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24 octobre 2025 5 24 /10 /octobre /2025 23:07

« Je mesure pleinement le changement culturel qui est ainsi demandé aux deux chambres. Le compromis, c’est la noblesse du débat démocratique tandis que l’intransigeance est son contraire. Le compromis respecte le vote, l’intransigeance le méprise. Si notre histoire parlementaire s’est bâtie sur les rapports de force, il est temps d’adopter la culture du compromis, de cesser de gouverner grâce à la seule discipline d’un camp mais de le faire au moyen d’un débat exigeant entre parlementaires initialement animés de convictions différentes. La démocratie moderne appelle ce changement de culture, qui s’apparente à une révolution tranquille pour le Parlement, consistant à ne plus demander l’application intégrale d’un programme comme si on disposait seul de la majorité. Ce changement d’état d’esprit, qui doit advenir maintenant, montrera une nouvelle fois la solidité des institutions de la Ve République lorsque les femmes et les hommes qui les font vivre sont capables de s’adapter à la volonté des Français. C’est ce que je souhaite faire en renonçant à l’usage de l’article 49, alinéa 3, de notre Constitution : les débats devront aller jusqu’au bout. » (Sébastien Lecornu, le 24 octobre 2025 dans l'hémicycle).




 


Ça y est, la discussion budgétaire pour l'année 2026 est engagée en séance publique à l'Assemblée Nationale (on peut lire les premières interventions ici). La première journée a eu lieu ce vendredi 24 octobre 2025 à 15 heures avec la présentation du gouvernement, du rapporteur général du budget et du président de la commission des finances. Quelques heures auparavant, dans la nuit du 22 au 23 octobre 2025, la commission des finances avait rejeté le projet de loi de finances, montrant ainsi l'âpreté des débats et la difficulté à trouver des... compromis. Car il s'agit bien de cela : aucun camp politique n'ayant la majorité, chacun devra faire preuve d'esprit de compromis si on veut un budget pour la France l'année prochaine.

Dans ce projet de budget présenté par le gouvernement, il est prévu une réduction de 31 milliards d'euros du déficit (donc, beaucoup moins ambitieux que ce qu'envisageait François Bayrou il y a deux mois, 44 milliards d'euros), répartis ainsi : 14 milliards d'euros supplémentaires de recettes (c'est-à-dire d'impôts et de taxes supplémentaires), et 17 milliards d'euros de réduction des dépenses publiques.

Parce que le RN a annoncé la couleur en disant qu'il censurerait à chaque occasion, il a donné au PS une position essentielle, un pouvoir de vie et de mort du budget disproportionné par rapport à son importance arithmétique, que son premier secrétaire Olivier Faure, encore à la matinale de BFMTV le 24 octobre 2025, a bien l'intention d'user et d'abuser pour imposer ses vues. Le problème du PS, qui veut augmenter les impôts à outrance (François Hollande l'avait déjà fait en arrivant à l'Élysée en 2012, 30 milliards d'euros d'impôts et de taxes en plus, merci messieurs !), c'est qu'il va s'apercevoir que la gauche est très minoritaire dans cette Assemblée éclatée.


Le maître mot du Premier Ministre Sébastien Lecornu, dans son discours préliminaire, reste donc celui de son prédécesseur François Bayrou, le compromis ! On ne peut plus parler de ligne rouge, il faut parler de ce qui rassemble. En ce sens, un compromis, cela signifie que chacun change de position, se rapproche des autres en faisant des concessions. En tout cas, c'est la volonté du gouvernement d'aller débattre, et c'est aux députés, ensuite, de trancher. Cette méthode, qui redonne un plein pouvoir au Parlementaire, devrait être applaudie pour l'ensemble des groupes parlementaires, et en particulier ceux qui fustigeaient encore récemment un Président Jupiter.

En présentant le budget, Sébastien Lecornu a d'abord tenté un consensus minimaliste, l'indépendance de la France : « Il y a dans cet hémicycle une ligne de convergence : la volonté que la France soit indépendante. Ce cap politique, qu’aucun député de cette assemblée ne conteste, peut nous réunir. ».


Et le chef du gouvernement a traduit cette indépendance : cela signifie des moyens pour assurer une sécurité militaire (budget de la défense) et une souveraineté industrielle, d'une part, et la réduction du déficit et, à terme, de la dette publique, d'autre part, afin de ne plus dépendre des marchés financiers : « L’indépendance de la France n’est possible que sous réserve d’accomplir un double effort, d’abord pour réduire le déficit, ensuite pour investir dans l’avenir. Le déficit ne doit pas entraîner un recours toujours plus important à la dette, donc à des prêteurs étrangers. Ce qui est vrai de notre modèle énergétique, de notre défense ou de notre alimentation vaut avant tout en matière financière. Personne ici ne veut dépendre durablement de capitaux venant des États-Unis, de la Chine ou des pays du Moyen-Orient. Nous demandons donc aux Français un effort car c’est de nous-mêmes que nous devons tirer notre indépendance et notre souveraineté. Le nier reviendrait à nier les efforts accomplis par le peuple français, notamment depuis les années cinquante et soixante. C’est la juste répartition de cet effort entre nos compatriotes qui doit être ici en débat, pas autre chose. ».
 


