(dépêches)
La crise financière grecque devient meurtrière
http://www.liberation.fr/politiques/0101633862-fillon-annonce-des-decisions-difficiles?y=1
Politiques 05/05/2010 à 21h52
Fillon annonce «des décisions difficiles»
336 réactions
François Fillon sur le plateau du 20 heures de TF1, mercredi. (© AFP Bertrand Langlois)
François Fillon a préparé mercredi les esprits à des «décisions difficiles» qui seront mises en oeuvre dans le budget 2011 pour conforter la situation économique et financière de la France et éviter un scénario à la grecque.
Le Premier ministre a annoncé sur TF1 la tenue d’un séminaire gouvernemental jeudi pour préparer les bugdets de 2011 et 2012.
A cette occasion, «on va prendre des décisions qui seront des décisions difficiles», a-t-il averti.
Objectif: réduire le déficit aggravé par la crise économique, pour protéger «la signature» de la France auprès des agences de notation et lui éviter ainsi de connaître le même sort que l’Espagne, le Portugal et la Grèce, dont le gouvernement a adopté une politique de rigueur inédite déclenchant la colère de la population.
«La France est aujourd’hui avec l’Allemagne la meilleure signature en Europe. Nous devons tout faire pour conserver cette signature», a martelé le chef du gouvernement.
A cette fin, il faut «faire des réformes» et «ne pas rester immobile face à un monde qui est train de changer», a-t-il plaidé. Il est ainsi impératif, a-t-il dit, de «baisser la dépense» publique -«dont les dépenses sociales»- qui est aujourd’hui «trop élevée», sans cependant détailler les mesures d’économie envisagées.
Il a aussi chiffré à cinq milliards d’euros le rabottage que le gouvernement entend réaliser sur les niches fiscales, qui coûtent chaque année 70 milliards à l’Etat.
Un recul de l'âge de la retraite n'est pas exclu
En revanche, sur le dossier sensible des retraites - dont le déficit qui ne cesse de se creuser contribue à l’endettement du pays - il n’a pas dit s’il entendait reporter l’âge légal de départ, aujourd’hui à 60 ans, sans toutefois nier qu’il s’agissait d’une option possible.
«Tous les autres pays européens, tous les pays développés ont fait le choix d’augmenter la durée de cotisations ou de repousser l’âge légal de la retraite, c’est donc une solution que nous étudions parmi les autres», a-t-il déclaré.
L’annonce d’une possible dégradation de la dette du Portugal et les violences meurtrières lors des manifestations en Grèce ont fait rechuter les Bourses européennes mercredi et plonger l’euro sous les 1,29 dollar, son plus bas niveau depuis mars 2009.
Mais cette «attaque spéculative» contre la monnaie européenne «va échouer», a assuré François Fillon parce que la zone euro est «solide» et que l’Europe a fait preuve d’«une solidarité sans faille» à l’égard d’Athènes.
«Fier» de servir Sarkozy
Le Premier ministre, qui s’exprimait à la veille du 3e anniversaire de l’élection de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, s’est dit «fier» de le servir. Tout juste a-t-il reconnu «ici ou là» des «erreurs», notamment sur la taxe carbone, qui aurait pu être «mieux préparée».
Il s’est surtout attaché à défendre le bilan de l’exécutif: «il y a eu beaucoup de réformes importantes qui ont été faites. Peut-être qu’elles ont déstabilisé nos concitoyens mais quand ils feront le bilan ils constateront que la France est aujourd’hui en Europe le pays qui (…) a les meilleurs résultats».
Pense-t-il à une candidature présidentielle le matin en se rasant, selon la formule désormais célèbre? «Non», a répondu François Fillon en souriant. Il n’a pas voulu dire non plus s’il souhaitait que son bail à Matignon se prolonge jusqu’en 2012 alors que son départ à l’automne est souvent évoqué.
(Source AFP)
http://www.lefigaro.fr/international/2010/05/05/01003-20100505DIMWWW00587-violents-heurts-a-athenes-et-thessalonique.php
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/05/05/04016-20100505ARTFIG00640-les-francais-se-sentent-solidaires-des-grecs.php
Les Français se sentent solidaires des Grecs
Mots clés : Aide à la Grèce, Euroscepticisme, Jérôme Fourquet, Ifop, UNION EUROPEENNE, FMI
Par Isabelle de Foucaud
05/05/2010 | Mise à jour : 20:14 Réactions (54)
Ils sont 66% à appuyer la contribution française à l'aide internationale à la Grèce, selon un sondage Ifop - La Lettre de l'Opinion diffusé ce mercredi.
La crise grecque ne laisse pas les Français indifférents. Selon une enquête menée par l'Ifop pour La Lettre de l'Opinion*, une large majorité des personnes interrogées soutient le plan d'aide financière à la Grèce, qui a finalement été approuvé par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) dimanche dernier.
Un plan d'un montant total de 110 milliards d'euros, dont la part de la France s'élève à 16,8 milliards d'euros. Les Français appuient cette aide à 66% (contre 34%). Ils étaient 13% de moins lors d'une récente enquête réalisée par l'Ifop, le 13 mars dernier. «Cette augmentation impressionnante est une réaction à l'ampleur prise par la crise grecque ces dernières semaines», souligne Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion de l'Ifop.
Cette évolution de l'opinion n'est pas qu'un simple élan de compassion envers les Grecs. «Au-delà de la solidarité politique, il s'agit de colmater une brèche dans un barrage. Autrement dit, les Français craignent surtout les répercussions de la crise grecque, notamment sur le système monétaire européen», décrypte Jérôme Fourquet.
L'euroscepticisme en filigrane
La monnaie unique est de nouveau sous les projecteurs. Au total, 38% des Français souhaitent son abandon et le retour au franc, selon l'étude de l'Ifop. «L'euro, malmené par la crise grecque, stigmatise les frustrations vis-à-vis des contraintes de la politique monétaire européenne et surtout, des pays qui ne jouent pas le jeu», analyse le sondeur.
Les ouvriers sont 59% et les employés 58% à se dire favorables au retour au franc. A l'inverse, 62% des personnes interrogées se prononcent pour le maintien de l'euro, dont 86% au sein des professions libérales et chez les cadres supérieurs. «Les catégories populaires essuient de plein fouet les conséquences de l'ouverture internationale et européenne. Elles sont donc plus attachées au cadre national», selon Jérôme Fourquet. La crise grecque a réveillé les vieux clivages qui ont toujours entouré les grandes questions européennes, de Maastricht à celui de Lisbonne.
* L'enquête a été réalisée par téléphone les 3 et 4 mai auprès de 998 personnes âgées de 18 ans et plus.
LIRE AUSSI
» Gauche et droite dépassent leurs clivages pour la Grèce
» FMI et zone euro volent au secours de la Grèce
Par Isabelle de Foucaud
Journaliste, LE FIGARO
Commentaires (54) J'aimeJ'aime Partager Classer
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/05/02/04016-20100502ARTFIG00215-fmi-et-zone-euro-volent-au-secours-de-la-grece-.php
FMI et zone euro volent au secours de la Grèce
Mots clés : GRECE, EUROPE, Christine Lagarde, Jean-Claude Juncker, Dominique Strauss-Kahn, FMI, DEUTSCHE BANK, ALLIANZ, MUNICH RE
Par Claire Gallen
02/05/2010 | Mise à jour : 23:49 Réactions (93)
Les ministres grec et français des Finances, Georges Papaconstantinou et Christine Lagarde, hier à Bruxelles. Crédits photo : AFP
Après avoir accepté de nouvelles économies drastiques, le pays a décroché dimanche 110 milliards de prêts de ses voisins et du Fonds monétaire international. De quoi couvrir ses besoins financiers jusqu'à 2012.
À Bruxelles
L'épilogue se profile enfin dans la crise grecque. Réunis en urgence dimanche à Bruxelles, les ministres des Finances de la zone euro ont décidé d'activer un gigantesque plan de sauvetage: 110 milliards d'euros de prêts sur trois ans (80 milliards de la part des États de la zone, le reste de la part du FMI). Du jamais-vu dans l'histoire financière récente. «Il est hors de question de revenir là-dessus», a martelé le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. Le sommet extraordinaire des chefs d'État et de gouvernement, convoqué vendredi, devrait donc être une formalité. De son côté le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a fait savoir que l'institution approuverait un prêt de 30 milliards «dans la semaine».
Pour convaincre ses partenaires européens, la Grèce a présenté dimanche un plan de sacrifices sans précédent. Le but: économiser 30 milliards d'euros au cours des trois prochaines années (soit 11% du PIB du pays!), en plus des 4,8 milliards d'euros annoncés pour 2010. Pour la population, la potion s'annonce amère, puisqu'il faudra renoncer aux 13e et 14e mois de salaire pour les fonctionnaires et avaler une hausse d'un à deux points de la TVA, qui s'élève déjà à 21%. Les taxes sur le carburant, les alcools et les tabacs seront relevées de 10%. Les investissements publics vont baisser de 1,5 milliard d'euros sur deux ans. La durée de cotisation retraite passera de 37 à 40 annuités. Mais c'est le prix à payer pour ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB d'ici à fin 2014 - contre 14% environ en 2009. «Ce sont des sacrifices durs, mais nécessaires», sans lesquels la Grèce «ferait faillite», a affirmé le premier ministre grec, Georges Papandréou.
