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15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 04:45

(dépêches)





Maurice Druon, écrivain et homme politique

LE MONDE | 15.04.09 | 15h52  •  Mis à jour le 16.04.09 | 08h50   Réagissez (2)
Nécrologie

L'écrivain et homme politique Maurice Druon est mort, mardi 14 avril à Paris, à quelques jours de ses 91 ans. Rendu célèbre par sa saga historique Les Rois maudits, il avait été, en 1973-1974, le dernier ministre des affaires culturelles de Georges Pompidou. Pendant plus de quatorze ans, il fut le secrétaire perpétuel de l'Académie française, où il avait été élu en 1966. Il en était le doyen d'élection.

Né à Paris le 23 avril 1918, il n'a pas connu son père, Lazare Kessel, membre de la Comédie-Française, qui se tire une balle dans le coeur sans l'avoir reconnu. L'enfant n'apprendra la vérité sur cette brusque disparition, qu'il croyait due à la grippe espagnole, qu'à l'âge de 18 ans. Ce qui le plonge dans une "affreuse crise d'angoisse et une hantise du suicide", confiera-t-il dans le premier volet de ses Mémoires, L'aurore vient du fond du ciel (Plon/Fallois, 2006).

Sa mère, qui épouse un notaire du Nord, René Druon, dont il prend le nom à 7 ans, l'a moins marqué que ce père adoptif, qui lui transmet cet "amour de la France" qui équilibre l'ascendance russe ("des juifs des steppes, qui étaient en fait des Khazars convertis") dont son oncle, l'écrivain Joseph Kessel (1898-1979), incarne jusqu'à la démesure l'énergie dionysiaque.

Une enfance paisible en Normandie, à La Croix-Saint-Leufroy, des études secondaires au lycée Michelet à Vanves, un deuxième prix au concours général en 1936, et, sitôt le baccalauréat en poche malgré un grec fragile et une faiblesse irrémédiable en maths, l'entrée à la faculté des lettres de Paris, puis à l'Ecole libre des sciences politiques (1937-1939).

Mais, parallèlement, chez son oncle et mentor Jef Kessel, "ce faussaire dans le genre d'Homère", le jeune Maurice croise les as de l'Aéropostale, Jean Mermoz, Antoine de Saint-Exupéry et Henri Guillaumet, des musiciens tziganes et des bacchantes en rupture de cabaret russe. Sur le fil, toujours, entre une effervescence déstabilisante et le prudent enracinement dans les valeurs traditionnelles, puisqu'il tient "l'anarchie pour aussi haïssable dans le verbe que dans la société". D'où des premiers pas littéraires, encouragés par l'oncle Jef, sous le signe d'un classicisme sans états d'âme.

Officier de cavalerie à l'école de Saumur, Maurice Druon participe en 1940 à la campagne de France. Il évoquera l'épisode dans son premier roman, La Dernière Brigade (1946). Démobilisé, il demeure en zone libre et fait représenter au Grand Théâtre de Monte-Carlo une pièce en trois actes, Mégarée, en 1942. La même année, il s'engage dans les rangs de la France libre, gagne clandestinement Londres, via l'Espagne et le Portugal, devient l'aide de camp du général François d'Astier de la Vigerie, puis pour la BBC travaille avec son oncle au programme "Honneur et patrie".

C'est là que les deux hommes composent, sur une musique d'Anna Marly, le texte du Chant des partisans, appelé à devenir l'hymne des mouvements de résistance au nazisme (1943). Chargé de mission pour le Commissariat à l'intérieur et à l'information, il devient, en 1944, correspondant de guerre auprès des armées françaises jusqu'à la fin du conflit.

Avec le retour de la paix, Maurice Druon se consacre à la littérature. Ouvrant une trilogie intitulée La Fin des hommes, son roman Les Grandes Familles - chronique cynique et sévère de la grande bourgeoisie d'affaires, obtient le prix Goncourt en 1948. Suivront La Chute des corps, puis Rendez-vous aux enfers.

L'homme est lancé. Une collaboration théâtrale avec son oncle (Le Coup de grâce, 1953), un autre roman (La Volupté d'être, 1954), et l'aventure des Rois maudits. Six volumes, parus chez Del Duca entre 1955 et 1960, retracent les conflits politiques et sentimentaux des cours royales de France et d'Angleterre à la veille de la guerre de Cent Ans. Du Roi de fer au Lis et le lion, la saga est le fruit d'un singulier travail d'atelier, auquel participent notamment Gilbert Sigaux, José-André Lacour et Edmonde Charles-Roux. Avec fair-play, Druon remercie du reste dans sa préface ces nègres de haut vol. Le succès est considérable. Au point que deux adaptations pour le petit écran en seront proposées, par Claude Barma (1972), puis Josée Dayan (2005).

Du conte pour enfants, Tistou les pouces verts (1957) à la veine du roman mythologique : Alexandre le Grand (1958), Les Mémoires de Zeus (1963-67), tout réussit à Maurice Druon, qui obtient le prix Pierre de Monaco "pour l'ensemble de son oeuvre" dès 1966 et entre en décembre de la même année à l'Académie française à 48 ans.

"CONQUÉRIR"

Le benjamin de la vénérable institution y remplace, au 30e fauteuil, l'écrivain Georges Duhamel. C'est à un autre Duhamel, Jacques, qu'il succède bientôt au ministère des affaires culturelles dans le second cabinet Messmer (1973-1974). Gaulliste historique et champion de l'ordre, Druon va mettre la même combativité à menacer les directeurs de théâtre jugés subversifs ("Les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov dans l'autre devront choisir") qu'à enrayer la tentation de certains académiciens à ouvrir le dictionnaire des "immortels" à la modernité.

Cette ligne conservatrice, hautaine et implacable provoque une vive polémique avec les milieux culturels, choqués par la rupture manifeste avec la voie d'ouverture prônée par Jacques Duhamel. Ils organisent le 13 mai 1973 une procession funèbre en mémoire de feu la liberté d'expression. Sans surprise, Druon n'est pas reconduit, sitôt l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, dans le gouvernement que dirige Jacques Chirac. Mais il ne déserte pas le champ politique et se fait élire député (RPR) de Paris en mars 1978.

C'est toutefois du côté de la Coupole qu'il va désormais s'investir prioritairement, prônant l'accueil des écritures francophones, tout en pourfendant les projets de réforme de l'orthographe comme les néologismes en vogue.

Elu secrétaire perpétuel de l'Académie le 7 novembre 1985, en remplacement de Jean Mistler, démissionnaire, il usera de toute son influence pour freiner la moindre évolution de l'institution. Il est d'abord un adversaire farouche de l'entrée des femmes sous la Coupole, mais il ne pourra empêcher l'élection de Marguerite Yourcenar (1903-1987) en 1980. Il saura toutefois se faire une alliée d'Hélène Carrère d'Encausse, hostile à la féminisation du lexique, pour finalement lui abandonner son poste le 7 octobre 1999.

Admis à l'honorariat le 1er janvier 2000, le vieil académicien ne désarme pas cependant. Celui qui choisissait, en 1994, interrogé sur son mot préféré lors de la célébration du tricentenaire du Dictionnaire, le martial "conquérir", s'offre un nouveau baroud en tentant d'interdire la Compagnie à Giscard d'Estaing. Il n'a pas pardonné la trahison envers le général de Gaulle lors du référendum d'avril 1969. Contre ce "Brutus sans grandeur, mais non sans vanité", Maurice Druon mobilise confrères et médias, sans hésiter sur les moyens : "Un ancien ami de Bokassa peut-il succéder à Léopold Sédar Senghor ?", ironise-t-il à l'automne 2003.

Il perd aussi cette bataille-là. Il ne s'assagit pas pour autant et tente encore, à l'été 2007, d'obtenir de son "successeur", Christine Albanel, qu'on reconstruise face au Louvre les Tuileries à l'identique, barrant la perspective de l'Etoile. Un rêve réactionnaire dont il n'aura pas vu la réalisation.

Philippe-Jean Catinchi

Dates clés

23 avril 1918
Naissance à Paris.

1942
S'engage dans la Résistance.

1943
Paroles (avec Joseph Kessel) du "Chant des partisans".

1948
Prix Goncourt pour "Les Grandes Familles".

1955-1960
"Les Rois maudits".

1958
"Alexandre le Grand".

1963-1967
"Les Mémoires de Zeus".

1966
Prix Pierre de Monaco "pour l'ensemble de son oeuvre"
Benjamin, à 48 ans, de l'Académie française.

1972 (puis 2005)
Adaptations pour la télévision des "Rois maudits".

1973-1974
Ministre des affaires culturelles de Georges Pompidou.

1985-1999
Secrétaire perpétuel de l'Académie française.

14 avril 2009
Mort à Paris.



L'académicien Maurice Druon est mort

LE MONDE | 14.04.09 | 21h35  •  Mis à jour le 15.04.09 | 10h30

L'écrivain et homme politique Maurice Druon est mort, mardi 14 avril à Paris, à quelques jours de ses 91 ans. Rendu célèbre par sa saga historique Les Rois maudits, il avait été, en 1973-1974, le dernier ministre des affaires culturelles de Georges Pompidou. Pendant plus de quatorze ans, il fut le secrétaire perpétuel de l'Académie française, où il avait été élu en 1966. Il en était le doyen d'élection.

Né à Paris le 23 avril 1918, il n'a pas connu son père, Lazare Kessel, membre de la Comédie-Française, qui se tire une balle dans le cœur sans l'avoir reconnu. L'enfant n'apprendra la vérité sur cette brusque disparition, qu'il croyait due à la grippe espagnole, qu'à l'âge de 18 ans. Ce qui le plonge dans une "affreuse crise d'angoisse et une hantise du suicide", confiera-t-il dans le premier volet de ses Mémoires, L'aurore vient du fond du ciel (Plon/Fallois, 2006).

Sa mère, qui épouse un notaire du Nord, René Druon, dont il prend le nom à 7 ans, l'a moins marqué que ce père adoptif, qui lui transmet cet "amour de la France" qui équilibre l'ascendance russe (" des juifs des steppes, qui étaient en fait des Khazars convertis") dont son oncle, l'écrivain Joseph Kessel (1898-1979), incarne jusqu'à la démesure l'énergie dionysiaque.

Une enfance paisible en Normandie, à La Croix-Saint-Leufroy, des études secondaires au lycée Michelet à Vanves, un deuxième prix au concours général en 1936, et, sitôt le baccalauréat en poche malgré un grec fragile et une faiblesse irrémédiable en maths, l'entrée à la faculté des lettres de Paris, puis à l'Ecole libre des sciences politiques (1937-1939).

Mais, parallèlement, chez son oncle et mentor Jef Kessel, "ce faussaire dans le genre d'Homère", le jeune Maurice croise les as de l'Aéropostale, Jean Mermoz, Antoine de Saint-Exupéry et Henri Guillaumet, des musiciens tziganes et des bacchantes en rupture de cabaret russe. Sur le fil, toujours, entre une effervescence déstabilisante et le prudent enracinement dans les valeurs traditionnelles, puisqu'il tient "l'anarchie pour aussi haïssable dans le verbe que dans la société". D'où des premiers pas littéraires, encouragés par l'oncle Jef, sous le signe d'un classicisme sans états d'âme.

Officier de cavalerie à l'école de Saumur, Maurice Druon participe en 1940 à la campagne de France. Il évoquera l'épisode dans son premier roman, La Dernière Brigade (1946). Démobilisé, il demeure en zone libre et fait représenter au Grand Théâtre de Monte-Carlo une pièce en trois actes, Mégarée, en 1942. La même année, il s'engage dans les rangs de la France libre, gagne clandestinement Londres, via l'Espagne et le Portugal, devient l'aide de camp du général François d'Astier de la Vigerie, puis pour la BBC travaille avec son oncle au programme "Honneur et patrie".

