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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 03:06

« Nous faisons face évidemment d’abord grâce à l’incroyable dévouement de tout le personnel soignant du pays. Nous faisons face grâce aux moyens exceptionnels que nous mettons en œuvre pour sauver notre économie et pour prendre en compte la situation des Français, la multiplicité des défis et des épreuves qu’ils connaissent. Avec Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Olivier Véran, nous venons aujourd’hui vous présenter les chiffres qui traduisent les moyens que nous mettons en œuvre dans le projet de loi de finances rectificative, conformément aux engagements du Président de la République. Sur le plan budgétaire, alors que nous avions présenté dès la mi-mars une enveloppe exceptionnelle de 45 milliards d’euros en soutien à l’économie et au système sanitaire, nous avons porté le plan d’urgence à un total de 110 milliards d’euros. » (Édouard Philippe, le 15 avril 2020 à la sortie du conseil des ministres).



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Quand les choses sont positives, l’esprit constructif impose de les saluer. Ce que je fais ici. La crise sanitaire d’aujourd’hui est un véritable cauchemar, beaucoup de monde est déboussolé à cause d’elle, tout peut être remis en cause. Les extrémistes groupusculaires cherchent à en tirer honteusement profit pour faire avancer leur idéologie palétristhique (heureusement sans succès). Le gouvernement a su réagir en faisant de la solidarité nationale le principe actif de la France d’aujourd’hui.

Ce n’est pas un hasard si, après l’allocution télévisée du Président Emmanuel Macron écoutée par plus de 36,7 millions de Français (on indique que l’audience des chaînes d’information continue n’a pas été prise en compte !), les sondages laissent entendre que trois quarts des Français aurait été convaincu par Emmanuel Macron.

La pandémie de coronavirus SARS-CoV-2 a tué déjà plus de 154 000 personnes dans le monde, à un rythme fou de plus de  8 000 décès par jour, et hélas, c’est loin d’être terminé, d’autant plus qu’une seconde vague semble arriver d’Asie. La nécessité d’un confinement n’est plus à démontrer (depuis une semaine, les statistiques sont claires à ce sujet) : pour éviter la circulation du virus, il faut éviter les contacts sociaux. Moins on croise de personnes, moins le virus fera de dégâts. En France, des milliers de vies ont été sauvées par le confinement depuis le 17 mars 2020. Ces vies sauvées, elles ne proviennent pas d’une baisse d’agressivité du virus, non, mais du fait que les services de réanimation ont toujours pu accueillir un malade lorsque cela l’imposait, on a réussi à "gérer" les places en réanimation. Sans cela, il aurait fallu "trier".

Mais l’humain est un être social, d’où le véritable problème, évoqué par le président du comité consultatif national d’éthique, le professeur Jean-François Delfraissy, éminent immunologue présidant le conseil scientifique sur le covid-19, devant les parlementaires cette semaine : sans perspective de vaccin à moyen terme, sans perspective de traitement efficace contre le covid-19 à court terme, on ne peut pas non plus maintenir la moitié de la population mondiale sous confinement pour une longue durée.

Je veux ici rendre hommage au Président Emmanuel Macron et au gouvernement dirigé par le Premier Ministre Édouard Philippe pour leur gestion d’une crise sanitaire inédite dans l’histoire de la France et aussi dans l’histoire du monde, puisqu’elle ne concerne, hélas, pas seulement la France. Les critiquailleurs antimacroniens compulsifs devraient se le rappeler de temps en temps, on meurt du covid-19 partout dans le monde, à Wuhan comme à New York, à Paris comme à Madrid, à Bruxelles comme à Amsterdam, à Istanbul comme à Sao Paolo, à Milan comme à Londres, à Qom comme à Moscou, etc.

Qui peut affirmer sérieusement que dans ses décisions, Emmanuel Macron a préféré les considérations économiques aux considérations humaines ? La décision très difficile du confinement, prise même par des pays qui avaient refusé initialement ce principe par libéralisme (États-Unis, Royaume-Uni), est une décision qui prouve l’attachement à la vie humaine du Président de la République : sauver des vies humaines, protéger les personnes, se focaliser sur la santé et l’urgence sanitaire au détriment de l’activité économique. Qui d’ailleurs aurait pu douter de ce choix ? Qui, à sa place, aurait fait un choix différent ? C’est le sens des responsabilités.

De toute façon, même sans confinement, l’activité économique d’un pays isolé, qui ignorerait le virus, qui se moquerait des vies humaines perdues, s’effondrerait aussi en raison du confinement des autres pays, de l’absence de trafic aérien, de la fermeture des frontières, de l’effondrement du commerce international, de la suppression du tourisme, etc.

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Le choix du confinement devait donc se faire sans hésitation. C’est aussi l’époque qui veut cela, un grand progrès social par rapport au passé : les gouvernements se préoccupent de sauver la vie des citoyens. Cette préoccupation n’a pas toujours eu lieu. On retrouve ce mouvement dans la sécurité routière (il y a cinquante ans, on se moquait des 17 000 vies perdues sur les routes de France chaque année), dans la conception des avions (si le tube prend feu, on perd les passagers ; maintenant, on cherche à concevoir de telle manière qu’ils aient une petite chance de s’en sortir, mais cela coûte plus cher)… et le confinement est l’acte de foi inestimable qui dit que l’État, ou plutôt les États considèrent que la vie passe avant l’argent.

Comment comprendre des prétendus anticapitalistes qui continuent encore à taper sur Emmanuel Macron (la France n’est pourtant pas le seul pays touché), rappelant son passé de banquier Rothschild (histoire d’en mettre une couche sur Rothschild, suivez mon regard), et qu’il ne s’occupe pas de la vie de ses concitoyens. La réalité est évidemment tout le contraire.

Alors que son cheval de bataille avait été de faire redémarrer l’économie française après cinq ans de stagnation hollandienne, on peut imaginer que la décision du confinement a dû s’imposer à Emmanuel Macron parce qu’on ne pouvait pas imaginer des centaines de milliers de morts du covid-19 dans le pays, comme les projections hélas mathématiques et incontournables l’indiquaient (on en est malheureusement déjà à 19 000 décès avec un rythme d’environ 800 par jour).

Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’Emmanuel Macron a pris cette décision courageuse, personne n’aime contraindre ainsi un peuple, mais elle s’est imposée à lui pour la simple raison qu’il a le sens des responsabilités et de l’intérêt général. Et le premier droit constitutionnel qu’il devait prendre en compte, c’est de protéger ses concitoyens de l’effet dévastateur du coronavirus.

L’effet économique est hélas mécanique. En gros, la population active s’est divisée en trois tiers : un tiers qui travaille, un tiers qui télétravaille et un dernier tiers qui est au chômage partiel. 9 millions de personnes sont en chômage partiel à ce jour. En France le PIB du premier trimestre 2020 a chuté de 6%. On appelle cela "récession" et la chute est historique depuis la Libération. Cette crise économique a été commandée puisque c’est le confinement qui en est la cause.

C’est donc l’occasion de saluer ici quatre membres du gouvernement qui sont de grandes pointures et qui montrent ici toute leur efficacité : Édouard Philippe (Premier Ministre), Bruno Le Maire (Ministre de l’Économie et des Finances), Gérald Darmanin (Ministre des Comptes publics et de la Fonction publique) et Olivier Véran (Ministre des Solidarités et de la Santé). Ces quatre membres du gouvernement ont su réagir avec grande efficacité face à la crise sanitaire. Est-ce un hasard ? Ce ne sont pas des membres du gouvernement issus de la "société civile" mais des personnalités politiques aguerries, passionnées, qui ont été élus depuis un certain temps. Chacun avec un mentor, respectivement Alain Juppé, Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron.

Pourquoi les saluer ? Parce qu’aucun gouvernement au monde n’a pris des mesures d’une aussi grande intensité que celui de la France pour contenir les effets de la crise sanitaire sur le plan économique et social. Ces mesures ont été prises au cours de deux conseils des ministres, celui du 25 mars 2020 et celui du 15 avril 2020.

Celui du 15 avril 2020 a précisément adopté un projet de loi de finances rectificative pour l’année 2020. En clair, elle comporte 110 milliards d’euros pour aider les familles et soutenir l’activité économique. On pourra toujours dire que ce n’est pas assez, mais pour l’instant, la France est championne du monde de l’aide en temps d‘urgence sanitaire. L’objectif, c’est que les Français ne soient pas victimes économiquement et socialement d’un virus qui les a déjà attaqués dans leur chair pour des centaines de milliers d’entre eux.

Certes, cette injection d’argent public va avoir des conséquences financières évidentes : 9% de déficit public pour 2020, et 115% du PIB en dette publique. Je ne doute pas que les opposants politiques d’Emmanuel Macron, peut-être dès 2022, fustigeront cet effroyable bond du déficit et de la dette, et pourront même convaincre les Français qu’Emmanuel Macron gère mal les finances publiques. Après tout, François Hollande a fait le même coup à Nicolas Sarkozy en 2012 en lui reprochant d’avoir augmenté la dette publique en 2008 alors qu’à cette époque, pour accompagner la crise financière mondiale, Nicolas Sarkozy avait justement fait un grand plan de relance (mis en œuvre par Patrick Devedjian), et toujours à l’époque, le PS avait fortement critiqué le gouvernement ...de ne pas en avoir fait assez !

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Dans ces 110 milliards d’euros, le gouvernement a pensé à accompagner tant les ménages à faibles revenus que les entreprises directement impactées par la crise sanitaire (et il y en a beaucoup).

Des principales mesures de soutien économique et social, citons la première, celle de financer le chômage partiel de plus de 9 millions de salariés en perte temporaire d’activité (24 milliards d’euros). C’est un point essentiel. On voit par exemple comment l’absence d’une telle mesure se décline aux États-Unis avec plus de 5 millions de nouveaux chômeurs. L’idée du gouvernement, au-delà d’aider les employeurs et les salariés, c’est qu’au redémarrage de l’activité économique, les entreprises puissent conserver leurs compétences, leurs ressources humaines, et pouvoir redémarrer immédiatement, de manière opérationnelle. C’est un élément clef qui donne les meilleurs espoirs de reprise économique. Ce coût sera largement amorti par ce qu’il se serait passé sans cette aide.

D’autres mesures d’accompagnement ont été prises.

Une enveloppe de 20 milliards d’euros est prévue pour, le cas échéant, intervenir dans le capital des entreprises en difficulté (voire pour les nationaliser).

7 milliards d’euros sont aussi consacrés dans le fonds de solidarité en faveur des très petites entreprises et des indépendants qui ont beaucoup perdu dans la crise sanitaire.

Le gouvernement a prévu une dotation exceptionnelle (et historique) de 8 milliards d’euros en faveur du système sanitaire pour les dépenses exceptionnelles durant cette crise, la moitié en équipements et matériels, l’autre moitié pour le personnel soignant (avec une prime exceptionnelle pouvant aller jusqu’à 1 500 euros dans les départements les plus touchés, une revalorisation de 50% des heures supplémentaires, etc.).

Pour faire face aux frais supplémentaires de nourriture (absence de cantine scolaire, obligation d’acheter dans des magasins aux prix plus élevés, etc.), le gouvernement a décidé que les ménages au RSA ou à l’ASS recevraient le 15 mai 2020 une prime de 150 euros plus 100 euros par enfant. Pour les autres ménages, ceux bénéficiaires es APL auront 100 euros par enfant. 4 millions de foyers seront ainsi aidés.

L’État a proposé dès le mois de mars 2020 une garantie pour des prêts aux petites entreprises dont la trésorerie est affaiblie par la crise sanitaire, pour éviter la dépôt de bilan.

