Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 15:41

Dans le sondage Viavoice pour "Libération" publié le 5 juin 2012, le Président François Hollande atteint une forte cote de popularité avec 62% d'opinions positives (Nicolas Sarkozy avait obtenu 57% le 12 mai 2007 et 63% le 23 juin 2007). Le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault obtient de son côté 57% d'opinions positives.


Les sondés ont en revanche du mal à identifier la personnalité de l'UMP qui serait l'opposant principal à François Hollande. Dans l'ordre décroissant : François Fillon avec 19%, Alain Juppé avec 16%, Nicolas Sarkozy avec 12%, Dominique de Villepin avec 8%, Rama Yade avec 7%, Jean-Louis Borloo à 5% et Jean-François Copé avec seulement 5%. Nathalie Kosciusko-Morizet ne fait que 3%, Xavier Bertrand 2% Hervé Morin 1%, Claude Guéant 1% et Valérie Pécresse 0%.



Si une victoire de la gauche est majoritairement pronostiquée par les sondés, 47% ne sont pas opposés à une cohabitation (contre 51% qui considèrent que ce serait une mauvaise chose pour la France).



Cliquer sur le lien pour télécharger le sondage (fichier .pdf) :
http://www.institut-viavoice.com/viavoice/images/stories/pdf/viavoice-liberation-juin12.pdf


Sylvain Rakotoarison (4 juin 2012)




Partager cet article
Repost0
29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 06:56

Quelques carrières politiques se sont écroulées en 2011 alors que d’autres essayent de remonter laborieusement la pente. État des lieux des hausses et des dégradations de l’année politique 2011.


yarti2011demonet01Le potentiel des personnalités politiques ressemble de plus en plus à la bourse. Oscillant au fil des sondages et des gaffes personnelles, parfois, l’aspect psychologique compte autant que la réalité concrète des actes.

L’année 2011 aura été éprouvante pour quelques personnages clefs de la vie politique française et elle n’aura souri qu’à un très petit nombre de personnes.


"Valeurs" en hausse

François Hollande (57 ans), le candidat socialiste, essentiellement la seule réelle valeur qui a pleinement profité de l’année 2011, candidat à la candidature le 31 mars 2011, moqué pour sa détermination solitaire, pense depuis le 16 octobre 2011 qu’il sera le prochain Président de la République dans quelques mois. Pour cela, les sondages l’aident beaucoup dans sa conviction mais tout, pourtant, montre qu’il n’est vraiment pas adapté à la situation depuis qu’il a été désigné : aucune autorité vis-à-vis de son parti et de ses partenaires (Verts), aucune expérience ministérielle qui rassurerait, message politique ultraflou fait pour flouer les électeurs, que ce soit à propos de l’énergie nucléaire, de la retraite à 60 ans, de la réduction des déficits publics ou du vrai faux recrutement de 60 000 fonctionnaires en plus.

Alain Juppé (66 ans), redevenu l’un des ministres clefs depuis le 14 novembre 2010, se comporte en véritable Vice-Président chargé de toutes les affaires internationales. D’une popularité exceptionnelle lorsqu’on se souvient de sa période à Matignon (1995-1997), Alain Juppé ferait figure d’excellent remplaçant à Nicolas Sarkozy pour être le candidat UMP à l’élection présidentielle de 2012. Cependant, il y a peu d’incertitude sur les intentions de Nicolas Sarkozy et Alain Juppé pourrait simplement se contenter de "rester au pouvoir", histoire d’être encore utile au service du pays.

François Bayrou (60 ans), le candidat "central", a également fait une très bonne année 2011 après les cataclysmes des élections européennes (juin 2009) et régionales (mars 2010). Se séparant du MoDem, il a bien réussi sa rentrée d’automne et son entrée en campagne le 7 décembre 2011, élément clef avant les fêtes pour capitaliser en janvier. Des proches de Dominique de Villepin seraient même prêts à le suivre pour lui apporter une composante gaulliste.

Arnaud Montebourg (49 ans), candidat malheureux à la primaire socialiste, a réussi, avec seulement 17,2% des deux millions et quelques d’électeurs, à devenir un acteur majeur de la vie politique malgré la vacuité de ses propositions et un ego qui dépasse largement celui de ses congénères. Il n’hésite pas à semer la pagaille au sein de son propre parti, au risque de le faire échouer en 2012 (quoi de plus intéressant qu’un boulevard pour 2017 ?) en pointant du doigt des comportements contestables d’élus socialistes aux Bouches-du-Rhône et au Pas-de-Calais, et en barrant la route à une nouvelle candidature législative de Jack Lang. Favorable au nucléaire (à cause de son département), il est parvenu à faire croire qu’il était un homme politique différent alors qu’il a toujours joué double jeu, se prononçant par exemple contre le cumul et cumulant allègrement son mandat de député avec celui de président de conseil général.

Jean-François Copé (47 ans), qui avait été mis dans les oubliettes sarkozyennes en 2007, a lui aussi passé une très bonne année 2011 en devenant le 17 novembre 2010 le numéro un de l’UMP et surtout, en l’assumant pleinement dans les médias, au contraire de ses prédécesseurs Patrick Devedjian et Xavier Bertrand. Probablement que la querelle entre François Fillon et Rachida Dati dans la 2e circonscription de Paris a des enjeux beaucoup plus importants qu’une simple bataille d’ego. Elle peut préfigurer la préparation de …2017.


"Valeurs" qui ont disparu du jeu politique

Eh oui, si la montée dans l’opinion politique demande un laborieux travail politique, lent et incertain, la descente peut être très rapide, descente de popularité ou simplement, descente de l’importance dans le jeu politique.

Dominique Strauss-Kahn (62 ans) est évidemment le principal exemple de cet effondrement brutal de la valeur politique. Le 14 mai 2011, son sort était scellé. Il ne sera jamais Président de la République. François Hollande a su habilement préserver l’avance du PS en reprenant l’héritage de sa popularité. Jamais un homme politique n’a fait une si rapide chute politique, qui alimentera les livres de science politique pendant encore de nombreuses années.

Mais il n’est pas le seul à avoir 2011 comme annus horrbilis.

Michèle Alliot-Marie (65 ans), en disgrâce depuis le 27 février 2011, emportée par les Révolutions arabes, ne représentent désormais plus rien politiquement. On serait tenté de dire qu’elle n’a jamais représenté quoi que ce soit, mais en mai 2005, elle avait été donnée sérieusement comme possible Premier Ministre de Jacques Chirac, en 2007, elle aurait pu proposer une voie plus chiraquienne à la candidature présidentielle de l’UMP, et en novembre 2010, elle redevenait première-ministrable. Son incapacité à comprendre le scandale que représentaient ses petits comptes tunisiens en pleine révolution l’a définitivement disqualifiée pour quelle initiative politique que ce soit.

