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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 11:31

À moins de six semaines des élections, MacCain multiplie les bourdes et inquiète alors qu’Obama rassure. Le monde à l’envers ?



Imaginez qu’un candidat à la magistrature suprême vous dise qu’il est nul en économie. Vous vous dites qu’au moins, il est sincère et qu’il a d’autres qualités.

François Mitterrand, par exemple, était nul en économie. Michel Rocard et Laurent Fabius le savaient trop.

Mais si en plus, vous vous trouvez dans une tornade financière de première ampleur, la plus grave depuis 1929, alors vous commencez à ne plus avoir confiance.

C’est ce qu’il se passe avec le candidat John MacCain qui s’effondre dans les sondages après avoir décollé avec l’effet Sarah Palin (un effet qui avait renforcé sa candidature en terme d’intentions de vote, rappelons-le).

Plus de dix pourcents le séparent désormais du candidat démocrate et la tendance continue à s’accentuer. Certes, ce rapport de forces peut évoluer rapidement (l’effet Palin en a été la preuve).

Certes aussi, le mode de scrutin (très différent de l’élection présidentielle française) doit surtout faire porter attention aux États clefs (swing States) que CNN donne gagnés par Obama pour le Colorado (51% contre 47%), le Michigan (51% contre 46%) et la Pennsylvanie (53% contre 44%) et gagnés par MacCain pour le Montana (54% contre 43%) et la Virginie occidentale (50% contre 45).


MacCain inquiète

Il n’en demeure pas moins que la personnalité de John MacCain commence à inquiéter de plus en plus de monde, et en premier lieu ses collègues sénateurs républicains.

Thad Cochran, sénateur républicain, dit de lui : « C’est un homme capricieux et imprévisible, il n’a pas les nerfs très solides et perd rapidement son calme… et tout cela m’inquiète. ».


MacCain veut geler son retard dans les sondages

Reprenons un peu les faits.

La crise financière américaine "attaque" de nombreux établissements financiers. George W. Bush, prenant le contre-pied historique des idées libérales, propose d’injecter dans l’économie américaine, ou plutôt, dans ses canards boiteux, 700 milliards de dollars (une somme colossale).

Le Congrès n’est pas vraiment d’accord, et les Américains sont en colère car ils n’ont pas envie de payer les pots cassés par d’imprudents financiers à hauteur d’environ 2 000 dollars par personne !

John MacCain a alors une idée géniale pour enrayer son effondrement dans les sondages : arrêter de faire campagne jusqu’à avoir trouvé une solution à la crise financière et concentrer son action au Congrès. Il renonce également à participer au premier des trois ou quatre débats télévisés prévus avec Obama. Stopper la campagne, c’est stopper aussi sa descente aux enfers.


Obama rassure

Barack Obama n’est pas simplet. Il refuse d’arrêter de faire campagne et rappelle qu’il avait lui-même pris l’initiative d’appeler son concurrent pour publier un communiqué commun sur la crise financière.

Au contraire, pour Obama, le débat du 26 septembre 2008 est justement le bienvenu pour discuter des propositions des deux candidats face à cette crise (même si le thème était d’abord la politique extérieure des États-Unis).

Du coup, Obama continue à se préparer au débat, et ses conseillers affirment qu’il y aura le candidat démocrate, le modérateur et le public. Le fauteuil vide de MacCain pourrait alors avoir un effet dévastateur.

Enfonçant le clou, Obama n’a pas hésité à affirmer qu’un Président des États-Unis doit être capable de gérer plusieurs affaires à la fois. Que se passerait-il si MacCain était élu et s’il était confrontait à deux événements imprévus ?


Imprévisible candidat

Car c’est là où l’inquiétude demeure. Non pas que Sarah Palin pourrait lui succéder en cas de décès. Ce qui est inquiétant, c’est la personnalité même de MacCain : un individualiste forcené, colérique et têtu.

Cela lui a fait déjà prendre quelques décisions déconcertantes comme la désignation de sa colistière Sarah Palin ou l’annulation du premier jour de la Convention républicaine pour cause de cyclone.

Ou des déclarations à l’emporte-pièce sur le conflit russo-géorgien : « la plus grave crise depuis la Seconde guerre mondiale » en oubliant Cuba de 1962, le Vietnam en 1968, l’Iran de 1979, l’Irak de 1990 et de 2003 etc.


Un plan Paulson à modifier

Concernant le dossier économique, Obama reproche à MacCain de politiser les discussions entre le Congrès et le Trésor en voulant intervenir. Surtout que les négociations se déroulaient très bien sans lui.

Le 19 septembre 2008, Paulson propose son plan de 700 milliards de dollars. Quelques jours plus tard, le Congrès rechigne.

Sous la houlette de Nancy Pelosi, la Présidente démocrate de la Chambre des Représentants (speakerine), les Démocrates commencent les tractations et parviennent presque à un accord avec le gouvernement américain le 24 septembre : le compromis porte sur les rachats par l’État fédéral (moins aider les gros canards boiteux et plus aider les petits propriétaires insolvables) et la nomination d’une commission pour surveiller la mise en œuvre du plan.

Mais dès le 25 septembre, après une réunion de choc avec MacCain, tout est remis en cause (alors que les Républicains semblaient suivre le compromis Bush-Démocrates) et l’État sortirait du jeu pour remettre les acteurs financiers devant leurs responsabilités, sans pour autant trouver une solution adéquate.

Bref, MacCain, un éléphant dans un magasin de porcelaine… qui commence à se faire de plus en plus détester.


Désertion du vétéran

Dernier exemple en date, mercredi dernier, pour cause de crise financière et de retour rapide à Washington, MacCain a annulé une émission télévisée sur CBS avec le présentateur David Letterman. Mais avant de s’envoler à Washington, le candidat républicain a quand même pris le temps de se faire interviewer par une collègue de la même chaîne, Kate Couric, pour expliquer sa démarche.

Profondément furieux, Letterman a alors descendu MacCain : « Il ne peut plus faire campagne parce que l’économie s’effondre ? Ok, alors il faut qu’il fasse entrer son remplaçant, Sarah Palin. Elle est où ? ».

Puis il a continué à ironiser ainsi : « On ne peut pas suspendre une campagne. Cela ne sent pas bon. Les héros ne se comportent pas comme ça. Vous allez faire quoi si vous êtes élu et que les choses se compliquent ? Suspendre la présidence ? » et il a même diffusé les images de MacCain se faisant maquiller avant l’interview de Kate Couric avec ce commentaire caustique : « Cela ne ressemble pas à quelqu’un qui doit se rendre à l’aéroport à tout prix, n’est-ce pas ? ».