Édouard Philippe, le 15 avril 2020 lorsqu’il a présenté ces mesures, a affirmé que tout n’était pas encore conçu : « Nous devrons prolonger ce plan, une fois la crise sanitaire maîtrisée, par des mesures ambitieuses de relance pour aider notre économie à redémarrer vite et fort. L’objectif aujourd’hui est de sauvegarder, demain il sera de relancer. ».

À ces mesures exceptionnelles, il faut rappeler les deux premières mesures très fortes de la crise sanitaire : l’aide aux parents qui sont considérés comme en congé maladie pour garder leurs enfants et la gratuité totale des soins pour tous les  malades du covid-19 (notamment, pas d’avance à faire pour les téléconsultations médicales sur Doctolib). Ces deux mesures sont des mesures sanitaires et pas sociales (on comprend que pour protéger les autres, il faut soigner toutes les personnes contaminées, pas seulement celles qui sont solvables ou qui ont une couverture d’assurance-maladie).

En outre, l’audiovisuel public a fait son boulot d’informer le grand public sur le virus, la maladie, les mesures gouvernementales, celles contraignantes du confinement mais aussi sur les aides du gouvernement aux entreprises et aux ménages. Il suffit par exemple de voir les très nombreux courriers reçus ces derniers temps par le médiateur de Radio France qui vont dans ce sens.

Les reproches que l’on peut faire au gouvernement sur les masques et autres équipements et sur les tests, la plupart des peuples l’ont fait à la plupart des gouvernements du monde, pour une raison simple : trop de demande par rapport à la capacité de production mondiale. Là encore, c’est facile de critiquer, mais personne n’aurait fait mieux que les gouvernements en place. On pourra juste en tirer des leçons pour l’avenir, mais dans la gestion de l’urgence sanitaire, avec une situation de fait, cela aurait été difficile de faire mieux sans yaka fokon très inefficaces.

D’ailleurs, Édouard Philippe fera une conférence de presse ce dimanche 19 avril 2020 pour évoquer les perspectives du déconfinement et initier un débat public sur le sujet. Toutes les bonnes idées sont donc les bienvenues. La difficulté est de pouvoir être efficace sur le plan sanitaire et compatible avec notre Constitution, ce qui a amené l’Élysée à déclarer dès le 17 avril 2020 qu’il n’était pas question de partitionner le peuple français selon l’âge ou les comorbidités (au-delà des principes constitutionnels d’égalité et de liberté, il faut aussi rappeler ce qu’est le secret médical).

Le gouvernement a non seulement fait de la santé des Français sa priorité, pour enrayer au mieux la pandémie en France, mais aussi il a tenté l’impossible pour que cette période cauchemardesque du confinement soit la moins douloureuse possible aux Français sur le plan économique et social.

On pourra toujours critiquer les choix du gouvernement, celui du confinement, le choix est largement approuvé, les choix pour soutenir économiquement et socialement le pays, approuvés, ils le seront certainement car cela va aider des millions de Français et de petites entreprises, mais soyons constructifs : à la place du gouvernement, qu’auriez-vous fait, vous, de mieux, en faveur des Français ?


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (17 avril 2020)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Coronavirus : bravo au gouvernement français pour sa réactivité économique et sociale !
Allocution du Président Emmanuel Macron le 13 avril 2020 à la télévision (texte intégral).
Emmanuel Macron : plus humain et plus humble.
Confinement 2.0.
Attestation de déplacement dérogatoire obligatoire à chaque déplacement en France (à télécharger).
Le coronavirus Covid-19 expliqué aux enfants (plaquette à télécharger).
Tout savoir sur le covid-19 et les mesures de confinement en France (mis à jour).
Allocution du Président Emmanuel Macron le 16 mars 2020 à la télévision (texte intégral).
Toutes les mesures de restriction pour réduire la propagation du coronavirus en France (14 mars 2020).
Allocution du Président Emmanuel Macron le 12 mars 2020 au Palais de l’Élysée (texte intégral).
Les institutions à l’épreuve du coronavirus Covid-19.
La guerre contre le séparatisme islamiste engagée par Emmanuel Macron.
La 5e Conférence nationale du handicap le 11 février 2020 à Paris.
Emmanuel Macron et la France de 2020 en effervescence.

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200415-coronavirus-gouvernement.html

https://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/coronavirus-bravo-au-gouvernement-223405

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2020/04/17/38210720.html



 

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13 avril 2020 1 13 /04 /avril /2020 19:39

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Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200413-macron.html









Allocution télévisée d'Emmanuel Macron

Françaises, Français,
Mes chers compatriotes,

Nous sommes en train de vivre des jours difficiles.
Nous ressentons tous en ce moment la peur, l'angoisse pour nos parents, pour nous-mêmes face à ce virus redoutable, invisible, imprévisible.

La fatigue et la lassitude pour certains, le deuil et le chagrin pour d’autres.

Cette période est encore plus difficile à vivre lorsqu’on habite à plusieurs dans un appartement exigu, lorsqu’on ne dispose pas chez soi des moyens de communications nécessaires pour apprendre, se distraire, échanger. Encore plus difficile à vivre lorsque les tensions sont là, que les risques de violence dans la famille scandent le quotidien et nous mesurons tous, dans cette période, la solitude et la tristesse de nos aînés.

Et pourtant, grâce à nos efforts, chaque jour nous avons progressé. Nos fonctionnaires et personnels de santé, médecins, infirmiers, aides-soignants, ambulanciers, secouristes, nos militaires, nos pompiers, nos pharmaciens ont donné dans cette première ligne toute leur énergie pour sauver des vies et soigner. Ils ont tenu. Les hôpitaux français ont réussi à soigner tous ceux qui s'y présentaient. Ces journées, ces semaines ont été et resteront l'honneur de nos soignants, en ville comme à l'hôpital.

Dans la deuxième ligne, nos agriculteurs, nos enseignants, nos chauffeurs routiers, livreurs, électriciens, manutentionnaires, caissiers et caissières, nos éboueurs, personnels de sécurité et de nettoyage, nos fonctionnaires, nos journalistes, nos travailleurs sociaux, nos maires et élus locaux et j'en oublie tellement aidé par tant de Français qui se sont engagés. Tous ont permis à la vie de continuer au fond.

Et chacun d'entre vous, dans ce que j'ai appelé cette troisième ligne, chacun d'entre vous par votre civisme, en respectant les règles de confinement, grâce aussi à la vigilance de nos policiers et de nos gendarmes, vous avez fait que l'épidémie commence à marquer le pas.

Les résultats sont là. Plusieurs régions ont pu être épargnées. Depuis quelques jours, les entrées en réanimation diminuent. L'espoir renaît.

Et je veux ce soir vous remercier très chaleureusement pour ce dévouement et vous dire toute ma reconnaissance.

Alors, étions-nous préparés à cette crise ? A l'évidence, pas assez mais nous avons fait face en France comme partout ailleurs. Nous avons donc dû parer à l'urgence, prendre des décisions difficiles à partir d'informations partielles, souvent changeantes, nous adapter sans cesse, car ce virus était inconnu et il porte encore aujourd'hui beaucoup de mystères.

Le moment, soyons honnêtes, a révélé des failles, des insuffisances. Comme tous les pays du monde, nous avons manqué de blouses, de gants, de gels hydro alcooliques. Nous n'avons pas pu distribuer autant de masques que nous l'aurions voulu pour nos soignants, pour les personnels s'occupant de nos aînés, pour les infirmières et les aides à domicile.

Dès l'instant où ces problèmes ont été identifiés, nous nous sommes mobilisés - Gouvernement, collectivités locales, industriels, associations - pour produire et pour acquérir le matériel nécessaire. Mais je mesure pleinement que, lorsque l'on est au front, il est difficile d'entendre qu'une pénurie mondiale empêche les livraisons.

Les commandes sont désormais passées. Surtout, nos entreprises françaises et nos travailleurs ont répondu présent et une production, comme en temps de guerre, s'est mise en place : nous avons réouvert des lignes pour produire et nous avons réquisitionné.

D'ici trois semaines, nous aurons, imaginez-le, multiplier par cinq la production de masques pour nos soignants en France et nous aurons produit 10 000 respirateurs supplémentaires de plus sur notre sol. Ces respirateurs si précieux en réanimation.

Grâce à ces efforts, nous saurons faire face et nous allons continuer à distribuer davantage d'équipements.

Mais comme vous, j'ai vu des ratés, encore trop de lenteur, de procédures inutiles, des faiblesses aussi de notre logistique. Nous en tirerons toutes les conséquences, en temps voulu, quand il s'agira de nous réorganiser.

Ces dernières semaines, soyons aussi justes avec notre pays, ont été marqué par de vraies réussites : le doublement du nombre de lits en réanimation, ce qui n'avait jamais été atteint, les coopérations inédites entre l'hôpital, les cliniques privées et la médecine de ville, le transfert de patients, vers les régions les moins touchées, mais aussi vers le Luxembourg, la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche, que je remercie, la mise en place de l'enseignement à distance, l'organisation de chaînes de solidarité dans nos communes, la réussite de tous ceux qui nous ont nourris durant ces semaines sans rupture, avec engagement, le rapatriement de plusieurs dizaines de milliers de ressortissants français et européens depuis des pays du monde entier et le soutien aux Français de l'étranger.

Très souvent, ce qui semblait impossible depuis des années, nous avons su le faire en quelques jours. Nous avons innové, osé, agit au plus près du terrain, beaucoup de solutions ont été trouvées. Nous devrons nous en souvenir car ce sont autant de forces pour le futur.

Mes chers compatriotes, si je tenais à m'adresser à vous ce soir, après avoir largement consulté ces derniers jours, c'est pour vous dire en toute transparence ce qui nous attend pour les prochaines semaines et les prochains mois.

L'espoir renaît, je vous le disais, oui, mais rien n'est acquis. Dans le Grand Est comme en Ile de France, les services hospitaliers sont saturés. Partout, en Hexagone comme dans les outre-mer, le système est sous tension et l'épidémie n'est pas encore maîtrisée.

Nous devons donc poursuivre nos efforts et continuer d'appliquer les règles. Plus elles seront respectées, plus nous sauveront de vies.

C'est pour cela que le confinement le plus strict doit encore se poursuivre jusqu'au lundi 11 mai. C'est durant cette période, le seul moyen d'agir efficacement.

C'est la condition pour ralentir encore davantage la propagation du virus, réussir à retrouver des places disponibles en réanimation et permettre à nos soignants de reconstituer leurs forces. Le lundi 11 mai ne sera possible que si nous continuons d'être civiques, responsables, de respecter les règles et que si la propagation du virus a effectivement continué à ralentir.

Je mesure pleinement, en vous le disant, l'effort que je vous demande. Durant les 4 semaines à venir, les règles prévues par le gouvernement devront continuer d'être respectées. Elles sont en train de montrer leur efficacité et ne doivent être ni renforcées ni allégées, mais pleinement appliquées. Je demande à tous nos élus, dont je sais l'importance dans cette période, je demande à tous nos élus, comme la République le prévoit en cette matière, d'aider à ce que ces règles soient les mêmes partout sur notre sol. Des couvre-feux ont été décidés là où c'était utile mais il ne faut pas rajouter des interdits dans la journée.

Pour notre vie quotidienne, il faut continuer lorsque nous sortons à appliquer les « gestes barrières » : nous tenir à distance et nous laver les mains. Je veux aussi vous rappeler que tous ceux qui ont une maladie chronique ou souffrent d'autres maladies doivent pouvoir continuer à consulter leur médecin. Car il n'y a pas que le virus qui tue : l'extrême solitude, le renoncement à d'autres soins peuvent-être aussi dangereux.

Je souhaite aussi que les hôpitaux et les maisons de retraite puissent permettre d'organiser pour les plus proches, avec les bonnes protections, la visite aux malades en fin de vie afin de pouvoir leur dire adieu.