Jean-Louis Borloo (60 ans), lui, reste toujours populaire dans l’opinion publique, mais s’est sabordé avant la tempête. Il s’est en effet complètement kamikazé le 2 octobre 2011 en renonçant à la candidature à l’élection présidentielle. Un renoncement incompréhensible pour tous ses amis, en particulier pour Rama Yade, et les radicaux vont devoir l’assumer difficilement entre Nicolas Sarkozy, François Bayrou ou Hervé Morin… Désormais, s’il est de retour dans les médias, c’est juste pour vendre ses livres.

Olivier Besancenot (37 ans) aussi a renoncé de lui-même à l’élection présidentielle (en mai 2011). Déjà deux candidatures, autour de 4%, lui ont suffi. Le jeune homme a incontestablement un charisme que n’ont pas ni son successeur, Philippe Poutou, ni l’héritière d’Arlette Laguiller, Nathalie Arthaud. Le choix d’avoir transformé la LCR en NPA a été une mauvaise stratégique, probablement à cause de personnalités comme José Bové qui ont préféré la dynamique écologiste.

Nicolas Hulot (56 ans), toujours en tête du hit parade de la popularité politique, s’est complètement cassé les dents avec sa candidature à la candidature écologiste (40,2% le 29 juin et 41,3% le 2 juillet 2011). Dès la déclaration de candidature le 13 avril 2011, très maladroite, au travers d’une campagne inconsistante, il n’a jamais su ce qu’était faire de la politique. Peut-être par naïveté ou par manque de sens politique, l’animateur vedette d’émissions de télévision a dû faire le deuil de toute action sur le terrain politique. C’était déjà la conclusion d’un autre animateur de télévision, Patrick Sébastien, qui, après avoir soutenu François Bayrou en 2007, avait créé le 24 mars 2010 un mouvement politique, le Droit au respect et à la dignité (DARD) pour « remettre l’humain au cœur de la société » mais l’avait dissout dès le 16 juin 2010 après un échec complet (et des réactions de haine manifestées sur son site Internet).

Ségolène Royal (58 ans) est sans doute celle qui a impressionné le plus par sa ténacité mais aussi par son émotion lors de la primaire socialiste. N’ayant recueilli que 4% des voix de deux millions et quelques le 9 octobre 2011, elle est tombée de haut et de ses 16,8 millions d’électeurs réels du 6 mai 2007. Si elle doit désormais renoncer définitivement à toute ambition présidentielle, Ségolène Royal pourrait bénéficier d’un "rebond" de carrière en cas de victoire socialiste aux élections législatives de juin 2012. Son objectif a été clairement identifié : le perchoir, jamais occupé par une femme.


"Valeurs" incertaines pour 2012

Une élection présidentielle est évidemment l’année de tous les dangers pour tous les candidats. Se présenter, c’est risquer non seulement l’échec mais également le krach.

Trois candidats risquent bien de ne pas se relever d’un score beaucoup trop bas : Hervé Morin, Dominique de Villepin et Eva Joly.

Enfin, la situation de Nicolas Sarkozy est très particulière : très impopulaire encore aujourd’hui, il aura de la ressource personnelle dans sa future campagne et joue une sorte de quitte ou double avec les Français, dont l’issue dépendra surtout du niveau de médiocrité de la campagne de son principal rival, François Hollande.

Je n’ai par ailleurs pas placé Marine Le Pen dans les "valeurs en hausse" pour 2011 car justement, après un début d’année flamboyant, elle n’a cessé de perdre du terrain au fil des mois au point de ne plus jamais être dans les sondages dans une position de qualification éventuelle pour un second tour. Quel que soit son score du 22 avril 2012, Marine Le Pen restera dans le paysage politique français encore quelques décennies, peut-être trois ou quatre comme son père…

Quant aux "non candidats", une élection présidentielle est également un événement marquant dans leur propre carrière, s’ils font partie des vainqueurs ou des perdants de l’élection, leur parcours sera profondément remanié.

Mais ce qui compte, avant tout, c’est le destin de la France. Et là, ce n’est pas garanti qu’il en sorte gagnant le soir du 6 mai 2012.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (27 décembre 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
François Hollande.
Nicolas Sarkozy.
François Bayrou.
Dominique de Villepin.
Eva Joly.
Marine Le Pen.
Hervé Morin.
Jean-Pierre Chevènement.
Jean-Luc Mélenchon.
2012.

yarti2011demonet03
 

 
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/l-annee-2011-en-pleine-106550


 

 

Partager cet article
Repost0
28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 09:15

Ambition revue à la baisse pour le Che ? Après l’Élysée, le Plateau, ou, plus modestement, une présidence de commission au Sénat serait sa nouvelle cible.


yartiChevenement01Qui sera le futur Président du Sénat ? Le suspens ne durera pas très longtemps et la réponse arrivera samedi 1er octobre 2011.


Incertitudes dans les couloirs aux pas feutrés

Le match promet d’être serré entre le Président du Sénat sortant, Gérard Larcher (62 ans), et le candidat des sénateurs socialistes, Jean-Pierre Bel (59 ans et demi, même si l’incertitude est d’autant moins grande que le Président de la République Nicolas Sarkozy aurait jeté l’éponge dès mardi 27 septembre 2011 matin : « On perdra dans la dignité la Présidence du Sénat. » afin de ne pas être accusé de tripatouillage ou de bidouillage.

Le PS avait d’ailleurs annoncé dès dix-neuf heures dimanche dernier sa majorité à grand renfort de leaders pour qu’on ne lui vole pas sa victoire. Et l’arithmétique lui donne raison dans une comptabilité qui oublie toutefois allègrement les centristes (radicaux et démocrates-chrétiens) : le Sénat compte désormais 177 sièges à gauche et 171 sièges à droite sur les 348 au total (majorité absolue à 175).


Récompense du passé ou projet d’avenir ?

Il y a deux conceptions : ou cette élection couronne une carrière, récompense un parcours brillant en politique dans un cadre de retraite dorée, ou, au contraire, elle fait démarrer une carrière politique, elle lance un nouveau projet de rénovation pour le futur.

Les sénateurs, justement, dans leur grande sagesse et sans doute par un orgueil bienvenu, n’apprécient pas beaucoup la première option. Ils ont ainsi régulièrement fait échouer la candidature de personnalités plutôt connues au niveau national et ayant eu un parcours ministériel brillant. Les "cadavres" sont légions : Charles Pasqua, Jean-Pierre Raffarin etc. Même René Monory, exception à la règle en 1992, a échoué à sa seconde réélection en 1998.

Les sénateurs préfèrent en effet hisser au Plateau des sénateurs de pure souche, émanant du Sénat, sénatophiles et pas des collectionneurs d’honneurs et de médailles.