Mais il a insisté sur l'idée : « effort ne veut pas dire austérité ». Son projet de loi de finances fait en sorte de préserver la croissance pour permettre de rembourser plus rapidement la dette et d'investir dans les projets d'avenir, seuls moyens pour protéger notre modèle social de redistribution (unique au monde !) : « La croissance est possible. La production de richesses est possible et nécessaire pour la défense de notre modèle social. L’économie repose sur la psychologie des acteurs, la visibilité sur l’avenir et sur la confiance. Soyons-en collectivement capables. L’année 2026 ne doit pas être une année perdue pour la France ; elle doit nous permettre d’avancer. ».

L'objectif du déficit pour 2026 est d'être en dessous de 5% du PIB, tandis que 2025 devra être à 5,4%. L'effort demandé doit donc être réel mais selon cette règle : « Le gouvernement est conscient que tout nouvel effort demandé aux Français suppose de donner aux citoyens et aux contribuables à la fois la garantie que l’usage fait de leur argent est indiscutable et que chacun contribue pour sa juste part. ».

Ancien Ministre des Armées, le Premier Ministre a tenu à préserver le budget des armées, et même de l'augmenter de 6,7 milliards d'euros : « Cet effort peut faire débat, mais notre modèle de défense est souverain, c’est-à-dire que nous développons et produisons nos propres armements, dont la dissuasion nucléaire, et que nous refusons de dépendre de l’étranger, y compris de nos propres alliés comme les États-Unis. C’est notre histoire, fruit du modèle dessiné jadis par le Général De Gaulle, Michel Debré et Pierre Messmer, entretenu et protégé depuis par les différents Présidents de la République. Ce modèle a un prix mais, au-delà de notre liberté, il garantit de nombreuses retombées pour notre innovation, nos territoires, nos emplois, notre modèle industriel global et notre balance commerciale. Voilà encore un effort pour notre indépendance. Il est significatif, mais il déterminera notre avenir et notre capacité à garantir la paix pour nous-mêmes et notre continent. ».


Parmi les moyens de faire des économies dans les dépenses de l'État, une grande réforme de l'État, souvent évoquée et rarement appliquée : « L’indépendance, c’est assumer plus clairement des priorités. Reconnaissons-le : l’État s’est parfois dispersé. Je le disais, on ne peut pas faire d’économies sur la dépense publique sans une réforme profonde et intelligente de l’État. Celle-ci ne peut advenir sans un acte de décentralisation fort, permettant de définir ce que doit faire l’État et ce qu’il doit cesser de faire parce que d’autres acteurs, plus proches de concitoyens, sont mieux placés que lui pour rendre un service public. Un nouvel acte de décentralisation est nécessaire et attendu : il refusera les rabots à l’aveugle car nous devons apprendre du passé. Le temps est venu de la grande clarification. Avant la fin de l’année, le gouvernement présentera en conseil des ministres un texte ayant pour ambition de clarifier qui est chargé de quoi, sur la base d’un principe simple : un seul responsable par politique publique. L’esprit de réforme doit nous guider dans le respect des convictions de chacun. ». Je reviendrai sans doute, dans un autre article, sur cet enjeu sans forcément être en accord avec cette proposition.

Autre réforme indispensable pour mettre plus de clarté et éviter que certains ayant-droit ne soient pas privés de leurs droits, mettre en place l'allocation sociale unique : « Je pense notamment à l’allocation sociale unique. Il faut mettre fin au maquis des aides et défendre le début d’un droit clair et lisible garantissant à chacun un socle de protection adapté à sa situation, sans complexité ni redondance. C’est une réforme d’efficacité mais aussi de justice sociale : chaque euro versé doit aller à celui qui en a besoin. Nos concitoyens nous demandent de préserver un juste équilibre entre solidarité et incitation à l’activité et au travail. ».

L'une des raisons pour lesquelles il faut avancer et ne pas attendre l'élection présidentielle de 2027, c'est que les concurrents avancent aussi. Par exemple, sur l'intelligence artificielle : « La France ne doit pas rater la révolution digitale en cours. Elle n’est d’ailleurs pas en retard par rapport aux autres pays européens. Elle est le premier pays en matière d’investissements et elle le restera si nous continuons d’investir. Ces technologies doivent aussi permettre à l’État de se moderniser. À l’heure de l’intelligence artificielle, on ne peut plus expliquer aux Français qu’il faut six mois pour obtenir un rendez-vous médical, deux ans pour voir fixée une audience au tribunal et cinq ans pour passer un marché public. ».

