Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 06:01

Majorité absolue pour Hollande, mais sans plus. Franche mais pas massive. Analyse du second tour des élections législatives du 17 juin 2012.


yartiLeg2T201201Si pour les lycéens, c’est le premier jour d’examen du baccalauréat ce lundi, pour la classe politique, le dernier examen a eu lieu la veille, au second tour des élections législatives du 17 juin 2012, et cette élection a terminé une longue période de campagne électorale qui a commencé il y a treize mois avec la mise hors-jeu de Dominique Strauss-Kahn et le début de la primaire socialiste.

492 duels et 34 triangulaires (dont 28 avec le FN) étaient en jeu le 17 juin 2012.

Selon les résultats officiels du Ministère de l’Intérieur, le PS et alliés obtiennent 300 sièges, le MRC (parti de Jean-Pierre Chevènement) 2 sièges, les écologistes 17 sièges, le PRG 12 sièges, le Front de gauche 10 sièges, l’UMP 209 sièges, le PRV 6 sièges, le NC 12 sièges, l’Alliance centriste 2 sièges, le MoDem 2 sièges, le FN 2 sièges et 3 sièges divers (dont l'ex-FN Jacques Bompard). En tout, il y a 155 femmes élues, soit un peu plus du quart (27%), c’est encore faible mais nettement supérieur à la législature précédente (18%), et 40% des députés sont nouveaux.

Comme prévu, François Hollande a obtenu une majorité absolue à l’Assemblée Nationale. Il va donc pouvoir gouverner, lui et son Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, avec tous les moyens institutionnels que la Constitution disposent : Élysée, Matignon, gouvernement, Assemblée Nationale, Sénat, et la grande majorité des collectivités locales. En clair, avec tous ces moyens (ce qui est historique et sans précédent pour la gauche), la responsabilité de la politique nationale sera totale et l’exécutif ne pourra invoquer aucun frein ni réticence dans son application.

Si l’échec de deux personnalités de premier plan pourrait cacher l’élément essentiel de ce scrutin (le PS et ses alliés ont la majorité absolue), l’autre élément notable reste la très forte abstention.


1. Abstention : 44,59%

Le niveau d’abstention a encore augmenté par rapport au premier tour du 10 juin 2012 et atteint un record historique pour des législatives en France. La raison est triple.

D’une part, les électeurs ont considéré, comme au premier tour, et comme chaque fois que le scrutin législatif est précédé du scrutin présidentiel, que c’est l’élection présidentielle qui façonne la vie politique. Une fois celle-ci acquise, les élections législatives sont considérées comme "subalternes" (ce qui est faux).

D’autre part, les électeurs de l’opposition ont montré une faible mobilisation, certains pensant que la cohabitation ne serait pas raisonnable, d’autres déçus par le manque de perspectives de l’UMP (pas de programme proposé).

Enfin, c’est un paramètre non négligeable, la météo, le beau temps ensoleillé, juste pour ce dimanche, après une longue période de temps pourri, a eu aussi son influence pour ceux que la politique ne passionne pas.


2. Scores très serrés

Il est assez remarquable d’observer que de nombreuses élections au second tour ont été acquises de manière très serrée, à 1 ou 2% près, que ce soit dans des duels ou même dans des triangulaires.

Trois triangulaires sont ainsi intéressantes à constater : Thierry Solère gagne sur Claude Guéant à Boulogne-Billancourt avec 39,35% contre 38,41% ; Jean-François Mancel avec 38,97% contre 38,85% au PS à Beauvais ; Gilbert Collard avec 42,82% contre 41,56% à la candidate socialiste à Vauvert. En duel, Marine Le Pen échoue avec seulement 118 voix de retard sur le candidat PS.

Ces scores très serrés sont légions dans de nombreuses circonscriptions dans tous les sens, surtout au bénéficie du PS, mais parfois au profit de l’UMP.


3. Les partis

Le PS devrait avoir à lui tout seul la majorité absolue (289) à quelques sièges près. À ceux-ci, il faut ajouter les radicaux de gauche qui auront de quoi former un groupe à l’Assemblée Nationale (Jean-Michel Baylet l’a confirmé) et les écologistes, eux aussi en mesure de constituer un groupe.

L’UMP réussit à conserver plus de 200 sièges, ce qui montre une certaine résistance face au PS malgré la défaite annoncée, même si certaines figures de proue sont évincées : Michèle Alliot-Marie, Claude Guéant, Hervé de Charrette, Hervé Novelli, François Goulard, Renaud Muselier, François-Michel Gonnot, Nadine Morano, etc.

Dans le lot des grands perdants, il y en a pour tous les partis, à commencer par le PS avec Ségolène Royal et Jack Lang mais il y a aussi François Bayrou dont l’amère défaite cache l’excellente performance à La Réunion de Thierry Robert avec 66,9% (contre un candidat UMP).

Le FN gagne deux sièges sur les cinq ou six qui auraient pu être gagnés à partir de la configuration du premier tour : Marine Le Pen échoue d’un cheveu, donc, mais sa nièce est élue à cause du maintien de la candidate socialiste, et Gilbert Collard est élu malgré le maintien du député sortant UMP. L’opposante FN à Michel Vauzelle perd de peu malgré le retrait du candidat UMP (bientôt exclu de l’UMP) qui avait appelé à voter pour le FN.

Enfin, le Parti communiste français se retrouve en grande difficulté puisqu’il n’a plus assez de sièges pour former un groupe. Le seuil sera probablement abaissé pour le permettre (comme au Sénat). Il n’en reste pas moins que la stratégie de remettre leur destin entre les mains de Jean-Luc Mélenchon n’a pas été couronnée de succès malgré les images magiques de la campagne présidentielle. Au contraire, les nombreux échecs dans les circonscriptions communistes l’ont été au profit de candidats socialistes, ce qui augure très mal des prochaines élections municipales dans deux ans. Le PCF continue donc sa longue agonie depuis trente ans.


4. Le PS

Il n’y a pas grand chose à en dire : les socialistes ont gagné franchement mais pas massivement les élections législatives. François Hollande a réussi son opération de séduction et peut même être fier que tous ses ministres candidats sont élus ou réélus, y compris Marie-Arlette Carlotti à Marseille.

Le PS devra cependant trouver un juste équilibre entre parti godillot et parti de proposition face au gouvernement. Il devra également gérer l’encombrante Ségolène Royal éjectée du Palais-Bourbon (et de l’Hôtel de Lassay par voie de conséquence), elle qui n’a pas hésité à dire qu’elle entendait encore garder un rôle important au sein de son parti. Briguerait-elle la tête du PS ? Pourrait-on la lui refuser après les humiliations subies ?

Autre fausse note : le PS et tous ses alliés de gauche (communistes compris) ne pourront pas réviser la Constitution sans convaincre certains parlementaires de l’opposition. En effet, il leur manque 25 sièges pour atteindre la majorité des trois cinquièmes nécessaire à toute révision constitutionnelle. C’est heureux, cela obligera la concertation et le consensus.


5. L’UMP et son comportement avec le FN

Même s’il est difficile de donner des règles générales dans la mesure où la forte abstention et les situations locales très différentes peuvent pondérer les enseignements, il semble quand même évident que les candidats UMP qui ont plus ou moins ouvertement cherché à flirter avec le FN, soit par leur comportement sur le terrain, soit par les réflexions qu’ils ont distillées depuis plusieurs mois, ont tous échoué, et c’est un bien : Nadine Morano en premier lieu, qui a eu une attitude inqualifiable pour sauver à tout prix son siège alors que la circonscription de Toul, qu’elle détenait depuis 2002, a toujours été "centriste" dans le sens où pendant plusieurs décennies, le siège a souvent alterné entre UDF et PS, mais aussi Éric Raoult, Claude Guéant etc. Même Jean-Michel Ferrand qui perd, lui, au profit du FN.

Dans tous les cas, si un candidat de l’UMP veut imiter le FN, il se met hors jeu au profit soit du PS car trop d’électeurs UMP modérés rejettent le FN pour compenser le gain des électeurs FN, soit du FN car l’UMP rend légitimes les idées du FN et dans ce cas, il vaut mieux l’original à la copie (selon le mot de Jean-Marie Le Pen).

Sur RMC ce 18 juin 2012, Jean-Pierre Raffarin est sans complaisance sur l’échec de l’UMP : « La première [leçon à tirer], c’est que la stratégie de Grenoble a échoué. D’autre part, la stratégie du centre indépendant de la droite a échoué. ».

François Baroin a  résumé ainsi sur RTL ce 18 juin 2012 : « À trop courir derrière le FN, on le crédibilise. ». Alors que François Fillon a dramatisé dès le soir du 17 juin 2012, Chantal Jouanno a surenchéri : « On a une défaite lourde qui condamne la stratégie de droitisation de l’UMP. ». La stratégie du ni-ni (que voudrait remettre en cause François Baroin) n’a jamais été la meilleure pour empêcher la progression du FN même si cette stratégie n’a provoqué aucune élection de député FN.

Le PS n’a pas, en revanche, à culpabiliser l’UMP sur ce terrain puisque concrètement, c’est bien à cause du maintien de la candidate PS (en désaccord certes avec le PS national) que Marion Maréchal-Le Pen est élue.


6. L’UMP et son avenir

Autre constante, certains candidats considérés très proches de Nicolas Sarkozy sont battus, notamment Claude Guéant, Frédéric Lefebvre, Guillaume Peltier et Valérie Rosso-Debord. D’autres ont gagné, Henri Guaino grâce au désistement du dissident UMP, et NKM.

Le premier tour des élections législatives ont permis aussi d’affiner une réflexion sur le rôle de l’UMP. À partir du moment où les électeurs (je parle des électeurs et pas des élus ou des responsables) de l’UMP sont majoritairement prêts à voter aussi pour le FN, la situation va être de plus en plus difficile pour l’UMP de résister aux surenchères sécuritaires du FN mais on voit que si les candidats UMP succombent à la tentation du flirt avec le FN, ils sont durement sanctionnés par leur électorat modéré.

Marine Le Pen va continuer pendant tout ce quinquennat à dire que le FN serait le seul vrai parti d’opposition et que la droite, ce serait elle. Ce qui aboutit que l’UMP va se déplacer mécaniquement comme un parti "centriste" avec le risque de ce qu’un parti centriste peut subir dans une configuration bipolaire : le ni-ni de l’UMP pour un duel PS-FN ressemble étrangement au ni-ni du MoDem pour un duel UMP-PS. Une situation qui sera vite intenable et peu responsable : il faut savoir choisir dans le cas où l’UMP n’est plus en mesure de participer. Le ni-ni tue en fait toute réalité centriste, réalité voulue (MoDem) ou subie (UMP à cause du FN).

