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17 octobre 2025 5 17 /10 /octobre /2025 04:37

« La réalité est simple : soit nous entamons les débats, soit nous entrons une fois pour toutes dans la crise politique. Cela, les députés des groupes La France insoumise et Rassemblement national doivent l’assumer. Nous sommes en effet à un moment de vérité. » (Sébastien Lecornu, le 16 octobre 2025 dans l'hémicycle).


 


Le Premier Ministre Sébastien Lecornu avait payé cher, c'était normal d'avoir le résultat de ses sacrifices : les deux motions de censure, l'une déposée par les insoumis, les écologistes et les communistes, l'autre par le RN et alliés, qui ont été examinées ce jeudi 16 octobre 2025 dans la matinée, ont été rejetées par l'Assemblée Nationale.

C'est comme quand on arrête de fumer : on sait quand on reprend, mais on ne sait pas combien de temps on arrête car on peut reprendre à tout moment. La censure, c'est pareil. Une drogue des députés de la XVIIe législature. Ils en sont friands. Ils ont déjà goûté goulûment à la censure du gouvernement de Michel Barnier le 4 décembre 2025, ils n'ont pas eu le temps pour le gouvernement de François Bayrou qui s'est kamikazé sur un vote de confiance le 8 septembre 2025, et ils comptent bien que pour le gouvernement de Sébastien Lecornu, ce soit partie remise. En tout cas, pour l'heure, les tribuns des insoumis et du RN sont en colère contre ce qu'ils appellent le "parti unique".

Pourtant, il faut rappeler que le budget de 2025 avait été adopté aussi par une absence de vote d'une censure, et cette bienveillance provenait tant du parti socialiste que du RN. Mais c'était avant la condamnation de Marine Le Pen.

Cette fois-ci, la motion déposée par la gauche a recueilli seulement 271 votes, soit 18 de moins que le seuil de 289 (majorité absolue des 577 députés) nécessaire pour son adoption. La seconde motion de censure, déposée par le RN et les ciottistes, a été rejetée sans surprise, puisque la gauche a toujours refusé d'y mêler ses voix, elle n'a recueilli que 144 votes.


Je souhaite toutefois analyser plus précisément ces deux scrutins publics.

Pour la première motion de censure (scrutin n°3058 dont le résultat a été annoncé à 11 heures 40), la gauche non socialiste n'a pas fait le plein de toutes ses voix : 71 insoumis sur 71 mais 35 écologistes sur 38 et 15 communistes sur 17, ce qui signifie qu'il y a eu 5 voix "perdues" pour cette motion de censure (en d'autres termes, la motion de censure aurait pu recueillir 276 votes, soit seulement 13 avant le seuil fatidique). Le RN et ses alliés ont fait le plein des voix : 123 RN sur 123 et 16 ciottistes sur 16. En outre, 11 députés n'appartenant pas à ces groupes ont voté aussi cette motion de censure : 1 LR (Alexandra Martin, députée des Alpes-Maritimes, qui s'est ciottisée, c'était-à-dire, qui s'est lepénisée, puisque, de droite dure, elle a accepté d'approuver une motion des insoumis, des communistes et des écologistes), 7 socialistes frondeurs (sur 69, ce qui signifie que 10% des députés socialistes, indisciplinés, n'ont pas suivi la consigne de leur groupe malgré les grandes concessions du gouvernement), 1 député LIOT (Olivier Serva) et 2 députés non-inscrits.
 


Quant à la seconde motion de censure (scrutin n°3059 dont le résultat a été annoncé à 12 heures 15), c'était plus simple puisque le cordon sanitaire mis par la gauche a résisté aux tentations de censure. Ainsi, sans surprise, le RN et alliés ont fait le plein des voix, 123 RN et 16 ciottistes, et 5 autres députés, par ailleurs, ont voté cette motion de censure du RN : 3 LR (dont Alexandra Martin mais aussi Pierre Cordier et François-Xavier Ceccoli) et les deux mêmes députés non-inscrits de la première motion de censure (c'est-à-dire Véronique Besse et Daniel Grenon).

L'organisation du débat, ouvert ce jeudi à 9 heures par la Présidente de l'Assemblée Nationale Yaël Braun-Pivet, a fait que les deux motions ont été examinées en même temps dans un débat commun, avant deux votes spécifiques pour chacune des motions de censure.