C’est dans cette perspective que l’ancienne ministre Catherine Tasca (69 ans et demi), première vice-présidente du Sénat sortant, proche de Martine Aubry, a renoncé le 27 septembre 2011 à concourir au sein du groupe socialiste : « par loyauté aux valeurs de la gauche et parce qu’aucune voix ne doit manquer pour la nouvelle majorité ». Il était logique que le PS fût entièrement réuni derrière Jean-Pierre Bel, président sortant du groupe au Sénat et véritable artisan de la victoire de la gauche aux sénatoriales, même s'il est un proche de François Hollande.


Et les centristes ?

L’Union centriste, groupe légendaire au Sénat qui a réussi, entre 2007 et 2011 le tour de force de garder en son sein des sénateurs du Nouveau centre et des sénateurs du MoDem, a perdu quelques plumes le 25 septembre 2011 (passant de 29 à 27 membres) mais cherche, au contraire des velléités d’Hervé Morin à créer un groupe spécifiquement Nouveau centre, à rassembler des radicaux valoisiens encore membres au Sénat du RDSE ou de l’UMP.

À égale distance de Jean-Louis Borloo et de François Bayrou, Jean Arthuis, qui voudrait être reconduit à la présidence de la Commission des Finances au Sénat mais qui reconnaissait le 27 septembre 2011 que ses chances seraient minimes, souhaiterait qu’un sénateur centriste se présente également à l’élection du Président du Sénat, ce qui réduirait encore les déjà faibles chances de Gérard Larcher.

Pourtant, un autre Jean-Pierre laisse entendre une troisième voie face au premier choc de la bipolarisation du Sénat. Il est vrai que c’est la première fois que le Sénat se retrouve aussi clairement clivé en deux camps.


L’ambition cachée de Jean-Pierre Chevènement

Il s’agit de Jean-Pierre Chevènement (72 ans et demi), ancien candidat à l’élection présidentielle en 2002 (il était déjà le "troisième homme" pendant cette campagne présidentielle mais il a échoué avec seulement 5,3% des suffrages), qui se tâte depuis juillet 2010 et plus fermement depuis le 4 mai 2011 pour être de nouveau candidat à l’élection présidentielle de 2012. Depuis près d’un an, il envisage sérieusement de présider le Sénat.

Après son échec aux législatives de juin 2007 (après ses réélections successives depuis 1973), Jean-Pierre Chevènement s’était réfugié au Sénat en septembre 2008 et pour ne pas siéger avec ses anciens camarades du Parti socialiste, il s’était inscrit à ce petit groupe charnière, le RDSE (l’ancienne Gauche démocratique), qui regroupe les radicaux valoisiens et les radicaux de gauche de Jean-Michel Baylet.

yartiChevenement02Or, ses dernières déclarations les 26 et 27 septembre 2011 (évoquées par "Le Figaro" et "Le Monde" et confirmées sur son blog) ne laissent guère de doute sur son envie en proposant que la gauche partage, elle aussi, de hauts postes à la droite, dans un principe consensuel très bayrouïste : « Cette occasion doit être saisie pour faire accéder aux postes de responsabilités des femmes et des hommes de valeur largement représentatifs de toutes les sensibilités. ».

Propos qu’il a clarifiés ainsi : « Cela vaut pour la gauche évidemment, et cela peut valoir pour la droite : on pourrait très bien faire au Sénat ce que la droite a fait pour Jérôme Cahuzac [député socialiste élu président de la Commission des finances à l’Assemblée Nationale en remplacement de Didier Migaud]. ».

C’est évidemment un clin d’œil à Jean Arthuis pour qu’il conserve sa présidence de commission.

Et concernant sa propre candidature à la Présidence du Sénat, Jean-Pierre Chevènement s’est voulu énigmatique : « Je reste fidèle à l’aphorisme d’Edgar Faure : ne jamais être candidat quand on ne vous le propose pas officiellement et ne jamais dire qu’on ne sera jamais candidat. ».

Probablement que sa candidature pourrait ravir un certain nombre de sénateurs UMP, en particulier des gaullistes séduits par son souverainisme, ainsi que des sénateurs centristes surpris par son positionnement au centre gauche (citant Edgar Faure !), qui pourraient être tentés de faire un ultime tripatouillage contre les socialistes mais on peut imaginer que les sénateurs socialistes ne le suivront pas puisqu’ils ont unanimement investi le 27 septembre 2011 leur candidat Jean-Pierre Bel et de nombreux socialistes considèrent qu’il est l’un des fauteurs du 21 avril 2002.


Un parcours très à gauche

Ce positionnement de centre gauche est d’ailleurs assez étonnant puisque, dans sa longue carrière politique, Jean-Pierre Chevènement a toujours été à l’aile gauche du PS (au CÉRÈS notamment qu’il a fondé en janvier 1966) et on se souvient que c’est grâce à son concours que François Mitterrand avait gagné le congrès de Metz en avril 1979. Cette même aile gauche qui a été ensuite occupée successivement par Henri Emmanuelli, puis Jean-Luc Mélenchon, et maintenant par Arnaud Montebourg.

Jean-Pierre Chevènement a fait partie de tous les gouvernements de gauche depuis le début de la Ve République, à savoir dans les trois législatures socialistes sous François Mitterrand (à l’Élysée) et sous Lionel Jospin (à Matignon) en cumulant un peu plus de neuf années de hautes responsabilités ministérielles : Ministre d’État, Ministre de la Recherche et de l’Industrie du 22 mai 1981 au 23 mars 1983, Ministre de l’Éducation nationale du 17 juillet 1984 au 20 mars 1986, Ministre de la Défense du 12 mai 1988 au 29 janvier 1991 et enfin, Ministre de l’Intérieur (il aurait voulu être nommé à la Justice) du 4 juin 1997 au 29 août 2000. Ce qui a empêché un autre camarade et rival de Belfort, Raymond Forni, de siéger dans ces gouvernements pour raison géographique.

Son indépendance politique avait mis d’ailleurs à rude épreuve son ancien parti puisqu’il a démissionné avec éclat à trois reprises (en 1983 à cause de la rigueur économique, en 1991 à cause de la guerre du Golfe et en 2000 à cause du statut de la Corse) et qu’il a fini par créer le 1er mai 1993 son propre parti, le Mouvement républicain et citoyen (MRC, ex-Mouvement des citoyens), qui ne représente plus grand chose à la bourse électorale.


Une candidature de consensus

Aujourd’hui, Jean-Pierre Chevènement ne veut pas être lui-même candidat. Il attend qu’on vienne le chercher… au risque d’être oublié. Il mise sur un premier tour difficile pour Jean-Pierre Bel où au moins quatre sénateurs de gauche (probablement des radicaux) hésiteraient à accorder leur confiance à un homme certes estimable mais peu assez connu pour devenir le deuxième personnage de l’État, prêt à assurer l’intérim à l’Élysée comme Alain Poher en cas de vacance présidentielle.