Durant cette phase de confinement, le pays continue à vivre, et heureusement. Certaines activités sont interdites, car incompatibles avec les règles sanitaires. Pour tous les autres secteurs économiques, quand la sécurité des travailleurs et des entrepreneurs est bien garantie, ils doivent pouvoir produire et l’ont largement fait depuis maintenant un mois.

Pour tous ceux qui doivent-être aidés durant cette période, les mesures de chômage partiel pour les salariés et de financement pour les entreprises, seront prolongées et renforcées. Elles sont inédites et protèges d’ores et déjà plus de 8 millions de nos salariés et nombre de nos entreprises.

Pour les artisans, les commerçants, les professions libérales et les entrepreneurs, le fonds de solidarité apporte une première réponse mais je sais votre angoisse, je l’ai entendu, je l’ai lu : les charges qui continuent de tomber, les traites, les loyers, les emprunts, c’est pourquoi j’ai demandé au Gouvernement d’accroître fortement les aides, de les simplifier, pour vous permettre de surmonter cette période. Je souhaite que les banques puissent décaler toutes les échéances beaucoup plus massivement qu’elles ne l’ont fait et les assurances doivent être au rendez-vous de cette mobilisation économique. J’y serai attentif.

Il y a donc un travail dans les prochains jours à poursuivre pour vous consolider économiquement dans cette période.

Rapidement, un plan spécifique sera mis en œuvre pour les secteurs qui, comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, la culture et l’événementiel, seront durablement affectés. Des annulations de charges et des aides spécifiques seront mises en place.

Pour les plus fragiles et les plus démunis, ces semaines sont aussi très difficiles. Je veux remercier les maires, les élus locaux, les associations qui se sont fortement mobilisés aux côtés du Gouvernement. Et j’ai demandé à celui-ci d’aller plus loin là aussi et de verser sans délai une aide exceptionnelle aux familles les plus modestes avec des enfants afin de leur permettre de faire face à leurs besoins essentiels. Les étudiants les plus précaires vivants parfois loin de leurs familles, en particulier lorsque celles-ci viennent d’outre-mer, seront aussi aidés.

Dès mercredi, le Conseil des ministres décidera des moyens financiers nouveaux et le Gouvernement apportera toutes les réponses nécessaires à chaque fois qu’il le faudra.

Le 11 mai prochain, mes chers compatriotes, sera donc le début d’une nouvelle étape. Elle sera progressive, les règles pourront être adaptées en fonction de nos résultats car l’objectif premier demeure la santé de tous les Français.

A partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées.

C’est pour moi une priorité car la situation actuelle creuse des inégalités. Trop d’enfants, notamment dans les quartiers populaires et dans nos campagnes, sont privés d’école sans avoir accès au numérique et ne peuvent être aidés de la même manière par les parents. Dans cette période, les inégalités de logement, les inégalités entre familles sont encore plus marquées. C’est pourquoi nos enfants doivent pouvoir retrouver le chemin des classes. Le Gouvernement, dans la concertation, aura à aménager des règles particulières : organiser différemment le temps et l'espace, bien protéger nos enseignants et nos enfants, avec le matériel nécessaire.

Pour les étudiants de l'enseignement supérieur, les cours ne reprendront pas physiquement jusqu'à l'été. Le Gouvernement précisera pour chacun la bonne organisation qui sera nécessaire, en particulier pour les examens et les concours.

Le 11 mai, il s'agira aussi de permettre au plus grand nombre de retourner travailler, redémarrer notre industrie, nos commerces et nos services. Le Gouvernement préparera sans délai ces réouvertures avec les partenaires sociaux pour que des règles soient établies afin de protéger les salariés au travail. C'est la priorité.

Les lieux rassemblant du public, restaurants, cafés et hôtels, cinémas, théâtres, salles de spectacles et musées, resteront en revanche fermés à ce stade. Les grands festivals et événements avec un public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi-juillet prochain. La situation sera collectivement évaluée à partir de mi-mai, chaque semaine, pour adapter les choses et vous donner de la visibilité.
Pour leur protection, nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées, en situation de handicap sévère, aux personnes atteintes de maladies chroniques, de rester même après le 11 mai confinées, tout au moins dans un premier temps. Je sais que c'est une contrainte forte. Je mesure ce que je vous demande et nous allons, d'ici le 11 mai, travailler à rendre ce temps plus supportable pour vous. Mais il faudra essayer de s'y tenir pour vous protéger, pour votre intérêt.
 
Nous aurons à partir du 11 mai une organisation nouvelle pour réussir cette étape. L'utilisation la plus large possible des tests et la détection est une arme privilégiée pour sortir au bon moment du confinement.

D'ici là et dans les prochaines semaines, nous allons continuer d'augmenter le nombre de tests faits chaque jour. C'est ce qui, depuis 15 jours, est fait. Durant les semaines à venir, j'ai demandé que ces tests, soient d'abord pratiqués sur nos aînés, nos soignants et les plus fragiles. Et que nous puissions continuer de mobiliser partout tous les moyens de faire des tests, c'est-à-dire tous les laboratoires publics et tous les laboratoires privés.

Le 11 mai, nous serons en capacité de tester toute personne présentant des symptômes. Nous n'allons pas tester toutes les Françaises et tous les Français, cela n'aurait aucun sens. Mais toute personne ayant un symptôme doit pouvoir être testée. Les personnes ayant le virus pourront ainsi être mises en quarantaine, prises en charge et suivies par un médecin.

Pour accompagner cette phase, plusieurs innovations font l'objet de travaux avec certains de nos partenaires européens, comme une application numérique dédiée qui, sur la base du volontariat et de l'anonymat, permettra de savoir si, oui ou non, l'on s'est trouvé en contact avec une personne contaminée. Vous en avez sûrement entendu parler.

Le Gouvernement aura à y travailler, il ne faut négliger aucune piste, aucune innovation. Mais je souhaite qu’avant le 11 mai, nos Assemblées puissent en débattre, et que les autorités compétentes puissent nous éclairer. Cette épidémie ne saurait affaiblir notre démocratie, ni mordre sur quelques libertés.
 
Jusqu'à nouvel ordre, nos frontières avec les pays non-européens resteront fermées.

Nous déploierons ensuite tous les moyens nécessaires à la protection de la population. En complément des « gestes barrière » que vous connaissez bien et qu'il vous faudra continuer à appliquer, l'Etat à partir du 11 mai en lien avec les maires devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public. Pour les professions les plus exposées et pour certaines situations, comme dans les transports en commun, son usage pourra devenir systématique.

Ce sera possible grâce à nos importations et grâce à la formidable mobilisation d'entrepreneurs et de salariés partout sur le territoire pour produire massivement ce type de masques.

Le Gouvernement présentera d'ici 15 jours, sur la base de ces principes, le plan de l'après 11 mai et les détails d'organisation de notre vie quotidienne.

Des points de rendez-vous réguliers se tiendront pour que nous puissions adapter les mesures prises et ensemble décider de manière régulière d'ajuster les choses.

Alors à quelle échéance, dès lors, peut-on espérer entrevoir la fin définitive de cette épreuve ? Quand pourrons-nous renouer avec la vie d'avant ? Je sais vos questionnements, je les partage. Ils sont légitimes. J'aimerais tellement pouvoir tout vous dire et vous répondre sur chacune de ces questions. Mais en toute franchise, en toute humilité, nous n'avons pas de réponse définitive à cela.
 
Aujourd'hui, d'après les premières données qui seront prochainement affinées par ce qu'on appelle les tests sérologiques, une très faible minorité de Français ont contracté le Covid-19. Ce qui veut dire que nous sommes loin de ce que les spécialistes appellent l'immunité collective, c'est-à-dire ce moment où le virus arrête de lui-même sa circulation parce que suffisamment d'entre nous l'avons eu.

C'est pourquoi la première voie pour sortir de l'épidémie est celle des vaccins. Tout ce que le monde compte de talents, de chercheurs y travaille. La France est reconnue en la matière et a d'excellentes ressources parce que c'est sans doute la solution la plus sûre, même s'il faudra plusieurs mois au moins pour la mettre en oeuvre. Notre pays investira encore plus massivement dans la recherche et je porterai dans les prochains jours une initiative avec nombre de nos partenaires en votre nom pour accélérer les travaux en cours.

La seconde voie, ce sont les traitements. Nous y travaillons depuis le premier jour. Il y a eu, je le sais, beaucoup de débats dans le pays. Toutes les options sont explorées et notre pays est celui qui a engagé le plus d'essais cliniques en Europe. J'ai tenu moi-même à comprendre chacune des options possibles, à m'assurer que tout était essayé dans les meilleurs délais et avec rigueur. Il ne s'agit pas de donner un traitement si on n'est pas sûr mais de procéder à tous les essais cliniques pour que toutes les pistes soient poursuivies. Et croyez-le, nos médecins, nos chercheurs travaillent d'arrache-pied. Aucune piste n'est négligée, aucune piste ne sera négligée. Je m'y engage.

Voilà, ce soir je partage avec vous ce que nous savons et ce que nous ne savons pas. Nous finirons par l'emporter mais nous aurons plusieurs mois à vivre avec le virus. Avec humilité, il nous faut aujourd’hui décider et agir en tenant compte des incertitudes avec lucidité, oui, parce que regardez l'Asie, où le virus semblait avoir été vaincu et il revient dans de nombreux pays qui, à nouveau, décident de refermer leurs économies. Il nous faut donc procéder avec calme et courage.

Mais ce que je sais, ce que je sais à ce moment, mes chers compatriotes, c'est que notre Nation se tient debout, solidaire, dans un but commun.

On disait que nous étions un peuple indiscipliné, et voilà que nous respectons des règles, des disciplines parmi les plus rigoureuses jamais imposées à notre peuple en temps de paix.

On disait que nous étions un peuple épuisé, routinier, bien loin de l'élan des fondations, et voilà que tant d'entre vous rivalisent de dévouement, d'engagement face à l'inattendu de cette menace.

Nous voilà tous solidaires, fraternels, unis, concitoyens d'un pays qui fait face. Concitoyens d'un pays qui débat, qui discute, qui continue de vivre sa vie démocratique, mais qui reste uni. Et je veux ce soir partager avec vous, au cœur de l'épreuve, cette fierté.

Cette certaine idée qui a fait la France est bien là, vivante et créatrice. Et cela doit nous remplir d'espoir.

Durant les semaines à venir, le Gouvernement, le Parlement, notre administration, avec nos maires et nos élus locaux, auront à préparer la suite. Pour ce qui me concerne, je tâcherai de porter en Europe notre voix afin d'avoir plus d'unité et de solidarité. Les premières décisions ont été dans le bon sens et nous avons beaucoup poussé pour cela, qu'il s'agisse de la Banque centrale européenne, de la Commission européenne ou des gouvernements.

Mais nous sommes à un moment de vérité qui impose plus d'ambition, plus d'audace, un moment de refondation.

Nous devons aussi savoir aider nos voisins d'Afrique à lutter contre le virus plus efficacement, à les aider aussi sur le plan économique en annulant massivement leurs dettes.

Oui, nous ne gagnerons jamais seuls.

Parce qu'aujourd'hui, à Bergame, Madrid, Bruxelles, Londres, Pékin, New York, Alger ou Dakar, nous pleurons les morts d'un même virus. Alors si notre monde sans doute se fragmentera, il est de notre responsabilité de bâtir dès aujourd'hui des solidarités et des coopérations nouvelles. Il nous reviendra aussi, dans les prochaines semaines, de préparer l'après.

Il nous faudra rebâtir notre économie plus forte afin de produire et redonner plein espoir à nos salariés, nos entrepreneurs, garder notre indépendance financière.

