercer réellement, nous ne pouvons l’exercer qu’ensemble.

Voilà l’idée de l’Union. C’est une grande idée, simple, efficace, d’avant-garde.

Or cette idée a été dévoyée sur un point précis, mais décisif. C’est l’absence de démocratie au sommet. Il y a un parlement européen pour représenter les peuples. Mais les institutions sont trop compliquées, et leurs dirigeants pas identifiés.

Je défendrai trois nouvelles étapes pour l’Europe : une étape politique, une étape financière et une étape économique.

Je défendrai la démocratisation de l’Union Européenne. Je défendrai la création d’un président pour l’Europe, résultat de la fusion entre président du Conseil et président de la Commission. Ainsi une autorité stable et connue de tous sera mise en place, dont les citoyens entendront la voix et à qui, s’il le faut, ils pourront demander des comptes.

Je défendrai l’idée que ce président soit élu au suffrage universel des citoyens européens.

Deuxième étape, je défendrai l’obligation d’équilibre des comptes publics, l’inscription de la règle d’or dans nos constitutions, et une discipline collective dans la gestion des finances.

C’est pourquoi je soutiendrai l’idée de Jean Arthuis d’une « cour des comptes européenne », par extension des pouvoirs d’Eurostat par exemple, chargée de faire la lumière sur la situation respective des partenaires européens. Et la création d’une commission des finances regroupant des représentants des parlements nationaux.

Troisième étape, je défendrai l’idée que l’Europe doit porter une stratégie économique au service de la croissance et de l’emploi.

Une stratégie d’investissement. Une stratégie de recherche et d’innovation, par la mobilisation de l’épargne européenne.

Je proposerai une stratégie de l’Europe face aux grands émergents, notamment la Chine.

Il n’y a pas de concurrence qui vaille si cette concurrence n’est pas loyale. Je proposerai que l’Europe sorte de la naïveté, ait enfin une stratégie et parle d’une seule voix.

Je défendrai la loyauté et la réciprocité dans les échanges, en matière monétaire, en matière écologique par exemple. Si nous interdisons des molécules, des pesticides ou des herbicides, à nos producteurs, pour protéger la santé des consommateurs, il est obligatoire que nous vérifiions que les produits que nous importons n’en sont pas chargés. Autrement, c’est totalement illogique.

Mais je ne parlerai pas de l’Europe seulement comme d’une institution économique ou financière. Comme président de la République française, j’en parlerai comme d’une des plus grandes entreprises de l’histoire, qui concerne des centaines de millions de femmes et d’hommes, des dizaines de peuples et dans laquelle ils peuvent mettre, pour eux et pour leurs enfants, leur foi et leur espérance.



Prenant ces engagements devant vous, je propose au peuple français une stratégie pour sortir de l’impasse. Mais la stratégie ne vaut que si elle s’inscrit dans un horizon plus large, dans un projet de société.

Car le programme n’est rien sans vision, sans horizon, sans projet de société. Je propose à la France un projet de société : celui de la France solidaire.

La France solidaire, c’est d’abord une société apaisée.

Il est une montée des périls dans la société française. Montée de l’intolérance, montée des violences, montée des trafics de toute nature.

Au cœur de la société française, particulièrement dans sa partie la plus fragile, sur les questions de religion, sur les questions d’origine, sur la couleur de la peau, les tensions montent.

Les guerres de religion ne sont jamais finies. Elles ne demandent qu’à se rallumer. Chaque fois qu’un pays va mal, les tensions montent au sein de ce pays et au sein de son peuple. Quand les gens ne vont pas bien, ils se mettent à regarder la différence d’un regard soupçonneux.

Il faut plus de courage pour résister à ces passions que pour y succomber.

Au XVIe siècle, dans les guerres de religion, il y avait les ligueurs d’un côté, du côté de l’affrontement, et Henri de Navarre de l’autre qui plaidait pour qu’on vive ensemble. Vous connaissez mon choix, mon choix d’homme, et mon choix de président : je suis et je serai du côté d’Henri IV, de celui qui force la réconciliation, la tolérance, la compréhension réciproque.