Alors au deuxième tour, Jean-Pierre Chevènement pourrait être le candidat du consensus qui rassemblerait le centre gauche et le centre droit au Sénat.

Dans le cas contraire, Jean-Pierre Chevènement se contenterait certainement de la présidence de la prestigieuse Commission des Affaires étrangères du Sénat (dont il est un vice-président sortant).

Dans tous les cas, devenu homme incontournable au Sénat, son collègue Jean-Pierre Bel aura bénéficié des divisions de la droite au-delà de ses espérances, exactement comme Bertrand Delanoë à Paris (en 2001), Gérard Collomb à Lyon (en 2001) ou encore Michel Destot à Grenoble (en 1995).


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (28 septembre 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Après un coup de théâtre au sein de son groupe RDSE (Yvon Collin président sortant battu par Jacques Mézard), ce 28 septembre 2011, Jean-Pierre Chevènement a annoncé qu'il voterait pour la candidature de Jean-Pierre Bel à la Présidence du Sénat : « Tout autre formule qu'une victoire d'un socialiste pourrait nuire à l'image du Sénat. (...) Je suis très attaché à la clarté, il y a une majorité de nouveaux sénateurs, les sénateurs socialistes, et pour l'image du Sénat, on ne comprendrait pas que cela ne se traduise pas sur le Plateau. ».

Jean-Pierre Chevènement a également confirmé sa volonté de présider la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat : « Je suis déjà vice-président, cela ne me paraîtrait pas anormal, je représente une sensibilité historique de la gauche républicaine. ».



Pour aller plus loin :
Jean-Pierre Bel.
Gérard Larcher.
Jean-Pierre Raffarin.
Christian Poncelet.
René Monory.
Alain Poher.

yartiChevenement03


http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/presidence-du-senat-quand-101527

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 00:27

Le Sénat bascule à gauche. Jean-François Copé reconnaît la défaite de l’UMP. C’est une victoire historique du Parti socialiste.


yartiBel01Selon le PS, la gauche aurait largement remporté les élections sénatoriales du 25 septembre 2011 qui renouvelaient 170 des 343 sénateurs. Élus pour six ans, ces sénateurs siégeront jusqu’en 2017 et le Sénat restera dans sa composition actuelle jusqu’en septembre 2014, c’est-à-dire après les élections municipales de mars 2014. Les plus de soixante-dix mille grands électeurs mobilisés sont essentiellement issus des conseils municipaux élus en mars 2008.

Il faudrait évidemment rester très prudent puisque aucun résultat officiel n’a encore été proclamé au niveau national mais il paraît quasi-certain que la gauche obtiendrait la majorité absolue au Sénat, ce qui serait une première historique et la confirmation que la France bicamériste est une démocratie qui permet à tous les camps de gagner, même la chambre haute.

Cent soixante-quinze sénateurs seraient bientôt inscrits dans des groupes de gauche, et peut-être même plus car la Guadeloupe devrait apporter aussi son lot de surprises favorables à la gauche.

Bien sûr, ces résultats sont assez significatifs et si l’effet mécanique des municipales de mars 2008 devaient bien faire changer une quinzaine de sénateurs (UMP vers PS), ce soir, c’est plutôt dans les vingt-cinq sièges que le PS gagnerait, résultant à la fois de la désunion de la majorité présidentielle (l’effet le plus éclatant est à Paris, avec deux sièges perdus pour l’UMP, mais aussi aux Hauts-de-Seine, entre autres, où un écologiste, troisième de la liste socialiste, serait élu), mais aussi à une véritable réticence, pour les grands électeurs de droite, d’accorder leur confiance à la politique gouvernementale actuelle.

Par ailleurs, les analyses départementales montrent que les listes dissidentes de droite ont réussi à emporter des sièges, ce qui confirme que les grands électeurs de droite ne souhaiteraient pas vraiment aider Nicolas Sarkozy tout en refusant de renforcer les listes de gauche.

Parmi les nouveaux élus, on peut noter un certain nombre de députés qui n’auraient plus de circonscription en 2012 en raison du redécoupage électoral, en particulier Michel Delebarre, André Vallini, Gaétan Gorse, Alain Richard, Marie-Noëlle Lienemann, François Grosdidier… mais ni François Goulard ni Yves Jégo qui ont été battus.

Parmi les sénateurs sortants qui ne se représentaient pas, on peut noter qu’une génération d’anciens s’effacent, comme Charles Pasqua, Pierre Mauroy, Louis Mermaz, Robert Badinter

Il y a aussi deux échecs de taille parmi les centristes, le sénateur MoDem Denis Badré ainsi que l’actuel ministre Maurice Leroy.

Le doyen d’âge aura 86 ans et devrait être Paul Vergès (né le 5 mars 1925) mais d’après Serge Dassault (né le 4 avril 1925), réélu dans l’Essonne à la tête d’une liste à la fois dissidente et soutenue par l’UMP en complément d’une autre liste UMP (!), Paul Vergès devrait démissionner avant même la première séance du Sénat renouvelé et par conséquent, il devrait incomber à Serge Dassault de présider cette séance et de prononcer le discours inaugural.

Dès 19h00, le candidat François Hollande avait exprimé sa joie pour ce basculement historique (les "experts sénatologues" imaginaient cette alternance plutôt en 2014) mais a vraisemblablement manqué de pertinence politique en expliquant que ce serait un avantage si un Président de gauche, avec une majorité à l’Assemblée Nationale de gauche, avait un Sénat de gauche.

Peu pertinent comme argument car évidemment que le PS risquerait d’être attaqué sur ce sujet brûlant de répartition des pouvoirs en avril 2012 : le PS, qui détient la quasi-totalité des conseils régionaux, une grande majorité des conseils généraux, de nombreuses mairies, avec un Sénat à gauche, risquerait, s’il gagnait en 2012, d’être tout puissant sans aucun contrepouvoir. De quoi faire fuir l’électorat centriste qui ne souhaiterait pas signer un chèque en blanc aux socialistes.

Autre intervention assez étrange provenant d’une ministre, Chantal Jouanno, qui multiplie des déclarations comme quoi elle a demandé à pouvoir se présenter aux sénatoriales (pourquoi ne dit-elle pas simplement qu’elle s’est présentée aux sénatoriales ?) et que la décision qu’elle reste ou pas au gouvernement dépend de Nicolas Sarkozy. Si l’on peut effectivement l’imaginer, il est quand même extraordinaire qu’une élue de la République, devenue sénatrice pour six ans, indépendant et sans mandat impératif ni de son parti ni de personne d’autre, affirme qu’elle doit attendre les consignes du Président de la République pour savoir ce qu’elle va faire. Où est donc la séparation des pouvoirs et que fait-elle de la légitimité qu’elle vient juste d’acquérir ?