Il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique française et plus d'autonomie stratégique pour notre Europe. Cela passera par un plan massif pour notre santé, notre recherche, nos aînés, entre autres.

Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd'hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune ». Ces mots, les Français les ont écrits il y a plus de 200 ans. Nous devons aujourd'hui reprendre le flambeau et donner toute sa force à ce principe.

Il nous faudra bâtir une stratégie où nous retrouverons le temps long, la possibilité de planifier, la sobriété carbone, la prévention, la résilience qui seules peuvent permettre de faire face aux crises à venir.

Ces quelques évidences s'imposent aujourd'hui à nous mais ne suffiront pas. Je reviendrai donc vers vous pour parler de cet après. Le moment que nous vivons est un ébranlement intime et collectif. Sachons le vivre comme tel. Il nous rappelle que nous sommes vulnérables, nous l'avions sans doute oublié. Ne cherchons pas tout de suite à y trouver la confirmation de ce en quoi nous avions toujours cru. Non. Sachons, dans ce moment, sortir des sentiers battus, des idéologies, nous réinventer – et moi le premier.

Il y a dans cette crise une chance : nous ressouder et prouver notre humanité, bâtir un autre projet dans la concorde. Un projet français, une raison de vivre ensemble profonde.

Dans les prochaines semaines, avec toutes les composantes de notre Nation, je tâcherai de dessiner ce chemin qui rend cela possible.

Mes chers compatriotes, nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les Jours Heureux. J'en ai la conviction.

Et les vertus qui, aujourd'hui, nous permettent de tenir, seront celles qui nous aideront à bâtir l'avenir, notre solidarité, notre confiance, notre volonté.

Alors prenez soin de vous, prenons soin les uns des autres
Nous tiendrons.

Vive la République.
Vive la France.

Emmanuel Macron, Palais de l'Élysée, le lundi 13 avril 2020 à 20 heures.


Source : elysee.fr
http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20200413-macron-allocution.html

 

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17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 02:44

En raison des mesures de confinement décidées par le gouvernement pour limiter la propagation du coronavirus Covid-19, les déplacements devront être justifiés par une attestation signée sur l'honneur. Cette attestation n'est valable que pour un seul déplacement et doit être renouvelé au-delà d'une journée ou pour une raison différente. Elle peut être recopiée à la main en cas d'absence d'imprimante chez soi.

Cliquer sur le lien pour télécharger l'attestation de déplacement à remplir (fichier .pdf) :
https://mobile.interieur.gouv.fr/content/download/121663/976885/file/Attestation_de_deplacement_derogatoire.pdf

Autre lien qui fonctionne aussi pour télécharger l'attestation (fichier .pdf) :
https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2020/03/attestation_de_deplacement_derogatoire.pdf

ATTENTION : à partir du 25 mars 2020, se munir de la NOUVELLE ATTESTATION téléchargeable à ce lien.

Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200316-macron.html

SR
http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20200317-attestation-deplacement.html

 

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12 mars 2020 4 12 /03 /mars /2020 19:34

(verbatim)

Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200311-coronavirus-monk.html
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200312-macron.html








Allocution présidentielle d'Emmanuel Macron

Françaises, Français, mes chers compatriotes,

Depuis quelques semaines, notre pays fait face à la propagation d'un virus, le Covid-19, qui a touché plusieurs milliers de nos compatriotes. J'ai, bien entendu, ce soir, avant toute chose, une pensée émue et chaleureuse pour les familles et les proches de nos victimes. Cette épidémie qui affecte tous les continents et frappe tous les pays européens est la plus grave crise sanitaire qu'ait connu la France depuis un siècle. Dans l'immense majorité des cas, le Covid-19 est sans danger, mais le virus peut avoir des conséquences très graves, en particulier pour celles et ceux de nos compatriotes qui sont âgés ou affectés par des maladies chroniques comme le diabète, l'obésité ou le cancer.

Durant plusieurs semaines, nous avons préparé, agi. Les personnels des hôpitaux, médecins, infirmiers, ambulanciers, les agents des Samu et de nos hôpitaux, les médecins de ville, l'ensemble des personnels du service public de la santé en France sont engagés avec dévouement et efficacité. Si nous avons pu retarder la propagation du virus et limiter les cas sévères, c'est grâce à eux parce que tous ont répondu présents. Tous ont accepté de prendre du temps sur leur vie personnelle, familiale, pour notre santé. C'est pourquoi, en votre nom, je tiens avant toute chose à exprimer ce soir la reconnaissance de la Nation à ces héros en blouse blanche, ces milliers de femmes et d'hommes admirables qui n'ont d'autre boussole que le soin, d'autre préoccupation que l'humain, notre bien-être, notre vie, tout simplement.

Je veux aussi, ce soir, saluer le sang-froid dont vous avez fait preuve. Face à la propagation du virus, vous avez pu ressentir pour vous-mêmes, pour vos proches, de l'inquiétude voire de l'angoisse, et c'est bien légitime. Tous, vous avez su faire face en ne cédant ni à la colère, ni à la panique. Mieux, en adoptant les bons gestes, vous avez ralenti la diffusion du virus et ainsi permis à nos hôpitaux et nos soignants de mieux se préparer. C'est cela, une grande Nation. Des femmes et des hommes capables de placer l'intérêt collectif au-dessus de tout, une communauté humaine qui tient par des valeurs : la solidarité, la fraternité.

Cependant, mes chers compatriotes, je veux vous le dire ce soir avec beaucoup de gravité, de lucidité mais aussi la volonté collective que nous adoptions la bonne organisation, nous ne sommes qu'au début de cette épidémie. Partout en Europe, elle s'accélère, elle s'intensifie. Face à cela, la priorité absolue pour notre Nation sera notre santé. Je ne transigerai sur rien.

Un principe nous guide pour définir nos actions, il nous guide depuis le début pour anticiper cette crise puis pour la gérer depuis plusieurs semaines et il doit continuer de le faire : c'est la confiance dans la science. C'est d'écouter celles et ceux qui savent. Les plus grands spécialistes européens se sont exprimés ce matin dans une publication importante. J'ai réuni aujourd'hui, avec le Premier ministre et le ministre de la Santé, notre comité scientifique de suivi. Nous avons en France les meilleurs virologues, les meilleurs épidémiologistes, des spécialistes de grand renom, des cliniciens aussi, des gens qui sont sur le terrain et que nous avons écouté, comme nous le faisons depuis le premier jour. Tous nous ont dit que malgré nos efforts pour le freiner, le virus continue de se propager et est en train de s'accélérer. Nous le savions, nous le redoutions.

Ce qui risque de se passer, c'est que la maladie touchera d'abord les personnes les plus vulnérables. Beaucoup d'entre eux auront besoin de soins adaptés à l'hôpital, souvent d'assistance respiratoire. C'est pourquoi, et j'y reviendrai dans un instant, nous prenons des mesures très fortes pour augmenter massivement nos capacités d'accueil à l'hôpital car l'enjeu est de continuer à aussi soigner les autres maladies. C'est aussi de se préparer à une possible deuxième vague qui touchera un peu plus tard, en nombre beaucoup plus réduit, des personnes plus jeunes, a priori moins exposées à la maladie, mais qu'il faudra soigner également.

Dans ce contexte, l'urgence est de protéger nos compatriotes les plus vulnérables. L'urgence est de freiner l'épidémie afin de protéger nos hôpitaux, nos services d'urgence et de réanimation, nos soignants qui vont avoir à traiter, comme je viens de vous l'expliquer, de plus en plus de patients atteints. Ce sont là nos priorités. C'est pour cela qu'il nous faut continuer de gagner du temps et suivre celles et ceux qui sont les plus fragiles. Protéger les plus vulnérables d'abord. C'est la priorité absolue.

C'est pourquoi je demande ce soir à toutes les personnes âgées de plus de 70 ans, à celles et ceux qui souffrent de maladies chroniques ou de troubles respiratoires, aux personnes en situation de handicap, de rester autant que possible à leur domicile. Elles pourront, bien sûr, sortir de chez elles pour faire leurs courses, pour s'aérer, mais elles doivent limiter leurs contacts au maximum. Dans ce contexte, j'ai interrogé les scientifiques sur nos élections municipales, dont le premier tour se tiendra dans quelques jours. Ils considèrent que rien ne s'oppose à ce que les Français, même les plus vulnérables, se rendent aux urnes. J'ai aussi demandé au Premier ministre, il l'a fait encore ce matin, de consulter largement toutes les familles politiques, et elles ont exprimé la même volonté. Mais il conviendra de veiller au respect strict des gestes barrières contre le virus et des recommandations sanitaires. Je fais confiance aux maires et au civisme de chacun d'entre vous. Je sais aussi que les mairies et les services de l'Etat ont bien organisé les choses. Des consignes renforcées seront données dès demain afin que nos aînés n'attendent pas longtemps, que des files ne se constituent pas, que les distances soient aussi tenues et que ces fameuses mesures barrières soient bien respectées. Mais il est important, dans ce moment, en suivant l'avis des scientifiques comme nous venons de le faire, d'assurer la continuité de notre vie démocratique et de nos institutions. Voilà, la priorité des priorités aujourd'hui est donc de protéger les plus faibles, celles et ceux que cette épidémie touche d'abord.

La deuxième, c'est de freiner l'épidémie. Pourquoi ? Le ministre de la Santé et le directeur général de la Santé vous l'ont expliqué à plusieurs reprises : pour éviter l'accumulation de patients qui seront en détresse respiratoire dans nos services d'urgence et de réanimation. Il faut continuer de gagner du temps, et pour cela, je vais vous demander de continuer à faire des sacrifices et plutôt d'en faire davantage, mais pour notre intérêt collectif.

Dès lundi et jusqu'à nouvel ordre, les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités seront fermés pour une raison simple : nos enfants et nos plus jeunes, selon les scientifiques toujours, sont celles et ceux qui propagent, semble-t-il, le plus rapidement le virus, même si, pour les enfants, ils n'ont parfois pas de symptômes et, heureusement, ne semblent pas aujourd'hui souffrir de formes aiguës de la maladie. C'est à la fois pour les protéger et pour réduire la dissémination du virus à travers notre territoire.

Un service de garde sera mis en place région par région, nous trouverons les bonnes organisations pour qu'en effet, les personnels qui sont indispensables à la gestion de la crise sanitaire puissent faire garder leurs enfants et continuer d'aller au travail pour vous protéger et vous soigner. Cette organisation sera travaillée par le Gouvernement dans les prochains jours avec l'ensemble des élus et tous les responsables sur notre territoire.

Quand cela est possible, je demande aux entreprises de permettre à leurs employés de travailler à distance. Les ministres l'ont déjà annoncé, nous avons beaucoup développé le télétravail. Il faut continuer cela, l'intensifier au maximum. Les transports publics seront maintenus, car les arrêter, ce serait tout bloquer, y compris la possibilité de soigner. Mais là aussi, c'est à votre responsabilité que j'en appelle, et j'invite tous les Français à limiter leurs déplacements au strict nécessaire. Le Gouvernement annoncera par ailleurs des mesures pour limiter au maximum les rassemblements.