C'est là que les deux hommes composent, sur une musique d'Anna Marly, le texte du Chant des partisans, appelé à devenir l'hymne des mouvements de résistance au nazisme (1943). Chargé de mission pour le Commissariat à l'intérieur et à l'information, il devient, en 1944, correspondant de guerre auprès des armées françaises jusqu'à la fin du conflit.

Avec le retour de la paix, Maurice Druon se consacre à la littérature. Ouvrant une trilogie intitulée La Fin des hommes, son roman Les Grandes Familles – chronique cynique et sévère de la grande bourgeoisie d'affaires, obtient le prix Goncourt en 1948. Suivront La Chute des corps, puis Rendez-vous aux enfers.

L'homme est lancé. Une collaboration théâtrale avec son oncle (Le Coup de grâce, 1953), un autre roman (La Volupté d'être, 1954), et l'aventure des Rois maudits. Six volumes, parus chez Del Duca entre 1955 et 1960, retracent les conflits politiques et sentimentaux des cours royales de France et d'Angleterre à la veille de la guerre de Cent Ans. Du Roi de fer au Lis et le lion, la saga est le fruit d'un singulier travail d'atelier, auquel participent notamment Gilbert Sigaux, José-André Lacour et Edmonde Charles-Roux. Avec fair-play, Druon remercie du reste dans sa préface ces nègres de haut vol. Le succès est considérable. Au point que deux adaptations pour le petit écran en seront proposées, par Claude Barma (1972), puis Josée Dayan (2005).

Du conte pour enfants, Tistou les pouces verts (1957) à la veine du roman mythologique: Alexandre le Grand (1958), Les Mémoires de Zeus (1963-67), tout réussit à Maurice Druon, qui obtient le prix Pierre de Monaco "pour l'ensemble de son œuvre" dès 1966 et entre en décembre de la même année à l'Académie française à 48 ans.

Le benjamin de la vénérable institution y remplace, au 30e fauteuil, l'écrivain Georges Duhamel. C'est à un autre Duhamel, Jacques, qu'il succède bientôt au ministère des affaires culturelles dans le second cabinet Messmer (1973-1974). Gaulliste historique et champion de l'ordre, Druon va mettre la même combativité à menacer les directeurs de théâtre jugés subversifs (" Les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov dans l'autre devront choisir") qu'à enrayer la tentation de certains académiciens à ouvrir le dictionnaire des "immortels" à la modernité.

Cette ligne conservatrice, hautaine et implacable provoque une vive polémique avec les milieux culturels, choqués par la rupture manifeste avec la voie d'ouverture prônée par Jacques Duhamel. Ils organisent le 13 mai 1973 une procession funèbre en mémoire de feu la liberté d'expression. Sans surprise, Druon n'est pas reconduit, sitôt l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, dans le gouvernement que dirige Jacques Chirac. Mais il ne déserte pas le champ politique et se fait élire député (RPR) de Paris en mars 1978.

C'est toutefois du côté de la Coupole qu'il va désormais s'investir prioritairement, prônant l'accueil des écritures francophones, tout en pourfendant les projets de réforme de l'orthographe comme les néologismes en vogue.

Elu secrétaire perpétuel de l'Académie le 7 novembre 1985, en remplacement de Jean Mistler, démissionnaire, il usera de toute son influence pour freiner la moindre évolution de l'institution. Il est d'abord un adversaire farouche de l'entrée des femmes sous la Coupole, mais il ne pourra empêcher l'élection de Marguerite Yourcenar (1903-1987) en 1980. Il saura toutefois se faire une alliée d'Hélène Carrère d'Encausse, hostile à la féminisation du lexique, pour finalement lui abandonner son poste le 7 octobre 1999.

Admis à l'honorariat le 1er janvier 2000, le vieil académicien ne désarme pas cependant. Celui qui choisissait, en 1994, interrogé sur son mot préféré lors de la célébration du tricentenaire du Dictionnaire, le martial "conquérir", s'offre un nouveau baroud en tentant d'interdire la Compagnie à Giscard d'Estaing. Il n'a pas pardonné la trahison envers le général de Gaulle lors du référendum d'avril 1969. Contre ce "Brutus sans grandeur, mais non sans vanité", Maurice Druon mobilise confrères et médias, sans hésiter sur les moyens : "Un ancien ami de Bokassa peut-il succéder à Léopold Sédar Senghor?", ironise-t-il à l'automne 2003.

Il perd aussi cette bataille-là. Il ne s'assagit pas pour autant et tente encore, à l'été 2007, d'obtenir de son "successeur", Christine Albanel, qu'on reconstruise face au Louvre les Tuileries à l'identique, barrant la perspective de l'Etoile. Un rêve réactionnaire dont il n'aura pas vu la réalisation.

Philippe-Jean Catinchi

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23 avril 1918 : Naissance à Paris

1942 : S'engage dans la Résistance

1943 : Paroles (avec Joseph Kessel) du Chant des partisans

1948 : Prix Goncourt pour Les Grandes Familles

1955-1960 : Les Rois maudits

1958 : Alexandre le Grand

1963-1967 : Les Mémoires de Zeus

1966 : Prix Pierre de Monaco "pour l'ensemble de son œuvre"

1966 : Benjamin, à 48 ans, de l'Académie française


1972 (puis 2005): Adaptations pour la télévision des Rois maudits

1973 -1974 : Ministre des affaires culturelles de Georges Pompidou

1985-1999 : Secrétaire perpétuel de l'Académie française

14 avril 2009 : Mort à Paris


Maurice Druon, un seigneur des lettres est mort

Étienne de Montety

15/04/2009 | Mise à jour : 09:26 | Commentaires  102 | Ajouter à ma sélection

Maurice Druon, chez lui en mai 2008. Crédits photo : Le Figaro

L'ancien secrétaire perpétuel de l'Académie française est décédé à l'âge de 90 ans. Il était l'auteur du «Chant des partisans» et de la série romanesque «Les Rois maudits».
 
Dans son Journal, le critique Matthieu Galey fait de Maurice Druon le portrait suivant : «Superbe, solaire, heureux et portant beau. À 37 ans, voici un homme qui a su tirer profit de sa timbale Goncourt. Un contrat mirifique lui assure 800 000 francs par mois contre un certain nombre de feuilletons historiques.»

Nous sommes en 1955. Druon est alors le roi de Paris. Il le restera longtemps : écrivain, élu à l'Académie française, homme politique (ministre et député), couvert de décorations, il fut durant un demi-siècle un authentique personnage de la vie publique française.

Élu de Paris, il avait affirmé un jour : «Je possède un tiers de l'Arc de triomphe. Impossible de sortir de l'indivision.» La formule est belle. Parlait-il du XVIIe arrondissement, dont il fut le député (et qui partage l'Étoile avec le VIIIe et le XVIe) ou de lui-même ? Car Maurice Druon était amateur de capes et d'épées, de grande histoire, de personnages picaresques. Volontiers théâtral, portant canne et chapeau, il s'honorait d'une généalogie complexe et prestigieuse, posée sur plusieurs continents. Arrière-petit-neveu du poète Charles Cros, et surtout propre neveu de Joseph Kessel et pour mieux dire son fils spirituel, il avait rejoint à Londres en 1942 le général de Gaulle, un homme à sa mesure dont il fit un jour la description suivante : «Haut, droit, dans son uniforme et les leggings, il m'apparut comme un chevalier du Moyen Âge, majestueux et déterminé .»

Il y avait chez lui du capteur de gloire comme il y a des capteurs solaires. Il était revenu de la Deuxième Guerre mondiale auréolé d'un prestige aux rayons multiples : en 1939, il avait adressé au directeur de France Soir, Pierre Lazareff, un article intitulé «J'ai vingt ans et je pars». Et il tint parole. Quelques mois plus tard, il était sur la Loire aux côtés des cadets de Saumur et chargea l'ennemi avec une authentique bravoure. Replié avec sa troupe du côté de Bordeaux, il campa dans une propriété ; chez Montaigne, assurait-il, dont il put contempler à loisir la fameuse tour, pendant que la République s'écroulait. Il vécut ainsi la débâcle la plus littéraire qui soit.

Druon était ainsi, à la fois dans l'action et dans la représentation. En 1943, se trouvant à Londres avec son oncle prestigieux Jeff Kessel (Druon est le patronyme de son père adoptif), il composa un hymne, le «Chant des partisans», qui devient dans la Résistance un chant de marche, d'espoir et de bravade. «Ami, entends-tu». Une Marseillaise FFL. Ce refrain, composé par Anne Marly, mit le feu aux maquis, galvanisa les énergies : br />

À partir de 1944, on retrouva Druon en Alsace et en Allemagne comme correspondant de guerre. Il écrivit La Dernière Brigade, inspiré par son expérience d'officier de cavalerie.

Le triomphe des «Rois maudits»
En 1948, son roman Les Grandes Familles fut couronné par le prix Goncourt. Maurice Druon devint alors une figure de premier plan de la scène intellectuelle et publique française, qu'il ne quittera jamais plus. Son atelier littéraire, dirigé par Edmonde Charles-Roux et qui utilisait le talent de fines plumes, telles celles de Matthieu Galey ou Pierre de Lacretelle, faisait peut-être sourire les bas-bleus mais rencontra un succès jamais vu depuis Alexandre Dumas. Les Rois maudits fit un triomphe et la fortune de leur auteur. Druon fut plébiscité par des millions de lecteurs. Écoutons une nouvelle fois Galey, aux premières loges pour observer le phénomène : «Entre un appel de son éditeur anglais, les confidences interminables d'une comtesse italienne - une emmerderesse me chuchote-t-il en couvrant l'appareil de sa main gauche -, les questions d'un journaliste de la radio et le rituel coup de fil chez Del Duca pour savoir où en sont les ventes aujourd'hui, J'ai vite compris que sa vie était un enfer, qu'il n'avait jamais une minute à lui, qu'il faudrait trois secrétaires au lieu de deux.»

Son œuvre est abondante, diverse. On y trouve du roman, du théâtre (il fut représenté au Français), de l'essai politique, de la biographie (Alexandre le Grand), des Mémoires. Et même du conte pour enfants : Tistou les pouces verts. Il était disert, brillant, inattendu. Galey raconte qu'il tenait à ce qu'un des épisodes des Rois maudits se passât à Avignon l'été 1327 pour la seule raison que c'est l'année où Laure a rencontré Pétrarque. Pareil détail signe un auteur.

Le mot qui résume Maurice Druon, par quelque sens qu'on le prenne, c'est l'engagement : engagement militaire quand le sort du pays le requérait, engagement politique, au service de ses idées. Cela passa, puisque tel était son tempérament, par de jolies passes d'armes, par voie de presse le plus souvent. Nommé par Pierre Messmer ministre des Affaires culturelles en 1973, il se singularisa par de courageuses prises de position contre les abus du monde culturel. Une de ses déclarations est restée célèbre : «Les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov dans l'autre devront choisir. » Il devint la bête noire de toute une profession (on ne parlait pas encore à l'époque d'intermittents du spectacle). Les conformistes l'exécraient. Il n'en avait cure, jouant volontiers les provocateurs mais s'élevant également avec vigueur contre la féminisation abusive des titres, et plus largement contre l'appauvrissement de la langue française. Il prit mille fois part au débat public, et souvent de façon tonitruante, d'une voix de bronze, au risque de se laisser enfermer dans la caricature.

«Le Malraux de Pompidou»
Ses combats et l'âme qui les menait valaient mieux que cela. Paul Morand note dans son journal : «À l'Académie, Druon, mon voisin, et moi batifolions sur les verbes “délasser” et “délacer” ; aujourd'hui, il se réveille ministre de la Culture. C'est le Malraux de Pompidou.» On ne saurait mieux décrire la formidable énergie qui animait le personnage.

Le Figaro lui ouvrit souvent ses portes pour y accueillir ses chroniques sur le bon français, quelque tribune pour fustiger l'usage approximatif de la langue par un ministre, quelque opinion sur les sondages ou la réforme des institutions. On lui prête un mot malheureux à l'annonce de la candidature de Marguerite Yourcenar à l'Académie française en 1980, qui annonçait l'ouverture de l'institution aux femmes : «D'ici peu vous aurez quarante bonnes femmes qui tricoteront pendant les séances du dictionnaire.» Il affectionnait volontiers le rôle de gardien du Temple, que ce soit celui du gaullisme, de la France ou de l'Académie.