Concrètement, la prochaine bataille va avoir lieu le 1er octobre 2011 avec l’élection du prochain Président du Sénat.

Si la majorité absolue pour la gauche était confirmée cette nuit, Gérard Larcher, l’actuel Président du Sénat, serait battu pour le renouvellement de son mandat. Mais il y a aussi un autre point : les centristes ne serviraient à rien pour tenter de constituer une nouvelle majorité plus axée au centre gauche.

En effet, la majorité absolue exonérerait le PS d’engager des négociations interminables qui auraient pu se terminer en faveur soit d’une candidature de Jean-Pierre Raffarin (après son échec de 2008), soit d’une candidature d’un centriste comme Jean Arthuis, qui a été laborieusement réélu dans son département (seulement au second tour).

Ce soir, la situation serait donc celle-ci : seul, un sénateur socialiste serait élu au Plateau. Même si l’ancienne ministre Catherine Tasca, première vice-présidente sortante du Sénat, a fait acte de candidature, l’actuel président du groupe PS au Sénat, Jean-Pierre Bel, sénateur de l’Ariège, a toutes les chances d’avoir l’investiture de ses camarades. Il a déjà eu le soutien du sénateur-maire de Dijon, François Rebsamen, soutien de François Hollande. Cela expliqué, Gérard Larcher ne s’est pas encore avoué vaincu et a annoncé sa candidature à la Présidence du Sénat.

Ces résultats clairs renforcent l'institution du Sénat qui avait été régulièrement remise en cause à gauche, en particulier par Lionel Jospin lorsqu'il était à Matignon. L'absence probable de négociation avec des groupes centraux (Union du centritse et RDSE) éviterait de sombrer dans des combinaisons à l'image déplorable qui renforcerait à terme l'antiparlementarisme. Gérard Larcher a cependant demandé que le Sénat ne devienne pas une annexe de la rue de Solferino.

Un vote massif du PS renforcerait la bipolarisation de la vie politique, en rendant inutile l’apport des sénateurs centristes qui ont globalement bien tenus durant ce scrutin. Et elle apporterait à Nicolas Sarkozy un argument de poids pour empêcher la candidature de Jean-Louis Borloo à l’élection présidentielle : la division de la majorité présidentielle donnerait aux socialistes la victoire de 2012 sur un plateau !

À moins que l’échec de Nicolas Sarkozy en 2012 ne soit pas seulement dans les calculs de la gauche…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (26 septembre 2011 à 00h17)
http://www.rakotoarison.eu


NB (26 septembre 2011 à 17h00) :


La réduction à six ans du mandat des sénateurs (et par voie de conséquence, son renouvellement par moitié et plus par tiers) n'a rien à voir avec la réforme des institutions du 23 juillet 2008 émanant de Nicolas Sarkozy mais provient de la loi organique n° 2003-696 du 30 juillet 2003, soit bien avant l'élection de Nicolas Sarkozy. Pour des raisons techniques (sénateurs élus pour 9 ans, parfois même pour 10 ans à cause de 2008), la réforme de 2003 s'applique pleinement seulement en 2011.

Ce qui est une première historique, ce n'est pas que le Sénat soit de gauche : même sous la Ve République, il l'a déjà été sous la présidence de Gaston Monnerville (radical issu de la Gaude démocratique, futur RDSE) jusqu'en 1968. Ce qui est en revanche nouveau, c'est qu'il y ait eu un changement singulier de majorité, alors que jusqu'à maintenant, c'était une lente évolution (gauche radicale vers centrisme, centrisme vers gaullisme). C'est la première fois qu'il y a une telle discontinuité.

Et l'autre première historique, c'est qu'il s'agirait (à confirmer le 1er octobre) d'une majorité absolue d'union de la gauche au sein mitterrandien, à savoir excluant les centristes et composée uniquement des socialistes, écologistes et communistes, tandis que les Sénats d'avant guerre avaient plutôt une majorité de centre gauche (essentiellement radicale).

J'insiste surtout sur le rôle très utile du Sénat (dont les membres sont loin d'être des fainéants : c'est le Sénat l'assemblée qui s'est le plus ouverte au monde extérieur, avec des manifestations très courues des professionnels en faveur de l'innovation, de valorisation de la recherche etc.) qui a considérablement amélioré voire initié des lois dites de société (bioéthique, etc.).

Ce changement de majorité aura donc un rôle majeur dans l'acceptation de toutes nos institutions par la plupart des partis politiques : le Sénat s'en trouve à la fois pérennisé et justifié. Et la réforme de 2008 va lui permettre de créer des commissions d'enquête sur tous les sujets qui lui semblent utiles, ce qui est un point très favorable pour l'équilibre des pouvoirs.


Pour aller plus loin :
Le Sénat pourrait-il basculer à gauche (2008) ?
Gérard Larcher.
Jean-Pierre Raffarin.

yartiBel02

 

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/senatoriales-2011-jean-pierre-bel-101362

 

 

 

 

 

 

 



Partager cet article
Repost0
3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 10:21

L'ancien ministre Luc Ferry est actuellement entendu par la police pour s'expliquer sur ses propos mettant en cause un ancien ministre dans une affaire de pédophilie.

Lire ceci à ce propos.


SR

 

 

Partager cet article
Repost0
3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 07:00

Nouvelle secousse politico-sexuelle après l’arrestation à New York de Dominique Strauss-Kahn et la démission de Georges Tron avec deux questions. 1° La ville de Marrakech est-elle devenue le lieu convergent de la politique française ? 2° La responsabilité d’un ancien Ministre de l’Éducation nationale très écouté médiatiquement est-elle compatible avec la frime, la naïveté et la légèreté ?


yartiFerryLuc01Quelle mouche a pu piquer Luc Ferry, 60 ans, ancien Ministre de l’Éducation nationale et intellectuel récurrent du monde médiatique, pour sortir en public, ce 30 mai 2011, dans une émission de télévision assez people sur Canal Plus, une vieille rumeur jamais confirmée au sujet d’un ancien ministre qui a été très rapidement identifié ?

Une rumeur supposée avoir été colportée par un ancien Premier Ministre lui aussi rapidement identifiable (il ne s’agit pas de Jean-Pierre Raffarin) et par des conseillers élyséens d’un Président de la République lui aussi facilement identifiable…

En tout cas, Luc Ferry « crache dans la soupe aux ragots » comme l’explique Jean-Claude Souléry de "La Dépêche du Midi" tandis que Jacques Guyon de "La Charente Libre" généralise : « Ces derniers temps, les philosophes ont malheureusement montré que leur capacité à éclairer le monde avait singulièrement baissé en intensité. », histoire de souligner son interrogation : « Comment peut-on lancer une accusation aussi lourde avec autant de légèreté ? ».