Dans le même temps, notre système de santé, notamment dans les services de réanimation, doit se préparer à accueillir de plus en plus de cas graves de Covid-19 et continuer à soigner les autres malades. Des places doivent se libérer dans les hôpitaux. Pour cela, toutes les capacités hospitalières nationales ainsi que le maximum de médecins et de soignants seront mobilisés. Nous allons aussi mobiliser les étudiants, les jeunes retraités. Des mesures exceptionnelles seront prises en ce sens. Beaucoup, d'ailleurs, ont commencé. Je veux les remercier. J'ai vu il y a quelques jours, au Samu de Paris, une mobilisation magnifique, émouvante, exemplaire, où des étudiants, à quelques mois de leur concours, étaient là pour répondre aux appels, aider, et où des médecins à peine retraités étaient revenus pour prêter main forte. C'est cela que nous allons collectivement généraliser en prenant les bonnes mesures. En parallèle, les soins non essentiels à l'hôpital seront reportés, c'est à dire les opérations qui ne sont pas urgentes, tout ce qui peut nous aider à gagner du temps. La santé n'a pas de prix. Le Gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies quoi qu'il en coûte. Beaucoup des décisions que nous sommes en train de prendre, beaucoup des changements auxquels nous sommes en train de procéder, nous les garderons parce que nous apprenons aussi de cette crise, parce que nos soignants sont formidables d'innovation et de mobilisation, et ce que nous sommes en train de faire, nous en tirerons toutes les leçons et sortirons avec un système de santé encore plus fort.

La mobilisation générale est également celle de nos chercheurs. De nombreux programmes français et européens, essais cliniques, sont en cours pour produire en quantité des diagnostics rapides, performants et efficaces. Nous allons améliorer les choses en la matière, et au niveau français comme européen, les travaux sont lancés. Nos professeurs, avec l'appui des acteurs privés, travaillent d'ores et déjà sur plusieurs pistes de traitement à Paris, Marseille et Lyon, entre autres. Les protocoles ont commencé. J'espère que dans les prochaines semaines et les prochains mois, nous aurons des premiers traitements que nous pourrons généraliser. L'Europe a tous les atouts pour offrir au monde l'antidote au Covid-19. Des équipes sont également à pied d'œuvre pour inventer un vaccin. Il ne pourra pas voir le jour avant plusieurs mois, mais il est porteur de grands espoirs. La mobilisation de notre recherche française, européenne, est aussi au rendez-vous et je continuerai de l'intensifier.

Cette épreuve exige aussi une mobilisation sociale envers les plus démunis, les plus fragiles. La trêve hivernale sera reportée de deux mois, et je demande au Gouvernement des mesures exceptionnelles, dans ce contexte, pour les plus fragiles. Enfin, l'épreuve que nous traversons exige une mobilisation générale sur le plan économique. Déjà, des restaurateurs, des commerçants, des artisans, des hôteliers, des professionnels du tourisme, de la culture, de l'événementiel, du transport souffrent, je le sais. Les entrepreneurs s'inquiètent pour leurs carnets de commandes, et tous, vous vous interrogez pour votre emploi, pour votre pouvoir d'achat. Je le sais, c'est légitime. Avec les décisions que je viens d'annoncer ce soir, cette inquiétude économique va évidemment s'accroître.

Nous n'ajouterons pas aux difficultés sanitaires la peur de la faillite pour les entrepreneurs, l'angoisse du chômage et des fins de mois difficiles pour les salariés. Aussi, tout sera mis en œuvre pour protéger nos salariés et pour protéger nos entreprises quoi qu'il en coûte, là aussi. Dès les jours à venir, un mécanisme exceptionnel et massif de chômage partiel sera mis en œuvre. Des premières annonces ont été faites par les ministres. Nous irons beaucoup plus loin. L'Etat prendra en charge l'indemnisation des salariés contraints à rester chez eux. Je veux, en la matière, que nous nous inspirions de ce que les Allemands ont su par exemple mettre en œuvre avec un système plus généreux, plus simple que le nôtre. Je veux que nous puissions préserver les emplois et les compétences, c'est à dire faire en sorte que les salariés puissent rester dans l'entreprise, même s'ils sont obligés de rester à la maison, et que nous les payions. Je veux que nous puissions protéger aussi nos indépendants. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour donner cette garantie sur le plan économique.

Toutes les entreprises qui le souhaitent pourront reporter sans justification, sans formalité, sans pénalité le paiement des cotisations et impôts dus en mars. Nous travaillerons ensuite sur les mesures nécessaires d'annulation ou de rééchelonnement, mais je nous connais collectivement, on prend toujours trop de temps à faire cela. Je veux, pour nos forces économiques, des mesures simples. Les échéances qui sont dues dans les prochains jours et les prochaines semaines seront suspendues pour toutes celles et ceux qui en ont besoin. Nous défendrons nos entreprises de toutes tailles. Nous défendrons l'ensemble des travailleurs et des travailleuses. En parallèle, j'ai demandé au Gouvernement de préparer d'ores et déjà un plan de relance national et européen cohérent avec nos priorités et nos engagements pour l'avenir.

Nous devons aussi porter une réponse européenne. La Banque centrale a déjà, aujourd'hui, fait part de ses premières décisions. Seront-elles suffisantes ? Je ne le crois pas. Il lui appartiendra d'en prendre de nouvelles. Mais je vais être là aussi très clair avec vous ce soir : nous, Européens, ne laisserons pas une crise financière et économique se propager. Nous réagirons fort et nous réagirons vite. L'ensemble des gouvernements européens doit prendre les décisions de soutien de l'activité puis de relance quoi qu'il en coûte. La France le fera, et c'est cette ligne que je porterai au niveau européen en votre nom. C'est déjà ce que j'ai fait lors du conseil exceptionnel qui s'est tenu hier. Je ne sais ce que les marchés financiers donneront dans les prochains jours, et je serai tout aussi clair. L'Europe réagira de manière organisée, massive pour protéger son économie. Je souhaite aussi que nous puissions nous organiser sur le plan international, et j'en appelle à la responsabilité des puissances du G7 et du G20. Dès demain, j'échangerai avec le président TRUMP pour lui proposer une initiative exceptionnelle entre les membres du G7, puisque c'est lui qui a la présidence. Ce n'est pas la division qui permettra de répondre à ce qui est aujourd'hui une crise mondiale, mais bien notre capacité à voir juste et tôt ensemble et à agir ensemble.

Mes chers compatriotes, toutes ces mesures sont nécessaires pour notre sécurité à tous et je vous demande de faire bloc autour d'elles. On ne vient pas, en effet, à bout d'une crise d'une telle ampleur sans faire bloc. On ne vient pas à bout d'une crise d'une telle ampleur sans une grande discipline individuelle et collective, sans une unité. J'entends aujourd'hui, dans notre pays, des voix qui vont en tous sens. Certains nous disent : "vous n'allez pas assez loin" et voudraient tout fermer et s'inquiètent de tout, de manière parfois disproportionnée, et d'autres considèrent que ce risque n'est pas pour eux. J'ai essayé de vous donner, ce soir, ce qui doit être la ligne de notre Nation tout entière. Nous devons aujourd'hui éviter deux écueils, mes chers compatriotes.

D'une part, le repli nationaliste. Ce virus n'a pas de passeport. Il nous faut unir nos forces, coordonner nos réponses, coopérer. La France est à pied d'œuvre. La coordination européenne est essentielle, et j'y veillerai. Nous aurons sans doute des mesures à prendre, mais il faut les prendre pour réduire les échanges entre les zones qui sont touchées et celles qui ne le sont pas. Ce ne sont pas forcément les frontières nationales. Il ne faut céder là à aucune facilité, aucune panique. Nous aurons sans doute des mesures de contrôle, des fermetures de frontières à prendre, mais il faudra les prendre quand elles seront pertinentes et il faudra les prendre en Européens, à l'échelle européenne, car c'est à cette échelle-là que nous avons construit nos libertés et nos protections.

L'autre écueil, ce serait le repli individualiste. Jamais de telles épreuves ne se surmontent en solitaire. C'est au contraire en solidaires, en disant nous plutôt qu'en pensant je, que nous relèverons cet immense défi. C'est pourquoi je veux vous dire ce soir que je compte sur vous pour les jours, les semaines, les mois à venir. Je compte sur vous parce que le Gouvernement ne peut pas tout seul, et parce que nous sommes une nation. Chacun a son rôle à jouer. Je compte sur vous pour respecter les consignes qui sont et seront données par les autorités, et en particulier ces fameux gestes barrières contre le virus. Elles sont, aujourd'hui encore, trop peu appliquées. Cela veut dire se laver les mains suffisamment longtemps avec du savon ou avec des gels hydroalcooliques. Cela veut dire saluer sans embrasser ou serrer la main pour ne pas se transmettre le virus. Cela veut dire se tenir à distance d'un mètre. Ces gestes peuvent vous paraître anodins. Ils sauvent des vies, des vies. C'est pourquoi, mes chers compatriotes, je vous appelle solennellement à les adopter.

Chacun d'entre nous détient une part de la protection des autres, à commencer par ses proches. Je compte sur vous aussi pour prendre soin des plus vulnérables de nos compatriotes, ne pas rendre visite à nos aînés. C'est, j'en ai bien conscience, un crève-cœur. C'est pourtant nécessaire temporairement. Écrivez, téléphonez, prenez des nouvelles, protégez en limitant les visites. Je compte sur vous, oui, pour aussi aider le voisin qui, lorsqu'il est personnel soignant, a besoin d'une solution de garde pour ses enfants pour aller travailler et s'occuper des autres. Je compte sur les entreprises pour aider tous les salariés qui peuvent travailler chez eux à le faire. Je compte sur nous tous pour inventer dans cette période de nouvelles solidarités. Je demande à ce titre au Gouvernement de travailler avec les partenaires sociaux, avec les associations dans cette direction. Cette crise doit être l'occasion d'une mobilisation nationale de solidarité entre générations. Nous en avons les ressorts. Il y a déjà des actions qui existent sur le terrain. Nous pouvons faire encore plus fort tous ensemble.

Je compte évidemment aussi sur tous nos soignants. Je sais tout ce qu'ils ont déjà fait, je sais ce qu'il leur reste à faire. Le Gouvernement et moi-même serons là, nous prendrons toutes nos responsabilités pour vous. Je pense à tous nos soignants à l'hôpital, qui auront les cas les plus graves à traiter mais aussi beaucoup d'urgences. Je pense aux médecins, aux infirmiers, aux infirmières, à tous les soignants qui sont aussi hors de l'hôpital qui se sont formidablement mobilisés et que nous allons de plus en plus solliciter dans les semaines à venir.

Je sais pouvoir compter sur vous. Le ministre de la Santé aura l'occasion aussi de préciser, dans les prochaines heures, les règles pour que nous vous aidions à bien vous protéger contre le virus. C'est le respect que nous avons envers vous, et c'est évidemment ce que la Nation vous doit. Les règles seront claires pour chacun, elles seront là aussi proportionnées et expliquées.

Je compte sur vous toutes et tous pour faire Nation au fond. Pour réveiller ce qu'il y a de meilleur en nous, pour révéler cette âme généreuse qui, par le passé, a permis à la France d'affronter les plus dures épreuves.

Mes chers compatriotes, il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties. Ce que révèle d'ores et déjà cette pandémie, c'est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre Etat-providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c'est qu'il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à d'autres est une folie. Nous devons en reprendre le contrôle, construire plus encore que nous ne le faisons déjà une France, une Europe souveraine, une France et une Europe qui tiennent fermement leur destin en main. Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai.

Mais le temps, aujourd'hui, est à la protection de nos concitoyens et à la cohésion de la Nation. Le temps est à cette union sacrée qui consiste à suivre tous ensemble un même chemin, à ne céder à aucune panique, aucune peur, aucune facilité, mais à retrouver cette force d'âme qui est la nôtre et qui a permis à notre peuple de surmonter tant de crises à travers l'histoire.

La France unie, c’est notre meilleur atout dans la période troublée que nous traversons. Nous tiendrons tous ensemble.

Vive la République !
Vive la France !

Emmanuel Macron, Palais de l'Élysée, le jeudi 12 mars 2020 à 20 heures.