Pour défendre la première motion de censure, la députée insoumise Aurélie Trouvé n'a pas été avare d'excès verbaux et de n'importe-quoi. Un échantillon : « Vous servez un pouvoir minoritaire persistant et, pour cela, vous saccagez les fondements mêmes de la démocratie. Le Président Macron impose désormais son pouvoir contre la volonté du peuple. Il n’est plus garant des institutions de notre pays. Il n’a pas écouté une seule fois la colère qui s’exprimait dans les rues et sur les ronds-points. Il a volé par 49 al. 3 deux années de retraite aux Français, il a décidé tout seul d’une dissolution de l’Assemblée Nationale, puis il a ignoré le vote des Français. Battu dans les urnes, il a poursuivi une politique rejetée par le pays et il s’arroge à nouveau le droit de désigner un gouvernement de vaincus. (…) Nous y voilà : c’est le néolibéralisme autoritaire et vous en êtes le moine-soldat, monsieur le Premier Ministre, avec vos pauvres armes, faites de tractations de couloir, de discussions secrètes et de deals politiciens méprisables. Vous trahissez l’esprit de la République (…). Dès lors, ce n’est pas vous l’enjeu, monsieur le Premier Ministre, c’est la France. ».


Après avoir évoqué les perspectives budgétaires (à la sauce insoumise), la présidente de la commission des affaires économiques en est venue à la réforme des retraites : « J’en viens au cœur du débat de ces derniers jours : la réforme des retraites et son devenir. Ne nous y trompons pas : si ce gouvernement demeure, il poursuivra la démolition de notre système par répartition. Car la suspension annoncée n’est qu’un leurre, une tromperie, un subterfuge. Au mieux, il ne s’agira que d’un très bref report, glissé par un amendement budgétaire dont rien ne garantit la présence dans le texte final. Et même s’il s’y trouvait, cet amendement confirmerait, entérinerait la retraite à 64 ans. (…) Pour faire passer cet amendement de petit décalage de la réforme des retraites, collègues socialistes, il faudra voter tout le budget de la sécurité sociale. (…) Enfin, cette grâce de M. Lecornu rouvrira la voie à la retraite par capitalisation par la conférence sociale. Vraiment, si cette pseudo-suspension des retraites est une victoire, c’est bien pour le Président et pour tous ceux qui le soutiennent. Mais vous tous, qui avez été élus pour abroger la réforme des retraites, allez-vous vraiment vous laisser abuser par cette aumône en trompe-l’œil ? Il n’y a que deux options, ce matin : continuer le macronisme et le néolibéralisme, ou bien rompre avec eux. ».

Et de terminer de manière franchement caricaturale : « C’est maintenant qu’il faut transformer notre production, maintenant qu’il faut censurer. Censure et retour aux urnes, c’est le seul espoir d’un souffle nouveau, le seul espoir de régénérer notre contrat social. (…) À vous tous, qui avez fait grève et manifesté, je dis : nous ne vous trahirons pas, nous continuerons le combat et nous censurerons ! Respectons le mandat de nos électeurs, pensons à l’espoir que nous avons soulevé ! Il est des moments où l’attentisme devient de la lâcheté, nous y sommes. Jean Jaurès disait  "Le courage, c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel". Je m’adresse ici à tous ceux qui se disent ses héritiers : montrez ce courage et censurez ! ». L'oratrice des insoumis n'a manifestement pas compris le réel.

 


Deuxième oratrice, pour défendre sa propre motion de censure, Marine Le Pen n'a pas eu honte de citer De Gaulle que son père pourfendait pourtant : « Ce régime de malheur, c’est précisément la situation politique à laquelle nous faisons face, du fait de la piteuse coalition des partis du système qui se relaient à la tête de l’État depuis cinquante ans et n’ont aujourd’hui qu’un seul but : durer, se maintenir quelques semaines de plus, au détriment du peuple et de la nation. Ce régime de malheur, toutes les institutions de la Ve République avaient été conçues pour le rendre impossible, mais, à force d’ententes électorales et d’accords de couloir, vous avez réussi à transformer notre loi fondamentale en étouffoir de la démocratie. Ce dévoiement de nos institutions a atteint aujourd’hui un paroxysme. Les Français ne comptent même plus les motions de censure déposées, débattues et votées depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022. Ils ne savent même plus qui siège au gouvernement. Qui leur en voudrait ? La durée des ministres se compte, parfois, non plus en années ou en mois, mais en heures. Ce spectacle pathétique est un poison pour notre démocratie car il exaspère nos compatriotes et les détourne du goût de l’action publique. Or une démocratie ne vit que par l’énergie et par l’engagement des citoyens. J’espère donc que le théâtre des manœuvres auxquelles se sont livrés tous les partis du système depuis plus d’un an n’aura pas gravé dans le marbre, pour des millions de Français, un profond dégoût pour l’action politique. ».

