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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 13:31

La modernisation des institutions est désormais entrée en application. Rappel des quatre mesures phares concernant le travail parlementaire.


La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 nécessitait quelques lois et lois organiques complémentaires avant d’être mise en application. Comme prévu, la réforme des institutions est désormais applicable depuis ce lundi 2 mars 2009. La première application concrète aura lieu ce mardi 3 mars après-midi.

Il n’est pas ici dans l’objectif de revenir en détail sur cette réforme et sur les lois organiques (cela fera l’objet d’un développement ultérieur beaucoup plus long) mais de rappeler un certain nombre de mesures concrètes auxquelles il va falloir s’habituer désormais, ou plutôt, auxquelles les parlementaires vont devoir s’habituer.


1. Les questions au gouvernement

La première application aura donc lieu ce mardi après-midi avec la séance de 15 heures des questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale.

Jusqu’à aujourd’hui, le temps de parole (une heure chaque mardi et une heure chaque mercredi) était partagé par les différents groupes au prorata de leur représentation numérique, ce qui faisait mécaniquement une prédominance de questions provenant de la majorité qui, si elles sont loin d’être inutiles (chaque député cherchant aussi de défendre leurs dadas et leur circonscription), sont évidemment moins gênantes que les questions de l’opposition.

Un meilleur contrôle de l’opposition

Cette après-midi, donc, le temps de parole a été considérablement transformé en répartissant le temps pour moitié seulement à la majorité et pour moitié à l’opposition.

On peut donc dire que cette mesure qui avantage les groupes de l’opposition est une bonne mesure, qui améliore la démocratie et qui permet à l’opposition d’assurer un meilleur contrôle de l’action gouvernementale.

Une bipolarisation renforcée

Oui et non, en fait : si elle donne plus de "pouvoir" aux députés de l’opposition (ce qui est très bien), elle oblige aussi les groupes à se déclarer explicitement dans la majorité ou dans l’opposition. Ce qui, pour l’UMP, les socialistes, les radicaux de gauche, les écologistes et les communistes, paraît normal l’est nettement moins pour les rares députés du MoDem.

En effet, il a fallu donc définir ce qu’est un groupe de la majorité et ce qu’est un groupe de l’opposition, or le seul acte palpable correspond aux votes de confiance ou de motion de censure depuis le début de la législature, ce qui veut dire que chaque groupe devrait voter de manière homogène, ce qui contrevient à la liberté du parlementaire qui, contrairement aux États-Unis ou à l’Afrique du Sud par exemple, n’a aucun mandat impératif.

Ce principe même (de se définir à l’intérieur ou à l’extérieur de la majorité) est un principe qui renforce une bipolarisation (UMP-PS) déjà très soutenue et qui complique la démarche de parlementaires refusant tout dogmatisme et qui veulent se prononcer pour ou contre sur chaque texte concrètement, sans parti pris.

Par ailleurs, la mesure désavantage énormément les petits groupes se déclarant de la majorité puisqu’ils vont perdre proportionnellement quasiment tout leur temps de parole à moins que leur grand frère ne leur en octroie par bonne volonté (c’est le cas ici du Nouveau Centre).

Donc, en pratique et à court terme, cette mesure donne quelques questions supplémentaires aux groupes socialistes de l’Assemblée Nationale et du Sénat.


2. L’ordre du jour des assemblées

Élément crucial pour l’activité parlementaire, l’ordre du jour des séances de l’Assemblée Nationale et du Sénat était généralement décidé à Matignon ou à l’Élysée.

L’innovation consiste désormais à donner plus de poids aux parlementaires, essentiellement de la majorité, sur l’initiative des textes en discussion en réservant plus de temps pour les propositions de loi (d’initiative parlementaire) au détriment des projets de loi (d’initiative gouvernementale) avec également quelques séances dédiées à la discussion de texte provenant de groupes de l’opposition.


3. La nature des textes mis en discussion

Sans doute est-ce l’amélioration majeure du travail des parlementaires.

Avant d’être mis en discussion en séance publique pour le vote des articles, des amendements et le vote final, le texte (projet ou proposition de loi) est mis à l’étude au sein de la commission concernée et fait l’objet d’un rapport (chaque projet ou proposition a son "rapporteur") et d’éventuelles modifications sur le texte d’origine.

Le problème, c’est que lorsque le projet de loi passait en discussion plénière, c’était sur la base de la première version, la version gouvernementale, ce qui, finalement, faisait considérer le travail des parlementaires de la commission concernée comme inutile.

Depuis le 2 mars 2009, donc, le texte qui sera mis en référence en séance publique ne sera plus le projet initial voulu par le gouvernement, mais le texte modifié et amélioré en commission. Cela fera faire déjà un gain de temps (beaucoup de modifications sont techniques sans enjeu politique) et une reconnaissance essentielle du travail en commission (qui pourrait même être public, puisque son importance est accrue).

Pour ceux qui ont déjà travaillé en groupe, il est inutile de rappeler que le travail en commission, où sont impliqués généralement des parlementaires spécialistes de sujets proches, est beaucoup plus efficace et technique que le travail en séance plénière où le grand nombre de parlementaires souvent peu concernés et peu connaisseurs du sujet rend plus difficile un débat déjà plus politisé.

Notons également que de nouvelles commissions ont été également prévues par la révision du 23 juillet 2008, notamment celle concernant les Affaires européennes, ce qui donnent de nouveaux moyens aux parlementaires pour étudier les textes à venir, et que la durée minimale entre le dépôt d’un texte et sa discussion en séance publique a été rallongée, donnant plus de temps aux commissions de l’étudier.


4. Les nominations en Conseil des ministres

Jusqu’à maintenant, toutes les nominations pour pourvoir aux emplois importants civils et militaires (dont le nombre a considérablement augmenté sous la Présidence de François Mitterrand à la veille de la première cohabitation en 1986) s’effectuaient sur décision du Conseil des ministres après proposition du ou des ministres concernés.

Beaucoup laissaient entendre (depuis De Gaulle) que ces nominations étaient souvent le fait du prince (plus précisément, du Président de la République) et apparemment, ces supputations seraient très peu éloignées de la réalité.

La réforme des institutions a donc introduit une très faible avancée par rapport à l’existant en permettant aux commissions parlementaires concernées (une de l’Assemblée Nationale et une du Sénat) non pas de prendre part aux nominations (comme cela se passe aux États-Unis pour la désignation même des ministres, on le voit avec les nominations malheureuses de Barack Obama), mais au moins de rejeter des nominations dans le cas où celles-ci sont très majoritairement contestables.

En effet, pour que le Parlement puisse refuser une nomination, il faut qu’au moins trois cinquièmes des membres des composition s’y opposent. Ce qui signifie forcément que des parlementaires de la majorité s’y opposent. Cela pourrait paraître invraisemblable mais ça dépend de ceux-ci surtout, et ça donne une petite garantie en cas de nominations très controversées.

C’est d’ailleurs par cette procédure que seront nommés les présidents des sociétés de l’audiovisuel public (Radio France, France Télévisions et France Monde) et qui a été présentée avec erreur par le Président Nicolas Sarkozy lors de son interview télévisée du 5 février 2009. Sa première application pratique aura lieu en mai.


Wait and see

J’ai choisi quatre sujets sur plusieurs dizaines de nouveautés. J’aurais pu aussi évoquer le droit d’amendement qui a fait l’objet d’un baroud d’honneur un peu ridicule de la part du groupe socialiste en janvier dernier afin de limiter les trop longues obstructions parlementaires que l’opposition pourrait faire subir au gouvernement (chaque "camp" en ayant eu dans sa propre histoire).

