(dépêches)
Jean-Marie Le Pen, 81 ans, ne sera pas candidat en 2012
http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2010/04/10/01006-20100410ARTMAG00025--jean-marie-le-pen-je-pars-le-c339ur-tranquille-.php
Jean-Marie Le Pen : «Je pars le cœur tranquille»
RAPHAËL STAINVILLE
09/04/2010 | Mise à jour : 18:53 Réactions (180)
Dans le bureau de Jean-Marie Le Pen, à Nanterre. Crédits photo : Nicolas Reitzaum/Le Figaro Magazine
RENCONTRE EXCLUSIVE- Le leader du Front national l'affirme au Figaro Magazine: malgré les résultats inattendus de son parti aux régionales, il ne sera pas candidat à la présidentielle de 2012, laissant les militants trancher entre sa fille, Marine, et son lieutenant, Bruno Gollnisch.
«Non... je ne serai pas candidat en 2012.» Les mots sortent, comme arrachés au forceps. L'aveu lui coûte. Jean-Marie Le Pen a semblé hésiter, marqué une pause, repris son souffle, avalé sa salive, puis consenti à un «c'est peu probable», avant de sourire et de lâcher prise. «Non.» Presque malgré lui, le président du Front national met un point final aux espoirs de ses amis. Depuis les élections régionales, en effet, nombreux sont ceux qui le voyaient continuer à ferrailler, porté par son score, le meilleur du FN, au premier tour en Paca, et être tenté - pourquoi pas? - par une dernière campagne présidentielle en forme de baroud d'honneur.
Jean-Marie Le Pen aurait peut-être aimé laisser encore planer le doute et l'incertitude. Ce «non» change tout. La réponse est nette. Ferme. Définitive. Le seul élément qui pourrait le faire renoncer à cette décision serait la tenue d'une élection présidentielle anticipée. Il se «réserve, dit-il, l'hypothèse», comme on préserverait un pré carré présidentiel. Parce qu'«une élection anticipée se tenant, par définition, en quelques semaines, aucun autre candidat n'aurait déjà la notoriété suffisante pour l'être». Assise face à lui, dans le bureau de son père, à Nanterre, Marine Le Pen tique un peu, fronce les sourcils, mais ne relève pas. A quoi bon, quand les jeux sont presque faits et qu'il ne lui reste plus qu'à attendre un peu? La succession est désormais ouverte. C'est bien tout ce qui lui importe aujourd'hui.
«Ce n'est pas le désert derrière moi»
Jean-Marie Le Pen le redit. Il n'est pas dans ses intentions de briguer une nouvelle présidence du FN à l'issue du congrès de son parti qui devrait se dérouler entre l'automne 2010 et le printemps 2011. Il entend juste rester aux commandes jusqu'à la fin de son mandat. Etonnamment calme, serein, dans son éternel blazer bleu marine, il dit même: «Je pars le cœur tranquille parce que ce n'est pas le désert derrière moi.»
Et pour cause. Le FN, que l'on donnait pour mort et enterré depuis les législatives de 2007, sort le vent en poupe des élections régionales. Pour la première fois de son histoire, le parti d'extrême droite a vu ses scores progresser de manière significative, «considérable», insiste Marine Le Pen, entre le premier et le second tour. «On a parlé du triomphe des Verts. Ils n'ont fait que 1% de mieux que leFN alors qu'ils avaient un boulevard médiatique devant eux», relève le président du Front national.
«On mesure encore mal les ressorts du renouveau duFN, ajoute Marine Le Pen. Il n'y a pas d'analyses précises. Les politologues à poils longs, qui la ramènent toujours avant les élections, rarement après, n'ont encore rien dit du retour d'un électorat que l'on n'avait pas vu depuis très longtemps auFN: l'électorat dit bourgeois.» Elle souligne que le meilleur score obtenu par le FN à Paris l'a été dans le XVIe arrondissement. «Ce n'était pas arrivé, de mémoire, depuis1986.» Même phénomène au Touquet, dans le Nord-Pas-de-Calais, «que l'on présente sans cesse comme une terre ouvrière, populaire, alors qu'il ne faut pas se tromper, il y a des communes très à l'aise. Ainsi nous réalisons près de 17% au Touquet, un score bien supérieur à tout ce que nous avions pu réaliser dans le passé».