Après s'être fait plaisir en fustigeant les arrangements de ses opposants (c'est étrange comme elle semblait vouloir donner des consignes de comportement à ses adversaires socialistes, comme si c'étaient des anciens alliés), la présidente du groupe RN a abordé le véritable sujet de la journée, le budget de 2026 : « La représentation nationale est aujourd’hui réunie pour décider si votre gouvernement, monsieur le Premier Ministre, doit être censuré au vu de votre projet de budget. Je dis "votre", pardon ; peut-être aurais-je dû dire "le budget de M. Bayrou", "le budget de Bercy" ? Ce n’est tellement pas le vôtre, qu’il n’intègre même pas votre promesse au parti socialiste de suspendre la réforme des retraites (…). Ce budget, donc, est un véritable musée de toutes les horreurs coincées depuis des années dans les tiroirs de Bercy (…). Monsieur le Premier Ministre, je ne veux pas ajouter au débat politique, déjà marqué par le règne de la médiocrité et des effets de manche inutiles, la moindre pierre ; mais quand même, sérieusement, comment voulez-vous, après des décennies de course à l’abîme, faire accepter une année de plus aux Français qu’on les spolie de leurs droits sociaux par incapacité à toucher à ceux que nous avons octroyés, de manière totalement irrationnelle, à la terre entière ? Comment pouvez-vous imaginer que le pays le plus fiscalisé, le plus socialisé au monde ne vous sanctionne pas, ne vous rejette pas, en voyant chaque année s’allonger la liste des injustices et des spoliations, toujours au détriment des Français les plus faibles, jamais au détriment de l’immigration massive, incontrôlée, qui mine nos comptes sociaux et rend nos rues de plus en plus violentes ? (…) Voilà pourquoi, monsieur le Premier Ministre, nous voterons sans hésiter la censure de votre gouvernement : tout simplement parce que ce budget n’est pas un budget, c’est-à-dire la somme de choix politiques, mais c’est l’acte ultime, nous l’espérons, d’un système politique à bout de souffle, à bout d’idées, et qui, par accumulation de saignées fiscales, de brutalisations sociales, n’aura rien produit d’autre qu’un pays à bout de forces. ».

Et revenant sur la situation politique, Marine Le Pen a ainsi commenté la position du PS : « C’est donc à Olivier Faure que vous devrez peut-être votre maintien temporaire aux affaires : un dirigeant visionnaire qui, jusqu’à hier, ne savait même pas par quel véhicule juridique serait suspendue, puisque c’est là l’objet de l’accord de la honte conclu par les socialistes, la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Issu de multiples rencontres entre vous, les alliés de M. Faure apprécieront, cet accord n’est pas seulement honteux : il est placé sous le signe de la tromperie et de la malhonnêteté car rien ne nous dit qu’une fois intégré au texte l’amendement visant à suspendre la réforme Borne survivrait à un rejet du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), à une réécriture par le Sénat, au passage en commission mixte paritaire (CMP), à une censure, en tant que cavalier budgétaire, par le Conseil Constitutionnel, voire à un budget par ordonnances. (…) Voilà, monsieur le Premier Ministre, le visage de ceux qui vous permettront aujourd’hui, peut-être, de durer quelques semaines de plus (…). ».

Ensuite, le Premier Ministre Sébastien Lecornu a pris la parole assez brièvement pour répondre à ses deux opposantes, mettant le doigt sur le principe des élections et du peuple : « Ce qui me frappe le plus dans vos discours, c’est la convocation d’un peuple imaginaire, comme si le peuple ne s’était pas exprimé lors des dernières élections législatives. On ne peut d’ailleurs dire, madame Le Pen, que ce gouvernement ait peur du peuple puisque, dans quelques instants, l’Assemblée Nationale l’aura soit censuré, soit confirmé. Madame la présidente Le Pen, on ne peut dire que nous ayons peur du peuple. Vous étiez candidate à l’élection présidentielle de 2017, à celle de 2022 ; à chaque fois vous avez été battue. Il y a eu des législatives anticipées, qu’avait demandées votre famille politique en réclamant la dissolution ; vous n’avez pas obtenu la majorité absolue. Ce que je dis avec respect, c’est que personne, précisément, ne l’a obtenue. ».