La facture s'annonce également salée pour l'Europe et le FMI. Les sommes prêtées par les Européens seront réparties entre eux au prorata de leur participation à l'euro, soit 21% pour la France et 28% pour l'Allemagne. Mais «c'est du donnant-donnant», a assuré Christine Lagarde juste avant la réunion. La ministre française des Finances n'en doute pas: «Les citoyens français et européens reverront bien sûr leur argent; les prêts seront remboursés, capital et intérêts.»
Les banques appelées à mettre la main à la poche
Les banques devraient aussi être mises à contribution. «Je m'attendrais à ce que le secteur financier regarde aussi ce qu'il peut faire», a prévenu la ministre française, évoquant «un exercice de solidarité». De son côté Jean-Claude Juncker, a assuré que «tous les ministres ont été d'accord pour voir avec leurs secteurs financier et bancaire respectifs quelles contributions volontaires les banques pourraient apporter». D'ores et déjà, la Deutsche Bank, l'assureur Allianz et le réassureur Munich Re pourraient prêter 1 milliard d'euros à la Grèce aux mêmes conditions que celles prévues pour les États de l'Union européenne, affirmait dimanche soir le Financial Times Deutschland.
Les Européens paient cher leurs atermoiements - «Je reconnais que moi aussi j'ai failli perdre patience en cours de route», a admis Jean-Claude Juncker. Mais ils n'avaient plus vraiment le choix. Les marchés, qui ont fait s'envoler les rendements grecs, commencent à s'interroger sur le Portugal et l'Espagne depuis que Standard & Poor's a dégradé leur note. «Il ne s'agit pas seulement d'aider la Grèce mais aussi du sauvetage de l'euro, a affirmé le ministre belge des Finances, Didier Reynders. Il faut éviter la contagion». Même l'Allemagne a dû surmonter son hostilité à l'idée de sauver la Grèce de ses propres erreurs. «Il est de notre devoir de défendre la stabilité de la zone euro dans son ensemble», a assuré le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble.
Avec ce plan, les besoins de financement de la Grèce seront assurés à 100% au cours des deux premières années; un fonds de garantie pour les banques, doté de 10 milliards d'euros, a également été mis sur pied. Il était temps: l'important pour Athènes était de commencer à toucher l'argent avant le 19 mai, pour rembourser 9 milliards d'euros arrivant à échéance à cette date.
LIRE AUSSI :
» Crise grecque : Athènes prépare un traitement de choc
» Questions autour de la crise de la zone euro
» DOSSIER SPÉCIAL - La Grèce, un défi pour l'Europe
» Qui sont les responsables de la crise grecque ?
Par Catherine Schlepp
Par Claire Gallen
Commentaires (93) J'aimeJ'aime (
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/05/05/04016-20100505ARTFIG00671-bruxelles-redoute-l-impact-de-la-crise-sur-la-croissance.php#xtor=AL-5
Bruxelles redoute l'impact de la crise sur la croissance
Mots clés : croissance, crise, EUROPE, UE
Par Alexandrine Bouilhet
05/05/2010 | Mise à jour : 22:47 Réactions (2)
La Commission européenne a revu en légère hausse, mercredi, ses prévisions de croissance, à 0,9 % pour l'UE en 2010.
La croissance de la zone euro fera mieux que prévu cette année, mais ensuite les choses risquent de se corser pour les maillons faibles - Grèce et Portugal notamment -, qui continuent d'affoler les marchés avec leurs problèmes d'endettement. La Commission européenne a revu à la hausse mercredi ses prévisions de croissance en 2010, à + 0,9 % (contre + 0,7 % prévu précédemment). En 2011, la prévision reste inchangée, à + 1,5 %.
«L'amélioration des perspectives de croissance économique cette année est une bonne nouvelle pour l'Europe», a affirmé le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn. Mais «nous devons veiller à ce que les risques qui pèsent sur la stabilité financière ne compromettent pas cette évolution». Ces chiffres ont dans un premier temps soutenu les marchés, avant une rechute en cours de séance.
Prévisions 2011 en baisse
La Commission a souligné que le rythme de la reprise pourrait varier d'un État à l'autre. Les Pays-Bas, l'Allemagne et la France devraient tirer leur épingle du jeu. Mais dans les pays du Sud, il faut s'attendre à une performance en dessous de la moyenne. La Grèce ainsi pourrait accuser une contraction du PIB de - 3 % cette année et de - 0,5 % l'an prochain. L'Espagne fera un peu mieux, avec une croissance attendue à - 0,4 % puis + 0,8 % respectivement. Au Portugal, la Commission table sur une hausse du PIB de + 0,5 % cette année puis + 0,7 % l'an prochain. Pour ces trois pays, les prévisions 2011 ont été revues à la baisse par rapport aux chiffres publiés à l'automne.
Toute la difficulté pour ces États est qu'ils doivent purger leurs finances publiques sans étouffer la reprise. «Une croissance durable exige des efforts d'assainissement budgétaire déterminés et des réformes qui améliorent la productivité et l'emploi», a martelé M. Rehn. Le déficit public devrait atteindre 9,3 % du PIB en Grèce cette année, contre 9,8 % en Espagne et 8,5 % au Portugal - le record étant détenu par l'Irlande, avec 11,7 %. Or «si d'autres mesures fermes sontentreprises (pour assainir les comptes, NDLR), on peut s'attendre à ce que cela ait un effet sur la croissance », souligne-t-on à la Commission.
Alors que les craintes de contagion de la crise grecque affolent les marchés, l'exécutif européen s'est voulu rassurant. «La Grèce est un cas unique et particulier», a affirmé M. Rehn, et «il est important d'éteindre ce feu de brousse avant qu'il ne devienne un incendie de forêt au niveau de l'Union européenne».
De son côté, le chef de l'eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a écarté tout risque de contagion de la crise grecque, et toute hypothèse d'éclatement de la zone euro. Quant à l'ancien président de la Commission Jacques Delors, il a regretté le temps perdu : «Les pompiers sont à l'œuvre» pour défendre la Grèce et l'euro, mais «il faut dire qu'ils y ont mis du temps».
Par Alexandrine Bouilhet
Commentaires (4) J'aimeJ'aime Partager Classer
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/04/30/04016-20100430ARTFIG00398-crise-grecque-le-traitement-de-choc-.php
Crise grecque : Athènes prépare un traitement de choc
Mots clés : dette, rigueur, déficit, ATHENES, Georges Papandreou, Grèce, Fonds monétaire international, Union européenne
Par Guillaume Guichard
30/04/2010 | Mise à jour : 16:02 Réactions (331)
L'âge moyen de la retraite devrait être relevé de 53 à 67 ans. Des fonctionnaires grecs manifestent le 22 avril dans les rues d'Athènes. Crédits photo : AFP
Le gouvernement aurait accepté de geler les salaires des fonctionnaires pendant trois ans, de supprimer les primes de treizième et quatorzième mois et d'augmenter l'âge moyen de la retraite de 53 à 67 ans.
Le plan d'aide à la Grèce n'ira pas sans contrepartie et Athènes aurait accepté de nouvelles coupes budgétaires, selon le Financial Times. Le gouvernement de Georges Papandreou a dû céder aux exigences du Fonds monétaire international et de l'Union européenne. Les mesures représenteront au total 24 milliards d'euros, soit une baisse du déficit de 10 points de PIB sur les trois prochaines années.
Les agents du FMI, à pied d'œuvre depuis 10 jours à Athènes, ont effectué des descentes dans les ministères «dépensiers», raconte le Financial Times. Ils ont passé au peigne fin les comptes publics aux côtés des équipes de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne. Et ont exigé des mesures d'économies drastiques.
Les détails n'ont pas encore été arrêtés en totalité, mais les fonctionnaires, qui représentent 13% de la population active, devraient se trouver en première ligne. D'après une source proche du dossier citée par le quotidien économique, la Grèce devrait accepter de geler leurs salaires pendant trois ans. Les treizième et quatorzième mois dont ils profitent devraient être supprimés. Cette batterie de mesures devrait permettre d'économiser 1,4 milliards d'euros, selon le Wall Street Journal.
L'âge de la retraite repoussé
Andreas Loverdos, ministre des Affaires sociales, a également déclaré au Financial Times que les agents du service public devraient perdre leurs primes saisonnières. L'âge moyen de la retraite passera de 53 à 67 ans à terme. Le taux de TVA devrait enfin être augmenté, pour la deuxième fois de l'année. Toutes ces mesures devraient être présentées la semaine prochaine devant le Parlement.