Comme votre président, comme président de la République française, je prends cet engagement : je ne ménagerai aucun effort, aucun effort de sécurité, aucun effort de justice, aucun effort de compréhension et d’explication, aucun effort de calme, de refus de l’excitation, pour que reculent la violence et l’intolérance.

Sans trêve je défendrai cette idée : nous allons vivre ensemble ! Tous, tous nos enfants, si différents, chrétiens, juifs, musulmans, ou autre chose, ou rien du tout, Français en tout cas, tous Français, ils sont sur les bancs de la même école. Ils forment le même pays. Et si le pays va bien, ils iront bien, tous. Et si le pays va mal, ils iront mal, tous. Pour que le pays aille bien, il convient qu’ils s’entendent et se respectent.

Et je n’oublierai pas de montrer aussi l’immense force qu’il y a dans cette diversité, l’esprit d’entreprise, le renouvellement, la jeunesse, l’envie de vivre, dès l’instant qu’on aura renoué les liens rompus, dès l’instant qu’on aura retrouvé le travail et qu’on aura rendu le goût du travail à ceux qui souvent ne le connaissent plus.



Cet espoir là exige de la compréhension mais exige tout autant de fermeté et d’intransigeance.

Pour que la peur cède du terrain, !a sécurité doit devenir proche au lieu d’être inaccessible.

C’est pourquoi, dans ce domaine de la sécurité, avec le gouvernement, j’engagerai trois mesures nouvelles :

Réimplanter les forces de police dans les quartiers devenus zones de non droit.

Restaurer l’État, dans sa défense du droit et ses services publics: je nommerai dans chacun de ces quartiers, un sous-préfet chargé de coordonner tous les services de l’État, qui sera l’interlocuteur des habitants et de leurs élus, avec obligation de résidence dans le quartier, pour qu’il vive la réalité de tous les jours des habitants et qu’il soit pour eux un interlocuteur quotidien.

Enfin, je définirai pour le public le plus sensible, les jeunes, parfois les très jeunes mineurs, la réponse la plus rapide, la plus immédiate, par exemple sous forme de réparations. Je ne veux plus entendre des enfants utilisés par des bandes dire à des policiers débordés : « de toutes façons, tu ne peux rien me faire, j’ai la loi pour moi ! »

Je demanderai que soit mis en oeuvre un plan efficace de lutte contre les trafics d’armes.

Tout le monde dit que les armes de guerre circulent librement, depuis des années, en France et particulièrement dans les quartiers. Apparemment, tout le monde s’en accommode. Or ceci n’est pas acceptable. Là se croisent les organisations du grand banditisme et les trafics de toute nature. Là aussi s’arme la folie. La lutte contre le trafic d’armes sera définie comme une priorité de l’action publique.

Mais le plus grand enjeu du redressement, c’est de retrouver la confiance. La confiance, clé du redressement, qui doit unir le peuple des citoyens et les dirigeants à qui il confie pour un moment la charge de le conduire.

En France, la confiance s’est affaiblie. Le « tous pareils » est devenu, avec le haussement d’épaules qui l’accompagne, la réponse type aux déclarations politiques.

C’est pourquoi je règlerai de manière définitive la question de la moralisation de la vie publique.

Elu Président de la République le 6 mai, j'organiserai le 10 juin, jour du premier tour de l'élection législative et en même temps que celle-ci, un référendum de moralisation de la vie publique en France. Je soumettrai aux Français directement les questions irrésolues depuis tant d’années :

Je mettrai fin au cumul des mandats pour les députés et je les limiterai pour les sénateurs.

J’obligerai les parlementaires à siéger effectivement dans leur assemblée et ils ne pourront voter que s’ils sont présents.

Je modifierai le mode de scrutin des députés pour qu’enfin tous les courants d’opinion puissent être représentés au Parlement.