Le chef du gouvernement a tenu à faire une petite leçon des institutions gaulliennes : « Aujourd’hui se présente devant vous un gouvernement soutenu, ou non : nous le verrons, je le répète, dans quelques instants, par un socle de députés suffisant pour qu’il puisse se maintenir. Vous savez qu’aux termes de la Constitution du Général De Gaulle (…), les membres du gouvernement tiennent aussi leur légitimité du Président de la République, qui les nomme. Je ne ferai pas un long discours car tout a été dit lors de ma déclaration de politique générale, mais je retiens également que notre esprit de compromis, la volonté de faire en sorte que les débats aient lieu, sont au fond la meilleure pierre de touche de la bonne foi ou de la mauvaise foi. Compte tenu de l’abandon du 49 al.3, du fait qu’est prévu le temps nécessaire à l’ensemble des débats, s’exprimer à cette tribune en laissant croire à celles et ceux qui nous écoutent que la copie budgétaire remise est définitive, comme si les parlementaires n’avaient pas le loisir, le droit, la capacité de la modifier, l’amender, la transformer… ».

Et de finir par la procédure budgétaire : « On ne peut pas ignorer la procédure budgétaire, faire comme si le texte qui est sur la table ne devait pas être discuté. Vous ne pouvez donc pas mentir aux Françaises et aux Français en soutenant que vous voulez censurer le gouvernement sur la base d’un texte que vous ne pourriez pas retravailler. La réalité est simple : soit nous entamons les débats, soit nous entrons une fois pour toutes dans la crise politique. Cela, les députés des groupes La France insoumise et Rassemblement national doivent l’assumer. Nous sommes en effet à un moment de vérité. Souhaitons-nous l’ordre républicain et que les débats se déroulent à l’Assemblée Nationale, ou le désordre et le ralentissement du pays ? Censurer le gouvernement sur un texte avec lequel on n’est pas d’accord peut s’entendre ; le censurer avant tout examen d’un texte revient tout simplement à manquer de bon sens. Les motions de censure examinées ce matin sont quelque peu inédites dans l’histoire de la Ve République : pour la première fois, l’Assemblée Nationale pourrait décider de se censurer elle-même en refusant d’entamer tout débat. L’histoire jugera très durement ces manœuvres politiciennes par lesquelles on aura confondu la tribune de l’Assemblée Nationale et une tribune publicitaire. L’élection présidentielle viendra. Vous aurez l’occasion de faire campagne. Pour le moment, ne prenez pas en otage le budget de la nation et celui de la sécurité sociale ! ».

C'était ensuite le tour des orateurs des autres groupes politiques.

Le député Nicolas Metzdorf, pour Renaissance, a insisté sur le déni démocratique de ne pas laisser l'Assemblée légiférer : « Nul ne doute du trait de caractère unique de l’Assemblée Nationale aujourd’hui. Bien que profondément divisée, elle n’a jamais eu autant de pouvoir et elle a à ses côtés un gouvernement réaliste, qui souhaite plus que jamais laisser la loi se faire au Parlement, comme l’a clairement rappelé le Premier Ministre. Le gouvernement propose et l’Assemblée, enfin, dispose. Il est donc regrettable que la chambre basse envisage de se dessaisir de ce pouvoir. La censure est un acte grave, fort et solennel, qui engage la stabilité de la nation et qui doit être mis à l’ordre du jour lorsque la situation l’exige. Malheureusement, depuis quelques années, elle est devenue l’outil indispensable du bon opposant qui promet, à chaque occasion, de faire tomber le gouvernement de la France, comme si la chose pouvait être légère. Depuis deux ans, cette Assemblée ne renverse plus des gouvernements : elle renverse le sens même de notre engagement politique. Nous avons confondu le contrôle du pouvoir avec la jouissance de l’obstruction. Or la beauté de notre promesse ne réside pas dans la paralysie de l’État, elle réside dans l’espoir que nous pouvons susciter chez les Français d’avoir une vie meilleure. Le vrai courage n’est pas de renverser des gouvernements ou de dissoudre des assemblées, c’est de réussir à gouverner ensemble, malgré tout. La vérité, c’est que la Ve République est aujourd’hui plus affaiblie par son Parlement que par ses gouvernements successifs. À force de tout remettre en cause, scrutin après scrutin, motion après motion, nous prenons le risque d’épuiser non seulement les institutions mais aussi la confiance en notre pays. Ce n’est pas le gouvernement qui vacille, c’est la parole publique tout entière qui se fragilise. Dans cet hémicycle, chacun peut avoir ses désaccords, ses priorités, ses convictions, mais il est un principe qui nous oblige tous : celui de la continuité de la France. C’est de la solidité de nos institutions que dépendent la place et la voix de la France et des Français dans le concert des nations. Quand la France parle, le monde écoute encore (…). Mais si elle continue de se diviser, le monde ne pourra qu’être sourd à ce qui ne sera désormais plus que le murmure d’une puissance devenue régionale. Quelle ironie de nous voir tomber par nos propres mains, à l’heure où nos ennemis deviennent de plus en plus nombreux. Ce qui a fait la force de notre pays dans l’histoire, c’est la solidité de nos institutions et la responsabilité de nos dirigeants. Aucun agenda politique ni personnel ne saurait suffire à justifier l’ébranlement de la Ve République. Cette stabilité si importante pour la France est d’autant plus nécessaire que de nombreux dossiers sont urgents. ».