Le premier ministre Georges Papandreou a déjà préparé le terrain avant d'annoncer officiellement de telles mesures. La «survie de la nation est notre ligne rouge», c'est «ce qui prime» dans les négociations avec l'UE et le FMI, a-t-il déclaré. «Les mesures économiques que nous devons prendre sont nécessaires pour la protection de notre pays, pour notre survie, pour notre avenir, afin que nous puissions rester debout.»
En clair, les Grecs n'ont pas le choix s'ils veulent obtenir l'aide de l'Union européenne et du FMI, qui pourrait atteindre 135 milliards d'euros sur trois ans. D'autant plus que les premières séries de mesures de rigueur (première hausse de la TVA, réduction des salaires des fonctionnaires) n'avaient pas convaincu, vu le peu de crédibilité dont jouit Athènes auprès des marchés.
Papandreou, qui a rencontré syndicats et représentants patronaux jeudi, n'a toutefois pas réussi à obtenir le soutien du principal syndicat de fonctionnaires, Adedy. Une grève générale de 24 heures est prévue pour le 5 mai. Mais avant cela, les défilés du 1er mai, traditionnellement peu fournis en Grèce, pourraient être l'occasion pour les syndicats de prendre la température sociale du pays.
LIRE AUSSI :
» DOSSIER SPECIAL - La Grèce, un défi pour l'Europe
» Qui sont les responsables de la crise grecque ?
Par Catherine Schlepp
» Les Grecs ont un très bon niveau de vie
Par Catherine Schlepp
Par Guillaume Guichard
Rédacteur, Le Figaro
Commentaires (331) J'aimeJ'aime (9)
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/04/28/04016-20100428ARTFIG00718-questions-autour-de-la-crise-de-la-zone-euro-.php
Questions autour de la crise de la zone euro
28/04/2010 | Mise à jour : 22:39 Réactions (146)
Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Les conséquences à attendre après la dégradation des notes financières de la Grèce, le Portugal et l'Espagne par Standard & Poor's.
» La Grèce peut-elle quitter la zone euro ?
» Quel est le rôle des agences de notation ?
» La Grèce peut-elle faire faillite ?
» Y a-t-il un risque de contagion au reste de la zone euro ?
» Quels risques pour les banques européennes?
» Pourquoi les marchés attaquent-ils aussi le Portugal ?
» La France a-t-elle des raisons de s'inquiéter ?
• La Grèce peut-elle quitter la zone euro ?
» Retour en haut de page
Le voudrait-elle - en dépit des risques financiers encourus -, la Grèce aurait les plus grandes difficultés à sortir de la zone euro pour des raisons juridiques. Si un État membre peut être expulsé de l'UE s'il ne respecte plus les critères politiques, cette option n'est pas prévue par les traités pour la zone euro. Ce vide juridique est sujet à interprétation. «Il serait légalement inconcevable qu'un État membre sorte de la zone euro sans se retirer en parallèle de l'Union européenne», assure Phoebus Athanassiou, conseiller juridique auprès de la BCE. Quant à une expulsion de l'Union monétaire, elle serait «quasiment impossible d'un point de vue légal», car il faudrait amender les traités à l'unanimité, souligne-t-il, dans une note de recherche. Angela Merkel avait réclamé en mars la possibilité d'exclure un pays ne remplissant pas les conditions d'appartenance à la monnaie unique. Sans réviser les traités, cette option de l'expulsion serait «peut-être faisable par des voies détournées», en instituant de fait une union monétaire à deux vitesses. Le pays sortant pourrait conserver l'euro comme monnaie parallèle. Mais il s'agit plus d'une possibilité plus théorique que pratique, tant les aléas sont nombreux.
LIRE AUSSI :
» Merkel : il faut pouvoir exclure un pays de l'euro
• Quel est le rôle des agences de notation ?
» Retour en haut de page
Les agences de notations - au nombre de trois dans le monde - sont des agences privées et indépendantes qui attribuent une note financière aux pays ou aux entreprises. Les investisseurs se basent sur cette note pour savoir quel est le niveau de risque des obligations qu'ils achètent. Chaque agence à sa propre méthodologie. Standard & Poor's, par exemple, attribue la note «AAA» aux meilleurs émetteurs, puis descend ensuite à «AA» puis «A» et «BBB». À chaque fois, ces notes sont assorties de signes + ou -. Ensuite, les notes descendent à «BB» et sont alors considérées refléter le niveau d'obligations «pourries»… D'une façon générale, la note reflète le pourcentage de probabilité que l'émetteur fasse défaut. Ainsi, un émetteur noté triple AAA, comme la France, a 0% de probabilité de faire défaut en trois ans. Un émetteur «BB», comme l'est désormais la Grèce, a 23,08% de faire défaut d'ici à trois ans.
• La Grèce peut-elle faire faillite ?
» Retour en haut de page
Crédits photo : AFP
Non, la Grèce ne peut pas faire faillite. Du moins pas dans le sens où on l'entend pour une entreprise dont les biens sont saisis faute de pouvoir payer ses créanciers. Il n'existe d'ailleurs pas d'instance qui pourrait décider la faillite d'un État.
Mais la Grèce peut parfaitement se retrouver en défaut de paiement, incapable de rembourser ce qu'elle doit. Cette situation n'est pas nouvelle. L'Argentine, en 2001, n'avait pas pu payer 100 milliards de dollars de dettes. Il avait fallu attendre 2005 pour que ce pays trouve un accord avec ses créanciers qui avaient dû abandonner au passage les deux tiers de leurs fonds.
Si Athènes faisait défaut, elle verrait aussitôt s'évanouir la confiance des investisseurs, qu'ils soient publics ou privés, et ne pourrait plus emprunter. Goldman Sachs envisage clairement ce scénario de banqueroute, tandis qu'un économiste allemand affirme que la Grèce ne remboursera jamais les fonds que Berlin entend débloquer. À l'inverse, Herman Van Rompuy et Jean-Claude Trichet, respectivement présidents de l'Union européenne et de la Banque centrale européenne, écartent toute menace de défaut de paiement et toute idée d'une restructuration de la dette grecque.
Restructuration qui, estime l'agence de notation financière Standard & Poor's, ferait que seuls 30% à 50% des créances du pays seraient honorées. La Grèce, en cessation de paiement, serait exclue temporairement du système financier international.
Cela ne veut pas dire qu'elle sortirait de la zone euro, mais Athènes signerait son effondrement économique et politique sur la scène mondiale. Une faillite qui ne dit pas son nom.
LIRE AUSSI :
» Trichet : la faillite de la Grèce est «hors de question»
• Y a-t-il un risque de contagion au reste de la zone euro ?
» Retour en haut de page
La contagion n'est pas inéluctable. Mais le risque est grand. «Les projecteurs vont maintenant davantage se tourner vers d'autres pays lourdement endettés de la zone euro», prédit un économiste chez ANZ Bank. Outre la Grèce et le Portugal, ces pays sont l'Italie, l'Espagne et l'Irlande, dont la dette publique atteindra pour 2010 respectivement 116,9%, 55,2% et 64,5% du PIB (produit intérieur brut). Des pays dont les déficits budgétaires sont très élevés et qui doivent tous payer très cher pour emprunter sur les marchés. Mercredi, Rome a eu beaucoup de mal à placer 13,5 milliards d'euros de bons du Trésor. Madrid - dont la note financière a été dégradée dès mercredi par Standard and Poor's - compte ramener son déficit de 11,2% du PIB à 3% en 2013, mais les marchés ne croient pas à sa capacité de le faire. Les couvertures que le Portugal et l'Espagne doivent prendre contre les risques de faillites atteignent des niveaux historiquement élevés. Le vice-président de la Banque centrale européenne le dit: la Grèce n'est pas la seule en difficulté. Et un sondage publié mercredi dans le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung montre que 61% des Allemands sont convaincus que d'autres pays de la zone euro vont tomber parmi les Pigs - les «cochons» en anglais -, initiales du Portugal, de l'Italie, de la Grèce et de l'Espagne (Spain).
LIRE AUSSI :
» Grèce, Portugal : panique sur la zone euro
» Dette : l'Espagne à son tour sous pression
» Grèce : «La confiance dans la zone euro est en jeu»
• Quels risques pour les banques européennes ?
» Retour en haut de page
Crédits photo : AFP
En tant que tel, l'impact d'un défaut de la Grèce sur le secteur bancaire européen serait marginal. Les experts arrivent à cette conclusion rassurante avec deux bémols importants toutefois. Le premier, c'est le risque de contagion sur lequel les marchés ont joué à se faire peur ces derniers jours. Si la Grèce fait défaut, quid du Portugal, de l'Espagne ou de l'Irlande? Ce serait une crise d'une tout autre dimension. Autre point important, si globalement le secteur bancaire européen peut absorber le choc d'une restructuration lourde de la dette grecque, certains acteurs seraient fortement affectés. Ce sont ceux là que les marchés traquent.