Dans ce débat budgétaire, la partie fiscalité a le plus grand impact politique, bien sûr : « Vos travaux débutent par l’examen de la partie recettes, qui fixe la fiscalité et les différents prélèvements obligatoires. On le sait, cette question est sans doute une des plus sensibles de la période parlementaire à venir car les enjeux sont autant politiques que techniques. Le débat sur la juste répartition de l’effort doit avoir lieu sur la base de chiffres objectifs et de mesures justes. Dans cette perspective, les prélèvements obligatoires doivent être regardés dans leur globalité. Il faut évaluer l’impact potentiel de chaque amendement sur notre compétitivité globale, sur l’emploi, sur le pouvoir d’achat des ménages et sur le fonctionnement final de nos services publics. C’est la grande vigilance à avoir, notamment s’agissant du patrimoine professionnel, vous connaissez nos convictions en la matière. On ne peut parler de fiscalité sans parler d’économie mais, à l’inverse, on ne peut débattre des prélèvements obligatoires si l’on refuse, par principe, tout dialogue sur la justice fiscale et sur la progressivité de l’effort au sein des contribuables. C’est aussi simple que cela. ».


Après la présentation générale du Premier Ministre, le Ministre de l'Économie et des Finances Roland Lescure a pris la parole pour entrer dans les détails. Il a commencé son intervention en parlant de la situation passée du Canada : « Le 14 octobre 1992, le Canada, pays que je connais bien, perdait son triple A. Sa dette culminait alors à 70% du PIB, ce qui fait presque rêver, et son déficit annuel à 6%, ce qui fait moins rêver. Le "Wall Street Journal" en parlait comme d’un État "en faillite". Le gouvernement centriste de l’époque se réunit alors autour d’un objectif ferme de retour à 3% de déficit sous trois ans, sans renoncer à la croissance ni à son modèle social. En moins de cinq ans, le Canada avait rétabli l’équilibre budgétaire. En moins de dix ans, la dette était ramenée à 33% du PIB. Le 29 juillet 2002, dix ans après l’avoir perdu, le Canada retrouva son triple A. Le Canada n’est bien sûr qu’un exemple parmi d’autres. La Suède, dans les années 1990, a connu l’une des situations budgétaires les plus dégradées de l’Union Européenne, avec une explosion de la dette publique. Depuis, elle a retrouvé un budget à l’équilibre, sans nuire à son modèle social ni à sa croissance. Ce pays est désormais le royaume de l’innovation. Ces exemples ne prouvent pas seulement qu’un chemin de rétablissement est possible, mais aussi et surtout que l’on peut sortir de la spirale de l’endettement sans renoncer à la croissance ni à son modèle social, à la condition d’un consensus efficace sur l’objectif et sur la méthode. (…) Plus on reporte le rétablissement de nos finances publiques, plus il est douloureux. Au Portugal, la TVA a été fortement relevée, affectant directement la population ; en Italie, la réforme abrupte des retraites a conduit à des départs après 67 ans ; en Lituanie, les salaires des fonctionnaires et les pensions de retraite ont baissé drastiquement. Aucun d’entre nous ne souhaite que ces programmes austéritaires et imposés s’appliquent en France. C’est maintenant et collectivement qu’il nous faut faire le choix d’efforts structurels. ».

L'objectif de la France reste donc ce qui a toujours été dit depuis deux ans, un déficit ramené à 3% du PIB en 2029. Roland Lescure a évoqué la situation économique de la France, pas aussi désespérée que ne le voudraient les dénigreurs de la France : « Il faut agir maintenant car les chiffres de cette année confirment, et c’est important, que nos fondamentaux économiques restent sains. La cible à 5,4% de déficit que nous avions votée pour 2025, je siégeais alors parmi vous, sera respectée et la croissance sera, comme prévu, de 0,7%. Pour 2026, malgré le contexte international tourmenté, nous prévoyons une croissance de 1%, soit une légère accélération. Notre taux de chômage reste stable à 7,5%, proche de son plus bas niveau historique depuis quarante ans. Avec une inflation ramenée à 1,1%, la crise inflationniste est derrière nous, si bien que le pouvoir d’achat des Français, en hausse de 0,8% cette année, continue d’augmenter. Elle nous permet de tabler sur un redressement de la consommation des ménages en 2026, dans un contexte où l’épargne des ménages est au plus haut. Pour y parvenir, le rétablissement de la confiance est essentiel. ».