Pire que Bush Jr ?

MacCain pourrait se révéler être pire que Bush Jr. Ses colères, ses décisions déconcertantes et son incapacité à écouter les autres pourraient considérablement aggraver la situation internationale.

Pour les primaires de 2000 qu’il avaient perdues face à Bush Jr, MacCain avait même présenté son "Rogue State Rollback" (Refoulement des États voyous), en entendant soutenir politiquement et militairement toutes les forces locales qui souhaiteraient renverser les États qui menacent les États-Unis, notamment en Irak, en Corée du Nord et en Serbie.

Larry Korb, un ancien conseiller militaire du Pentagone et de la Maison Blanche sous Ronald Reagan, affirme même : « Son premier choix [celui de John MacCain] a toujours été et sera toujours l’usage de la force militaire, au détriment de toutes les autres options. ».


Les héros ne quittent jamais le navire…

Il est souvent dit que si les citoyens américains prenaient surtout en considération la politique extérieure de leur pays, ils choisiraient MacCain et si la préoccupation majeure était la politique intérieure (économie, social), ce serait Obama.

Bill Clinton a gagné face à Bush père de cette manière. Obama semble suivre le même chemin.

Mais un journaliste estime que, vu le contexte économique et international, l’élection présidentielle de 2008 est certainement celle qu’il faut perdre, car le Président élu aura tous les problèmes à résoudre et aura probablement de grandes difficultés à se faire réélire en 2012…

Obama, kamikaze ?
Qui a dit qu’il n’était pas courageux ?



Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (26 septembre 2008)



Sources : dépêches de presse et articles RealClearPolitics.


Pour aller plus loin :

Obama versus MacCain (8 avril 2008).

France 2 retransmettra en léger différé le samedi 27 septembre 2008 à 5 heures du matin l’intégralité du premier débat, enfin, si débat il y a.




http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44929

http://fr.news.yahoo.com/agoravox/20080926/tot-us-2008-obama-gagnera-t-il-faute-de-89f340e.html



http://www.lepost.fr/article/2008/09/26/1274207_us-2008-obama-gagnera-t-il-faute-de-combattant.html





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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 22:02

Voici une vidéo en version originale sous-titrée en français du discours d'investiture de Barack Obama le 28 août 2008 à Denver.



Vidéo sur Youtube.





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12 septembre 2008 5 12 /09 /septembre /2008 17:29

La première interview officielle de Sarah Palin sur la politique étrangère des États-Unis confirme les premières impressions de sa désignation par le candidat républicain John MacCain comme colistière.



Les images de chefs d’État autosatisfaits de leur tableau de chasse, une carabine à la main, il y en a des tas depuis que le monde est monde. Rappelez-vous Valéry Giscard d’Estaing et Leonid Brejnev il y a une trentaine d’années.

C’est un peu à ça que m’ont fait penser les premières déclarations supposées sérieuses de la très officielle candidate républicaine à la Vice-Présidence des États-Unis. À la différence près que cette jeune dame est très télégénique et très photogénique.

Inutile de rappeler qui est la gouverneur de l’Alaska, le buzz depuis deux semaines a très bien fonctionné et tant qu’on parle d’elle, en bien ou en mal, c’est pour le ticket républicain un gage de succès (le principal handicap de Sarah Palin étant son manque de notoriété). Opération réussie, les sondages se sont inversés.

À tel point que que Herobuiders, un fabricant de poupées, en a déjà vendu plusieurs milliers à l’effigie de Sarah Palin et que MacCain dépasse Obama sur ce terrain-là.


Une femme qui rassure ?

Le monde peut être rassuré. Alors qu’il y a quelques semaines, elle ne savait pas trop bien ce qu’était l’agenda d’un Vice-Président des États-Unis, maintenant, elle se sent prête. Même pour assurer la fonction suprême. Pour preuve, elle a accepté la proposition de John MacCain. Sinon, elle ne l’aurait pas acceptée : « Je n’ai pas hésité car j’ai confiance dans le fait que je suis prête. ».

Elle ne peut que rassurer les Américains car elle s’implique personnellement dans la guerre en Irak. Son fils de 19 ans, Track, va bientôt partir avec l’US Army en Irak. Et s’il faut faire la guerre contre l’Iran, elle le fera. Une atmosphère qui rappelle l’époque où le jeune John MacCain combattait au Vietnam.

Elle dit notamment qu’il faut considérer toutes les possibilités pour arrêter les terroristes : « I believe that America has to exercise all options in order to stop the terrorists who are hell bent on destroying America and our allies. We have got to have all options out there on the table. » pour ensuite estimer que la guerre en Irak est une œuvre de Dieu : « Our national leaders are sending US soldiers on a task that is from God. ».

Certes, Sarah Palin n’a pas rencontré beaucoup de dirigeants du monde, juste un petit entretien téléphonique avec le Président géorgien, et n’a quitté qu’une fois le continent américain. Mais son charisme n’est pas négligeable. Il soulève des montagnes. Oui plutôt, il soulève les sondages.


Un simplisme logique ?

Autre source pour se rassurer. Sarah Palin a des idées simples, faciles à faire comprendre, et surtout, d’une logique implacable.

L’Ukraine et la Géorgie ? Bien sûr qu’il faut les intégrer dans l’OTAN (comme cela a déjà été fait pour les autres pays de l’ancien bloc soviétique, la Pologne notamment). Mais dans ce cas, il faut considérer l’OTAN comme une véritable alliance militaire.

Si l’un des pays de l’OTAN était envahi… par exemple, par la Russie, il serait alors normal que les États-Unis lui vienne en aide. Bref, en d’autres termes, elle serait prête à déclarer la guerre à la Russie en cas d’invasion de la Géorgie ou de l’Ukraine. Heureusement que la Moldavie ne fait pas partie de l’OTAN.

L’analyse paraît même plus simpliste que celle du Président Ronald Reagan qui avait fait de la guerre froide une force économique des États-Unis (une guerre froide que Reagan a gagné selon elle). Elle reprend simplement la doctrine Bush Jr qui préconise le principe des guerres préventives.


D’une redoutable efficacité électorale ?