Cet article ne se focalisait que sur l’amélioration du travail parlementaire et ces principales mesures n’ont eu aucune opposition de fond lors de la discussion de la réforme au printemps 2008 (au contraire des questions relatives à l’Exécutif).

On verra donc avec le temps la manière dont les parlementaires vont s’approprier ces nouveaux outils et prendre par eux-mêmes un peu plus d’indépendance par rapport au pouvoir exécutif. Rendez-vous à la fin de cette législature.

D’ici là, La Chaîne Parlementaire propose une émission sur ce thème de la réforme du travail parlementaire le mardi 3 mars 2009 à 21 heures.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (3 mars 2009)


Pour aller plus loin :

Le sacre de la République Sarkozy.

Les institutions et leurs réformes.

Le droit d’amendement est-il menacé ? (26 janvier 2009).

Les nominations dans l’audiovisuel public.

La bipolarisation de la Ve République.


La première nomination dans l'audiovisuel public.






http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=52454

http://www.lepost.fr/article/2009/03/20/1464106_premiers-jours-de-la-republique-sarkozy.html

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-10

http://www.centpapiers.com/premiers-jours-de-la-republique-sarkozy/5938/

http://www.kydiz.com/article/2190-Premiers-jours-de-la-Republique-Sarkozy.htm


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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 00:03

(verbatim)



L’entrée en vigueur des nouvelles dispositions constitutionnelles et de la réforme de la procédure parlementaire

mars 2009
____

La Constitution
Les révisions de la Constitution
Modernisation des institutions de la Ve République
Congrès du 21 juillet 2008

La Constitution française a été modifiée par la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions de la Ve République. De nouveaux droits ont été accordés aux citoyens. Le Parlement a été doté de moyens supplémentaires pour exercer ses missions. 


Les nouvelles prérogatives du Parlement


Le Parlement est appelé à peser davantage sur le contenu de la législation. Les projets de loi examinés par les commissions depuis le 1er mars 2009 sont débattus en séance non plus sur la base du texte du Gouvernement mais sur celle du texte adopté par la commission. L’ordre du jour, auparavant maîtrisé par le Gouvernement, réserve une place plus importante aux initiatives parlementaires.

Dans le même temps, le contrôle de l’action du Gouvernement et l’évaluation des politiques publiques – pour lesquels une semaine de séance sur quatre est réservée – sont reconnus comme des priorités. Les projets de loi seront assortis d’études d’impact qui permettront de mieux apprécier les conséquences des dispositions proposées. Les commissions disposent de prérogatives nouvelles pour exercer leurs compétences.

L’équilibre de la réforme est parachevé par le nouvel article 51-1 de la Constitution qui permet aux assemblées de reconnaître des « droits spécifiques » aux groupes d’opposition et aux groupes minoritaires.


Une entrée en vigueur étalée dans le temps


Certaines dispositions sont entrées en vigueur immédiatement.

C’est le cas, par exemple, des procédures d’information ou d’autorisation du Parlement sur les interventions militaires à l’étranger prévues par l’article 35.

Certaines sont subordonnées au vote préalable de lois et entrent donc en vigueur au rythme de leur adoption.

C’est le cas du caractère temporaire du remplacement des parlementaires acceptant des fonctions gouvernementales qui a été « activé » par la loi organique du 13 janvier 2009 portant application de l’article 25 de la Constitution. [Dossier]

D’autres lois organiques sont prévues, par exemple pour élargir le champ référendaire (article 11) ou permettre aux justiciables de contester devant le Conseil constitutionnel la conformité d’une disposition législative à la Constitution (article 61-1).

Toutefois, l’entrée en vigueur de l’essentiel de la réforme de la procédure parlementaire a été expressément fixée par le constituant au 1er mars 2009.

Pour s’effectuer dans de bonnes conditions cette entrée en vigueur aurait dû être précédée du vote d’une loi organique portant sur les résolutions, les études d’impact et le droit d’amendement (articles 34-1, 39 et 44 de la Constitution) puis d’une réforme du Règlement des assemblées. Mais le projet de loi organique n’a été déposé que le 10 décembre 2008 et son examen n’est pas achevé. Le retard pris par cet examen s’est répercuté sur la réforme du Règlement, qui n’a pu aboutir dans les délais souhaitables.

La Constitution se trouvant au sommet de l’ordre juridique interne, l’absence de modification du Règlement des assemblées n’a pas fait obstacle à l’entrée en vigueur de ses dispositions. Depuis le 1er mars les nouveaux principes de la procédure parlementaire (notamment la discussion en séance des textes adoptés par les commissions et le « partage » de l’ordre du jour) sont applicables.

Les dispositions constitutionnelles qui ne font qu’habiliter les assemblées à procéder à certaines réformes n’auront cependant de traduction concrète qu’avec la modification du Règlement : c’est le cas, par exemple, de la possibilité de porter de six à huit le nombre des commissions permanentes (article 43 de la Constitution) ou de reconnaître des droits spécifiques aux groupes d’opposition et aux groupes minoritaires (article 51-1).

Avertissement

De nombreux documents qui figurent sur le site Internet de l’Assemblée nationale doivent être adaptés pour tenir compte de l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution et de la réforme de la procédure parlementaire qui en résulte.

Cette adaptation sera opérée progressivement, en particulier lorsque le Règlement de l’Assemblée aura été modifié.

Assemblée nationale - mars 2009


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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 00:25

(dépêches)



http://fr.news.yahoo.com/3/20090225/tpl-collectivites-reforme-cfb2994.html
Réforme territoriale: levée de boucliers contre les propositions Balladur
Hier, 19h44

 Emmanuel GeorgesPicot
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Les 11 membres du comité Balladur sur la réforme des collectivités territoriales ont adopté mercredi leurs propositions. Diminution du nombre de régions, rapprochement des élus régionaux et départementaux, constitution d'un "Grand Paris" provoquent une levée de boucliers des élus, qui a obligé le gouvernement à monter au créneau pour tenir des propos rassurants. Lire la suite l'article
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Discussion: Gouvernement
Le rapport ne sera remis que le 5 mars à Nicolas Sarkozy, a confirmé l'Elysée dans un communiqué saluant le "travail remarquable" du comité. Ses "propositions ambitieuses (...) ouvrent de nombreuses pistes pour la réflexion (...), qui va désormais se poursuivre avec l'ensemble des élus".

Mais son contenu, qui a "fuité" dans la presse, est explosif. C'est un véritable "Big bang" que l'ancien Premier ministre propose pour simplifier le millefeuille territorial, et favoriser les économies.

La proposition la plus controversée sur la vingtaine du rapport consiste à diminuer le nombre des 22 régions, avec l'objectif de passer à 15 régions plus puissantes. Ce redécoupage se ferait sur la base du volontariat.

"On ne fait aucune proposition sur un redécoupage", a précisé à l'Associated Press l'ancien ministre UMP Dominique Perben.

Reste que les exemples mentionnés dans la presse font bondir les élus concernés. Sont évoqués la fusion des deux Normandie, le rapprochement des deux départements alsaciens, le rattachement du département de Loire-Atlantique à la Bretagne, l'union de la Franche-Comté et de la Bourgogne, le mariage entre Rhône-Alpes et Auvergne et le dépeçage des régions Picardie et Poitou-Charentes, dont les départements seraient rattachés aux régions voisines.

La plupart des élus concernés, de gauche mais aussi de droite, sont vent debout. Parmi les plus remontés, les élus picards, PS et UMP, dénoncent le "démantèlement" de leur région. Une pétition "Touche pas à ma Picardie", lancée par les élus socialistes au conseil régional, a recueilli plus de 36.000 signatures.

