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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 09:15

Ambition revue à la baisse pour le Che ? Après l’Élysée, le Plateau, ou, plus modestement, une présidence de commission au Sénat serait sa nouvelle cible.


yartiChevenement01Qui sera le futur Président du Sénat ? Le suspens ne durera pas très longtemps et la réponse arrivera samedi 1er octobre 2011.


Incertitudes dans les couloirs aux pas feutrés

Le match promet d’être serré entre le Président du Sénat sortant, Gérard Larcher (62 ans), et le candidat des sénateurs socialistes, Jean-Pierre Bel (59 ans et demi, même si l’incertitude est d’autant moins grande que le Président de la République Nicolas Sarkozy aurait jeté l’éponge dès mardi 27 septembre 2011 matin : « On perdra dans la dignité la Présidence du Sénat. » afin de ne pas être accusé de tripatouillage ou de bidouillage.

Le PS avait d’ailleurs annoncé dès dix-neuf heures dimanche dernier sa majorité à grand renfort de leaders pour qu’on ne lui vole pas sa victoire. Et l’arithmétique lui donne raison dans une comptabilité qui oublie toutefois allègrement les centristes (radicaux et démocrates-chrétiens) : le Sénat compte désormais 177 sièges à gauche et 171 sièges à droite sur les 348 au total (majorité absolue à 175).


Récompense du passé ou projet d’avenir ?

Il y a deux conceptions : ou cette élection couronne une carrière, récompense un parcours brillant en politique dans un cadre de retraite dorée, ou, au contraire, elle fait démarrer une carrière politique, elle lance un nouveau projet de rénovation pour le futur.

Les sénateurs, justement, dans leur grande sagesse et sans doute par un orgueil bienvenu, n’apprécient pas beaucoup la première option. Ils ont ainsi régulièrement fait échouer la candidature de personnalités plutôt connues au niveau national et ayant eu un parcours ministériel brillant. Les "cadavres" sont légions : Charles Pasqua, Jean-Pierre Raffarin etc. Même René Monory, exception à la règle en 1992, a échoué à sa seconde réélection en 1998.

Les sénateurs préfèrent en effet hisser au Plateau des sénateurs de pure souche, émanant du Sénat, sénatophiles et pas des collectionneurs d’honneurs et de médailles.

C’est dans cette perspective que l’ancienne ministre Catherine Tasca (69 ans et demi), première vice-présidente du Sénat sortant, proche de Martine Aubry, a renoncé le 27 septembre 2011 à concourir au sein du groupe socialiste : « par loyauté aux valeurs de la gauche et parce qu’aucune voix ne doit manquer pour la nouvelle majorité ». Il était logique que le PS fût entièrement réuni derrière Jean-Pierre Bel, président sortant du groupe au Sénat et véritable artisan de la victoire de la gauche aux sénatoriales, même s'il est un proche de François Hollande.


Et les centristes ?

L’Union centriste, groupe légendaire au Sénat qui a réussi, entre 2007 et 2011 le tour de force de garder en son sein des sénateurs du Nouveau centre et des sénateurs du MoDem, a perdu quelques plumes le 25 septembre 2011 (passant de 29 à 27 membres) mais cherche, au contraire des velléités d’Hervé Morin à créer un groupe spécifiquement Nouveau centre, à rassembler des radicaux valoisiens encore membres au Sénat du RDSE ou de l’UMP.

À égale distance de Jean-Louis Borloo et de François Bayrou, Jean Arthuis, qui voudrait être reconduit à la présidence de la Commission des Finances au Sénat mais qui reconnaissait le 27 septembre 2011 que ses chances seraient minimes, souhaiterait qu’un sénateur centriste se présente également à l’élection du Président du Sénat, ce qui réduirait encore les déjà faibles chances de Gérard Larcher.

Pourtant, un autre Jean-Pierre laisse entendre une troisième voie face au premier choc de la bipolarisation du Sénat. Il est vrai que c’est la première fois que le Sénat se retrouve aussi clairement clivé en deux camps.


L’ambition cachée de Jean-Pierre Chevènement

Il s’agit de Jean-Pierre Chevènement (72 ans et demi), ancien candidat à l’élection présidentielle en 2002 (il était déjà le "troisième homme" pendant cette campagne présidentielle mais il a échoué avec seulement 5,3% des suffrages), qui se tâte depuis juillet 2010 et plus fermement depuis le 4 mai 2011 pour être de nouveau candidat à l’élection présidentielle de 2012. Depuis près d’un an, il envisage sérieusement de présider le Sénat.

Après son échec aux législatives de juin 2007 (après ses réélections successives depuis 1973), Jean-Pierre Chevènement s’était réfugié au Sénat en septembre 2008 et pour ne pas siéger avec ses anciens camarades du Parti socialiste, il s’était inscrit à ce petit groupe charnière, le RDSE (l’ancienne Gauche démocratique), qui regroupe les radicaux valoisiens et les radicaux de gauche de Jean-Michel Baylet.

yartiChevenement02Or, ses dernières déclarations les 26 et 27 septembre 2011 (évoquées par "Le Figaro" et "Le Monde" et confirmées sur son blog) ne laissent guère de doute sur son envie en proposant que la gauche partage, elle aussi, de hauts postes à la droite, dans un principe consensuel très bayrouïste : « Cette occasion doit être saisie pour faire accéder aux postes de responsabilités des femmes et des hommes de valeur largement représentatifs de toutes les sensibilités. ».

Propos qu’il a clarifiés ainsi : « Cela vaut pour la gauche évidemment, et cela peut valoir pour la droite : on pourrait très bien faire au Sénat ce que la droite a fait pour Jérôme Cahuzac [député socialiste élu président de la Commission des finances à l’Assemblée Nationale en remplacement de Didier Migaud]. ».

C’est évidemment un clin d’œil à Jean Arthuis pour qu’il conserve sa présidence de commission.

Et concernant sa propre candidature à la Présidence du Sénat, Jean-Pierre Chevènement s’est voulu énigmatique : « Je reste fidèle à l’aphorisme d’Edgar Faure : ne jamais être candidat quand on ne vous le propose pas officiellement et ne jamais dire qu’on ne sera jamais candidat. ».

Probablement que sa candidature pourrait ravir un certain nombre de sénateurs UMP, en particulier des gaullistes séduits par son souverainisme, ainsi que des sénateurs centristes surpris par son positionnement au centre gauche (citant Edgar Faure !), qui pourraient être tentés de faire un ultime tripatouillage contre les socialistes mais on peut imaginer que les sénateurs socialistes ne le suivront pas puisqu’ils ont unanimement investi le 27 septembre 2011 leur candidat Jean-Pierre Bel et de nombreux socialistes considèrent qu’il est l’un des fauteurs du 21 avril 2002.