Déjà, éliminons un élément juridique évoqué entre autres par l’ancienne Ministre de la Justice Rachida Dati : Luc Ferry, pas plus que ceux qui auraient été ses supposés informateurs, ne risquent plus rien pour non-dénonciation de crime, puisque la non-dénonciation est prescrite au bout de trois ans (ce qui n’est pas le cas du crime lui-même).

Cette annonce étonnante est-elle due à la proximité de l'après-DSK ou encore à la très prochaine nomination du premier Défenseur des droits (selon "Le Monde" du 2 juin 2011, Dominique Baudis serait nommé le 8 juin au prochain Conseil des ministres) ?

Pour expliquer cette saillie médiatique, j’hésitais entre un orgueil démesuré (très fréquent dans le milieu) et une naïveté déconcertante.


Frime bling-bling

Il y a chez Luc Ferry un aspect assez bling-bling, celui qui aime les belles voitures (peut-on lui reprocher ?). Il balaie ces critiques en les mettant sur le compte de la jalousie qu’il susciterait (le 5 octobre 2010 chez Guillaume Durand, il expliquait qu’il était le ministre à "avoir" la plus jolie femme et que cela entraînait évidemment une certaine jalousie).

Cet aspect un peu "frimeur" pourrait aller avec ce besoin de se faire mousser, de faire savoir qu’il est dans le "secret des dieux", qu’il connaît tous les ragots qui bruissent sous les lambris de la République. Pourtant, avait-il besoin de cela pour briller en société ?


Naïveté déconcertante

Je crois plutôt à de la naïveté. Peut-être est-ce la vraie différence entre un politique dilettante et un "animal politique" : celui d’être encore crédule ?

Car cette rumeur est déjà très ancienne et selon "L’Express" daté du 22 septembre 2005, « la hiérarchie policière n’[a accordé] aucune crédibilité à l’assertion ». Elle servait surtout de scud anti-Jospin dans l’optique d’une confrontation présidentielle en 2002, arme finalement pas utilisée pour cause d’absence de combattant au second tour. On parle aussi de "boule puante".

Dans son article du 1er juin 2011 de "L’Express", le journaliste David Doucet confirme que cette rumeur ne repose sur rien : « En 2004, Guy Charbonneau et Laurent Guimier [deux journalistes] ont longuement enquêté sur cette rumeur marocaine. Et ont démontré qu’elle ne reposait sur rien et qu’il n’y avait pas le début du commencement d’une preuve qui soit solide. ».

C’est assez commun de se fournir en armes de destruction massive, dont on ne se sert qu’en défensive, au cas où l’adversaire porterait les coups en dessous de la ceinture. Finalement, on s’aperçoit que face au PS, ces armes deviennent de plus en plus inutiles en raison des candidats socialistes qui se mettent eux-mêmes KO.

Le Ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a été assez rude avec Luc Ferry en assénant sur France Culture le 1er juin 2011 : « Si on a la conviction qu’il y a eu un délit ou un crime, on saisit la justice, on ne va pas bavasser dans la presse. Si Luc Ferry a la preuve qu’il y a eu un comportement délictueux ou criminel, qu’il saisisse la justice ! ».


Insoutenable légèreté

Frime, naïveté… et aussi, comme l’a évoqué Jacques Guyon, légèreté : légèreté de tenir des propos extrêmement graves sur un ton badin. Le sujet est grave, il a parlé d’actes de pédophilie, d’une part, commis par un ancien ministre, d’autre part, couvert par d’autres hauts responsables de l’État, enfin, et le tout maintenu au silence, enfin, pas vraiment puisque la prétendue "information" aurait été tout de même colportée par ceux qui auraient étouffé l’affaire (si on avait vraiment étouffé une telle affaire, on se serait peut-être gardé de le clamer sous tous les toits).

La légèreté, c’est une évidence. Luc Ferry a été très léger en sortant publiquement une rumeur qui aurait été connue par de nombreuses personnalités politiques et journalistes. Mais aussi en n’ayant pas pris la mesure du crime que constitue la pédophilie. Pour lui, il s’agissait plutôt de démontrer que les journalistes étaient "gentils" car ils faisaient attention à ne pas ébruiter la vie privée des personnalités politiques sans se rendre compte que la pédophilie, ce n’est pas un acte banal de vie privée mais bien un crime odieux qu’il s’agit dans tous les cas de dénoncer pour arrêter qu’il continue.


Le positif…

Luc Ferry, par sa maladresse, est devenu en quelque sorte acteur et victime d’un processus politico-médiatique qui le dépasse. Qu’il assume au moins ses paroles ! Il aura autour de lui une omerta sans doute causée par l’hypocrisie et la gêne d’un petit monde qui lâche parfois quelques fausses infos sur les mœurs de personnalités en vue.

Certes, comme le dit Patrick Fluckiger de "L’Alsace" : « Faire le juste choix d’informer sans diffamer est parfois moins évident qu’il n’y paraît, surtout à l’approche d’une campagne électorale où tous les coups sont à craindre. ».

La bonne chose, dans cette affaire, c’est que le parquet de Paris a réagi presque immédiatement (au bout de deux jours seulement) en ouvrant une enquête préliminaire. Un personnage public va devoir enfin assumer sérieusement des propos tenus publiquement avec une extrême légèreté.

La télévision n’est jamais anodine. La justice en prend acte. À ceux qui en abusent d’en prendre la mesure.

Et n’oubliez pas : la présomption d’innocence, c’est pour ceux qui sont mis en examen. Les autres, ils sont tout simplement innocents.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (3 juin 2011)
http://www.rakotoarison.eu


(Copyright photo : Katya Legendre)



Pour aller plus loin :
Complots et rumeurs.
Affaire DSK.

"L’Express" du 1
er juin 2011.

"L’Express" du 22 septembre 2005.



yartiFerryLuc02


 

 

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/luc-ferry-et-les-boules-puantes-95288

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 16:50

Le nouveau rapport de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques pour l'année 2010 a été publié ce mardi 24 mai 2011. Parmi les informations qui y sont contenues, les campagnes des écologistes et du Front national lors des élections régionales de mars 2010 ont été "épinglées".


Cliquer pour télécharger le rapport CNCCFP 2010 (fichier .pdf) :

http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2010.pdf

 

Pour télécharger les autres rapports CNCCFP pour la période 2004-2009, cliquer ici :

http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-74536931.html

 

 

SR

 

 

Partager cet article
Repost0
24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 08:48

Le rapport 2010 de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) va être publié ce 24 mai 2011. En attendant cette publication, voici à télécharger les cinq derniers rapports qui concernent la période électorale de 2004 à 2009. Cliquer sur le lien pour télécharger le fichier .pdf correspondant.