Les arguments simples sont peut-être un peu simplistes, mais ils sont généralement les plus facilement partageables. Les discours manichéens sont en effet plus accessibles à l’écoute que les analyses nuancées qui prennent en compte les réalités complexes.

Sarah Palin, une erreur ?

Non, sans doute un atout porteur pour John MacCain avec ce revers de la médaille : la star est devenue Palin au détriment, certes, d’Obama, mais aussi de MacCain lui-même !

Je vous conseille donc de bien l’écouter (lien et vidéo en fin d’article). Dans cette interview, Sarah Palin se montre politiquement redoutable et son image est très habile. Elle paraît posée, sérieuse, ferme, énergique sans se départir de son sourire de Miss beauty.

À Barack Obama et Joe Biden de réagir très vite…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (12 septembre 2008)


Pour aller plus loin :

L’interview de Sarah Palin avec le journaliste Charles Gibson du 11 septembre 2008 sur ABC-News.

Verbatim de l’interview de Sarah Palin du 11 septembre 2008.

Video de l’interview de Sarah Palin du 11 septembre 2008.

 



 


http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44398



http://www.lepost.fr/article/2008/09/14/1264917_us-2008-palin-fait-feu-de-tout-bois.html



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12 septembre 2008 5 12 /09 /septembre /2008 14:42
Voici la première interview officielle de Sarah Palin diffusée le 11 septembre 2008.


Sur Youtube.

Aussi sur le site ABC-News.
















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11 septembre 2008 4 11 /09 /septembre /2008 04:22

Depuis quelques jours, la candidature de John MacCain reprend du poil de la bête dans les sondages. Un essai d’explication.



Je l’ai déjà écrit ici, je suis favorable à l’élection de Barack Obama, non parce que je crois naïvement qu’il changerait la face du monde (il resterait porteur des seuls intérêts des États-Unis) mais parce que son élection serait l’occasion d’une remise à plat des relations entre l’Europe et les États-Unis (une occasion à saisir selon Hubert Védrine).


Incertitude de l’issue finale

Cela dit, entre le souhaitable et le probable, il y a un pas que beaucoup peuvent franchir. À une cinquantaine de jours de l’élection américaine, il est aujourd’hui bien prétentieux et bien imprudent de donner un pronostic pertinent.

Le passage des deux Conventions, démocrate puis républicaine, ces deux dernières semaines, a quand même clarifié la situation.

D’un côté, un ticket finalement plus classique qu’on ne le croit avec le vieux routier de la politique Joe Biden en colistier de Barack Obama.

De l’autre côté, la surprise du chef, John MacCain s’offre la charmante (mais inconnue) gouverneur de l’Alaska, Sarah Palin, pétillante et tout ce qu’il faut pour séduire une certaine Amérique, celle qui avait choisie George W. Bush en 2000.


Le piège de la diversion

Et il faut bien dire que la mécanique a bien fonctionné. Laquelle ? Mais celle que Nicolas Sarkozy a su déjà utiliser en France, pardi !

La mécanique de la diversion. Nicolas Sarkozy a su faire parler de ses relations affectives, avec Cécilia au début, puis Carla Bruni ensuite, sujets qui mettent en haleine voire en émoi le petit monde médiatique alors que se déroulent sous nos yeux de profondes réformes dont on parle peu (réforme des institutions, modernisation de l’économie, réforme des retraites, de la sécurité sociale, rétention de sûreté, etc.).

Tout comme Rachida Dati évoque sa vie privée compliquée au lieu de parler de la réforme de la carte judiciaire ou de sa politique pénale.

Mais revenons aux États-Unis. Parler de la vie privée des hommes politiques n’est pas nouveau dans ce pays. Cela a perdu un homme comme Gary Hart susceptible de succéder à Ronald Reagan en 1988, et a failli perdre le Président Bill Clinton.


Un bilan désastreux

Ce qui est intéressant à noter, c’est que depuis plusieurs mois déjà, il n’y a plus à argumenter sur le bilan désastreux des deux mandats de George W. Bush. Tous les journalistes américains sont unanimes et même George W. Bush s’est fait très discret pour soutenir le candidat républicain.

Le bilan désastreux, c’est d’abord la guerre en Irak, mais aussi en Afghanistan. Le nombre de soldats américains morts est nettement supérieur au nombre des victimes des attentats du 11 septembre 2001… dont on fête aujourd’hui le septième anniversaire. Chaque mois a son lot d’attentats suicides en Irak et la démocratie et le calme sont loin d’être acquis dans ce pays.

Mais c’est aussi une situation intérieure du pays catastrophique. Un chômage qui galope, des banques qui ferment les unes après les autres, une créance de plus en plus élevée auprès d’établissements financiers chinois et cette crise des subprimes qui poursuit son travail de sape.

Sans parler de la responsabilité immense des États-Unis dans l’absence de règles internationales contraignantes en matière d’environnement et d’énergie.


Une argumentation en or pour Obama

Face à cet état de fait, le candidat Barack Obama n’avait qu’un seul argument à faire valoir et qui lui vaudrait, dans tous les cas, la victoire. Identifier la candidature de John MacCain à la Présidence de George W. Bush. En disant grosso modo : si vous votez MacCain, vous votez pour douze ans de George W. Bush.

Mais dans le brouhaha actuel, qu’il y a-t-il ? On en a eu quelques échantillons la semaine dernière en France, mais c’est encore plus flagrant dans les médias américains : on ne parle plus que de Sarah Palin.


La pimpante Sarah Palin

Sarah Palin, quarante-quatre ans, ancienne maire et jeune gouverneur d’un État moins peuplé que la Meurthe-et-Moselle (depuis 2006). Sa vie est sans doute un roman et prête à tous les commentaires, favorables ou négatifs.

Politiquement proche des anti-avortement, favorable au port d’armes, contre toute approche environnementale de la société, Sarah Palin a prouvé son indépendance d’esprit (et son audace ou courage) vis-à-vis de l’élite américaine, de l’etablishment de Washington, avec le côté un peu chauvin de la paysanne fière de sa région et indifférente du reste du pays.

Elle n’apparaît guère hyper-futée (mais est-ce qu’on le demande aux candidats ? l’ancien Vice-Président de George Bush père, Dan Quayle, ne semblait pas montrer une intelligence démesurée non plus)) et encore récemment, elle ne savait même pas ce qu’était la fonction de Vice-Président des États-Unis d’Amérique !