Or, comme d'habitude, personne ne sait qui porte quel risque. Tout le monde se raccroche aux statistiques de la Banque des règlements internationaux datant du mois de décembre. Selon elles, les institutions financières françaises sont les plus exposées sur la Grèce, avec 75 milliards de dollars de créances, devant l'Allemagne et ses 45 milliards. «La moitié de l'exposition des banques françaises est le seul fait des filiales de Crédit agricole (29 milliards d'euros d'actifs) et de Société générale (4 milliards) en Grèce» calculent les analystes du courtier britannique Evolution. De son côté, l'analyste de Credit Suisse Guillaume Tiberghien évalue à 4,4 milliards d'euros les pertes que subiraient BNP Paribas, Société générale, Dexia et autres dans le cadre d'un scénario de dépréciations des portefeuilles sur la Grèce. Crédit agricole, avec sa filiale Emporiki, est réputé le plus en risque. Interrogé mercredi sur BFM TV, Baudouin Prot, l'administrateur directeur général de BNP Paribas, a qualifié de «tout à fait négligeable» l'exposition du groupe sur les banques grecques.
• Pourquoi les marchés attaquent-ils aussi le Portugal ?
» Retour en haut de page
La dégradation, mardi soir, de la note souveraine du Portugal par l'agence Standard & Poor's (S & P) a fait plonger les marchés à Lisbonne. Avec un déficit budgétaire record s'élevant à 9,4% du PIB en 2009 et une dette de 126 milliards d'euros soit 76,8% du PIB, l'économie portugaise est vue comme l'un des maillons les plus faibles de la zone euro. S & P a baissé sa note mardi après avoir révisé à la baisse les perspectives de croissance du Portugal (déjà l'une des plus faibles de l'UE) et ses capacités de désendettement d'ici à 2013. Mais «Lisbonne n'est pas Athènes», répètent les responsables portugais. D'une part, «nous n'avons pas menti sur nos statistiques», souligne le ministre des Affaires étrangères. D'autre part, le pays a engagé une cure d'austérité (gel des salaires, privatisations, etc.) qui provoque d'ailleurs des grèves, cette semaine dans les transports. Signal positif adressé mercredi, le premier ministre socialiste Jose Socrates, minoritaire au Parlement, a reçu le soutien de l'opposition sociale-démocrate pour accélérer les mesures de rigueur. Et celui de François Baroin à Paris et du ministère des Finances à Berlin, qui insistent: le Portugal «n'est pas comparable à la Grèce» et ne suscite pas l'inquiétude.
LIRE AUSSI :
» Le Portugal contaminé par la crise grecque
» Bourse : Lisbonne dévisse, Athènes se ressaisit
• La France a-t-elle des raisons de s'inquiéter ?
» Retour en haut de page
Le niveau de la dette française est élevé - Bercy l'anticipe à plus de 83% du PIB à la fin de l'année - et ses finances publiques loin d'être réjouissantes. Mais aujourd'hui, «même si on surveille ça comme le lait sur le feu, il n'y a pas de contagion possible», répond l'entourage de Christine Lagarde.
En clair, la France n'est pas en situation de se retrouver face à un marché qui ne voudrait plus la financer et se détourneraient des emprunts d'État. D'abord, elle est notée AAA - la meilleure note possible, celle qui lui permet d'emprunter aux taux les plus avantageux - par les agences de notation. «Et des pays AAA en Europe, il n'y en a pas tant que ça!», insiste-t-on à Bercy. De fait, l'Italie et la Belgique ne l'ont plus depuis longtemps, l'Espagne et l'Irlande l'ont perdu avec la crise.
Du coup, la France serait même gagnante face à la situation grecque. «La fuite des investisseurs vers la qualité nous est bénéfique», indique une source gouvernementale. En d'autres termes, la France fait office de refuge pour les investisseurs qui cherchent la sécurité en Europe.
Le ministère de l'Économie veut d'ailleurs croire que cette situation va durer «dans la mesure où nous avons un programme de rétablissement de nos finances publiques qui va nous ramener dans les clous» d'ici quelques années.
Commentaires (146) J'aimeJ'aime
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/05/02/04016-20100502ARTFIG00067-accord-entre-l-ue-le-fmi-et-la-grece-sur-le-plan-d-aide-.php
Accord entre l'UE, le FMI et la Grèce sur le plan d'aide
Mots clés : dette, crise grecque, GRÈCE, Union européenne, FMI
Par Marine Rabreau
02/05/2010 | Mise à jour : 15:19 Réactions (87)
Le premier ministre grec Georges Papandréou a annoncé ce dimanche de nouveaux «sacrifices» qui répondent aux exigences du FMI et de l'UE. Crédits photo : REUTERS
Sur la base d'un programme d'austérité draconien proposé par la Grèce, la Commission européenne recommande d'activer le sauvetage financier négocié entre Athènes, le FMI et l'UE. La Grèce prévoit un retour à des déficits publics sains en 2014.
Jugé «solide» et «crédible» par le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le programme de coupes budgétaires pluriannuel proposé par la Grèce pour revenir à des niveaux de déficits et de dettes décents, justifie l'activation du plan d'aide financière par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI).
Le premier ministre grec Georges Papandréou a annoncé ce dimanche de nouveaux «sacrifices» qui répondent aux exigences du FMI et de l'UE, précisant que les mesures d'austérité nouvelles concernent les fonctionnaires et les retraités du secteur public, et épargnent les salaires du secteur privé.
Un déficit sous 3% en 2014
«Nous sommes tous appelés à faire un choix. Le choix est entre l'effondrement ou un programme de changements structurels. Le gouvernement a décidé de sauver le pays», a déclaré ce dimanche le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou.
Sauver le pays, en langage européen, consiste à mettre en place un plan de rigueur qui permette le retour d'un déficit budgétaire sous les 3% du PIB, soit le plafond requis par le traité de Maastricht pour assoir sa place au sein de l'UE.
C'est ainsi que le ministre des Finances a proposé de lancer un «programme économique qui prévoit des efforts budgétaires pour réduire le déficit de 11 points du PIB, soit 30 milliards d'euros - en plus des 4,8 milliards déjà annoncés pour 2010 - à partir d'aujourd'hui et sur les trois prochaines années», pour un retour sous le fameux seuil européen d'ici à 2014. Selon les estimations du gouvernement grec, le déficit s'établirait à 8,1% cette année, 7,6% en 2011, 6,5% en 2012, 4,9% en 2013 et enfin 2,6% en 2014.
De son côte, la dette publique est attendue à 133,3% du PIB cette année et devrait continuer à progresser, jusqu'à 149,1% en 2013, avant de commencer à refluer en 2014, à 144,3%.
Des mesures drastiques
Parmi les principales mesures annoncées figurent le gel des salaires et la suppression des 13e et 14e mois de salaire dans la fonction publique. Il n'y aura en revanche pas de changement dans les salaires du secteur privé.
L'âge minimum de départ à la retraite est fixé à 60 ans. Les investissements publics vont être réduits et un fonds d'aide au système bancaire sera mis en place.
Dès 2010, est également prévue une nouvelle hausse de un à deux points de la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée, qui atteint déjà 21% ; la France est à 19,6%).
Un plan d'aide financière pour assurer la stabilité de la zone euro
Mettre un terme à la spéculation et assurer la stabilité de la zone euro. Telles sont les priorités d'une Europe inquiétée depuis plusieurs semaines par la menace de banqueroute d'un de ses membres.
Alors que les taux longs grecs ont connu des poussées de fièvre à en inquiéter la planète finance entière, et que l'euro s'est déprécié au rythme des craintes sur la possibilité pour la Grèce de faire faillite, la viabilité même du modèle de l'Union européenne a été menacée. Les tensions politiques entre les chefs d'Etats des pays membres ont relancé les débats sur une Europe en panne de coordination.
Le montant de l'aide financière qui sera accordée conjointement par l'UE et le FMI n'a pas encore été dévoilé, mais il sera «sans précédent au niveau mondial». La ministre française de l'Economie Christine Lagarde évoquait samedi un montant total du soutien situé dans la fourchette évoquée par le FMI et la Commission européenne, entre «100 et 120 milliard d'euros». Elle a précisé qu'il s'agissait d'un «plan sur trois ans, l'année en cours, 2011 et 2012».Selon les analystes de Natixis, le pays aurait besoin de 130 milliards d'euros sur ces trois années.
En tout cas, la Grèce peut souffler. Le pays pourra rembourser son échéance de près de 9 milliards d'euros qu'il doit rembourser le 19 mai prochain.
Plus jamais ça
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel comptent prendre «des initiatives dans les prochains jours» pour que l'Europe renforce les mécanismes de surveillance au sein de la zone euro, accélère ses travaux sur la lutte contre la spéculation et l'amélioration de la transparence des produits dérivés et formule de nouvelles propositions sur la régulation des agences de notation».