Pour la vice-présidente du FN, ces résultats viennent confirmer l'idée qu'«un électorat bourgeois, qui va au-delà de celui qui avait dérivé en2007 vers Nicolas Sarkozy, est venu s'associer à un électorat populaire. Dans le même ordre d'idées, on observe le retour de ceux qui, dès les années90, voyant que leFN n'avait plus de députés, s'étaient tournés vers leRPR».
Autre signe de la vitalité du parti frontiste: sa capacité à faire émerger une nouvelle génération de cadres. La moitié des 118 conseillers régionaux élus le 21 mars dernier l'ont été pour la première fois. Des trentenaires, des quadras... De là à voir l'émergence d'une génération Marine! Jean-Marie Le Pen minimise ces chiffres, soulignant qu'il est celui qui a remis à flot le parti, au point de pouvoir envisager avec une certaine quiétude de se retirer. «Quand la barque est remise à flot, ou le train sur les rails, ou l'avion sur la piste, selon la métaphore choisie, alors, en effet, à ce moment-là -je ne demande pas la perfection totale-, je ne vais pas remettre un trésor, non, mais un mouvement qui ne sera plus dans une grande difficulté financière.»
«Les adhérents FN doivent prendre en compte les électeurs»
Pour autant, Jean-Marie Le Pen s'interdit d'évoquer à haute voix sa succession. Entre Marine, sa fille, et son fidèle lieutenant, Bruno Gollnisch, tous deux candidats déclarés à la présidence du FN, il ne veut rien laisser percer de son choix de cœur ou de raison. «C'est aux adhérents de trancher», se contente-t-il de déclarer, une fois, deux fois, dix fois.
Il n'est pas difficile de voir où va pourtant sa préférence. Mais adouber sa fille, c'est prendre le risque d'être accusé de chercher à transformer le Front national en un front familial. La vice-présidente du FN elle-même juge la question perverse et ne se montre finalement pas si pressée d'être désignée comme l'héritière. Elle fait juste observer qu'il ne serait pas anormal, même si les régionales ne constituent pas des primaires, que «le choix des adhérents suive le vote des électeurs». Jean-Marie Le Pen opine de la tête, résumant son avis d'un «Vox populi, vox Dei».
A 82 ans et après presque quarante ans de présidence du Front national, Le Pen ne craint pas cette période qui s'ouvre. Il en a vu, des congrès, et de plus musclés ! Mais, surtout, il est intimement convaincu que cette succession n'attisera pas de nouvelles rancœurs, parce que «nos candidats sont d'une sagesse politique telle que ce risque-là ne sera pas pris». Marine Le Pen ne dit pas autre chose, considérant que, de toute façon, le mode de scrutin choisi pour le congrès garantit la légitimité du futur candidat du Front national à la présidentielle. «Avant, il y avait des grands électeurs qui étaient élus dans les fédérations; aujourd'hui, les adhérents votent directement. Tous les adhérents. Il y aura très probablement des tristesses ou des amertumes. Mais je crois que, et Bruno et moi, pour avoir vécu dans l'histoire du Front national des divisions, des scissions, nous savons que celles-ci sont à éviter à tout prix. Et chacun doit prendre l'engagement au fond de lui-même, et le dire, que le résultat n'est pas un résultat exclusif. On fait partie de la même famille politique. Nous avons travaillé des années ensemble et ça va continuer. Quel que soit le résultat du congrès, nous avons une volonté de préserver notre mouvement parce qu'il est essentiel à la France.»
Mais, alors qu'elle s'obstine à ne pas vouloir définir la ligne du parti frontiste si elle venait à être élue, se contentant chaque fois de répondre «encore une fois, il est un peu tôt pour parler de ça», Jean-Marie le Pen se permet gentiment de la recadrer. «Grosso modo, quand même, du moins j'ose espérer que l'essentiel programmatique est déjà tracé. Ou bien les candidats y seront fidèles, ou bien ils n'y seront pas. Moi, je suis partisan de continuer dans la ligne qui a été définie par nos différents congrès et sous réserve que le congrès ne la modifie pas dans son essence.» Ce faisant, Jean-Marie Le Pen se révèle dans son nouveau rôle, celui de gardien du temple des idées nationales.