Elle a aussi une vie privée intéressante : cinq enfants, un bébé de cinq mois trisomique (dont elle aura bien du mal à s’occuper pendant ces deux prochains mois de campagne électorale), une fille de dix-sept ans enceinte depuis quelques mois mais qui, heureusement, va se marier.

Si on fouille l’existence de cette belle jeune femme, on la retrouve en Miss beauté de son terroir et on peut admirer quelques photographies sur internet la représentant en train de pêcher un gros poisson ou de tuer à la carabine un ours.

Et puis, quelques autres polémiques, comme l’interrogation sur son éventuelle intervention dans le licenciement de son ex-beau-frère (qui avait divorcé de sa sœur), comme sa proximité des compagnies pétrolières, ou comme la vente d’un avion de fonction sur le site internet eBay.

J’ai sûrement oublié d’autres éléments, il existe des spécialistes pour fouiller ce genre de ragots.


Où est l’important ?

Il est sûr que l’élection d’un John MacCain de soixante-douze ans et malade d’un cancer de la peau a de quoi faire peur si l’on imagine qu’en cas de décès, c’est ce phénomène, Sarah Palin, qui prendrait la succession.

Mais pourtant, l’importance de la personnalité d’une candidate à la Vice-Présidence des États-Unis ne doit pourtant pas être surestimée.


Buzz pour Palin

Or, c’est ce qu’il se passe actuellement aux États-Unis. Tout le monde en parle. Les pour, les contre, les inquiets, les optimistes. Les Républicains contestent le choix de MacCain (bien d’autres colistiers auraient pu faire l’affaire ou aurait été électoralement plus efficaces), les Démocrates s’en gaussent ou s’en émeuvent…

Ceux qui disent que les Républicains se tirent une balle dans les pieds, ceux qui s’en frottent les mains, ceux qui approuvent les proximités néo-conservatrices de Sarah Palin, ceux qui les combattent, ceux qui, au contraire, pensent qu’elle est un bon atout dans le jeu de MacCain etc.

Bref, tout le monde parle de Sarah Palin… et on en oublie de parler du bilan désastreux des deux derniers mandats républicains.


Dégringolade d’Obama

Conséquence directe : le ticket Obama/Biden chute libre dans les sondages et MacCain/Palin reprend honorablement la main qu’il avait perdue depuis fin mars 2008.

Que reproche-t-on au ticket démocrate ?

Pas le faux lapsus dont une traduction douteuse en français donnerait un sens erroné aux propos d’Obama sur sa prétendue (à tort) foi musulmane. Mais sûrement l’étonnante passivité du colistier Joe Biden (qui semble être un piètre débatteur) et le trop grand sang-froid de Barack Obama.

Car ce qui est reproché à Obama, c’est surtout de se contrôler beaucoup trop, d’être maître de ses nerfs, bref, d’être incapable de se mettre en colère (les colères de John MacCain sont parfois cataclysmiques, son épouse Cindy en a même fait parfois les frais, et le candidat républicain est souvent considéré comme une personnalité incontrôlable). Bref, de ne pas être assez humain.

On reproche à Obama de trop comprendre les idées de l’adversaire, d’être trop consensuel (mais les États-Unis n’auraient-ils pas besoin aujourd’hui d’une vision moins manichéenne et plus consensuelle ?), et surtout, de ne pas suffisamment attaquer les Républicains. Bref, d’être trop intello… un peu comme Al Gore en 2000.


Refocalisation des enjeux

Mais sa bataille présidentielle n’est encore perdue. Les sondages ne sont qu’une indication globale mais ne prédestine pas une élection très complexe qui va se gagner par la victoire de quelques États clefs comme la Floride.

Ceux qui pensent qu’il n’y a pas d’enjeu se trompent : les Américains sont par essence isolationnistes, et la voie dans laquelle ils ont été embarqués par George W. Bush est à l’opposé de ce sentiment. Bill Clinton avait recentré le débat national sur la politique économique et social contre un George Bush père obnubilé par le Proche-Orient. Barack Obama est en position de faire de même… car ce n’est pas John MacCain, qui s’avoue nul en économie, qui pourrait refocaliser sur des enjeux purement intérieur.


Après tout, avec Sarah Palin, MacCain n’a-t-il pas placé l’élection présidentielle sous le signe du palindrome, comme celui-ci : Obama amabo (je vais aimer Obama) ?


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (11 septembre 2008)


Pour aller plus loin :

Programme du candidat démocrate Barack Obama.

MacCain is running on the amnesia platform, but it’s Democrats who need to forget Sarah Palin (Arianna Huffington, 5 septembre 2008).

Sarah Palin : a Trojan moose concealing four more years of George Bush (Arianna Huffington, 9 septembre 2008).

Quelques raisons de s’inquiéter d’une Présidence MacCain (Pat Philly, 9 avril 2008).

Sondages au jour le jour Obama versus MacCain (RealClearPolitics).




http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44331




http://www.lepost.fr/article/2008/09/12/1263593_usa-2008-sarah-palin-polemiques-et-piege-a-democrates_1_0_1.html



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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 20:04
Un article de Jim Newell le 9 septembre 2008 sur la campagne de Barack Obama.



INCOHERENT ELECTORAL ANALYSIS

Pathetic, Failed Presidential Candidate Barack Obama To Win Presidential Election




















6:59 PM on Tue September 9 2008
By Jim Newell
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Even though the Internet has already concluded that Barack Obama lost the election after some unknown wingnut vice president lady gave one surly speech last week, we couldn’t help but check out the electoral map anyway, just for kicks. Above is the fun
Pollster map, and then you’ve got your FiveThirtyEight map, and this is a good thing to read also. Now play around with this stuff for exactly two minutes, preferably while drinking, and after those two minutes you’ll realize that Barack Obama still has this shit safely locked up.

The safest route is still this: Kerry states + Iowa + New Mexico + Colorado. It seems doubtful that New Hampshire, a New England state, would go for any Republican in this particular election, even if WALNUTS! has won its primary twice. And adding a crazy fundamentalist Christian to the ticket instead of friendly neighboring Governor Mittens doesn’t do much for that state’s independent crowd. (Ha ha even though Mittens is a douche too.) Mittens could’ve significantly helped McCain in Michigan, though, because his father used to govern it, and for some reason that would have made some people vote for the smarmy devil son 40 years later. Too late now! Michigan has no freaking business voting for MCCAIN, the guy who told them in January that their jobs were never coming back. And since Michigan and New Hampshire seemed like the only two possible states to lose from the Kerry coalition, well, enough of that.