Pour le superviseur de Bercy, un budget, c'est avant tout un outil économique : « Le projet de budget que nous vous soumettons aujourd’hui constitue un point de départ, certainement pas un point d’arrivée. Ce n’est pas seulement un exercice comptable : il doit aussi être un outil au service de notre économie, de nos entreprises. C’est un budget d’équité qui mobilise les plus fortunés. Il renforce notre souveraineté mais préserve aussi notre compétitivité et poursuit le verdissement de notre économie. Pour défendre notre tissu d’entreprises, notamment industrielles, nous proposons de poursuivre la baisse des impôts de production, dont bénéficieront 300 000 entreprises, qui représentent des millions d’emplois partout en France, je pense notamment aux petites et moyennes entreprises. Les moyens en faveur de la recherche seront accrus et le crédit d’impôt recherche, atout de notre attractivité, devra être préservé. Le libre-échange n’est pas une religion mais un modèle économique qui fonctionne quand tout le monde joue le jeu. Aussi protégerons-nous les commerces de nos territoires menacés par la concurrence déloyale grâce à une taxe sur les importations de petits colis. Sur ce dossier, je vous envoie un message : protégeons nos postiers. ».

Comme Sébastien Lecornu, Roland Lescure a basé ce texte sur de futurs compromis, mais il entendait préciser ce que veut dire compromis pour lui : « Ce texte est désormais le vôtre. Discutez-le, critiquez-le, amendez-le et votez-le. Que ce budget vienne consacrer notre capacité au compromis.Je me montrerai particulièrement vigilant, car concession ne veut pas dire déraison. Il faut d’abord veiller au respect de notre trajectoire budgétaire car le compromis politique que nous atteindrons ne fera pas de lui-même disparaître notre dette. Il y va de notre responsabilité collective, y compris devant les générations futures. Ainsi, dans nos débats, face à chaque "plus", il nous, et vous, faudra trouver un "moins". Je serai également sensible à la préservation des moteurs de notre croissance et de la solidité de nos entreprises car ce sont elles qui portent l’investissement, l’innovation et l’emploi. Enfin, ma boussole, c’est l’équilibre des efforts entre recettes et dépenses. Je souhaite que la réduction des dépenses l’emporte sur la hausse des prélèvements car notre dépense publique est excessive et notre fiscalité déjà très lourde. La justice fiscale n’est pas la surenchère fiscale. ».

Dernière oratrice à s'exprimer pour le compte du gouvernement, la Ministre de l'Action et des Comptes publics Amélie de Montchalin : « Plus que jamais sous la Ve République, c’est le Parlement qui a le pouvoir. Le texte qui vous est soumis est un projet : il sera amendé et transformé et, si vous le décidez, il sera voté. Ce ne sera pas le budget d’un parti, mais le budget de la nation, adopté par ses représentants et transformé par eux. Je salue le travail des services de l’État, en particulier celui des agents du ministère de l’action et des comptes publics, ainsi que du ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique. Ils n’ont pas compté leurs heures pour soumettre au Parlement ce projet de budget dans les délais prévus par la Constitution, quelles que soient les circonstances et les péripéties de la vie politique. Il y a deux semaines, on nous disait qu’il n’y aurait pas de budget. Aujourd’hui, il y en a un, et c’est le projet que nous vous proposons. Il y a une semaine, on disait qu’il n’y aurait pas de débat. Il y en a eu un en commission et il y en aura un à compter d’aujourd’hui, devant tous les Français, dans cet hémicycle. Désormais, on nous dit qu’il n’y aura pas de compromis. Je vous le dis : il peut y en avoir un et nous le construirons tous ensemble. ».
 


Amélie de Montchalin a énuméré les trois priorités du projet de loi de finances pour 2026.

La première, ce sont les investissements dans le régalien : « Continuer à investir dans notre souveraineté et dans notre sécurité, avec une augmentation de 6,7 milliards du budget de nos armées pour financer l’accélération de notre effort en matière de défense, accélération dont les modalités seront discutées dans le cadre de la prochaine loi de programmation militaire (LPM). Cette priorité se traduira également par le renforcement des moyens des ministères de la justice et de l’intérieur de plusieurs centaines de millions d’euros pour faire face à l’insécurité, à la criminalité organisée et au narcotrafic. ».

La deuxième priorité : « Investir dans l’avenir, grâce à la hausse des moyens de l’éducation nationale et de la recherche, notamment pour mener à bien la réforme essentielle de la formation initiale des personnels enseignants, dès la licence, mais aussi grâce à la poursuite de nos efforts en matière de transition écologique et énergétique, le défi du siècle. ».