L'ancien frondeur sous François Hollande, le député socialiste Laurent Baumel, a bien souligné que non-censure ne signifiait pas approbation du gouvernement : « Je tiens (…) à vous dire que notre non-censure d’aujourd’hui n’est en aucun cas un pacte de non-censure. Nous ne nous engageons à rien et surtout pas à voter ou à laisser passer le budget récessif et injuste que vos ministres nous ont présenté. Nous ne renonçons à rien. Si vous-même ou d’autres ici en doutaient, nous rappelons le précédent de François Bayrou, qui s’était un peu vite bercé d’illusions à notre sujet. Alors, si en dépit de ces rappels, nous faisons néanmoins le choix de ne pas vous censurer dès votre entrée en scène, c’est pour trois raisons. ».
 


Première raison, la spécificité de la XVIIe législature : « La première tient à notre vision, je dirais aussi à notre compréhension, de la nature même de cette législature : elle est absolument inédite parce que dépourvue de majorité absolue et même relative, et elle est la première manifestation du tripartisme qui structure désormais notre période politique. Dès son avènement, les socialistes ont admis et énoncé qu’elle ne pourrait fonctionner que sur la base de compromis substantiels entre les forces qui ont composé le front républicain de juillet 2024. Dès son avènement, nous avons pris nos distances avec l’illusion d’une application intégrale du programme du NFP et nous avons conçu le gouvernement que nous avons proposé de former autour de Lucie Castets comme un gouvernement minoritaire appelé à chercher des majorités texte par texte dans l’Assemblée telle qu’elle est. Dans notre vision, cette configuration nouvelle n’est d’ailleurs pas nécessairement une régression : le système pyramidal structuré autour d’un Président tout-puissant, appuyé sur une majorité pléthorique et docile, n’a pas produit, au cours des dernières décennies, un bonheur politique et une confiance dans les institutions telles qu’il faille à tout prix nous hâter de retrouver ce paradis perdu. Au moins notre assemblée reflète-t-elle largement le pluralisme réel du pays. À supposer donc qu’il soit hautement désirable, le retour à la normalité de la Ve République ne serait pas, en outre, garanti par un retour actuel aux urnes, qu’il prenne la forme d’une dissolution ou d’une démission du Président. Les Françaises et les Français ne le demandent pas forcément : à travers nos échanges hebdomadaires avec eux, nous sentons qu’il existe une base sociale dans le pays pour accueillir avec soulagement, et peut-être même soutenir demain, une expérience institutionnelle novatrice qui parviendrait à concilier le pluralisme et la stabilité, la confrontation naturelle des orientations avec la capacité d’agir que ce pays éminemment politique continue d’attendre de son État, une expérience qui nous sortirait de l’image déprimante d’un pays bloqué par la somme de ses intransigeances. ».

Deuxième raison, le parlementarisme historique des socialistes : « [Celle-ci] tient à notre conception de l’action politique, celle qui a historiquement fondé l’identité du socialisme démocratique et l’a distingué des mouvements révolutionnaires ou gauchistes. Depuis toujours, nous préférons nous battre ici et maintenant, dans le cadre des institutions, pour obtenir des avancées concrètes pour celles et ceux que nous défendons, plutôt que de travailler sans cesse à approfondir des contradictions et des crises censées faire advenir des grands soirs sans cesse différés et souvent décevants. Dans le moment présent, même si nous partageons l’exaspération devant l’attitude présidentielle, nous ne sommes pas convaincus que faire tomber à la chaîne tous les gouvernements qui passent pour précipiter une élection présidentielle à l’issue incertaine soit le meilleur service que la gauche puisse rendre aux couches populaires qui ont besoin d’elle. Forts de nos soixante-neuf députés, nous préférons engager le rapport de force, agir dans l’hémicycle pour essayer d’inscrire les propositions politiques issues de notre programme commun dans le droit positif. ».