Je réduirai le nombre de députés à 400, et je réduirai aussi le nombre de sénateurs.

Je reconnaîtrai le vote blanc comme un suffrage exprimé à toutes les élections.

Je renforcerai l’obligation de parité pour que l'on sorte enfin de cette anomalie qui met la France à la 61ème place parmi les pays du monde pour la place des femmes dans la vie publique.

Je mettrai fin aux dérives du financement de la vie publique en supprimant la myriade de micro-partis individuels ou de complaisance.



Le référendum définira le conflit d'intérêt, obligera à la déclaration publique des intérêts privés avant l'entrée dans la fonction et lors de toute modification. Il fixera les incompatibilités, il traitera aussi bien des responsables politiques que des hauts fonctionnaires.

Il instituera une autorité de déontologie de la vie publique qui pourra être saisie directement par les citoyens et il empêchera le retour dans la vie publique avant une période de dix ans des élus condamnés pour corruption.

Le référendum rendra intangible et protégera pour l'avenir l'indépendance de la justice. Cette indépendance sera garantie par un nouveau statut pour le Garde des Sceaux, dont la nomination devra être approuvée par une majorité renforcée du Parlement.

Je protégerai et serai le garant de l’indépendance des médias, et mettrai un terme à la procédure scandaleuse qui fait de la nomination des présidents de l'audiovisuel public l'apanage personnel du chef de l'État.

Voilà comment, en quatre semaines et un dimanche, la démocratie française prendra un nouveau visage.

L’espoir, c’est le renouveau.

Ce que je propose à notre pays, c’est de se redresser.

Cela passera par un profond changement des esprits que je porterai et de la volonté politique de la nation.

Tout ceci, vous le voyez bien, ne peut se faire par les voies classiques, traditionnelles, usées jusqu’à la corde.

La réussite de ce changement serait impossible avec une réélection du président sortant et de la majorité en place. Ils ont heurté les Français, au cours de ces années, par l’injustice et l’esprit de clan. Ils ont opposé les Français les uns aux autres. Ils n’obtiendront pas le soutien nécessaire au redressement.

La réussite de ce changement est impossible avec l’élection de François Hollande et d’une majorité de gauche. Le programme insoutenable adopté par le parti socialiste et son candidat, la surenchère déboussolée de ses partenaires, les attentes démesurées qu’ils ont fait naître, tout cela rend impossible l’œuvre de redressement. Ils perdront en quelques semaines le soutien nécessaire.



Vous vous souvenez de 2007 : j’ai dit aux Français, sans précautions, où les conduisait la course effrénée vers le déficit et la dette. Je n’ai pas mis des peut-être et des conditionnels. J’ai dit avec gravité, et tout au long de la campagne, ce que je ressentais comme grave. Le monde politique a ignoré ces avertissements et a poursuivi son chemin.

Aujourd’hui je vous dis avec la même certitude ceci : aucun des programmes, aucune des attitudes des deux candidats favoris, aucune de leurs majorités ne peut permettre au pays de s’en sortir. L’un ignore les risques en prétendant que « les économies, c’est fini », l’autre les aggrave de plusieurs dizaines de milliards annuellement. Tous les deux truquent leurs chiffres en parfaite connaissance de cause en présentant des prévisions de croissance qu’ils savent, tous deux, absolument fallacieuses.

Quand on doit affronter la situation que la France va devoir affronter, il n’est qu’une chose à faire, une seule, celle qu’elle a toujours choisi dans son histoire. Quand les circonstances sont exceptionnelles, il faut une démarche politique exceptionnelle !

Devant un défi national, il faut une union nationale.

Lorsque le Général de Gaulle fut investi de la même charge, dans des circonstances de même gravité, il n’avait pas de force parlementaire. Il convia donc à participer au redressement les quatre forces principales du pays, les gaullistes, le centre, la droite et la gauche, hors extrêmes.