La troisième priorité : « Investir pour anticiper et adapter notre société face au vieillissement de la population. Le gouvernement vous propose de financer ces priorités avant tout par des mesures de maîtrise et de réallocation de la dépense publique. Il nous faut retrouver des marges de manœuvre pour servir les Français. Nous ne voulons pas raboter pour moins servir. C’est la ministre de la fonction publique qui vous le dit : le service public n’est pas une variable d’ajustement ; il est indissociable de la République et indispensable aux Français. Chaque ministre défendra devant vous des priorités lisibles et des mesures d’économie réalistes : l’argent public doit aller là où il est le plus utile. En dehors de la défense, le budget des ministères, des agences et des opérateurs est en baisse. C’est la promesse du premier ministre de mieux maîtriser le train de vie de l’État et de le rendre efficace, notamment en baissant ses dépenses de communication de 20%. ».

Le député LR Philippe Juvin a ensuite pris la parole en tant que rapporteur général de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire. Longtemps membre de l'opposition au Président Emmanuel Macron, il a simplement exprimé une évidence : « Depuis des années, la France vit à crédit : elle paie ses fonctionnaires à crédit, ses retraites à crédit, ses investissements à crédit. Si nous avons 3 400 milliards de dette, ce n’est pas parce que n’avons pas assez de taxes. Nous avons 3 400 milliards de dette parce que nous avons tout simplement trop dépensé ! Notre priorité doit être de baisser notre dette pour retrouver la maîtrise de notre destin. Où est votre souveraineté quand ce sont vos prêteurs qui vous obligent à lever l’impôt ? L’accumulation des déficits est une menace pour la justice sociale et une dette insoutenable pour ceux qui nous suivront. Du fait de cette dette, nous sommes chaque année plus pauvres. Prenons le PIB par habitant, un indicateur robuste de prospérité : en 1980, un Français était plus riche qu’un Américain ; aujourd’hui, c’est le contraire. ».
 


Philippe Juvin a exprimé deux observations factuelles. La première : « Nous dépensons trop et mal. ». La seconde : « La France ne produit pas assez. Quand vous divisez l’ensemble des heures travaillées en France par la population en âge de travailler, vous constatez que nous sommes parmi les derniers en Europe. Nous avons plus de cinq millions de chômeurs et pourtant je ne connais pas un seul hôpital, pas une seule PME, pas un seul artisan qui ne connaisse pas de difficulté pour embaucher. Si nous avions l’activité économique de certains de nos voisins, une grande partie de notre déficit serait réglé. Si nous encouragions le travail, par exemple en détaxant complètement les heures supplémentaires, nous enrichirions et le pays et les Français. ».

Ce qui était intéressant, c'est que malgré son appartenance au groupe LR, Philippe Juvin a prôné, comme le gouvernement, le compromis pour doter la France d'un budget et redonner confiance aux acteurs économiques et financiers : « Nous devons, malgré nos différences, donner un budget à la France. Bien sûr, ce budget ne conviendra à personne totalement, puisque ce sera un budget de compromis, mais le pire serait l’absence de budget et l’image terrible que nous offririons au monde d’un pays qui ne se gouverne plus. Le premier ministre a annoncé la couleur : ce budget est totalement amendable. À nous de trouver les voies de sortie sans nous trahir ni trahir les évidences économiques. Nous devons réduire notre endettement pour préserver nos marges de manœuvre et protéger notre activité économique pour garantir l’avenir. Si notre croissance devenait durablement inférieure aux taux d’intérêt, nous nous exposerions à un terrible effet boule de neige. Chaque année, tous les efforts des Français, c’est-à-dire leurs impôts, iraient enrichir ceux qui nous prêtent au lieu de financer notre avenir. Préférez-vous payer les retraites des cadres américains en remboursant leurs fonds de pension ou investir dans l’avenir de notre éducation et de notre recherche ? ».
 

Philippe Juvin a poursuivi son intervention par deux réflexions sur la méthode.

D'une part, sur le trop grand nombre d'amendements qui ne permettent pas de débattre en toute sincérité et l'incapacité de les faire analyser et évaluer par le Conseil d'État : « Le projet de loi de finances pour 2026 fait 390 pages et nous avons dû passer en revue 1 500 amendements en trois jours. Je vous le dis, mes chers collègues, nous devons vraiment réfléchir à changer nos méthodes de travail. Pour faire des compromis, le Parlement doit avoir du temps pour travailler et se doter de méthodes d’évaluation des propositions du gouvernement. Non seulement les députés travaillent dans la précipitation, mais ils n’ont pas les moyens d’évaluer le coût des mesures proposées par le gouvernement ni même celui de leurs propres propositions. Cela doit changer ! En tant que rapporteur général, dans un délai trop court, j’ai essayé d’écouter tous les groupes politiques, de lire leurs propositions, de les expertiser et de les juger, non sous le prisme de l’idéologie, mais sous celui de leur faisabilité juridique et technique, en gardant toujours à l’esprit le contexte dégradé de nos finances publiques. ».

