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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 10:03

Hier, en Virginie occidentale, s’est déroulée une nouvelle primaire pour la désignation du candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine. Ses résultats n’influeront pas le sort qui semble désormais favoriser Barack Obama.


Hillary Clinton a largement remporté les primaires de Virginie occidentale ce 13 mai 2008, avec 67% des voix (235 857 votes) contre 26% (90 608 votes) à Barack Obama (résultats sur 99% des bureaux de vote).

Mais qu’importe…


Fin prochaine du suspens

Depuis les primaires du 6 mai 2008, l’enjeu devient de plus en plus faible puisqu’il est désormais évident que Barack Obama sera le candidat du Parti démocrate à l’élection du Président des États-Unis du 4 novembre 2008.

D’ailleurs, depuis quelques jours, Obama a abandonné toute rhétorique contre sa rivale Hillary Clinton et concentre son argumentaire contre son véritable concurrent, John MacCain, tant sur la politique économique que sur la sécurité des États-Unis.

Il faut dire que le 10 mai 2008 s’est déroulé un événement discret néanmoins crucial : Barack Obama a converti plus de super-délégués que Hillary Clinton.

Je vous le rappelle : il y a 795 super-délégués pour un total de 4 049 délégués pour le Parti démocrate. Il en faut donc 2 025 pour obtenir l’investiture démocrate.

Un super-délégué, c’est un apparatchik, un grand élu désigné d’office du Parti démocrate. Un notable en quelques sortes.

Or, aujourd’hui, aucun des deux rivaux (Obama et Clinton) ne sera en mesure d’obtenir les 2 025 délégués nécessaires à la fin du processus électoral. Il reste encore 189 délégués à désigner jusqu’au 3 juin 2008, et il reste encore 239 super-délégués à ne pas avoir donné de préférence. Ce seront bien ces super-délégués qui vont déterminer l’issue définitive du scrutin.


Scores actuels (susceptibles d’évoluer)

À ce jour, 7 mai 2008, Barack Obama a obtenu 1 882 délégués (dont 284 super-délégués) et Hillary Clinton 1 714 (dont 272 super-délégués). Chaque jour, des super-délégués décident de rejoindre la candidature Obama pour la simple raison que Hillary Clinton a désormais un retard impossible à rattraper (le mode de scrutin est à la proportionnelle), et que la grande majorité des membres du Parti démocrate considère déjà qu’Obama sera leur candidat.

Barack Obama a remporté 27 États et Hillary Clinton seulement 17. En nombre de voix remportées dans ces primaires depuis janvier 2008, Obama a déjà obtenu 16 261 716 (49,7%) et Clinton 15 439 337 (47,1%), les voix de Virginie occidentale non comprises.

Hillary Clinton a encore quelques espoirs sur le décision du Parti démocrate rendue le 31 mai 2008 : le Comité national démocrate dira s’il faut ou pas réintégrer les délégués élus en Floride et dans le Michigan (ils avaient été exclus pour raison de vice de procédure) où Hillary Clinton avaient remporté une forte majorité. Dans le cas positif, le nombre nécessaire de délégués passerait à 2 209 (au lieu de 2 025) mais Obama garderait son avance avec une centaine de délégués supplémentaires.

Dans les sondages nationaux, Hillary Clinton ne jouit plus que d’une moyenne de 42,9% contre 48,0% en faveur de Barack Obama.


Démocrates entre primaires et vraie élection

Le troisième candidat démocrate, John Edwards, est en position difficile : il refuse d’être l’arbitre artificiel de la désignation (il a quand même une cinquantaine de délégués), mais il pencherait pour Obama, alors que son épouse, très malade (sans beaucoup d’espoir) croit beaucoup au système de santé proposé par Hillary Clinton.

Confiant dans le sort final que le Parti démocrate lui réservera, Barack Obama a décidé de quitter l’arène interne et les primaires pour se consacrer à l’élection nationale. Il ne reste plus que cinq États : l’Oregon (52 délégués), le Kentucky (51 délégués), Porto Rico (55 délégués), le Montana (16 délégués) et le Dakota du Sud (15 délégués).

Ainsi, le 6 mai 2008, il s’est rendu dans le Missouri puis ce 7 mai 2008, il est attendu dans le Michigan et enfin en Floride du 21 au 23 mai 2008. Ce deux derniers États sont parmi les États cruciaux pour remporter l’élection du 4 novembre 2008 (on se souvient de l’importance de la Floride en 2000).


Hillary fait de la résistance

De son côté, Hillary Clinton a fait une téléconférence le 10 mai 2008 avec les super-délégués qui la soutenaient encore pour leur demander de conserver leur soutien à sa candidature et essayer de les convaincre que tout n’était pas encore joué.

Il faut dire qu’elle a 20 millions de dollars de dettes avec cette campagne et a participé pour plus de 6 millions de dollars de sa propre poche.