L’avenir de l’UMP se dessine avec une incertitude, son leader, et deux candidats pour ce rôle, Jean-François Copé et François Fillon. Alors que les commentateurs laissaient entendre une réélection très difficile pour Jean-François Copé, et que ces législatives risqueraient de l’affaiblir face à François Fillon, il en ressort que c’est tout l’inverse qui s’est produit.

Jean-François Copé est au contraire très bien réélu à Meaux, avec 59,29%, mieux que François Fillon qui ne recueille que 56,46% à Paris dans une circonscription en or. Jean-François Copé a même réussi à contenir le FN à 15,90% au premier tour, évitant une triangulaire qui avait déjà abouti à sa défaite en 1997, alors que la circonscription d’origine de François Fillon dans la Sarthe a été perdue au profit du ministre Stéphane Le Foll qui obtient un score plus fort que l’ancien Premier Ministre, 59,45% !


7. Le FN

Malgré le scrutin majoritaire, le FN réussit son entrée au Palais-Bourbon. Même si ce n’est qu’avec un nombre dérisoire de sièges, c’est quand même une victoire sur la classe politique. Ce n’est pas la première fois puisque Yann Piat (1949-1994) avait été élue le 12 juin 1988 sous l’étiquette FN avant d’en être exclue (en octobre 1988), de passer à l’UDF-PR et d’être assassinée. Marie-France Stirbois (1944-2006) fut également élue députée de Dreux le 3 décembre 1989. Et au scrutin proportionnel, 36 députés FN avaient été élus le 16 mars 1986.

Marine Le Pen a su montrer, déjà aux cantonales de mars 2011, que le FN était capable de résister au scrutin majoritaire. À Hénin-Beaumont et à Arles, le FN d’ailleurs n’était pas loin de la victoire avec un très faible retard.

Les deux élus du 17 juin 2012 vont prendre une place médiatique très grande pendant la législature.

Gilbert Collard, qui justifie son engagement auprès du FN (après un engagement au parti radical) par cette élection, a déjà annoncé qu’il resterait avocat et donc, qu’il se moquerait de ses nouvelles fonctions parlementaires pour ne faire que du médiatique (c’est ce qu’il sait faire). Il sera donc probablement affecté à la communication externe du FN ainsi qu’aux relations avec l’UMP qui ne désespère cependant pas de le convaincre de quitter le FN (beaucoup d’élus FN ont quitté ce parti lorsqu’ils ont eu l’ambition de s’implanter réellement en politique).

Marion Maréchal-Le Pen, elle, à 22 ans, encore étudiante en droit public, petite-fille de Jean-Marie Le Pen, nièce de Marine Le Pen, sera certainement focalisée sur la communication interne au FN, comme modèle de réussite auprès des militants FN. Si les jeux de mots vaseux avec son patronyme sont un peu trop faciles, il est peu pertinent de prendre à la légère son élection. Comme son grand-père qui avait 27 ans lors de sa première élection comme député le 2 janvier 1956 (le plus jeune député de la IVe République), elle est la benjamine de l’Assemblée Nationale, et aussi la plus jeune députée de toute la Ve République.

En revanche, le népotisme de la famille Le Pen ne semble choquer personne. Marine Le Pen, fille de Jean-Marie, tante de Marion, compagne de Louis Aliot, tous trois candidats au second tour dans des circonscriptions au FN fort. Le choix minutieux des candidats dans des circonscriptions passées à la loupe après le premier tour de l’élection présidentielle n’est pas anodin. Que Florian Philippot se soit présenté à Forbach, Marion Maréchal-Le Pen à Carpentras ou Gilbert Collard à Vauvert, c’est le résultat d’une stratégie qui vise à placer les nouveaux cadres du FN (même si Gilbert Collard n’est pas officiellement membre du FN) dans des perspectives municipales. Marion Maréchal-Le Pen l’a déjà confirmé : elle sera candidate aux municipales de Carpentras.


8. Le kaléidoscope centriste

Comment appeler les centristes en 2012 ? Le centre droit n’a jamais été aussi divisé et laminé qu’en 2012. Le MoDem a perdu un élu de poids mais en gagne un autre élu face à un UMP. L’Alliance centriste de Jean Arthuis a 2 sièges aussi. Les radicaux valoisiens de Jean-Louis Borloo en obtiennent 6 (leur secrétaire général Laurent Hénart est battu à Nancy), et le Nouveau centre en a 12. Bref, tous pourraient en théorie former un groupe car ils sont 22, mais les profondes divisions risquent d’empêcher la voie de la raison.


9. Quelques situations particulières

Ségolène Royal : Le désaveu personnel des électeurs rochelais est terrible pour l’ancienne candidate qui perd avec seulement 37,03% face à un dissident hollandiste, Olivier Falorni, qui l’emporte avec 62,97%. Le parachutage n’a pas fonctionné.

Tout comme Martine Aubry et Laurent Fabius, Bruno Le Roux, en passe de présider le futur groupe socialiste, refuse pour l’heure l’intégration du dissident dans son groupe (pour le moment !) car Olivier Falorni a refusé de se désister après avoir eu 3% de retard par rapport à Ségolène Royal au premier tour. Mais quelle drôle de conception de la démocratie ont donc ces apparatchiks du Parti socialiste ? Fallait-il laisser aux électeurs rochelais une seule candidate, qui aurait eu 100%, alors que l’histoire prouve qu’ils la rejettent pour 63% d’entre eux ?

Autre curiosité en communication : Ségolène Royal n’est pas bonne joueuse (au contraire de François Bayrou) et a volé la vedette en annonçant sa défaite dix minutes avant les fatidiques 20 heures, comme si elle était toute seule au monde, reprochant à son concurrent d’avoir "trahi" (!) et d’être élu par des "électeurs de droite"… comme s’il fallait distinguer quels étaient les (supposées) étiquettes des électeurs (car à ce compte-là, François Hollande a aussi été élu par des "électeurs du FN"). Ce qui est le plus pitoyable, c’est d’avoir parlé des "électeurs de droite" qui auraient voté dès le premier pour Olivier Falorni : en dehors du fait que le vote est secret, en quoi des électeurs qui ont voté pour un PS dissident alors qu’ils pouvaient voter UMP pourraient-ils être qualifiés d’électeurs de droite ? Mystère.

Olivier Falorni a en tout cas de belles perspectives pour les municipales à La Rochelle dans deux ans, d’autant plus que Maxime Bono, le maire actuel, soutien indéfectible de Ségolène Royal, a perdu la partie.

François Bayrou : Avec seulement 30,17%, il est largement battu par la candidate socialiste qui a 42,78%. Le candidat UMP le talonne toujours avec 27,04%. Contrairement à Ségolène Royal qui était confrontée à un autre socialiste, François Bayrou perd pour des raisons politiques et pas personnelles. Son refus de clarté avant le premier tour de chaque présidentielle depuis 2007, sa position d’entre deux tours incomprise et désapprouvée, ont rendu sa stratégie illisible et contreproductive. Comme pour Ségolène Royal, il y a peu de chance qu’il renonce à la vie politique, et ce n’est pas la première fois que des "grandes pointures" se font battre aux législatives : Pierre Mendès France en juin 1968, Michel Rocard en mars 1993 entre autres.

NKM : L’ancienne ministre l’emporte finalement avec 51,48% à l’issue d’une campagne déplorable. La participation est plus forte que la moyenne nationale (63,21%), ce qui prouve bien que les abstentionnistes au niveau national sont plutôt dans l’opposition. Son concurrent socialiste fut aidé sur le terrain uniquement par Manuel Valls, seul ministre socialiste capable de séduire des électeurs du FN, et aucun n’a jamais rejeté clairement l’appel du FN à voter pour le candidat socialiste (voir cette affiche électorale distribuée à Longjumeau le 13 juin 2012). La réélection de Nathalie Kosciusko-Morizet était nécessaire pour renforcer ceux qui, au sein de l’UMP, refusent toute compromission avec le FN.


10. Le sort de quelques personnalités

Élues au second tour : Gérard Collard, Jean-Yves Le Déaut, Marion Maréchal-Le Pen, René Dosière, Marylise Lebranchu, Jean Glavany, Gilles Savary, Hervé Morin, Jean Lassalle, Valérie Lacroute, Hervé Mariton, Stéphane Le Foll, Pierre Moscovici, François Baroin, Olivier Falorni, Aurélie Filippetti, Jacques Pélissard, Thierry Benoit, Ségolène Neuville, Philippe Folliot, Sébastien Huyghe, Francis Hillmeyer, Bruno Le Maire, Éric Straumann, Philippe Briand, Catherine Vautrin, Olivier Dassault, Dominique Dord, Bernard Accoyer, Lionel Tardy, Eric Woerth, Édouard Courtial, Édouard Philippe, Jean-François Copé, Jean-Louis Borloo, Paul Giaccobi, Valérie Fourneyron, Laurent Wauquiez, Luc Chatel, Marc Laffineur, Franck Riester, Yves Jégo, Christian Jacob, Marc-Philippe Daubresse, Alain Bocquet, Jacques Bompard, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Mancel, Xavier Bertrand, Thierry Benoit, Benoist Apparu, Hervé Gaymard, Marisol Touraine, François Brottes, Alain Moyne-Bressand, Benoît Hamon, Marie-Arlette Carlotti, Michel Vauzelle, Sylvia Pinel, Thierry Mariani, Thierry Solère, Jean-Christophe Lagarde, Thierry Robert, Marie-Jo Zimmermann, Serge Grouard, François Fillon, Olivier Ferrand, François Loncle, Marie-George Buffet, George Pau-Langevin, François Assensi, Henri Guaino, Patrick Devedjian, Patrick Balkany, Jean-Christophe Fromantin, Sébastien Pietrasanta, Maud Olivier, Michel Herbillon, Malek Boutih, Étienne Blanc, Gérard Bapt, David Douillet, Valérie Pécresse, Henri Plagnol, Christian Priou, Laure de la Raudière, Maniel Valls, Nicole Ameline, Patrick Labaune, Arnaud Robinet, Pierre Morange, Pierre Lellouche, Jean-Claude Guibal, Christophe Caresche, Christian Bartolone, Thierry Mandon, Annick Lepetit, Alain Rodet, Laurent Cathala, Jérôme Chartier, Denis Baupin, Cécile Duflot, François Sauvadet, Axel Poniatowski, Jean-Marie Le Guen, Sandrine Mazetier, Daniel Vaillant, Patrick Ollier, Nicolas Dupont-Aignan, François Pupponi, Christian Estrosi, Bernard Perrut, Jean-Luc Moudenc, Christophe Borgel, François Lamy, Jérôme Cahuzac, Damien Abad, Michel Destot, Geneviève Fioraso, Élisabeth Guigou.