 


Enfin, troisième raison, la suspension de la réforme des retraites : « Nous croyons à la nécessité et à la valeur du compromis. Nous voulons des avancées concrètes pour les gens. Monsieur le Premier Ministre, la troisième raison de notre non-censure est que vous avez, à travers l’annonce de la suspension immédiate et complète de la réforme des retraites que nous vous demandions publiquement, fait une concession réelle qui constitue aussi une avancée réelle. Une concession réelle, car nous connaissons l’attachement presque obsessionnel du Président de la République et de vos amis pour ce totem du bilan macroniste. Nous nous souvenons de la façon dont les outils de la coercition et de l’obstruction parlementaire ont été mobilisés pour l’imposer et le maintenir coûte que coûte, face à une assemblée et un pays récalcitrants. Une avancée réelle, car nous pouvons ici ou là ergoter, minorer, dévoiler notre supposée naïveté, mais nous sommes fiers d’avoir exercé cette pression qui permettra demain à 3,5 millions de personnes usées ou fatiguées par une vie de travail de partir plus tôt à la retraite si elles le souhaitent. (…) Pour la première fois de cette législature, vos amis et vous-même semblez comprendre que la pérennité de cette législature a un prix. À la différence de votre prédécesseur, vous semblez vouloir nous épargner les leçons de morale ou d’économie pour nous traiter comme on traite ses opposants en l’absence de majorité. En ne joignant pas nos voix à la censure, ce matin, nous faisons le pari que vous continuerez à le comprendre dans le débat budgétaire qui vient. Sur la suspension de la réforme des retraites, je vous le dis solennellement : il n’y aura pas d’entourloupe ou de ruse procédurale. Vous êtes le garant que la suspension devienne une réalité juridique à la fin du processus budgétaire. La pérennité de votre gouvernement est désormais liée à l’engagement que vous avez pris à cette tribune devant des millions de Français. ».

Et de conclure : « Nous faisons le pari qu’une forme d’intelligence politique collective peut encore émerger du bourbier créé par l’apprenti sorcier de l’Élysée. Un automne parlementaire ne suffira pas à recréer l’amour des Français pour leurs institutions, mais nous pouvons commencer à leur redonner du crédit. Nous pouvons agir pour éloigner le pire, les souffrances, les malheurs, les désordres, les salissures de notre République, auxquels notre échec collectif pourrait désormais rapidement nous conduire. Voyez donc, monsieur le Premier Ministre, cette non-censure comme un sursis et comme un appel au sursaut. En ce mois d’octobre 2025, les Français nous regardent, vous regardent ; ne les décevez pas. ».

Dernier orateur stratégique, celui du groupe LR, le député Jean-Didier Berger : « Nous éprouvons ensemble l’expression d’un hiatus démocratique inédit. Il y a quinze mois, chacun d’entre nous a gagné dans sa circonscription. Pourtant, ici, personne n’est vraiment vainqueur puisqu’il n’y a pas de majorité claire. Par leurs suffrages, les Français ont placé entre nos mains une responsabilité démocratique supplémentaire : celle de nous mettre d’accord, de sortir des postures politiciennes, de faire preuve d’humilité et de créativité pour sortir des impasses politiques. Le vote des Français a retiré du pouvoir à l’exécutif. (…) Nous avons désormais davantage de pouvoir entre nos mains. Cette responsabilité nous oblige. Bien sûr, en chacun des députés ici présents résonnent ses engagements, ses convictions, ses idées. Chacun voudrait appliquer son programme à la lettre mais il n’y aura pas de solution chimiquement pure jusqu’à la prochaine élection présidentielle. Si tel est le cas, c’est parce que nous constituons probablement l’assemblée la plus représentative et la plus démocratique de toute la Ve République. (…) Cette situation nous donne même à toutes et à tous une liberté d’action considérable qui engage chacune et chacun d’entre nous. Cette liberté d’action, à l’occasion d’un vote aussi décisif, peut faire basculer le destin d’une nation. Elle doit donc s’exercer en dehors de toute considération personnelle ou partisane. Plus l’enjeu est impérieux, moins le mandat doit être impératif. ».