L'inquiétude est de mise jusqu'au sein du gouvernement. Conseiller régional d'Auvergne, et probable candidat à la présidence en 2010, Brice Hortefeux a ainsi estimé qu'il "ne faut pas se précipiter", et "consulter la population" sur ces éventuels rapprochements. L'Auvergne est selon lui avec l'Alsace et la Bretagne l'une des "trois régions identifiées par les Français".

Les autres propositions de la commission Balladur suscitent aussi un vif débat. Le PS voit une "formidable régression" dans la création des conseillers territoriaux, qui remplaceraient les conseillers régionaux et généraux. A partir de 2014, ils seraient élus à la proportionnelle dans des circonscriptions à l'intérieur des départements, les premiers sur la liste siégeant au département et à la région et les suivants, uniquement au conseil général.

Bertrand Delanoë a pris la tête de la fronde contre la proposition sur le Grand Paris, qui consisterait à fusionner la capitale et les trois départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) pour créer une collectivité de six millions d'habitants.

Les communistes fustigent "une attaque en règle contre la démocratie locale et la casse des services publics". Moins remontés, les Verts, partisans de "vraies régions", repèrent "certaines pistes qui (...) pourraient être intéressantes".

Face à ces multiples oppositions, le gouvernement est monté mercredi au créneau pour tenir des propos rassurants. "Il n'a jamais été dans l'intention du gouvernement de forcer la main", a tempéré le secrétaire d'Etat aux Collectivités territoriales Alain Marleix.

Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a promis "un véritable débat public" avant que Nicolas Sarkozy ne se prononce, en principe au milieu de l'année.

"On ne décide rien à la place des élus locaux, c'est à eux de s'emparer de nos propositions pour dire ce qu'ils souhaitent faire", a rappelé sur France-2 le député socialiste André Vallini, membre de la commission.

Les deux membres socialistes de la commission, l'ancien Premier ministre Pierre Mauroy et M. Vallini, n'ont pas voté trois propositions, dont celles sur les conseillers territoriaux et le Grand Paris, a précisé M. Perben. AP

http://fr.news.yahoo.com/2/20090225/tfr-le-comite-balladur-s-accorde-sur-17-f56f567.html
Le comité Balladur s'accorde sur 17 réformes, se divise sur le grand Paris
Hier, 22h05

 Corinne DELPUECH et Christine POUGET
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Le comité Balladur a adopté mercredi vingt propositions hardies de réforme de l'organisation territoriale française, mais trois mesures majeures, dont la création d'un Grand Paris, ont été rejetées par ses membres de gauche. Lire la suite l'article
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Chargé le 22 octobre par le président Nicolas Sarkozy de réfléchir à un peignage du très touffu découpage français avec son empilement de communes, intercommunalités, départements, régions...- l'ancien Premier ministre lui remettra son rapport le 5 mars.

Déjà, l'Elysée a salué des "propositions ambitieuses" qui "ouvrent de nombreuses pistes".

"Il est temps de décider", proclame le document de 130 pages, dont l'ambition est de "donner un nouveau souffle" à "un système vieilli".

Il prône une diminution du nombre de régions, une élection commune pour conseillers régionaux et départementaux, la suppression des cantons, un statut propre pour grandes métropoles.

Si les communes gardent leur faculté d'intervenir sur tout, départements et régions se spécialiseraient.

M. Balladur aspirait au plus large consensus au sein de son pluraliste comité qui comprend les socialistes Pierre Mauroy et André Vallini.

Mais déjà, un des innovations les plus décoiffantes retenues par les onze sages - "favoriser" le passage de 22 régions métropolitaines à une quinzaine - a suscité une levée de bouclier de collectivités redoutant d'être avalées par un voisin: Picardie, Auvergne, Rhône-Alpes...

Le gouvernement s'est efforcé d'apaiser ces angoisses. Il n'y a pas, a promis Alain Marleix (collectivités territoriales), dans le rapport de listes de collectivités promises à la disparition, juste des outils juridiques pour des rapprochements volontaires. Par ailleurs, a dit le secrétaire d'Etat, il va y avoir des mois de concertation.

Mais, a-t-il averti, un projet de loi devrait arriver au Sénat à l'automne.

Quant à M. Balladur, il s'est attaché, mercredi soir sur TF1 à tordre le cou à des "bobards" courant sur son rapport, démentant toute démarche autoritaire de suppression de régions.

La majorité des mesures ont recueilli l'unanimité du comité, mais la gauche a refusé de cautionner le point essentiel du "Grand Paris".

Cette réforme fusionnerait la capitale et sa petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne). Soit 6 millions d'habitants.

"Régression démocratique", ont tonné les socialistes, accusés de "conservatisme inébranlable" par l'UMP Frédéric Lefebvre.

La réponse est "inadaptée", selon le maire PS de Paris Bertrand Delanoë qui met en garde contre une cassure entre petite et grande couronne d'Ile-de-france.

Autre désaccord à gauche (qui contrôle 20 régions de métropole sur 22): des élus communs aux départements et régions.

Façon, plaide le sénateur UMP Gérard Longuet, d'éviter les "guerres de harcèlement entre collectivités". "Le conseil général est trop près de son clocher et le conseiller régional trop loin de ses électeurs", tranche-t-il.

Mais, soutient Elisabeth Guigou, une telle réforme "priverait les élus départementaux des relations de proximité".

Méfiance de la gauche également quant à la suppression des cantons, selon une source gouvernementale.

M. Balladur, qui salue la "liberté d'esprit" de son comité, a prévu une place dans son rapport pour les arguments de ceux qui refusent certaines réformes.

Maintenant, conclut-il, "il faut aboutir".


http://fr.news.yahoo.com/2/20090226/tpl-christian-favier-pcf-les-proposition-ee974b3.html
Christian Favier (PCF): les propositions Balladur, coup à "la démocratie locale"
il y a 19 min

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Le président (PCF) du conseil général du Val-de-Marne, Christian Favier, estime que les propositions du comité Balladur constituent un "coup d'Etat contre la démocratie locale" et un "bond en arrière de 45 ans", et demande un référendum sur le sujet. Lire la suite l'article
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En préconisant notamment la création d'un Grand Paris incluant les trois départements de petite couronne (Seine-saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne), "réinvente l'ancien département de la Seine. Un bond en arrière de 45 ans!", écrit M. Favier dans un communiqué.

Il rappelle qu'il avait déjà dénoncé auprès du comité Balladur, "avec l'ensemble des présidents de conseils généraux, avec le président du conseil régional (d'Ile-de-France, ndlr) et le maire de Paris", une "entreprise de liquidation de l'action des collectivités locales (et) de démolition de la démocratie locale".

"Face à ce coup d'Etat contre la démocratie locale et donc contre la démocratie tout court", l'élu demande au président Nicolas Sarkozy de "s'engager à ce que de tels projets soient sanctionnés par un référendum à l'issue d'un large débat démocratique".

Selon M. Favier, ce projet vise à "permettre à la droite de remettre en cause par une manoeuvre politicienne ce que les citoyens et leurs représentants ont décidé par leur vote".

http://fr.news.yahoo.com/2/20090226/tpl-comite-balladur-huchon-ps-denonce-de-ee974b3.html
Comité Balladur: Huchon (PS) dénonce des choix "très ringards"
il y a 34 min

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Le président du conseil régional d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon (PS) juge que les choix faits par le comité Balladur sur la réforme territoriale sont "très ringards" et visent à "démanteler les collectivités locales de gauche". Lire la suite l'article
Photos/Vidéos liées Jean-Paul Huchon le 23 octobre 2008 Agrandir la photo Plus de photos Parti Socialiste
 

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"En Ile-de-France, on revient aux départements de la Seine que le général de Gaulle lui-même avait trouvés inutiles et contre-productifs", affirme-t-il dans une interview au Parisien jeudi.