Battues au second tour : Ségolène Royal, François Bayrou, Marine Le Pen, Nadine Morano, François-Michel Gonnot, Claude Leteurtre, Jack Lang, Florian Philippot, Louis Aliot, Philippe Rouault, Michèle Alliot-Marie, Hervé Novelli, Jean-M. Nesme, Jean-P. Anciaux, Jean Grenet, Claude Guéant, Gilles Artigues, François Goulard, Hervé de Charette, Laurent Hénart, Valérie Rosso-Debord, Frédéric Lefebvre, Renaud Muselier, Valérie Laupiès, Marysé Joissains-Masini, Éric Raoult, Manuel Aeschlimann, Hervé Hocquart, Jean-Pierre Abelin, Axel Kahn, Georges Tron, Patrick Braouezec (qui n’avait pas renoncé au 2nd tour), Nicolas Perruchot, Jean-Michel Ferrand, Rodolphe Thomas, Bruno Gollnisch, Jean-Paul Garraud, Guillaume Peltier.


11. Et la suite ?

Ce 17 juin 2012, une page de l’histoire politique de la France se tourne donc définitivement. Les (grands) candidats des deux dernières élections présidentielles ont tous été battus, Jean-Luc Mélenchon dès le premier tour, Marine Le Pen, Ségolène Royal et François Bayrou au second. Le seul candidat de 2012 qui a su tirer son épingle du jeu, c’est Nicolas Dupont-Aignan qui est réélu confortablement dans l’Essonne.

Le calendrier très proche est assez facile à envisager : ce lundi 18 juin 2012, Jean-Marc Ayrault a déjà remis à 10h40 la démission de son gouvernement et a été reconduit dans ses fonctions de Premier Ministre. Un nouveau gouvernement sera nommé dans un ou deux jours. L’une des inconnues de ce remaniement sera la présence ou pas de ministres communistes (la direction du PCF vient de se prononcer contre une participation ce 18 juin 2012), et certains ont évoqué également l’arrivée de Robert Hue, ancien secrétaire national du PCF mais qui s’est rapproché du PS puisqu’il a soutenu dès le premier tour la candidature de François Hollande à l’élection présidentielle. Le discours de politique générale et le vote de confiance devraient intervenir le mardi 3 juillet 2012 à l’Assemblée Nationale.

Entre temps, il y aura pendant cette semaine la formation des nouveaux groupes à l’Assemblée Nationale avec quelques postes-clefs comme la tête des groupes PS et UMP. Bruno Le Roux, proche de François Hollande, est candidat au PS tandis que la présidence du groupe UMP va devenir un enjeu pour la prochaine bataille Copé/Fillon de l’automne, avec probablement deux candidats, le copéiste Christian Jacob et le filloniste Xavier Bertrand et peut-être un candidat de consensus avec François Baroin.

Poste honorifique de grande importance, le perchoir, convoité par deux battus socialistes, Ségolène Royal et Jack Lang, devrait se disputer entre le jospiniste Jean Glavany et le fabiusien Claude Bartolone qui a déjà confirmé son intérêt pour la fonction, à moins qu’il ne revienne finalement à Élisabeth Guigou qui vient d’exprimer sa "disponibilité" ce 18 juin 2012 sur BFM-TV ou encore Marylise Lebranchu qui est cependant ministre. Les socialistes décideront jeudi 21 juin 2012.

À plus long terme, d’ici la fin de l’année, le PS devra se choisir une nouvelle direction à moins que Martine Aubry décide de rester en place : Jean-Christophe Cambadélis vient de proposer un ticket avec Harlem Désir mais c’est sans doute oublier le pouvoir de nuisance de Ségolène Royal et les intérêts de François Hollande qui verrait bien hisser son fidèle François Rebsamen. Un choc frontal pourrait avoir lieu entre Ségolène Royal et Harlem Désir qui a déjà pris ses marques sur Public Sénat ce 18 juin 2012.

Quant à l’UMP, l’affrontement devrait avoir lieu entre Jean-François Copé et François Fillon pour le poste vacant depuis 2007 de président de l’UMP, avec Alain Juppé dans le rôle de monsieur Loyal qui n'a pas hésité à critiquer quelques errances : « Il y a un trouble dans notre électorat, mais notre rôle n'est pas de reproduire ce qui se dit sur les marchs, de suivre les tendances, il faut tracer la voie. Nous devons clarifier nos positions par un travail commun sur la charte des valeurs de l'UMP. » ("Le Monde" daté du 19 juin 2012).

Prochain rendez-vous électoral, en mars 2014 avec les élections municipales, et nul doute que ce sera aussi l’occasion pour les Français de confirmer un soutien ou, au contraire, de donner un avertissement au gouvernement écolo-socialiste. Deux ans sans horizon électoral, cela laisse du temps pour faire ses preuves…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (18 juin 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Premier tour des législatives 2012 (1/2).
Premier tour des législatives 2012 (2/2).
Résultats officiels du 2nd tour des législatives 2012.
Le soldat Bayrou.
Le fantôme de Sarkozy.

 yartiLeg2T201201

 

  http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/legislatives-2012-2nd-tour-le-118693

 

 

 

Partager cet article
Repost0
18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 12:30

Le PS a obtenu une majorité absolue des sièges à l'Assemblée Nationale.

Nombre total de sièges : 577.
Majorité absolue : 289.

PS :  280
DVG : 20

MRC : 2
PRG : 12
EELV : 17

FG : 10

MoDem : 2
Alliance centriste : 2
PRV : 6
NC : 12

UMP : 209

FN : 2
EXT DR : 1

DIV : 2


En nombre de voix...

Inscrits : 43 234 000

Abstentions : 19 276 406 (44,59% des inscrits)
Votants : 23 957 594 (55,41% des inscrits)

Blancs et nuls : 928 411 (3,88% des votants)
Exprimés : 23 029 183 (53,27% des inscrits)

PS : 9 420 426 (40,91%)
PRG : 538 324 (2,34%)
DVG : 709 409 (3,08%)
EELV : 828 916 (3,60%)
Front de gauche : 249 525 (1,08%)
Régionalistes : 135 354 (0,59%)

MoDem : 113 196 (0,49%)
Alliance centriste : 123 352 (0,54%)
Parti radical valoisien : 311 211 (1,35%)
Nouveau centre : 568 288 (2,47%)

UMP : 8 740 625 (37,95%)
DVD : 418 135 (1,82%)

FN : 842 684 (3,66%)
Extrême droite : 29 738 (0,13%) -Jacques Bompard-

Source : Ministère de l'Intérieur, 18 juin 2012 à 12h00

SR

 

 

Partager cet article
Repost0
17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 21:31

Le PS aura une majorité absolue des sièges à un ou deux sièges près. Les Verts auront un groupe, ainsi que le Nouveau centre. En revanche, les députés communistes ne seront plus assez nombreux pour avoir un groupe à moins d'abaisser le seuil minimum pour avoir un groupe.


Les élus : Gérard Collard, Jean-Jacques Le Déaut, Marion Maréchal-Le Pen, René Dosière, Marylise Lebranchu, Jean Glavany, Gilles Savary, Hervé Morin, Jean Lassalle, Valérie Lacroute, Hervé Mariton, Stéphane Le Foll, Pierre Moscovici, François Baroin, Olivier Falorni, Aurélie Filippetti, Jacques Pélissard, Thierry Benoist, Ségolène Neuville, Philippe Folliot, Sébastien Huyghe, Francis Hillmeyer, Bruno Le Maire, Eric Straumann, Philippe Briand, Catherine Vautrin, Olivier Dassault, Dominique Dord, Bernard Accoyer, Lionel Tardy, Eric Woerth, Edouard Courtial, Edouard Philippe, Jean-François Copé, Jean-Louis Borloo, Paul Giaccobi, Valérie Fourneyron, Laurent Wauquiez, Luc Chatel, Marc Laffineur, Franck Riester, Yves Jégo, Christian Jacob, Marc-Philippe Daubresse, Alain Bocquet, Jacques Bompard, NKM.

Les battus : Ségolène Royal, François Bayrou, Marine Le Pen, Nadine Morano, François-Michel Gonnot, Claude Leteurtre, Jack Lang, Florian Philippot, Louis Aliot, Philippe Rouault, Michèle Alliot-Marie, Hervé Novelli, Jean-M. Nesme, Jean-P. Anciaux, Jean Grenet,Claude Guéant, Gilles Artigues, François Goulard, Hervé de Charette, Laurent Hénart.

Encore incertains : Marie-Arlette Carlotti ou Renaud Muselier, Valérie Laupiès ou Michel Vauzelle.

SR

Partager cet article
Repost0
15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 13:38

Le quinquennat de François Hollande démarre aussi mal que celui de son prédécesseur. Affaires privées qui prennent le pas, manque de respect des électeurs, hypocrisie et mauvaise foi fleurissent comme la mauvaise herbe au printemps. Les impôts vont augmenter dans quelques semaines, mais les socialistes restent muets à ce sujet. Cela aurait dû pourtant être le thème principal des législatives.


yartiDPDAZ01Apparemment, le fantôme de Nicolas Sarkozy hante encore l’Élysée, car finalement, avec François Hollande, il n’y a pas tant que cela de changement dans la pratique présidentielle.


Matignon, une succursale de l’Élysée (pas de changement)

L’une de ses premières décisions a été la nomination de Jean-Marc Ayrault à Matignon. Si ce dernier a bien insisté sur l’application de l’article 20 de la Constitution (encore sur France Info le 13 juin 2012), et qu’il est tout à fait qualifié pour diriger un gouvernement (son expérience de quinze années à la tête du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale lui donne une certaine légitimité), il est clair que le Premier Ministre ne reste bien qu’un simple collaborateur du Président de la République, comme il est d’ailleurs de tradition sous la Ve République (Georges Pompidou n’était que le « premier des ministres » de De Gaulle).

En effet, la personnalité la plus "naturelle" ou la plus "logique" pour occuper Matignon aurait dû être Martine Aubry, en tant que chef du parti de la majorité présidentielle (toutes les autres démocraties européennes répondent à ce type de pratique). Ce choix présidentiel, tout à fait louable, et sans doute justifié par la proximité entre les deux personnages de l’Exécutif, montre à l’évidence que le centre du pouvoir reste bien à l’Élysée et pas à Matignon (ce qui ne me choque pas d’ailleurs).


Le Président, toujours chef de sa majorité

C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre le soutien explicite du Président de la République à son ex-concubine Ségolène Royal pour le second tour désespéré de l’élection législative de la 1e circonscription de Charente-Maritime : contrairement à son engagement solennel au cours du débat télévisé du 2 mai 2012 (« Moi, Président de la République » etc.), François Hollande se comporte en chef de parti et intervient dans une querelle interne au PS (il ne peut même pas dire qu’il a agi pour s’assurer une majorité parlementaire puisque le rival, Olivier Falorni, fut l’un de ses fidèles de la première heure, qui avait cru en sa candidature en janvier 2010, à une époque où personne n’y aurait mis un kopek).