D'autre part, la manière de débattre, qui veut que les députés ne débattent pas simultanément des recettes et des dépenses : « Je m’interroge sur un point qui ne relève ni du Parlement ni du gouvernement : il s’agit du déroulement des débats. Nous examinons les recettes avant les dépenses et indépendamment. Cette distinction fausse nos débats. Dans l’idéal, nous discuterions les deux simultanément pour pouvoir proposer des mesures cohérentes. Je vous donne un exemple : d’une part, l’État verse des milliards d’euros d’aides aux entreprises tandis que d’autre part, il les ponctionne massivement, bien plus qu’ailleurs ! Si nous voulions tout remettre à plat en réduisant, par un double effacement, les aides publiques et la fiscalité des entreprises, nous ne pourrions pas le faire. En effet, il est tout simplement impossible d’étudier une mesure de ce type, qui prévoirait à la fois des baisses de recettes et des réductions de dépenses. C’est comme si tout était fait pour favoriser l’accumulation de taxes d’un côté, de dépenses de l’autre. ».

Le rapporteur général a regretté qu'il y ait une hausse des recettes et que la réduction du déficit ne se fasse pas complètement par la baisse des dépenses : « Mon sentiment, c’est qu’il n’y a pas suffisamment de réflexions de fond au sujet des dépenses, en particulier au sujet des dépenses inutiles. L’État a peu à peu élargi ses fonctions et, à force de vouloir tout faire, il en est venu à l’impuissance quand il s’agit d’assurer l’essentiel. Savez-vous que, sur 100 euros d’impôts payés, seuls 6 euros sont utilisés pour financer la sécurité intérieure et extérieure ? L’État finance le reprisage des vêtements, le changement des lacets et la taille des braguettes ! Eh oui ! Mais il a de plus en plus de mal à assurer la protection de nos concitoyens ou encore les investissements dans la recherche et dans l’avenir. Pour dépenser moins, nous devons accepter de faire ce que d’autres pays ont fait, le ministre Roland Lescure a évoqué tout à l’heure le Canada du Premier Ministre Jean Chrétien : une revue générale, ligne après ligne, de nos dépenses publiques. Réduire la dépense est difficile et nous savons tous que le chœur des pleureuses se met en mouvement dès qu’on leur demande ne serait-ce que de ne pas plus dépenser que l’année dernière. Ce sera donc difficile. Mais je veux que vous ayez une chose en tête : les Français vous soutiennent. Quelque 72% d’entre eux pensent que l’effort doit passer par la baisse de la dépense. Et si nous dépensons trop, nous taxons trop. Trop taxer, c’est retirer à chaque famille de l’argent qu’elle pourrait dépenser pour elle-même. Si nous dépensons moins, nous redonnons du pouvoir d’achat aux Français. C’est une chose extrêmement simple : c’est justement parce que nous dépensons trop que nous sommes le pays le plus taxé du monde. Quand un Français produit 100 euros, l’État, la puissance publique, lui en prend 43. Certains impôts sont d’ailleurs si élevés qu’ils ne rapportent plus ce qu’ils devaient rapporter, parce qu’on tue la base taxable. Enfin, il faut offrir une stabilité fiscale aux ménages et aux entreprises. Faute de stabilité politique, promettons du moins à nos concitoyens que les règles ne changeront pas d’une année à l’autre et qu’il n’y aura pas de modification de taux, de nouvelle taxe ou de nouvelle règle. Rappelons-le : le pire ennemi du budget des familles et des entreprises, c’est l’instabilité. Les chefs d’entreprise nous demandent chaque année de cesser de changer les règles. Avec 3 400 milliards d’euros de dettes, le jour s’approche où ceux qui nous prêtent nous diront stop. À force de nous voir nous engager à mener des réformes qui ne voient jamais le jour, ils finiront par cesser de nous prêter ou par nous prêter trop cher, ce qui revient au même. Nos voisins sont fatigués. ».

Et le médecin-député LR des Hauts-de-Seine de conclure par l'énoncé de ses quatre principes d'évaluation des amendements : « dépenser moins, taxer moins, stabiliser les règles, encourager le travail ».