Il ne fait pas autre chose en écrivant ses Mémoires, auxquels il réserve désormais régulièrement ses matinées. Quand il en parle, son œil s'anime. Sa parole redevient passionnée, parfois provocante. «Je commence par l'histoire de mes parents et l'histoire de mes grands-parents, parce que je ne suis pas né comme cela, je n'ai pas franchi la frontière en catimini, je suis né natif d'une famille.» Il veut raconter l'histoire, son histoire de France, celle du XXe siècle, qu'il a traversé de bout en bout, ou presque, depuis sa naissance à La Trinité-sur-Mer en 1928, alors capitale européenne de l'ostréiculture, jusqu'à nos jours. Il parle sans fin, dans une abondance de mots, de «l'efflorescence de petits cabanons, dans lesquels les gens plaçaient des tuiles, les grattaient, plaçaient des essaims. Tout a disparu, a changé. Si je ne le raconte pas, qui s'en souviendra. Qui se souviendra de la ferme de ma grand-mère et de ses quinze hectares dont cinq de landes, de cette ferme dans laquelle il y a trois pièces, la plus grande étant l'écurie, la deuxième, la salle de bains, la cuisine, le salon, salle à manger et les deux lits des parents et, à côté, la troisième, la chambre à coucher où dorment sept enfants.» Son histoire. Sa dernière contribution à ce qu'il considère comme l'écriture du roman national, parce que «tant qu'il y aura une nation française, avec les sentiments que suscite une patrie, il y aura unFN. Il s'appellera comme cela ou autrement. Il sera grand ou petit, mince, fort, puissant, torrentiel, mais il existera.»
LIRE AUSSI :
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http://www.20minutes.fr/article/396918/Politique-Jean-Marie-Le-Pen-Non-Je-ne-serai-pas-candidat-en-2012.php
Jean-Marie Le Pen: «Non... Je ne serai pas candidat en 2012»
Créé le 09.04.10 à 22h05
Mis à jour le 09.04.10 à 22h31 Agrandir la taille du texte Réduire la taille du texte Imprimer | Recommandez cet article Envoyer par mail | Partager sur Facebook Tweetez cet article Buzzer sur Yahoo! Buzz
Jean-Marie Le Pen, président du Front national, s'adresse à la presse après avoir remporté un siège de conseiller régional en Paca, à Nice le 21 mars 2010./AFP PHOTO/ VALERY HACHE A lire aussi
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Le président du Front national Jean-Marie Le Pen a déclaré au Figaro magazine qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle de 2012, mettant un point final aux derniers doutes qui subsistaient à ce sujet.
Jusque-là, le fondateur du parti d'extrême-droite se refusait à trancher ce point, laissant seulement entendre que cette candidature reviendrait logiquement à celui ou celle qui lui succéderait à la tête du parti lors de son prochain congrès, dont la date pourrait être arrêtée lundi prochain.
Marine vs Gollnisch
«Non... je ne serai pas candidat en 2012», tranche-t-il désormais. Sauf en cas d'élection anticipée, précise-t-il dans ce même entretien, parce qu’«une élection anticipée se tenant, par définition, en quelques semaines, aucun autre candidat n’aurait déjà la notoriété suffisante pour l’être».
Encore récemment, pendant les élections régionales qui ont marqué le retour de son mouvement, le chef du FN affirmait que, malgré ses 81 ans, il refusait de voir ce scrutin comme son «dernier combat électoral».
Mais il n'avait jamais démenti non plus que le prochain congrès du FN, qui se tiendra à l'automne 2010 ou au printemps 2011, verra l'élection d'un nouveau président. Sa fille, Marine Le Pen, est la grande favorite pour prendre sa succession, loin devant son lieutenant, Bruno Gollnisch.
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Avec agence
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Cette fois, le score du FN n'a pas fondu entre les deux tours
Créé le 21.03.10 à 23h41
Mis à jour le 21.03.10 à 23h52 | 30 commentaires Agrandir la taille du texte Réduire la taille du texte Imprimer | Recommandez cet article Envoyer par mail | Partager sur Facebook Tweetez cet article Buzzer sur Yahoo! Buzz
Marine Le Pen réalise plus de 20% dans le Nord-Pas-de-Calais au second tour des régionales, le 21 mars 2010/REUTERS/P.ROSSIGNOLA lire aussi
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REGIONALES - Les résultats de l'extrême droite signent l'échec de la stratégie sécuritaire de l'UMP...