Iowa seems safe; Barry’s always winning caucuses and giving speeches there, whereas John McCain has avoided the Iowa caucus entirely for each of his 850 presidential campaigns. New Mexico looks solid too, what with that fat Mexican governor of theirs, whatsisname, the one who always brags about his resume… well anyway, he’s always talking up Barry on the teevee. So then Barry simply has to win Colorado, where he just threw A HUGE SEXY PARTY FOR AN ENTIRE WEEK (and also where one of those Democratic Udalls is coasting to a Senate victory). Then he wins and Sarah Palin goes back to her distant Ice Palace in terrible shame.

Or he could pull off Florida — where the lovely old Jewish folks don’t cotton much to crazy ass Governor Palin — and fuck the rest, because if you’re looking at the Pollster map, 243 + 27 = a happy number.

Or he could win Kerry states + Virginia + Iowa or Nevada or Colorado or like any other random state.

Or he could lose Colorado and instead win Nevada & Montana — where Ron Paul is on the ballot!

And in case you haven’t noticed, all of the above scenarios exclude freaking Ohio. And if you had to make a bet, in a Democratic year, well…

So look you liberal Obamatards, do not worry so much about national polls in Obama’s worst week, after a Republican convention, with a new, as-yet-unquestioned lady face temporarily stealing some attention. The debates are coming soon, anyway.

The only thing worth worrying about is the Bradley Effect. By the way, did you guys hear that Barack Obama is BLACK?

6:59 PM on Tue September 9 2008
By Jim Newell
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30 août 2008 6 30 /08 /août /2008 14:17
Pour télécharger le programme électoral du ticket Barack Obama - Joe Biden, prière de cliquer sur la photo.



























Les sondages sont actuellement tous favorables à Obama face au ticket John MacCain - Sarah Palin, avec une avance de quelques %.

General Election: McCain vs. Obama

Polling Data
Poll Date Sample Obama (D) McCain (R) Spread
RCP Average 08/18 - 08/31 -- 47.6 44.2 Obama +3.4
CNN 08/29 - 08/31 927 RV 49 48 Obama +1
Gallup Tracking 08/28 - 08/30 2730 RV 48 42 Obama +6
Rasmussen Tracking 08/28 - 08/30 3000 LV 49 46 Obama +3
Hotline/FD 08/18 - 08/24 1022 RV 44 40 Obama +4
USA Today/Gallup 08/21 - 08/23 765 LV 48 45 Obama +3

See All General Election: McCain vs. Obama Polling Data

     Obama   McCain        Intrade Real Time Quotes                 (See More Data) 












En cliquant sur la photo ci-dessus : OBAMA, LA FORCE TRANQUILLE.



                                                               
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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 13:35

(dépêches)



Barack Obama se dit favorable à la peine de mort pour les violeurs d'enfants

NOUVELOBS.COM | 27.06.2008 | 07:28 -  100 réactions

"J'ai dit à plusieurs reprises que je pense que la peine de mort devrait être autorisée dans un nombre très limité de circonstances, pour les crimes les plus extrêmes. (...) Je pense que le viol d'un petit enfant, de 6 ou 8 ans, est un crime hideux" a déclaré le candidat démocrate, après la décision de la Cour suprême d'interdire la peine capitale pour les violeurs d'enfants.

Le candidat démocrate à la présidentielle américaine, Barack Obama, a dénoncé, mercredi 25 juin, la décision de la Cour suprême américaine d'interdire l'exécution de violeurs d'enfants.

"J'ai dit à plusieurs reprises que je pense que la peine de mort devrait être autorisée dans un nombre très limité de circonstances, pour les crimes les plus extrêmes", a précisé le sénateur de l'Illinois au cours d'une conférence de presse. "Je pense que le viol d'un petit enfant, de 6 ou 8 ans, est un crime hideux et si un Etat décide que dans des circonstances réduites, limitées, et bien définies, la peine de mort est au moins potentiellement applicable, ça, ça ne viole pas notre Constitution".

Les juges de la Cour suprême ont décidé à 5 voix contre 4 que la loi permettant d'imposer la peine capitale dans les affaires de viol d'enfants de moins de 12 ans en Louisiane allait à l'encontre de l'interdiction d'une peine cruelle que contient la Constitution des Etats-Unis.

"Je ne suis pas d'accord"

Cette décision permet aux deux seules personnes condamnées à la peine capitale aux Etats-Unis pour ce motif d'échapper à l'exécution. Elle invalide par ailleurs la législation de cinq Etats où la peine capitale est autorisée dans le cas de viols d'enfants n'ayant pas entraîné la mort.

Selon le candidat, si la Cour suprême "avait dit qu'elle souhait encadrer la capacité des Etats à faire cela pour s'assurer que c'est fait avec prudence et de façon appropriée, ç'aurait été une bonne chose. Mais c'est tout simplement une interdiction globale et je ne suis pas d'accord".

Barack Obama soutient depuis longtemps la peine de mort, tout en se montrant critique sur la façon dont elle est appliquée. (avec AP)



Barack Obama soutient la peine de mort pour les violeurs d'enfants

Article publié le 26 Juin 2008
Source : LE MONDE.FR Corine Lesnes
Taille de l'article : 306 mots

Categorie: Actualités Générales 
AUTEUR : LE MONDE

Barack Obama a déploré la décision du mercredi 25 juin de la Cour suprême des Etats-Unis de déclarer inconstitutionnelles les exécutions capitales pour viol d'enfant.
Washington, correspondante

Dans une conférence de presse, le candidat démocrate à la présidentielle a répété qu'il pense que la peine de mort est justifiée "dans des circonstances très étroites pour les crimes les plus haineux" et que le viol d'un enfant de 6 ou 8 ans fait partie de ces crimes. "Si un Etat décide que, dans des circonstances étroites, limitées et bien définies, la peine de mort est potentiellement applicable, cela n'est pas contraire à la Constitution", a-t-il estimé.