Ses dernières charges firent quelque bruit. Toujours l'Académie : en 2003, par une vigoureuse tribune dans Le Figaro Littéraire, il s'éleva contre l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, vidant ainsi une querelle vieille de trente ans, lorsque VGE obtint le soutien de Jacques Chirac, affaiblissant ainsi le candidat gaulliste Jacques Chaban-Delmas. Plus tard, Druon s'en prit encore à François Bayrou, s'attirant de la part de ce dernier une magnifique réplique, cinglante et enlevée, l'un et l'autre prouvant que la polémique permet souvent de donner le meilleur de soi-même. Il n'y a pas de grands hommes, il n'y a que de grandes querelles, n'est-ce pas ?

Maurice Druon avait été élu en 1966 à l'Académie française au fauteuil de Georges Duhamel. Il servit cette institution, dont il fut, durant plus de dix ans, le secrétaire perpétuel. Sa carrière exceptionnelle dissimulait une blessure, et sous l'abondance de titres et de reconnaissances qui définit sa vie, on trouvait le désir ardent de recouvrir la dépouille tragique de son père Lazare Kessel (tragiquement disparu à sa naissance) d'un linceul d'honneurs et de respectabilité.

   
Il paraît qu’il faut parler de Maurice Druon
  
15 avril 2009 - par Pierre Assouline

Oui, il faut absolument en parler si l’on croit les commentaires de plusieurs intervenautes sur ce blog, et la plupart de nos confrères des grandes gazettes. L’immortel vient de mourir à 90 ans à l’issue d’une vie bien remplie. Mais encore ? Un résistant de la première heure, sans aucun doute, courageux et intrépide, mais on en connaît d’autres et qui ne l’ont jamais ramenée. Celui qui fut longtemps l’invité permanent à la cour du roi du Maroc n’aimait rien tant que les honneurs et les décorations.

Oublions le ministre des Affaires culturelles, qui a notamment marqué son maroquin par une formule demeurée fameuse : «Les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov dans l’autre devront choisir.” Ne détestant ni le panache, ni la polémique, ni la provocation, cet homme d’engagements aimait s’exprimer par des formules, énoncées le plus souvent avec une solennité et une pompe destinées à faire oublier à quel point elles étaient creuses le plus souvent. Avec cela réactionnaire, conservateur, passéiste comme on n’ose même plus l’être à droite. Quoi d’autre ? Le personnage. Personnellement, il m’insupportait par son incarnation caricaturale de Sacha Guitry (voix de bronze, pose permanente, canne et chapeau ostentatoires) lequel était déjà sa propre caricature. A ceci près que Guitry avait vraiment de l’esprit et une oeuvre, une vraie. Celle de Druon ?

Ses admirateurs la ramènent toujours au Chant des partisans, alors que l’hymne national de la Résistance doit autant à Anna Marly qui en avait composé la musique qu’à son oncle Joseph Kessel qui en avait écrit les paroles avec lui ; un chant très russe d’inspiration, comme l’étaient Anna et Joseph. Quand ce n’est Le Chant des partisans, c’est Les Grandes familles (Goncourt cuvée 1948), qui doit d’avoir survécu dans quelques mémoires grâce à l’interprétation magistrale qu’en fit Jean Gabin à l’écran, et surtout Les Rois maudits. Or on sait bien ce que cette saga, qui fit les beaux soirs de l’ORTF, doit à la négritude. Celle-ci est évoquée désormais sous la jolie métaphore d’”atelier littéraire”, dont un article informé du Figaro nous rappelle qu’il était composé notamment d’Edmonde Charles-Roux, Mathieu Galey et Pierre de Lacretelle, auxquels il faut ajouter Gilbert Sigaux et José-André Lacour.

Quoi d’autre ? Il aimait les femmes qui le lui rendaient bien, il montait à cheval en avant, calme et droit jusque dans ses derniers temps et croyait volontiers ceux qui voyaient en lui un seigneur. Fallait-il vraiment rendre hommage à cet écrivain ? A la réflexion, non.

15 avril 2009 Publié Actualité | Lien permanent | Alerter


Maurice Druon est mort (2)
 
mercredi, avril 15, 2009

Je regretterai qu'il n'ait pas pu publier le quatre tomes programmés de ces mémoires car le premier était bien plaisant.

Je pense également à deux de ses citations :

«Il y a en France deux partis de gauche, dont un se nomme la droite.»

Cela correspond exactement à mon analyse de la politique en France et les agissements du gouvernement Sarkozy en confirment chaque jour la pertinence.

«François Bayrou : personnage secondaire et qui le restera.»

Cette définition lui avait valu une réplique cinglante de l'offensé. Je n'aime pas Bayrou, mais il faut bien reconnaître qu'il est le dernier polticien à écrire français correctement et avec style. Une polémique Druon-Bayrou, ça a plus de gueule qu'une polémique Royal-Sarkozy.

La réponse de Bayrou était plus dans l'air du temps, plus charmeuse, voire plus démagogue, mais je pense que c'était Druon qui avait raison.

Enfin, sa lutte contre la féminisation inappropriée de la langue française, bien que d'arrière-garde pour les avant-gardes, était de pur bon sens.

Ceux qui disent la ministre ou, encore plus horrible, la maire (de Lille), montrent trois choses :

> un goût d'égout, car existe-t-il plus disgracieux que «la maire» ?

> une ignorance crasse de la langue française. «Le ministre» n'indique pas plus le sexe du titulaire que «la sentinelle» n'indique les tendances homosexuelles des militaires en guérite.

> un sexisme réel bien qu'inconscient. Insister pour dire «la ministre» suppose que le sexe du ministre a une importance (1).

Cependant, ces calembredaines de féminisation des noms de fonction ont une grande utilité : c'est un filtre à cons rapide, efficace et peu couteux.

Tout journal écrivant «la ministre» se retrouve immédiatement au panier (cas de plus en plus fréquent du journal Le Monde), tout bonimenteur radiophonique souffrant de cette tare a la chique coupée illico presto.

De plus, il me plaît qu'après la charge des cadets de Saumur, à laquelle il participa avec Michel Debré, il se soit réfugié à Montaigne, dans la propriété de Michel (2).

Enfin, certains auteurs de merde commencent déjà à cracher sur sa tombe (3), ce qui prouve qu'il dérange encore.

(1) : quand le ministre est DSK, son sexe a une importance : il le met n'importe où et ça fait des histoires. Mais c'est un autre problème.

(2) : si vous ne le savez pas encore, apprenez que les amateurs de Montaigne forment une étrange confrérie, des fils invisibles les lient à travers l'espace et le temps, des goûts communs.

(3) : Pierre Assouline est le parfait petit scribouillard degôche, petit soldat de la bien-pensance.
Publié par fboizard à l'adresse mercredi, avril 15, 2009  
Libellés : actualité, littérature



feu monsieur Sébile

Maurice Druon vient de remettre son âme à Dieu. Il aura beaucoup rendu service à la langue française, notamment en contribuant à redonner vie à un mot bien oublié, sébile (illustration ci-contre), qu’il avait employé dans des circonstances controversées. Au mitan des seventies, alors qu’il était ministre de la culture de Pompidou, il avait vilipendé les “intellectuels de gauche”, accusés par lui d’avancer portant d’une main la sébile (pour les subventions) et, de l’autre, le cocktail Molotov (pour la subversion), ce qui avait beaucoup plu à l’électorat conservateur.

La sébile est une petite coupe destinée à recevoir des piécettes.

M. Druon, qui était sans doute féru d’Antiquité classique, n’aura pas manqué de se munir d’une obole pour payer son passage à Charon.    

avril 2009 Publié La langue korrecte | Lien permanent | Alerter

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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 14:41

(dépêches)



René Monory, ancien président du Sénat

Nécrologie
LE MONDE | 14.04.09 | 16h27  •  Mis à jour le 14.04.09 | 16h27

C'était un singulier deuxième personnage de l'Etat. René Monory, ancien président du Sénat, ancien ministre, est mort samedi 11 avril, à Loudun (Vienne), dans sa maison familiale. Il était âgé de 85 ans. Malade et affaibli depuis plusieurs années, il avait notamment été hospitalisé au début du mois de février au CHU de Poitiers, à la suite d'une occlusion intestinale.

Son père était garagiste. Lui, né le 6 juin 1923 à Loudun, ne poursuit pas ses études au-delà du brevet. A 15 ans, il commence à travailler comme apprenti dans le garage paternel. Douze ans plus tard, il prend les rênes de l'affaire familiale. Il en fera une des concessions les plus importantes de la région et développera ensuite d'autres activités.

Entreprenant, doté d'un caractère trempé, bardé de certitudes frappées au coin du bon sens, René Monory ne tarde pas à se lancer dans la politique. En 1955, il se présente aux élections municipales à Loudun, dont il devient maire en 1959. Il abandonnera ce mandat le 20 mars 1999, quarante ans jour pour jour après sa première élection.

C'est le début d'une longue carrière politique qui, du "garagiste de Loudun" (c'était l'un de ses surnoms), fera le deuxième personnage de l'Etat. Deux ans après avoir été élu maire, il devient conseiller général de la Vienne. Longévité, là encore : il détiendra cette fonction pendant quarante-trois ans. Elu en 1979 à la tête du département, il le présidera jusqu'à la fin de son dernier mandat, en 2004. Entre-temps, il a brièvement présidé le conseil régional de Poitou-Charentes, de 1985 à 1986.

Voilà pour l'élu local, dont le nom reste attaché à la décision, au début des années 1980, d'ériger une cité du futur au milieu des champs de tournesols. Le Futuroscope est lancé. En quelques années, une ville nouvelle sort de terre à quelques kilomètres de Poitiers. Le projet est d'abord accueilli avec scepticisme, voire moqué. Mais qu'importent les réserves, les critiques et les revers. René Monory vient de doter un département rural en perte de vitesse d'une "locomotive" économique d'un nouveau genre, susceptible d'attirer étudiants, chercheurs et entreprises de pointe dans les technologies nouvelles. Depuis son ouverture, en 1987, le parc de loisirs a accueilli 32 millions de visiteurs.

En 1968, René Monory est élu au Sénat, inscrit au groupe de l'Union centriste des démocrates de progrès. Toute sa vie politique, jusqu'à la création de l'UMP, en 2002, il la mènera dans les rangs centristes. Par commodité plus que par conviction. Il entre dans le gouvernement de Raymond Barre, en 1977, au ministère de l'industrie. Puis il devient ministre de l'économie et des finances en 1978, jusqu'en 1981. Pendant son séjour Rue de Rivoli (siège du ministère des finances à l'époque), dans un contexte d'inflation galopante, il entreprend, et beaucoup : libération des prix industriels et, partiellement, celle du commerce et des services. Avec la loi du 13 juillet 1978, il entend développer l'actionnariat et orienter l'épargne vers le financement des entreprises. Ce sont les fameuses "sicav Monory".

En 1984, il décroche le titre de champion du monde de la pêche à l'espadon, à Dakar. De 1986 à 1988, il est de nouveau ministre, de l'éducation nationale, cette fois, dans un gouvernement Jacques Chirac. La cohabitation ne l'effraie pas, bien au contraire. Il se verrait bien endosser, le cas échéant, le costume de premier ministre. Mais la mort de Malik Oussekine, jeune homme brutalisé par la police au cours des manifestations étudiantes de l'hiver 1986, l'oblige à remiser ses ambitions.

Le 2 octobre 1992, à 69 ans, René Monory est élu président du Sénat et succède à Alain Poher. La fin de règne de son prédécesseur, atteint par l'âge et l'impotence, a été vécue douloureusement au Palais du Luxembourg. Le "père du Futuroscope" veut changer l'image de la seconde chambre du Parlement. Il a décidé de la faire passer à l'heure des nouvelles technologies et des moyens modernes de communication. Le site Internet du Sénat, ouvert "bien avant celui de l'Assemblée", ainsi qu'il se plaisait à le rappeler, fait la fierté de son président.