Source : elysee.fr
http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20200312-macron-allocution.html




 

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29 février 2020 6 29 /02 /février /2020 19:46

« J’ai décidé d’engager la responsabilité du gouvernement sur le projet de loi instituant un système universel de retraite. Non pour mettre fin au débat mais pour mettre fin à cet épisode de non-débat à un Parlement privé de sa fonction éminente de faire la loi. » (Édouard Philippe, le 29 février 2020 dans l’hémicycle).



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Petite journée historique dans la gestion des urgences. Après un conseil de défense et un conseil des ministres réuni exceptionnellement un samedi à l’Élysée, le Premier Ministre Édouard Philippe est venu à l’improviste à l’Assemblée Nationale pour annoncer ce samedi 29 février 2020 à 17 heures 30 qu’il venait d’engager la responsabilité du gouvernement sur le projet de réforme des retraites en application de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. Le conseil des ministres, dont l’ordre du jour était plutôt les mesures sur le coronavirus, lui avait pour l’occasion donné l’autorisation d’engager cette responsabilité.

L’examen en séance publique du projet de réforme des retraites a commencé le 17 février 2020 et a duré déjà treize jours (soit 115 heures) sans discontinuer avec la discussion de plus de 40 000 amendements, rendant impossible un débat de fond. La veille, l’article 7 avait été adopté mais le projet en comporte 65 et il restait encore 29 273 amendements. L’obstruction de l’opposition de gauche a donc bien fonctionné puisque le gouvernement est tombé dans le piège de l’adoption sans vote.

Piètre discussion pour ce qui est une réforme systémique qui va impacter la vie de plusieurs dizaines de millions de citoyens pour plusieurs générations : rejet de l’avis du Conseil d’État, projet de loi sans financement, conférence sur le financement avec les partenaires sociaux qui cafouille, procédure pour légiférer par ordonnances (vingt-neuf ordonnances !), procédure accélérée (pas de seconde lecture)… bref, tout cafouille pour cette réforme qui est de plus en plus rejetée par "l’opinion publique" si l’on en croit les sondages.

Jean-Luc Mélenchon, qui a assumé le principe de l’obstruction qui n’avance à rien, a raison de rappeler que l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution a pour objectif de museler une majorité parlementaire prête à fronder, pas une opposition lorsqu’elle s’oppose tandis que la majorité reste disciplinée, ce qui est le cas ici (Édouard Philippe a d’ailleurs admis cet élément).

Néanmoins, il a tort quand il parle de dérive autoritaire, ou de caractère antidémocratique de cette mesure d’adoption sans vote car cette mesure est un outil constitutionnel tout à fait ordinaire et souvent utilisé dans le passé. À toute fin utile, à ceux qui ne parlent que de référendum populaire, je rappelle que la Constitution de la Cinquième République, qui a inclus dès le début cet article 49 alinéa 3, a été très largement approuvée par le peuple français le 28 septembre 1958 (non seulement c’est une mesure constitutionnelle, mais c’est une mesure démocratique et largement approuvée par le peuple français). On ne peut pas vouloir à tout bout de champ un référendum, pour les aéroports, pour l’ISF, etc. et refuser le verdict du peuple lorsqu’il n’est pas en accord avec sa pensée politique.

Certes, je reste toujours convaincu que le meilleur moyen de respecter le peuple dans une perspective historique et le meilleur moyen de faire accepter une réforme d’une telle importance, c’est la voie référendaire. D’ailleurs, elle n’a jamais été exclue mais elle me paraît indispensable pour en finir avec la crise sociale, économique et politique.

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Le calendrier a son importance. En choisissant de déclencher l’arme absolue un samedi, au lieu du lundi suivant, il a obligé les députés de l’opposition à tous revenir d’urgence car il faut au moins 60 députés pour déposer une motion de censure avec un délai de 24 heures. Toutefois, dès la soirée du 29 février 2020, ce sont deux motions de censure qui ont été déposées, l’une par le groupe LR, et l’autre par la gauche (PS, PCF, FI). Jean-Luc Mélenchon n’avait pas hésité à annoncer qu’il ne verrait pas d’inconvénient à voter pour la motion de censure déposée par Les Républicains, tandis qu’Éric Woerth, auteur de la réforme des retraites de 2010, en première ligne chez LR pour cette question, a refusé absolument de soutenir une motion de censure autre que celle de LR, considérant que les positions de LR sur les retraites sont diamétralement opposées à celles de la gauche. On voit d’ailleurs ceux qui sont cohérents et ceux qui ne s’opposent que pour s’opposer.

Pour un événement d’une telle gravité, Édouard Philippe a fait dans les formes médiatiques habituelles, à savoir qu’il a accompagné sa décision d’une interview en direct au journal de 20 heures sur TF1. Après avoir eu du mal (car sans arrêt interrompu par la journaliste) de rappeler les mesures les plus efficaces pour éviter la propagation du coronavirus venu de Wuhan (à savoir, se laver les mains toutes les heures, ne pas se toucher, pas de contact, pas de poignée de mains ni de bises aux collègues, etc.), Édouard Philippe a expliqué pourquoi il a appliqué l’article 49 alinéa 3 de la Constitution : « Après 115 heures de débats en séance publique, de jour comme de nuit, week-end inclus, l’Assemblée Nationale en est arrivée à l’examen de l’article 8 d’un projet de loi ordinaire qui en compte 65. ».

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C’était prévisible depuis deux semaines, et cela d’ailleurs a réconcilié Emmanuel Macron avec cette mesure qui avait été décidée en 2015 par le Premier Ministre Manuel Valls pour l’humilier politiquement.

Il faut rappeler que le texte modifié, adopté sans vote, va maintenant être examiné par les sénateurs puis repassera à l’Assemblée Nationale. Par ailleurs, dans la réforme, il y a aussi un second texte, un projet de loi organique, qui devra aussi être discuté à l’Assemblée Nationale, et il a trait notamment au calcul du point.

Sur TF1 ce 29 février 2020, Édouard Philippe a insisté sur la responsabilité de l’opposition : « Une toute petite minorité s’accapare la totalité du temps de parole pour que le débat n’avance pas. ».

On peut comprendre que le gouvernement voulait achever le débat au Palais-Bourbon avant les élections municipales (ce qui signifie terminer avant la soirée du vendredi 6 mars 2020, les députés se mettant en congé la semaine avant le premier tour, par trêve parlementaire).

En revanche, on pourrait aussi imaginer une autre raison bien plus importante : le coronavirus. Édouard Philippe a insisté pour dire qu’il n’y avait aucun rapport entre le déclenchement de l’article 49 alinéa 3 sur la réforme des retraites et la gestion de la crise du coronavirus… et pourtant, on ne peut pas ne pas y penser.

Pourquoi ? Parce que la situation évolue très vite d’un jour à l’autre en France. Le gouvernement est passé au stade 2 et le nombre de personnes infectées par le coronavirus quasiment double d’un jour à l’autre. La France est désormais le septième pays le plus touché au monde sur les maintenant 63 pays touchés, avec 100 cas d’infections (dont 12 personnes guéries). En France, il y a eu 2 décès à cause de l’épidémie et 8 personnes malades sont actuellement dans un état critique. Le Salon de l’Agriculture a fermé ses portes ce samedi alors qu’il aurait dû rester ouvert encore le dimanche 1er mars 2020. Plusieurs manifestations culturelles ou sportives ont été annulées ou reportées (notamment le semi-marathon de Paris).

Il ne s’agit ni de faire peur ni de négliger la gravité. Dans deux ou trois jours, le gouvernement sera peut-être débordé si la situation française imite celle de l’Italie qui compte ce 29 février 2020 maintenant 1 128 personnes infectées dont 29 sont décédées et 105 dans une situation critique.

On peut donc imaginer, et c’est très compréhensible, qui critiquerait le gouvernement pour cela ?, que le gouvernement préfère s’ôter une préoccupation politique en finissant la discussion parlementaire sur la réforme des retraites et en concentrant tous ses efforts sur les mesures de prévention de l’épidémie de coronavirus. Ce qui étonne, c’est qu’Édouard Philippe a refusé de communiquer en ce sens et a découplé complètement les deux événements. Pourtant, la tenue du conseil des ministres exceptionnel avait bien pour cause et ordre du jour la gestion de la crise du coronavirus.

De plus, il suffit d’écouter quelques députés de la majorité, peut-être un peu trop spontanés, pour se faire une idée. Par exemple, la députée LREM de l’Isère Cendra Motin, une des parlementaires de la majorité qui travaillent beaucoup depuis près de trois ans, a en effet voulu expliquer (elle a dit : c’est comme cela que j’ai compris) que l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 permettrait au gouvernement de se focaliser plus exclusivement sur la crise du coronavirus. Je ne critique pas ce choix, mais je pense qu’il aurait été plus honnête de le dire aux Français…

On ne peut pas empêcher une épidémie virale venue de l’autre bout du monde ni des bouleversements climatiques, mais les gouvernements peuvent être jugés sur ce qu’ils mettent en œuvre pour protéger les populations. Vouloir suspendre temporairement toute autre activité politique de grande importance n’est pas, à mon avis, incompatible avec la démocratie. Et dans ce contexte d’épidémie, les mauvaises langues pourraient même susurrer qu’une grève des transports publics ferait d’ailleurs plus de bien que de mal d’un point de vue sanitaire… Pour l’heure, heureusement, c’est par la sécurité sociale et pas par les grévistes que la solidarité nationale doit s’appliquer à ceux qui pourraient être concernés par l’épidémie. Et tout le monde est susceptible d’être concerné.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (29 février 2020)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Article 49 alinéa 3 : le coronavirus avant la réforme des retraites ?
Retraites : Discours de la non-méthode.
Les deux projets de loi (ordinaire et organique) sur la réforme des retraites publiés le 24 janvier 2020 et leur étude d’impact (à télécharger).
Avis du Conseil d’État sur la réforme des retraites publié le 24 janvier 2020 (à télécharger).
Retraites : semaine de Sisyphe !
Les intentions du pouvoir.
Une seule solution : le référendum.
La réforme du code du travail.
La réforme de l’assurance-chômage.
Jean-Paul Delevoye.
Édouard Philippe sur les retraites : déterminé mais pas fermé.
Les détails du projet de retraite universelle par points annoncé par Édouard Philippe le 11 décembre 2019.
Discours d’Édouard Philippe le 11 décembre 2019 au CESE (texte intégral).
Discours d’Édouard Philippe le 12 septembre 2019 au CESE (texte intégral).
Rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) du 21 novembre 2019 (à télécharger).
La retraite, comme l’emploi, source d’anxiété extrême.
Grèves contre la réforme des retraites : le début de l’hallali ?
Rapport de Jean-Paul Delevoye sur la réforme des retraites remis le 18 juillet 2019 : "création d’un système universel de retraite" (à télécharger).
Faut-il encore toucher aux retraites ?
Le statut de la SNCF.
Programme du candidat Emmanuel Macron présenté le 2 mars 2017 (à télécharger).
La génération du baby-boom.
Bayrou et la retraite à la carte.
Préliminaire pour les retraites.
Peut-on dire n’importe quoi ?
La colère des Français.
Le livre blanc des retraites publié le 24 avril 1991.

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200229-retraites.html

https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/article-49-alinea-3-le-coronavirus-221906

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2020/02/29/38065542.html




 

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18 février 2020 2 18 /02 /février /2020 19:31

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Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200218-separatisme-islamiste.html






Propos liminaire du Président de la République lors du point presse à Mulhouse le 18 février 2020

Monsieur le Préfet,
Mesdames,
Messieurs, parce que je sais qu’il y a plusieurs habitants aussi du quartier que j’ai vu ce matin et qui souhaitaient être là et je les remercie de leur présence,

Je suis très heureux d’être parmi vous après une journée riche en échange - et j’y reviendrai - et je voulais d’abord vous remercier pour le formidable accueil que j'ai reçu dans votre ville et particulièrement dans le quartier de Bourtzwiller ce matin.