Pourquoi Hillary Clinton s’accroche-t-elle donc autant alors qu’elle n’a plus aucune chance d’être la candidate démocrate, au risque d’accroître les divisions entre les supporters des deux rivaux démocrates ?

Beaucoup d’arguments peuvent expliquer son maintien dans la course.

Le premier est l’entêtement tenace dont Hillary Clinton a fait preuve depuis cinq mois, jouant des coups bas, de la mauvaise foi et du marketing politique au ras des pâquerettes contre Obama, aidée en cela de son époux, Bill (et même de leur charmante fille).

Et elle croit encore qu’Obama est capable de faire une (nouvelle) gaffe qui la remettrait en piste. Une polémique ou une maladresse en défaveur du favori permettrait d’insister sur son inexpérience (le contre-argument d’Obama est relativement facile à comprendre : il s’agit de rappeler que le gouvernement de George W. Bush est composé d’hommes de très grande expérience qui ont pourtant mené la guerre en Irak dans la plus grande des impasses).

Un autre élément à prendre en compte est son endettement massif : son maintien dans le course lui permet donc de continuer à collecter des fonds pour renflouer les déficits.

Une troisième explication reprendrait celle qui a fait maintenir dans la course plus longtemps que raison le candidat républicain Mike Huckabee contre John MacCain, à savoir, avoir un meilleur rapport de forces pour sa position politique au sein de son parti. Par exemple, prendre des responsabilités importantes dans une commission au Sénat ou ailleurs.

C’est aussi un moyen médiatique de continuer à exister politiquement et surtout, d’adoucir cette campagne plutôt violente pour finir avec un aspect plus consensuel.


Un ticket Barack Obama – Hillary Clinton ?

D’autres évoquent aussi la possibilité d’être dans le ticket d’Obama comme candidate Vice-Présidente. Cela avait été déjà envisagé en mars 2008 mais dans l’autre sens, Obama Vice-Président de Hillary Clinton.

Cela me paraît pourtant peu vraisemblable aujourd’hui même si la compétence de Hillary Clinton est incontestable et largement reconnue par Obama (qui n’a pas exclu l’hypothèse) car ce dernier a misé sur le changement (« we can believe ») et Hillary Clinton démentirait le thème dominant de sa campagne. Par ailleurs, Hillary Clinton avait déjà pris beaucoup de poids politique lorsque son époux était à la Maison Blanche et sa présence près du bureau ovale (ainsi que celle de son mari) pourrait faire de l’ombre à l’action d’Obama.

Ce serait pourtant sans doute le meilleur moyen qu’auraient les Démocrates pour oublier leurs profondes divisions même si aujourd’hui, que ce soit face à Hillary Clinton ou face à Barack Obama, John MacCain accuserait un retard moyen de 4,5% dans les sondages. Tout peut évoluer très vite en fonction des incidents de campagne de part et d’autre.

Tout se décidera au plus tard à la Convention démocrate qui aura lieu du 25 au 28 août 2008 à Denver dans le Colorado.


Après Hillary Clinton, John MacCain à affronter

Dans tous les cas, Barack Obama est maintenant dans la cour des grands, voire des très grands.

La partie est loin d’être gagnée pour lui. John MacCain a lui aussi l’attention de l’électorat dit ‘centriste’, celui qui n’est pas fidèle à un parti et parfois abstentionniste, dont le vote a toutes les chances d’être la clef du scrutin de novembre.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (14 mai 2008)


(Sources : dépêches de presse)

Pour aller plus loin :

Situation en temps réel des primaires démocrates.



Note du 15 mai 2008 :

L'ancien candidat John Edwards a enfin apporté son soutien à Obama, hier, 14 mai 2008, dans le Michigan. L'info se trouve
ici.

Au 15 mai 2008, Barack Obama a 1 887 délégués (dont 288 super-délégués) et Hillary Clinton 1 719 (dont 273 super-délégués).

Les raisons du maintien de Hillary Clinton
à lire ici ou .






http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=39854


http://fr.news.yahoo.com/agoravox/20080514/tot-barack-obama-le-candidat-democrate-l-89f340e.html


http://www.centpapiers.com/Barack-Obama-le-candidat-a-l,3733

http://www.lepost.fr/article/2008/05/15/1193621_obama-le-candidat-democrate-a-l-election-presidentielle-americaine-du-4-novembre-2008.html






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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 05:51

Ce mardi 6 mai 2008 en Caroline du Nord et dans l’Indiana, ont lieu de nouvelles primaires essentielles pour le choix du candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine du 4 novembre 2008.


La précampagne présidentielle aux États-Unis est terriblement incertaine. Si le candidat des Républicains est connu depuis presque deux mois avec le succès de John MacCain, celui des Démocrates est encore à faire, pourtant à quelques jours seulement de la fin des primaires (3 juin 2008).