"C'est très ringard, ce sont des choix très anciens, très pompidoliens, pas modernes. Des choix brutaux qui visent à démanteler les collectivités locales de gauche", a-t-il poursuivi, car "le gouvernement ne supporte pas que les régions et les départements soient majoritairement à gauche".

Regrettant une "manoeuvre politique grossière", M. Huchon y voit une "volonté bonapartiste, impérialiste, impérieuse, de mettre au pas les collectivités locales qui représentent pourtant la démocratie".

Il déplore également un manque de concertation. Edouard Balladur "était très courtois, très poli, mais il n'écoutait rien. Il est parti avec une feuille de route tracée par Nicolas Sarkozy, qu'il a suivie jusqu'au bout".

"Rien n'a changé par rapport à ce qui était envisagé dès le début sur le Grand Paris, malgré mon audition, celle de Bertrand Delanoë (maire de Paris), de tous les conseillers généraux et même de Patrick Devedjian (président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine). On ne nous a pas écoutés", a-t-il assuré.

Selon M. Huchon, "on ne tient aucun compte des efforts des collectivités locales pour s'organiser entre elles".

http://fr.news.yahoo.com/2/20090226/tpl-comite-balladur-mauroy-ps-se-desolid-ee974b3.html
Comité Balladur: Mauroy (PS) se désolidarise, déplore une "occasion manquée"
il y a 29 min

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L'ancien Premier ministre socialiste Pierre Mauroy s'est désolidarisé du comité Balladur sur la réforme territoriale dont il est membre, estimant que ses travaux "cachaient une arrière-pensée politique" et représentaient une "occasion manquée". Lire la suite l'article
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"Au final, j'ai le sentiment d?une occasion manquée. Les travaux du comité cachaient une arrière-pensée politique. Elle n?est apparue que tardivement, lorsqu?un dirigeant de l?UMP a clairement indiqué sa volonté de provoquer un +big-bang+ dans l?organisation des collectivités locales", a déclaré M. Mauroy dans une interview au Monde daté de vendredi.

"Je m?attendais à ce que les propositions du comité se situent dans le droit-fil du mouvement de modernisation et de réorganisation du territoire lancé par la gauche au début des années 1980", a-t-il dit.

Mais "ce comité, c?est tout autre chose", assure-t-il, indiquant avoir "eu rapidement le sentiment qu?il s?agissait de refermer une porte sur la période antérieure", "avec l?impression que nous étions là pour donner des règles de bonne conduite aux élus et veiller à limiter les dépenses publiques".

Selon le sénateur du Nord, "la droite est sortie humiliée des élections régionales de 2004" et "elle a voulu donner un coup de pied dans la fourmilière". "Il s?agit pour elle de reprendre le pouvoir: donc elle change tout et brouille tout", a-t-il encore affirmé.


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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 06:46

(dépêche)



Territoire : Balladur plaide pour quinze grandes Régions

Jean-Baptiste Garat
20/02/2009 | Mise à jour : 16:48 | Commentaires  133 | Ajouter à ma sélection

Le comité qu'il préside, chargé par Nicolas Sarkozy de réfléchir à une réforme des collectivités territoriales, devrait remettre sa copie dans les dix jours.
 
«Avec un peu plus de temps, nous aurions pu parfaire nos propositions pour le Grand Paris», soupire un membre du comité pour la réforme des collectivités territoriales. Mais Édouard Balladur souhaite tenir son calendrier : le rapport sera vraisemblablement dans les mains de Nicolas Sarkozy avant la fin de la semaine prochaine. Il y a en effet urgence à désamorcer les rumeurs qui entourent les propositions visant à «simplifier les structures des collectivités locales». Dans plusieurs régions, la résistance s'organise : une pétition «Touche pas à ma Picardie» aurait ainsi recueilli plus de 15 000 signatures. Elle fait écho à celle lancée au niveau national par l'Association des Régions de France, intitulée «Sauvons les Régions».

Plusieurs propositions sont dans la ligne de mire. Le rapport préconise d'abord des regroupements de régions sur base volontaire, pour n'en constituer plus qu'une quinzaine contre vingt-deux. Les deux Normandies, l'Alsace et la Lorraine, le Poitou-Charentes et l'Aquitaine pourraient ainsi être mariés. Des départements pourraient changer de Région, comme l'Oise qui pourrait rejoindre l'Ile-de-France. D'autres pourraient être scindés, comme la partie orientale de la Seine-et-Marne, qui, selon un proche du dossier, «est moins tournée vers l'Ile-de-France que vers la Champagne-Ardenne voisine». «La concertation sera privilégiée», assure-t-on au gouvernement.

Autre point clef du rapport, le renforcement des intercommunalités. «Ce sera le nouvel échelon fort de la réorganisation», pronostique un proche du dossier. Avec un seul bémol. Édouard Balladur comme Nicolas Sarkozy souhaitent que la réforme, au moins dans son premier volet, se fasse sans révision de la Constitution. Or l'élargissement des intercommunalités en collectivités de plein exercice nécessite une modification de la loi fondamentale. Un écueil qui pourrait également contrarier certains aspects de la fusion des mandats de conseillers départementaux et régionaux dans celui d'élus territoriaux. Si le principe est préconisé par le rapport, malgré l'opposition de plusieurs membres du comité dont les socialistes Pierre Mauroy et André Vallini, celui d'un mode de scrutin distinct pour les zones urbaines et rurales pourrait être sanctionné par le Conseil constitutionnel. «Cela serait ouvrir la boîte de Pandore et pourrait même remettre en cause les élections sénatoriales», pronostique un élu.

Traitement spécifique pour Paris

Un nouveau statut de métropole serait également proposé. Une première liste de huit villes (Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Strasbourg, Bordeaux, Nantes et Nice) est avancée mais elle devrait être étendue à une quinzaine d'agglomérations. Paris sera l'objet d'un traitement spécifique, avec la fusion des quatre départements centraux. Le nouvel ensemble disposerait de compétences relevant à la fois de celles du conseil général et de la communauté urbaine.

Le rapport sera soumis à un vote du comité mercredi et accompagné de «contributions additionnelles» rédigées par les membres qui se seront opposés à tel ou tel point. «Je prendrai alors ma canne et mon chapeau pour le présenter au président», a confié Édouard Balladur à ses collègues. Sans préciser quel jour il le rencontrera.




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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 13:08

Où l’on reparle de la limitation à deux mandats présidentiels successifs dans le monde et de son éventuelle suppression.



À vie ? Bien sûr que non, il n’y a aucun avis de Présidence à vie. Même au Venezuela. Les mandats à vie sont réservés aux monarchies, constitutionnelles ou pas (et il y en a beaucoup en Europe), et éventuellement, à la famille Duvalier.

La suppression de la limitation du nombre de mandats présidentiels laisse encore heureusement obligatoire le passage par une réélection pour exercer un mandat supplémentaire.


Une limitation du temps présidentiel

Juste avant Noël 2007, j’avais évoqué ici quelques considérations sur la limitation à deux mandats présidentiels. Je m’étais surtout penché sur le projet de Nicolas Sarkozy qui voulait inclure cette disposition dans la Constitution alors que le Comité Balladur ne l’avait même pas proposée.

Je ne considérais pas cette mesure très pertinente : dans une démocratie, le peuple devrait toujours avoir le dernier mot, et selon certaines circonstances, il n’y aurait aucune raison de refuser un troisième mandat si le Président était apprécié, populaire, faisait bien son boulot et était disposé à poursuivre encore son action.

