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16 novembre 2007 5 16 /11 /novembre /2007 15:23

Article de Frédéric Lefebvre-Naré sur le bouillement des idées du MoDem.



Au "café démocrate" du 14 novembre à Paris


F. Bayrou : "J’ai besoin d’automoteurs"



Le fondateur du MoDem était hier soir à L’Imprévu, au rendez-vous des Cafés démocrates organisés par les Jeunes libres. Les questions portaient sur le Mouvement qui va naître à la fin du mois ; souvent juridiques sur les statuts, mais aussi organisationnelles, humaines. Comment travailler ensemble, à des dizaines de milliers ? Une question déjà au cœur de l’atelier "internet" de Seignosse. François Bayrou répond : faites-le.


Question de Sébastien Dugauguez : On est venu au MoDem pour défendre des idées, aussi pour en produire. On les produit sur nos blogs, on essaye de les diffuser… on essaye d’envoyer des choses au siège, au mieux il n’y a pas de réponse, au pire ça passe pour de la sédition ! Comment on peut prolonger la rencontre de ce soir, pour que ce qu’on fait puisse s’agréger de façon constructive ?

François Bayrou : Il faut que je fasse appel à votre compréhension - et à votre engagement.

Internet, média séditieux… ou recherche d’un lien

La culture internet, pour vous c’est une culture naturelle, mais dans les générations précédentes, y compris immédiatement précédentes, c’est une culture acquise.

Or, comme je m’efforce de le faire comprendre à mes amis, Internet, c’est une culture éruptive.

Moi aussi, il m’a fallu du temps pour comprendre que, quand on se fait insulter dans un mail, ça veut pas dire forcément que celui qui a écrit le mail vous considère comme le dernier des derniers, ça veut dire que blam, il se lâche ! Vous lui répondez une phrase un peu ironique, un peu gentille, et une ouverture ? Le mail suivant est un mail d’amour !

J’ai mis un peu de temps pour arriver à [voir] ça, parce que moi aussi je suis bouillant, un petit peu gascon, vous aussi d’ailleurs puisque Dugauguez c’est un nom de là-bas : tout type qui m’insulte sur internet, d’abord, il m’écrit. On n’écrit jamais à quelqu’un qui est indifférent. Hein ? Quand vous écrivez à quelqu’un, y compris pour le traiter de tout, et Dieu sait que je peux vous donner des copies de mails où on me traite de TOUT, quand même [c’est] d’une certaine manière… la recherche d’un lien.

Simplement, au siège il y a peu de gens qui ont la culture internet spontanée. Donc, ils reçoivent un paquet de mer comme ça, ils sont un peu groggy, ils ont l’impression qu’on les met en cause, qu’on fait de la sédition comme vous dites, qu’on les attaque, qu’on les déstabilise. Il y a des générations, y compris immédiatement précédente à la vôtre, pour lesquelles les mots ont du poids, et quand ils reçoivent des mots violents ils ont l’impression d’une immense violence.

J’en parle presque tous les jours avec [Michel] Mercier pour essayer de lui faire comprendre… Il a l’impression que c’est un univers… de déstabilisation ! [Comprenez] ça, l’instrument est violent, c’est éruptif comme type de langage.

Comment faire travailler
ensemble 20000 personnes


Deuxième question : "Comment on peut apporter nos idées, notre créativité ?"

Il faut que vous m’aidiez à trouver la réponse. Pour l’instant, je ne sais pas comment on fait travailler ensemble 20000 personnes. Et sur les 60000 adhérents réels que nous sommes, il y en a peut-être 20000 qui veulent apporter des idées.

Imaginez qu’à un meeting politique 20000 personnes apportent une contribution ? personne ne peut les lire, 20000 contributions !

Autrefois j’ai eu 2 millions de réponses à une consultation, celle du "nouveau contrat pour l’école", vous n’étiez pas nés. Comment on fait pour lire, étudier 2 millions de réponses ? On fait des sondages, on prend une réponse sur cent,… ça fait 20000 réponses. Évidemment c’est très frustrant de ne prendre qu’une sur cent.

Donc, vous qui êtes des génies d’internet, des habitués à tout ça, des managers, des gens des ressources humaines, qui connaissez des, [je ne] sais pas quoi, les modèles participatifs, les systèmes…, vous allez m’aider à ça.

Mais moi tout seul je ne peux pas trouver la réponse, et le siège - le siège vous savez bien c’est 20 personnes en tout et pour tout sur lesquelles il y en a 3 qui font de l’administration, 2 pour la communication c’est-à-dire de répondre à la presse, il y en 4 ou 5 qui s’occupent du terrain et des fédérations, et pour répondre à tous ces interventions il y en a deux… Vous voyez les limites…

Donc il faut nous fournir des modèles clés en main.