 

Rapport CNCCFP 2009 :
http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2009.pdf

Rapport CNCCFP 2008 :
http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2008.pdf

Rapport CNCCFP 2007 :
http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2007.pdf

Rapport CNCCFP 2005-2006 :
http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2005-2006.pdf

Rapport CNCCFP 2004 :
http://www.cnccfp.fr/docs/commission/cnccfp_activite_2004.pdf

 

SR

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 07:51

Dernier 21 avril avant élection présidentielle. Enfin, presque, puisque le premier tour de la prochaine élection présidentielle devrait avoir lieu, selon toute vraisemblance, le 22 avril 2012.

 


yarti21avril01Depuis neuf ans, beaucoup aiment parler du "21 avril". Un peu à l’instar du "18 juin", du "10 mai", du "2 décembre", du "11 septembre". Et pourtant, ne donner qu’une date de l’année sans l’année, c’est un peu comme parler d’un chanteur uniquement par son prénom, comme s’il était le seul à se prénommer ainsi. C’est donner à la date un air faussement familier tout en faisant l’ellipse de l’année.

Personnellement, cette date m’évoque un événement plus personnel qui ne correspond en rien à ce qui serait implicitement évoqué par ceux qui en parleraient.

Ce jour pourrait d’ailleurs tout aussi bien évoquer le 21 avril 1997, date de la dernière dissolution de l’Assemblée Nationale, une décision ubuesque puisque le Président de la République remerciait une chambre qui lui était complètement acquise (une chambre introuvable !) pour mettre à la place une majorité opposée, celle qui soutenait son rival de l’élection présidentielle précédente.

Bon, évidemment, quand on parle du 21 avril, on parle avant tout de 2002, cette élection présidentielle qui a placé en numéro deux au premier tour le leader (vieillissant) du Front national. Ce tremblement de terre électoral avait engendré une vague de rassemblements autour des valeurs républicaines.


Entre sondages et réalité

Cette élection avait promis un second tour entre Président et Premier Ministre sortant, comme en 1988, mais avec une légère avance sur le Premier Ministre. Pourtant, jamais un Premier Ministre en exercice n’a été élu au suffrage universel direct en France. Jamais : ni Jacques Chirac en 1988, ni Édouard Balladur en 1995, ni donc Jospin en 2002.

On a alors accusé les sondages d’avoir dit n’importe quoi. Je ne dis pas pour les journalistes, mais les sondages ne s’étaient pas vraiment trompés. Ils donnaient certes plutôt Jospin devant Le Pen, mais leur marge d’incertitude était de plus ou moins 2% et il y avait seulement quelques pourcents d’écart entre les deux hommes.

Lionel Jospin a perdu. Il s’est pris une défait cuisante, c’est vrai. Mais en politique, il n’a pas été le seul : Jacques Chaban-Delmas en 1974, Valéry Giscard d’Estaing en 1981, Jacques Chirac en 1988, Édouard Balladur en 1995 ont pris aussi une leçon magistrale. En 1988, l’échec a été si fort que Jacques Chirac a hésité pendant une année. Il se demandait s’il poursuivrait sa quête présidentielle.

Lionel Jospin a perdu, mais en mauvais joueur. Il n’était pas si âgé qu’il fallait qu’il prît une retraite immédiate. D’autant plus qu’il voulait présider le pays pendant cinq ans. On imagine mal l’empereur abandonnant ses troupes. Ce renoncement, cet abandon, c’était la face cachée de cet orgueil démesuré que tout "animal politique" cultive avec son entourage.


Un argument contre le pluralisme électoral

Mais pourquoi ressasse-t-on encore ce 21 avril 2002 alors que près de deux quinquennats ont coulé sous les ponts de Paris ? Parce que c’est une arme de dissuasion inégalable. Une arme à tirer sur toutes les candidatures périphériques.

Et qui est-ce que j’appelle candidature périphérique ? En gros, ceux que les sondages ne donnent pas présents au second tour. En clair, tous les présidentiables qui ne s’appelleraient pas Dominique Strauss-Kahn, Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen. Je cite Nicolas Sarkozy malgré une descente qui continue dans les sondages (on se demande d’ailleurs comment il peut descendre encore autant en étant déjà si bas), car comme Président sortant, il a toujours un avantage déterminant.

En résumé, si vous vous présentez en plus, on va vous dire que vous mettez un coup de pied dans la fourmilière préprésidentielle déjà bien établie et que vous risquez de faire un "21 avril" ou (selon que ce soit à gauche ou à droite), un "21 avril à l’envers". En clair, de ne pas avoir le représentant d’un des deux partis de gouvernement au second tour. On ne dit pas d’ailleurs si la présence d’un candidat centriste ferait un "21 avril". Probablement pas, vu le précédent de 1969.

Comme s’il n’y avait que deux partis en France. Plus le "diable", évidemment. Une variante au parti unique, somme toute : les deux partis uniques, un peu à l’américaine.

Conclusion, il y a des chances que le FN gagne de nouvelles voix d’électeurs qui ne s’estiment pas représentés par les deux-là, justement. Et d’aboutir à cette "vingt et un avrilisation" si crainte.


Causes de l’échec de Lionel Jospin en 2002

Et comment se base-t-on pour savoir si vous êtes un candidat périphérique ou pas ? Eh bien, par les sondages, pardi ! ceux qui se trompent. Ou plutôt, ceux qu’on ne sait pas lire. Quand il y a 3% d’écart entre deux candidats, le candidat qui a de l’avance pourrait être très bien, au moment du sondage, derrière le candidat qui a le retard.

Certes, le risque qu’une multitude de candidats puissent profiter à certaines tendances politiques est réel. Pourtant, en 2002, l’échec de Lionel Jospin n’était dû ni à Noël Mamère, ni à Jean-Pierre Chevènement, ni à Christiane Taubira (qui soutient aujourd’hui Arnaud Montebourg), ni à Robert Hue même si le total de leurs voix auraient grandement contribué à hisser Lionel Jospin au premier tour (Jacques Chirac était confronté, lui aussi, à de nombreuses candidatures de son côté). Son échec, il ne vient que de lui-même, de son incapacité à comprendre que les électeurs ont encore envie de rêver, et qu’ils supportent mal le manque d’humilité.

La preuve, c’est qu’en 2007, il y avait trois candidats trotskistes, deux candidats écologistes et une candidate communiste, et cela n’a pas empêché la candidate socialiste, Ségolène Royal de faire 25,9%.


Les conséquences néfastes d’une popularité élevée

On peut imaginer que la forte popularité des uns fera la chance des autres. En effet, une bonne popularité anéantit (par le jeu narcissique) toute autocritique. Et si cette popularité est basée sur le silence, alors, le risque est grand de la perdre quand on commence à l’ouvrir, à s’engager, à prendre position pour ou contre, à prendre des risques finalement. Le flou, cela permet de ne pas cliver mais il y a bien un moment où il va falloir s’exprimer.