Des Démocrates divisés

Depuis début janvier 2008, les deux sénateurs candidats démocrates, Hillary Clinton et Barack Obama, sont dans une bataille sans complaisance, n’hésitant pas à utiliser les arguments parfois les plus bas pour obtenir quelques délégués en plus.

De toutes façons, ce n’est ni en Caroline du Nord (où Obama devrait l’emporter) ni dans l’Indiana (rapport des forces plus imprécis), ni d’ailleurs à aucune autre prochaine primaire que l’un des deux candidats obtiendra le nombre nécessaire de délégués.

À la veille de ces primaires du 6 mai 2008, selon Real Clear Politics (site indépendant), Barack Obama totaliserait 1 747 délégués (dont 256 ‘super-délégués’) et Hillary Clinton 1 608 (dont 271 ‘super-délégé’) et 268 ‘super-délégés’ n’ont toujours pas pris position (les ‘super-délégués’ sont les apparatchiks et autres élus du Parti démocrate qui sont censés ‘temporiser’ la voix des urnes pour la désignation du champion démocrate).

Et il faut 2 025 délégués pour obtenir l’investiture alors qu’il n’y a plus que 404 délégués à élire (y compris ce 6 mai 2008) dans 8 États (et leur désignation à la proportionnelle ne facilite rien).

Parmi les ‘super-délégués’ qui ne se sont pas prononcés, il y a l’ancien Vice-Président Al Gore (dans sa traditionnelle chronique idéalisante sur France Culture, Alexandre Adler avait imaginé le 22 avril 2008 un ticket artificiellement formé par Al Gore Président – Barack Obama Vice-Président lors de la Convention démocrate), le candidat qui a jeté l’éponge John Edwards (qui a une cinquantaine de délégués à donner) et Howard Dean, le président du Parti démocrate.

Et que dit Howard Dean ? Qu’il faut absolument préserver l’unité du Parti, et donc, ne pas commencer la Convention du Parti démocrate divisé. Il propose donc qu’à l’issue de ces primaires du 6 mai 2008, l’un des deux candidats abandonne et contribue à la réunification du Parti démocrate face à un John MacCain qui pourrait profiter de ces divisions (encore que Barack Obama ait trouvé que cela permettait de stimuler l’intérêt des électeurs démocrates et de renforcer leur mobilisation au moment crucial de l’élection).


Exprimer une préférence

Mon but dans cet article, c’est d’expliquer pourquoi, à mon sens, le choix de Barack Obama par le Parti démocrate, puis son élection en novembre comme Président des États-Unis seraient un événement positif.

Il est évident que cette élection est américaine et que seuls, les citoyens américains sont habilités à y participer. Cela n’empêche pas chaque citoyen du monde, sachant l’importance politique, militaire, économique, scientifique et culturelle des États-Unis, d’avoir sa préférence.

Et la mienne va sans ambiguïté vers la personnalité de Barack Obama. Inutile de crier à la mode française de vouloir le soutenir, je m’occupe peu des effets de mode dans mes propres réflexions et sans doute que ceux qui cultivent cette même préférence le font avec des motivations très différentes voire divergentes.


Obama n’est pas un ange

Évacuons tout de suite l’idéalisme et l’angélisme.

Barack Obama est loin d’être un ange et son élection ne modifierait sans doute pas la majeure partie de la politique américaine dans le monde. Son élection, comme celle de Hillary Clinton ou de John MacCain, ne changerait pas la face du monde, c’est évident. Ces trois personnages alimentent à leur niveau un certain cynisme politique.

Si Obama en est arrivé à son niveau, à savoir, d’être sur le point de battre aux primaires la personnalité, Hillary Clinton, dont on disait qu’elle serait forcément élue, c’est par son exceptionnel charisme, qui peut aussi faire peur (il y a peu de frontière entre populaire et populiste), sa capacité à mobiliser de nombreux indécis, indifférents et autres désabusés, et par la nouveauté qu’il peut inspirer.

Personne ne conteste l’intelligence de Hillary Clinton, ni le sérieux de John MacCain. Ces deux personnalités sont des candidats classiques et de haute tenue. Mais Barack Obama, lui, est un peu à l’extérieur. Il a un don de communication extraordinaire qui le fait parfois passer (à tort à mon sens) pour un nouveau John F. Kennedy.

Il était par exemple remarquable que lors de la dernière Convention démocrate, en 2004, pour investir le candidat John Kerry, ce fut le discours d’un sénateur local de Chicago, Obama, qui surprit tout le monde et qui resta dans les mémoires (ce dernier ne fut élu alors sénateur de l’Illinois qu’en novembre 2004, après ce fameux discours).


Obama, une ‘couleur’ inclassable

Pour moi, la nouveauté d’Obama ne se situe pas dans un charisme bien maîtrisé, une aisance intellectuelle indéniable et une grande capacité à mobiliser des fonds de soutien.

Sa nouveauté, ce n’est pas non plus son origine, ou plutôt, c’est la manière dont il accorde son origine.