Il ne suffit pas de dire :
"Je suis disponible"


Je suis prêt à utiliser tout le monde, mais je ne sais pas utiliser tout le monde. Et je ne suis pas sûr que vous sachiez tous non plus comment faire. Parce que depuis que je lance des appels pour qu’on me trouve des modèles, pour l’instant je n’ai pas eu de réponse absolue à tout ça !

Ça suffit pas de dire "on est compétents, utilisez-nous" !

Ce réseau de dizaines de milliers de personnes compétentes, et engagées, et nouvelles, c’est un trésor, c’est une mine, mais la mine il faut la mettre en exploitation, et je n’ai pas la capacité personnelle d’inventer seul ce réseau, la mise en exploitation de cette mine. Je sais pas si je me suis bien fait comprendre ? (oui, oui). C’est pas de [la] mauvaise volonté.

Quitterie Delmas : Je trouve que là-dessus il y effectivement un problème de ressources humaines, surtout, il y a des solutions de ressources humaines à trouver, il y a plein de gens experts, il y a plein d’idées qui sortent de partout, il y a moyen de l’organiser à partir du site lesdemocrates.fr, en demandant aux personnes qui sont compétentes sur tel ou tel domaine… de les fédérer, de les réunir…

François Bayrou : Mais écoutez, que les personnes compétentes se mettent en mouvement toutes seules !

J’ai besoin d’automoteurs, j’ai pas besoin de gens - enfin, évidemment je les aime beaucoup et tout,… mais il suffit pas de venir me voir en disant "je suis disponible". Tous ceux qui viennent me voir, il y en a eu encore cinq aujourd’hui qui avaient rendez-vous, qui disent "je suis disponible", je leur dis : "Dites-moi ce que vous savez et pouvez faire, et prenez les choses en main".


P.-S.
Texte basé sur l’enregistrement audio de la discussion



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23 janvier 2007 2 23 /01 /janvier /2007 13:33

(dépêche-blog)


De Gaulle

Suite des entretiens avec François Bayrou qui évoque Charles de Gaulle : "J'avais 17 ans en 1968." Il estime : "Ce qu'il y a eu de limité, contingent dans le gaullisme, c'est que les institutions n'obligeaient pas De Gaulle à être au sommet de lui même."

"J'ai 17 ans en 68. Donc de Gaulle est arrivé au pouvoir j'avais sept ans...pas encore sept ans. Vous voyez bien que pour moi c'était l'éternité. Et puis le gaullisme finissant, on ne peut pas prétendre non plus que c'était l'idéal de l'idéal. Parce qu'il y avait beaucoup de gaullisme immobilier. Et puis de réseaux, le S.A.C., et puis le verrouillage de l'information. Et puis, il avait un hiatus dans l'affaire algérienne...Je reviens au pouvoir en disant : avec moi, c'est "je vous ai compris et vive l'Algérie française". Et puis au bout du compte c'était pas tout à fait ça... Il y avait donc une grande brûlure dans la société française sur cette déclaration initiale. Tout cela nourrissait en effet une image - on va dire - "contrastée" comme disent les imbéciles du gaullisme. Mais le gaullisme dans ce que c'est une résistance, dans ce que représente l'acceptation sereine d'une traversée du désert. Dieu sait que je ne me compare pas à... Mais je sais ce que c'est que d'accepter sereinement une traversée du désert. Je sais très bien ce que c'est que de refuser d'entrer au Gouvernement. J'ai refusé plusieurs fois. Parce qu'on sait que là n'est pas le chemin. Et voir tous les autres autour de vous pris dans une agitation frénétique, et courir ou avoir envie de courir... De Gaulle l'avait pris au premier chef.

Alexandre Sanguinetti a écrit autrefois avant de mourir un livre qui s'appelait "j'ai mal à ma peau de gaulliste". Moi je suis bien dans ma peau de gaulliste, dans ce que j'ai de peau de gaulliste ou de gaullien, enfin, en tout cas, dans ce qu'il y avait de grand dans l'aventure du général de Gaulle. Et si on veut réfléchir un tout petit peu plus loin. Il y a eu quelque chose de grand dans l'aventure du Général de Gaulle dont la France a éminemment besoin. Et ce qu'il y a eu de limité, de contingent ou de pas formidable, c'est parce que les institutions n'obligeaient pas de Gaulle à être au sommet de lui-même. Parce qu'il y avait trop de pouvoir et donc de l'abus de pouvoir."









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24 novembre 2002 7 24 /11 /novembre /2002 17:16
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