Un parcours très à gauche

Ce positionnement de centre gauche est d’ailleurs assez étonnant puisque, dans sa longue carrière politique, Jean-Pierre Chevènement a toujours été à l’aile gauche du PS (au CÉRÈS notamment qu’il a fondé en janvier 1966) et on se souvient que c’est grâce à son concours que François Mitterrand avait gagné le congrès de Metz en avril 1979. Cette même aile gauche qui a été ensuite occupée successivement par Henri Emmanuelli, puis Jean-Luc Mélenchon, et maintenant par Arnaud Montebourg.

Jean-Pierre Chevènement a fait partie de tous les gouvernements de gauche depuis le début de la Ve République, à savoir dans les trois législatures socialistes sous François Mitterrand (à l’Élysée) et sous Lionel Jospin (à Matignon) en cumulant un peu plus de neuf années de hautes responsabilités ministérielles : Ministre d’État, Ministre de la Recherche et de l’Industrie du 22 mai 1981 au 23 mars 1983, Ministre de l’Éducation nationale du 17 juillet 1984 au 20 mars 1986, Ministre de la Défense du 12 mai 1988 au 29 janvier 1991 et enfin, Ministre de l’Intérieur (il aurait voulu être nommé à la Justice) du 4 juin 1997 au 29 août 2000. Ce qui a empêché un autre camarade et rival de Belfort, Raymond Forni, de siéger dans ces gouvernements pour raison géographique.

Son indépendance politique avait mis d’ailleurs à rude épreuve son ancien parti puisqu’il a démissionné avec éclat à trois reprises (en 1983 à cause de la rigueur économique, en 1991 à cause de la guerre du Golfe et en 2000 à cause du statut de la Corse) et qu’il a fini par créer le 1er mai 1993 son propre parti, le Mouvement républicain et citoyen (MRC, ex-Mouvement des citoyens), qui ne représente plus grand chose à la bourse électorale.


Une candidature de consensus

Aujourd’hui, Jean-Pierre Chevènement ne veut pas être lui-même candidat. Il attend qu’on vienne le chercher… au risque d’être oublié. Il mise sur un premier tour difficile pour Jean-Pierre Bel où au moins quatre sénateurs de gauche (probablement des radicaux) hésiteraient à accorder leur confiance à un homme certes estimable mais peu assez connu pour devenir le deuxième personnage de l’État, prêt à assurer l’intérim à l’Élysée comme Alain Poher en cas de vacance présidentielle.

Alors au deuxième tour, Jean-Pierre Chevènement pourrait être le candidat du consensus qui rassemblerait le centre gauche et le centre droit au Sénat.

Dans le cas contraire, Jean-Pierre Chevènement se contenterait certainement de la présidence de la prestigieuse Commission des Affaires étrangères du Sénat (dont il est un vice-président sortant).

Dans tous les cas, devenu homme incontournable au Sénat, son collègue Jean-Pierre Bel aura bénéficié des divisions de la droite au-delà de ses espérances, exactement comme Bertrand Delanoë à Paris (en 2001), Gérard Collomb à Lyon (en 2001) ou encore Michel Destot à Grenoble (en 1995).


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (28 septembre 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Après un coup de théâtre au sein de son groupe RDSE (Yvon Collin président sortant battu par Jacques Mézard), ce 28 septembre 2011, Jean-Pierre Chevènement a annoncé qu'il voterait pour la candidature de Jean-Pierre Bel à la Présidence du Sénat : « Tout autre formule qu'une victoire d'un socialiste pourrait nuire à l'image du Sénat. (...) Je suis très attaché à la clarté, il y a une majorité de nouveaux sénateurs, les sénateurs socialistes, et pour l'image du Sénat, on ne comprendrait pas que cela ne se traduise pas sur le Plateau. ».

Jean-Pierre Chevènement a également confirmé sa volonté de présider la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat : « Je suis déjà vice-président, cela ne me paraîtrait pas anormal, je représente une sensibilité historique de la gauche républicaine. ».



Pour aller plus loin :
Jean-Pierre Bel.
Gérard Larcher.
Jean-Pierre Raffarin.
Christian Poncelet.
René Monory.
Alain Poher.

yartiChevenement03


http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/presidence-du-senat-quand-101527

 

 

 

 

 

 

 

 

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 00:27

Le Sénat bascule à gauche. Jean-François Copé reconnaît la défaite de l’UMP. C’est une victoire historique du Parti socialiste.


yartiBel01Selon le PS, la gauche aurait largement remporté les élections sénatoriales du 25 septembre 2011 qui renouvelaient 170 des 343 sénateurs. Élus pour six ans, ces sénateurs siégeront jusqu’en 2017 et le Sénat restera dans sa composition actuelle jusqu’en septembre 2014, c’est-à-dire après les élections municipales de mars 2014. Les plus de soixante-dix mille grands électeurs mobilisés sont essentiellement issus des conseils municipaux élus en mars 2008.

Il faudrait évidemment rester très prudent puisque aucun résultat officiel n’a encore été proclamé au niveau national mais il paraît quasi-certain que la gauche obtiendrait la majorité absolue au Sénat, ce qui serait une première historique et la confirmation que la France bicamériste est une démocratie qui permet à tous les camps de gagner, même la chambre haute.

Cent soixante-quinze sénateurs seraient bientôt inscrits dans des groupes de gauche, et peut-être même plus car la Guadeloupe devrait apporter aussi son lot de surprises favorables à la gauche.

Bien sûr, ces résultats sont assez significatifs et si l’effet mécanique des municipales de mars 2008 devaient bien faire changer une quinzaine de sénateurs (UMP vers PS), ce soir, c’est plutôt dans les vingt-cinq sièges que le PS gagnerait, résultant à la fois de la désunion de la majorité présidentielle (l’effet le plus éclatant est à Paris, avec deux sièges perdus pour l’UMP, mais aussi aux Hauts-de-Seine, entre autres, où un écologiste, troisième de la liste socialiste, serait élu), mais aussi à une véritable réticence, pour les grands électeurs de droite, d’accorder leur confiance à la politique gouvernementale actuelle.

Par ailleurs, les analyses départementales montrent que les listes dissidentes de droite ont réussi à emporter des sièges, ce qui confirme que les grands électeurs de droite ne souhaiteraient pas vraiment aider Nicolas Sarkozy tout en refusant de renforcer les listes de gauche.

Parmi les nouveaux élus, on peut noter un certain nombre de députés qui n’auraient plus de circonscription en 2012 en raison du redécoupage électoral, en particulier Michel Delebarre, André Vallini, Gaétan Gorse, Alain Richard, Marie-Noëlle Lienemann, François Grosdidier… mais ni François Goulard ni Yves Jégo qui ont été battus.