A l'occasion, l'"ours", comme l'appellent certains de ses collègues, n'hésite pas à défendre chèrement les intérêts de l'institution sénatoriale. En 1992, lorsque le gouvernement demande le rapatriement au budget de l'Etat des réserves, considérables, amassées par les deux Assemblées, il s'y oppose, à l'inverse de l'Assemblée nationale, qui consent à restituer les siennes.

Plus tard, c'est avec Lionel Jospin, alors premier ministre socialiste de Jacques Chirac, qu'il croise le fer, en faisant du Sénat le bastion de la résistance aux 35 heures. Les tentatives du chef de gouvernement de réformer l'institution, qu'il qualifie d'"anomalie pour la démocratie", seront mises en échec.

Mais, en 1998, René Monory, qui envisage de briguer un nouveau mandat de trois ans, est rattrapé par son âge. Il n'a pas voulu voir que des alliances destinées à le destituer se nouaient. Les années ont passé : c'est à lui, désormais, qu'est adressé le reproche de la "poherisation", synonyme de sénescence, du Sénat. Devancé de 16 voix par le candidat du RPR, Christian Poncelet, son cadet de cinq ans, il doit s'effacer. "Ils m'ont trouvé trop vieux", soupire-t-il avant de quitter le Petit Luxembourg, la résidence du président du Sénat.

De ce jour René Monory ne remit quasiment plus les pieds au Palais du Luxembourg, jusqu'à l'expiration de son mandat de sénateur, en septembre 2004.

Patrick Roger

-----------------------
Dates clés

6 juin 1923
Naissance à Loudun (Vienne).

1959-1999
Maire de sa ville.

1968-2004
Sénateur.

1977
Premier poste ministériel, à l'industrie.

1978-1981
Ministre de l'économie et des finances.

1986-1988
Ministre de l'éducation nationale.

1992-1998
Président du Sénat.

Article paru dans l'édition du 15.04.09



L'ancien président du Sénat René Monory est mort

LEMONDE.FR avec AFP et AP | 11.04.09 | 09h01  •  Mis à jour le 11.04.09 | 12h04

René Monory, ancien président du Sénat (1992-1998), est mort, samedi 11 avril dans la nuit, dans sa maison de famille près de Loudun, selon la préfecture de la Vienne. Il avait 86 ans. La santé de cet ancien ministre centriste s'était gravement détériorée depuis 2007. Il avait notamment été hospitalisé pour une occlusion intestinale, et, il y a un an, pour de graves problèmes respiratoires.

Né le 6 juin 1923 à Loudun (Vienne), cette figure du centre-droit a exercé, comme son père, le métier de garagiste, avant d'entrer en politique. En 1959, il s'empare de la mairie de Loudun, qu'il tiendra pendant 40 ans.

Cet autodidacte revendiqué a connu une ascension fulgurante : il est conseiller général de la Vienne en 1961, sénateur en 1968, ministre de l'industrie en 1977. Alors qu'il clame n'avoir jamais lu un livre d'économie, et prône le "bon sens" comme règle de vie, il devient ministre de l'économie de Raymond Barre en 1978, jusqu'en 1981.

L'HOMME DU FUTUROSCOPE

Le retour de la droite en 1986 ramène René Monory au gouvernement, avec le portefeuille de l'éducation nationale dans le gouvernement Chirac. Il tente une réforme des universités qui déclenche des protestations lycéennes et étudiantes dans tout le pays. Le mouvement se solde par le retrait du "plan Devaquet", du nom de son ministre délégué, après la mort de Malik Oussekine, un étudiant tué par la police en marge des manifestations.

En 1992, René Monory, unique candidat de l'UDF, prend la présidence du Sénat et devient le deuxième personnage de l'Etat. En 1998, à 75 ans, il est battu à ce poste, à la surprise générale, par le RPR Christian Poncelet, qui met fin à 30 années de présidence centriste de la Haute assemblée.

Très attaché à sa région d'origine, René Monory est resté jusqu'en 2004 sénateur de la Vienne.  Sa grande oeuvre, sur laquelle il se montrait intarissable, c'est le Futuroscope de Poitiers, parc scientifique de loisirs, dont les portes ouvrent en 1987. Depuis, le par a accueilli plus de 30 millions de visiteurs.

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"Un homme tourné vers l'avenir et les sciences"

Le président Nicolas Sarkozy a salué, samedi, la mémoire de l'ancien président du Sénat, soulignant que "sa carrière, à l'image de sa vie, s'était inscrite dans le respect intransigeant des valeurs humanistes". Pour le président de la République, René Monory "laissera, avant tout, le souvenir d'un homme tourné vers l'avenir et les sciences". (AFP)


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12 avril 2009 7 12 /04 /avril /2009 14:53

(verbatim)


http://elysee.fr/documents/index.php?mode=view&lang=fr&cat_id=1&press_id=2535
Publié le 11-04-09 à 09:41  
 
  Décès de M. René MONORY, ancien Président du Sénat et ancien ministre  
 
 Le Président de la République tient à saluer la mémoire de M. René MONORY, ancien Président du Sénat et ancien ministre, dont la carrière, à l’image de sa propre vie, s’est inscrite dans le respect intransigeant des valeurs humanistes. Cet humanisme s’exprima non seulement dans sa conception de l’homme qu’il plaçait au cœur de l’action publique, mais également dans sa conviction de la nécessité d’offrir à ses contemporains la possibilité d’accéder au plus vaste savoir.

Autodidacte d’origine modeste, apprenti garagiste à 15 ans et travailleur acharné, il gravit un à un les échelons de la méritocratie républicaine. Maire de Loudun pendant 40 ans, Président du Conseil Général de la Vienne et Sénateur, il exerça la fonction de Président de la Haute Assemblée pendant deux mandats de 1992 à 1998.

Son humanisme social s’exprima dans ses fonctions ministérielles et parlementaires, notamment dans la loi toujours en vigueur qui porte son nom et qui fut la première à comporter des mesures spécifiques visant à encourager l’actionnariat salarié.

René MONORY laissera, avant tout, le souvenir d’un homme tourné vers l’avenir et les sciences. Père du Futuroscope de Poitiers, parc mondialement reconnu, il s’ingénia, dans toutes ses fonctions, à rendre accessibles à ses contemporains les nouvelles technologies. Il fut l’un des premiers hommes politiques à s’engager dans la révolution de l’Internet et demeure reconnu comme l’une des figures pionnières dans le domaine des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication.

Le Président de la République présente ses condoléances attristées à sa famille.


http://premier-ministre.gouv.fr/acteurs/communiques_4/deces_rene_monory_63195.html
Communiqués  11-04-2009 11:15 Décès de René Monory
C’est avec une grande tristesse que François Fillon a appris ce matin le décès de René Monory.

Il salue le parcours exceptionnel d’un homme d’origine modeste dont le talent et la volonté lui ont permis de servir dans des mandats électifs nombreux, tant locaux que nationaux, et l’ont conduit aux plus hautes fonctions dans la République, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, ministre de l’Economie, ministre de l’Education nationale, et enfin président du Sénat.

Son intérêt qui ne s’est jamais démenti pour les technologies nouvelles, l’avait conduit à créer le Futuroscope, grande réussite de parc technologique de loisirs.

Sénateur pendant plus de vingt années, son engagement inlassable au service de cette assemblée l’a conduit à en assumer la présidence de 1992 à 1998, période durant laquelle il a œuvré à sa modernisation et à son rayonnement.

François Fillon rend hommage à cet exemple remarquable de réussite individuelle au service de la France. Il adresse à sa famille, à ses proches, l’expression de ses plus sincères condoléances.


http://senat.fr/presse/cp20090411.html
Communiqué du 11 avril  2009

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 GERARD LARCHER, PRESIDENT DU SENAT :
« RENE MONORY ETAIT UN VISIONNAIRE»

 

Le Président du Sénat, Gérard Larcher, a appris avec tristesse le décès de René Monory cette nuit à son domicile.

 Il tient à rendre hommage à son prédécesseur qui présida le Sénat de 1992 à 1998 et lui insuffla l’esprit de modernité qui le caractérisait et l’avait amené à faire jaillir le Futuroscope des terres agricoles de la Vienne.

 Du garage de son père à Loudun à la mairie de cette ville, puis à la présidence du conseil général de la Vienne, au ministère de l’Industrie (1977), à celui de l’économie (1978-1981), puis celui de l’Education nationale (1986-1988), il a exercé en marquant profondément de son empreinte toutes les responsabilités des échelons locaux et nationaux. Président du Fonds Monétaire International de janvier à mai 1981, celui qui initia le premier plan Internet dans les écoles de son département était un homme résolument tourné vers l’avenir » déclare Gérard Larcher.

 Il a développé la dimension internationale du Sénat. Il a aussi impulsé avec vigueur le développement des nouvelles technologies en veillant parallèlement à ce que la Haute Assemblée soit très attentive à l’équilibre et au développement des territoires.

  « Je garde l’image d’un homme d’une curiosité insatiable. C’était un visionnaire. Ce fut un honneur pour moi d’être l’un de ses Vice-présidents » indique Gérard Larcher.

 
Contact presse :

Cabinet du Président

Nathalie Bahier, conseiller technique chargée de la communication et de la presse : 01 42 34 38 82

Marion Lamure, Chargée de mission Presse : 01 42 34 36 07

http://senat.fr/senfic/monory_rene68036e.html
Anciens sénateurs Ve République

René MONORY
Ancien sénateur de la Vienne

Ancien Président du Sénat
 

 

Etat-Civil    Né le 6 juin 1923
 Décédé le 11 avril 2009
 
Situation en fin de mandat    Membre de la commission des affaires économiques
 Membre du Groupe Union pour un Mouvement Populaire
 
 
Election     Elu le 22 septembre 1968 jusqu'au 29 avril 1977 (Devenu membre du Gouvernement) ;
  Réélu le 2 septembre 1977 jusqu'au 1er novembre 1977 (Devenu membre du Gouvernement) ;
  Réélu le 19 septembre 1981 jusqu'au 19 avril 1986 (Devenu membre du Gouvernement) ;
  Réélu le 28 septembre 1986 jusqu'au 1er novembre 1986 (Devenu membre du Gouvernement) ;
  Réélu le 4 septembre 1988;
  Réélu le 24 septembre 1995;
  Fin de mandat le 30 septembre 2004 (Ne se représente pas) .
 
 
Profession     Négociant
 
Travaux   (1)
parlementaires     Propositions de loi
  Rapports
  Questions
  Extraits de la table nominative : 2000 , 2003 , 2004
 
 
Fonctions antérieures
         Ministre
 

http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/jacques-chirac-rene-monory-une-figure-de-la-vie-politique-11-04-2009-476140.php
Flash actualité - Politique  
  Jacques Chirac: René Monory, "une figure de la vie politique"
  | Réagir11.04.2009, 13h30






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L'ancien président de la République, Jacques Chirac, a estimé samedi que René Monory "restera dans les mémoires comme une figure de la vie politique et parlementaire de la Vème République".
Dans un communiqué, l'ancien chef de l'Etat et son épouse font part "de leur "grande émotion" à l'annonce du décès de l'ancien président du Sénat "pour lequel ils avaient beaucoup d'estime".
"A la présidence du Sénat, il aura offert à la Haute Assemblée une dimension nouvelle. Comme élu local de la Vienne, comme parlementaire, comme ministre, René Monory aura, tout au long d'une brillante carrière marquée par la promotion au mérite, fait preuve d'action et d'imagination et défendu avec clairvoyance les intérêts de la France et des Français", poursuit M. Chirac, avant d'adresser avec son épouse, Bernadette, à la famille et aux proches de M. Monory ses "condoléances les plus sincères".