Barack Obama n’est ni blanc, ni noir.

Pour certains Blancs, il serait noir, car il aurait un père noir. On voit bien que dans un tel raisonnement, le Blanc est pureté et le Noir, tout le reste. Un discours qui fait curieusement penser à l’antisémitisme des plus sombres années en Europe.

Obama est un métis, comme quasiment toute la population mondiale depuis toujours, et plus particulièrement, comme l’est depuis sa naissance la société américaine issue d’un fabuleux melting-pot.

C’est en lisant son discours de Philadelphie du 18 mars 2008 (voir en annexes) qu’on peut se rendre compte de son sentiment sur ce qui lui collerait à la peau pendant sa campagne, sa couleur.

Une couleur de peau qui a été l’une des attaques les plus décevantes du clan Clinton, prononcée par une ancienne candidate à la Vice-Présidence (ticket avec Walter Mondale en 1984), Geraldine Ferraro (qui était dans le staff de Hillary Clinton chargée de collecter des fonds de soutien et qui a dû démissionner à la suite de ses propos) : « Si Obama était un homme blanc, il ne serait pas là où il est maintenant. Et s’il était une femme [de quelque couleur que ce soit], il ne serait pas là où il est. Il se trouve qu’il a beaucoup de chance d’être qui il est. ».

Des propos qui ont à peine choqué Hillary Clinton (seulement « pas d’accord ») mais surtout qui ne comprennent rien à la ‘réalité Obama’.


Obama, un ‘a-communautariste’

Car justement, contrairement à Jesse Jackson, contrairement à Martin Luther King (oserais-je dire de façon hors contexte, contrairement à Aimé Césaire ?), Barack Obama veut se départir de ce rôle du ‘Noir (ou métis) de service’.

D’ailleurs, il aurait bien du mal à représenter les Noirs des États-Unis, car né d’une mère blanche, originaire du Kansas et descendante du dernier Président des États confédérés (sudiste) de 1861 à 1865, d’un père noir originaire du Kenya, élevé d’abord en Indonésie (chez un beau-père indonésien et musulman) puis à Honolulu chez ses grands-parents blancs, instruit dans l’un des meilleurs lycées et après des études brillantes, avocats faisant partie de l’élite intellectuelle (nouvel angle d’attaque de Hillary Clinton, le ‘trop intellectuel’), Obama n’a donc aucune disposition à représenter les descendants d’esclaves noirs. En revanche, il a pu comprendre les conditions des Noirs défavorisés de Chicago en raison du choix de son début de carrière.

Obama ne représente pas la solution au problème des Noirs américains, il en assure son dépassement.


L’atout d’Obama

Le principal atout, à mon sens, c’est que, pour la première fois, Barack Obama est un homme d’envergure nationale qui rompt avec le communautarisme si prôné par les Américains.

Un modèle à bout de souffle qui cherche d’ailleurs de nouvelles solutions auprès du modèle français diamétralement opposé (chaque individu se distingue seulement personnellement et ne fait partie que d’une seule communauté, la République) au moment où, en France, certains (dont Nicolas Sarkozy qui a institué une représentation des musulmans de France, ou le CRAN qui revendique des droits spécifiques aux ‘Noirs’) cherchent à reproduire le modèle communautariste américain (qui a cependant bien fonctionné pour sortir l’Afrique du Sud de l’Apartheid).

Sa campagne se veut ‘universaliste’ et d’ailleurs, dans certains États, c’est bien une majorité de Blancs qui lui ont fait confiance, ce qui prouve que sa candidature n’est pas qu’un témoignage communautaire, mais bien une ambition (démesurée) d’être élu, et élu de tous.

Dans sa campagne, Obama s’adresse à tout le monde, et notamment à ceux qui sont en marge du système politique (abstentionnistes, apolitiques…) et aussi aux jeunes.


Une victoire de la conception française de la vie en société ?

C’est cela la nouveauté majeure. Obama n’est pas ‘tout blanc’, mais fait une campagne comme n’importe qui : pour gagner, comme n’importe quel candidat, avec cynisme, avec démagogie, avec parfois des discours creux ou grandiloquents, avec ses ratés parfois (notamment sur le Pakistan) mais comme les autres. Sans devoir sans arrêt revenir sur le thème communautariste. Dans lequel certains voudraient l’enfermer.

Il a dû toutefois en parler à Philadelphie à cause des propos d’incitation à la haine de son pasteur dont il a dû s’éloigner fermement car il reprenait des thèses opposées aux siennes sur le sujet de la couleur de la peau.

Dans ce discours de Philadelphie, Obama prononce souvent le mot ‘race’, ce qui est un abus de langage dans la mesure où il n’y a qu’une seule race humaine (mais les Américains le savent-ils ?).