Par 5 voix contre 4, la Cour a invalidé une loi adoptée par la Louisiane et inscrivant le viol d'enfants de moins de 12 ans au nombre des crimes passibles de la peine de capitale. Le juge Anthony Kennedy, qui a rédigé l'opinion de la Cour, a estimé qu'une telle législation contrevient à l'article 8 de la Constitution qui interdit les châtiments cruels et inhabituels, c'est-à-dire disproportionnés par rapport au crime commis. Deux condamnés, qui attendaient leur exécution pour le viol de fillettes de 5 et 8 ans, vont ainsi être épargnés et condamnés à une peine incompressible. C'est la troisième fois en six ans que la Cour impose des limites à l'application de la peine capitale. De manière générale, le sénateur de l'Illinois n'est pas partisan de l'abolition de la peine de mort estimant que "la communauté est fondée à exprimer la pleine mesure de son indignation".

Une autre opinion de la Cour suprême est attendue sur la constitutionnalité de l'interdiction des armes de poing à Washington. Là aussi, M. Obama a pris le parti d'exprimer une position proche du centre droit. Il est "fortement" favorable au 2e amendement sur le droit de posséder des armes à feu tout en admettant le bien-fondé des "lois de bons sens pour empêcher les armes de tomber dans les mains d'enfants ou de membres de gangs".

Corine Lesnes


Obama regrette que la peine de mort ne soit pas appliquée aux violeurs d’enfants
 
La Cour Suprême des Etats-Unis, qui vient de rejeter (5 voix contre 4) l’usage de la peine de mort contre les violeurs d’enfants, s’est trouvée un adversaire inattendu, si l’on peut dire, en la personne de Barack Obama.

Le candidat démocrate a déclaré :

I disagree with the decision; I have said repeatedly that I think the death penalty should be applied in very narrow circumstance for the most egregious of crimes.

I think that the rape of a small child, six or eight years old, is a heinous crime, and if a state makes a decision under narrow limited well defined circumstance the death penalty is at least potentially applicable.

Le New York Times (Michael Powell) rappelle qu’en 96 Barack Obama s’opposait à la peine de mort dans son livre, The Audacity of Hope, mais qu’entre temps, le futur sénateur de l’illinois “had come out in favor of the death penalty, saying that society has the right to express its outrage at heinous crimes.”


 
Obama Disagrees With Supreme Court Decision on Death Penalty

June 25, 2008, 8:41 pm
By Michael Powell

Senator Barack Obama told a press conference today that he disagreed with a Supreme Court decision outlawing the execution of child rapists.

Mr. Obama, whose position on the death penalty has changed over the years (his staff prefers the verb “evolved”), said that child rape qualifies as “heinous” and therefore as subject to the death penalty.

“I disagree with the decision; I have said repeatedly that I think the death penalty should be applied in very narrow circumstance for the most egregious of crimes.” Obama told forty or so reporters. “I think that the rape of a small child, six or eight years old, is a heinous crime, and if a state makes a decision under narrow limited well defined circumstance the death penalty is at least potentially applicable,

In 1996, Mr. Obama went on the record opposing the death penalty and he wrote in his most recent memoir, “The Audacity of Hope” that the penalty “does little to deter crime.” By the time he ran for the U.S. Senate in 2004, he had come out in favor of the death penalty, saying that society has the right to express its outrage at heinous crimes.

At the same time, he said the system of death penalty justice was so flawed that the nation should declare a moratorium on executions, such as that imposed in Illinois by Republican Gov. George Ryan.

Mr. Obama is not a particularly chatty fellow with the press corps, having held his last full press conference a week ago in Florida. He also declined to let most reporters into his recent and rather opulent fund-raiser (think truffle oil rather than hot dogs on a tooth pick) in Los Angeles.

So it is that quite a crowd of harried hacks gather when he decides to answer press questions. And today he made some news. He came out in favor of the death penalty and backed away from a previous pledge to oppose any retroactive immunity for telecom companies that helped the government by giving them possibly illegal access to Americans’ emails and phone calls.

Here was Mr. Obama back in February:

“There is no reason why telephone companies should be given blanket immunity to cover violations of the rights of the American people - we must reaffirm that no one in this country is above the law.”

And here he is today: “The bill has changed,” he said, adding that the new bill offers safeguards, including close monitoring of the law’s application. “I don’t think the security threats have changed. My view on FISA has always been that the issue of the phone companies per se is not one that overrides the security interests of the American people.”

He faced questions as well about his decision to opt out of public financing of his campaign, bridling at the suggestion that this constituted a flip-flop. “The characterization of a flip-flop was wrong,” he said, noting that the Republicans, in recent election campaigns and in this one, place no restrictions on how the Party raises and spends money.”

He also touched on foreign affairs, offering an unstinting condemnation of Robert Mugabe’s stifling of dissent and overturning an election process in Zimbabwe. “What remains of this election is a complete and total sham,” he said, adding that African leaders — particularly the South Africans — have been remiss in failing to challenge him.

They have allowed “Robert Mugabe to engage in this anti-colonial rhetoric that is used to distract from his own profound failures as a leader,” Mr. Obama said.



Obama pour la peine de mort. Mais chut !

Le candidat démocrate vient de se prononcer en faveur de la peine de mort pour les violeurs d'enfants. Les médias français de gauche n'en parlent guère.

C’est une toute petite brévette en page 10 de Libération. A peine davantage dans Le Monde. Pourtant Dieu sait si ces deux journaux ont tartiné sur le candidat démocrate ! On y apprend donc - en pointillés, bien sûr - qu’en matière de droits de l’homme, Barak Obama se situerait presque à la droite de Le Pen qui n’a pas osé, lui aborder le sujet de la peine de mort dans sa campagne ! La plupart des sites d'informations observent la même discrétion (ou distraction ?).

Ne jetons pas la pierre à Obama : son élection pourrait bien changer beaucoup de choses aux Etats Unis et donc dans le monde entier. Et sa prise de position est assortie de conditions très restrictives : «J'ai dit à plusieurs reprises que je pense que la peine de mort devrait être autorisée dans un nombre très limité de circonstances, pour les crimes les plus extrêmes... Je pense que le viol d'un petit enfant, de 6 ou 8 ans, est un crime hideux et si un Etat décide que dans des circonstances réduites, limitées, et bien définies, la peine de mort est au moins potentiellement applicable, ça, ça ne viole pas notre Constitution».