Tous les articles de la rubrique 

http://www.lejdd.fr/cmc/scanner/politique/200915/chirac-rend-hommage-a-monory_201535.html
Politique 11/04/2009 - 14:08
 
Chirac rend hommage à Monory
L'ancien président de la République Jacques Chirac, s'est exprimé samedi sur la mort de René Monory, intervenue dans la nuit de vendredi à samedi, estimant qu'il "restera dans les mémoires comme une figure de la vie politique et parlementaire de la Vème République"."A la présidence du Sénat, il aura offert à la Haute Assemblée une dimension nouvelle. Comme élu local de la Vienne, comme parlementaire, comme ministre, René Monory aura, tout au long d'une brillante carrière marquée par la promotion au mérite, fait preuve d'action et d'imagination et défendu avec clairvoyance les intérêts de la France et des Français", a poursuivi Jacques Chirac.

http://vge-europe.eu/
http://european-convention.eu.int/CVs/pdf/Giscard.pdf
http://www.rtl.fr/fiche/4351592/exclu-rtl-valery-giscard-d-estaing-rend-hommage-a-rene-monory.html
RTL info
12 avr. 2009
Màj 19h06
Exclu RTL : Valéry Giscard d'Estaing rend hommage à René MonoryRené Monory, ancien garagiste autodidacte qui était devenu président du Sénat, est mort tôt samedi matin à Loudun, dans la Vienne, dans sa maison de famille. René Monory, qui avait 85 ans, est décédé vers 0h50 "de vieillesse et de maladie". De nombreuses personnalités lui ont rendu hommage durant tout le week-end.tous les sonsJérôme Florin
11 avr. 2009
Exclu RTL : le témoignage de l'ancien président de la République Valéry Giscard d’EstaingVous devez installer la dernière version de Macromedia Flash player pour profiter de ce média.
Christian Panvert
12 avr. 2009
Les dirigeants du Futuroscope se souviennent du fondateur du ParcTony Cousin
11 avr. 2009
Thierry Breton, ancien ministre de l'Economie : "Quelqu'un qui a énormément compté pour moi"Christian Panvert
11 avr. 2009
A Loudun, sa ville natale de la Vienne, les habitants le savaient malade mais sont tout de même sous le chocJérôme Florin
11 avr. 2009
Une belle histoire d'autodidacte : Jean-Pierre Raffarin et Gérard Larcher témoignentJérôme Florin
11 avr. 2009
L'ancien président du Sénat était un autodidacte de la politique que l'on a longtemps surnommé "le garagiste de Loudun"Marie-Bénédicte Allaire
11 avr. 2009
Un homme politique qui revendiquait ses origines modestesGuillaume Coche
11 avr. 2009
Dominique Bussereau, le secrétaire d'Etat aux Transports, lui rend hommageFlorence Cohen
11 avr. 2009
L'ancien président du Sénat est décédé à l'âge de 86 ans
Dans un communiqué, Nicolas Sarkozy a salué la mémoire de René Monory, affirmant que sa "carrière, à l'image de sa propre vie, s'est inscrite dans le respect intransigeant des valeurs humanistes".

"Autodidacte d'origine modeste, apprenti garagiste à 15 ans et travailleur acharné, il gravit un à un les échelons de la méritocratie républicaine", souligne le chef de l'Etat.

"Son humanisme social s'exprima dans ses fonctions ministérielles et parlementaires, notamment dans la loi toujours en vigueur qui porte son nom et qui fut la première à comporter des mesures spécifiques visant à encourager l'actionnariat salarié." "René Monory laissera, avant tout, le souvenir d'un homme tourné vers l'avenir et les sciences", ajoute-t-il, en notant qu'il était le "père du Futuroscope de Poitiers".

La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie lui a également rendu hommage, salué en René Monory un "symbole de la promotion républicaine et homme politique d'envergure", "pragmatique", "pionnier de la décentralisation". "Il était un visionnaire qui a su miser sur l'avenir des nouvelles technologies en lançant dès 1984 le projet du Futuroscope de Poitiers".

Auteur : La rédaction de RTL

http://media.rtl.fr/online/sound/2009/0411/4352618_Exclu-RTL-le-temoignage-de-l-ancien-president-de-la-Republique-Valery-Giscard-d-Estaing.mp3

http://www.europe1.fr/Info/Actualite-France/Politique/L-hommage-de-VGE-apres-la-mort-de-Rene-Monory/(gid)/216056
La classe politique salue l'humanisme de René MonoryCréé le 11/04/09 - Dernière mise à jour à 20h18
A gauche comme à droite, la classe politique a rendu hommage à René Monory, mort dans la nuit de vendredi à samedi. L'exemple d'égalité des chances qu'incarnait cet apprenti garagiste devenu président du Sénat et son humanisme, ont été fréquemment rappelés. En exclusivité pour Europe 1, Valéry Giscard d'Estaing, a évoqué un homme "attachant".
 © Reutersplus d'infoRené Monory est mort Giscard | Giscard d'Estaing | Monory | VGE Nouveau !
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En exclusivité pour Europe 1, Valéry Giscard d'Estaing, qui avait fait de René Monory son ministre de l'Industrie en 1977 dans le gouvernement de Raymond Barre, a salué samedi matin la mémoire de l'ancien président du Sénat décédé dans la nuit. Un homme "attachant" a-t-il dit, et surtout, "un profil exceptionnel dans la vie politique française".

Ecoutez l'hommage rendu par Valéry Giscard d'Estaing à René Monory, décédé samedi à 85 ans:

A droite : Nicolas Sarkozy a souligné que "[la] carrière de [René Monory], à l'image de sa vie, s'était inscrite dans le respect intransigeant des valeurs humanistes". Jacques Chirac a évoqué la "dimension nouvelle" offerte au Sénat par cette "figure de la vie politique". François Fillon, a salué "le parcours exceptionnel d’un homme d’origine modeste dont le talent et la volonté lui ont permis de servir dans de nombreux mandats électifs". L'UMP Christian Poncelet, qui avait battu René Monory en 1998 alors que ce dernier était candidat à sa reconduction à la présidence du Sénat, a rendu hommage à l'"homme de réformes" et à "l'enfant de la République". "Cet homme politique empreint des valeurs de l'humanisme restera comme le témoignage vivant d'un parcours d'excellence républicaine rendu doublement possible par l'ascenseur de la méritocratie et par des qualités personnelles faites de volonté, de détermination et du sens de l'Etat" a salué la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. "Je conserverai de lui son humanisme et sa passion pour la réussite économique de notre pays" a commenté l'UMP Pierre Méhaignerie, président de la commission des Affaires sociales.

Ecoutez également l'hommage de Jean-Pierre Raffarin, élu lui aussi de la Vienne :

Au centre : le président du MoDem François Bayrou a retenu que, chez l’ancien centriste, "la liberté de penser se mariait avec la discrétion de l’action." "Son action résolue et féconde a toujours été l'expression de ses convictions profondément humanistes et de sa volonté de construire l'avenir" a rappelé le centriste Jean Arthuis, président de la commission des Finances. Il "incarnait l'idéal républicain fondé sur l'égalité des chances" a admiré Hervé Morin, président du Nouveau Centre.

A gauche : Martine Aubry, la première secrétaire du parti socialiste, a rendu hommage à un "grand humaniste, (...) énergique, tourné vers l'avenir, créateur de modernité politique". "Il laissera l'empreinte d'un autodidacte dont le parcours politique illustre à la fois les convictions et le goût du concret" a réagi le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Ségolène Royal a salué "la carrière politique de cet autodidacte qui, ayant débuté comme apprenti en mécanique, accéda aux plus hautes fonctions de la République, tout en demeurant très attaché à son département".

Thierry Breton, l'ancien ministre des Finances retourné aux affaires, était un proche de René Monory. Il évoque son ami disparu avec Benjamin Pétrovert :






http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/04/11/01011-20090411FILWWW00370-monory-homme-attachant-giscard.php
Monory, "homme attachant" (Giscard)
AFP
11/04/2009 | Mise à jour : 13:43 | Commentaires  3 | Ajouter à ma sélection
L'ancien président Valéry Giscard d'Estaing s'est déclaré ssur Europe 1 "ému par la disparition" de René Monory "un homme attachant au profil exceptionnel dans la vie publique française". "Il ne ressemblait pas à l'homme politique français auquel on est habitué (...) Il s'était fait totalement lui-même sur le plan professionnel, éducatif et politique", a déclaré Giscard d'Estaing.
L'ancien chef de l'Etat (1974-81) raconte comment il avait eu l'idée de le nommer au gouvernement en 1977 : "Je le connaissais, je l'avais rencontré au Sénat quand, ministre des Finances, j'étais auditionné par la commission des Finances à laquelle il appartenait".
"C'était un homme très indépendant, un esprit très concret, modéré, raisonnable. Je me suis dit pour succéder à Michel d'Ornano au ministère de l'Industrie, voilà un homme qui a géré une entreprise, qui a du bon sens, de l'équilibre et qui connaît le terrain", a expliqué Giscard d'Estaing.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/04/11/01011-20090411FILWWW00390-monory-homme-de-reformes-poncelet.php
Monory, "homme de réformes" (Poncelet)
AFP
11/04/2009 | Mise à jour : 15:14 | Commentaires  5 | Ajouter à ma sélection
Christian Poncelet (UMP), qui avait battu René Monory en 1998 alors que ce dernier était candidat à sa reconduction à la présidence du Sénat, a rendu hommage à l'"homme de réformes" et à "l'enfant de la République" qui s'est éteint dans la nuit de vendredi à samedi. "Homme de réformes qui libéra les prix, il fut toujours à la pointe de l'innovation", comme en témoigne la création du Futuroscope de Poitiers, a estimé le président du conseil régional des Vosges.
"En dehors de la compétition politique, nous avions beaucoup de points communs et un parcours partagé : enfants de la République, nous sommes tous les deux issus d'un milieu modeste", a relevé l'ancien président du Sénat (1998-2008). "Je pleure un homme qui aura marqué son temps, mais qui surtout aura été pour moi porteur d'un humanisme forgé dans ses origines et trempé par les multiples expériences d'une vie bien remplie", a ajouté Christian Poncelet.

http://www.mouvementdemocrate.fr/actualites/bayrou-hommage-rene-monory-110409.html
11 avril 2009
François Bayrou rend hommage à René Monory, "la liberté de penser" et "la force de l'action"
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François Bayrou rend hommage ce samedi 11 avril à René Monory. Faisant part de "son affectation" pour ce membre éminent de la famille centriste, François Bayrou a également exprimé son "respect" et son "admiration" pour l'épouse de René Monory. Chez l'ancien président centriste du Sénat, "la liberté de penser se mariait avec la force de l'action. Il n'était pas prisonnier des moules habituels. Il s'était forgé lui-même une vision du monde et avait le courage et l'audace de la mettre en oeuvre contre bien des réticences". François Bayrou rappelle que René Monory avait "imposé la liberté des prix en France et qu'il a été de ce fait un grand ministre de l'Economie, il avait appris dans la réalité et non dans les livres. C'était un élu local d'une trempe exceptionnelle, osant des innovations qui, sans lui, n'auraient jamais été imaginées, en premier lieu le Futuroscope, mais aussi l'insertion des Rmistes". Pour lui, René Monory était aussi "un homme de fidélité" ainsi qu'il l'avait "manifesté au Sénat et dans sa famille, un homme qui allait et ne se laissait détourner par rien de superficiel".

| Mots clés : bayrou  sénat  monory  hommage 

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Les derniers commentaires ... Tous les commentaires Anecdotes sur René Monory...!
Posté par : Reynaldo | 12 avril 2009 08:18

-René Monory était surnommé "Le Shérif" du fait de sa carrure physique imposante...!

-Et aussi,"Le garagiste de Loudun"...!

-Un de ses collègues s'amusait à raconter:"René Monory,c'est la III ème République plus les logiciels"...!

-Chaque année,il allait visiter la Silicon Valley californienne dont il vantait constamment les mérites...!


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UN HOMME DE REGION ET DE TERRAIN
Posté par : MANDRIN | 11 avril 2009 19:42

On nous le servira encore longtemps ce certificat d'études de René MONORY .... arrivé pourtant à un niveau que de soit disant pointures "enarchiques" n'atteindont jamais !!