Concernant ces agences de notation, Michel Banier Commissaire européen au marché intérieur et aux services, s'est dit favorable, vendredi, à la création d'une telle entité en Europe, qui viendrait s'ajouter aux trois agences de notation déjà existantes, toutes américaines, Standard & Poor's, Moody's et Fitch.
» DOSSIER SPECIAL - La Grèce, un défi pour l'Europe
» Qui sont les responsables de la crise grecque ?
Par Catherine Schlepp
» Les Grecs ont un très bon niveau de vie
Par Catherine Schlepp
Par Marine Rabreau
Journaliste, Le Figaro
Commentaires (87) J'aimeJ'aime
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/dette-de-la-grece-un-defi-pour-l-europe.php
eulent durcir les règles
Réactions (67)
Angela Merkel veut modifier les traités pour imposer plus de discipline financière. Et imposer une agence de notation européenne. La France est d'accord sur les principes, mais pas sur le détail des mesures.
» Comment France et Allemagne profitent de la crise grecque
» DOSSIER SPÉCIAL - La Grèce, un défi pour l'Europe
.
.
Questions autour de la crise de la zone euro
Réactions (146)
Les conséquences à attendre après la dégradation des notes financières de la Grèce, le Portugal et l'Espagne par Standard & Poor's.
.
.
FMI et zone euro volent
au secours de la Grèce
Réactions (93)
Après avoir accepté de nouvelles économies drastiques, le pays a décroché dimanche 110 milliards de prêts de ses voisins et du Fonds monétaire international. De quoi couvrir ses besoins financiers jusqu'à 2012.
» DOSSIER SPÉCIAL - La Grèce, un défi pour l'Europe
.
.
Pensez-vous que la Grèce remboursera les prêts accordés par l’Europe ?
Réactions (192) Votants 25887
oui.23.09%.
non.76.91%.
.
.
.
Crise grecque : Athènes propose
un traitement de choc
Réactions (331)
Le gouvernement aurait accepté de geler les salaires des fonctionnaires pendant trois ans, de supprimer les primes de treizième et quatorzième mois et d'augmenter l'âge moyen de la retraite de 53 à 67 ans.
» DOSSIER SPECIAL - La Grèce, un défi pour l'Europe
.
.
Comment l'Allemagne et la France profitent de la crise grecque
Réactions (93)
Les investisseurs fuient les désormais très risquées obligations grecques et se réfugient sur les marchés des titres de dette français et allemands. Résultat, le coût de la dette grecque grimpe, celui des deux autres baisse.
» DOSSIER SPECIAL - Grèce, un défi pour l'Europe
.
.
Grèce : Merkel et l'effet domino
Réagir
L'éditorial de Pierre Rousselin.
.
.
.
«La confiance dans la zone euro est en jeu»
Réactions (84)
A l'issue d'une conférence de presse commune, Jean-Claude Trichet et Dominique Strauss-Kahn ont enjoint l'Allemagne à se décider très rapidement sur l'aide à apporter à Athènes, sans pour autant se prononcer sur le montant alloué. La Chancelière a à son tour appelé mercredi à «accélérer» les négociations.
.
.
La Grèce aurait besoin de 130 milliards
Réactions (45)
Selon Natixis, Athènes doit trouver plus de 40 milliards d'euros par an d'ici 2012. Peut-être plus. Tout dépend de la croissance et de la réussite du plan de rigueur.
» Grèce : «La confiance dans la zone euro est en jeu»
.
.
.
L'envolée «sans limite» des taux grecs
Réagir
Le marché est bloqué, provoquant l'escalade des taux grecs. Pour l'instant, cela n'a pas d'effet direct sur le coût de la dette pour Athènes.
» La Grèce et le Portugal affolent la zone euro
.
.
.
Les Français unanimes pour soutenir la Grèce
Réactions (299)
Le taux d'intérêt du prêt fixé à 5% sur trois ans est le seul point de désaccord.
.
.
La Grèce recourt finalement
à l'aide internationale
Réactions (178)
Sous la pression des marchés, le gouvernement grec a annoncé qu'il faisait appel au plan d'aide de l'Union européenne et du FMI. Il s'y était jusqu'à présent fermement refusé. Les marchés restent méfiants après les déclarations sévères d'Angela Merkel.
» DOSSIER SPÉCIAL - La Grèce, un défi pour l'Europe
» Les Grecs protestent contre l'austérité
.
.
Les Grecs protestent
contre l'austérité
Réactions (19)
L'ensemble de la fonction publique était mobilisé pour la quatrième fois depuis le début de l'année contre les mesures imposées par le gouvernement Papandréou.
» Le nouveau déficit de la Grèce inquiète les marchés
.
.
.
Les lendemains grecs font douter les marchés
Réactions (2)
Le taux d'intérêt grec à dix ans a dépassé les 8% dans la journée de mercredi. Les investisseurs doutent sur la capacité d'Athènes à rembourser sa dette dans les années à venir.
» Grèce : Paris prêt à débourser 3,9 milliards d'euros
» DOSSIER SPECIAL - La Grèce, un défi pour l'Europe
.
.
.
Le nouveau déficit de la Grèce inquiète
Réactions (63)
La crise en Grèce a été encore plus sévère que prévu. Le déficit atteindrait désormais 13,6% du Produit intérieur brut (PIB) contre 12,9% initialement estimé. De nouvelles révisions sont à craindre. Les marchés financiers s'inquiètent.
» DOSSIER SPECIAL - La Grèce, un défi pour l'euro
.
.
Grèce : Paris prêt à débourser 3,9 milliards d'euros
Réactions (246)
Un projet de loi de finance rectificative a été présenté au Conseil des ministres par Christine Lagarde. Début mai, la France accordera son aide sous la forme d'un prêt bilatéral sur 3 ans, au taux de 5% environ.
.
La Grèce lève 1,95 milliard à prix fort
Réagir
L'émission obligataire a été sursouscrite au taux record de 3,65%. Le coût de son emprunt est deux fois supérieur au taux de 1,67 % retenu en janvier dernier pour une opération similaire.
.
.
L'incertitude fait battre des records
aux taux grecs
Réactions (25)
Le report de l'arrivée des délégations de la Banque centrale et du Fonds monétaire international à Athènes a fait grimper les taux grecs à 7,73%.
.
.
.
La Grèce veut discuter
de l'aide européenne
Réactions (63)
Athènes demande à l'Union européenne et au Fonds monétaire international (FMI) d'ouvrir les discussions sur le plan d'aide décidé en conseil des ministres européens, dimanche dernier.
» Dossier spécial - Grèce, un défi pour l'Europe
.
.
.
Peut-être 90 milliards pour la Grèce
Réactions (46)
Les pays européens pourraient être amenés à tripler leur aide à la Grèce, croît savoir le quotidien économique allemand Handelsblatt. Le plan présenté par l'Union européenne s'élève à 30 milliards d'euros. Pour la première année.
» VIDEO - «Les marchés vont jouer avec les nerfs des Européens»
» DOSSIER SPECIAL - La Grèce, un défi pour l'Europe
.
.
L'Europe mobilise 30 milliards
pour la Grèce
Réactions (66)
Les pays de l'euro proposent un financement à environ 5%. Athènes a salué le dispositif et espère ne pas l'activer.
.
.
Grèce : le marché teste la patience de l'Europe
Réactions (38)
Quelle limite devra être franchie avant que la Grèce appelle l'Europe à la rescousse? La question taraude les investisseurs, faisant grimper les taux d'intérêt sur la dette grecque à 7,5%, un record. La Bourse d'Athènes dévisse de 5%.
» Grèce : «Le marché est déconnecté de la réalité»
» DOSSIER SPECIAL - La Grèce, un défi pour l'Europe
.
.
La Grèce emprunte à un taux prohibitif
Réactions (21)
Athènes a placé 1,95 milliard d'euros de bons du Trésor à trois mois au taux de 3,65%. Cette opération a suscité une très forte demande des investisseurs. Mais le coût d'emprunt est du double de celui du précédent placement.
» Dossier spécial - Grèce, un défi pour l'Europe
.
.
.
La Grèce fait souffrir
le secteur bancaire
Réagir
Crédit Agricole, Société Générale et BNP Paribas ont tiré la cote vers le bas ce jeudi. Leur implication dans les problèmes grecs inquiète les investisseurs.
» La Bourse de Paris casse de nouveau les 4.000 points
.
.
La crise grecque résulte
d'une «irresponsabilité collective»
Réactions (18)
VIDEO Pour Jens Bastien, économiste allemand vivant à Athènes, la crise grecque marque la fin d'une époque. Le plan de rigueur changera profondément les comportements, veut-il croire.
.
.
La bonne affaire de la dette grecque
Réactions (77)
La Grèce écoule à nouveau de la dette sur les marchés lundi. Les banques européennes, favorisées dans cette émission d'obligations à 7 ans, peuvent réaliser de jolis bénéfices.