Confusion entre chambre à coucher et bureau à l’Élysée

L’inattendue tournure de la polémique de La Rochelle, avec le tweet bourré de jalousie et de fiel de Valérie Trierweiler et les sourires complices des jospinistes (l’île de Ré fait partie de la circonscription et le directeur de campagne du dissident socialiste fait régulièrement du bateau pendant ses vacances avec Lionel Jospin), donne aussi un avant-goût du mélange entre affaires privées et affaires publiques, ce qu’on a reproché (avec raison) à son prédécesseur. Les considérations personnelles et affectives ont indubitablement pris un ascendant sur les affaires politiques. La polémique du tweet va ponctuer ce quinquennat comme le Fouquet’s ou le séjour en yacht à Malte (qui avaient pour origine, là aussi, une histoire de femme), avec un mixage des genres peu propice à la sérénité des débats.


Vendre la peau de l’ours…

Pourquoi l’élection (donnée perdue) de Ségolène Royal était-elle considérée comme une "pièce maîtresse" du nouveau pouvoir ? Parce que l’Élysée lui avait promis le perchoir. Or, imaginer ainsi cette distribution des postes, c’est manquer de respect tant vis-à-vis des électeurs rochelais (il faut être élu députée avant d’être élu Présidente de l’Assemblée Nationale) mais aussi des collègues députés du groupe majoritaire, c’est-à-dire de l’ensemble des Français (le PS n’a pas encore gagné sa majorité même si c’est le plus probable) et de l’ensemble des députés socialistes qui seront élus dimanche prochain.


Un PS encore miné par la division

Cet échec annoncé de Ségolène Royal a d’ailleurs ouvert la voie à d’autres ambitions pour le perchoir. Un autre, vieux dinosaure de la Mitterrandie, Jack Lang, aurait bien quelques velléités, mais il aura bien des difficultés à ravir au député sortant la circonscription de Saint-Dié-des-Vosges et bien que ce soit sa terre natale, l’ancien ministre aura du mal à justifier son tour de France électoral après Boulogne-sur-Mer et Blois. Le duel pour le perchoir risque plutôt de se faire entre Jean Glavany et Claude Bartolone, un remake du combat de Rennes entre jospinistes et fabiusiens ou encore entre provinciaux et franciliens.

Le manque de respect, c’est considérer des élections acquises d’avance. C’est faire fi de la volonté populaire. C’est faire croire à l’unité d’un parti toujours autant divisé (on le voit pour le perchoir) malgré les paillettes du pouvoir. Mais c’est aussi l’ingratitude du PS vis-à-vis de François Bayrou, par exemple, et l’échec de Ségolène Royal serait presque un retour juste à l’injustice de l’échec programmé du leader centriste qui avait appelé pourtant à voter pour François Hollande (ce que j’ai regretté par ailleurs).


Paille et poudre

Le manque de respect, c’est aussi de semer sans arrêt la mauvaise foi, à longueur de discours, comme celui de Martine Aubry le 13 juin 2012 au Zénith de Paris, avec de belles formules, en disant que l’UMP n’a pas de valeurs et qu’elle fait une alliance avec le FN alors que ce n’est pas vrai.

Au contraire, l’UMP a tout fait pour éviter l’élection d’un candidat du FN si bien que ses consignes ont été claires. Ce ne serait d’ailleurs pas l’intérêt de l’UMP qu’il y ait des députés FN en mesure de faire sans arrêt des surenchères sur des thèmes démagogiques.

Et le PS reproche à l’UMP ce qu’il n’est pas capable non plus d’empêcher chez lui, à savoir une indiscipline par rapport aux consignes nationales. Il faut mettre en parallèle le retrait du candidat UMP Roland Chassain pour faire élire la candidate du FN Valérie Laupiès à Arles contre le sortant PS Michel Vauzelle (le prochain bureau politique de l’UMP devrait exclure ce candidat dans quelques jours) et le maintien de la candidate PS Catherine Arkilovitch qui bénéficiera à la candidate FN Marion Maréchal-Le Pen (nièce de Marine Le Pen). Le maintien du sortant UMP Étienne Mourrut devrait bénéficier au contraire à la candidate socialiste Katy Guyot contre l’avocat FN (transfuge des radicaux) Gilbert Collard.

Marion Maréchal-Le Pen (22 ans) est la personne membre du FN qui a aujourd’hui le plus de chance de conquérir une circonscription au second tour, et cela uniquement par la faute d’une candidate PS. Imaginez que non seulement la vie politique va devoir se coltiner une Marine Le Pen pendant encore trente ans (après quarante ans du père), mais une Marion pourrait assurer la relève en 2042 pour encore vingt ans, du Le Pen jusqu’en 2062 ! Le PS n’a donc aucune leçon de moralité à donner à l’UMP.

Les socialistes sont d'autant plus mauvaise foi sur cette volonté (pourtant justifiée) de faire barrage à l'élection d'un candidat du FN qu'ils souhaitent instaurer une part de proportionnelle dans le scrutin législatif, ce qui aurait pour conséquence mécanique l'arrivée d'une vingtaine ou d'une trentaine de députés FN.


Des communistes au gouvernement ?

Le pire, c’est que si le PS reproche à tort à l’UMP de s’être rapprochée du FN (il suffit de demander au FN ce qu’il en pense, ce qu’il pense par exemple de la candidature de Nathalie Kosciusko-Morizet que je soutiens sans réserve), le pire, c’est que sur France Info, Jean-Marc Ayrault a réaffirmé son souhait d’inclure dans son gouvernement des ministres communistes. Comment peut-on reprocher à droite (à tort) ce qu’on fait à gauche (réellement) ? Imaginez les réactions (légitimes) qui se seraient produites si l’UMP avait proposé des ministères au FN ! Le pire, c’est que les communistes songent sérieusement à entrer au gouvernement. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a annoncé que ses instances exécutives délibéreraient sur le sujet juste après le second tour, et cela malgré les engagements (à vide) de Jean-Luc Mélenchon. Le plus cocasse, c’est que le fait de voter FN apporterait des ministres Front de gauche (car handicaperait l’UMP et favoriserait la gauche). Paradoxe de processus politiques !


Poudre aux yeux

Le manque de respect, c’est enfin d’essayer de faire croire que le Président normal est un citoyen comme un autre, ce qu’il ne peut pas être. Refuser l’hélicoptère pour se rendre au Mémorial du Débarquement à Caen et y aller en voiture en commettant de très grands excès de vitesse est d’une grande hypocrisie qui ne trompe personne et n’est pas très respectueux ni de ses électeurs (qui n’ont pas voté pour lui pour qu’il perde son temps dans les transports) ni des usagers de l’autoroute qu’il a empruntée en mettant leur vie en danger.

De même, rappeler à longueur d’interviews la baisse de 30% de rémunération du Président et des ministres est prendre les Français pour des gens stupides. Déjà, ce serait bien plus économe de nommer moins de ministres que d’abaisser leur rémunération. Ensuite, réduire les rémunérations, c’est démagogique au possible et donner raison à l’antiparlementarisme qui est très souvent relayé par… le FN justement ! Enfin, c’est une économie dérisoire dans les dépenses publiques qui vont augmenter considérablement avec les mesures irresponsables que le gouvernement s’apprête à prendre (comme les contrats aidés qui vont coûter très cher et qui ne marcheront pas, dixit Martine Aubry le 28 septembre 2011).


Comment faire baisser les déficits publics ? (enjeu politique principal et essentiel)

La campagne électorale ne parle pas des sujets cruciaux de la nation. C’est complètement surréaliste d’imaginer qu’on parle de jalousies et de caprices entre premières dames alors que l’Europe est en grave crise, que 100 milliards d’euros viennent d’être débloqués, le 10 juin 2012, pour sauver les banques espagnoles (et par ricochet les banques françaises et allemandes), que la Grèce vit peut-être ses derniers jours de la zone euro avec des élections à répétition et que la Syrie est au bord de la guerre.

Dans quelques jours, Bercy va d’ailleurs présenter la note, qui sera fort salée aux Français. Tout le monde sait qu’en juillet sera discuté un collectif budgétaire, que les des impôts nouveaux seront levés, et pas seulement pour les plus riches car il n’y en a pas assez pour compenser les nouvelles dépenses que la gauche a déjà programmées : dans tous les cas, ce sera la classe moyenne qui va trinquer, et aussi les salariés puisque le retour complètement aberrant à la retraite à 60 ans va être financé par une hausse des cotisations sociales et donc une baisse du pouvoir d’achat (bizarrement, c’est dit très discrètement).

Ne nous y trompons pas, le Ministre des Finances Pierre Moscovici avait annoncé la semaine dernière que l’objectif de 3% de déficits publics en 2013 et de 0% en 2017 resterait maintenu. Cela signifie 100 milliards d’euros par an à trouver, soit par une réduction des dépenses (ce qui est indispensable et que le gouvernement précédent avait déjà engagé), soit par une hausse massive des impôts (l’option préférée de la gauche irresponsable). Le débat des législatives aurait dû se focaliser sur comment réduire les déficits publics et sur rien d’autre.


Bientôt la gueule de bois ?

De tout cela, on ne parle pas. Le réveil va être dur pour les électeurs de la future majorité socialiste. Pour ma part, je n’en serai pas. Bien évidemment.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (15 juin 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Premier tour des élections législatives 2012.
Le flou hollandais.
L’esprit de Valence.
François Hollande.
Nicolas Sarkozy.
François Bayrou.
Marine Le Pen.
Jean-Luc Mélenchon
 

yartiDPDAZ01




http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-fantome-de-sarkozy-118561

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 07:30

Selon les projections pour le second tour, le PS et ses alliés gouvernementaux (PRG et EELV) devraient de justesse obtenir une majorité dans la prochaine Assemblée Nationale. L’UMP réussit néanmoins à faire une belle performance malgré la faible participation, face à un FN qui a bien tenu le choc du scrutin majoritaire et un MoDem laminé par l’illisibilité de la position de François Bayrou. Seconde partie.


yartiDALIpremiertour03Suite et fin de mon analyse du premier tour des législatives du 10 juin 2012 (première partie ici).


6. Le Front de gauche : reflux

Le pari du Front de gauche de peser sur les socialistes est perdu : beaucoup de députés communistes sortants sont devancés par des candidats PS. Le pari de Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont est lui aussi perdu. C’est même pire : éliminé dès le 1er tour dans la circonscription de Marine Le Pen, en faisant de sa bataille un enjeu national, le leader du Front de gauche a même favorisé sa rivale du FN qui n’en demandait pas tant.

En clair, la valeur ajoutée de Jean-Luc Mélenchon n’existe plus et le Front de gauche se réduit à la présence, sur le terrain, des élus communistes qui vont être amenés à réfléchir sérieusement sur leur intérêt à continuer ce pacs avec le Parti de gauche de l’ancien membre du PS.