L’élection d’Obama serait une victoire pour tous ceux qui refusent d’être rangées dans des catégories humaines, ce serait la victoire du droit à l’indifférence sur ceux qui misent tout sur leurs différences, ce serait en quelques sortes la victoire de la conception républicaine de la France (qui ne différencie les citoyens que sur leur seul mérite et pas sur leurs origines) sur la conception généralement américaine du communautarisme et de l’affirmative action (discrimination positive).


L'éventuel pousseur de lignes

Par ailleurs, la très forte personnalité d’Obama (capable de pousser les lignes, sa percée dès janvier aux primaires en est la preuve), son origine musulmane, me font l’imaginer le plus apte à en finir une fois pour toute avec le conflit israélo-palestinien (Israël étant un allié traditionnel des États-Unis).

Et plus généralement, s’il y avait des idées novatrices à faire passer à la communauté américaine ou internationale, Barack Obama serait le plus apte à faire évoluer les mentalités par son volontarisme.


Le fils de la mondialisation

Les Américains ont l’opportunité de changer complètement leur image internationale, en faisant élire un Président ouvert à tous, capable de mieux écouter ceux qui sont différents de lui. Il serait le fils de la mondialisation. Le résultat politique d’un monde qui est sans cesse en mouvement et surtout, qui communique désormais globalement (commercialement, culturellement etc.).

Et uniquement pour cela, ce serait une énorme avancée par rapport à l’arrogance bushienne.


Je ne serai jamais déçu par Obama, car je n’ai pas attente particulière en ce qui le concerne. Mais si j’avais à choisir, je n’hésiterais pas.

New America is back !


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (6 mai 2008)


Pour aller plus loin :

Discours de Barack Obama du 18 mars 2008 à Philadelphie.

Vidéo intégrale du discours de Barack Obama du 18 mars 2008 à Philadelphie.


 







http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=39584

http://fr.news.yahoo.com/agoravox/20080506/tot-usa-pourquoi-obama-89f340e.html


http://www.centpapiers.com/USA-Pourquoi-Obama,3692

http://www.lepost.fr/article/2008/05/06/1190009_usa-pourquoi-obama.html

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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 03:40

Le Monde a publié une grande partie du discours de Barack Obama prononcé à Philadelphie le 18 mars 2008.

http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2008/03/26/obama-et-la-question-raciale_1027415_829254.html

Obama et la question raciale

LE MONDE | 26.03.08 | 12h05  •  Mis à jour le 26.03.08 | 12h28

"N
ous, le peuple, en vue de former une union plus parfaite"
: il y a 221 ans, dans une salle qui existe encore, tout près d'ici, des hommes se sont rassemblés et, par ces simples mots, ont inauguré l'improbable expérience démocratique américaine. Fermiers et savants, hommes d'Etat et patriotes ayant traversé un océan afin d'échapper à la tyrannie et aux persécutions, ces hommes venaient enfin de concrétiser leur déclaration d'indépendance au cours de la convention réunie à Philadelphie durant tout le printemps 1787. Le document qu'ils rédigèrent fut en définitive signé, mais il restait inachevé. Il portait la tache du péché originel de ce pays : l'esclavage, une question qui divisait les colonies et qui paralysa la convention jusqu'à ce que les Pères fondateurs décident d'autoriser le commerce des esclaves à se poursuivre durant au moins vingt années, et de laisser la décision finale aux générations futures.

Bien sûr, la réponse à la question de l'esclavage figurait déjà dans notre Constitution : une Constitution qui comportait en son cœur même l'idéal de l'égalité de tous les citoyens devant la loi; une Constitution qui promettait à son peuple la liberté, la justice, et une union qui pouvait et devait être améliorée avec le temps.

Et pourtant, les mots inscrits sur ce parchemin ne devaient pas suffire à délivrer les esclaves de leurs chaînes, ni à garantir aux hommes et aux femmes de toute couleur et de toute confession l'intégralité de leurs droits et devoirs de citoyens des Etats-Unis. Il faudrait pour cela des générations successives d'Américains prêts à jouer leur rôle – par les manifestations et les luttes, dans les rues et devant les tribunaux, au travers d'une guerre civile et de la désobéissance civique, et toujours au prix de grands risques – afin de combler le fossé entre les promesses de nos idéaux et la réalité de leur temps.

C'est une des tâches que nous nous sommes fixées au début de cette campagne : poursuivre la longue marche de ceux qui nous ont précédés, une marche pour une Amérique plus juste, plus égale, plus libre, plus attentionnée et plus prospère. J'ai décidé de me présenter à la présidence à ce moment de l'histoire, car je suis profondément convaincu que nous ne pourrons résoudre les défis de notre époque si nous ne les résolvons pas ensemble, si nous ne perfectionnons pas notre union en comprenant que nous pouvons avoir des histoires différentes, mais que nous entretenons les mêmes espoirs; que nous pouvons avoir un aspect différent et ne pas tous venir du même endroit, mais que nous voulons tous aller dans la même direction, vers un meilleur avenir pour nos enfants et nos petits-enfants.