Parmi les sénateurs sortants qui ne se représentaient pas, on peut noter qu’une génération d’anciens s’effacent, comme Charles Pasqua, Pierre Mauroy, Louis Mermaz, Robert Badinter

Il y a aussi deux échecs de taille parmi les centristes, le sénateur MoDem Denis Badré ainsi que l’actuel ministre Maurice Leroy.

Le doyen d’âge aura 86 ans et devrait être Paul Vergès (né le 5 mars 1925) mais d’après Serge Dassault (né le 4 avril 1925), réélu dans l’Essonne à la tête d’une liste à la fois dissidente et soutenue par l’UMP en complément d’une autre liste UMP (!), Paul Vergès devrait démissionner avant même la première séance du Sénat renouvelé et par conséquent, il devrait incomber à Serge Dassault de présider cette séance et de prononcer le discours inaugural.

Dès 19h00, le candidat François Hollande avait exprimé sa joie pour ce basculement historique (les "experts sénatologues" imaginaient cette alternance plutôt en 2014) mais a vraisemblablement manqué de pertinence politique en expliquant que ce serait un avantage si un Président de gauche, avec une majorité à l’Assemblée Nationale de gauche, avait un Sénat de gauche.

Peu pertinent comme argument car évidemment que le PS risquerait d’être attaqué sur ce sujet brûlant de répartition des pouvoirs en avril 2012 : le PS, qui détient la quasi-totalité des conseils régionaux, une grande majorité des conseils généraux, de nombreuses mairies, avec un Sénat à gauche, risquerait, s’il gagnait en 2012, d’être tout puissant sans aucun contrepouvoir. De quoi faire fuir l’électorat centriste qui ne souhaiterait pas signer un chèque en blanc aux socialistes.

Autre intervention assez étrange provenant d’une ministre, Chantal Jouanno, qui multiplie des déclarations comme quoi elle a demandé à pouvoir se présenter aux sénatoriales (pourquoi ne dit-elle pas simplement qu’elle s’est présentée aux sénatoriales ?) et que la décision qu’elle reste ou pas au gouvernement dépend de Nicolas Sarkozy. Si l’on peut effectivement l’imaginer, il est quand même extraordinaire qu’une élue de la République, devenue sénatrice pour six ans, indépendant et sans mandat impératif ni de son parti ni de personne d’autre, affirme qu’elle doit attendre les consignes du Président de la République pour savoir ce qu’elle va faire. Où est donc la séparation des pouvoirs et que fait-elle de la légitimité qu’elle vient juste d’acquérir ?

Concrètement, la prochaine bataille va avoir lieu le 1er octobre 2011 avec l’élection du prochain Président du Sénat.

Si la majorité absolue pour la gauche était confirmée cette nuit, Gérard Larcher, l’actuel Président du Sénat, serait battu pour le renouvellement de son mandat. Mais il y a aussi un autre point : les centristes ne serviraient à rien pour tenter de constituer une nouvelle majorité plus axée au centre gauche.

En effet, la majorité absolue exonérerait le PS d’engager des négociations interminables qui auraient pu se terminer en faveur soit d’une candidature de Jean-Pierre Raffarin (après son échec de 2008), soit d’une candidature d’un centriste comme Jean Arthuis, qui a été laborieusement réélu dans son département (seulement au second tour).

Ce soir, la situation serait donc celle-ci : seul, un sénateur socialiste serait élu au Plateau. Même si l’ancienne ministre Catherine Tasca, première vice-présidente sortante du Sénat, a fait acte de candidature, l’actuel président du groupe PS au Sénat, Jean-Pierre Bel, sénateur de l’Ariège, a toutes les chances d’avoir l’investiture de ses camarades. Il a déjà eu le soutien du sénateur-maire de Dijon, François Rebsamen, soutien de François Hollande. Cela expliqué, Gérard Larcher ne s’est pas encore avoué vaincu et a annoncé sa candidature à la Présidence du Sénat.

Ces résultats clairs renforcent l'institution du Sénat qui avait été régulièrement remise en cause à gauche, en particulier par Lionel Jospin lorsqu'il était à Matignon. L'absence probable de négociation avec des groupes centraux (Union du centritse et RDSE) éviterait de sombrer dans des combinaisons à l'image déplorable qui renforcerait à terme l'antiparlementarisme. Gérard Larcher a cependant demandé que le Sénat ne devienne pas une annexe de la rue de Solferino.

Un vote massif du PS renforcerait la bipolarisation de la vie politique, en rendant inutile l’apport des sénateurs centristes qui ont globalement bien tenus durant ce scrutin. Et elle apporterait à Nicolas Sarkozy un argument de poids pour empêcher la candidature de Jean-Louis Borloo à l’élection présidentielle : la division de la majorité présidentielle donnerait aux socialistes la victoire de 2012 sur un plateau !

À moins que l’échec de Nicolas Sarkozy en 2012 ne soit pas seulement dans les calculs de la gauche…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (26 septembre 2011 à 00h17)
http://www.rakotoarison.eu


NB (26 septembre 2011 à 17h00) :


La réduction à six ans du mandat des sénateurs (et par voie de conséquence, son renouvellement par moitié et plus par tiers) n'a rien à voir avec la réforme des institutions du 23 juillet 2008 émanant de Nicolas Sarkozy mais provient de la loi organique n° 2003-696 du 30 juillet 2003, soit bien avant l'élection de Nicolas Sarkozy. Pour des raisons techniques (sénateurs élus pour 9 ans, parfois même pour 10 ans à cause de 2008), la réforme de 2003 s'applique pleinement seulement en 2011.

Ce qui est une première historique, ce n'est pas que le Sénat soit de gauche : même sous la Ve République, il l'a déjà été sous la présidence de Gaston Monnerville (radical issu de la Gaude démocratique, futur RDSE) jusqu'en 1968. Ce qui est en revanche nouveau, c'est qu'il y ait eu un changement singulier de majorité, alors que jusqu'à maintenant, c'était une lente évolution (gauche radicale vers centrisme, centrisme vers gaullisme). C'est la première fois qu'il y a une telle discontinuité.

Et l'autre première historique, c'est qu'il s'agirait (à confirmer le 1er octobre) d'une majorité absolue d'union de la gauche au sein mitterrandien, à savoir excluant les centristes et composée uniquement des socialistes, écologistes et communistes, tandis que les Sénats d'avant guerre avaient plutôt une majorité de centre gauche (essentiellement radicale).

J'insiste surtout sur le rôle très utile du Sénat (dont les membres sont loin d'être des fainéants : c'est le Sénat l'assemblée qui s'est le plus ouverte au monde extérieur, avec des manifestations très courues des professionnels en faveur de l'innovation, de valorisation de la recherche etc.) qui a considérablement amélioré voire initié des lois dites de société (bioéthique, etc.).