7. Le MoDem et le Centre pour la France

La descente aux enfers n’en finit pas pour François Bayrou (23,6%). Dépassé de 10% par la candidate du PS, Nathalie Chabanne (34,9%), et talonné de 2% par un candidat UMP Éric Saubatte (21,7%) qui a bien l’intention de rester au 2nd tour, François Bayrou n’a a priori plus beaucoup de chance, à part miracle (ça arrive, la circonscription n’est pas loin de Lourdes !), de conserver son siège. J’en reparlerai plus précisément.

Le désastre est néanmoins autant national que personnel : les quatre cents candidats centristes n’ont même pas été capables de réunir un demi million de voix (1,8%). C’est sans cesse pire que les fois précédentes depuis 2007.

Des deux autres députés sortants, Jean Lassalle pourrait peut-être garder le siège grâce à l’apport des voix de l’UMP (mais il a un retard de 6%) alors que le député de la Mayotte Abdoulatifou Aly, le troisième député MoDem, est magistralement éliminé en prenant une claque historique : il ne recueille que …127 suffrages sur 16 289 votants au total ! Pour l’anecdote, le député MoDem sortant est avant-dernier dans la 1e circonscription de Mayotte, devant un certain Mohamed Brahime dit Monsieur Chirac (88 voix).

En tout, en dehors de Jean Lassalle et François Bayrou, il ne reste plus que cinq candidats du Centre pour la France au second tour : Gilles Artigues (ancien député UDF) qui est en duel difficile dans la Loire face à la gauche avec 25,5%, Philippe Folliot (député sortant ex-NC) dans le Tarn, Rodolphe Thomas (ancien député UDF) à Caen, Nassimah Dindar à la Réunion et enfin, Thierry Robert à la Réunion, qui serait l’élu le plus probable du MoDem.

Preuve que le label du centre indépendant a été quasi-suicidaire, le député sortant de Bergerac, Daniel Garrigue, proche de Dominique de Villepin, qui avait quitté l’UMP pour soutenir la candidature de François Bayrou à l’élection présidentielle du 22 avril 2012, s’est effondré avec 13,9% en 6e position.

Notons également que l’ancienne secrétaire d’État Rama Yade, vice-présidente du Parti radical valoisien, avait demandé et obtenu le label "Le Centre pour la France" et a été élimée à Asnières et Colombes avec 13,8%.

Par ailleurs, complexité et diversité des situations locales, le candidat du Centre pour la France dans la 7e circonscription du Var, Damien Guttierez (Alliance centriste), qui n’a obtenu que 1,1% des voix, a appelé à voter en faveur du candidat FN Frédéric Baccaletti (23,2%) face au député UMP sortant Jean-Sébastien Vialatte (34,4%) et au candidat chevénementiste Ladislas Polski (27,3%).


8. Les soirées électorales

Une réflexion annexe sur le traitement des médias pour ce premier tour des élections législatives. Certes, les discours sont convenus. Si l’on est PS, on va bien sûr appeler à apporter une majorité au nouveau Président de la République pour lui donner les moyens du "changement" ; et si au contraire, on est UMP, on va mettre en garde sur la monopolisation des pouvoirs du PS et appeler à ne pas lui donner tous les postes. C’est de bonne guerre mais très ennuyeux et sans intérêt.

Remarquons toutefois que l’argument de la monopolisation de tous les pouvoirs par un seul parti ne durera certainement pas : il est fort probable en effet qu’en mars 2014, un retournement du balancier se fasse aux municipales et aux élections territoriales (ou régionales ?) ainsi qu’en septembre 2014 aux élections sénatoriales.

Il est vrai que dans les médias, il manque des éditorialistes de grande pointure, comme l’étaient des personnalités comme René Rémond ou encore Noël Copin, voire Alain Duhamel ou Philippe Alexandre. Ceux qui, aujourd’hui, commentent sont même parfois des responsables d’instituts de sondages.

À ma connaissance, le seul moment intéressant de la soirée électorale à la télévision fut sur i-Télé peu avant minuit, au cours d’un débat entre Guillaume Bachelay et Gérard Longuet.

Guillaume Bachelay, suppléant de Laurent Fabius déjà réélu (donc, il va devenir député), est célèbre pour avoir dit en 2009 : « La présidentielle, Hollande y pense en nous rasant. ». Gérard Longuet, ancien Ministre de la Défense, s’est alors énervé contre son interlocuteur socialiste pour récuser tous les soupçons qui pesaient sur lui de connivences avec le FN.

Rappelant qu’il avait effectivement eu, adolescent, des tentations d’extrême droite, il les a récusées très vite et une fois élu, il a toujours souhaité un gouvernement de centre droit. Il a rappelé notamment deux faits qui peuvent le rendre crédible : en juin 1997, il a perdu aux législatives dans la Meuse à cause du maintien d’un candidat FN dans une triangulaire (il est donc au contraire l’une des victimes électorales du FN) et en mars 1998, il s’est désolidarisé de ses amis de Démocratie libérale qui avaient accepté des alliances avec le FN dans certaines régions et est resté aux côtés de François Bayrou au sein de la nouvelle UDF.

Il avait également combattu Jean-Marie Rausch, ministre centriste de François Mitterrand et président du conseil régional de Lorraine, soutenu par les socialistes, qui s’était maintenu grâce à une alliance avec le FN. Le maire de Metz avait fini par renoncer au conseil régional et son successeur fut justement Gérard Longuet sans aucune voix du FN au sein de la région.

Tellement énervé, il a même balancé à la tête du "bras droit" de Laurent Fabius que François Mitterrand avait même reçu la francisque sous Vichy, ce qui n’était pas très opportun dans un débat serein. Au moins, on ne s’ennuyait pas !


9. Les partis et les groupes…

Ni les écologistes ni le Front de gauche ne sont assurés d’avoir assez de sièges pour former un groupe à l’Assemblée Nationale. Il faut en effet 15 députés (avant, c’était 30), mais au Sénat, les socialistes avaient déjà fait baisser le seuil à 10 pour permettre aux sénateurs écologistes de se constituer en groupe (présidé par Jean-Vincent Placé).

Les Verts ont en effet peu profité des accords avec le PS car la plupart des candidats PS dissidents ont eu un meilleur score que les candidats écologistes investis par le PS. La vague de 2009 et de 2010 est très loin et même s’ils doublent la performance d’Eva Joly.

Concernant la mosaïque du centre droit, le NC et le parti radical valoisien vont scruter à la loupe les élus qui resteront à la fin du processus. Le Nouveau centre est divisé entre Hervé Morin, qui est allié à Jean-François Copé, et ceux qui s’étaient opposés vivement à sa candidature (avortée) l’automne dernier. La perspective d’un groupe indépendant de l’UMP reste encore à démontrer, étant donné l’état de division des "forces" en présence.


10. Le sort de certaines personnalités

Quelques résultats (non exhaustifs) rassemblés en plusieurs catégories...

Parmi les élus dès le premier tour : Jean-Marc Ayrault, Laurent Fabius, Delphine Batho, Jean Leonetti, Claude Goasguen, Bernard Cazeneuve, Victorin Lurel, Henri Emmanuelli, Lionnel Luca, Frédéric Cuvillier, Alain Marleix, Noël Mamère, Jean-Luc Warsmann, Alain Rousset, Philippe Vigier, Jérôme Lambert.

Ballottages très favorables : François Fillon, Manuel Valls, Laurent Wauquiez, Bernard Debré, Christian Paul, Aurélie Filippetti, Jean-Yves Le Déaut, Luc Chatel, Charles de Courson, Jérôme Cahuzac, François de Rugy, Maurice Leroy, Stéphane Le Foll, Alain Vidalies, Michel Destot, Geneviève Fioraso, Alain Rodet, René Dosière, Éric Ciotti, David Douillet, Jean-Christophe Cambadélis, Jean-François Copé, Valérie Pécresse, Nicolas Dupont-Aignan, Bernard Brochand, Bernard Accoyer, Hervé Gaymard, Dominique Dord, Éric Woerth, Éric Straumann, Jean Glavany, Bruno Le Maire, Henri Guaino, Marylise Lebranchu, Marisol Touraine, Jean-Louis Borloo, Pierre Moscovici, Cécile Duflot, Valérie Fourneyron, Michèle Delaunay, George Pau-Langevin, Benoît Hamon, Sylvia Pinel, André Chassaigne, François Sauvadet, François Baroin, François Cornut-Gentille, Jean-Christophe Lagarde, Paul Giacobbi, Jacques Pélissard, Annick Lepetit, Patrick Bloche, Sandrine Mazetier, Jean-Marie Le Guen, Jean-François Lamour, Philippe Goujon, Daniel Vaillant, Christophe Caresche, Christian Jacob, Franck Riester, Jacques Myard, François Lamy, Franck Marlin, Malek Boutih, André Santini, Jacqueline Fraysse, Jean-Christophe Fromantin, Patrick Ollier, Pierre Lequiller, Patrick Devedjian, Marie-George Buffet, François Asensi, Bruno Le Roux, Claude Bartolone, Élisabeth Guigou, Laurent Cathala, Gilles Carrez, Michel Herbillon, François Pupponi, Gérard Bapt, Bernard Roman, Marc-Philippe Daubresse, Marc Dolez, Alain Bocquet, Nicole Ameline, Christophe Priou, Olivier Dassault, Dominique Bussereau, Alain Claeys, Christian Estrosi, Charles Ginesy, Jean-Claude Guibal, Rudy Salles, Dominique Tian, Étienne Blanc, Michel Voisin, François Brottes, Yves Nicolin, Jean-Louis Touraine, Bernard Perrut, Georges Fenech, Serge Letchimy.

Ballottages plutôt favorables : Hervé Morin, François Goulard, Benoît Apparu, Alain Moyne-Bressand, Jean Dionis du Séjour, Jean Lassalle, Thierry Benoit, Isabelle Thomas, François Guéant, Philippe Briand, Arnaud Robinet, Catherine Vautrin, Benoist Apparu, Pierre Lellouche, Pascal Cherki, Valérie Lacroute, Yves Jégo, François de Mazières, Patrick Balkany, Thierry Mandon, Jean-Jacques Guillet, Henri Plagnol, Roger-Gérard Schwartzenberg, Kader Arif, Axel Poniatowski, Christophe Borgel, Sébastien Huyghe, François Loncle, Édouard Philippe, Marc Laffineur, Édouard Courtial, Guy Teissier, Patrick Mennucci, Olivier Ferrand, Christian Kert, Damien Abad, Patrick Labaune, Hervé Mariton, Thierry Robert, Sergio Coronado, Alain Marsaud, Thierry Mariani.