Je ne suis pas le Général de Gaulle, dieu sait ! Mais la France est dans le même état. La guerre d’Algérie mise à part, peut-être même est-elle dans un état plus inquiétant.

Le redressement va demander un effort soutenu, de rigueur, de sérieux, de persévérance, d’enthousiasme, de compréhension des enjeux du monde, de force de conviction européenne.

Cet effort impose un gouvernement qui dépasse la droite et la gauche.

C’est ce gouvernement que je composerai. Il sera peu nombreux. Il sera fondé sur la compétence et le désintéressement: compétence éprouvée et désintéressement absolu. Ses membres devront prendre l’engagement d’être et de demeurer ensemble pour redresser le pays. L’expérience de la société civile y tiendra autant de place que la politique. C’est le choix qu’a fait Mario Monti, dont les premiers mois donnent à espérer à tous ceux qui aiment l’Italie.



Le 10 juin, jour du premier tour des élections législatives, les Français voteront par référendum la loi de moralisation de notre démocratie.

Le 17 juin, les Français donneront une majorité à l’oeuvre de redressement et d’unité nationale.

Avant le 14 juillet, le gouvernement préparera une loi de finances rectificative qui portera en particulier sur des économies dans le fonctionnement de l’État, la création d’un point de TVA et l’abaissement des niches fiscales.

Avant le 14 juillet, il créera la possibilité d’un emploi sans charges pour toutes les entreprises de moins de 50 salariés.

Avant le 14 juillet, je mettrai en place le Commissariat aux stratégies de production et je lancerai la réflexion, filière par filière, avec les entreprises, les représentants des salariés et tous les acteurs du financement de l’économie.

Exceptionnellement, il n’y aura pas de vacances parlementaires et le Parlement siègera pendant tout l’été.

Le Parlement, pendant la session extraordinaire, préparera une loi-cadre sur le « produire en France » et se prononcera sur un texte portant diverses mesures d’urgence : en particulier, la suppression de la caution pour les locataires et la création d’une mutuelle obligatoire pour les risques locatifs et, dans le domaine de la santé, l’autorité indépendante chargée de l’alerte.

Durant l’été, je lancerai le Grenelle de l’éducation dont les conclusions me seront rendues avant la fin de l’année 2012.

À l’automne, après discussion approfondie avec les partenaires sociaux, un grand projet de loi sociale sera débattu au Parlement, en même temps que le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Il permettra entre autres la participation des salariés aux conseils d’administration et aux comités de rémunération des entreprises. La loi visera à limiter le recours aux CDD et au temps partiel abusif et à supprimer les freins à la création d’emploi. Je proposerai que soit soumis aux partenaires sociaux l’idée d’un contrat de travail unique fondé sur une consolidation progressive des droits.

Branche par branche, je demanderai aux partenaires sociaux que soient examinées des propositions adaptées et nouvelles afin d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés.

Durant cette session parlementaire, le gouvernement soumettra également au Parlement une loi sur la presse qui traitera de l’indépendance des médias, particulièrement des médias publics, de la protection des sources, des droits et devoirs des journalistes...

Pour soutenir les associations et reconnaitre leur rôle irremplaçable dans la société, j’ouvrirai la possibilité de bourses d’engagement, offertes en contrepartie d’un engagement de jeunes ou de seniors, la validation des acquis de l’expérience et je définirai un cadre juridique de l’emploi bénévole.

Je ferai enfin voter avant la fin de l’année 2012 une loi sur l’égalité hommes- femmes, qui traitera de la parité politique, de l’égalité salariale, des violences conjugales.

Dès la fin de 2012, le paysage de la France aura changé. Les conditions du redressement seront réunies.

Voilà le seul espoir pour notre pays, voilà le renouveau.

Cela est mon combat.

Pour cela, on aura besoin de tous les Français qui partageront la même lucidité et la même volonté. Des Français de droite, des Français de gauche, et des Français du centre, et de tous ceux qui ne sont pas étiquetés. On aura besoin des valeurs des uns et des valeurs des autres.