Ce changement de majorité aura donc un rôle majeur dans l'acceptation de toutes nos institutions par la plupart des partis politiques : le Sénat s'en trouve à la fois pérennisé et justifié. Et la réforme de 2008 va lui permettre de créer des commissions d'enquête sur tous les sujets qui lui semblent utiles, ce qui est un point très favorable pour l'équilibre des pouvoirs.


Pour aller plus loin :
Le Sénat pourrait-il basculer à gauche (2008) ?
Gérard Larcher.
Jean-Pierre Raffarin.

yartiBel02

 

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/senatoriales-2011-jean-pierre-bel-101362

 

 

 

 

 

 

 



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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 10:21

L'ancien ministre Luc Ferry est actuellement entendu par la police pour s'expliquer sur ses propos mettant en cause un ancien ministre dans une affaire de pédophilie.

Lire ceci à ce propos.


SR

 

 

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 07:00

Nouvelle secousse politico-sexuelle après l’arrestation à New York de Dominique Strauss-Kahn et la démission de Georges Tron avec deux questions. 1° La ville de Marrakech est-elle devenue le lieu convergent de la politique française ? 2° La responsabilité d’un ancien Ministre de l’Éducation nationale très écouté médiatiquement est-elle compatible avec la frime, la naïveté et la légèreté ?


yartiFerryLuc01Quelle mouche a pu piquer Luc Ferry, 60 ans, ancien Ministre de l’Éducation nationale et intellectuel récurrent du monde médiatique, pour sortir en public, ce 30 mai 2011, dans une émission de télévision assez people sur Canal Plus, une vieille rumeur jamais confirmée au sujet d’un ancien ministre qui a été très rapidement identifié ?

Une rumeur supposée avoir été colportée par un ancien Premier Ministre lui aussi rapidement identifiable (il ne s’agit pas de Jean-Pierre Raffarin) et par des conseillers élyséens d’un Président de la République lui aussi facilement identifiable…

En tout cas, Luc Ferry « crache dans la soupe aux ragots » comme l’explique Jean-Claude Souléry de "La Dépêche du Midi" tandis que Jacques Guyon de "La Charente Libre" généralise : « Ces derniers temps, les philosophes ont malheureusement montré que leur capacité à éclairer le monde avait singulièrement baissé en intensité. », histoire de souligner son interrogation : « Comment peut-on lancer une accusation aussi lourde avec autant de légèreté ? ».

Déjà, éliminons un élément juridique évoqué entre autres par l’ancienne Ministre de la Justice Rachida Dati : Luc Ferry, pas plus que ceux qui auraient été ses supposés informateurs, ne risquent plus rien pour non-dénonciation de crime, puisque la non-dénonciation est prescrite au bout de trois ans (ce qui n’est pas le cas du crime lui-même).

Cette annonce étonnante est-elle due à la proximité de l'après-DSK ou encore à la très prochaine nomination du premier Défenseur des droits (selon "Le Monde" du 2 juin 2011, Dominique Baudis serait nommé le 8 juin au prochain Conseil des ministres) ?

Pour expliquer cette saillie médiatique, j’hésitais entre un orgueil démesuré (très fréquent dans le milieu) et une naïveté déconcertante.


Frime bling-bling

Il y a chez Luc Ferry un aspect assez bling-bling, celui qui aime les belles voitures (peut-on lui reprocher ?). Il balaie ces critiques en les mettant sur le compte de la jalousie qu’il susciterait (le 5 octobre 2010 chez Guillaume Durand, il expliquait qu’il était le ministre à "avoir" la plus jolie femme et que cela entraînait évidemment une certaine jalousie).

Cet aspect un peu "frimeur" pourrait aller avec ce besoin de se faire mousser, de faire savoir qu’il est dans le "secret des dieux", qu’il connaît tous les ragots qui bruissent sous les lambris de la République. Pourtant, avait-il besoin de cela pour briller en société ?


Naïveté déconcertante

Je crois plutôt à de la naïveté. Peut-être est-ce la vraie différence entre un politique dilettante et un "animal politique" : celui d’être encore crédule ?

Car cette rumeur est déjà très ancienne et selon "L’Express" daté du 22 septembre 2005, « la hiérarchie policière n’[a accordé] aucune crédibilité à l’assertion ». Elle servait surtout de scud anti-Jospin dans l’optique d’une confrontation présidentielle en 2002, arme finalement pas utilisée pour cause d’absence de combattant au second tour. On parle aussi de "boule puante".

Dans son article du 1er juin 2011 de "L’Express", le journaliste David Doucet confirme que cette rumeur ne repose sur rien : « En 2004, Guy Charbonneau et Laurent Guimier [deux journalistes] ont longuement enquêté sur cette rumeur marocaine. Et ont démontré qu’elle ne reposait sur rien et qu’il n’y avait pas le début du commencement d’une preuve qui soit solide. ».

C’est assez commun de se fournir en armes de destruction massive, dont on ne se sert qu’en défensive, au cas où l’adversaire porterait les coups en dessous de la ceinture. Finalement, on s’aperçoit que face au PS, ces armes deviennent de plus en plus inutiles en raison des candidats socialistes qui se mettent eux-mêmes KO.

Le Ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a été assez rude avec Luc Ferry en assénant sur France Culture le 1er juin 2011 : « Si on a la conviction qu’il y a eu un délit ou un crime, on saisit la justice, on ne va pas bavasser dans la presse. Si Luc Ferry a la preuve qu’il y a eu un comportement délictueux ou criminel, qu’il saisisse la justice ! ».


Insoutenable légèreté

Frime, naïveté… et aussi, comme l’a évoqué Jacques Guyon, légèreté : légèreté de tenir des propos extrêmement graves sur un ton badin. Le sujet est grave, il a parlé d’actes de pédophilie, d’une part, commis par un ancien ministre, d’autre part, couvert par d’autres hauts responsables de l’État, enfin, et le tout maintenu au silence, enfin, pas vraiment puisque la prétendue "information" aurait été tout de même colportée par ceux qui auraient étouffé l’affaire (si on avait vraiment étouffé une telle affaire, on se serait peut-être gardé de le clamer sous tous les toits).

La légèreté, c’est une évidence. Luc Ferry a été très léger en sortant publiquement une rumeur qui aurait été connue par de nombreuses personnalités politiques et journalistes. Mais aussi en n’ayant pas pris la mesure du crime que constitue la pédophilie. Pour lui, il s’agissait plutôt de démontrer que les journalistes étaient "gentils" car ils faisaient attention à ne pas ébruiter la vie privée des personnalités politiques sans se rendre compte que la pédophilie, ce n’est pas un acte banal de vie privée mais bien un crime odieux qu’il s’agit dans tous les cas de dénoncer pour arrêter qu’il continue.