Ballottages très délicats : Ségolène Royal, Jack Lang, Nathalie Kosciusko-Morizet, Marion Maréchal-Le Pen, Jean-Michel Ferrand, Gilbert Collard, Valérie Rosso-Debord, Laurent Hénart, Claude Guéant, Renaud Muselier, Marie-Arlette Carlotti, Nadine Morano, Denis Jacquat, Hervé de Charette, Nicolas Perruchot, Jacques Rémiller, Pierre-André Périssol, Xavier Bertrand, Michèle Alliot-Marie, Florian Philippot, Jean-Pierre Abelin, Andrée Buchmann, Jean-Paul Garraud, Claude Malhuret, Louis Giscard d’Estaing, Alain Calmette, Jean Grenet, Guy Ferez, Jean-Pierre Georges, Claude Greff, Éric Raoult, Hervé Novelli, Serge Grouard, Jean-Pierre Lecoq, Jean-Claude Mignon, Chantal Brunel, Manuel Aeschlimann, Yvan Lachaud, Michel Hunault, Olivier Jardé, François Rochebloine, Christophe Masse, Valérie Boyer, Sylvie Andrieux, Maryse Joissains-Masini, Michel Vauzelle, Jacques Bompard, Vincent Chriqui, Sophie Dion, André Thien Ah Koon, Frédéric Lefebvre, Marie-Anne Montchamp.

Ballottages très difficiles (pour ne pas dire impossibles) : François Bayrou, Georges Tron, Marine Le Pen, Philippe Rouault, Guillaume Peltier, Benjamin Lancar, Jean-Luc Moudenc, Axel Kahn, Claude-Annick Tissot, Charles Beigbeder, Roxane Decorte, Louis Aliot, Gérard Gaudron, Jean-Pierre Grand, Bruno Gollnisch, Gérard Trémège, Rodolphe Thomas, François-Michel Gonnot, Jean-François Mancel, Étienne Mourrut, Gilles Artigues, Michel Havard, Emmanuel Hamelin.

Renoncent au second tour : Patrick Braouezec, Jean-Pierre Brard, Stéphane Gatignon, Roland Chassain.

Éliminés au premier tour : Jean-Luc Mélenchon, Rama Yade, Jean-Pierre Kucheida, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Christian Vanneste, Philippe Meirieu, Jacques Peyrat, Daniel Garrigue, Jean-Paul Mordefroid, Marie-Anne Kraft, Marie-Christine Arnautu, Jean-François Jalkh, Marc Saint-Denis, François Hostalier, Jean Urbaniak, Laurent Baudry, Loïc Hervé, Philippe de Longevialle, France Gamerre, Raymond Durand, Abdoulatifou Aly, Olivier de Chazeaux, Jean-François Robinet, Frédéric Valletoux, Laurence Vichnievsky.

Absents du premier tour (ayant renoncé à se présenter) : Alain Juppé, Martine Aubry, Christiane Taubira, Arnaud Montebourg, Julien Dray, Najat Vallaud-Belkacem, Jean-Pierre Soisson ; René Couanau, Pierre Méhaignerie, Loïc Bouvard, Rachida Dati, Roseline Bachelot, Françoise de Panafieu, Jean Tibéri, Michel Aurillac, Didier Julia, Christian Blanc, Christine Boutin, Dominique de Villepin, Pierre-Christophe Baguet, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, Clémentine Autain, Alain Lambert, Jean-Louis Bianco, Marie-Josée Roig, André Gérin, Maxime Gremetz, Claude Birraux.


Une majorité molle et une situation dure…

Sur fond de crise internationale, la Hollandie s’achève de se constituer, sans enthousiasme, sans vague rose, sans mobilisation populaire, et surtout, par défaut contre le sarkozysme des années précédentes. Rien n’indique pourtant que la majorité sortante ne puisse pas parvenir à provoquer un rebond dans son électorat, très partagé sur les options à prendre pour son avenir.

Au delà des élections françaises, le dimanche 17 juin 2012 sera une date marquante pour l’Europe et les révolutions arabes avec les nouvelles élections législatives en Grèce et le second tour de l’élection présidentielle en Égypte.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (13 juin 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Résultats officiels du 1er tour des élections législatives du 10 juin 2012.
Une cohabitation du troisième type ?
Le centre, une idée qui finit mal ?
Un front républicain ?
François Hollande.
Nicolas Sarkozy.


(Illustrations : tableaux de Salvador Dali).

yartiDALIpremiertour04


http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/legislatives-2012-1er-tour-vers-118432

 




Partager cet article
Repost0
12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 06:49

Selon les projections pour le second tour, le PS et ses alliés gouvernementaux (PRG et EELV) devraient de justesse obtenir une majorité dans la prochaine Assemblée Nationale. L’UMP réussit néanmoins à faire une belle performance malgré la faible participation, face à un FN qui a bien tenu le choc du scrutin majoritaire et un MoDem laminé par l’illisibilité de la position de François Bayrou. Première partie.


yartiDALIpremiertour03Ce scrutin du premier tour des élections législatives du 10 juin 2012 est avant tout caractérisé par un taux d’abstention très élevé, par une forte bipolarisation de l’électorat qui a toutefois laissé une place un FN solide mais a détruit toute velléité d’indépendance du MoDem de François Bayrou.

Ce scrutin a d’ailleurs été dur aux anciens candidats à l’élection présidentielle, histoire peut-être de dire que la page de 2007 se tourne définitivement : Ségolène Royal et François Bayrou sont en effet en position très délicate pour le second tour et Jean-Luc Mélenchon est même déjà éliminé. Un des éléphants du PS est en difficulté à Saint-Dié, Jack Lang.

Voici quelques modestes réflexions sur ce scrutin.


1. Forte abstention

Avec 42,77%, les élections du 10 juin 2012 constituent un record historique depuis le début de la Ve République. Deux causes peuvent l’expliquer.

D’une part, les législatives suivant l’élection présidentielle subissent une forte baisse de participation, chaque fois que c’était dans cette configuration : juin 1981, juin 1988, juin 2002, juin 2007 et juin 2012. L’abstention n’a jamais été plus faible que 30%, ce qui est déjà élevé. C’est assez compréhensible : les électeurs pensent (à juste titre) que le scrutin essentiel reste l’élection présidentielle (qui bénéficie toujours d’une très bonne participation) et une fois que le nouveau Président de la République est élu, certains pensent que la messe est dite. Alors que ce n’est pas vrai, les élections législatives sont d’une importance cruciale pour la gouvernance des prochaines années.

Probablement que les médias ont leur part de responsabilité. Il n’y a eu aucun débat contradictoire à la télévision à part quelques cas très rares. Et même la soirée électorale de ce 10 juin 2012 fut des plus courtes. Sur TF1, elle finissait dès 21h30 et sur France 2, à 22h30 ! C’est la première fois qu’aucune des deux grandes chaînes de la télévision française ne consacre la totalité de sa soirée à des élections nationales françaises ! France 2 se sentait plus vocation à retransmettre un match de Rolland-Garros !

D’autre part, la participation a été encore plus faible que dans les autres cas de même configuration. À l’évidence, il n’existe aucun enthousiasme ni aucune vague pour porter le nouvel élu François Hollande. Pire : d’habitude, les abstentionnistes sont généralement du camp ayant perdu l’élection présidentielle, or, il n’en est rien pour cette fois-ci puisque l’UMP se maintient vigoureusement.

C’est donc bien la confirmation que l’élection de François Hollande n’était pas une élection d’adhésion comme ce fut le cas pour François Mitterrand en 1981 ou Nicolas Sarkozy en 2007 mais une élection par défaut.


2. Les rapports de force

Intéressante d’un point de vue politique même si l’essentiel reste dans le nombre de sièges, la répartition des suffrages en fonction des grandes familles politiques est un élément d’appréciation du paysage politique qui va se figer le 17 juin prochain.

Ainsi, l’univers politique est divisé en deux parties quasi-égale, l’UMP et le PS, avec un score près de 35% chacun, soit nettement plus que le score des deux principaux candidats à l’élection présidentielle le 22 avril 2012, ce qui montre à l’évidence que la personnalité de Nicolas Sarkozy et celle de François Hollande n’ont pas bénéficié à l’époque de l’adhésion de la totalité de leur camp respectif.

Avec 34,7%, l’UMP devance même très légèrement le PS, 34,4%, à la différence près que le PS est en alliance électorale avec les écologistes d’EELV, ce qui fait un bloc de 39,9% avec une réserve de voix de 6,9% provenant du Front de gauche. De l’autre côté, l’UMP a certainement des réserves de voix, mais très délicates à "puiser" en raison de leur nature : 13,6% pour le Front national.


3. Dans les circonscriptions, sur le terrain…

Présentées souvent comme des "fiefs" (mais sommes-nous encore sous l’Ancien régime ?), certaines circonscriptions de personnalités nationales avaient été imaginées très fragiles par les observateurs avant le premier tour. En fait, pour la plupart d’entre elles, il n’en est rien : tant à droite, avec Jean-François Copé, Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusko-Morizet, qu’à gauche, avec Aurélie Filippetti, Stéphane Le Foll, ces personnalités sont au contraire en tête et devraient gagner ou conserver le siège même si rien n’est sûr (en particulier pour NKM).

Le cas de La Rochelle est également intéressant. La parachutée Ségolène Royal, qui vise le perchoir, se retrouve en tête mais avec seulement 3% d’avance sur son concurrent… socialiste, Olivier Falorni (28,9%), dissident, qui est le seul à pouvoir se maintenir contre l’ancienne candidate à l’élection présidentielle. Le candidat divers gauche pourrait bien récupérer implicitement l’électorat UMP pour faire battre l’une des personnes symboles du PS. Ségolène Royal avait laissé en juin 2007 "sa" circonscription des Deux Sèvres à la désormais ministre Delphine Batho qui vient d’être réélue dès le 1er tour.


4. Le FN

Pour un scrutin majoritaire, le FN a réussi une très belle performance avec 13,6%, soit une faible "décote" par rapport à l’élection présidentielle alors que le 10 juin 2007, le FN n’avait même pas atteint 5%. Le parti de Marine Le Pen peut se maintenir dans 61 circonscriptions, dont 32 triangulaires. C’est moins qu’en juin 1997 mais nettement plus qu’en 2007.

Dans cinq circonscriptions, le FN est même arrivé en tête des candidats : Marine Le Pen (42,4%) face au socialiste Philippe Kemel (23,5%) à Hénin-Beaumont, où l’attitude déraisonnable de Jean-Luc Mélenchon (21,5%) a été très contreproductive, sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, 22 ans, dans le Vaucluse, l’avocat anciennement radical de gauche de Vichy, Gilbert Collard, dans le Gard, obtenant 34,6% devant la candidate socialiste Katy Guyot (32,9%) et le candidat UMP Étienne Mourrut (23,9%).

Enfin, pour les deux derniers cas, dans des circonscriptions où le député socialiste sortant est en mal avec la justice, le FN se hisse en tête des candidats : Sylvie Andrieux (PS) n’obtient que 29,8% derrière Stéphane Ravier (FN) avec 29,9% et le potentat socialiste du Pas-de-Calais, Jean-Pierre Kucheida, élu depuis 1981, est éliminé dès le premier tour au profit du candidat investi par le PS qui a 24,6% et de Charlotte Soula (FN) qui atteint 25,7%.