» DOSSIER SPECIAL - La Grèce, un défi pour l'Europe
.
.
L'Europe accouche
d'un accord sur la Grèce
Réactions (121)
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont trouvé un compromis sur un soutien financier à la Grèce. Le mécanisme qui fait intervenir le FMI sera valable pour d'autres pays de la zone euro.
» DOSSIER SPECIAL - Grèce, un défi pour l'Europe
» Grèce : l'Europe se réunit, le monde s'inquiète
.
.
L'Allemagne impose son orthodoxie financière
Réactions (13)
La presse allemande célèbre la «chancelière de fer».
» Grèce : l'Allemagne impose son plan
.
.
Les Etats-Unis inquiets
à propos de la Grèce
Réactions (11)
Pour la première fois un dirigeant de la Fed s'est dit préoccupé des conséquences de la crise grecque sur l'économie américaine. Au pire, il craint une panique généralisée sur les marchés de la dette des Etats.
» DOSSIER SPECIAL - La Grèce, un défi pour l'Europe
.
.
.
Fonctionnaire grec : ce qu'il gagne... et perd
Réactions (104)
Seulement un départ de fonctionnaire sur cinq remplacé, réductions drastiques des salaires et gel des retraites… Les mesures de rigueur, effectives à partir de cette semaine, visent un service public pléthorique.
» DOSSIER SPECIAL - Grèce, un défi pour l'Europe
.
.
L'Allemagne veut un FMI européen
Réactions (40)
Le ministre allemand de l'Economie voudrait doter l'Europe d'une institution capable notamment de punir les Etats trop laxistes. La Commission européenne soutient cette idée.
» DOSSIER SPECIAL : Grèce, un défi pour l'Europe
.
.
La Grèce victime
de l'incurie de l'Europe
Réagir
ANALYSE - Par Jean-Pierre Robin, chroniqueur économique au Figaro.
.
.
Grèce : ce que risquent
les banques françaises et allemandes
Réactions (100)
Les banques françaises et allemandes cumulent plus de 115 milliards de dollars (84 milliards d'euros) d'exposition en Grèce et six fois plus dans l'ensemble de l'Europe du Sud. L'Espagne, probable prochaine cible des marchés, inquiète beaucoup plus.
» L'Europe soutiendra la Grèce «et toute la zone euro»
» DOSSIER SPECIAL - Grèce, un défi pour l'Europe
.
http://plus.lefigaro.fr/note/qui-sont-les-responsables-de-la-crise-grecque-20100426-187439
Qui sont les responsables de la crise grecque ?
Réactions (24)
Mots clés : crise grecque Georges Papandreou Grèce
26/04/2010 | Mise à jour : 14:35
Sélectionné par la rédaction Par Catherine Schlepp (Membre Mon Figaro)
"Athens Stock Exchange" - La bourse d'Athènes par Charles P. (Flickr CC)
Grecque d’origine, je connais bien la Grèce et dernièrement j’ai rencontré beaucoup de Grecs afin de comprendre pourquoi ce pays en est arrivé là. Mais depuis le début de la crise grecque, on observe une tendance générale à se renvoyer les responsabilités. Moi, je pense que la responsabilité de ce qui arrive à la Grèce est collective, d'abord sur le plan national et ensuite à l’échelle de l'Union Européenne dont on a découvert les limites. Les Grecs n'en sont que les premières victimes, d'autres risquent plus que jamais de suivre.
La crise grecque n’est pas soudainement apparue en 2009 avec l’accession au pouvoir de Georges Papandréou, élu premier ministre en octobre dernier. Je dirais plutôt que la crise grecque est avant tout le résultat inéluctable d’une politique calamiteuse menée par la droite grecque de Kóstas Karamanlis, chef du gouvernement entre 2004 et 2009. C’était la politique du «toujours plus aux riches» et d’une église orthodoxe omniprésente qui vivait dans l’opulence.
Des aides sociales quasi-inexistantes
En Grèce, pour vivre correctement, la classe moyenne doit se débrouiller comme elle peut et les jeunes, quel que soit leur niveau d’études, ne trouvent pas de travail ou alors mal payé, dans les 300 à 400 euros par mois. Contrairement à la France, en Grèce, si vous ne travaillez pas, vous ne touchez rien ou presque. Les indemnités chômage, qui ne sont pas attribuées systématiquement, sont parmi les plus basses d’Europe. Ni allocations familiales, ni RMI ou RSA, ni APL et autres aides aux parents isolés. En d’autres termes, si les Grecs veulent s’en sortir, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et leurs familles. En voilà une différence de taille !
Un service public défaillant
Si les Grecs trichent ou rechignent à payer leurs impôts et si la fraude fiscale est devenue un sport national, c’est aussi parce que le rôle de l’État est moins visible qu'en France. L’État providence n’y existe pas, les services publics sont souvent très défaillants et rien ne marche vraiment comme il le faudrait. Sur le plan de l’éducation par exemple, tous les Grecs vous assureront que s’ils ne payaient pas de cours de soutien scolaire à leurs enfants, ceux-ci n’auraient aucune chance de quitter l’école avec un diplôme en poche. Ainsi, la plupart des enseignants propose des cours privés à leurs élèves. Étant trop mal payés dans la fonction publique, ils doublent presque tous leur salaire officiel avec des cours privés.
Pour le système de santé, c’est également souvent problématique. Les frais d’hospitalisation ne sont que partiellement pris en charge. De plus, le personnel insuffisant dans les hôpitaux publics ne permet pas de s’occuper correctement des malades. Ainsi, mon cousin, hémiplégique après un accident de moto, hospitalisé dans un grand hôpital à Thessalonique est resté seul, nu, allongé et couvert juste d’un drap, avec la fenêtre grande ouverte pendant toute la journée parce que personne n’est venue la refermer. Quant aux conditions d’hygiène, n’en parlons pas (...)
Concernant la justice, dans un pays où la corruption est monnaie courante, plus personne ne fait confiance au système judiciaire. Découragé, on laisse tomber d’avance. L’administration de son côté, ferme les yeux sur beaucoup de choses, notamment dans le domaine du tourisme : des piscines construites sans permis, des hôtels de 150 chambres qui n’en déclarent que 30... Sans parler des scandales autour de l’Église grecque et de son patrimoine immobilier la plaçant parmi les plus grosses fortunes du pays. Bref, il y a eu de nombreux scandales financiers en Grèce, mais les personnes impliquées n’ont jamais été traduites en justice.
La population n’est pas prête à changer d’attitude
Dans un tel contexte, le gouvernement grec peine à imposer quelque taxe que ce soit aux populations. Ainsi, si vous leur demandez pourquoi ils ne déclarent pas leurs vrais revenus, beaucoup de Grecs vous diront : «L’État ne fait rien pour moi, il ne fait rien pour mes enfants, il ne me donne rien, alors pourquoi, moi, je lui donnerais plus ? Et puis, les autres font pareil, vous croyez que je vais payer pour les autres ? Regardez les politiques, ils s’en sont mis plein les poches, ils sont les propriétaires les plus riches, avec leurs villas, yachts etc. Les médecins libéraux gagnent tellement de fric qu’ils ne savent même plus comment le dépenser et ils ne déclarent en moyenne que 15.000 euros pour l’année. Idem pour les avocats, comptables, notaires et autres professions libérales et moi, simple commerçant, je leur déclarerais tout ? Mais je ne suis pas fou, moi !»
Depuis l’euro, la vie en Grèce est devenue aussi chère que dans les autres pays européens. En revanche, ni les salaires, ni le système, n’ont suivi cette tendance générale à la hausse. Dès lors, tricher, travailler au noir, est devenu pour bon nombre de Grecs une condition de survie. Souvent dans une famille de quatre ou cinq personnes, vous avez le père qui a une activité salariée déclarée. Puis l’épouse, qui exerce souvent une activité non déclarée, rapporte au foyer à peu près la moitié de ce que gagne le mari. Même les enfants accumulent des petits boulots par-ci par-là…
Nommer les responsables de la crise ne mène à rien
Chercher le responsable de la crise grecque, c’est un peu comme savoir qui, de l’œuf ou de la poule, est apparu en premier.
Georges Papandréou l’a compris, il n’est plus en train de désigner tel ou tel responsable. Le 25 avril, j’ai vu son discours devant l’association des patrons des entreprises du Tourisme grecques et je me suis dis : Mon Dieu, qu’il est bon ! Cela fait longtemps que je n’ai pas entendu un discours aussi convaincant de la part d’un homme politique. Le ton grave, il a trouvé les mots justes pour expliquer ce qui arrive à la Grèce, comment elle a pu en arriver là et comment elle pourra s’en sortir. Chaque mot qu’il prononçait allait droit au cœur. Il a parfaitement compris la situation et il l’a bien expliquée aux Grecs. Toutes les mesures prises mais aussi celles qui sont à l’étude ou en préparation vont dans la bonne direction. On a beaucoup de chance qu’il soit là, d’autres ne s’en sortiraient pas aussi bien que lui, j’en suis convaincue.
