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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 10:58

(dépêches)

 

Bientôt, un nouveau gouvernement pour le Royaume-Uni

 


http://www.challenges.fr/actualites/europe/20100503.CHA3642/langleterre_attend_son_nouveau_gouvernement.html
Actualités Challenges < Monde 06.05.2010 | 18:20  
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L'Angleterre attend son nouveau gouvernement

45 millions de Britanniques étaient appelés aux urnes pour les élections législatives, qui opposent notamment Gordon Brown, David Cameron et Nick Clegg.
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(c) Sipa David Cameron, Nick Cregg et Gordon Brown Articles liés
  Interview de... Florence Faucher-King (Centre d'études européennes de Sciences-Po): "Le New Labour est très affaibli"
Vidéo Interview de... Denis McShane (ancien ministre des Affaires européennes): "Nick Clegg est un peu notre François Bayrou"
  Commentaire "L'Europe n'a rien à attendre des élections britanniques", par Noëlle Lenoir ( Challenges )
45 millions de Britanniques étaient appelés aux urnes, jeudi 6 mai jusqu'à 23 heures heure française, pour un scrutin qui s'annonce serré. La participation était attendue en hausse par rapport au précédent scrutin, en 2005 (61%). Le point sur les enjeux.

Les forces en présence. Premier ministre depuis juin 2007, le travailliste (Labour) Gordon Brown, qui avait succédé à Tony Blair après dix ans aux Finances sans passer par la case élections, est candidat à sa succession. Face à lui, le conservateur (Tories) David Cameron, qui a tenté de recentrer son parti en le rendant "moderne et compatissant", espère faire mieux que ses prédécesseurs, qui avaient échoué à déloger les travaillistes. Le libéral-démocrate (LibDems) Nick Clegg tente lui de briser le traditionnel duo Labour/Tories, qui a donné au pays tous ses Premiers ministres depuis 1922.

Les projections électorales. 650 sièges sont à pourvoir, le Labour en contrôlant actuellement 346, les Tories 193 et les LibDems 63. Les derniers sondages publiés mercredi donnent les Tories à plus de 35%, le Labour autour de 30% et les LibDems autour de 25%. Comme les Etats-Unis, et au contraire de la France, le Royaume-Uni pratique le scrutin majoritaire à un tour: dans chaque circonscription, celui qui a obtenu le plus de voix est élu, même sans dépasser les 50%. Un système qui permet traditionnellement d'éviter une Chambre sans majorité absolue (hung Parliament), mais peut-être pas cette année, pour la première fois depuis 1974. Favorisés par le découpage électoral, les travaillistes pourraient par ailleurs obtenir une majorité relative des sièges même en terminant à une humiliante troisième place.

Le déroulement de la campagne. D'une durée officielle d'un mois (la convocation du scrutin a été annoncée le 6 avril), la campagne a été notamment marquée par un triple débat inédit entre les trois grands candidats, les 16, 22 et 29 avril. Ceux-ci ont notamment permis la percée de Clegg, très en forme lors du premier débat, mais n'ont pas permis à Brown, qui partait de loin dans les intentions de vote, de rattraper tout son retard. Ils n'ont pas permis de formaliser des alliances en vue d'une coalition, mais un partenariat entre le Labour et les LibDems paraît plus envisageable qu'avec les Conservateurs.

Economie : du budget... "Mes trois priorités pour le pays: rester sur le chemin de la relance, rester sur le chemin de la relance, rester sur le chemin de la relance", a lancé Brown le 28 mars à Nottingham. Alors que le Labour ne veut pas sacrifier la reprise, venue plus tard que dans d'autres grands pays, au rétablissement des finances publiques, les conservateurs donnent la priorité à la baisse du déficit (11,4% du PIB en 2009). Une divergence qui a donné lieu à de féroces débats d'économistes par journaux interposés, et qui a aussi été alimentée par les critiques de la Commission européenne, qui juge trop peu ambitieux le plan d'assainissement budgétaire du ministre des Finances Alistair Darling. Les agences de notation ont aussi animé le débat en laissant entendre que le Royaume-Uni pourrait perdre sa notation "triple A".

... aux banques. La régulation financière a aussi animé la campagne, alors que plusieurs grandes banques (RBS, Lloyds) ont été nationalisées durant la crise. S'inspirant de Barack Obama, Cameron a dévoilé un projet de taxe bancaire pour rembourser les contribuables, suscitant les critiques du gouvernement, qui compte se rembourser en revendant ses parts à terme et préfère une réflexion internationale sur le sujet. Clegg, lui, propose une refonte complète du système bancaire, notamment en démantelant les très grands établissements.