Non ce qui étonne est plutôt le quasi black-out de cette information dans les médias français, surtout les plus favorables au candidat démocrate. Comme s’il ne fallait pas décourager le Comité de soutien français à Obama, qui rassemble notamment Olivier Duhamel, Bernard-Henri Lévy, Frédéric Mitterrand, Bertrand Delanoë et Jack Lang. Dommage : avec cette info, les médias disposaient d'une occasion unique pour se rendre utile, c'est à dire faire ce que leurs lecteurs attendent : contextualiser et nous expliquer pourquoi et comment, aux Etats-Unis, on peut être de gauche et pour la peine de mort....

Vendredi 27 Juin 2008 - 15:09
Philippe Cohen
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10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 13:47

(sur le blog français de soutien à Obama)


Pourquoi Obama fascine le monde entier et surtout les français !


Cet article a été publié par A.Siou le Jeudi 5 juin 2008 à 4:07

Mais pourquoi donc voit-on émerger un « phénomène Obama » en France ?



« L’Obama-mania », il faut le reconnaître, n’a pris de l’ampleur chez nous que très récemment. Il faut se souvenir cependant que ce genre de phénomène politique, certes très inhabituel, et qui se déroule sous nos yeux en ce moment de l’autre coté de l’Atlantique, a vécu ses prémices en 2007.


Les élections françaises ont marqué le début d’une nouvelle ère politique. Regain d’intérêt pour la politique et ses représentants, taux record de participation à l’élection présidentielle, omniprésence du thème électoral dans les médias, tous ces phénomènes apparaissent peu à peu depuis le début des primaires.


Mais pourquoi prend-t-il tant d’ampleur en France . Pourquoi la candidature d’Obama nous importe tant nous français ?


Parce que nous nous identifions à l’Amérique et à cette élection. La discrimination, la racisme, la montée des inégalités, la pauvreté, la misère, les ghettos urbains ou plutôt les « ghettos démocratiques », la discrimination positive (affirmative action aux Etats-Unis) ne sont pas propres à l’Amérique. En France aussi des termes tels que l’immigration, l’intégration, la diversité sont souvent tabous et la source de débats controversés.


Car au moment même ou la gouvernance française est mise à l’épreuve, et malgré le déchirement auquel la France a assisté pendant la campagne présidentielle de 2007 (de deux familles politiques, deux visions du monde diamétralement opposées) l’image d’une France nouvelle émerge. Une France résolument positive et moderne, un peu moins en proie avec ses vieux démons, et ou les amalgames et le préjugés s ‘estompent peu à peu.


Parce qu’une Amérique qui se remet en question est le reflet d’une France qui elle aussi commence seulement à assumer enfin sa nouvelle identité, où la Palme d’Or vient d’être remportée par un metteur en scène mettant en valeur de jeunes acteurs issus de l’immigration. Et c’est bien cela qui fait toute la force d’une démocratie.


Mais comment analyser le phénomène Obama de façon de façon plus générale dans ces deux pays en particulier ?


P
remier constat - L’analyse stérile qui a été systématiquement avancée dans les médias pour l’expliquer, et qui consiste à affirmer que le phénomène Obama a à voir avec sa couleur de peau et avec la soif de rédemption des américains vis-à-vis de la ségrégation raciale, est un raccourci pour analyser un phénomène pourtant très simple dans sa signification.


Obama n’a jamais utilisé le thème racial dans sa campagne électorale. 


Pourquoi ? Parce que pour lui un individu n’est ni un noir, ni un blanc, c’est avant tout un être humain.. Obama est un humain qui s’adresse à la race humaine. Obama réconcilie un monde déchirée par les divisions. Parce que les individus en ont assez d’être mis en situation conflictuelle. Parce qu’Obama ne cherche pas à opposer tout le monde. Car dans son discours les concepts de races supérieures ou inférieures n’ont pas lieu d’exister .


Parce que le citoyen reprend conscience de son rôle primordial dans la destinée de son pays et parce que le peuple ne s’exprime réellement qu’en situation de réelle urgence et en désespoir de cause.

Avènement singulier, Obama apparaît comme un candidat sincère, « genuine » comme disent si bien les Américains. Il ne fait pas partie de ces leaders politiques qui exploitent l’arme de la culpabilité, ce discours universel sous-jacent pour justifier leur programme politique. La culpabilité de histoire commune et propre aux Grandes démocraties, ou l’on justifie de façon hypocrite un thème électoral ou des choix politiques en exploitant tour à tour la shoah, la colonisation, l’impérialisme. La culpabilité d’une France vis à vis de son passé coloniale. La culpabilité d’une Amérique vis à vis de la ségrégation et de sa politique impérialiste en Irak.


De plus Obama a la particularité d’être charismatique. Pertinence du discours, visionnaire, pragmatique, grand orateur, Obama incarne une nouvelle génération de politiciens, ceux qui font vibrer les foules et qui redorent l’image d’une politique déchue. Il s’adresse à tous ceux qui s’étaient désintéressés des débats politiques et qui avaient perdus la foi en leur représentants. Il est de ceux qui ravivent la conscience patriotique et en appellent au peuple (c’est-à-dire aux citoyens de toutes origines) pour le faire participer au grand chantier démocratique, celui qui est basé sur les fondements de la démocratie, là ou la société est plus juste et égalitaire . Il fait de la politique au delà du clivage gauche droite. Il est porteur d’un message d’espoir. Celui qui affirme que la société est capable de se réinventer, et qu’on ne doit plus se rattacher aux vieilles méthodes mais qu’il faut innover, évoluer avec son temps même si cela demande des sacrifices.


D
euxième constat - Obama est trans-générationnel. Il ne réconcilie pas seulement une Amérique déchirée, coupée en deux, mais il est tout d’abord un symbole d’espoir dans un monde sans scrupules.


Parce qu’Obama prône la réconciliation humaine, la diversité, la tolérance . La réconciliation d’un monde en proie à la violence, au racisme, à la montée du fanatisme religieux, à la domination du terrorisme international, à la menace de déplacements massifs de population due aux phénomènes climatiques, aux guerres, aux génocides. Dans ce monde là, le phénomène Obama resplendit de légitimité et Obama fait figure de sauveur. Et il l’est. Dans sa vision politique et sa façon d’analyser non pas seulement son environnement proche mais également éloigné.


Obama fait resplendir ce visage d’un monde multiracial, multi-ethnique. Son message est universel, et l’histoire de l’humanité n’avait pas vu une telle lueur ressurgir depuis bien longtemps!


Il est la réincarnation à la fois d’un MLK (Martin Luther King), d’un JFK (John Fitzgerald Kennedy) et d’un RFK (Robert F. Kennedy).