Le FN avait choisi de se maintenir partout où il en avait la possibilité, mais les observateurs voyaient dans ses scores du premier tour le résultats de votes protestataires. Mais entre les deux tours, les résultats du parti d'extrême droite ont augmenté, et ses représentants ne manquent pas de le faire savoir. Avec un score national relatif d’environ 8,7%, selon les premières estimations, le parti d’extrême droite progresse cependant de 3 à 5 points sur certaines régions.
Habituellement, le score du FN stagne ou s’érode au second tour
En Rhône-Alpes, Bruno Gollnisch, vice-président du FN, conforte son score du premier tour, passant de 14 à 15% des suffrages. En Paca, Jean-Marie Le Pen augmente d’environ 3 points. De même, sa fille, Marine Le Pen, obtient 20%, contre 18,31% au premier tour dans le Nord-Pas-de-Calais.
«On peut parler d'une petite remontée, pas d'un grand retour», analysait pour 20minutes.fr Brice Teinturier (TNS Sofres) entre les deux tours. Mais pour Frédéric Dabi, président du département opinion publique de l’Ifop, la donne a changé depuis: «C’est une nouvelle percée du Front National (FN), explique-t-il à 20minutes.fr. Habituellement, quand le FN est présent au deuxième tour, soit son score stagne, soit il s’érode.
L’échec de la stratégie sécuritaire de l’UMP
C’est loin d’être le cas cette fois-ci. Ce résultat est donc selon le sondeur clairement un désaveu de la politique du gouvernement, mais aussi l’échec de la stratégie sécuritaire de l’UMP sur les deux tours. «Le couac du premier ministre, François Fillon, annonçant la mort d’un policier toujours vivant, n’a pas dû aider», conclut Frédéric Dabi.
De son côté, Eric Bonnet, directeur d’études BVA opinion, fait le même constat. «D’une part, l’électorat de droite a sanctionné la politique de Nicolas Sarkozy et, d’autre part, les frontistes, qui avaient voté pour lui, ont été déçus.» L’autre facteur de poids: l’abstention. Lors du premier tour, le politologue Stéphane Rozès expliquait à 20minutes.fr que l’électorat frontiste se mobilise toujours aux élections. Les chiffres sont donc à prendre avec précaution, d’autant plus que le FN a baissé par rapport aux régionales de 2004.
L. B.
http://www.20minutes.fr/article/392238/Politique-Bruno-Gollnisch-Le-vote-FN-n-est-pas-un-vote-de-deboussoles.php
Bruno Gollnisch: «Le vote FN n’est pas un vote de déboussolés»
Créé le 21.03.10 à 21h00
Mis à jour le 21.03.10 à 21h06 | 16 commentaires Agrandir la taille du texte Réduire la taille du texte Imprimer | Recommandez cet article Envoyer par mail | Partager sur Facebook Tweetez cet article Buzzer sur Yahoo! Buzz
Le numéro 2 du Front national, Bruno Gollnisch, au siège du parti à Saint-Cloud le 9 janvier 2006/Joël Saget AFP/ArchivesA lire aussi
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INTERVIEW – Le vice-président du Front national réagit aux premières estimations de son parti...
Les premiers résultats annoncent 8,7% de voix pour le FN au niveau national, c’est une déception pour vous?
C’est un scrutin imbécile et une moyenne imbécile car nous ne sommes pas présents dans toutes les régions en France au second tour. Au contraire, nous constatons une progression dans plusieurs régions. Selon nos calculs, nous avoisinons les 15-17%.
Quelle analyse faites-vous de ce score?
Le vote Front national est un vote d’adhésion et non un vote de déboussolés comme on a pu l’entendre. Cela montre à nos adversaires que nous sommes toujours présents. En ce qui me concerne, je progresse d’un point entre les deux tours, l’appel de la gauche à me faire barrage n’a donc pas fonctionné.
A part l’Alsace, que l’UMP conserve, la France reste majoritairement socialiste. C’est un désaveu pour Nicolas Sarkozy…
Monsieur Sarkozy n’a qu’à s’en prendre qu’à lui-même! Avec son nouveau type de scrutin, il a voulu tuer le FN! Mais si on était dans un système d’élection simple, l’UMP garderait une relative majorité. Le président a signé un chèque en blanc pour quatre ans avec la gauche.
Avez-vous eu Jean-Marie Le Pen au téléphone?