Je n’en voyais surtout pas l’utilité dans la mesure où, en France, aucun chef d’État n’a pu faire plus de deux mandats, ni même finir son second mandat avant François Mitterrand et les deux recordmans de longévité à cet égard ont été justement les deux plus récents prédécesseurs de Nicolas Sarkozy, François Mitterrand (14 ans) et Jacques Chirac (12 ans), bien avant De Gaulle en troisième position seulement (10 ans).

Par ailleurs, on peut imaginer que si on rend le mandat présidentiel trop contraignant, le risque de coup d’État est plus élevé pour rompre ces chaînes. Ce fut le cas de Louis Napoléon Bonaparte qui voyait dans son mandat unique de quatre années (le sien fut même réduit par l’assemblée conservatrice à trois ans et demi) une contrainte trop grande tant pour lui que pour le peuple qui le soutenait.

J’ajoutais pour conclure ceci : « Tant que l’élection présidentielle se déroule dans des conditions loyales et sans fraude, je ne vois donc pas l’intérêt d’une limitation du nombre de mandats présidentiels successifs. ».

Mais maintenant que cette disposition a été promulguée le 23 juillet 2008, je reconnaissais que « évidemment, revenir sur une telle disposition serait très difficilement acceptable d’un point de vue démocratique ».

C’est pourtant ce qu’il vient de se passer au Venezuela.


Le nouveau référendum vénézuélien

Le 2 décembre 2007, Hugo Chavez avait échoué de peu (49%) dans l’instauration d’une Constitution purement socialiste où il avait supprimé cette disposition de limitation à deux mandats qu’il avait lui-même inscrite dans la Constitution adoptée juste après sa première élection.

Pour le Président vénézuélien, l’enjeu n’était pas négligeable puisque cette mesure l’empêchait de se représenter pour un troisième mandat en 2012.

Comme il l’avait d’ailleurs prévenu, il a donc "récidivé" le 15 février 2009. Il l’a fait plus pragmatiquement en ne focalisant ce nouveau référendum que sur cette question de limitation de mandat. D’après le dépouillement de la majeure partie des bureaux de vote, Hugo Chavez aurait gagné son pari à 54% sans que ce soit un score une république bananière pour autant (l’opposition ayant récolté plus de cinq millions de non).

En soi, je ne considère pas cet élément comme porteur de dictature. Les référendums sont des procédures on ne peut plus démocratiques et, à ma connaissance, au Venezuela, il n’y a eu aucune contestation sur les résultats tant des référendums que des deux élections de Chavez, même si les droits de l'opposition peuvent être sujets à discussion.

Je ne suis pas séduit par Hugo Chavez et son mimétisme pour remplacer Fidel Castro ne me convainc pas vraiment. Cependant, il faut reconnaître que jusqu’à maintenant, depuis le 2 février 1999, date de sa prise de fonction, Hugo Chavez a respecté le suffrage universel, à tel point qu’il avait reconnu son échec de décembre 2007.

En cas d’échec ce 15 février 2009, Chavez avait pourtant indiqué qu’il organiserait alors un troisième référendum sur le même sujet avant 2010.


Doublonner un référendum est-il légitime ?

Sa ténacité référendaire, d’ailleurs, n’est ni surprenante ni blâmable : le renouvellement de référendum, que les Irlandais s’apprêtent à imiter pour ratifier le Traité de Lisbonne mais que la France et le Danemark n’ont pas osé organiser à l’époque du Traité Constitutionnel Européen de 2005, n’est pas en soi un déni de démocratie.

En effet, entre deux référendums, même avec quatorze mois seulement de décalage, la base des électeurs inscrits peut avoir changé (des jeunes nouvellement inscrits, des plus âgés décédés) ou même peut avoir évolué (mesures mieux ou moins bien expliquées, comprises, pédagogie ou, a contrario, démagogie plus appuyée etc.).

Si on refusait le principe du double (voire triple) référendum, il faudrait alors expliquer à partir de quand on pourrait reposer la même question, ou une question analogue.

Et dans la même logique, pourquoi avoir permis à François Mitterrand de se représenter une troisième fois en 1981 alors que les Français l’avaient déjà rejeté deux fois en 1965 et 1974 ? ou à Jacques Chirac (même trajectoire que Mitterrand, élu après deux échecs en 1981 et 1988) ?

La démocratie, c’est de laisser au peuple la voix souveraine pour approuver, refuser candidats ou projets. Et l’autoriser à se tromper, à changer d’avis, à revenir sur des choix antérieurs.


Une ruse russe un peu plus fine

En Russie, Vladimir Poutine était aussi limité que le Président américain et n’a pas pu se représenter en mars 2008.

Au contraire de Chavez, Poutine a préféré garder intacte la Constitution en redevenant le Premier Ministre qu’il a été en 1999 tout en plaçant à la Présidence de la Fédération de Russie Dimitri Medvedev qui n’a pas montré, près d’un an après, beaucoup de caractère.

Enfin, "intacte" est un mot inexact puisqu’en fin 2008, la Constitution russe a été modifiée pour prolonger la durée du mandat présidentiel de quatre à six ans (la Russie aussi considère qu’il faut du temps alors que la France l’a réduite en 2000 de sept à cinq ans), ce qui laisse entrevoir un retour rapide de Poutine à la tête de la Russie.


En France, une mesure typiquement sarkozyenne

En France, contrairement à toutes les supputations sur une dictature molle depuis 2007, le Président de la République Nicolas Sarkozy, de manière très personnelle (puisque personne d’autre que lui ne l’avait proposée), a ajouté cette limitation à deux mandats maximum qui n’existait pas auparavant.

Pour Nicolas Sarkozy, c’est sans doute un moyen de montrer sa fascination des États-Unis (la Constitution de 1958 s’est américanisée à plusieurs titres cet été 2008) et surtout, de rappeler que son objectif à l’Élysée n’était pas de durer comme ses prédécesseurs, mais de faire (après, il reste à savoir quoi faire). À tel point que le 5 février 2009, Nicolas Sarkozy a montré son incertitude sur son éventuelle candidature à un second mandat.

La limitation est effective depuis le 23 juillet 2008 et concerne notamment son propre mandat présidentiel.

Ses opposants pourront donc se réjouir : dans tous les cas, il quittera le pouvoir au plus tard en mai 2017. À moins qu’il ne soit pas réélu en 2012, auquel cas ce serait cinq plus tôt. En somme, un soi-disant "dictateur" à durée très déterminée…

Nicolas Sarkozy, l’anti-Chavez donc ?


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (17 février 2009)


Pour aller plus loin :

Dépêche sur le référendum du 15 février 2009.

Comment Vladimir Poutine cherche à garder le pouvoir en Russie (7 novembre 2008).

La limitation des mandats présidentiels dans la durée (19 décembre 2007).

Quand la limitation du mandat présidentiel est trop stricte.

Serions-nous en dictature ?

La réforme des institutions.

La Russie en mars 2008.

Le septennat et le quinquennat.

Le Comité Balladur.


(Illustration : reprise de ce lien).





http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=51776

http://www.lepost.fr/article/2009/02/20/1430967_avis-de-presidence-a-vie.html

http://www.centpapiers.com/avis-de-presidence-a-vie/5503/

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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 17:45

Une fenêtre d’opportunité s’ouvre à Nicolas Sarkozy pour prendre l’une des décisions les plus importantes de son quinquennat : la suppression des départements.



L’organisation des pouvoirs publics dans les collectivités locales est d’une véritable complexité. Une réforme, une simplification, une clarification s’avèrent une nécessité.


Un serpent de mer ou une Arlésienne

Et ce n’est pas nouveau : depuis plusieurs décennies, on parle de la suppression des départements, et l’UDF fut l’un des premiers mouvements, à la fin des années 1980, à envisager théoriquement la suppression des conseils généraux tout en la refusant politiquement, car à l’époque, elle était à la tête de près de la moitié de ces collectivités.