Il avait cette dose de bon sens, ce pragmatisme terrien , ce sens des personnes qui font que la politique est d'une autre valeur dans l'esprit des gens .

Ce n'est pas une génération qui part , c'est un patrimoine dont nous sommes désormais colectivement et individuellements dépositaires, si nous voulons rester attachés et défenseurs d'une certaine idée de la vie collective.

J'ai très modestement dans les années 80 travaillé avec lui dans le mouvement associatif autour de Défense Epargne les entretiens et formations qu'il nous prrodiguait à Loudun , sont toujours d'une actualité totale lorsque nous nous rememorons les rêgles de bon sens qu'il défendait sous l'autorité de Raymond BARRE.

Ne soyons pas tristes, puisque nous savons qu'une alternative est possible c'est à nous d'y travailler positivement.

Toute expérience doit être pédagogique.

Merci René MONORY


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René Monory...!
Posté par : Reynaldo | 11 avril 2009 15:47

"Soyez réaliste,demandez l'impossible"...! La volonté d'agir (2004). René Monory (Loudun,Vienne,1923-2009).

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7 avril 2009 2 07 /04 /avril /2009 07:43

(dépêche)


Confidentiel : la proposition de Sarkozy à DSK

07/04/2009 | Mise à jour : 08:39 | Commentaires  65 | Ajouter à ma sélection

Selon un proche de Dominique Strauss-Kahn, le chef de l'Etat aurait demandé au président du FMI d'être son premier ministre.

La proposition de Sarkozy à DSK

C'est un proche de Dominique Strauss-Kahn qui raconte l'histoire. Il y a deux mois et demi environ, «le président de la République a demandé à DSK s'il voulait être son premier ministre». Le directeur, socialiste, du Fonds monétaire international a décliné l'offre. «Si cela était arrivé, ça nous aurait achevés totalement», ajoute ce responsable du PS.

Rencontre patronale au sommet

Laurence Parisot (Medef), Jean-François Roubaud (CGPME) et Pierre Martin (Union professionnelle artisanale) ont rendez-vous, aujourd'hui au siège du Medef, pour faire le point sur l'agenda social 2009 et la transposition législative de l'accord sur la formation professionnelle. Mais le gros de la discussion entre les présidents des trois organisations patronales interprofessionnelles devrait porter sur l'initiative prise la semaine dernière par l'UPA, en grillant la politesse au Medef, de lancer une négociation sur le développement du dialogue social dans les entreprises de moins de 10 salariés.

Wauquiez cible Ayrault

Le secrétaire d'État à l'Emploi a décidé de prendre pour cible Jean-Marc Ayrault en exemple des maires qui ne jouent pas le jeu pour le recrutement de contrats aidés. Il a récemment comparé le «zéro pointé» du patron des députés PS - alors que Nantes compte près de 300 000 habitants - avec l'effort consenti par la commune socialiste de Saint-Omer (16 000 habitants) qui a signé 50 contrats en 2009. «Pour faire passer le message, il faut taper, confie Laurent Wauquiez. Alors, je cible un gros poisson.»

Michel Rocard conférencier au Groenland

Récemment nommé ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux pôles Arctique et Antarctique, Michel Rocard embarquera, du 29 juillet au 9 août, sur «Le Diamant». Ce paquebot battant pavillon français appartient à la Compagnie du Ponant. La croisière, baptisée «Magie des glaces du Groenland», approchera les icebergs d'Ilulissat et la baie de Disco, classée par l'Unesco. Au cours de la navigation, l'ancien premier ministre donnera une conférence intitulée «Vers une gouvernance arctique». En février, Rocard avait déjà embarqué sur «Le Diamant», qui croisait en Antarctique. Les conférences avaient comme thème son engagement pour la défense et la préservation des pôles.

Coup de cœur d'Obama pour l'oreillette de Sarkozy

Lors de leur conférence de presse commune, Barack Obama a utilisé pour la traduction simultanée la même oreillette miniaturisée et invisible que Nicolas Sarkozy. Séduit par cette technologie européenne, Robert Gibbs, chargé de la communication de la Maison-Blanche, a confié à son homologue de l'Élysée, Franck Louvrier, qu'il voulait en commander une dizaine. Il lui a aussi demandé pour la conférence de presse d'Obama sur l'Otan le pupitre profilé en Plexiglas du président français.

Le Christ sur une chaise électrique

La cathédrale de Gap accueille, depuis samedi, une œuvre qui suscite la polémique : une sculpture représentant le Christ mort sur une chaise électrique. «Le scandale, ce n'est pas le Christ assis sur une chaise électrique. S'il était condamné à mort aujourd'hui, on utiliserait les instruments barbares pour donner la mort qui ont encore cours dans certains pays. Le scandale, c'est notre indifférence devant la croix du Christ, justifie Mgr di Falco Léandri, évêque de Gap et d'Embrun. Cette œuvre est très forte. Les critiques émanent de ceux qui n'ont pas vu l'exposition et qui n'ont vu que des photos.» Cette sculpture de Paul Fryer appartient à la collection privée de François Pinault.

Un parachute doré chez Heuliez

En procédure de sauvegarde depuis octobre 2007, le carrossier Heuliez, qui demande l'aide de l'État, s'est montré généreux lors du départ de son ancien directeur général et membre du directoire, Alain Delaire. Il a en effet touché 1 386 500 euros d'indemnités de départ, selon de bonnes sources. Son départ ainsi que le montant des indemnités ont été décidés l'an passé lorsque le groupe indien Argentum Motors s'apprêtait à investir dans Heuliez. Il a depuis renoncé. Menacé de cessation de paiement, Heuliez sera fixé sur son sort le 14 avril.


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4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 00:44

(dépêche)




À l'Élysée, Catherine Pégard, celle qui sait et qui se tait

Charles Jaigu
23/04/2008 | Mise à jour : 16:48 | Commentaires  23 | Ajouter à ma sélection

Discrète, la «patronne» du pôle politique de l'Élysée préfère observer et, par petites touches, mettre en scène un «autre Sarkozy» .

L'idée de la fonction est vague : «Journaliste à usage privé», dit-elle joliment. L'ancienne journaliste, appelée à l'Élysée dès l'élection de Nicolas Sarkozy, est d'abord restée dans l'ombre. Devenue conseiller politique après les municipales, elle occupe aujourd'hui une place stratégique dans l'équipe du président. Ce qui lui vaut aussi d'être plus exposée.
 
Dns son bureau, on arrive par un couloir dérobé. Quand le visiteur traverse le hall, il passe du décorum républicain aux coursives de l'Élysée. À main gauche, l'ascenseur privé du président qui lui permet de gagner son bureau sans passer par l'entrée principale. «Aucun visiteur ne doit être présent quand passe le président», précise un huissier. Alors on guette : pourvu que l'ascenseur ne se mette pas en marche pendant que «Mme Pégard» termine un coup de fil, obligeant son visiteur à patienter. Finalement, tout est bien : on entre dans le boudoir de la conseillère politique du président. La salle de bains de l'impératrice Eugénie, tout en miroirs pochés de dorures, était devenue une antichambre. Catherine Pégard en a fait son bureau, y a imprimé sa marque : dossiers empilés, colonnes de livres. À droite, la porte s'ouvre parfois : c'est Henri Guaino qui apparaît dans l'encadrement. Quand le conseiller spécial du président, qu'elle connaît «depuis quinze ans», enrage ou déprime, il s'épanche dans le bureau de «Maman Pégard», comme l'ont surnommée ses anciens coreligionnaires du Point. Nous sommes du côté de l'aile est, entre le bureau du président et ses appartements privés. Un étage en dessous, on tombe sur le couloir jaune et feutré où se trouvent les futurs locaux de Carla Sarkozy. À l'étage en dessous : le conseiller Pierre Charon. Un vieux compère. Certains ont opposé Pégard et Charon. Elle, proche de Cécilia ; lui réprouvé par Cécilia. Trop simple. Elle a connu Charon, quand il «pointait les votes» pour l'élection de Chaban-Delmas au perchoir de l'Assemblée nationale en 1978, contre Edgar Faure… Elle venait d'entrer au Quotidien de Paris. Un an plus tôt, elle avait écrit un papier sur Sarkozy pour J'informe, éphémère quotidien qui déposa le bilan au bout de quelques mois. Sarkozy est alors président des jeunes RPR de Neuilly. «C'est devenu un cliché aujourd'hui, mais il était déjà différent par son énergie, sa volonté de convaincre», se souvient-elle. Car toute cette génération «des quinquas» elle en a 53 se suit depuis trente ans, de l'un ou l'autre côté de la barrière.

Dans la «short-list» de ceux qu'elle connaît sur le bout des doigts, un autre quinqua, François Fillon. «Je n'ai que des bonnes choses à dire sur Catherine», confesse le premier ministre. Chaque semaine, le mardi matin, Catherine Pégard assiste aux réunions de la majorité à Matignon, avec son petit carnet noir. Et général, le premier ministre passe aussi la voir à l'issue de ses réunions à l'Élysée. «Elle met beaucoup d'énergie à sauver la relation du président avec tout le monde, mais surtout avec Fillon», reconnaît un ministre. «Elle a failli venir ici. Si elle ne l'a pas fait, c'est que le président le lui a piqué», résume Jean de Boishue, fidèle filloniste et ami de longue date de Catherine Pégard. Aujourd'hui, cette dernière joue à fond son rôle de modératrice. «Au-delà des rumeurs, la réalité est qu'ils ont déjà fait un bout de chemin ensemble», assure-t-elle. Inquiète chaque fois que l'entourage parle trop et s'épanche en mal sur le premier ministre, elle ne maîtrise pas toujours tous les coups qui partent de l'Élysée. «Elle est de ceux qui cherchent à améliorer les relations entre chacun, contrairement aux spécialistes des petites phrases», glisse le président du groupe, Jean-François Copé, qu'elle connaît aussi depuis qu'il était un «bébé Chirac». Dans le gouvernement, elle a retrouvé une ancienne copine du Havre. Christine Lagarde se souvient d'elle. «Ma mère était son professeur de latin. Nous étions dans les mêmes surprises parties, mais elle était plus sage que moi. J'étais plus dévergondée», sourit l'actuelle ministre des Finances.

«Je ne sais pas comment on connaît les gens sans les voir»

Philippe Ridet, journaliste au Monde, auteur ces jours-ci d'un livre intitulé Le président et moi, imagine une rêverie de journaliste politique : quitter sa place de spectateur pour assister en direct à la fabrique de l'histoire, comme Pégard. «Peggy», comme l'appelaient ses «copains» du Point, est passée de l'autre côté du miroir. Alors, à quand son «Sarkozy et moi» ? «J'ai passé trente ans sans écrire un livre, je peux encore passer trente ans sans le faire», élude-t-elle. Après le livre de Bruno Le Maire, directeur de cabinet de Villepin le jour devenu écrivain politique la nuit, celui de Catherine Pégard, ex-journaliste politique, devenue conseillère du président ? Les éditeurs lui ont déjà proposé un contrat pour… 2012. Qu'elle a refusé. Le livre de Ridet l'amuse : passer deux pages à se demander s'il faut ou non tutoyer le président, «est-ce vraiment le sujet ?», se demande-t-elle. À en juger par les blogs de ceux qui auscultent les dérives du journalisme de connivence, la question se pose. «Avec moi, il n'a jamais parlé de sa vie personnelle, je n'ai jamais eu cette intimité», raconte-t-elle. «Nous ne nous sommes jamais vus en dehors de son cadre de travail», insiste-t-elle. Trouvant idiote l'idée qu'il faille s'interdire d'avoir des relations normales avec les politiques : «Je ne sais pas comment on connaît les gens sans les voir», répond-elle aux professeurs de déontologie. L'idée, chuchotée par certains, qu'elle ait pu «dealer» son arrivée à l'Élysée avant l'élection présidentielle est «archifausse». «La seule chose qu'il m'ait jamais dite, comme à tant d'autres, c'est : « Tu feras pas journaliste toute ta vie !» C'est ça, un deal ?», interroge l'ex-rédactrice en chef du Point. Le 15 mai dernier, Nicolas Sarkozy lui a demandé de passer dans son bureau rue Saint-Dominique. La proposition est acceptée aussitôt. L'idée du job est vague : «Journaliste à usage privé», dit-elle joliment. Écouter le président, faire l'interface avec journalistes ou élus, la pédagogie de son style nouveau.

