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29 octobre 2009 4 29 /10 /octobre /2009 14:42

(dépêche)


Pasqua se lâche-t-il ?



Charles Pasqua : «Que Chirac prenne ses responsabilités»

Propos recueillis par Laurence de Charette et Bruno Jeudy
29/10/2009 | Mise à jour : 09:31 | Commentaires  153 | Ajouter à ma sélection

Charles Pasqua : «La levée du secret-défense confirmera qu'Arcadi Gaydamak était un agent de la DST et que le président de la République le savait.» Crédits photo : Le Figaro


INTERVIEW - Le sénateur des Hauts-de-Seine, condamné à un an de prison ferme dans le cadre de l'Angolagate, met en cause l'ancien chef de l'État et l'ex-premier ministre Édouard Balladur.
 
LE FIGARO. - Vous n'étiez pas mardi à l'audience pour la lecture du verdict sur l'Angolagate. Aviez-vous peur d'un mandat de dépôt à l'audience ?

Charles PASQUA. - Pas du tout. Je n'ai pas eu peur de la prison. Je vous rappelle que je suis parlementaire et que l'immunité ça existe. Personne ne savait d'ailleurs ce que le tribunal allait dire. Mes avocats, qui m'avaient conseillé de m'y rendre, étaient plutôt optimistes : ils pensaient même à une relaxe ! Lorsqu'on est venu m'annoncer la décision, dans l'après-midi, je me suis dit qu'il s'agissait d'un jugement aberrant.

Le porte-parole du gouvernement laisse entendre que votre demande de levée du secret-défense pourrait être examinée. Qu'en attendez-vous ?

Je vois que cela progresse… Tant mieux ! Dans l'affaire de l'Angolagate, de nombreux documents ont été classifiés secret-défense, et le tribunal n'a pas pu y avoir accès. Or, avec ces documents, on aura la preuve que tout le monde était au courant des ventes d'armes à l'Angola.

Tout le monde ? Qui visez-vous ?

Le président de la République, le premier ministre, le ministre des Finances et le ministre de la Défense. Tous les quatre étaient forcément au courant.

De quelle période parlez-vous ?
 
Sous le mandat de François Mitterrand de 1993 à 1995, puis sous la présidence Chirac de 1995 à 1998. Plus, les deux premiers ministres concernés que sont Édouard Balladur et Alain Juppé.

Édouard Balladur a pourtant affirmé hier « ne pas avoir eu d'information » au sujet de ce trafic d'armes…

Balladur peut dire ce qu'il veut. Malheureusement pour lui, un document a été présenté au tribunal montrant que son directeur de cabinet lui avait fait remonter une note. M. Balladur n'a plus de mémoire, cela peut arriver.

En quoi cela vous exonère-t-il du trafic d'influence pour lequel vous avez été condamné mardi ?

Le tribunal n'était pas complètement éclairé. La levée du secret-défense confirmera qu'Arcadi Gaydamak était un agent de la DST. Que le président de la République le savait. Dans ces conditions, l'ordre du Mérite qui a été remise à Gaydamak pour son opération en Bosnie prend toute sa signification : je n'ai procédé à aucun trafic d'influence. Je souhaite que Chirac prenne ses responsabilités. Qu'il reconnaisse qu'il était d'accord pour décorer M. Gaydamak.

Vous en êtes-vous expliqué avec lui ?

Je lui en ai parlé une fois, c'était en 2002 après sa réélection. Il a pris un air surpris. Il a fait celui qui n'était au courant de rien. Il ne m'a pas convaincu du tout.

Vous datez vos ennuis judiciaires de 2000, l'année où vous avez annoncé votre candidature à la présidentielle contre Jacques Chirac. Pensez-vous que l'Élysée a alors cherché à vous éliminer ?

Oui. Je ne crois pas aux coïncidences. À partir de ce moment-là, toute une série d'actions ont été menées pour m'incruster dans l'Angolagate et d'autres affaires. Comme par hasard, des affaires toujours traitées par le même magistrat ! Lorsque ce magistrat (Philippe Courroye, NDLR) a quitté l'instruction, ces dossiers ont pris une autre tournure.

Pensez-vous à une manœuvre de Chirac ? De Dominique de Villepin ?

Villepin, peut-être… Il était alors secrétaire général de Chirac. Mais j'ai ma petite idée sur tout cela… En tout cas, on a eu le plus grand mal à me coller dans cette affaire. On a monté un scénario contre moi. On a cherché à m'abattre, mais le tribunal n'a aucune preuve contre moi. C'est pourquoi il est temps que ce genre d'affaire cesse en France. Il faut lever le secret-défense sur tous les dossiers où la suspicion règne. Car ce système permet que des intermédiaires qui ont pu toucher des commissions renvoient la balle aux politiques. Rendez-vous compte, ça fait neuf ans que je suis traîné dans la boue. Si personne n'a rien à se reprocher, pourquoi ne lèverait-on pas le secret-défense ? Il faut savoir ce qu'il s'est passé dans cette affaire et toutes les autres, Les ventes de frégates, Clearstream…

Nicolas Sarkozy vous a-t-il contacté ?

Non. Moi je ne lui ai rien demandé car je crois à la séparation des pouvoirs.

Que pense l'ancien ministre de l'Intérieur de l'actuel débat sur l'identité nationale ?

Le problème se pose indiscutablement. Mais je ne suis pas sûr qu'on le réglera avec des textes. Est-ce que des débats en préfectures suffiront ? Je n'en suis pas certain. La vérité c'est qu'il faut faire aimer la France. De ce point de vue, je regrette beaucoup la suppression du service militaire qui favorisait l'intégration.

LIRE AUSSI :

» Villepin : «A ma connaissance, Chirac ne savait rien»

» Angolagate : le tribunal choisit la fermeté

» Angolagate : condamné à un an ferme, Pasqua riposte

» Fin de parcours pour «le terrible M. Pasqua»

» ANALYSE VIDEO - «Falcone arrêté, le temps fort de l'audience»

» EN IMAGES - Angolagate : les principales peines




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commentaires

J
<br /> <br /> Oui, un vrai « Pschitt » !... Cette conférence de presse a été une tempête dans un verre d’eau…<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La mémoire de « Pasqua la Balance » est aussi sélective que celle de Jacques Chirac car il n’a révélé, ni les destinataires<br /> des rétro-commissions sur la vente des frégates à Taïwan, ni les bénéficiaires du détournement, par François Mitterrand, des 3,5 milliards de dollars d’indemnités de la guerre du Golfe<br /> attribuées à la France en 1991 :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Mais cela ne l’empêchera pas de comparaître au printemps 2010 devant la Cour de Justice de la République pour différentes<br /> affaires : l'autorisation d'exploitation du casino d'Annemasse  par un proche, en échange d'un financement politique ultérieur ; l'agrément délivré pour le transfert d'un de<br /> GEC-Alsthom à Saint-Ouen, et qui avait généré le versement d'une commission de près de 800 000 euros  à un proche de M. Pasqua en 1994; une affaire d'abus de biens sociaux concernant le<br /> versement à des proches de M. Pasqua de commissions par une société d'exportation d'armes qui dépendait de son ministère.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La chute du  « Terrible Môssieur Pasqua » est inévitable, et il saura entraîner<br /> avec lui Jackouille la Fripouille et certainement bien d’autres dirigeants politiques.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Jean-Charles Duboc<br /> <br /> <br /> <br />
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