Ce qu’il convient de faire ? Surtout ne pas céder au catastrophisme. À force d’anticiper la catastrophe, on risque de la provoquer pour de bon. Oui, la Grèce va très mal en ce moment, mais elle n’est pas mourante. Elle a juste besoin d’un peu d’aide, comme cela peut arriver à n’importe quel autre pays de la zone euro demain. La Grèce va renaître de ses cendres plus vite que nous le croyons et elle en sortira plus forte que jamais. Voilà mon intime conviction.
» LIRE AUSSI : Les Grecs ont un très bon niveau de vie par Catherine Schlepp.
» Photo par Charles P. (Flickr CC)
Par Catherine Schlepp
Commentaires (23) J'aimeJ'aime (
http://plus.lefigaro.fr/note/un-autre-regard-sur-la-crise-grecque-20100318-155486
Les Grecs ont un très bon niveau de vie
Réactions (36)
Mots clés : plan de sauvetage Union européenne Grèce
18/03/2010 | Mise à jour : 13:00
Sélectionné par la rédaction Par Catherine Schlepp (Membre Mon Figaro)
La France semble mettre un point d’honneur à vouloir aider la Grèce. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs déclaré récemment, lors d’une table ronde au salon de l’agriculture, qu’on ne pouvait «pas laisser tomber un pays qui est dans la zone euro, sinon l’euro n’a pas de sens». Élevée en Allemagne et résidente en France depuis 1991, je connais bien la Grèce par mes origines. J’y ai beaucoup de contacts et y retourne presque tous les ans. C’est pour cela que je me permets de penser qu’aujourd’hui c’est surtout d’une aide morale dont a besoin la Grèce. Sa crise financière, elle peut la surmonter seule. Même le Gouverneur de la Banque Centrale grecque a dit que la Grèce s’en sortira par elle même. Faisons lui confiance, il sait de quoi il parle.
Des chiffres pas si mauvais
Oui, la Grèce ne va pas bien e
Derrière les chiffres, une autre réalité
Quand on présente ces chiffres, on oublie souvent que le PIB n'est pas toujours un indicateur fiable de la vraie richesse d'un pays. Ainsi, on ne tient pas compte du fait que le taux de propriété en Grèce est l’un des plus élevés d’Europe (83,6% en Grèce, contre 62,7% en France et seulement 44% en Allemagne, selon Eurostat 2003).
Et surtout, point majeur selon moi, on ne tient pas compte du fait que l'économie parallèle. La corruption et le travail au noir occupent une très grande place en Grèce. D'après mon expérience sur le terrain, ces pratiques sont très courantes. Ne pas déclarer l'ensemble de ses revenus est un sport national ! On le sait, tout le monde en parle, mais personne n'intègre cette donne aux statistiques.
En tant que Grecque d’origine, c’est ma connaissance du pays et de ses coutumes qui m’amène à remettre en question certains éléments de la crise Grecque. Et si les chiffres du PIB prenaient en considération le travail au noir et les marchés parallèles ? Le chiffre "réel" du PIB risquerait fort de ne pas être celui qu'on nous dit. Selon moi tous les chiffres alarmants diminueraient de moitié ce qui, à l'heure actuelle, placerait la Grèce tout à fait dans la moyenne européenne.
Un bon niveau de vie
Le salaire minimum d'un Grec s'élève à 605 euros par mois (contre 1.173 en France) et près de la moitié des femmes actives reste frappée par le chômage (un des taux les plus élevés en Europe). La plupart des ménages n’a souvent qu’un salaire pour vivre. Du moins, officiellement. Le coup de la vie est relativement élevé : nourriture, vêtements, meubles, voitures, hautes technologies : il vous en coûtera au moins autant qu’en France. Inutile de vous dire qu’avec 605 euros par mois, vous ne vous en sortirez pas !
Pourtant, par expérience, je peux témoigner que les Grecs vivent bien. Et ce pouvoir d'achat il ne s'invente pas ! Mes amis, ma famille, tous ou presque ont un très bon niveau de vie malgré les bas salaires. Ils sont propriétaires de leurs maisons ou appartements, ils partent en vacances, possèdent des voitures flambant neuves et ont tous les gadgets dernier cri. Une étude américaine sur l'utilisation des technologies de communication et de l'information a révélé que 79 % des Grecs possèdent un téléphone portable, dont 37% avec accès Internet, 32% possèdent un ordinateur fixe, 9% un ordinateur portable et 13.487 Grecs un "handheld computer", l'ordinateur qui tient dans une main. Et il s’agit des chiffres de 2006 ! (Greece in numbers, page 20). Un écart entre les salaires et le niveau de vie, qui s'explique selon moi par des revenus non déclarés, voire de la fraude fiscale.
Quand nous allons en Grèce avec mon mari, nous y avons presque l'air «pauvres» et pourtant nous nous rendons dans une petite ville de 60.000 habitants. On se moque carrément de notre mode de vie de Français de classe moyenne qui essaient de gérer au mieux leur budget. Je pense encore à cette fête d’anniversaire où le bambin d'un an s'est vu offrir un grand gâteau d'anniversaire à son effigie, 40cm sur 60cm, de fabrication artisanale et sur lequel une photo du gamin avait été reproduite avec des ingrédients comestibles. C’était une famille modeste, la mère ne travaillait pas, le père était serveur et ils n’avaient certainement pas pris un crédit à la banque pour s'offrir cette folie. En effet, en Grèce aussi les banques ne prêtent qu’aux riches, ou du moins sous les mêmes conditions qu’en France.
Bref, selon moi, au quotidien, la Grèce ne semble pas du tout s’enliser dans la crise.
Faire évoluer les mentalités
Récemment, les rumeurs qui voulaient que la banque américaine Goldman Sachs ait aidé la Grèce à camoufler sa dette, ne m’ont guerre surprise. Les gouvernements agissent à l’image de la population. Il y a des richesses en Grèce, nul besoin de vendre vos îles pour sortir de la crise.
Des mesures incitatives s'accommoderaient plus facilement de la mentalité grecque à mon avis. Un dispositif tel que le régime d’auto-entrepreneur pourrait bien convenir à un pays comme la Grèce où l'initiative privée occupe une place aussi importante dans l'économie nationale. Avec les Grecs, même un appel public aux dons pour sauver le pays, fonctionnerait mieux qu'une politique de rigueur ! Non, tout n'est pas rose au pays de Zeus mais tout n'est pas noir non plus.
Par Catherine Schlepp
Commentaires (27) J'aimeJ'aime
http://www.liberation.fr/economie/0101633662-nous-risquons-d-aller-dans-la-rue-pour-tout-casser
Économie 05/05/2010 à 00h00
«Nous risquons d’aller dans la rue pour tout casser»
ReportageLoin du tumulte d’Athènes, l’île d’Egine commence à ressentir les effets de la crise grecque et redoute les conséquences du plan d’austérité du gouvernement.
1 réaction
Par PHILIPPE CERGEL Envoyé spécial à Egine
A entendre les cris et les rires de la cohorte d’adolescents qui embarquent sur le bateau reliant le Pirée à l’île d’Egine hier matin, on aurait du mal à croire que la Confédération des fonctionnaires a lancé un mot d’ordre de grève de quarante-huit heures contre les mesures d’austérité qui amputent leur salaire de plusieurs dizaines d’euros par mois. A quelques banquettes des élèves, un groupe de professeurs de ce lycée de Corinthe débat. «Même si nous sommes tous pour la grève, nous ne pouvons pas la faire de façon répétée car cela nous coûte 60 euros par jour», disent en chœur les quatre femmes du groupe. Ce qui ne semble pas correspondre au sentiment de leur collègue masculin, qui ne veut pas suivre un mouvement dont il «ne voit pas le but». Pour ce jeune professeur de littérature, sympathisant de la gauche mais déçu par son attitude lors des émeutes de décembre 2008 après la mort d’un jeune manifestant tué par un policier, «c’est la mentalité du Grec moyen qui doit changer».
colère. De son côté, Dora, professeur de théologie, résume : «Nous n’avons aucun espoir.» Son mari, ingénieur de travaux publics, n’a plus guère de travail. Les chantiers s’effondrent. Le débat est passionné. Tous s’accordent néanmoins sur un point : la responsabilité des deux grands partis politiques (Pasok - socialistes - et Nouvelle Démocratie - conservateurs) qui ont dirigé le pays depuis trente-cinq ans. Et surtout sur la nécessité de traduire les responsables en justice. Pour Maria, professeure de lettres, si rien n’est fait, «lorsque les réductions de salaires apparaîtront effectivement sur les fiches de paie, la colère sera telle que nous pourrions aussi descendre dans la rue pour tout casser, alors que jusqu’à présent nous étions plutôt contre ceux qui avaient recours à la violence».