Il est des valeurs de gauche que j’aime et dont la France aura besoin : le partage, l’attention au plus faible, la générosité. Il est des valeurs de droite que j’aime et dont la France aura besoin : l’esprit d’entreprise, le sens de l’effort, la fierté nationale. Et le centre a ses valeurs, dont on aura besoin : la solidarité, l’esprit de justice, l’idéal européen.

Ces valeurs sont compatibles, elles se rejoignent par le haut. C’est le sectarisme qui les a rendues incompatibles.
Le temps n’est plus au sectarisme.

L’œuvre historique qui nous attend exige que les forces du peuple français soient réunies, au moins pendant cinq ans, pour éteindre l’incendie et rebâtir la maison.

Je serai le président de ce courage. Je serai le président de ce rassemblement. Je serai, pour vous et avec vous, pour les Français rassemblés, le président de cet espoir.

François Bayrou, le 25 mars 2012 à Paris.





Partager cet article
Repost0
23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 07:37

Étrange dialogue entre un favori des sondages et un ambitieux qui pense avec deux élections d’avance : sans que cela ne soit relevé, le candidat socialiste a reconnu n’avoir jamais eu aucune influence sur les décisions prises du gouvernement Jospin. Une gaffe sortie spontanément qui a confirmé sa totale inexpérience à la gestion des affaires de l’État.



yartiHollandeCope01Elle est passée il y a déjà des siècles avec ce trou de campagne dû à l’émotion intense des tueries de Toulouse et Montauban, mais il m’a semblé intéressant de revenir sur la dernière émission politique de David Pujadas, "Des Paroles et des actes" diffusée sur France 2 le jeudi 15 mars 2012.


Des Paroles et des actes

Disons-le clairement car le contraste est frappant avec "Parole de candidat" de TF1. L’émission de France 2 renoue depuis plusieurs mois avec les grandes émissions politiques auxquelles la télévision française a su habituer ses concitoyens, comme "Cartes sur table", "L’Heure de Vérité" ou encore "Sept sur sept".

Malgré des premiers pas timorés, David Pujadas contrôle un peu mieux son émission en recadrant de plus en plus fermement les réponses de ses invités si elles s’éloignent trop des questions.

C’est une vraie émission politique, avec de vraies questions, et si elle pêche sans doute par sa trop grande durée (plusieurs heures), elle se distingue par deux éléments originaux et très intéressants : la capacité de l’équipe à retrouver les informations précises quand un débatteur se permet un écart avec la vérité (le plus souvent statistique) et à les donner avant la fin de l’émission, et le moment très attendu du débat entre deux personnalités de premier plan.


Les face-à-face politiques sont rares

À l’exception des duels de second tour, les débats entre deux leaders politiques sont très rares en France à tel point qu’on les ressort régulièrement dans l’historique des émissions politiques (débat Raymond Barre vs François Mitterrand, débat Laurent Fabius vs Jacques Chirac, débat Jean-Marie Le Pen vs Bernard Tapie etc.).

"Des Paroles et des actes" a déjà proposé au public plusieurs débats de premier plan pour la campagne présidentielle : Jean-Luc Mélenchon vs Marine Le Pen, Laurent Fabius vs Nicolas Sarkozy, Manuel Valls vs François Bayrou, Alain Juppé vs François Hollande, Jack Lang et Jean-Luc Mélenchon vs Jean-François Copé.


Le "renard" Copé

François Hollande était l’invité principal de l’émission du 15 mars 2012. Il avait déjà été invité le jeudi 26 janvier 2012. Pourquoi est-il le seul candidat (sauf erreur de ma part) à y être invité deux fois depuis janvier ? Est-ce un décomptage qui commence dès l’automne ?

yartiHollandeCope03

Le débatteur censé mener la contradiction fut Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP. Selon quelques indiscrétions, il semblerait que François Hollande aurait préféré avoir le Premier Ministre François Fillon comme contradicteur, un personnage plus à son niveau, selon lui. Finalement, il a accepté son rival interne de l’UMP.