Union Européenne, État, région, département, intercommunalité, commune… autant de strates administratives qui rendent le fonctionnement des collectivités locales très opaque non seulement auprès des Français mais aussi auprès de leurs élus locaux.

Pourtant, le département, la collectivité la plus ancienne (doublement centenaire), est sans doute celle qui est la plus efficace pour les missions sociales par exemple. Depuis la décentralisation organisée par les lois Defferre de 1982, les présidents des conseils régionaux et généraux sont devenus de réels chefs d’entreprise avec, à leur tête, un budget parfois de plusieurs milliards d’euros.

Des communes trop nombreuses qui pourraient se rassembler en communautés urbaines plus étendues et reprenant les attributions du département, et des régions moins nombreuses et plus vastes sont les idées généralement admises depuis fort longtemps mais rarement mises en œuvre car elles impliqueraient une révolution majeure de la classe politique.


La tentative avortée de Jacques Attali

Lorsqu’il avait remis son rapport sur la croissance au Président de la République, Jacques Attali avait proposé cette suppression pour moderniser l’État mais Nicolas Sarkozy, connaissant bien les élus locaux, l’avait exclue.

Mais depuis quelques mois, quelques proches du Président de la République reviennent à la charge avec cette proposition qui, aujourd’hui, ne semblerait plus aussi scandaleuse que cela pourrait être.

Nicolas Sarkozy a aujourd’hui une petite fenêtre de faisabilité s’il prépare cette réforme avant l’été 2009. Après, ce sera trop tard à cause des élections régionales de mars 2010 et avec l’enclenchement d’une nouvelle période gouvernementale qui préparera les élections présidentielle et législatives de 2012.

Il l’a donc lancée cette nouvelle tentative au tout début de la crise financière dans son discours à Toulon le 25 septembre 2008 : « Et je l’annonce, le grand chantier de la réforme de nos administrations locales sera ouvert dès le mois de janvier prochain. Le moment est venu de poser la question du nombre des échelons de collectivités locales dont l’enchevêtrement des compétences est une source d’inefficacité et de dépenses supplémentaires. ».


Une nouvelle tentative

Le 22 octobre 2008, le Président de la République Nicolas Sarkozy a installé un second Comité Balladur (le premier concernait la réforme des institutions) pour réfléchir sur la réforme des collectivités locales.

L’ancien Premier Ministre Édouard Balladur, à 78 ans, préside donc ce nouveau comité composé de onze titulaires dont le politologue Jean-Claude Casanova, l’historien Jacques Julliard, l’ancien Ministre de l’Industrie Gérard Longuet (ancien président du Conseil régional de Lorraine), l’ancien Premier Ministre socialiste Pierre Mauroy, l’ancien Ministre de la Justice Dominique Perben et le député socialiste de l’Isère André Vallini (ancien président de la commission Outreau).

Dans ses axes de réflexion, le Comité Balladur II a repris les interrogations émises par Nicolas Sarkozy lui-même lors du dernier Congrès des maires et présidents de communautés de France le 27 novembre 2008 à Paris et qui se résume assez simplement : « J’en appelle à votre sens de la responsabilité : peut-on continuer ? Communes, communautés de communes, pays, départements, régions, État, Europe. Qui peut me dire que la France continuer dans ces conditions-là ? Ce n’est pas pensable. Plus personne n’y comprend rien, plus personne ne s’y retrouve. ».

Dans son discours d’installation du Comité Balladur II, Nicolas Sarkozy avait déjà insisté sur le diagnostic partagé par tous : « Tous nous savons que nos collectivités sont trop nombreuses et trop petites, que le succès réel de l’intercommunalité n’a pas mis fin au nombre particulièrement élevé de communes. Tous nous regrettons la confusion des compétences, les gaspillages et les dysfonctionnement qui en résultent. ».

Quand on connaît Édouard Balladur, on peut imaginer l’esprit de professionnalisme minutieux qui préside aux travaux de sa nouvelle commission.

Sans perdre de temps, en un mois de fonctionnement (depuis mi-décembre 2008), de nombreux intervenants ont déjà été auditionnés, notamment le Président du Sénat Gérard Larcher, le Président de l’Assemblée Nationale Bernard Accoyer, le président du MoDem François Bayrou, le président de la Cour des comptes Philippe Séguin, le président du Conseil régional d’Île-de-France Jean-Paul Huchon, le président de la commission des lois du Sénat Jean-Jacques Hyest, les président et rapporteur général de la commission des finances du Sénat Jean Arthuis et Philippe Marini, le sénateur (et ancien ministre) Alain Lambert, l’ancien Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin, les ministres Hervé Morin, Christian Blanc et Hubert Falco, les président et rapporteur général de la commission des finances de l’Assemblée Nationale Didier Migaud (député de Grenoble) et Gilles Carrez, le député-maire de Grenoble Michel Destot, le maire de Nancy (et ancien ministre) André Rossinot, le maire de Paris Bertrand Delanoë

Le Comité Balladur II devra remettre sa copie au printemps de cette année.


Trop de choses et trop rapidement ?

L’objectif politique de Nicolas Sarkozy serait donc de finaliser cette réforme de grande envergure avant l’été 2009 afin de l’appliquer dès les élections régionales de mars 2010. Certains voudraient cependant repousser d’une année ces élections (mars 2011) pour ne pas faire une réforme précipitée.

Le problème pour une telle méthode, c’est que, comme souvent avec Nicolas Sarkozy, la réforme a l’ambition de vouloir résoudre trop de problèmes en même temps.

J’en vois au moins quatre qui auraient mérité d’être traités séparément :

1. La redistribution des compétences entre les régions, les départements et les agglomérations. Et l’éventuelle suppression des départements.

2. Le rassemblement de certaines régions (fusion encouragée ou forcée) lorsque la situation économique ou culturelle le rendrait pertinent (comme : les deux Normandie, une partie des Pays de la Loire avec la Bretagne, la Picardie avec le Nord-Pas-de-Calais etc.).

3. Le rassemblement (encouragé ou forcé) des communes dans des agglomérations au statut à définir (déjà existant ou nouveau) ou (politiquement plus difficilement), la fusion des communes en grande communes avec éventuellement, la généralisation du concept d’arrondissement (comme pour Paris, Lyon et Marseille).

4. Enfin, élément clef de la démocratie locale, l’élection au scrutin universel direct des exécutifs des structures intercommunales qui gèrent des budgets nettement supérieurs aux budgets municipaux. Et leur prise en compte dans les limites de cumul des mandats et des indemnités.


Vent de réforme…

Au moins, on ne pourra pas reprocher à Nicolas Sarkozy son volontarisme qui, pour certains sujets très délicats, permet enfin de faire bouger les choses.

Il serait cependant souhaitable que la future réforme des collectivités locales, qui touchera au tissu local de proximité et qui concernera au premier plan les citoyens, fasse l’objet d’un référendum. Qui pourrait être organisé en automne 2009.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (28 janvier 2009)


Pour aller plus loin :

Comité Balladur I sur la réforme des institutions.

La réforme des institutions.

Lettre de mission pour le Comité Balladur II sur la réforme des collectivités locales.

Discours de Nicolas Sarkozy du 25 septembre 2008 à Toulon.

Discours de Nicolas Sarkozy du 22 octobre 2008 à Paris.

Discours de Nicolas Sarkozy le 27 novembre 2008 à Paris.