Il y a également d’autres performances, au-delà de celle de Louis Aliot et de Bruno Gollnisch (cependant classés 3e), à savoir Florian Philippot (26,3%) qui parvient à faire éliminer dès le 1er tour le député UMP sortant Pierre Lang à Forbach, en Moselle, et se retrouve au 2nd tour seul face au candidat PS, Laurent Kalinowski (37,5%), et cela malgré la présence dans la circonscription d’un candidat ex-FN local qui avait été expulsé de la circonscription pour le parachutage du directeur de campagne de Marine Le Pen.

Cette tendance n’est que la continuation de la déjeanmarielepénisation du FN par sa fille Marine Le Pen et ses deux acolytes, Louis Aliot et Florian Philippot. On avait pu constater que le FN s’était déjà débrouillé assez bien avec le scrutin majoritaire lors des cantonales de mars 2011 qui profita d’un effondrement de l’UMP (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui pour l’UMP). Il faut remarquer qu’il y a un décloisonnement de l’électorat entre UMP et FN.


5. Position de l’UMP lorsque le FN est présent au second tour

La question de la position de l’UMP lorsque l’UMP est absente du second tour est quasi-impossible à résoudre sereinement.

Pour moi, étant donné les valeurs républicaines qui me sont chères, il n’y a pas d’hésitation à avoir entre un candidat FN et un candidat PS, je choisis bien sûr le candidat PS pour au moins deux raisons : la politique européenne et le refus des stigmatisations outrancières du FN.

D’ailleurs, le PS est très clair dans le choix inverse, entre un candidat du FN et un candidat de l’UMP, le PS choisirait l’UMP, mais la situation est un peu différente car l’UMP est politiquement plus proche du PS que ne l’est le FN. Alors que l’UMP est entre le FN et le PS, en terme de positionnement.

Je me réjouis que la consigne officielle de l’UMP est de refuser tout soutien et tout accord avec quelque candidat du FN que ce soit. Mais cela ne va pas assez loin. La digue est loin d’être solidement tenue.

Certes, certains, au sein de l’UMP, sont cependant plus motivés pour voter blanc plutôt que voter pour un candidat de gauche, car ils considèrent que ce serait faire encore grossir les rangs du FN s’ils appliquaient ce que le FN dénonce, à savoir que l’UMP, ce serait le PS et vice-versa. Les positions médianes, lorsqu’elles ne sont plus présentes dans un second tour, sont toujours suicidaires, et François Bayrou en sait quelque chose. Quelle que soit la position (pour un candidat, l’autre, aucun des deux), elle ne conforte en rien la conviction des éliminés du premier tour.

Pourtant, je considère qu’il y a un véritable enjeu, comme l’enjeu du score de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle du 5 mai 2002 qui devait être le plus bas possible, un enjeu symbolique essentiel pour l’UMP car le FN pourrait très bien endosser le rôle d’opposant à sa place. L’enjeu, c’est d’éviter à tout prix l’élection d’un seul député du FN. Son entrée au Palais-Bourbon ferait écho sans arrêt et les idées du FN rencontreraient un développement supplémentaire avec toujours une surenchère aux outrances qu’il conviendrait d’exclure des palais feutrés pour la sérénité des débats (puisque l’élection de quelques députés du FN ne changerait pas grand chose à l’issue des votes de cette nouvelle législature).

Pour cela, il me paraît nécessaire de soutenir systématiquement les candidats qui se retrouvent en face d’un candidat du FN en cas de duels en présence du FN.

Je mets cependant une réserve dans le cas, comme dans le Nord-Pas-de-Calais, où le duel se réduirait à un candidat du FN face à un candidat du Front de gauche (ici Alain Bocquet), car j’estime qu’aucun de ces deux partis ne correspond à des valeurs intrinsèques de liberté et de fraternité (ni sur l’Europe, ni sur les valeurs démocratiques). Je n’irais pas à caricaturer sur le duel impossible entre Pinochet et Fidel Castro, mais personnellement, je refuserais de choisir, ce qui n’est pas, heureusement, mon cas dans ma circonscription.

Quant aux triangulaires, elles sont très peu nombreuses dans lesquelles le risque FN existe. Pourtant, elles existent.

En particulier dans le Gard avec Gilbert Collard (FN), arrivé en 1e position avec 34,6% qui demande au candidat UMP, arrivé en 3e position, de se retirer en sa faveur. La position de l’UMP devrait être de maintenir cette candidature. Cependant, il me semble qu’il serait plus efficace, au contraire, de retirer cette candidature et d’appeler à voter pour la candidate socialiste (32,1%), puisque Gilbert Collard est actuellement en tête. La tactique la plus efficace pour éviter l’élection de Gilbert Collard peut donc être diversement appréhendée : ou les électeurs UMP auraient tendance à se reporter sur l’avocat FN et dans ce cas, il vaudrait mieux le maintien du candidat UMP pour éviter ce transfert de voix, ou, au contraire, dans un simple duel FN-PS, la majorité des électeurs de l’UMP se reporterait sur le PS pour faire barrage au FN (mais cela semble moins sûr à cause de la "porosité" de l’électorat.

Du reste, dans la circonscription de Marion Maréchal-Le Pen (34,6%), la situation est la même en inversant le PS et l’UMP. Pour éviter l’élection de la petite-fille du vieux leader du FN, il faudrait a priori le désistement du PS en faveur de l’UMP alors que le candidat UMP (30,0%) a pris des positions passablement "droite populaire". Et malgré les belles déclarations du PS, à Carpentras, la candidate socialiste Catherine Arkilovitch, arrivée en 3e position (22,0%), a pourtant décidé de se maintenir, ce qui renforce la probabilité de la victoire de Marion Maréchal-Le Pen.

Forte de ses capacités de nuisances, Marine Le Pen a déclaré ce lundi 11 juin 2012 qu’elle souhaitait avant tout la défaite de plusieurs personnalités de l’UMP et du PS (au FN, on ne cherche visiblement pas à construire ni à faire des propositions, on préfère jouer au chamboule-tout), en particulier : NKM, Xavier Bertrand, Georges Tron, Manuel Aeschlimann, Jack Lang et François Pupponi (successeur de DSK à Sarcelles).

Cela devrait motiver l’UMP à ne prendre aucun risque pour éviter l’élection d’un député FN.

Le bureau politique de l’UMP a décidé ce lundi 11 juin 2012 d’adopter la politique du "ni-ni", ni Front national, ni front républicain, mais certains candidats ne l’entendent pas de cette manière. Ainsi, à Arles, le candidat UMP Roland Chassain (22,6%), maire de Saintes-Maries-de-la-Mer, partisan d’un accord UMP-FN, arrivé en 3e position, a décidé de se désister en faveur de la candidate du FN, Valérie Laupiès (29,0%) pour faire battre le sortant socialiste arrivé en tête, Michel Vauzelle (38,4%). Jean-François Copé est ferme : « Je condamne naturellement. ».


Dans la seconde partie de l’article, j’évoquerai les autres formations politiques et les candidats.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (11 juin 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Résultats officiels du 1er tour des élections législatives du 10 juin 2012.
Une cohabitation du troisième type ?
Le centre, une idée qui finit mal ?
Un front républicain ?
François Hollande.
Nicolas Sarkozy.


(Illustrations : tableaux de Salvador Dali).

 yartiDALIpremiertour04

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/legislatives-2012-1er-tour-vers-118341

 

Partager cet article
Repost0
11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 09:23

Résultats officiels du premier tour des élections législatives françaises du 10 juin 2012


Inscrits : 46 083 260
Abstentions : 19 709 961 (42,77% des inscrits)
Votants : 26 373 299 (57,23% des inscrits)
Blancs ou nuls : 420 749 (0,91% des inscrits)
Exprimés : 25 952 550 (98,40% des votants)


En % des exprimés

PS : 7 617 996 (29,35%) et 22 sièges
PRG : 429 059 (1,65%) et 1 siège
Divers gauche : 881 339 (3,40%) et 1 siège

UMP : 7 037 471 (27,12%) et 9 sièges
Divers droite : 910 392 (3,51%) et 1 siège

Le centre pour la France/Modem : 458 046 (1,76%)
Alliance centriste : 156 026 (0,60%)
Parti radical valoisien : 321 054 (1,24%)
Nouveau centre : 569 890 (2,20%) et 1 siège

FN : 3 528 373 (13,60%)
Extrême droite : 49 501 (0,19%)

Front de gauche/PCF : 1 792 923 (6,91%)
Extrême gauche : 253 589 (0,98%)

EELV : 1 418 141 (5,46%) et 1 siège
Écoligistes indépendants : 249 205 (0,96%)

Régionalistes : 145 825 (0,56%)
Divers : 133 729 (0,52%)

Source : Ministère de l'Intérieur.

SR


Partager cet article
Repost0
10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 22:34

Le premier tour des élections législatives du 10 juin 2012 reste très partagé même si la gauche a un léger avantage. L'UMP et le PS font cependant score égal avec près de 35% des voix. L'abstention est forte (entre 41 et 43%) et le FN garde un niveau très élevé pour un scrutin majoritaire qui le défavorise, avec presque 14%. Gilbert Collard, Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen pourraient éventuellement gagner un siège de député, tandis que Florian Philippot sera seul face à un candidat du PS en Moselle. Jean-Luc Mélenchon a perdu son pari en se plaçant en 3e position derrière le candidat PS. Ségolène Royal n'a que 3% d'avance sur le candidat PS dissident bien implanté à La Rochelle. François Bayrou va avoir du mal à survivre dans une triangulaire où le PS a plus de 10% d'avance et où l'UMP le talonne à 2% près. La plupart des ministres candidats sont réélus ou bien placés pour le second tour. Les écologistes font un faible score avec 5% environ et même avec le soutien du PS, sont généralement mis en minorité face à des candidats PS dissidents. Le MoDem s'est effondré à moins de 2% et n'existe quasiment plus dans la vie politique française même si certains scores sont intéressant comme les 25,5% dans la Loire de Gilles Artigues, ancien député UDF, seul candidat face au PS.

SR


Partager cet article
Repost0
4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 15:41

Dans le sondage Viavoice pour "Libération" publié le 5 juin 2012, le Président François Hollande atteint une forte cote de popularité avec 62% d'opinions positives (Nicolas Sarkozy avait obtenu 57% le 12 mai 2007 et 63% le 23 juin 2007). Le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault obtient de son côté 57% d'opinions positives.


Les sondés ont en revanche du mal à identifier la personnalité de l'UMP qui serait l'opposant principal à François Hollande. Dans l'ordre décroissant : François Fillon avec 19%, Alain Juppé avec 16%, Nicolas Sarkozy avec 12%, Dominique de Villepin avec 8%, Rama Yade avec 7%, Jean-Louis Borloo à 5% et Jean-François Copé avec seulement 5%. Nathalie Kosciusko-Morizet ne fait que 3%, Xavier Bertrand 2% Hervé Morin 1%, Claude Guéant 1% et Valérie Pécresse 0%.