Tout le monde connaît Jean-François Copé et ses détracteurs mieux que les autres : il est avant tout un redoutable débatteur. Intelligent et habile, travailleur et beau parleur, il a le sens de la formule et surtout, il ne s’embarrasse pas des scrupules qui font douter les intellectuels : Jean-François Copé a compris que pour gagner en politique, il fallait foncer, quitte à aller dans le décor, et qu’il ne fallait pas s’ennuyer avec la vérité. Le bluff, l’audace, la mauvaise foi, l’éloignement avec la réalité, tout est possible chez lui avec une assurance et une confiance en lui exceptionnelles.

À cela, il faut ajouter un réel don de la communication et de l’élocution, et une malice qui le rend presque attachant, son côté enfant terrible. Sa physionomie du visage pourrait le comparer à un renard, mais les crocs qu’il n’hésite pas à montrer avec un sourire décomplexé et sans complaisance et des yeux sans concession pourrait l’assimiler à un chien féroce. Il faut donc imaginer que Jean-François Copé est une sorte de Nicolas Sarkozy avec quelques bagages en plus, comme l’ENA et une audace démultipliée.

Dans son débat face à François Hollande, Jean-François Copé ne l’a donc pas épargné, attaquant surtout sur les reculades et le flou des propositions du candidat socialiste, tant sur l’OTAN que sur le programme nucléaire de la France ou sur l'immigration illégale. François Hollande a même montré une très faible combativité, restant parfois silencieux devant l’arrogance de son contradicteur, beaucoup plus dynamique qu’un Laurent Fabius ou un Jack Lang.


La gaffe qui "casse"

Et puis, dans le flot du dialogue, François Hollande s’est plu à souligner que Jean-François Copé n’était qu’un faire-valoir et pas un décideur. Comme chef de l’UMP, il n’a aucun pouvoir et c’est même confirmé avec sourire par l’intéressé. C’est alors que le naturel est revenu chez François Hollande : voulant faire un beau mot, il a concédé qu’il avait aussi été dans son cas (chef de parti)… et qu’il n’avait eu aucun pouvoir !

yartiHollandeCope04

Voici le dialogue exact, à la cinquième minute de la confrontation :

FH : Je ne prends pas de décision comme vous, enfin, pas comme vous, puisque vous ne prenez pas de décision, mais comme Nicolas Sarkozy, euh...
JFC : ça, c'est clair !
FH : Je ne vais les prendre à la légère.
JFC : C'est dit un peu méchamment, mais c'est pas faux.
FH : Non, très gentiment.
JFC : Très gentiment ! Mais alors, dans ce cas, pour rester…
FH : J'ai été dans votre position, de chef de parti. On ne prend pas de décision...

yartiHollandeCope02

D’ailleurs, juste après avoir fini sa phrase, François Hollande a fait une grimace montrant clairement qu’il a pris conscience de sa gaffe et espérant qu’elle ne serait pas relevée par son opposant. Avec le regard d’un élève qui a fauté et qui regarde son professeur pour savoir s’il a été vu.

En clair, François Hollande venait de détruire la seule argumentation sur son expérience de responsable politique. En effet, il est critiqué non sans raison pour n’avoir exercé aucune responsabilité ministérielle, aussi minime soit-elle. Pour sa défense, il avait soutenu que toutes les décisions du gouvernement Jospin (1997 à 2002) avaient toujours été prises avec lui, comme premier secrétaire du Parti socialiste.

Jean-Luc Mélenchon peut même s’enorgueillir d’être le seul des trois candidats de la gauche gouvernementale présents en 2012 à avoir eu une expérience ministérielle.

Et là, curieusement, juste pour le plaisir de la plaisanterie courtoise (son art raffiné qu’il s’applique pourtant à ne plus pratiquer), il venait d’avouer qu’il n’avait eu aucune capacité de décision lorsqu’il était à la tête du PS quand celui-ci était au pouvoir.