Axes de réflexion du Comité Balladur II.




http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=50748

http://fr.news.yahoo.com/13/20090128/tot-les-departements-en-sursis-89f340e.html

http://www.lepost.fr/article/2009/01/28/1402998_les-departements-en-sursis.html

http://www.kydiz.com/article/2121-Les-departements-en-sursis.htm



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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 10:30

Entre une opposition qui fait dans la mascarade et une majorité prête à jouer au bulldozer avec la procédure législative, la démocratie est bien mal en point…


Au moment de l’investiture de Barack Obama, le groupe socialiste faisait scandale à l’Assemblée Nationale. Refusant d’obéir aux ordres de son Président, Bernard Accoyer (qui a fait preuve d’une incroyable faiblesse), les députés socialistes ont chanté la Marseillaise pendant que Bernard Accoyer tentait de poursuivre la séance.

Les grands cris des socialistes n’étaient peut-être pas sans raison, mais ils ont dû faire monter d’un nouveau cran l’antiparlementarisme latent qui sévit de plus en plus fort parmi les citoyens.


De quelle dérive politique s’agit-il ?

Selon eux, le gouvernement, et à travers lui, le Président de la République Nicolas Sarkozy veulent purement et simplement instaurer la dictature (« dérive autocratique »).

Cette assertion est excessive et l’excessif est souvent insignifiant.

Sur quoi portait la gesticulation ? Sur l’article 13 du projet de loi organique consécutif à la réforme des institutions, celle du 23 juillet 2008 adoptée, in fine, avec deux voix de majorité (dont celle du socialiste Jack Lang et celles de plusieurs parlementaires radicaux de gauche), et censée renforcer les droits du Parlement.


Droit d’amendement et droit d’obstruction

Cet article 13 précise les nouvelles conditions de l’exercice du droit d’amendement pour les parlementaires et, au lieu de le renforcer, semble le réduire en limitant le temps de parole globalement par groupe politique.

Sur le principe, cette limitation est effectivement peu défendable, et j’avais déjà eu l’occasion, en auscultant le projet de réforme des institutions le 11 juin 2008, d’exprimer mon scepticisme sur ce point précis de la réforme (le point n°26 ici) d’autant plus que l’ignorance (à l’époque) du contenu des lois organiques donnait un flou aux goûts de chèque en blanc assez facile à anticiper.


Des parlementaires incapables d’assumer leur vote ?

D’ailleurs, assez étrange l’argumentation par exemple de Laurent Fabius, ancien Président de l’Assemblée Nationale à deux reprises (1988 à 1992 et 1997 à 2000), qui, encore chez Laurent Ruquier le 24 janvier 2009, évoquait ces pauvres parlementaires radicaux de gauche qui, s’ils avaient su, n’auraient pas voté la réforme au Congrès l’été dernier.

Étrange et inquiétante, car cela signifierait que ces parlementaires auraient été d’une crédulité sans commune mesure, et je frémis à l’idée de laisser mon destin sous leur responsabilité : comment n’ont-ils pas vu qu’ils signaient un chèque en blanc ? et comment n’ont-ils pas anticipé le contenu de cette loi organique alors que certains avaient déjà imaginé la manœuvre ?


Une dictature rampante ?

Sur le fond, mon avis reste partagé.

Ce serait très facile de crier au loup avec les autres. "Au secours, on veut manger ma démocratie ! Au secours, l’opposition est bafouée ! Au secours, la dictature se met petit à petit en place !"…

Nicolas Sarkozy serait-il un dictateur ? Nicolas Sarkozy voudrait-il nous refaire le coup du 2 décembre 1851 ?

Ces questionnements sont d’autant plus ridicules que si Louis Napoléon Bonaparte a fait son coup d’État, c’était parce qu’il ne pouvait pas se représenter à un second mandat présidentiel.

Nicolas Sarkozy, au contraire, alors que rien ne l’y obligeait, a voulu absolument mettre dans la réforme du 23 juillet 2008 une limitation à deux mandats présidentiels successifs (limitation que je considère d’ailleurs malsaine au nom de la démocratie aussi mais qui devrait réjouir tous les opposants à Nicolas Sarkozy).


Quelle est la position de l’UMP ?

Le Président de l’Assemblée Nationale Bernard Accoyer semble aujourd’hui avoir moins de pouvoir que le président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, Jean-François Copé, qui semble le véritable maître des députés de la majorité malgré quelques débuts chaotiques.

Et que dit l’UMP pour justifier cette limitation au droit d’amendement ?

Que l’obstruction parlementaire est intenable dans une démocratie mature. Et ce n’est pas faux : présenter des milliers voire des dizaines de milliers d’amendements uniquement pour retarder l’adoption d’un projet de loi qui sera, de toutes façons, adopté pour cause de majorité parlementaire, n’est pas une manière saine d’exercer la démocratie.

Surtout lorsqu’on regarde de plus près la nature des amendements, parfois sur un emplacement de virgule, ou sur un hors sujet qui ridiculise complètement l’action des parlementaires qui n’ont pas besoin de cela pour être déjà discrédités… alors que des gens crèvent de faim (argument basé sur l’émotionnel).

C’est évidemment de bonne guerre, et dans ce petit jeu des procédures parlementaires, l’UMP a sans doute une meilleure expérience : je me souviens notamment au moment du débat sur les nationalisations de grands groupes en 1982 où des députés tels qu’Alain Madelin, François d’Aubert et Jacques Toubon avaient été sanctionnés d’un mois d’indemnités parlementaires par Louis Mermaz, Président de l’Assemblée Nationale à l’époque. Le député de Fontainebleau Didier Julia parlant même de « national socialisme »


Une réforme qui transforme les pratiques traditionnelles

La différence aujourd’hui, c’est que la réforme des institutions a bouleversé la procédure parlementaire dans le sens a priori favorable aux parlementaires, et notamment sur deux aspects.

Le premier aspect, c’est la limitation de l’emploi du 49.3 de la Constitution aux seules lois de financements publics et à un projet de loi par session (avant, aucune limitation). L’obstruction ne peut donc plus être contrée par cet article sauf à de très rares occasions. Cela dit, le 49.3 a toujours été une arme non pas contre les parlementaires de l’opposition mais pour régler des problèmes au sein propre de la majorité parlementaire (notamment à l’époque des gouvernements de Raymond Barre entre 1976 et 1981 où Jacques Chirac s’opposait sans cesse à Valéry Giscard d’Estaing tout en refusant de censurer son gouvernement).

Le second aspect qui a changé inscrit dans l'article 17 de la réforme des institutions du 23 juillet 2008, c’est qu’une durée minimale d’étude d’un texte de loi a été instaurée. Entre le dépôt sur le bureau d’une des deux assemblées et la première séance publique de discussion dans cette assemblée, il devra s’écouler désormais au moins six semaines, ce qui permet aux parlementaires de l’amender et de l’améliorer (d’autant plus que ce sera le projet amendé par la commission qui l’étudie qui sera débattu et pas le projet initial du gouvernement).

Alors qu’en penser ?


Un compromis UMPS

Le compromis entre l’UMP et le PS (bizarrement, je n’ai pas connaissance de la concertation avec d’autres partis parlementaires) repose sur le maintien d’une limitation globale du temps de parole par groupes politiques, mais avec la possibilité exceptionnelle de le dépasser par un « temps législatif programmé exceptionnel ».

Cela paraît en effet une bonne mesure qui dissipe les effets d’une obstruction parlementaire (plus durs à contrer qu’auparavant) tout en maintenant l’indispensable liberté d’amendement des parlementaires (et pas seulement de l’opposition d’ailleurs).


Démocratie ballottée

Vu la sagesse rapidement retrouvée des députés socialistes, je ne peux que me dire que la semaine dernière, par je ne sais quelle fièvre, les socialistes ont tempêté dans un verre d’eau…


Et rappelez-vous : si nous vivions vraiment dans une dictature, plus personne ne pourrait le dire, même sur l’Internet !