Un accueil chaleureux et une volonté, je le sais bien et les habitants me l'ont dit, que l'image à la fois de la ville et du quartier soit valorisée. C’est pour ça que je pense que leur présence est importante et que les mots aussi que je souhaitais avoir sont à mes yeux importants. Parce que nous parlons d'un sujet, je vais parler de plusieurs sujets graves, lourds et venir en parler ici ne doit pas donner le sentiment qu'on viendrait stigmatiser un quartier ou une ville. Ce n'est pas vrai du tout. Au fond, le sujet dont nous avons traité tout au long de la journée avec les habitants, nos policiers et l'ensemble des services de l'Etat, les élus, les associations, c'est le sujet de la République et c'est le sujet de notre unité dans la République.

C'est cette volonté que nous avons toutes et tous d'être Françaises et Français ensemble, de vivre sous le régime de lois que nous nous sommes donnés et que des représentants démocratiquement élus votent et d'y vivre librement. Il faut bien le dire, depuis maintenant plusieurs décennies, nous avons le sentiment dans notre pays que - puisque le sentiment, c'est une réalité - des fractures se sont installées. Le sentiment que la République n'était pas toujours au rendez-vous de ses promesses, c’est ce que vous m'avez dit tout à l'heure, quand on parle d'emploi, quand on parle d'éducation ou autre. Sentiment aussi qu'il y a des parties de la République qui veulent se séparer du reste, qui, au fond, ne se retrouvent plus dans ces lois, dans ses codes, ses règles que nous avons une partie de notre population qui se sépare du reste, en tout cas qui considérant peut-être qu'on l'a fait vivre longtemps derrière des murs, décide d'en bâtir de nouveaux et de le faire, c'est pour ça que toutes les choses se mélangent souvent dans notre débat public, au titre d'une religion dont elle déforme les aspirations profondes et en faisant de cette religion un projet politique et au nom de l'islam.

Alors, face à cette réalité - parce que c'est ça ce que nous vivons, j'essaie de le dire de manière simple - face à cette réalité, je refuse le simplisme, je refuse une forme de naïveté qui consisterait à dire il n'y a pas de problème, circulez. Ça n'est pas vrai. Mais je refuse aussi une forme de stigmatisation qui consisterait à dire : “au fond, soyez quelqu'un de sérieux, soyez vraiment autoritaire. Dites-nous qu'il y a un problème avec l'islam en France. Ça soulagera tout le monde et ça ira mieux”. Non !

Notre République, notre volonté de vivre tous et toutes ensemble méritent mieux que des discours simplistes. C'est plus compliqué, il faut cheminer ensemble sur cette voie, mais c'est ce à quoi je suis attaché et ce sur quoi je veux continuer de cheminer avec tous les acteurs rassemblés.

Avant de commencer, je veux juste revenir sur les mots. On parle souvent de laïcité, ça fait deux ans et demi qu'on me dit : Monsieur le président de la République faites-nous un cours sur la laïcité. J'ai parlé une bonne cinquantaine de fois au moins de laïcité. Le problème que je viens d'évoquer un instant, celui que nous vivons, n'est pas celui de la laïcité. C'est une faute de sens très profonde. La laïcité, c'est dans notre République la possibilité de croire ou de ne pas croire librement mais le devoir absolu de respecter les lois de la République, quelle que soit sa religion. C'est de ce fait la neutralité des services publics, des services publics, pas de la société. C'est ensuite la séparation entre l'Église et l'Etat, mais la possibilité libre pour chacune et chacun de pratiquer sa religion sans que cela vienne troubler l'ordre public, sans que cela vienne troubler le respect des lois de la République. C'est ça la laïcité. Ni plus ni moins. Il faut la faire respecter partout quand elle ne l'est pas. Mais il ne faut pas lui demander d'être l'instrument d'une bataille contre une religion ou d'une reconquête de territoires, ça n'est pas sa fonction, mais ce que je viens de dire est d'ores et déjà très important parce que cette fonction laïque est essentielle et elle est au cœur de nos principes républicains.

Il y a ensuite ce que j'appellerai “la civilité”. C'est la manière d'être citoyen les uns avec les autres et donc, c'est la manière, en tant que citoyen, de respecter pleinement les règles de la République. Et là-dessus, nous ne devons avoir aucune complaisance. Dans la République, la femme est l'égale de l'homme et toutes les lois sont respectées.  On ne peut accepter au nom d'une religion quelle qu'elle soit, qu'on vienne enfreindre ces lois. Dans la République, il y a un ordre public qui permet de vivre libre et qui doit être respecté. Quand on trouble l'ordre public, c'est-à-dire la quiétude de chaque citoyen, que ce soit au titre de quelque justification y compris quand elle est religieuse, on ne peut l'accepter. La République peut préserver cet ordre pour que chacun y soit libre. Au fond, nous avons un socle, des lois que nous nous sommes données et il en va de notre unité, c'est que la République se tienne selon ces lois, ces valeurs, ces aspirations communes. Et vous le voyez bien, le plus important pour tous, c'est de restaurer nos discussions montrées tout à l'heure. Tous les termes de ce qui fait la citoyenneté dans ses droits et dans ses devoirs. Et la République, se manque à elle-même lorsqu'elle ne donne pas tous les droits à ses concitoyens, et en particulier lorsqu'elle ne leur assure pas tous les droits parce qu'ils vivent dans tel ou tel lieu de la République. Mais la République doit aussi exiger de tous ses citoyens tous ses devoirs et en particulier ceux de respecter les lois. Cette citoyenneté, elle est essentielle. C'est ce qui nous tient ensemble et c'est, je dirais, ce qui est notre commun au sein de la Nation. Ce commun n'est pas négociable et ce commun c'est véritablement ce qui constitue le socle de notre Nation française et de la République.

Alors, comme je le disais, il y a depuis plusieurs décennies au nom d'une religion non pas l'exercice simplement d'une religion, mais la volonté de ne plus respecter la loi chez certains, une manipulation du fait religieux qui, en utilisant ou bien la religion elle-même ou bien l'éducation, le sport, les activités associatives ou autres, consiste en quelque sorte à construire un projet de séparation de la République. Face à cela, je ne suis pas à l'aise avec le mot de communautarisme. Je vais vous dire pourquoi. Parce que nous pouvons avoir dans la République française des communautés. Selon le pays d'où on vient, chacun se revendique d'ailleurs selon la communauté à laquelle il appartient. Il y en a aussi selon les religions. Simplement, ces appartenances ne doivent jamais valoir soustraction à la République. Elles s'ajoutent en quelque sorte. Elles sont une forme d'identité en plus qui est compatible avec la République et il ne s'agit pas ici de les stigmatiser. On peut appartenir donc à une famille de pensée, on peut être attaché à une religion, on peut avoir des origines étrangères auxquelles on tient et qui relèvent d'une culture, d'un imaginaire, de choses qui sont importantes, tout en étant pleinement Françaises et Français et dans la Nation. Le problème que nous avons, c’est quand au nom d'une religion ou d'une appartenance, on veut se séparer de la République, donc ne plus en respecter les lois et donc qu'on menace la possibilité de vivre ensemble en République à cet égard, qu'on en sort soi-même, mais qu'on menace la possibilité pour les autres de le faire.

C'est pourquoi notre ennemi est, à ce titre, le séparatisme c'est-à-dire ce phénomène que nous observons depuis des décennies qui est une volonté de quitter la République, de ne plus en respecter les règles, d'un mouvement de repli qui, en raison de croyances et d'appartenance, vise à sortir du champ républicain et ça ce n'est pas acceptable. Dans la République, on ne peut pas accepter qu'on refuse de serrer la main à une femme parce qu'elle est femme. Dans la République, on ne peut pas accepter que quelqu'un refuse d'être soigné ou éduqué par quelqu'un parce que c'est une femme. Dans la République, on ne peut pas accepter la déscolarisation pour des raisons religieuses ou de croyance. Dans la République, on ne peut pas exiger des certificats de virginité pour se marier. Dans la République, on ne doit jamais accepter que les lois de la religion puissent être supérieures aux lois de la République. C'est aussi simple que ça.

Et une fois que j’ai dit tout cela, il ne s’agit pas de stigmatiser quelque religion. Et ce que nous avons à faire n’est pas, comme je l’ai parfois entendu chez certains, un plan contre l’islam. Ce serait une faute profonde. Il y a des millions de concitoyens, françaises, français, qui croient, qui ne croient pas, des millions qui croient en l’islam et qui vivent selon les lois de la République et qui veulent vivre comme citoyens français. Ce que nous devons combattre c’est ce séparatisme que je viens d’évoquer et toutes les pratiques que je viens d’évoquer avec beaucoup de calme, avec beaucoup de détermination, avec beaucoup de respect.

Alors cette stratégie de lutte contre le séparatisme islamiste elle doit se construire autour de quatre lignes de force. La première c’est de reprendre le contrôle et de lutter contre les influences étrangères, en particulier à l’école et dans les lieux de culte. C’est ce sur quoi je veux surtout aujourd’hui m’exprimer. La deuxième, c’est de favoriser une meilleure organisation du culte musulman en France justement dans le respect de la laïcité et pour s’assurer du respect de toutes les lois de la République. Troisième ligne de force c’est de lutter avec détermination contre toutes les manifestations du séparatisme islamiste et du repli communautariste qu’il génère et qui contreviennent aux lois et règlements c’est-à-dire rentrer dans le détail de ce que je viens d’évoquer et point par point, là où la loi est ambigüe, là où des pratiques se sont développées pouvoir y répondre avec beaucoup de calme. Et la quatrième ligne de force c’est de pouvoir partout ramener la République là où elle a un peu démissionné, où elle n’a pas toujours été au rendez-vous, où des difficultés sont apparues que nous n’avons su résoudre comme il se devait. En effet, le séparatisme se nourrit de l’absence dans certains territoires d’une offre alternative dans le champ social, sportif, périscolaire, sanitaire, culturel. Et donc il nous faut avec encore plus de force accompagner, renforcer les associations, les collectivités territoriales, les services de l’Etat qui depuis tant d’années d’ailleurs agissent en ce sens ensemble pour faire plus encore en matière de sport, de culture, d’éducation, d’accompagnement des familles, d’accompagnement dans le temps périscolaire, pour l’école je vais y revenir aussi sur ce point, de s’assurer que partout dans la République on lutte pour la méritocratie, pour l’accès à la bonne éducation, et à l’emploi.