Le positif…

Luc Ferry, par sa maladresse, est devenu en quelque sorte acteur et victime d’un processus politico-médiatique qui le dépasse. Qu’il assume au moins ses paroles ! Il aura autour de lui une omerta sans doute causée par l’hypocrisie et la gêne d’un petit monde qui lâche parfois quelques fausses infos sur les mœurs de personnalités en vue.

Certes, comme le dit Patrick Fluckiger de "L’Alsace" : « Faire le juste choix d’informer sans diffamer est parfois moins évident qu’il n’y paraît, surtout à l’approche d’une campagne électorale où tous les coups sont à craindre. ».

La bonne chose, dans cette affaire, c’est que le parquet de Paris a réagi presque immédiatement (au bout de deux jours seulement) en ouvrant une enquête préliminaire. Un personnage public va devoir enfin assumer sérieusement des propos tenus publiquement avec une extrême légèreté.

La télévision n’est jamais anodine. La justice en prend acte. À ceux qui en abusent d’en prendre la mesure.

Et n’oubliez pas : la présomption d’innocence, c’est pour ceux qui sont mis en examen. Les autres, ils sont tout simplement innocents.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (3 juin 2011)
http://www.rakotoarison.eu


(Copyright photo : Katya Legendre)



Pour aller plus loin :
Complots et rumeurs.
Affaire DSK.

"L’Express" du 1
er juin 2011.

"L’Express" du 22 septembre 2005.



yartiFerryLuc02


 

 

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/luc-ferry-et-les-boules-puantes-95288

 

 

 

 

 

 

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 16:50

Le nouveau rapport de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques pour l'année 2010 a été publié ce mardi 24 mai 2011. Parmi les informations qui y sont contenues, les campagnes des écologistes et du Front national lors des élections régionales de mars 2010 ont été "épinglées".


Cliquer pour télécharger le rapport CNCCFP 2010 (fichier .pdf) :

http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2010.pdf

 

Pour télécharger les autres rapports CNCCFP pour la période 2004-2009, cliquer ici :

http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-74536931.html

 

 

SR

 

 

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 08:48

Le rapport 2010 de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) va être publié ce 24 mai 2011. En attendant cette publication, voici à télécharger les cinq derniers rapports qui concernent la période électorale de 2004 à 2009. Cliquer sur le lien pour télécharger le fichier .pdf correspondant.

 

Rapport CNCCFP 2009 :
http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2009.pdf

Rapport CNCCFP 2008 :
http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2008.pdf

Rapport CNCCFP 2007 :
http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2007.pdf

Rapport CNCCFP 2005-2006 :
http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2005-2006.pdf

Rapport CNCCFP 2004 :
http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2004.pdf

 

SR

 

 

 

 

 

 

 

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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 07:51

Dernier 21 avril avant élection présidentielle. Enfin, presque, puisque le premier tour de la prochaine élection présidentielle devrait avoir lieu, selon toute vraisemblance, le 22 avril 2012.

 


yarti21avril01Depuis neuf ans, beaucoup aiment parler du "21 avril". Un peu à l’instar du "18 juin", du "10 mai", du "2 décembre", du "11 septembre". Et pourtant, ne donner qu’une date de l’année sans l’année, c’est un peu comme parler d’un chanteur uniquement par son prénom, comme s’il était le seul à se prénommer ainsi. C’est donner à la date un air faussement familier tout en faisant l’ellipse de l’année.

Personnellement, cette date m’évoque un événement plus personnel qui ne correspond en rien à ce qui serait implicitement évoqué par ceux qui en parleraient.

Ce jour pourrait d’ailleurs tout aussi bien évoquer le 21 avril 1997, date de la dernière dissolution de l’Assemblée Nationale, une décision ubuesque puisque le Président de la République remerciait une chambre qui lui était complètement acquise (une chambre introuvable !) pour mettre à la place une majorité opposée, celle qui soutenait son rival de l’élection présidentielle précédente.

Bon, évidemment, quand on parle du 21 avril, on parle avant tout de 2002, cette élection présidentielle qui a placé en numéro deux au premier tour le leader (vieillissant) du Front national. Ce tremblement de terre électoral avait engendré une vague de rassemblements autour des valeurs républicaines.


Entre sondages et réalité

Cette élection avait promis un second tour entre Président et Premier Ministre sortant, comme en 1988, mais avec une légère avance sur le Premier Ministre. Pourtant, jamais un Premier Ministre en exercice n’a été élu au suffrage universel direct en France. Jamais : ni Jacques Chirac en 1988, ni Édouard Balladur en 1995, ni donc Jospin en 2002.

On a alors accusé les sondages d’avoir dit n’importe quoi. Je ne dis pas pour les journalistes, mais les sondages ne s’étaient pas vraiment trompés. Ils donnaient certes plutôt Jospin devant Le Pen, mais leur marge d’incertitude était de plus ou moins 2% et il y avait seulement quelques pourcents d’écart entre les deux hommes.

Lionel Jospin a perdu. Il s’est pris une défait cuisante, c’est vrai. Mais en politique, il n’a pas été le seul : Jacques Chaban-Delmas en 1974, Valéry Giscard d’Estaing en 1981, Jacques Chirac en 1988, Édouard Balladur en 1995 ont pris aussi une leçon magistrale. En 1988, l’échec a été si fort que Jacques Chirac a hésité pendant une année. Il se demandait s’il poursuivrait sa quête présidentielle.

Lionel Jospin a perdu, mais en mauvais joueur. Il n’était pas si âgé qu’il fallait qu’il prît une retraite immédiate. D’autant plus qu’il voulait présider le pays pendant cinq ans. On imagine mal l’empereur abandonnant ses troupes. Ce renoncement, cet abandon, c’était la face cachée de cet orgueil démesuré que tout "animal politique" cultive avec son entourage.


Un argument contre le pluralisme électoral

Mais pourquoi ressasse-t-on encore ce 21 avril 2002 alors que près de deux quinquennats ont coulé sous les ponts de Paris ? Parce que c’est une arme de dissuasion inégalable. Une arme à tirer sur toutes les candidatures périphériques.

Et qui est-ce que j’appelle candidature périphérique ? En gros, ceux que les sondages ne donnent pas présents au second tour. En clair, tous les présidentiables qui ne s’appelleraient pas Dominique Strauss-Kahn, Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen. Je cite Nicolas Sarkozy malgré une descente qui continue dans les sondages (on se demande d’ailleurs comment il peut descendre encore autant en étant déjà si bas), car comme Président sortant, il a toujours un avantage déterminant.

En résumé, si vous vous présentez en plus, on va vous dire que vous mettez un coup de pied dans la fourmilière préprésidentielle déjà bien établie et que vous risquez de faire un "21 avril" ou (selon que ce soit à gauche ou à droite), un "21 avril à l’envers". En clair, de ne pas avoir le représentant d’un des deux partis de gouvernement au second tour. On ne dit pas d’ailleurs si la présence d’un candidat centriste ferait un "21 avril". Probablement pas, vu le précédent de 1969.