T
roisième constat - Obama réconcilie l’Amérique toute entière, et surtout l’Amérique avec elle-même.


Avec lui les lignes de démarcation entre les clans s’estompent. Démocrates contre Républicains (qui, phénomène extraordinaire, pour certains ont même « endossé » sa candidature), riches contre pauvres, noirs contre blancs, les opprimés, discriminés et oppressés, contre les privilégiés, le peuple contre l ‘élite. Il transcende les clivages sociaux, raciaux et politiques, mais aussi les tabous, les préjugés, les stéréotypes. C’est sa force !


Obama incarne non pas la nouvelle Amérique « the Next America », il incarne l’Amérique originelle. Celle des fondements et des principes démocratiques. Une Amérique ou le rêve américain reprend tout son sens et son authenticité, une Amérique fière de son héritage, de son potentiel, qui fait de sa diversité une force et qui assume son identité multiraciale, celle du « Melting Pot » à l’origine du fondement des Etats Unis d’Amérique.


Une Amérique plus tolérante, unitaire, solidaire, (Obama a toujours dit qu’il était le candidat de toute l’Amérique), et qui prend en compte les deux minorités montantes aux Etats-Unis, beaucoup trop souvent délaissées : les Hispaniques et les Asiatiques. L’exclusion n’a pas lieu d’être dans son programme. La dictature du « marche ou crève » non plus.


Une Amérique qui tente d’enrailler des fléaux tels que l’ascension de mouvements religieux ultra orthodoxes et plus virulents que jamais, les gangs, la violence dans les écoles, la haine. Une Amérique ou les justices s’atténuent, lorsque, faut-il le rappeler, plus de 40M d’américains vivent actuellement sans couverture sociale!


Non plus une Amérique impérialiste, fondamentaliste, unilatéraliste, mais une Amérique « friendly », réconciliée avec elle même et le reste du monde. L’Amérique que nous aimons, admirons, qui exerce une fascination sans mesure sur nous et qui n’a d’égal qu’elle même!


Un candidat qui prône la réconciliation humaine est singulier.Les leaders politiques émergeant de cette façon sont très rares. Que Obama remporte l’élection et accède au poste suprême en novembre ou pas, il laissera de toute façon un empreinte indélébile sur l’histoire de l’humanité.


Il faut simplement espérer que nous ne sommes pas en train d’assister à « The last good campaign ? (Vanity Fair, article sur Robert F. Kennedy June 2008)


Aurélie SIOU - pour le Comité français de soutien à Barack Obama



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7 juin 2008 6 07 /06 /juin /2008 17:46

(dépêche)


Excitement in France over Obama victory


by Katrin Bennhold, published June 6, 2008.


According to Samuel Solvit, president of France's support committee for Barack Obama, the French have not been this excited about America since they shipped over the Statue of Liberty in 1885.

Obamania has gripped most of Europe. But the enthusiasm is particularly striking in France. This is where the disenchantment with U.S. foreign policy under the Bush administration has been the most vocal. And this is where the Continent's largest community of African immigrants and their descendants live.

From the philosopher Bernard Henri-Lévy to disenfranchised teenagers in volatile suburbs, Barack Obama - the 46-year-old Democratic senator from Illinois who is about to become the first black presidential nominee of a major U.S. party - has struck a nerve.

"He inspires different people for different reasons, but he inspires most people," said Solvit, whose 2,000-person-strong committee is the biggest in Europe and includes prominent members like Axel Poniatowski, president of the foreign affairs commission at the National Assembly, and Mayor Bertrand Delanoë of Paris.

"For the French establishment, Obama represents a new chapter in the Western alliance," Solvit said. "For ethnic minorities he embodies the equality of opportunity they crave."

Europe always watches when America goes to the polls. But this year a collective craving for change appears to have heightened the interest.

Europeans know that whoever is elected to the White House - Obama or his Republican rival, Senator John McCain - could profoundly affect their lives, from ripples in the world economy to the number of troops in Afghanistan.

Several opinion polls have suggested that if Europeans could vote on Nov. 4, they would cast their ballot for Obama, who is admiringly described as a cross between John F. Kennedy and Martin Luther King Jr.

Indeed, as the daily Frankfurter Allgemeine Zeitung warned Friday, European enthusiasts have elevated the senator to a role he will find hard to fulfill - "a savior of mankind, a sort of political Messiah of the early 21st century."

But this week such caution tended to be drowned out by the news about Obama's impending nomination.

"You can't welcome it enough, especially in this era of rampant anti-Americanism," Le Figaro, the French daily, said Thursday.

"With Obama, a certain idea of America is back: that of a generous society where equality of opportunity is not an empty promise. Hope and change, key words of his campaign, reinforce this rediscovered ideal, which resonates as much inside the country as beyond."

In no other segment of France's population does this ideal inspire more than among minorities. One in 10 of the nation's inhabitants is of Arab or African origin.

Kama Des-Gachons, a 28-year-old Frenchwoman, was one of about 600 young men and women flocking to a panel discussion in Paris on Tuesday about the "Obama Effect in France." Her eyes lit up when she spoke about Obama. Not because he is a Democrat or because he opposed to the war in Iraq. But because his father was an African immigrant, like hers.

"He makes me dream," said Des-Gachons, whose parents came to France from Mali. "I even bought a T-shirt with the American flag. America is the country where you can make it."

Des-Gachons is living the American election campaign vicariously, as if she had a vote herself. Could she imagine a French Obama?

"Not anytime soon," she said. Despite a university degree from the Sorbonne, it took her two years to find her current job in finance.






"But who knows?" she added, echoing a hope that many in the audience expressed. "If Obama is elected, maybe it will change perceptions in France, too."

President Nicolas Sarkozy awarded several high-profile jobs in his administration to people of African origin. Justice Minister Rachida Dati is the daughter of North African immigrants, as is Fadela Amara, in charge of France's suburbs. Rama Yade, junior minister for human rights, was born in Senegal.

But none of the 577 members of the National Assembly are from France's first- or second-generation immigrant population. Sarkozy has also quietly abandoned a campaign pledge to introduce affirmative action for ethnic minorities.

According to Constance Borde, vice president of Democrats Abroad in France and one of the party's superdelegates, French minorities need the kind of affirmative action their American counterparts have had.

"If you open up your education system," Borde told the packed auditorium at the Institut d'Études Politiques on Tuesday, "you, too, can have an Obama."



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