Le dernier orateur à intervenir dans la présentation générale du débat budgétaire, c'est un député insoumis, Éric Coquerel, président de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire. Rappelons d'ailleurs que la tradition de laisser cette fonction importante à un membre de l'opposition n'est pas dans les textes mais voulue par le Président Nicolas Sarkozy. Éric Coquerel a ainsi commencé anecdotiquement par faire remarquer la présence de Sébastien Lecornu : « La présence d’un Premier Ministre dans l’hémicycle lors du débat budgétaire est inédite depuis un demi-siècle, mais Raymond Barre portait alors la double casquette de Premier Ministre et de ministre des finances. Cela montre peut-être la gravité du moment, ou votre inquiétude, monsieur le Premier Ministre. ».
 


Naturellement, comme les insoumis n'ont rien compris à l'intérêt de la France et des Français, de ses entreprises et de ses familles, Éric Coquerel a dès le début de ses propos, évoqué le "musée des horreurs", car pour eux, efforts égalent horreurs : « Cet énième projet de budget macroniste ne fait donc que prolonger et aggraver les effets néfastes des budgets précédents. C’est un budget antisocial et antiécologique qui, associé à celui de la sécurité sociale, constitue un musée des horreurs inégalitaires, qu’un sursis de trois mois s’agissant de l’âge de départ en retraite, payé par les pensions des retraités, ne saurait atténuer ! ». De même, pour lui, efforts signifient austérité, sans savoir ce que c'est, car il faut observer ce qui s'est passé récemment en Grèce, en Espagne, au Portugal et même en Italie pour comprendre qu'en France, il n'y a encore jamais eu d'austérité !

Le plus hypocrite, c'est de considérer le taux de chômage de manière négative alors que justement, malgré l'incertitude politique et l'instabilité institutionnelle, dont les insoumis sont en grande partie responsables, le chômage est resté heureusement stabilisé à son taux le plus bas depuis une quarantaine d'années : « L’austérité nuit à l’emploi. Le budget Bayrou avait déjà conduit à une aggravation du chômage, passé de 7,4% en 2024 à 7,5% en 2025. Le budget qui nous est présenté pour 2026 accentuerait encore cette tendance. ».

Grâce à Éric Coquerel, on a une petite idée du programme catastrophique de Jean-Luc Mélenchon, sous prétexte démagogique du pouvoir d'achat : « Tout cela est insensé et irresponsable et, comme son prédécesseur de 2025, le budget proposé pour 2026 ne permet pas de répondre aux urgences de l’heure et de l’époque. Face à la baisse organisée du pouvoir d’achat, il faut changer de voie en soutenant les salaires et la consommation populaire. Il faut affirmer la solidarité en renforçant les minima sociaux, les retraites et l’assurance chômage. Il faut une relance écologique et sociale. La hausse des revenus bénéficiera à la consommation. La hausse de la consommation bénéficiera aux carnets de commandes des entreprises. Face au mur climatique, il faut immédiatement faire bifurquer tous les grands secteurs de la vie économique. Il nous faut raisonner et agir en fonction des besoins écologiques de la population. ». Ce député n'a pas encore compris qu'une hausse de la consommation ne se ferait pas forcément au bénéfice des entreprises françaises en raison du lourd déficit du commerce extérieur, si bien que cela n'enrichirait pas la France ni les Français. Ce raisonnement n'est valable que dans un système fermé, une société qui couperait complètement les ponts commerciaux avec ses partenaires étrangers (ce que tend d'ailleurs à faire Donald Trump).

L'idéologie et la démagogie se sont ainsi poursuivies en proposant un choc fiscal de près de 200 milliards d'euros : « Il ne faut pas se résigner. Contrairement à ce que claironnent les porte-voix de la politique de l’offre, il y a bien une possibilité alternative. Oui : en n’allant chercher qu’une partie des cadeaux fiscaux aux plus riches accumulés depuis plusieurs années et sans toucher à ceux de la quasi-totalité des Français, on peut récupérer près de 180 milliards d’euros de recettes. On pourrait ainsi dépenser 80 milliards pour répondre aux besoins sociaux et 50 pour répondre aux besoins écologiques, et on ferait même mieux que vous en termes de déficit ! Il serait possible de revaloriser le SMIC et les minima sociaux, d’introduire une garantie jeunes, de recruter des enseignants et d’investir massivement dans l’hébergement d’urgence pour que personne ne dorme à la rue. Il serait possible de décarboner, d’anticiper et de réparer, au lieu de mégoter sur le budget des sapeurs-pompiers. Nous pourrions bifurquer vers le 100% renouvelable, soutenir sérieusement la conversion agricole vers le bio, garantir le droit à l’eau et mieux protéger nos forêts. Cette bifurcation ne sera pas possible si l’on se contente d’amender ce budget à la marge. Son examen en commission des finances a bien montré qu’il n’est pas possible de l’aménager. Cette semaine, dans la nuit de mercredi à jeudi, la commission des finances que je préside a rejeté le projet de loi de finances pensé par François Bayrou et présenté par le Premier Ministre Sébastien Lecornu, par un vote sans appel, historique : trente-sept voix contre onze. Cette débâcle paraissait inévitable tant ce budget ne pouvait satisfaire aucun bloc. Ce texte était invotable lors de son dépôt à l’Assemblée ; il l’est toujours à l’issue de la discussion en commission. Son essence n’a pas changé : il demande toujours trop à ceux qui ont peu, et toujours trop peu à ceux qui ont beaucoup. ».