Cette conviction découle de ma foi inébranlable dans la droiture et la générosité du peuple américain. Mais elle provient aussi de ma propre histoire américaine.

Je suis le fils d'un homme noir du Kenya et d'une femme blanche du Kansas. J'ai été élevé en partie par un grand-père blanc qui, après avoir survécu à la Grande Dépression, servit sous les ordres de Patton durant la seconde guerre mondiale, et par une grand-mère blanche qui travaillait sur une chaîne de montage de bombardiers à Fort Leavenworth pendant qu'il combattait outre-mer. J'ai étudié dans certaines des meilleures écoles d'Amérique et vécu dans l'un des pays les plus pauvres du monde. Je suis marié à une Américaine noire qui a en elle du sang d'esclave et du sang de propriétaires d'esclaves – un héritage que nous transmettons à nos deux filles adorées. J'ai des frères, des sœurs, des nièces, des neveux, des oncles et des cousins de toute race et de toute couleur de peau, dispersés sur trois continents, et jusqu'à mon dernier jour je n'oublierai jamais que mon histoire n'aurait été possible dans aucun autre pays du monde.

C'est une histoire qui ne fait pas de moi le plus conventionnel des candidats, mais c'est une histoire qui a, de façon indélébile, imprimé dans mes gènes l'idée que ce pays représente plus que la somme de ses parties, que nous tous qui le composons, nous ne formons, en réalité, qu'un.

Pendant la première année de cette campagne, malgré toutes les prédictions qui annonçaient le contraire, nous avons pu constater à quel point le peuple américain avait soif de ce message d'unité. En dépit de la tentation de ne voir ma candidature qu'au travers d'une lorgnette purement raciale, nous avons remporté des victoires décisives dans des Etats qui comptent des populations parmi les plus blanches du pays (…).

Cela ne veut pas dire pour autant que la race n'a jamais posé problème dans cette campagne. En différentes occasions, certains commentateurs m'ont trouvé "trop noir" ou, au contraire, "pas assez noir". Nous avons vu affleurer les tensions raciales au cours de la semaine qui a précédé les primaires de Caroline du Sud. La presse a examiné à la loupe le moindre sondage de sortie des urnes afin d'y déceler une preuve de polarisation raciale, et ce pas simplement entre Blancs et Noirs, mais aussi entre Noirs et "Bruns". Et pourtant ce n'est qu'au cours des deux dernières semaines que le débat sur la race a pris une orientation décisive.

A l'une des extrémités du spectre s'est exprimée l'idée selon laquelle ma candidature ne serait au fond qu'un exercice de discrimination positive; qu'elle serait fondée uniquement sur le désir de libéraux naïfs d'obtenir à moindre coût la réconciliation entre les races. A l'autre extrémité, on a entendu mon ancien pasteur, le révérend Jeremiah Wright, utiliser un langage incendiaire pour exprimer des opinions qui non seulement risquent d'approfondir la fracture raciale, mais qui de plus dénigrent la grandeur et la bonté de notre pays; ces opinions sont offensantes autant pour les Noirs que pour les Blancs.

http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2008/03/26/obama-et-la-question-raciale_1027415_829254_1.html

J'ai déjà condamné, dans des termes sans équivoque, les propos du révérend Wright à l'origine de cette controverse. Mais certains continuent de se poser des questions. Savais-je qu'il critiquait de façon parfois violente la politique intérieure et extérieure des Etats-Unis? Bien sûr. L'avais-je déjà entendu, dans ses sermons, faire des remarques susceptibles de provoquer la polémique? Oui. Me suis-je trouvé en profond désaccord avec beaucoup de ses conceptions politiques? Absolument – tout comme je suis sûr que beaucoup d'entre vous ont entendu dans la bouche de leur pasteur, de leur prêtre ou de leur rabbin des remarques avec lesquelles vous n'étiez pas du tout d'accord.

Mais les remarques qui ont déclenché cette tempête n'étaient pas simplement sujettes à controverse. Elles ne traduisent pas seulement la volonté d'un responsable religieux de s'élever contre ce qu'il perçoit comme une injustice. Elles expriment en réalité une vision profondément déformée de ce pays : une vision qui considère le racisme blanc comme endémique, et qui met tout ce qui ne va pas en Amérique au-dessus de ce qui, nous le savons tous, marche bien en Amérique; une vision qui estime que les conflits au Moyen-Orient trouvent principalement leur origine dans les actions de solides alliés comme Israël, et non dans les idéologies perverses et haineuses de l'islam radical.

Et en ce sens, les déclarations du révérend Wright ne sont pas seulement erronées, elles sont porteuses de division, et ce à un moment où nous avons besoin d'unité; elles sont racialement marquées, alors que nous devons au contraire nous rassembler pour résoudre une série de problèmes énormes : deux guerres, la menace terroriste, une économie en déclin, une crise chronique du système de santé et un changement climatique potentiellement dévastateur; des problèmes qui ne sont ni blancs, ni noirs, ni latinos ni asiatiques, mais auxquels chacun d'entre nous est confronté.