Comme s’il n’y avait que deux partis en France. Plus le "diable", évidemment. Une variante au parti unique, somme toute : les deux partis uniques, un peu à l’américaine.

Conclusion, il y a des chances que le FN gagne de nouvelles voix d’électeurs qui ne s’estiment pas représentés par les deux-là, justement. Et d’aboutir à cette "vingt et un avrilisation" si crainte.


Causes de l’échec de Lionel Jospin en 2002

Et comment se base-t-on pour savoir si vous êtes un candidat périphérique ou pas ? Eh bien, par les sondages, pardi ! ceux qui se trompent. Ou plutôt, ceux qu’on ne sait pas lire. Quand il y a 3% d’écart entre deux candidats, le candidat qui a de l’avance pourrait être très bien, au moment du sondage, derrière le candidat qui a le retard.

Certes, le risque qu’une multitude de candidats puissent profiter à certaines tendances politiques est réel. Pourtant, en 2002, l’échec de Lionel Jospin n’était dû ni à Noël Mamère, ni à Jean-Pierre Chevènement, ni à Christiane Taubira (qui soutient aujourd’hui Arnaud Montebourg), ni à Robert Hue même si le total de leurs voix auraient grandement contribué à hisser Lionel Jospin au premier tour (Jacques Chirac était confronté, lui aussi, à de nombreuses candidatures de son côté). Son échec, il ne vient que de lui-même, de son incapacité à comprendre que les électeurs ont encore envie de rêver, et qu’ils supportent mal le manque d’humilité.

La preuve, c’est qu’en 2007, il y avait trois candidats trotskistes, deux candidats écologistes et une candidate communiste, et cela n’a pas empêché la candidate socialiste, Ségolène Royal de faire 25,9%.


Les conséquences néfastes d’une popularité élevée

On peut imaginer que la forte popularité des uns fera la chance des autres. En effet, une bonne popularité anéantit (par le jeu narcissique) toute autocritique. Et si cette popularité est basée sur le silence, alors, le risque est grand de la perdre quand on commence à l’ouvrir, à s’engager, à prendre position pour ou contre, à prendre des risques finalement. Le flou, cela permet de ne pas cliver mais il y a bien un moment où il va falloir s’exprimer.

De même, un candidat qui n’a pas d’argent, qui n’a pas de relais d’élus, de militants dans chaque département, dans chaque canton, dans chaque commune, il va être très handicapé même s’il est populaire dans les sondages. Un candidat qui n’a jamais été candidat, il n’a pas forcément compris qu’une campagne, c’était éprouvant physiquement et psychologiquement. Cécile Duflot n’a, par exemple, pas osé y prendre part car elle semble ne pas vouloir y soustraire sa vie.


Les Français évoluent rapidement

Malgré la lecture à faire des sondages, ils ne sont pas tout puisqu’ils ne font que photographier un instant donné l’opinion publique très fluctuante. En 2007, François Bayrou a réussi à passer de 7% à plus de 18% en trois mois, mettant même en difficulté Nicolas Sarkozy car ce dernier aurait été battu par lui dans l’hypothèse d’une confrontation au second tour.

Au même titre que le FN ne représentait guère 10% avant Noël 2010 et vaut maintenant plus de 15% (voire 17-18%) au niveau national.

Jacques Chirac doit aussi se rappeler qu’en novembre 1994, il ne "valait" que 14% et qu’il a réussi à battre Édouard Balladur donné pourtant imbattable.

Bref, tout peut encore bouger et rien n’est statique. Les exemples sont nombreux de retournement comme une crêpe de l’électorat.


Et en 2007 ?

Pourquoi n’y a-t-il pas eu de "21 avril" en 2007 ? Tout simplement parce que Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou ont fait, tous les trois, une très bonne campagne. Au contraire de Jacques Chirac et de Lionel Jospin en 2002.

Le risque de "21 avril" est donc directement imputable aux capacités des "grands candidats" en jeu à entraîner l'électorat. Et à personne d’autre. Ni au nombre de candidats autour d’eux, ni aux dissidences, ni aux dommages collatéraux d’éventuelles primaires.


Et s’il n’y avait aucun risque en 2012 ?

Pourtant, ce risque pourrait être très facilement évitable. Il suffirait qu’une candidate ne puisse pas se présenter car elle n’aurait pas les cinq cents signatures nécessaires d’élus locaux.

Une campagne va d’ailleurs immanquablement se développer d’ici quelques mois pour protester contre ce filet que le paternel n’avait pas réussi à gravir en 1981 (au contraire de 1974). Il y aura du bruit médiatique, des sondages qui vont progresser, et à la fin, les signatures auront été au rendez-vous. Sans surprise.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (21 avril 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Les grands candidats.
Jospin.

Chirac.

Le Pen.


yarti21avril02


 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/arme-de-dissuasion-presidentielle-92646

 

 

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-284

 

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 15:18

(dépêche)



Cantonales : le vrai score du Front National

Source : La Tribune.fr - 21/03/2011 | 17:37 - 498 mots  |    | 
La Tribune Infographie / SSAULNIER

Compte tenu du fait que le parti de Marine Le Pen n'avait présenté de candidats que dans 1.400 cantons, le cumul de ses voix au plan national ne reflète pas intégralement sa puissance de feu à quatorze mois des élections présidentielles. Les résultats fournis par le ministère de l'Intérieur ont permis à l'institut Viavoice de calculer que le FN a bénéficié, dans l'ensemble des circonscriptions où il disposait d'un candidat, de 19,2% suffrages soit deux points de plus que l'UMP.


Quel aurait été le score national du FN s'il avait présenté des candidats dans l'ensemble des 2026 cantons où les Français étaient invités à voter lors de ce premier tour des élections cantonales ? Difficile de répondre à cette question. Mais on peut en revanche avoir une bonne idée du véritable potentiel électoral du parti de Marine Le Pen en étudiant le rapport de forces dans les seuls cantons où il était présent. D'autant que ces derniers représentent 80% des électeurs convoqués à ces élections. Mécaniquement, le score du FN y apparaît à un niveau nettement supérieur aux 15% obtenus nationalement. Mais à combien ? L'institut Viavoice a procédé à un calcul des résultats fournis par le ministère de l'Intérieur en excluant les cantons où ce parti n'avait pas de candidats.

Le Front National est à 19,2%, l'UMP à 17,2%

Le score du FN (19,2%) y reste inférieure à celui du PS (24,10%) mais surpasse celui des candidats de l'UMP (17,2%). Si on y ajoute les suffrages obtenus par les candidats divers droite et centristes (NC et Modem), la droite républicaine se maintient néanmoins au-delà des 30%. Un score inférieur à celui, cumulé, des socialistes, des radicaux, des Verts (europe Ecologie) et des divers gauche qui atteint un peu plus de 38%.