Elle a du pain sur la planche

Récemment promue «patronne» du pôle politique, elle a du pain sur la planche, quand le gouvernement et son premier ministre paraissent déboussolés, tandis que le président peine encore à convaincre les Français qu'il a changé le pays. Pégard relativise : «Nous vivons des moments difficiles, mais le président sait exactement où il va.» Patronne : cela ne lui ressemble pas, elle qui, en fille unique, aime tracer sa route seule. Catherine Pégard, experte en papiers délicats, arrivant à tout dire sans être blessante, est devenue «femme de dossiers» et «femme de réseaux» au service du président. Dans toutes les réunions, elle consigne les phrases. «Elle sait voir sans être vue, elle entend sans parler», résume Xavier Darcos. «Cela lui permet d'être précise et fiable», explique Jean-Pierre Raffarin, qui se félicite de son écoute. «Elle a l'oreille du président, c'est essentiel, surtout en ce moment», ajoute-t-il . Parfois, on la voit escorter un ministre dans un escalier de l'Élysée jusqu'au bureau d'un autre conseiller. Xavier Bertrand, assidu dans le bureau de Raymond Soubie pendant la grève des régimes spéciaux de retraite, par exemple. Catherine Pégard, l'antipipelette, est en cela bien différente de ses anciens amis journalistes. Elle préfère observer, et par petites touches, mettre en scène un «autre Sarkozy». Comme la photo en noir et blanc de Bettina Rheims posée dans son bureau. «Je me suis demandé si son talent de comprendre les choses se ferait valoir dans cette petite société énervée… Parce qu'avec ses manières provinciales, c'est la personne la plus anti-blingbling que j'ai rencontrée !», s'amuse un patron de presse à qui elle doit beaucoup.

La «provinciale», fan d'Opéra, a d'ailleurs un œil sur la culture depuis le départ d'un autre journaliste, Georges-Marc Benamou. Pour Sarkozy, elle organise depuis plusieurs mois des rencontres avec les intellos de la rive gauche. L'autre jour, en rentrant d'Inde, elle souligne que Sarkozy s'est passionné pour le livre de Tahar Ben Jelloun, Sur ma mère. Elle sculpte son Sarkozy. «Elle qui a eu une chambre de bonne à Rouen chez mon frère !», se souvient Franz-Olivier Giesbert, son ancien patron au Point. «Elle a voulu changer de vie», dit FOG. Elle a fait «sa» rupture.


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2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 00:35

(dépêche-blog)



De Jean-Luc Hees à Christine Kelly: la machine à rumeurs de l'Elysée expliquée aux nuls

elysee, rumeurs, intox, Jean-Luc Hees, Jean-Paul Cluzel, Christine Kelly
Par Bruno Roger-Petit
le 27/03/2009, vu 5736 fois, 60   Info d'un chroniqueur invité par Le Post.

L'opinion exprimée n'engage que son auteur.

On ne peut qu'être admiratif devant la machine à mouliner des rumeurs qui est en place à l'Elysée. Ces derniers jours, elle s'est même surpassée.

Comment ça marche? Très simplement. Il suffit de glisser ici ou là à des journalistes de la presse amie quelques confidences. Ensuite, il n'y a plus qu'à attendre pour voir ce que cela donne.

Prenons quelques exemples.

Ces derniers jours, la machine à rumeurs a testé la possible nomination de diverses personnes à la tête de Radio-France. Après s'être amusée un tantinet (la machine est parfois facétieuse) au détriment de Joffrin et quelques autres, la machine est passée aux choses sérieuses. C'est ainsi qu'elle a sorti la nom de Jean-Luc Hees pour voir si ça le faisait au cas où il serait appeler à succéder à Cluzel... Puis la machine a attendu. Cette fois-ci, personne n'a ri comme pour Joffrin. La candidature a été prise au sérieux. Qui plus est, la machine a bien pris soin de faire préciser, c'est là où c'est le plus fort, que c'est un véritable parcours du combattant qui attend Hees au cas où... Passage devant le CSA, passage devant l'Assemblée... Oulala! Que ça va être compliqué qu'elle a dit la machine, c'est pas parce que le président le choisit que c'est du tout cuit. Il faut convaincre sinon Hees sera retoqué... Elle est forte hein, la machine? Elle teste et le nom du pressenti et la procédure d'un coup, comme ça, on installe le tout dans l'inconscient collectif et hop, le jour venu, ça passe comme une lettre à la poste...

Parfois, la machine se plante un peu. Prenez le cas de Christine Kelly par exemple. La machine fait savoir que oui, la belle peut être nommée ministre de la République, elle a même impressionné le chef de l'Etat lui-même lors d'un déjeuner. Il a été bluffé par sa connaissance des dossiers de l'outre-mer... (en fait, elle lui a montré des photos de vacances avec Jean Reno...) Et hop! Ça part... Confidences à deux, trois journalistes choisis et y'a plus qu'à attendre, comme pour Hees... Hélas, cette fois-ci, tout a foiré. Comme pour Joffrin, la machine a constaté que ça faisait rire, sauf que là, ça n'est pas ce qu'elle voulait. "Pas Sérieux" qu'on lui a dit à la machine en retour, "trop gadget", "pas crédible", "après Douillet et Montagné à l'UMP, ça fait too much"... Bref, la machine a fait flop... Pire, on commençait à se moquer d'elle... Mais c'est là aussi qu'elle est redoutable la machine. Elle peut démentir ce qu'elle a elle même lancé sans se démonter. La machine n'a pas de scrupules. Donc, on y va pour le démenti officiel suivi d'une campagne téléphonique discrète sur le thème "Elle est gentille, mais elle n'est pas au niveau, franchement vous les journalistes, vous écrivez n'importe quoi" et le tir est corrigé recta.

Le plus drôle avec tout ça, c'est que l'opinion publique est persuadée que les journalistes écrivent n'importe quoi et c'est bien pour ça qu'elle se dit qu'ils sont méprisables. Ça n'est pas vrai, mais l'opinion ignore comment ça marche vraiment la machine à rumeurs, donc, elle gagne à tous les coups, la machine.

Voilà, c'est comme ça qu'elle fonctionne la machine à rumeurs de l'Elysée. Et encore, là, on parle des rumeurs publiques... Mais quand il s'agit de s'attaquer en douce à des personnes sensibles, là, elle peut faire encore mieux, ou pire selon les points de vue... Allez... On en parlera une autre fois, mon petit doigt me dit que ça n'est pas les occasions qui manqueront...

PS: sinon, en attendant, lisez "Le cabinet noir" de Guy B...

(Source: Le Post.fr)



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21 mars 2009 6 21 /03 /mars /2009 07:43

Imaginons. Première partie.



Imaginons que le maire de Paris, Bertrand Delanoë, soit très populaire. Qu’après le congrès de Reims, en automne dernier, et avec la crise sociale et économique, il devienne un véritable recours. En quelques sortes, l’homme providentiel comme il y en a peu dans un siècle.

Et imaginons que parallèlement, le Président de la République française, Nicolas Sarkozy, se soit complètement effondré dans les sondages. Qu’on le rende responsable de la crise, de la pauvreté, de la précarité, des mauvais soins, de la malnutrition. Et imaginons aussi qu’on lui reproche son népotisme, son amitié pour les riches, son intérêt personnel dans toutes les affaires financières du pays, ses liens avec des grands groupes privés étrangers.


Plantons encore le décor

Le gouvernement de François Fillon, soutenu par une très large majorité parlementaire UMP à l’Assemblée Nationale et au Sénat, n’avait cependant pas trop d’inquiétude pour le Président de la République. Élu jusqu’en mai 2012, Nicolas Sarkozy avait de toute façon encore le pouvoir pour les prochaines années et comptait sur quelques divines surprises de l’actualité pour se refaire une popularité.

Quant au Conseil Constitutionnel, présidé par un fidèle de l’ancien Président de la République Jacques Chirac, Jean-Louis Debré, même s’il se méfiait de Nicolas Sarkozy, il lui restait complètement acquis.

La popularité de Bertrand Delanoë n’était pas nouvelle mais elle devenait désormais …géante. Grâce à quelques tours de passe-passe financier avec l’une de ses entreprises, il avait réussi d’ailleurs à s’emparer de la chaîne de télévision M6 ainsi que de la station de radio Europe 1, deux médias essentiels pour progresser vers le pouvoir suprême grâce à leur forte audience.

Heureusement pour Nicolas Sarkozy, la chaîne de télévision TF1 et la station de radio RTL lui restaient acquises malgré son impopularité, notamment grâce à ses réseaux très étoffés au sein des grands patrons. Et il pouvait aussi se reposer sur l’audiovisuel public avec France Télévisions et Radio France dont il avait la maîtrise de la direction.


La mairie tremplin

Le maire de Paris Bertrand Delanoë avait vite compris que ses fonctions avaient plus d’importance politique que ne le laissaient prévoir ses attributions. Ce n’est pas pour rien que le gouvernement de la République avait refusé pendant plus d’un siècle de République de faire exister ce poste qui mettait en danger la sécurité du pouvoir en place dans capitale.

Ce fut le Président Valéry Giscard d’Estaing qui recréa cette fonction politique essentielle et malheureusement pour lui, il la perdit dès la première élection, en mars 1977, au bénéficie de son ancien Premier Ministre Jacques Chirac devenu un de ses farouches adversaires. Ce dernier, grâce à cette mairie, après bien des vicissitudes, près de deux décennies plus tard, parvint à devenir lui-même Président de la République.

Bertrand Delanoë n’a pas oublié cette histoire ni le fait aussi que recevoir tous les grands hôtes de marque, tous les chefs d’État et de gouvernement, le mettait à égalité avec Nicolas Sarkozy sur le plan international.

Et puis, son ambition dévorante et sa soif de pouvoir, alliées à un certain sens de l’ego, permettait à Bertrand Delanoë d’être lui-même convaincu que son tour venait et qu’il était effectivement bien l’homme de la situation.


Un appel aux armes

Tout commença quand sa télévision M6 retransmit une interview en direct de l’ancien Premier Ministre Lionel Jospin.

Bertrand Delanoë s’était bien gardé de montrer son amitié et sa fidélité pour Lionel Jospin car Jospin était, dans ce pays si volatile, encore plus impopulaire que Nicolas Sarkozy.

On reprochait à Lionel Jospin tout et son contraire, mais l’unanimité se faisait sur son ego détestable (mais quel homme de pouvoir n’aurait-il donc pas d’ego détestable ?). On lui reprochait tout à la fois d’être un trotskiste masqué représentant les intérêts d’une Union soviétique déchue et d’être à l’origine de la privatisation d’EDF, des délocalisations, d’avoir favorisé le grand capital international. Il était tellement haï par les Français qu’il avait préféré se réfugier aux États-Unis (les États-Unis, pour une raison historique obscure qu’il serait trop long à expliquer ici, avaient annexé entre temps l’Île de Ré).


Or, dans cet entretien télévisé en direct, Lionel Jospin demandait de son exil aux Français de sortir dans la rue les armes à la main et de renverser le pouvoir UMP par tous les moyens. Un appel à l’insurrection illégal qui, heureusement, n’était passé sur aucun autre chaîne de télévision.

M6, qui avait été mis sur le fait accompli par Lionel Jospin en raison du direct, a cependant voulu persévérer en annonçant que son service des programmes rediffuserait l’interview dans son intégralité.

Nicolas Sarkozy, aidé de Christine Albanel, la Ministre de la Culture et de la Communication, a alors décidé l’irréparable : interdire de diffusion M6.