Il a justifié ainsi la position de non-censure de son groupe : « S’il y avait une majorité et une opposition, comme c’est traditionnellement le cas à l’Assemblée Nationale, nous serions probablement dans l’opposition et nous voterions probablement contre ce projet de budget. Mais voilà, il n’y a pas de majorité. Si personne ne prend ses responsabilités, s’il ne reste plus que des oppositions, alors nous serons plongés dans le néant budgétaire. (…) C’est précisément en considération de l’intérêt national que les députés de la droite républicaine ont aujourd’hui décidé de ne pas censurer ce gouvernement ; pas seulement parce que les Français sont très majoritairement opposés à cette censure, mais parce qu’il y va de l’intérêt supérieur de la nation. L’intérêt national commande aujourd’hui de trouver les voies et moyens d’un accord pour doter la France d’un budget avant la fin de l’année. L’intérêt national nous enjoint d’honorer les engagements de la France pris auprès des instances de l’Union Européenne. L’intérêt national ordonne de comprendre que sous le regard attentif et circonspect des marchés financiers, c’est la crédibilité de la signature de la France qui est en jeu. (…) Vous n’irez pas expliquer que vous avez choisi la politique de la terre brûlée, celle sur laquelle rien ne repose, celle qui se fait au détriment de l’intérêt des Français. Le choix de l’intransigeance idéologique est bien confortable pour vous. Nous ne ferons pas ce choix. Pourtant, monsieur le Premier Ministre, ne pensez pas que nous manquerons d’attention et de vigilance à chacune de vos décisions. Ne pensez pas que nous accepterons tout et n’importe quoi s’agissant de la réforme des retraites. ».

S'en prenant aux extrémismes, le député de Clamart a terminé son intervention sur la vigilance de LR vis-à-vis du gouvernement : « Puisqu’il n’existe finalement dans ce pays rien de plus proche que les extrêmes, je le dis à tous les censeurs : les Français, le peuple souverain, vous enverront, à travers la facture de l’histoire, le prix du mépris que vous vous apprêtez aujourd’hui à déverser avec désinvolture sur l’intérêt national. À l’issue de ce vote, vous aurez entre vos mains, monsieur le Premier Ministre, mesdames et messieurs les ministres, le dernier fil d’Ariane qui relie la confiance des Français aux députés de la nation. Il vous appartient d’en prendre le plus grand soin. Les députés de la droite républicaine seront ultra-vigilants, aussi bienveillants que vigilants. ».

Plus rapidement, voici les orateurs des autres groupes.

Léa Balage El Mariky (écologiste) : « Vous laisser à Matignon, c’est assumer la droitisation de l’ensemble de nos politiques publiques. Et cela, nous ne l’acceptons pas. Mais ce qui se joue ici dépasse infiniment la question du désaccord politique. Ce qui est en cause, à travers votre nomination, c’est la manière dont le pouvoir présidentiel se conçoit et s’exerce, contre les usages, contre l’esprit d’équilibre et, à la fin des fins, contre nos concitoyens. Si nous vous censurons, monsieur le Premier Ministre, c’est en républicains sincères, attachés à la régularité du pouvoir et à la dignité de ses procédures. ».
 


Blandine Brocard (MoDem) : « N’en avez-vous pas assez, chers collègues censeurs, de confondre opposition et obstruction, de penser que crier, c’est convaincre, de refuser tout débat avant d’essayer de comprendre, de déposer des motions de censure avant même d’avoir entendu la déclaration de politique générale du Premier Ministre ? Quelle étrange conception du débat démocratique ! Quelle curieuse idée de la responsabilité parlementaire ! Et si, au lieu d’une motion de censure automatique, vous proposiez enfin un projet alternatif, un plan B, comme le font nos voisins allemands ? Ah, pas tout à fait : là-bas, on pratique la motion de censure constructive, on ne se contente pas de dire "non", on doit proposer une autre voie et, surtout, convaincre une majorité. C’est cela, la politique : proposer, porter une vision, convaincre, pas juste taper du pied en criant "censure !". La situation du pays et celle du monde exigent tout l’inverse : du sérieux, de la responsabilité et du travail. Ces mots semblent devenus désuets pour certains, mais ils sont exigés par les Français. Alors écoutons-les et mettons-nous au travail, vraiment. ».