Ces niveaux sont très différents des performances respectives des partis au plan national. Selon le dernier décompte du ministère de l'Intérieur, le PS arrive en tête avec 2.284.912 voix soit 24,94%, suivi de l'UMP (1.554.726 voix, 16,97%) et du FN (1.379.933 voix, 15,06%).  "En 2004, le FN faisait 12,1% au niveau national. Et 13,8% dans les seuls cantons où il était présent", souligne Bruno Jeanbart, directeur général adjoint de Viavoice interrogé par La Tribune. Et ce dernier de préciser que la performance du FN dans ces conditions est finalement tout à fait conforme celle que réalise Marine Le Pen dans les sondages où les Français ont été interrogés sur leurs intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle.

Plus de 30% des voix à Marseille

L'autre information importante de ce scrutin, c'est la très nette remontée du FN dans certaines régions de France. Il dépasse la barre des 20% dans plus de vingt départements, renouant avec des scores qu'il n'avait plus connus depuis le milieu des années 1980 dans certaines régions. Sa percée est surtout notable dans l'est, le centre et le nord du pays, ainsi que dans certains départements d'Ile-de-France, comme le Val d'Oise ou le Val-de-Marne.

A Metz, la candidate du Front national Françoise Grolet (26,4%) arrive même en tête devant le maire socialiste de la ville Dominique Gros (26,1%). A Marseille, le FN retrouve ses scores historiques du milieu des années 1980 en réalisant plus de 30% des voix. Et il sera présent au second tour dans la totalité des 11 cantons.

Cette situation pousse les dirigeants du FN à juger possible leur victoire dans plusieurs cantons. "Nous aurons très certainement des conseillers généraux" a insisté ce lundi Louis Aliot, le vice-président du FN qui est également le compagnon de Marine Le Pen.

latribune.fr - 21/03/2011, 17:37  |    |

 





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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 08:03

Après la forte fièvre du Front national, les partis parlementaires se retrouvent devant parfois le choix entre le FN et leurs opposants politiques classiques. Les prises de position sur ce choix du second tour sont essentielles pour apprécier le niveau d’éthique politique : il faut faire barrage aux valeurs antirépublicaines !



yartiCantonales01Plus de 55% d’abstention au premier tour des élections cantonales du 20 mars 2011 : les dernières élections (et donc sondage en grandeur nature) avant la prochaine élection présidentielle au printemps 2012 ont engendré un véritable désert dans les bureaux de vote. Début du printemps avec une journée ensoleillée splendide, préoccupations internationales (avec la Libye) ou environnementales (avec le Japon), désintérêt total des conseils généraux et de leurs élus qui vont bientôt changer de statut, profond mécontentement contre la classe politique en général et le pouvoir en particulier… ? Sans doute les raisons de la très faible participation (qu’on dira "historique") sont multiples.


Séisme électoral

Même s’il est possible de dire que l’ensemble des candidats de la majorité présidentielle (UMP, NC et DVD) obtient un score national à peu près égal à celui du PS et de ses alliés (PRG, DVG), à savoir autour de 32%, la grande différence est que le PS peut encore compter, tant au second tour de ces cantonales qu’à l’élection présidentielle de 2012 de près de 10% du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon et de 8% des écologistes de Cécile Duflot alors que l’UMP devra gérer (laborieusement) les 15% du FN de Marine Le Pen.

En clair, ce dimanche 20 mars 2011 constitue une victoire flagrante pour Marine Le Pen dans des élections au scrutin majoritaire qui auraient dû en principe la défavoriser (en reprenant l’ensemble des cantons où se présentaient un candidat du FN, le score pourrait atteindre 18%). Le FN a bénéficié de la forte abstention et surtout d’un climat général de protestation que les socialistes ont du mal à canaliser.

Le PS n’améliore pas vraiment sa performance de mars 2004 et devra faire équipe avec des communistes qui ont bien résisté et des écologistes sans doute déçus que la catastrophe nucléaire de Fukushima ne les ait pas placés à la seconde place à gauche.

Quant au MoDem de François Bayrou, hélas, présent avec seulement quatre cents candidats sur plus de deux mille cantons, il n’existe même plus. Cette quasi-disparition (dramatique) va sérieusement hypothéquer les ambitions présidentielles de François Bayrou.


Le FN franchit la barre du premier tour

Le second tour va marquer donc un tournant dans la vie politique française avec l’élection probable de quelques conseillers généraux du FN.

Sur les 2 026 cantons renouvelables, 384 verront au second tour un candidat du FN : 204 dans un duel PS-FN, 89 dans un duel UMP-FN et 37 dans un duel PCF-FN, et dans cinq cantons, il y aura même une triangulaire UMP-PS-FN.

La posture des différents partis parlementaires est un bon moyen de tester leurs valeurs républicaines. Si la notion de "front républicain" peut renforcer le FN, il est néanmoins essentiel que les partis refusent tout soutien aux candidats du FN restants.

Le PS de Martine Aubry paraît assez clair sur le sujet et appellera à voter pour le candidat UMP dans un duel UMP-FN. La clarté est nettement moins évident au Front de gauche. La députée Martine Billard par exemple préfère une position au cas par cas, considérant que dans certains cas, des candidats UMP ne valent pas mieux que leurs concurrents FN sur le front des valeurs républicaines.

À gauche, les plus clairs restent les écologistes, leur numéro deux Jean-Vincent Placé n’ayant aucun état d’âme pour soutenir tous les candidats qui ne seraient pas issus du FN.


Flou catastrophique à l’UMP

En revanche, la position de Jean-François Copé et de l’UMP en général n’est pas du tout claire. Il y a bien absence de soutien aux candidats du FN et surtout absence d’alliance avec le FN (sanctionnable immédiatement), mais il n’y a eu aucun appel à voter pour le candidat socialiste, par exemple, dans le cas où il se trouverait en duel face à un candidat du FN. Or, cette omission, cette absence de prise de position ne peut faire que le jeu du FN.

La plupart des interlocuteurs de l’UMP sur les (rares) plateaux télévisés consacrés aux cantonales reprenaient systématiquement ces éléments de langages de refus de donner des consignes, mis à part le refus de soutien à un candidat du FN. Certains lâchaient même qu’entre un candidat du FN et un candidat issu du PS des Bouches-du-Rhône, le choix serait impossible à faire…


Test imparable sur l’éthique en politique

On pourrait dire que dans la pratique, les appels à voter pour l’un ou l’autre des candidats sont rarement suivis d’effets dans l’électorat : les candidats du premier tour ne sont pas propriétaires de leurs voix et les électeurs sont assez indépendants pour faire leur choix en dehors des postures d’appareil.