(…) Mais, en vérité, je connais d'autres aspects du révérend Wright. L'homme que j'ai connu il y a plus de vingt ans est un homme qui m'a aidé à embrasser la foi chrétienne, un homme qui m'a parlé de notre devoir de nous aimer les uns les autres; d'être secourable au malade et de soulager la détresse du pauvre. C'est un homme qui a servi son pays dans les rangs des marines; qui a étudié et enseigné dans quelques-uns des plus prestigieux séminaires et universités de ce pays, et qui depuis plus de trente ans dirige une église qui sert sa communauté en accomplissant sur terre l'œuvre de Dieu, en procurant un toit aux sans-abri, en venant en aide aux nécessiteux, en organisant des crèches, en finançant des bourses, en assurant des ministères dans les prisons, et en s'occupant des personnes contaminées par le virus du sida.

(…) Cela permettra peut-être de mieux comprendre ma relation avec le révérend Wright. Aussi imparfait qu'il puisse être, il fait un peu partie de ma famille. Il a raffermi ma foi, célébré mon mariage et baptisé mes enfants. Pas une seule fois, dans mes conversations avec lui, je ne l'ai entendu parler d'un groupe ethnique quel qu'il soit en termes péjoratifs ni traiter les Blancs avec lesquels il était en rapport autrement qu'avec courtoisie et respect. Il réunit en lui les contradictions – bonnes et mauvaises – de la communauté qu'il sert avec dévouement depuis tant d'années. Je ne peux pas plus le renier que je ne puis renier la communauté noire. Je ne peux pas plus le renier lui que je ne pourrais renier ma grand-mère blanche, une femme qui m'a en partie élevé, qui a consenti d'innombrables sacrifices pour moi, qui m'aime plus que tout au monde, mais une femme qui m'a un jour avoué qu'elle avait peur lorsqu'elle croisait un Noir dans la rue, et qui, plus d'une fois, a proféré des stéréotypes raciaux ou ethniques qui me faisaient grincer des dents. Ces personnes font partie de moi. Et elles font partie de l'Amérique, ce pays que j'aime.

(…) Mais la race est une question que notre pays ne peut se permettre d'ignorer (…). Comme l'a écrit William Faulkner, "le passé n'est ni mort ni enterré. En fait, il n'est même pas passé". Inutile d'égrener ici l'histoire de l'injustice raciale dans ce pays. Mais nous devons absolument nous souvenir que beaucoup des disparités qui existent aujourd'hui au sein de la communauté afro-américaine trouvent directement leur origine dans les inégalités transmises par une génération qui a souffert de l'héritage brutal de l'esclavage et du racisme.

Les écoles réservées aux Noirs étaient, et sont toujours, de moins bonnes écoles; nous n'y avons toujours pas remédié (…) et l'enseignement inférieur qu'elles prodiguaient et continuent de prodiguer permet d'expliquer en partie l'écart que l'on continue de constater entre les résultats des étudiants noirs et ceux des Blancs.

La discrimination légale – par laquelle on empêchait les Noirs, souvent par la violence, d'acquérir une propriété; on refusait des prêts à des entrepreneurs afro-américains; on empêchait les Noirs propriétaires de leur logement de bénéficier de prêts hypothécaires avantageux; on excluait les Noirs des syndicats, de la police, du corps des pompiers – s'est traduite par l'impossibilité pour les familles noires d'accumuler un patrimoine qu'elles auraient pu transmettre aux générations suivantes. Cette histoire permet d'expliquer les différences de niveau de vie et de revenus entre Blancs et Noirs, ainsi que les poches de pauvreté qui subsistent aujourd'hui encore dans trop de communautés rurales et urbaines.

Le manque d'opportunités économiques accessibles aux hommes noirs, tout comme la honte et la frustration découlant de leur incapacité à subvenir aux besoins de leurs familles ont contribué à la dégradation de la condition des familles noires, un problème que les politiques d'aides sociales menées depuis de nombreuses années pourraient avoir aggravé. Et l'absence de nombreux services essentiels dans de nombreux quartiers urbains noirs – des aires de jeux pour les enfants, des rondes de police, un ramassage régulier des ordures et le respect du code de la construction – a contribué à générer un cycle de violence, de gâchis et d'abandon qui continue de nous hanter.

http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2008/03/26/obama-et-la-question-raciale_1027415_829254_2.html

C'est là la réalité dans laquelle le révérend Wright et les autres Afro-Américains de sa génération ont grandi. Ils sont devenus adultes à la fin des années 1950 et au début des années 1960, à une époque où la ségrégation régnait encore en maître et où l'ascension sociale des Noirs était systématiquement entravée. Et ce qui est remarquable, ce n'est pas de constater combien ont échoué en raison de cette discrimination, mais le nombre d'hommes et de femmes qui ont su surmonter les obstacles; le nombre de ceux qui ont réussi à tracer un chemin en plein nulle part pour ceux qui, comme moi, viendraient après eux.