A Egine, la population vaque à ses travaux habituels. La production traditionnelle de la pistache n’est pas affectée, comme l’explique Helène Alyfantis. Elle dirige une entreprise qui cultive 2 000 arbres et qui conditionne elle-même ses produits. La baisse des ventes n’est que de 10%. Ce qu’elle souhaite ? «Un plan de croissance qui permettrait d’avoir un peu plus facilement des emprunts pour moderniser [son] entreprise.» Ce qu’elle redoute ? Les conséquences de la réforme fiscale qui risque de taxer davantage son patrimoine. Panagiotis Mourtsis, autre vendeur de pistache, ne dit pas autre chose : «Les mesures adoptées», lâche-t-il, vont permettre de «séparer le bon grain de l’ivraie».
Amertume. Dans sa supérette, Stélios Kallikourdis attend de prendre sa retraite. Avec amertume. Il l’a déjà évaluée à 1 400 euros. Mais elle sera sans doute réduite à 1 200. Il se dit en colère face à la gabegie générale. Il parle d’un réseau d’égouts payé depuis des années, «mais construit en dépit du bon sens et qui ne marche pas». Lui aussi voudrait que les responsables paient. Peu de chance : le maire reconnaît que ce réseau ne marchera probablement jamais. Panagiotis Koukoulis dirige un «conseil municipal apolitique». Il a surtout des soucis avec l’eau potable et avec les subventions de l’Etat, qui ont été considérablement réduites. Athènes lui avait promis 1,5 million d’euros pour le transport de l’eau potable à partir du Pirée en 2009 ? Il n’a touché que 800 000 euros. Et la dotation de l’Etat, qui se situait autour de 220 000 euros par an, a été réduite de 20 à 30%. «Cela nous conduit à renoncer à toute une série de projets d’infrastructures, comme les jardins d’enfants, les routes ou le réseau d’alimentation en eau.» Ce problème exaspère un homme qui tente de construire deux magasins. «On me réclame 400 euros pour me brancher au réseau de l’eau.»
Dans le village d’Aghia Marina, Christos, lui, a une autre idée. Il menace d’aller tout casser à Athènes si la situation ne s’améliore pas et si «les coupables et les voleurs» ne sont pas traduits en justice…
http://www.liberation.fr/economie/0101633665-l-insubmersible-budget-de-l-armee-grecque
Économie 05/05/2010 à 00h00
L’insubmersible budget de l’armée grecque
Face à la menace de l’ancien occupant turc, Athènes refuse de rogner dans ses dépenses militaires.
3 réactions
Par JEAN QUATREMER Envoyé spécial à Athènes
Les milliers de manifestants de gauche qui ont parcouru les rues du centre de la capitale grecque, hier, défendaient leur salaire et leur retraite. Mais aucun slogan du style «Nos salaires, pas des militaires». Pourtant, les mesures d’austérité - visant à économiser 30 milliards d’euros sur trois ans afin de ramener le déficit budgétaire de 14% à 3% d’ici à 2014 - ont curieusement omis de tailler massivement dans l’un des plus importants budgets militaires de la planète (rapporté à la richesse du pays bien sûr). Car, en Grèce, il est quasiment intouchable. «On ne s’en rend pas compte en Europe de l’Ouest, mais nous vivons sous la menace permanente de la Turquie», explique Filios Stangos, journaliste pour la télévision publique.
De fait, interroger les citoyens grecs sur l’armée vous vaudra, sauf au sein de la gauche radicale, des regards étonnés. Si beaucoup conviennent que la Grèce a un vrai problème avec sa pléthorique fonction publique (800 000 fonctionnaires pour 11 millions d’habitants), rares sont ceux qui sont prêts à remettre en cause la course aux armements avec la Turquie : «Tous les jours, on a droit à une provocation d’Ankara, soupire Maria, qui dirige une PME de cosmétiques. Un jour c’est un avion qui viole notre espace aérien, le lendemain c’est un bateau turc qui s’égare dans nos eaux territoriales. On ne sait pas ce que l’armée turque est capable de faire.»
Malades. Rançon de cette inquiétude diffuse à l’égard de l’ancien occupant, les dépenses militaires de la Grèce (6 milliards d’euros), rapportées au PIB, restent les plus élevées de l’UE et au deuxième rang de l’Otan, après les Etats-Unis : 2,8% du PIB aujourd’hui, contre 1,7% en moyenne dans les autres pays européens de l’Alliance atlantique, même si on est désormais loin des années 80 où elles dépassaient les 5%. L’armée grecque, c’est 100 000 hommes et femmes pour l’armée de terre, 18 800 pour la marine et 26 800 pour l’armée de l’air, soit 2,9% de la population active contre 1,1% dans les autres pays de l’Otan.
Cependant, le gouvernement Papandréou a reconnu qu’une rationalisation n’était peut-être pas une mauvaise idée. Ainsi, le budget de la défense pour 2010 prévoit tout de même une diminution de 10,8% des dépenses de fonctionnement, ce qui a déjà entraîné des «mouvements sociaux» : la semaine dernière, les pilotes de l’armée de l’air, faute d’avoir le droit de grève, se sont tous déclarés malades pendant vingt-quatre heures pour protester contre les coupes dans leur salaire. Les dépenses d’armement ont, elles aussi, été revues à la baisse : - 9% en 2010. «La Grèce a différé de nombreux achats mais si elle veut rester au niveau de la Turquie, elle va devoir investir davantage dans les prochaines années», souligne un diplomate européen.
U-Boot. Le plus cocasse, c’est que faute d’industrie nationale, Athènes doit importer massivement (c’est même le 5e importateur mondial en matière de défense) à la plus grande joie, notamment, de la France et de… l’Allemagne. Cette dernière, si prompte à lui donner des leçons de bonne gestion, n’a pas hésité à lui vendre, en 2009, six U-Boot 124, des sous-marins dont Athènes n’est d’ailleurs pas satisfait, pour la modique somme de 2 milliards d’euros. La France est aussi sur les rangs pour placer des frégates FREMM, produites avec l’Italie, et, bien sûr, son Rafale. Autant dire que Paris et Berlin préfèrent voir le budget de la fonction publique fondre plutôt que mettre en péril les exportations de leur industrie militaire. On comprend aussi pourquoi la Grèce est l’une des militantes les plus actives d’une défense européenne : «Le jour où on aura la certitude que les soldats allemands et français viendront mourir pour défendre nos îles face aux Turcs, alors, ce jour-là, on diminuera notre budget militaire», ironise le journaliste Filios Stangos.
http://www.liberation.fr/economie/06011939-cohn-bendit-on-fait-de-l-argent-sur-le-dos-de-la-grece?y=1
Vidéo Documents vidéos 05/05/2010 à 18h39
Cohn-Bendit: «On fait de l'argent sur le dos de la Grèce!»
178 réactions
Les réformes exigées en Grèce «sont presque impossibles à réaliser» et les conditions sociales demandées au pays «intolérables», s'est insurgé mercredi le chef de file des Verts au Parlement européen Daniel Cohn-Bendit (voir son intervention ici).
«Vous êtes complètement fous», a-t-il lancé à l'adresse de la Commission européenne et des représentants des Etats de l'UE lors d'un débat sur le sujet au Parlement européen.
«Ce que doit faire le gouvernement Papandreou est pratiquement impossible», a-t-il affirmé, à propos des sacrifices salariaux et sociaux demandés, alors que des manifestations organisées en Grèce pour dénoncer le plan de rigueur ont dégénéré dans la journée en violences, faisant trois morts dans une banque incendiée à Athènes.
Les manifestants entendaient protester contre des mesures d'austérité sans précédent promises par le gouvernement grec en échange d'une aide financière de 110 milliards d'euros sur trois ans du FMI et de la zone euro.
Référence à Thatcher
«On ne donne pas le temps à Papandreou de trouver un consensus», a-t-il déploré. «Il faut créer une cohésion. Ca ne se décrète pas. Vous allez voir en Espagne et au Portugal s'il y a des problèmes», a-t-il pronostiqué.
Daniel Cohn-Bendit a ensuite fustigé les conditions des prêts consentis par les autres pays européens, qui se feront à un taux moyen de 5% alors que la plupart des Etats concernés pourront emprunter les fonds concernés à des taux moindres sur les marchés. «On fait de l'argent sur le dos de la Grèce. C'est intolérable», s'est-il emporté.
«J'ai l'impression que maintenant, dans les gouvernements, on dit "I want to make money on the back of the Greece"», a-t-il accusé en référence à la revendication du Premier ministre britannique Margaret Thatcher en 1984, réclamant «I want my money back» pour protester contre la contribution du Royaume-Uni à la Politique agricole commune.
(Source AFP)
http://www.europarl.europa.eu/sides/getVod.do?mode=unit&language=EN&vodId=1273071317438