De même, un candidat qui n’a pas d’argent, qui n’a pas de relais d’élus, de militants dans chaque département, dans chaque canton, dans chaque commune, il va être très handicapé même s’il est populaire dans les sondages. Un candidat qui n’a jamais été candidat, il n’a pas forcément compris qu’une campagne, c’était éprouvant physiquement et psychologiquement. Cécile Duflot n’a, par exemple, pas osé y prendre part car elle semble ne pas vouloir y soustraire sa vie.


Les Français évoluent rapidement

Malgré la lecture à faire des sondages, ils ne sont pas tout puisqu’ils ne font que photographier un instant donné l’opinion publique très fluctuante. En 2007, François Bayrou a réussi à passer de 7% à plus de 18% en trois mois, mettant même en difficulté Nicolas Sarkozy car ce dernier aurait été battu par lui dans l’hypothèse d’une confrontation au second tour.

Au même titre que le FN ne représentait guère 10% avant Noël 2010 et vaut maintenant plus de 15% (voire 17-18%) au niveau national.

Jacques Chirac doit aussi se rappeler qu’en novembre 1994, il ne "valait" que 14% et qu’il a réussi à battre Édouard Balladur donné pourtant imbattable.

Bref, tout peut encore bouger et rien n’est statique. Les exemples sont nombreux de retournement comme une crêpe de l’électorat.


Et en 2007 ?

Pourquoi n’y a-t-il pas eu de "21 avril" en 2007 ? Tout simplement parce que Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou ont fait, tous les trois, une très bonne campagne. Au contraire de Jacques Chirac et de Lionel Jospin en 2002.

Le risque de "21 avril" est donc directement imputable aux capacités des "grands candidats" en jeu à entraîner l'électorat. Et à personne d’autre. Ni au nombre de candidats autour d’eux, ni aux dissidences, ni aux dommages collatéraux d’éventuelles primaires.


Et s’il n’y avait aucun risque en 2012 ?

Pourtant, ce risque pourrait être très facilement évitable. Il suffirait qu’une candidate ne puisse pas se présenter car elle n’aurait pas les cinq cents signatures nécessaires d’élus locaux.

Une campagne va d’ailleurs immanquablement se développer d’ici quelques mois pour protester contre ce filet que le paternel n’avait pas réussi à gravir en 1981 (au contraire de 1974). Il y aura du bruit médiatique, des sondages qui vont progresser, et à la fin, les signatures auront été au rendez-vous. Sans surprise.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (21 avril 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Les grands candidats.
Jospin.

Chirac.

Le Pen.


yarti21avril02


 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/arme-de-dissuasion-presidentielle-92646

 

 

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-284

 

Partager cet article
Repost0
21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 15:18

(dépêche)



Cantonales : le vrai score du Front National

Source : La Tribune.fr - 21/03/2011 | 17:37 - 498 mots  |    | 
La Tribune Infographie / SSAULNIER

Compte tenu du fait que le parti de Marine Le Pen n'avait présenté de candidats que dans 1.400 cantons, le cumul de ses voix au plan national ne reflète pas intégralement sa puissance de feu à quatorze mois des élections présidentielles. Les résultats fournis par le ministère de l'Intérieur ont permis à l'institut Viavoice de calculer que le FN a bénéficié, dans l'ensemble des circonscriptions où il disposait d'un candidat, de 19,2% suffrages soit deux points de plus que l'UMP.


Quel aurait été le score national du FN s'il avait présenté des candidats dans l'ensemble des 2026 cantons où les Français étaient invités à voter lors de ce premier tour des élections cantonales ? Difficile de répondre à cette question. Mais on peut en revanche avoir une bonne idée du véritable potentiel électoral du parti de Marine Le Pen en étudiant le rapport de forces dans les seuls cantons où il était présent. D'autant que ces derniers représentent 80% des électeurs convoqués à ces élections. Mécaniquement, le score du FN y apparaît à un niveau nettement supérieur aux 15% obtenus nationalement. Mais à combien ? L'institut Viavoice a procédé à un calcul des résultats fournis par le ministère de l'Intérieur en excluant les cantons où ce parti n'avait pas de candidats.

Le Front National est à 19,2%, l'UMP à 17,2%

Le score du FN (19,2%) y reste inférieure à celui du PS (24,10%) mais surpasse celui des candidats de l'UMP (17,2%). Si on y ajoute les suffrages obtenus par les candidats divers droite et centristes (NC et Modem), la droite républicaine se maintient néanmoins au-delà des 30%. Un score inférieur à celui, cumulé, des socialistes, des radicaux, des Verts (europe Ecologie) et des divers gauche qui atteint un peu plus de 38%.

Ces niveaux sont très différents des performances respectives des partis au plan national. Selon le dernier décompte du ministère de l'Intérieur, le PS arrive en tête avec 2.284.912 voix soit 24,94%, suivi de l'UMP (1.554.726 voix, 16,97%) et du FN (1.379.933 voix, 15,06%).  "En 2004, le FN faisait 12,1% au niveau national. Et 13,8% dans les seuls cantons où il était présent", souligne Bruno Jeanbart, directeur général adjoint de Viavoice interrogé par La Tribune. Et ce dernier de préciser que la performance du FN dans ces conditions est finalement tout à fait conforme celle que réalise Marine Le Pen dans les sondages où les Français ont été interrogés sur leurs intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle.

Plus de 30% des voix à Marseille

L'autre information importante de ce scrutin, c'est la très nette remontée du FN dans certaines régions de France. Il dépasse la barre des 20% dans plus de vingt départements, renouant avec des scores qu'il n'avait plus connus depuis le milieu des années 1980 dans certaines régions. Sa percée est surtout notable dans l'est, le centre et le nord du pays, ainsi que dans certains départements d'Ile-de-France, comme le Val d'Oise ou le Val-de-Marne.

A Metz, la candidate du Front national Françoise Grolet (26,4%) arrive même en tête devant le maire socialiste de la ville Dominique Gros (26,1%). A Marseille, le FN retrouve ses scores historiques du milieu des années 1980 en réalisant plus de 30% des voix. Et il sera présent au second tour dans la totalité des 11 cantons.

Cette situation pousse les dirigeants du FN à juger possible leur victoire dans plusieurs cantons. "Nous aurons très certainement des conseillers généraux" a insisté ce lundi Louis Aliot, le vice-président du FN qui est également le compagnon de Marine Le Pen.

latribune.fr - 21/03/2011, 17:37  |    |

 





Partager cet article
Repost0


 




Petites statistiques
à titre informatif uniquement.

Du 07 février 2007
au 07 février 2012.


3 476 articles publiés.

Pages vues : 836 623 (total).
Visiteurs uniques : 452 415 (total).

Journée record : 17 mai 2011
(15 372 pages vues).

Mois record : juin 2007
(89 964 pages vues).