Oui, il a lui-même fait une belle progression en PACA. Tout comme Marine Le Pen dans le Nord-Pas de Calais. C’est un beau score collectif.
Votre score est-il un avantage pour succéder à Jean-Marie Le Pen en vue de la présidentielle de 2012?
Non, ce score n’est pas une indication. Il n’est pas basé sur les mérites personnels. Car en Rhône-Alpes comme dans le Nord-Pas de Calais, il y a un terreau favorable au FN. Avec Marine Le Pen, la concurrence sera loyale, mais tout cela se décidera lors du congrès national du FN. Aujourd’hui, je vais me concentrer sur la mise en place de nos conseillers régionaux.
>> Retrouvez la carte des résultats du second tour par ici
Recueillis par C.B., à Lyon.
http://www.20minutes.fr/article/392262/Politique-Comment-l-UMP-peut-elle-rebondir-d-ici-2012.php
Comment l'UMP peut-elle rebondir d'ici 2012?
Créé le 21.03.10 à 23h00
Mis à jour le 22.03.10 à 06h45 | 55 commentaires Agrandir la taille du texte Réduire la taille du texte Imprimer | Recommandez cet article Envoyer par mail | Partager sur Facebook Tweetez cet article Buzzer sur Yahoo! Buzz
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«Les grandes manœuvres vont commencer très vite», pronostique Frédéric Dabi, directeur opinion Ifop. 2012 et l’élection présidentielle sont déjà dans la ligne de mire de tous les partis. A gauche comme à droite, il va falloir trouver sa stratégie, et surtout, éviter les divisions.
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Réveil gueule de bois pour l’UMP. Le choc des résultats des régionales passé, qui voit le parti présidentiel perdre la Corse et ne gagner aucune région socialiste, l’UMP va devoir se redresser et penser déjà à la présidentielle de 2012. Si, pour Frédéric Dabi, «Nicolas Sarkozy devrait se représenter, sinon, ce serait du jamais vu dans la Veme République», des voix laissent entendre que ce n’est pas encore certain... Quoiqu’il en soit, l’UMP va devoir affûter sa stratégie.
Echec de l’union dès le premier tour
Parmi les questions qui se posent, notamment celle de la stratégie à adopter au premier tour. «L’union de la droite dès le premier tour a entraîné l’abstention ou le report des voix vers le FN pour ceux qui voulaient sanctionner le gouvernement», note Eric Bonnet, directeur d’études BVA Opinion. Sans compter l’absence de réservoir de voix pour le second tour.
Néanmoins, pour la présidentielle, «on peut imaginer que le Nouveau centre présente un candidat», estime le sondeur. Et n’oublions pas que l’échec de Nicolas Sarkozy «risque de donner des ailes à Dominique de Villepin», ajoute Eric Bonnet.
Ce dernier devrait d’ailleurs annoncer jeudi la création d’un «mouvement au service des Français», selon plusieurs de ses proches. En Chine depuis une dizaine jours, Dominique de Villepin devrait rentrer en France en début de semaine. Il a prévu de tenir une conférence de presse jeudi pour exposer sa «vision de l'avenir».
Divisions à droite
Nicolas Sarkozy, qui jusqu’alors incarnait l’unité à droite, risque de se voir critiqué de toutes parts. Seconde voix à s’élever à droite, celle de Nicolas Dupont-Aignan. Le président de Debout la République estime en effet que «La droite républicaine n’a plus le choix: il lui faut renouveler ses hommes, ses structures, ses méthodes et ses idées, sous peine d’être durablement marginalisée dans le paysage politique français». Il ajoute: «la question de savoir si le président de la République peut encore conduire sa famille politique à la victoire en 2012 ne se pose même plus».
Jean-François Copé, qui n'a jamais caché ses prétentions élyséennes, a lui aussi lancé les hostilités. Dès dimanche soir, le patron des députés UMP a appelé à «la construction d'un nouveau pacte majoritaire avec les Français» et un retour «aux fondamentaux». Christine Boutin elle aussi n’exclut désormais plus une candidature en 2012.
Autre difficulté qui pourrait affaiblir l’UMP: l’influence du Front national. «Les électeurs frontistes qui avaient voté Sarkozy en 2007, déçus par la politique du Président, risquent de se retourner vers le Front national». Un peu comme pour les régionales.
Oriane Raffin