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (26 janvier 2009)


Pour aller plus loin :

Cessez-le-feu UMPS.

Réforme des institutions.

Qui a voté la réforme des institutions ?

Sur les droits nouveaux du Parlement.

Sur le droit d’amendement dans la réforme des institutions (point 26).

Délai d’étude des textes parlementaires (point av).

Limitation des mandats présidentiels.

Le coup du 2 décembre 1851.


La Constitution depuis le 23 juillet 2008 (nouvelle version).





http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=50630

http://www.lepost.fr/article/2009/01/26/1400381_gesticulation-et-efficacite-democratiques.html






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25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 10:32
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22 janvier 2009 4 22 /01 /janvier /2009 14:29


Quel dommage que le journal d'un assistant parlementaire s'arrête.

C'était un assistant parlementaire pas comme les autres : il tenait régulièrement chronique depuis plusieurs mois sur un blog pour informer les citoyens de la réalité du travail parlementaire, avec ses points positifs et négatifs. Beaucoup d'informations, souvent croustillantes, qui rendaient d'ailleurs nécessaire son anonymat.

Désormais, depuis le 21 janvier 2009, il arrête cette mission car il ne travaillera plus au Parlement mais ailleurs.

Son billet d'adieu est ici :

http://journaldunassistant.typepad.fr/lejournal/2009/01/lassistant-parlementaire-sen-va-.html

Espérons qu'un de ses (anciens) collègues prendra la relève et poursuivra cette narration sans complaisance mais non sans une certaine tendresse pour les parlementaires.


Sylvain Rakotoarison (22 janvier 2009).


=====

Le dernier billet est reproduit ici :



L'assistant parlementaire s'en va

21 janvier 2009

Chers lecteurs, commentateurs et critiques,


dans quelques jour, je vais quitter mes fonctions au Sénat pour partir sous d'autres cieux professionnels. Je mets donc un terme à l'aventure d'un an et demi de ce blog qui n'a d'intérêt que s'il est fait par quelqu'un qui est effectivement assistant parlementaire. Continuer ce blog hors du milieu parlementaire n'aurait pas de sens.


En guise de message d'au revoir, je tiens à remercier ici tout ceux qui m'ont fait le plaisir de me lire, de commenter voire de critiquer de manière très virulente cette initiative.


Tout d'abord un grand merci à Alain Lambert, Denis Detcheverry, Nicole Bricq, Elsa Hervy, Olivier Dussopt qui ont accepté de répondre à mes questions.


Un énorme merci à Roger Karoutchi ainsi qu'à toute son équipe. Nous avons eu nos différences mais au final, si ce blog c'est un peu beaucoup grâce à vous.


Merci aux parlementaires qui m'ont fait le plaisir de lire et de commenter les articles de ce blog : Jean-Jacques Urvoas, Annick Girardin, Laure de la Raudiere, Nathalie Goulet et j'en oublie certainement beaucoup.


Merci aux conseillers parlementaires, même à ceux qui se sont fachés tout rouge contre moi. Finalement je n'ai qu'un seul regret: nous nous sommes beaucoup croisés et finalement assez peu rencontrés, c'est dommage.


Merci aux blogueurs : authueil, koz, luc, quitterie, mip, sylvain, laurent, monsieur pingouin, nick, désolé je ne peux pas vous citer tous mais le coeur y est.


Merci aux journalistes d'avoir pris le temps de lire ce blog.


Merci aux assistants parlementaires qui m'ont fait l'honneur de me lire, de me faire passer des textes, des infos, qui ont publié sur ce blog. C'est grâce à eux que ce blog a vécu, grâce à tous les échanges que nous avons eu durant ces années, grâce à leur fidélité.


Merci enfin à tous les lecteurs de ce blog, de France ou d'ailleurs, j'espère que vous connaîtrez désormais un peu mieux l'envers du décor de notre parlement, merci d'avoir joué le jeu et fait partie de l'aventure.

Une page se tourne désormais, au revoir et peut-être à bientôt ? Qui sait ?


L'assistant parlementaire






http://www.lepost.fr/article/2009/01/22/1396439_le-journal-d-un-assistant-parlementaire-s-arrete.html


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22 janvier 2009 4 22 /01 /janvier /2009 06:57

(dépêche)


Vers un dénouement de la crise à l'Assemblée nationale

22 janv 2009 - il y a 2 heures 53 min

La crise entre la majorité et l'opposition est en voie de se dénouer à l'Assemblée nationale après les incidents de la nuit de mardi à mercredi à propos de la réforme de la procédure législative et du droit d'amendement.

Le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), a adressé une longue lettre au "patron" du groupe PS, Jean-Marc Ayrault, dans laquelle il reformule des propositions.

L'article 13 du projet de loi de réforme de la procédure législative prévoit d'attribuer aux groupes parlementaires un temps global de parole lors des débats importants afin de limiter les possibilités d'obstruction de l'opposition.

L'opposition estime que ce dispositif vise à la "bâillonner" alors que le gouvernement et sa majorité estiment au contraire qu'il s'agit de mettre en place un "temps législatif programmé" pour faire avancer les débats.

Dans sa lettre à Jean-Marc Ayrault, le président de l'Assemblée détaille ses propositions, dont celle relative à "un temps législatif programmé exceptionnel", et annonce qu'il va prochainement réunir, comme le réclament les socialistes, le groupe de travail sur la préparation de la réforme du règlement.

Les travaux de ce groupe interne au Palais-Bourbon avaient été interrompus le 10 décembre lorsque le gouvernement avait présenté son projet de loi en conseil des ministres.

Ce texte, qui découle de la révision constitutionnelle de juillet dernier, est un "véhicule" législatif préalable à la révision des règlements internes de l'Assemblée et du Sénat.

Le président du groupe UMP, Jean-François Copé, qui la veille avait opposé une fin de non-recevoir aux propositions de Bernard Accoyer, y a finalement répondu "favorablement" jeudi.

"J'ai décidé, bien que je n'étais pas d'accord au départ parce que je trouvais qu'on avait déjà fait beaucoup d'avancées, de répondre positivement à la proposition de Bernard Accoyer", a-t-il déclaré sur Europe 1.

RETOUR DANS L'HÉMICYCLE

Signe d'un apaisement, les députés socialistes, qui avaient boycotté mercredi après-midi la séance de questions au gouvernement quelques heures après avoir chanté la Marseillaise pour dénoncer ce qu'ils qualifiaient de "dérive autocratique", ont retrouvé jeudi matin le chemin de l'hémicycle.

Plusieurs d'entre eux étaient en séance pour l'examen d'une proposition de loi du Nouveau centre (NC) visant à simplifier les procédures encadrant la recherche biomédicale.

Les députés socialistes se sont abstenus.

Le Premier ministre François Fillon avait appelé mercredi l'opposition "au calme et à la raison" et l'avait engagée à reprendre place dans l'hémicycle "pour défendre, comme c'est son droit, ses arguments et ses convictions".

L'absence des députés de l'opposition mercredi a permis d'achever beaucoup plus rapidement que prévu l'examen du projet de loi organique sur la réforme de la procédure législative.

Les députés se prononceront par un vote solennel mardi prochain, après la séance de questions au gouvernement, sur l'ensemble de la réforme que le Sénat examinera début février.

Les députés de l'opposition seront en séance. Après le scrutin, le groupe socialiste défendra une motion visant à censurer la politique économique et sociale du gouvernement.

Cette motion de censure, la seconde de l'actuelle législature, n'a aucune chance d'être adoptée, le groupe UMP disposant à lui seul de la majorité absolue.

Emile Picy, édité par Yves Clarisse


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