C'est bien l'idéologie qui empêche l'extrême gauche d'accepter les mesures pour réduire le déficit, en particulier deux pourtant logiques et raisonnables (c'est la situation actuelle qui n'est pas normale) : « Comment accepter l’article du gouvernement qui prévoit de faire passer à 200 ou 300 euros le prix d’une demande de naturalisation ou de renouvellement de titre de séjour ? C’est une attaque honteuse, violente et injustifiable contre les personnes étrangères. Comment accepter l’amendement qui tend à diviser par deux l’exonération de taxe foncière pour les bailleurs sociaux, en vue de gagner 400 millions d’euros ? ». L'exonération de la taxe foncière pour les bailleurs sociaux est un véritable scandale financier contre les communes qui, d'une part, ne peuvent pas maîtriser l'ensemble des attributions du parc social et, d'autre part, voient leurs finances diminuer d'autant par ce manque-à-gagner.
 


Ce qui est notable, c'est qu'Éric Coquerel a reconnu quand même que la gauche est minoritaire dans cette Assemblée, mais qu'il ne l'assume pas : « Il y a eu de nombreux votes communs entre le bloc central et l’extrême droite s’agissant de la culture, de l’environnement, des droits humains, des plus défavorisés. Tous ces votes alarmants sont sans doute le signe d’une trumpisation des esprits, jusque dans notre assemblée. ».

Pour finir, le président de la commission a prôné la censure au plus tôt, ce qui laisse entendre une collusion tacite avec l'extrême droite (ce qui n'est pas nouveau dans l'histoire politique) : « Comme je l’ai dit, ce texte était invotable à l’origine. Il l’est toujours après avoir été discuté en commission, et je ne vois pas comment il en irait autrement en séance. Si d’aventure certains à l’Élysée cherchaient encore à rejeter la faute sur l’Assemblée au nom de sa prétendue incapacité à voter un budget, force est de constater pourtant que le travail parlementaire a été bien mené, et je salue d’ailleurs le rapporteur général, les commissaires et nos administrateurs. Tous les arguments ont été échangés, l’Assemblée Nationale étant représentative du peuple. Le problème, la cause du blocage, réside dans l’obstination à pousser un texte dès le départ minoritaire et qui, à l’issue de son examen en commission, n’est plus soutenu que par un seul groupe. Je ne vois donc pas comment un tel parcours n’aboutirait pas à un échec en séance et à la censure du gouvernement pour éviter que celui-ci ne soit tenté de jouer la montre pour passer son texte par voie d’ordonnance en cas de dépassement des soixante-dix jours. En cas de censure, la loi spéciale pourrait être une solution, pas pire que le budget qu’on nous prépare, en attendant de nouvelles élections, que je souhaite présidentielles, et qui permettraient au peuple de dire quel cap il souhaite pour le pays. ».

Cet argument est doublement ridicule. D'abord, vu l'éclatement de l'Assemblée, aucun texte budgétaire présenté ne pourrait être autrement que "minoritaire", même et surtout s'il était présenté par les insoumis ! Ensuite, il est faux de dire qu'une loi spéciale serait votée. Il est probable qu'en cas de nouvelle censure, le Président Emmanuel Macron prendrait la décision de dissoudre l'Assemblée et il n'y aurait plus de députés pour voter la loi spéciale avant le 31 décembre 2025 (de nouvelles élections, dans un tel cas, seraient organisées en pleines vacances de Noël !). C'est d'autant plus surprenant de la part d'Éric Coquerel que la loi spéciale qu'il a proposée serait en fait la reconduction du budget 2025 qu'il affirmait l'an dernier être catastrophique !

Le débat s'est ensuite poursuivi par l'examen d'une motion de rejet préalable déposée par le groupe insoumis, qui a heureusement été rejetée. Le dépôt de cette motion a montré le très peu de sens des responsabilités du groupe insoumis qui ne voulait pas examiner le projet de loi des finances, alors que s'il y a bien une seule obligation morale pour un parlementaire, c'est de voter le budget de la nation. Les insoumis seraient-ils des fainéants en plus d'être des irresponsables ?

 

Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (24 octobre 2025)
http://www.rakotoarison.eu


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Roland Lescure.
Budget 2026 : les grandes manœuvres commencent !
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