Indifférence discrète

Toujours aussi curieusement, Jean-François Copé n’a même pas relevé cet aveu de non décision, peut-être trop concentré dans ses propres attaques, puisque quelques secondes après, il essayait de démontrer que François Hollande était flou et sans conviction : « J’ai compris une chose, à force de vous regarder, et là encore, cette émission, c’était très clair pour ça. Vous avez une technique, c’est que vous êtes, comment dire, un peu comme l’anguille, là, c’est-à-dire vous écoutez et vous dites systématiquement à chacun ce qu’il a envie d’entendre. ».

Ou peut-être parce qu’il avait aussi évoqué le "bilan" de François Hollande, comme président du Conseil général de Corrèze, département parmi les plus endettés de France. Les responsabilités d’un élu local ne sont toutefois pas du tout comparables à celles d’un chef de l’État.


Qu’en sera-t-il lorsque le France sera en confrontation avec ses partenaires ?

De ce débat, il en est ressorti un candidat qui peinait face à la discussion, incapable de tenir le cap et de faire face à un interlocuteur coriace et habile. Je l’imagine ainsi très mal dans des négociations européennes, au cours de marathons nocturnes éprouvants qui nécessitent endurance et combativité. Surtout quand on veut remettre en cause un traité déjà accepté et signé par vingt-six États.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (23 mars 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Extraits vidéo du débat du 15 mars 2012.
La chasse aux sorcières en Hollandie.
Copé 2017 ?
Juppé vs Hollande.
Fabius vs Sarkozy.
Valls vs Bayrou.
Jack Lang et Mélenchon vs Copé.


 

  http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/debat-hollande-versus-cope-l-aveu-113143

 

 

Partager cet article
Repost0
23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 00:54

Bien qu'il faille faire attention à l'indication des sondages et à leur intervalle d'erreurs, l'enseignement des deux derniers sondages publiés (CSA du 20 mars 2012 et BVA du 22 mars 2012) est le suivant.

Mélenchon a réussi à mobiliser soit des abstentionnistes soit des électeurs de Marine Le Pen et de Hollande et progresse incontestablement. Marine Le Pen s'effrite régulièrement depuis plusieurs mois. Hollande s'effrite également alors que Sarkozy progresse régulièrement. Quant à Bayrou, il reste stable autour de 13%. Les autres candidats sont quasi-négligeables et seuls Eva Joly et Nicolas Dupont-Aignan peuvent espérer faire plus de 1%. Certains proches de Philippe Poutou ont même appelé le 20 mars 2012 à voter pour Mélenchon (nouvelle version du vote utile). En clair, il y a deux candidats en tête entre 25 et 30%, trois candidats équivalent entre 10 et 15% et le reste en dessous de 2%.

SR

 

Partager cet article
Repost0
22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 23:52

Dans le sondage BVA pour RTL, la presse régionale et Orange publié le 22 mars 2012 et réalisé les 21 et 22 mars 2012, c'est-à-dire après l'identification du tueur de Toulouse et Montauban, Jean-Luc Mélenchon fait une percée remarquable en devenant le 3e homme du premier tour avec 14% (+5%), devançant Marine Le Pen à 13% (-2%) et François Bayrou à 12% (stable). Nicolas Sarkozy est aussi en montée à 28% (+2%) tandis que François Hollande recule à 29,5% (-1,5%).

Cliquer sur lien pour télécharger l'étude BVA (fichier .pdf) :
http://www.bva.fr/gene/expe/download.php?sequence=sondage_fiche_2ec2384c4044cb49042263fb86998ba0


SR

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0


 




Petites statistiques
à titre informatif uniquement.

Du 07 février 2007
au 07 février 2012.


3 476 articles publiés.

Pages vues : 836 623 (total).
Visiteurs uniques : 452 415 (total).

Journée record : 17 mai 2011
(15 372 pages vues).

Mois record : juin 2007
(89 964 pages vues).