Mais politiquement, ces postures sont essentielles en terme de stratégie. Entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2007, François Bayrou avait noyé ses 18% du premier tour dans un flou quasi-artistique (tendance Picasso) sur son vote du second tour. La position entre les deux tours est donc un point majeur qui peut poursuivre les formations politiques pendant très longtemps.

Or, en tant qu’appareil politique, l’UMP n’est pas claire. Heureusement, certains élus nationaux n’ont pas hésité à prendre une position très claire sur le sujet, parfois même avant le premier tour. Bravo à la Ministre de l’Écologie Nathalie Kosciusco-Morizet, au Président du Sénat Gérard Larcher, à la Ministre de la Recherche Valérie Pécresse, au président du Parti radical Jean-Louis Borloo, à l’ancien ministre radical Laurent Hénart, au député-maire centriste de Drancy Jean-Christophe Lagarde, au conseiller présidentiel Henri Guaino, à l’ancienne maire centriste de Strasbourg Fabienne Keller (sénatrice) pour avoir appelé au vote républicain sans considération électoraliste.

Mais les autres élus UMP ?

La ligne de fracture au sein de l’UMP est bel est bien là, dans cette prise de position du soutien systématique ou non d’un candidat de gauche face à un candidat du FN. Elle l’était déjà dans une certaine mesure où une proportion notable de sympathisants (et même de parlementaires) de l’UMP seraient prêts à franchir le Rubicon et faire alliance avec le FN.

Attention danger ! L’étanchéité du front républicain est un élément essentiel pour la préservation de la démocratie. Il est crucial qu’en cas de présence de Marine Le Pen au second tour d’une élection présidentielle, le même processus qu’en 2002 soit mis en œuvre, à savoir un soutien clair et franc en faveur du candidat restant issu des formations démocratiques.

Laisser une ambiguïté à ce sujet, ce serait jouer avec le feu, ce serait considérer que l’élection de Marine Le Pen ne serait pas une catastrophe politique en France, ce serait conforter tant la stature politique que les idées xénophobes du FN.


Les deux visages incompatibles de l’UMP

Les responsables UMP n’ont pas pris la mesure des dernières évolutions de l’opinion publique. Comme l’a dit avec insistance et pertinence Jean-Luc Mélenchon, la croissance de l’électorat du FN ne s’est pas fait dans le terreau de la gauche populaire mais bien dans les plates-bandes de l’UMP.

Le débat sur l’identité nationale, le débat sur la burqa, le discours de Grenoble (en particulier, stigmatisation des gens du voyage), le débat sur l’islam puis sur la laïcité n’ont fait qu’attiser les antagonismes entre les cotoyens, cliver la population française et surtout, favoriser l’exacerbation des sentiments nationalistes au détriment de ceux qui comptaient justement en faire leur gras électoral.

Il est désormais évident qu’en cas d’échec de l’UMP aux élections nationales de 2012, il y aurait dislocation de l’UMP. Et peut-être même disparition comme le MoDem a disparu sur une erreur d’appréciation en 2007.

Je ne me réjouirais pas d’avoir pour unique choix une alternative entre une droite extrême qui cache à peine ses idées et une gauche ringarde, sans avoir appris des leçons du passé et sans programme.

Il y a encore un an pour qu’un courant de centre droit digne de ce nom puisse reprendre le flambeau des valeurs… et les imposer d’une manière ou d’une autre.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (21 mars 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Résultats nationaux du 1er tour des élections cantonales du 20 mars 2011.
Des sondages aux élections…


NB du 21 mars 2011 à 22h00 : Le Premier Ministre François Fillon a également appelé à faire barrage au FN en votant pour le candidat opposé en cas de duel impliquant un candidat du FN. La Ministre de la Recherche Valérie Pécresse a prononcé une très belle formule sur Europe 1 le 20 mars 2011 sur la nécessité de faire barrage au FN : « Moi je considère que le PS, ça n'est pas mes idées, mais le FN ça n'est pas mes valeurs. ».



(2
nde illustration : 20 minutes.fr)

 

yartiCantonales41 

 

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/cantonales-2011-la-ligne-de-91002

 

 

  http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-275

 

 

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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 23:05

Le PS est sorti largement en tête du 1er tour, marqué par une abstention historique de 55,63%. Sur près de 99% des bulletins dépouillés, le parti de Martine Aubry obtient 25,04% des voix, alors que l'UMP, loin derrière, est à 17,07% et se retrouve talonnée par le FN (15,18%). Le Front de gauche obtient plus de 9% et Europe Ecologie-Les Verts 8,28%.

Fort de sa percée, le parti de Marine Le Pen est en mesure dimanche prochain de jouer les trouble fête dans 394 cantons. Il se retrouvera en duel, en majorité face au PS (204), mais aussi face à l'UMP (89), au PCF (37) ou d'autres candidats, de gauche ou de droite. Il y aura également 5 triangulaires UMP-PS-FN.


Liste des Premier tour des élections cantonales 2011
Mis à jour le : 20/03/2011 21:47 

Aujourd'hui se déroule le premier tour des élections cantonales. Le renouvellement des membres des conseils généraux concernera tous les départements (à l'exception de celui de Paris où les attributions dévolues au conseil général sont exercées par le conseil de Paris) ainsi que Mayotte.
 Pour le premier tour :

Le taux de participation en métropole, à 17H00 était de : 36,38 %
Lors des éléctions cantonales de 2008 en métropole, à 17H00 ce taux était de 54,53 %.

Le taux de participation en métropole, à 12H00 était de : 15,70 %
Lors des éléctions cantonales de 2008 en métropole, à 12H00 ce taux était de 22,25 %.

Liste des 2 026 cantons renouvelables (10 361 candidats) :
http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_la_une/toute_l_actualite/actualites-elections/dossier-presse-cantonales-2011/downloadFile/attachedFile_2/Liste_cantons_renouvelables.pdf?nocache=1300645004.11

 
  Extrême gauche (EXG)[8]   0
  Front de Gauche (FDG) 815 142 10,38 18
  Parti socialiste (SOC)  25,4 95
  Parti radical de gauche (PRG)  1,7 15
  Divers gauche (DVG)[9]  6,0 32
  Europe Écologie - Les Verts (VEC)  7,3 
  Écologistes (ECO)[10]   
  Régionalistes (REG)[11]   
  Autres (AUT)[12]   
  Mouvement démocrate (MODM)  0,9 
  Majorité-Nouveau centre (M-NC)[13]  5,9 18
  Union pour un mouvement populaire (UMP)  16,1 55
  Divers droite (DVD)[14]  11,0 41
  Front national (FN)  14,3 
  Extrême droite (EXD)[15]   

 

 

yartiCantonales41

 

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