Paul Christophe (Horizons) : « À force de déposer des motions à répétition, certains semblent avoir oublié que la démocratie, ce n’est pas le vacarme permanent : c’est le courage du dialogue, c’est la force du débat, c’est l’intelligence du compromis, dans le respect du mandat que nous ont confié les Français. (…) Il nous faut leur dire tout le ridicule de cette scène. Nous sommes aujourd’hui réunis pour débattre de motions de censure qui ont été déposées par les extrêmes, alors même que le gouvernement ne s’était pas encore exprimé sur ses orientations et ses choix budgétaires. C’est assez cocasse, vous en conviendrez, puisque cela revient à congédier un salarié avant même son premier jour. Il serait, par nature, fautif, coupable de ne pas venir de vos rangs, mais il en est ainsi. Sans même laisser le Premier Ministre prononcer le moindre mot, l’extrême droite et l’extrême gauche ont décidé de s’unir pour bloquer le pays. (…) Quand allez-vous enfin penser à l’intérêt des Français ? Qu’ont-ils à gagner à voir ce blocage politique se poursuivre ? En réalité, avouez-le, vous n’espérez que la dissolution et l’instabilité politique. Même si vous n’avez que faire du prix financier, politique et démocratique d’une telle attitude, je veux ici vous le redire : la facture pour les Français d’une nouvelle dissolution serait de 15 milliards, pour refaire ce que le peuple vient tout juste d’élire. Et pour quel résultat demain ? (…) Nous serions alors dans une Assemblée toujours aussi fracturée qu’aujourd’hui, tout aussi incapable de s’entendre dans un pays de nouveau paralysé par les divisions. Ainsi, les Français douteraient encore davantage de leurs institutions. Le prix le plus lourd ne serait alors pas dans les urnes, mais dans les têtes. C’est la confiance démocratique qu’on érode, qu’on abîme, à force de jouer avec les institutions comme avec des allumettes. J’en suis sincèrement convaincu : la France n’a pas besoin de vos calculs stériles, de vos querelles vaines. Les Français attendent de nous que l’on travaille, que l’on propose, que l’on argumente. Dans la tempête politique que nous connaissons, dans cette crise larvée que beaucoup ici nourrissent, il devient urgent de revenir à l’essentiel : l’intérêt général. ».

Laurent Mazaury (LIOT) : « Il est grand temps que nous puissions exercer les missions qui nous ont été confiées il y a à peine plus d’un an. Celles-ci ont été largement compromises par différentes baisses de régime liées à l’instabilité politique qui, si elle retarde nos travaux, a aussi comme effet d’augmenter mécaniquement nos dépenses publiques. (…) Nous débattons d’une énième motion de censure qui, si elle devait être votée, produirait les mêmes effets que ceux de l’instabilité dont je viens de vous rappeler les méfaits et les conséquences plus que désastreuses pour notre pays. C’est dans ce contexte qu’une très large majorité des députés du groupe LIOT ne votera pas cette censure. ».

Éric Ciotti (allié du RN) : « Oui, je censurerai un gouvernement socialiste dont M. Hollande est devenu le Vice-Premier Ministre, un gouvernement otage du parti socialiste, un gouvernement prisonnier d’Olivier Faure, qui vous tient, qui vous contraindra, qui vous dicte déjà votre ligne. Aujourd’hui, ils vous ont imposé de reculer sur la réforme des retraites (…), le seul totem du macronisme, que vous avez bradé à la sauvette. Demain, ils vous imposeront la taxe Zucman, le retour de la taxe à 75%, des impôts, des taxes, des normes, des règlements, et vous céderez ! À genoux, pour survivre piteusement, vous céderez sur tout. ».

Émeline K/Bidi (PCF) : « Aujourd’hui, nous ne censurons pas un homme, un nom, mais votre budget mortifère pour la France et pour nos territoires d’outre-mer. Nous censurons vos fausses promesses, vos faux-semblants, vos mensonges à la face de ceux que vous méprisez, drapés dans une démocratie d’apparat. Nous censurons le gouvernement parce que nous n’avons pas d’autre solution, parce qu’après que nous avons connu le pire, vous nous promettez encore pire. Nous vous censurons parce que nous voulons que notre pays sorte de la crise, parce que nous sommes persuadés que la seule solution est désormais le départ du Président de la République. Votre départ doit le précéder. ».


Après avoir attendu les résultats du vote des deux motions de censure, le Premier Ministre Sébastien Lecornu a quitté l'Assemblée à pied pour regagner Matignon. Dans la rue, certains passants l'ont remercié et lui s'est contenté de dire, taiseux comme d'habitude : au travail !


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (17 octobre 2025)
http://www.rakotoarison.eu


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https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20251016-motion-de-censure.html

https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/au-travail-les-deputes-263919

http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2025/10/16/article-sr-20251016-motion-de-censure.html


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