Si une victoire de la gauche est majoritairement pronostiquée par les sondés, 47% ne sont pas opposés à une cohabitation (contre 51% qui considèrent que ce serait une mauvaise chose pour la France).



Cliquer sur le lien pour télécharger le sondage (fichier .pdf) :
http://www.institut-viavoice.com/viavoice/images/stories/pdf/viavoice-liberation-juin12.pdf


Sylvain Rakotoarison (4 juin 2012)




Partager cet article
Repost0
29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 06:56

Quelques carrières politiques se sont écroulées en 2011 alors que d’autres essayent de remonter laborieusement la pente. État des lieux des hausses et des dégradations de l’année politique 2011.


yarti2011demonet01Le potentiel des personnalités politiques ressemble de plus en plus à la bourse. Oscillant au fil des sondages et des gaffes personnelles, parfois, l’aspect psychologique compte autant que la réalité concrète des actes.

L’année 2011 aura été éprouvante pour quelques personnages clefs de la vie politique française et elle n’aura souri qu’à un très petit nombre de personnes.


"Valeurs" en hausse

François Hollande (57 ans), le candidat socialiste, essentiellement la seule réelle valeur qui a pleinement profité de l’année 2011, candidat à la candidature le 31 mars 2011, moqué pour sa détermination solitaire, pense depuis le 16 octobre 2011 qu’il sera le prochain Président de la République dans quelques mois. Pour cela, les sondages l’aident beaucoup dans sa conviction mais tout, pourtant, montre qu’il n’est vraiment pas adapté à la situation depuis qu’il a été désigné : aucune autorité vis-à-vis de son parti et de ses partenaires (Verts), aucune expérience ministérielle qui rassurerait, message politique ultraflou fait pour flouer les électeurs, que ce soit à propos de l’énergie nucléaire, de la retraite à 60 ans, de la réduction des déficits publics ou du vrai faux recrutement de 60 000 fonctionnaires en plus.

Alain Juppé (66 ans), redevenu l’un des ministres clefs depuis le 14 novembre 2010, se comporte en véritable Vice-Président chargé de toutes les affaires internationales. D’une popularité exceptionnelle lorsqu’on se souvient de sa période à Matignon (1995-1997), Alain Juppé ferait figure d’excellent remplaçant à Nicolas Sarkozy pour être le candidat UMP à l’élection présidentielle de 2012. Cependant, il y a peu d’incertitude sur les intentions de Nicolas Sarkozy et Alain Juppé pourrait simplement se contenter de "rester au pouvoir", histoire d’être encore utile au service du pays.

François Bayrou (60 ans), le candidat "central", a également fait une très bonne année 2011 après les cataclysmes des élections européennes (juin 2009) et régionales (mars 2010). Se séparant du MoDem, il a bien réussi sa rentrée d’automne et son entrée en campagne le 7 décembre 2011, élément clef avant les fêtes pour capitaliser en janvier. Des proches de Dominique de Villepin seraient même prêts à le suivre pour lui apporter une composante gaulliste.

Arnaud Montebourg (49 ans), candidat malheureux à la primaire socialiste, a réussi, avec seulement 17,2% des deux millions et quelques d’électeurs, à devenir un acteur majeur de la vie politique malgré la vacuité de ses propositions et un ego qui dépasse largement celui de ses congénères. Il n’hésite pas à semer la pagaille au sein de son propre parti, au risque de le faire échouer en 2012 (quoi de plus intéressant qu’un boulevard pour 2017 ?) en pointant du doigt des comportements contestables d’élus socialistes aux Bouches-du-Rhône et au Pas-de-Calais, et en barrant la route à une nouvelle candidature législative de Jack Lang. Favorable au nucléaire (à cause de son département), il est parvenu à faire croire qu’il était un homme politique différent alors qu’il a toujours joué double jeu, se prononçant par exemple contre le cumul et cumulant allègrement son mandat de député avec celui de président de conseil général.

Jean-François Copé (47 ans), qui avait été mis dans les oubliettes sarkozyennes en 2007, a lui aussi passé une très bonne année 2011 en devenant le 17 novembre 2010 le numéro un de l’UMP et surtout, en l’assumant pleinement dans les médias, au contraire de ses prédécesseurs Patrick Devedjian et Xavier Bertrand. Probablement que la querelle entre François Fillon et Rachida Dati dans la 2e circonscription de Paris a des enjeux beaucoup plus importants qu’une simple bataille d’ego. Elle peut préfigurer la préparation de …2017.


"Valeurs" qui ont disparu du jeu politique

Eh oui, si la montée dans l’opinion politique demande un laborieux travail politique, lent et incertain, la descente peut être très rapide, descente de popularité ou simplement, descente de l’importance dans le jeu politique.

Dominique Strauss-Kahn (62 ans) est évidemment le principal exemple de cet effondrement brutal de la valeur politique. Le 14 mai 2011, son sort était scellé. Il ne sera jamais Président de la République. François Hollande a su habilement préserver l’avance du PS en reprenant l’héritage de sa popularité. Jamais un homme politique n’a fait une si rapide chute politique, qui alimentera les livres de science politique pendant encore de nombreuses années.

Mais il n’est pas le seul à avoir 2011 comme annus horrbilis.

Michèle Alliot-Marie (65 ans), en disgrâce depuis le 27 février 2011, emportée par les Révolutions arabes, ne représentent désormais plus rien politiquement. On serait tenté de dire qu’elle n’a jamais représenté quoi que ce soit, mais en mai 2005, elle avait été donnée sérieusement comme possible Premier Ministre de Jacques Chirac, en 2007, elle aurait pu proposer une voie plus chiraquienne à la candidature présidentielle de l’UMP, et en novembre 2010, elle redevenait première-ministrable. Son incapacité à comprendre le scandale que représentaient ses petits comptes tunisiens en pleine révolution l’a définitivement disqualifiée pour quelle initiative politique que ce soit.

Jean-Louis Borloo (60 ans), lui, reste toujours populaire dans l’opinion publique, mais s’est sabordé avant la tempête. Il s’est en effet complètement kamikazé le 2 octobre 2011 en renonçant à la candidature à l’élection présidentielle. Un renoncement incompréhensible pour tous ses amis, en particulier pour Rama Yade, et les radicaux vont devoir l’assumer difficilement entre Nicolas Sarkozy, François Bayrou ou Hervé Morin… Désormais, s’il est de retour dans les médias, c’est juste pour vendre ses livres.

Olivier Besancenot (37 ans) aussi a renoncé de lui-même à l’élection présidentielle (en mai 2011). Déjà deux candidatures, autour de 4%, lui ont suffi. Le jeune homme a incontestablement un charisme que n’ont pas ni son successeur, Philippe Poutou, ni l’héritière d’Arlette Laguiller, Nathalie Arthaud. Le choix d’avoir transformé la LCR en NPA a été une mauvaise stratégique, probablement à cause de personnalités comme José Bové qui ont préféré la dynamique écologiste.

Nicolas Hulot (56 ans), toujours en tête du hit parade de la popularité politique, s’est complètement cassé les dents avec sa candidature à la candidature écologiste (40,2% le 29 juin et 41,3% le 2 juillet 2011). Dès la déclaration de candidature le 13 avril 2011, très maladroite, au travers d’une campagne inconsistante, il n’a jamais su ce qu’était faire de la politique. Peut-être par naïveté ou par manque de sens politique, l’animateur vedette d’émissions de télévision a dû faire le deuil de toute action sur le terrain politique. C’était déjà la conclusion d’un autre animateur de télévision, Patrick Sébastien, qui, après avoir soutenu François Bayrou en 2007, avait créé le 24 mars 2010 un mouvement politique, le Droit au respect et à la dignité (DARD) pour « remettre l’humain au cœur de la société » mais l’avait dissout dès le 16 juin 2010 après un échec complet (et des réactions de haine manifestées sur son site Internet).

Ségolène Royal (58 ans) est sans doute celle qui a impressionné le plus par sa ténacité mais aussi par son émotion lors de la primaire socialiste. N’ayant recueilli que 4% des voix de deux millions et quelques le 9 octobre 2011, elle est tombée de haut et de ses 16,8 millions d’électeurs réels du 6 mai 2007. Si elle doit désormais renoncer définitivement à toute ambition présidentielle, Ségolène Royal pourrait bénéficier d’un "rebond" de carrière en cas de victoire socialiste aux élections législatives de juin 2012. Son objectif a été clairement identifié : le perchoir, jamais occupé par une femme.


"Valeurs" incertaines pour 2012

Une élection présidentielle est évidemment l’année de tous les dangers pour tous les candidats. Se présenter, c’est risquer non seulement l’échec mais également le krach.

Trois candidats risquent bien de ne pas se relever d’un score beaucoup trop bas : Hervé Morin, Dominique de Villepin et Eva Joly.

Enfin, la situation de Nicolas Sarkozy est très particulière : très impopulaire encore aujourd’hui, il aura de la ressource personnelle dans sa future campagne et joue une sorte de quitte ou double avec les Français, dont l’issue dépendra surtout du niveau de médiocrité de la campagne de son principal rival, François Hollande.

Je n’ai par ailleurs pas placé Marine Le Pen dans les "valeurs en hausse" pour 2011 car justement, après un début d’année flamboyant, elle n’a cessé de perdre du terrain au fil des mois au point de ne plus jamais être dans les sondages dans une position de qualification éventuelle pour un second tour. Quel que soit son score du 22 avril 2012, Marine Le Pen restera dans le paysage politique français encore quelques décennies, peut-être trois ou quatre comme son père…

Quant aux "non candidats", une élection présidentielle est également un événement marquant dans leur propre carrière, s’ils font partie des vainqueurs ou des perdants de l’élection, leur parcours sera profondément remanié.

Mais ce qui compte, avant tout, c’est le destin de la France. Et là, ce n’est pas garanti qu’il en sorte gagnant le soir du 6 mai 2012.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (27 décembre 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
François Hollande.
Nicolas Sarkozy.
François Bayrou.
Dominique de Villepin.
Eva Joly.
Marine Le Pen.
Hervé Morin.
Jean-Pierre Chevènement.
Jean-Luc Mélenchon.
2012.

yarti2011demonet03
 

 
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/l-annee-2011-en-pleine-106550


 

 

Partager cet article
Repost0


 




Petites statistiques
à titre informatif uniquement.

Du 07 février 2007
au 07 février 2012.


3 476 articles publiés.

Pages vues : 836 623 (total).
Visiteurs uniques : 452 415 (total).

Journée record : 17 mai 2011
(15 372 pages vues).

Mois record : juin 2007
(89 964 pages vues).