Mais si quelques-uns ont su, à force de persévérance, accéder à leur part du rêve américain, beaucoup d'autres n'y sont pas parvenus – tous ceux qui au bout du compte, d'une manière ou d'une autre, ont été vaincus par la discrimination. Cet héritage de défaite a été transmis aux générations suivantes –, tous ces jeunes hommes et, de plus en plus, ces jeunes femmes que nous voyons traîner aux coins des rues ou s'étioler dans nos prisons, sans aucun espoir ni aucune perspective d'avenir.

Et même parmi les Noirs qui s'en sont sortis, les questions de race et de racisme continuent de façonner de manière fondamentale leur vision du monde. Pour les hommes et les femmes de la génération du révérend Wright, le souvenir des humiliations, des doutes et des peurs n'a pas disparu; pas plus que la colère et l'amertume de ces années-là. Cette colère ne s'exprime peut-être pas en public, devant des collègues ou des amis blancs. Mais on l'entend s'exprimer chez le coiffeur ou à la table de la cuisine. Parfois, cette colère est exploitée par certains politiciens qui cherchent par là à s'assurer des voix en fonction de divisions raciales, ou à faire oublier leurs propres échecs.

Et à l'occasion, cette colère trouve sa voix à l'église un dimanche matin, en chaire ou parmi les fidèles. Le fait que tant de personnes soient surprises de percevoir cette colère dans quelques-uns des sermons du révérend Wright ne fait que nous rappeler le vieux truisme selon lequel le moment le plus racialement séparé de la vie américaine est le dimanche matin. Cette colère n'est pas toujours productive; en vérité, elle empêche trop souvent de se consacrer à résoudre les vrais problèmes; elle nous empêche de faire courageusement face à notre propre complicité dans notre condition, et elle empêche la communauté afro-américaine de nouer les alliances dont elle a besoin pour parvenir à un véritable changement. Mais la colère est réelle; elle est puissante; et se contenter de l'écarter d'un revers de main, de la condamner sans en comprendre les racines ne sert qu'à creuser encore le fossé d'incompréhension existant entre les races.

Pourtant, il existe une colère similaire dans certains secteurs de la communauté blanche. La plupart des Américains blancs appartenant à la classe ouvrière et à la classe moyenne n'ont pas le sentiment que leur race les a particulièrement avantagés. Leur expérience est celle des immigrants – pour ce qui les concerne, personne ne leur a jamais rien donné, ils sont partis de rien et ont gagné eux-mêmes ce qu'ils ont. Ils ont travaillé dur toute leur vie, et tout ça, bien souvent, pour voir leur emploi être délocalisé à l'étranger ou leur retraite réduite comme peau de chagrin après une vie entière de labeur. Ils sont inquiets pour leur avenir et sentent leurs rêves leur échapper; dans une époque de stagnation des salaires et de concurrence globale, on en vient à considérer les opportunités comme un jeu à gain nul dans lequel les rêves des uns se concrétisent aux dépens de ceux des autres.

C'est pourquoi quand on leur dit qu'ils doivent envoyer leurs enfants dans une école à l'autre bout de la ville; quand ils apprennent qu'un Afro-Américain a eu la priorité pour obtenir un travail intéressant ou une place dans une bonne université en raison d'une injustice à laquelle ils n'ont en rien participé personnellement; quand on leur dit que leurs craintes devant la criminalité sévissant dans les quartiers urbains procèdent sans doute de leurs préjugés, leur ressentiment s'accroît de jour en jour. Tout comme la colère au sein de la communauté noire, ce ressentiment ne s'exprime pas toujours de façon policée. Mais il a contribué à façonner le paysage politique depuis au moins une génération (…).

Voilà où nous en sommes aujourd'hui. Tel est le blocage racial dans lequel nous nous trouvons depuis des années. Contrairement à ce que prétendent certains de mes adversaires, blancs ou noirs, je n'ai jamais eu la naïveté de croire que nous pourrions dépasser nos divisions raciales en un seul cycle électoral, ou grâce à une seule candidature, surtout avec une candidature aussi imparfaite que la mienne. Mais j'ai voulu affirmer une conviction profonde, enracinée dans ma foi en Dieu et dans ma foi dans le peuple américain : en travaillant ensemble nous pourrons dépasser quelques-unes de nos vieilles blessures raciales, et en réalité nous n'avons pas le choix si nous voulons progresser sur la voie d'une union plus parfaite (…).



(Traduit de l'anglais par Gilles Berton)








POUR ALLER PLUS LOIN :

Verbatim du discours de Philadelphie.

Traduction en français du discours de Philadelphie.

Vidéo intégrale du discours de Philadelphie.





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