Heureusement pour Bertrand Delanoë, Europe 1 pouvait encore diffuser et ne se privait plus à demander à ses auditeurs de se rassembler pour défendre la démocratie et la liberté d’expression.

Comme à chaque nouvel an, Nicolas Sarkozy avait cependant invité Bertrand Delanoë à assister à ses vœux. Un moyen, selon lui, de renouer le dialogue. Mais ce dernier, loin de vouloir y assister, mit en demeure le Président de la République de rouvrir M6 avant la veille de ces vœux.

N’aimant pas être soumis à ultimatum, Nicolas Sarkozy n’obtempéra pas. Et ce fut le début de la crise.


Des foules de plus en plus nombreuses

Le premier week-end qui suivait, en décidant que la place de la Nation s’appellerait désormais la place de la Démocratie, Bertrand Delanoë voulait montrer au pouvoir sa grande capacité à mobiliser les foules. Et les parisiens l’ont aidé : ils venaient en masse le soutenir. Mais la place n’était plus assez grande.

Alors il changea de lieu ; à chaque nouveau rassemblement, essentiellement le week-end, Bertrand Delanoë faisait le plein des foules à la place de la République. Une masse noire de Français, venus parfois de loin, sans le sou mais avides de reprendre un peu de pouvoir face à la logique financière internationale.

Au bout de quinze jours, la situation était franchement mauvaise pour l’UMP qui était paralysée et ne réagissait plus. Nicolas Sarkozy décida d’envoyer la troupe à la fois vers Europe 1 (en plein Paris) et à Radio France (à l’ouest de Paris) pour fermer l’antenne révolutionnaire et protéger la radio nationale.

C’est là que tout dégénéra…


La suite dans un prochain article.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (21 mars 2009)


Pour aller plus loin :

L’influence opaque de Lionel Jospin.

Nicolas Sarkozy serait un dictateur.





http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=53368

http://www.lepost.fr/article/2009/03/21/1465784_politique-fiction-1.html

http://www.kydiz.com/article/2196-Politique-fiction-1.htm


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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 01:02

(dépêche)



Jean-Charles Marchiani libéré après 14 mois de prison au total

16 févr 2009 - il y a 6 heures 14 min

L'ancien préfet du Var Jean-Charles Marchiani, incarcéré depuis mai dernier pour trafic d'influence, a été libéré lundi à la suite d'une grâce partielle ordonnée par Nicolas Sarkozy.

Condamné pour "trafic d'influence par personne dépositaire de l'autorité publique" dans deux dossiers, l'ancien homme de confiance de l'ex-ministre de l'Intérieur Charles Pasqua a purgé au total 14 mois de prison, en comptant une première période de détention durant l'enquête entre août 2004 et février 2005.

Jean-Charles Marchiani, dont la libération fait suite à une grâce déduisant six mois des trois ans de prison ferme auxquels il a été condamné, a quitté la prison parisienne de la Santé à 07h30, a précisé l'administration pénitentiaire.

Les condamnations portent sur des commissions frauduleuses d'un total de 2,7 millions d'euros perçues au milieu des années 1990 en marge de contrats publics à l'aéroport de Roissy et d'un marché de pièces pour les chars français Leclerc.

Jean-Charles Marchiani s'était constitué prisonnier fin mai après la confirmation définitive en cassation de deux condamnations à trois ans et un an fermes, confondues finalement en trois ans.

Une privation de droits civiques pour cinq ans et une amende de 400.000 euros ont aussi été prononcées.

Jean-Charles Marchiani est de nouveau jugé depuis octobre dans le procès des ventes d'armes à l'Angola, dans le cadre duquel il encourt une nouvelle peine de prison ferme.

Le parquet a demandé trois ans de prison, dont 18 mois fermes, et 200.000 euros d'amende. Le jugement est attendu à l'automne.

Jean-Baptiste Vey avec Thierry Lévèque, édité par Yves Clarisse






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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 23:46

Pragmatisme, réflexions poussées sur la société d’aujourd’hui, esprit de responsabilité, conscience de l’importance de la dimension européenne des enjeux… mais pourquoi donc Daniel Cohn-Bendit milite-t-il encore dans un groupuscule gauchiste ?


Ce 28 janvier 2009 sur France 3, un ancien révolutionnaire était l’invité principal de Frédéric Taddeï dans l’émission "Ce soir ou jamais" aux côtés de l’économiste Serge Latouche, de l’ancien collaborateur de Jean-Pierre Raffarin Hakim El Karoui et du sociologue adhérent de la LCR Philippe Corcuff.


Un soixante-huitard sexagénaire

À la veille de la "grande grève", Daniel Cohn-Bendit, le visage marqué par le temps (il aura 64 ans le 4 avril prochain, soit l’âge de la première élection de François Mitterrand ou de Jacques Chirac), n’a cependant pas perdu ni de sa fougue oratoire ni de sa cohérence politique.

Certes, deux autres invités se sont amusés à le renvoyer dans le passé, insistant sur sa génération, celle du baby boom, qui a connu la prospérité, les Trente glorieuses, la croissance effrénée…


De l’importance du pragmatisme en politique

Lui au moins, il avait un avantage sur ses contradicteurs, c’est un politique, et en tant que tel, son discours traduisait bien la devise de l’action politique : rendre possible le souhaitable. En clair, "rendre", c’est amener les choses pour faire évoluer dans le "bon" sens (le "bon" étant tout le débat politique). Bref, c’est être pragmatique avant tout. Alors que la plupart de ses interlocuteurs restaient fermés sur un véritable totalitarisme de la pensée, notamment Serge Latouche, économiste qui a écrit un bouquin sur la "décroissance", mot magique qui ne veut rien dire.

Critiquant les premières décisions sur l’environnement du Président américain Barack Obama, Serge Latouche a déclaré que « la croissance verte est un bel oxymore ». Il veut une rupture radicale pour changer le système et considère même de façon totalement irresponsable la crise financière comme heureuse : « La crise est pour moi une bonne nouvelle. ».

Heureusement, Daniel Cohn-Bendit, en bon politique, rappelle que la crise fait des victimes et qu’on ne peut pas s’en réjouir : « Je ne suis pas tout à fait d’accord parce qu’il y en a qui souffrent beaucoup. ».

C’est la différence entre idéologie et politique, celle de se préoccuper du bien des gens avant de vouloir à tout prix appliquer ses idées : « Je crois qu’un politique doit être radical dans la tête et radicalement pragmatique dans le quotidien pour faire avancer les choses s’il a une orientation politique. ».


De l’utilité de la construction européenne

Pragmatisme en effet pour réussir à être efficace dans le changement tout en restant démocrate, car c’est bien de cela qu’il s’agit : les révolutionnaires (de salon), si on les écoutait, couperaient de nouveau des têtes et se moqueraient comme de l’an 1793 de l’avis du peuple.

Pragmatisme pour la démocratie mais aussi pour la diplomatie : il n’y aura pas d’effet planétaire sur l’environnement si une politique concertée avec tous les gros États pollueurs n’est pas initiée. Pas seulement les Occidentaux (Europe et Amérique du Nord, encore que les États-Unis, jusqu’à la semaine dernière, fussent à la traîne sur ces questions) mais aussi l’Inde et la Chine par exemple.

Or, la meilleure intuition de Daniel Conh-Bendit, c’est que le meilleur moyen de négocier avec les Chinois (notamment) et de les convaincre d’adopter des mesures antipollution, c’est justement l’Union Européenne parlant d’une seule voix et faisant bloc. Avec cette autre intuition qui est que le Parlement européen va prendre de plus en plus d’importance décisionnelle et que les élections européennes de juin 2009 vont être essentielles dans ce débat sur l’environnement mondial.


1968, c’est du passé

Dany le Rouge s’est effectivement transformé en Dany le Vert… ou même Dany l’Orange ? Le Vert et le Pragmatique. Ses propos mesurés, posés et modérés sont sans doute le fruit d’une maturité politique et de son expérience des responsabilités (il a été adjoint aux affaires multiculturelles à la mairie de Francfort de 1989 à 1997).

Parmi ses propos intéressants, celui, modeste, de dire qu’il faut arrêter avec mai 1968, qu’il faut l’oublier, que les temps ont changé et qu’il faut éviter de revenir sans cesse à cette période.

Il a d’ailleurs expliqué dans une conférence au Canada en mars 2008 que si Nicolas Sarkozy avait relancé le thème de mai 1968 pour s’y opposer à trois jours de l’élection présidentielle de 2007, c’était pour éviter l’alliance contre lui des électeurs de Ségolène Royal et des électeurs de François Bayrou.


2009 vs 1968

Il a fait une comparaison entre 1968 et 2009 assez modérée en disant qu’en 1968, il n’existait ni le chômage de grande ampleur, ni les connaissances sur le changement climatique, ni le sida.

Pour Daniel Cohn-Bendit, la société actuelle est beaucoup plus difficile que celle de sa jeunesse, et il est très difficile de donner une réponse simple à tous les défis d’aujourd’hui.

En 1968, la grève était une grève d’espoir, avec des lendemains qui pourraient chanter alors qu’en 2009, la grève n’est qu’une grève d’inquiétude, de malaise.

Il a également comparé les deux chefs de l’État : Charles De Gaulle était trop distant par rapport au monde, ne comprenait plus les gens… alors que Nicolas Sarkozy, lui, le comprend trop bien, essaie d’exploiter le monde tel qu’il est, sans distance, sans recul (pour Daniel Cohn-Bendit, c’est pire que de ne rien comprendre).


Utilité de la pratique politique

Tous les cinq ans, Daniel Cohn-Bendit fait parler de lui en France en se présentant aux élections européennes. Il a toujours eu du mal à choisir pour son terrain politique entre la France et l’Allemagne, et il est bien regrettable que ses propos soient rapidement inaudibles lors des échéances nationales françaises par un manque d’engagement de sa part.

Daniel Cohn-Bendit, pourquoi ne rejoignez-vous donc pas d’autres écologistes dans un parti qui a l’ambition d’être gouvernemental et mettre bientôt en application vos propres idées ?


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (29 janvier 2009)


Pour aller plus loin :

Émission "Ce soir ou jamais" du 28 janvier 2009 sur France 3.

Débat Valéry Giscard d’Estaing/Daniel Cohn-Bendit (décembre 2008).

Daniel Cohn-Bendit sur la même longueur d’onde que François Bayrou (mars 2007).

Pour en finir avec mai 1968 (vidéo du 17 mars 2008).




http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=50807

http://fr.news.yahoo.com/13/20090130/tot-dany-le-vert-de-l-espoir-l-inquietud-89f340e_1.html

http://www.lepost.fr/article/2009/01/29/1404977_dany-le-vert-de-l-espoir-a-l-inquietude-des-greves.html

http://www.kydiz.com/article/2129-Dany-le-Vert-de-l-espoir-a-l-inquietude-des-greves.htm



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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 23:20
A VOUS DE JUGER

Jeudi 29 janvier - 20h35 
 
Invitée: Martine Aubry

Première secrétaire du Parti Socialiste

Les invités:

1re partie

Martine Aubry
Xavier Bertrand
Jean-Claude Boudet, Maire de Villemur-sur-Tarn

2e partie

Nadine Morano
Brice Teinturier
Laurent Joffrin
Alain Duhamel
Arnaud Montebourg
Bernard Thibault

Bibliographie:

La marche consulaire
d'Alain Duhamel chez Plon
Média-paranoïa
de Laurent Joffrin au Seuil
Le Monde d’après
de Matthieu Pigasse et Gilles Finchelstein, chez Plon
Petit manuel éconoclaste pour comprendre et survivre à la crise
d'Axel de Tarlé chez Lattès

Une émission proposée et présentée par
Arlette Chabot

Rédaction en chef
Nathalie Saint-Cricq, Gilles Bornstein

Collaboratrices

Julia Navarro, France Costrel




Vidéo lisible ici :

http://programmes.france2.fr/a-vous-de-juger/50500688-fr.php


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