Entre vie personnelle et scandales. En dehors de l'économie, la personnalité des candidats et les "affaires" ont aussi largement alimenté la campagne. Gordon Brown est ainsi apparu en larmes à la télévision en évoquant le décès, en 2002, de sa petite fille prématurée, avant d'être accusé quelque temps plus tard de rudoyer ses collaborateurs du 10, Downing Street. David Cameron a lui présenté son épouse Samantha, qui attend son quatrième enfant pour septembre, comme son "arme secrète". De nombreuses polémiques ont aussi fait les gros titres: citons en vrac les suites du scandale des notes de frais abusives des députés, des accusations de lobbying rémunéré proférées contre d'anciens ministres Labour, ou encore la gaffe commise par Brown le 28 avril, quand il a traité de "sectaire" (bigot) une retraitée sympathisante travailliste avec laquelle il venait de discuter, sans savoir que ses propos étaient enregistrés.

par Jean-Marie Pottier, journaliste à Challenges.fr, le vendredi 30 avril 2010.

http://www.challenges.fr/magazine/enquete/0211.030637/in_ou_out_les_anglais_doivent_choisir.html
Actualités Challenges < Enquêtes 06.05.2010
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L'éditorialiste Noëlle Lenoir ancienne ministre déléguée aux affaires européennes

In ou out, les Anglais doivent choisir
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L'Europe n'a pas passionné les électeurs britanniques durant la campagne qui vient de s'achever. Cela ne signifie pas que la question de la position singulière du Royaume-Uni dans l'Union européenne ne se pose pas. En effet, au-delà de l'indifférence, c'est bien l'euro-scepticisme qui, outre-Manche, est au zénith. Jamais les programmes politiques des grands partis n'ont été plus défensifs, voire négatifs, vis-à-vis de la construction européenne. Jamais les partenaires de la Grande-Bretagne ne se sont autant interrogés sur l'attitude à attendre de la part des nouveaux dirigeants de ce pays, à la veille d'échéances économiques et sociales cruciales liées à la crise.


Le gouvernement issu des élections du 6 mai entend-il ou non respecter le principe de solidarité qu'implique la mise en oeuvre du traité de Lisbonne ? Le peuple britannique est-il prêt à accepter que son Etat se plie à la règle commune européenne, que ce soit pour réguler les marchés financiers ou pour participer à un espace commun de justice et de sécurité ? L'agenda européen du futur gouvernement est déjà bien rempli. Dès la fi n du mois de mai, par exemple, il devra délibérer avec ses partenaires sur la future directive hedge funds, en discussion au Parlement européen, et se prononcer sur le contrôle des innombrables fonds offshore dont les gestionnaires sont à Londres. Le temps presse. Le gouvernement britannique doit savoir s'il veut contribuer à renforcer une Europe dont la faiblesse présente met en cause son existence même, ou s'il veut continuer à rester dans un entre-deux. Or « it cannot remain sitting on the fence », selon le vieux dicton suivant lequel on ne peut être à la fois dehors et dedans.


Nick Clegg a la solution. Elle lui a été inspirée par le traité de Lisbonne, le premier à permettre à un Etat de se retirer de l'Union européenne. Dans son programme, le chef des libéraux-démocrates a proposé - en cas de « changement fondamental » des relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne - l'organisation d'un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union ou son retrait. Bonne et courageuse idée. Chiche ! Et d'ailleurs, pourquoi ne pas trancher dans le vif dès maintenant ? Pourquoi repousser ce référendum ? Les partenaires du Royaume-Uni et les Britanniques eux-mêmes seraient fixés - enfin. Ils sauraient si l'on va inéluctablement vers un éclatement de l'Union. Ou si, au contraire, à la surprise générale, l'Europe redynamisée retrouve son souffle communautaire initial. La situation actuelle n'est en effet pas tenable. L'Europe a atteint un tel degré d'intégration qu'il n'est plus possible de la faire convenablement fonctionner si l'un de ses principaux acteurs - le Royaume-Uni - n'est pas décidé à jouer le jeu.


Le gouvernement britannique ne peut plus se contenter de détricoter le cadre juridique de l'espace européen en poussant, comme il l'a fait ces dernières années, à une dérégulation à outrance. Celle-là même qui a conduit à la faillite du système bancaire avec, pour dommage collatéral, celle des Etats. Le gouvernement britannique ne peut continuer à multiplier les opt out, lui permettant de picorer dans les traités ce qui lui convient, en se dispensant d'appliquer les règles qui ne lui conviennent pas. Le conservateur David Cameron a annoncé son intention de renégocier tous les transferts de compétence à l'Union européenne, pour ne garder que le marché commun. C'est une vue de l'esprit. Et si les Britanniques, en réitérant leur adhésion à l'Europe, faisaient mentir le grand Churchill qui, tout en se présentant comme le plus proeuropéen que le sol d'Albion ait jamais porté, n'a en réalité jamais cru que son pays avait sa place dans la Communauté européenne ? « We are with Europe but not of it. We are linked but not comprised », disait-il. Pour conserver son statut de grande puissance, à travers le Commonwealth et sa relation transatlantique privilégiée, le Royaume-Uni devait se tenir à l'écart du projet continental européen.


Aujourd'hui, la grande puissance, plus que le Royaume-Uni, c'est la City. Le Royaume-Uni est devenu un des grands pays de l'Europe où, hélas, admettons-le, il n'y a plus de grande puissance. L'Union ne menace ni l'existence du Commonwealth, ni le lien de la Grande-Bretagne avec les Etats-Unis, qui s'est au demeurant distendu du fait du désintérêt du président Obama pour l'aventure européenne. Rien ne devrait plus empêcher les Britanniques de s'amarrer définitivement à l'Europe. A moins qu'ils ne veuillent tourner la page. Dans ce cas, il faut le faire savoir, et vite, en votant par référendum, suivant la judicieuse proposition de Nick Clegg. La grande question tenue cachée de cette campagne électorale, c'est donc bien celle de l'avenir de la Grande-Bretagne en Europe. Personne n'en parlait, mais tout le monde y pensait. Maintenant, le nouveau gouvernement britannique a pour responsabilité d'y répondre.




Noëlle Lenoir


 

 

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