J’ai entendu ce matin ce qu’on disait, on m’a dit ici “on ne veut pas être stigmatisé” à juste titre, “on a besoin qu’on crée des emplois”. Et c’est vrai que dans tous les quartiers difficiles où ces phénomènes apparaissent ont souvent des taux de chômage qui dépassent les 20 %. Beaucoup de jeunes m’ont dit “Nous on veut avoir des emplois et nous sommes aujourd’hui stigmatisés. On est discriminé. La réponse, la République, vous nous dites ce mot mais elle ne nous apporte pas les solutions qu’elle devrait nous apporter et qu’elle apporte ailleurs.” C’est vrai. C’est aussi pour ça qu’on a mis en place et commencer à mettre en place - là j’y reviendrai rapidement tout à l’heure et puis dans les prochaines semaines- mais beaucoup de dispositif de lutte contre la discrimination, de mobilisation des entreprises pour les stages en 3ème, pour l’embauche, de mobilisation aussi pour financer des formations pour les jeunes en particulier dans ces quartiers pour qu’ils puissent accéder à l’emploi, d’accompagnement des associations pour qu’elles fassent encore plus dans ces quartiers. En 3 ans, les budgets n’ont cessé d’augmenter pour les associations dans les quartiers, ils continueront de se faire avec des initiatives fortes en la matière. Et donc ce 4ème axe qui est celui du retour républicain est aussi important pour donner corps à la promesse républicaine. C’est en tenant à mes yeux ces 4 lignes de force que nous pouvons avancer d’une manière crédible pour lutter contre une idéologie politique, ce séparatisme islamiste, qui en détournant une religion et au fond en manipulant beaucoup de représentations, en hystérisant aussi la société parce que le risque étant que toute la société se dise “le problème ce sont nos concitoyens musulmans” ce qui serait une énorme faute. Mais ce séparatisme islamiste est incompatible avec la liberté et l’égalité, incompatible avec l’indivisibilité de la République et la nécessaire unité de la Nation. Depuis de longs mois, un travail a été conduit par l’ensemble du gouvernement, je veux remercier les ministres qui sont aujourd’hui à mes côtés et qui jouent un rôle éminent dans cette lutte et aussi leurs collègues de l’Education nationale, les collectivités territoriales, de la santé, du travail et quelques autres qui poursuivent cet engagement. J’ai rencontré aussi beaucoup d’élus locaux, le président Jordan était avec moi il y a quelques semaines aussi à l’Elysée avec d’autres élus pour évoquer les difficultés sur le terrain. J’ai vu beaucoup d’experts et ce sont ces 4 axes qui seront déclinés. Depuis deux ans et demi, nous n’avons pas attendu de mettre ces mots et de dire les choses pour faire. Beaucoup de choses ont été faites sur chacun de ces axes. Lorsque nous avons investi dans l’école, dans les REP et REP+ en dédoublant les classes de CP/CE1, c’est exactement cette politique de retour de la République et avec d’ailleurs des résultats qui sont d’ores et déjà sensibles et on va continuer de les généraliser parce qu’on voit ô combien les choses sont visibles. C’est la politique que nous avons eue en matière de sport avec les associations à commencer par celles qui travaillent dans les quartiers les plus difficiles. En matière d’éducation scolaire et périscolaire avec le projet des cités éducatives qui est travaillé par le ministre depuis 2 ans et qui va conduire à annoncer 80 cités éducatives dans les prochains jours avec le ministre de l’Education nationale et secrétaire d’Etat, ce qui représente un investissement de 100 millions d’euros sur les 3 ans à venir. Il y aura sur la cité éducative, on était tout à l’heure avec sa représentante sur Mulhouse, un investissement de 400 000 euros par an pendant 3 ans qui sera fait pour justement pousser toutes les actions en ce sens. Ces 80 cités éducatives, c’est une action très concrète là aussi pour faire, c’est le retour et le réinvestissement de l’Agence nationale de rénovation urbaine avec là aussi un réinvestissement inédit depuis la première génération de l’ANRU et une accélération de nos délais. C’est tout le travail qui a été fait autour des associations avec cette augmentation de budget que j’évoquais et surtout des associations qui dans tous les domaines, en matière de jeunesse comme de sport, vont pouvoir aussi aujourd’hui accéder à de nouveaux dispositifs comme le Plan d’investissement dans les compétences parce qu’elles aident justement à former nos jeunes et à accéder à des formations qu’ils n’ont pas eu dans le cadre de l’éducation première et d’accéder aussi à des emplois. Je ne veux pas être ici trop long sur ce volet. Il y a donc eu depuis 2 ans et demi beaucoup d’initiatives lancées, d’actions concrètes, de dépenses engagées sur ce volet indispensable de retour de la République.

Mais il y a eu aussi un très gros travail qui a été fait de retour de l’autorité républicaine dans les quartiers les plus sensibles. Sur ce sujet j’entends beaucoup de bêtises, pardon de le dire aussi vertement. Il n’y a pas de carte cachée avec 150 quartiers qui seraient tenus par les services de sécurité intérieure. Les gens qui disent ça je les invite à faire une réunion de travail avec le ministre de l’intérieur pour éviter de dire tout et n’importe quoi et si je puis dire faire monter des fantasmes. Il y a des quartiers qui sont difficiles, ils sont connus par les élus. Je veux dire quand on a enclenché le travail, on a eu un travail avec des élus de terrain, ils connaissent leurs quartiers difficiles, il n’y a pas de carte cachée. Ils vivent, ils agissent avec beaucoup de force et de courage et je les en remercie. Et donc à la lumière de ce dialogue qu’il y a eu dans les premiers mois nous avons lancé 47 quartiers de reconquête républicaine et Bourtzwiller en fait partie. C’est pour ça que j’étais là ce matin entre autres, parce que depuis maintenant un peu plus de 2 ans nous avons réinvesti sur ce quartier conformément justement aux attentes. Sur ce quartier, 22 policiers supplémentaires sont arrivés successivement en juin et septembre comme d’ailleurs on a vu un mouvement d’effectifs supplémentaires dans tous les quartiers de reconquête républicaine. On a vu tout à l’heure l’importance de ces équipes de manière très précise, sous l’autorité évidemment du directeur départemental et du brigadier-chef exemplaire, et on a vu combien justement ces effectifs nouveaux permettaient de remettre de la présence sur le terrain et donc de changer la relation police-population de manière formidable, de calmer les choses, de traiter le petit judiciaire de manière beaucoup plus efficace mais aussi d’avoir des équipes qui se déploient sur le terrain de manière beaucoup plus efficace pour traquer les trafics et lutter contre les stupéfiants. Plus de moyens, plus de terrain, ces effectifs supplémentaires permettent d’assurer une plus forte présence des policiers sur la voie publique, rassurer la population. Au total, ce sont 1600 policiers et gendarmes supplémentaires qui ont été déployés dans ces quartiers de reconquête républicaine. A cette approche quantitative s’ajoute une approche encore plus fine puisqu’on a défini en leur sein 15 zones très spécifiques où on a depuis 2 ans concentré les forces c’est-à-dire au-delà des moyens de police et de gendarmerie supplémentaires on a mis en place une stratégie, on a expérimenté une stratégie de lutte contre la radicalisation et le repli communautaire. Et donc dans ces 15 quartiers dont Bourtzwiller fait partie depuis 2 ans, sans tambours ni trompettes parce qu’il fallait le faire avec tous les acteurs que je remercie qui sont ici présents, mis en place sous l’autorité d’un coordinateur qui est avec nous, le préfet Rose, qui auprès du ministre de l’intérieur suit cela, mais de manière très interministérielle depuis février 2018 on a mis en place dans ces 15 zones une action très déterminée, c’est-à-dire, donc, sous l’autorité à chaque fois des préfets et des procureurs de la République, pour lutter contre les mouvances diffusant des discours de haine, on a mis en place une action en matière d’éducation, de sport, de culture, de lutte contre l’économie souterraine, de mesure d’entrave, une série de mesures extrêmement précises et concrètes et un travail interministériel qui jusqu’alors n’existait pas à ce niveau d’intensité. Qu’est-ce que ça veut dire ? On a mis les services financiers de l’Etat avec les services éducatifs, avec la justice, avec, en respectant à chaque fois les règles et évidemment la déontologie de chacune de ces professions mais pour mettre beaucoup plus de pression dans ces 15 quartiers plus en difficulté, les plus sensibles pour justement avoir des résultats. Et les résultats sont là. Ici Mulhouse, nous avons pu procéder à la fermeture de 7 débits de boissons contrôlés, 20 établissements sportifs ou culturels et donc à chaque fois, redresser les pratiques, corriger, prendre les mesures indispensables, contrôler 7 écoles hors contrat et 2 établissements pour mineurs. Pour lutter contre l'économie souterraine, 43 contrôles ont par ailleurs été diligentée par le Comité départemental anti-fraude et par la CAF. Les services de l'Éducation nationale ont quant à eux effectué des contrôles pour 250 enfants instruits à domicile, 13 situations ayant fait l'objet d'un signalement au procureur de la République. Et donc pour lutter très concrètement contre des cas de dérives que j'évoquais tout à l'heure. Depuis septembre dernier, c'est aussi une vingtaine d'interpellations, des condamnations qui ont été effectuées grâce à ces moyens supplémentaires déployés sur le quartier de Bourtzwiller principalement dans le cadre de la lutte contre les stupéfiants et de la criminalité organisée. Et donc, vous voyez que cette pression a eu un impact avec de véritables résultats. Cette stratégie globale serait méthodique et a porté ses fruits où les faits de violence urbaine sont passés de 90 à moins de 20 sur Mulhouse. Donc, les choses vont d'ailleurs beaucoup mieux dans le quartier. Les habitants le disent. Je crois que madame le maire le confirme, ce qui montre que ça a des résultats quand on appuie au bon endroit, et quand on se met à agir avec cette intensité, cette organisation entre les services de la République et ce qui d'ailleurs est permis grâce à des échanges permanents avec la population qui veut le calme et qui aspire au calme et qui parce qu’il y a une présence policière permanente au milieu du quartier coopère beaucoup mieux. Au total, si l'on prend l'ensemble de ces 15 territoires concernés par cette expérimentation menée depuis 2 ans, ce sont donc en 2 ans, 152 débits de boisson, 15 lieux de culte, 12 établissements culturels et sportifs, 4 écoles qui ont été fermés. 652 contrôles anti-fraude effectués, 34 mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance qui ont été prises. Et donc, ceci vous montre une chose, d'une part le Gouvernement comme moi-même, on parle peu, mais on agit. C'est mieux et c’est mieux dans ce sens. Ensuite, cette expérimentation, elle montre son efficacité dans 15 quartiers et les chiffres que je viens vous dire de vous donner là, c’est la preuve qu'il y avait un besoin et que quand on change de méthode, on a de vrais résultats. Et là, je veux remercier vraiment l'ensemble des préfets, procureurs des forces de l'ordre, les élus locaux, les services de renseignement, l'ensemble des services de l'Etat qui ont été mobilisés et aussi les associations qui ont fait un travail remarquable. Cette méthode, c'est celle que depuis le début d'année, nous avons généralisé sur la base de la circulaire de novembre 2019 du ministre de l'Intérieur pour lutter justement contre l'islamisme radical. Et donc nous sommes en train de déployer exactement cette méthode qui a porté ses fruits sur l'ensemble du territoire, ce qui veut dire qu'on va continuer à intensifier non seulement les moyens qu’on met en différenciant selon les quartiers, les besoins, mais aussi qu'on va maintenant systématiser ce travail interministériel avec les élus, ces coopérations et cette pression que nous mettons sur les quartiers qui sont tous aujourd'hui dans cette situation de difficulté. Voilà pour ce qui a été fait depuis un peu plus de 2 ans, les décisions qui ont été prises sur cette base et je crois pouvoir le dire, la force de ces résultats et de ceux, je l'espère, qui vont suivre.

Il y a ensuite, dans les décisions que nous avons à venir, le sujet des influences extérieures et des dérives qu'on observe dans beaucoup de quartiers en raison de ces influences extérieures. Et là-dessus, je voulais aujourd'hui être clair, parce que nous avons mené un travail en profondeur et nous allons donc procéder à plusieurs décisions extrêmement structurantes au vu des défis, des difficultés que nous avons vu émerger. Un vecteur important du séparatisme - et là-dessus, l'ensemble des élus, des associations, des professionnels, c'était d'ailleurs très bien dit encore par l'inspectrice d'Académie – qu'on peut observer, c'est au sein de l'école ou du périscolaire le problème des enseignements en langues et cultures d'origine étrangère. Il est important que les Françaises et Français, dont les parents ou les grands-parents sont venus dans notre pays, puissent préserver ce qui est une force pour la République, la connaissance de leur culture, des langues de leur famille et la possibilité d'ajouter à la République la culture qui est la leur. Et là-dessus, il faut être très clair c'est une chance pour nous tous et toutes et qu'on puisse apprendre l'arabe, l'espagnol, l'italien, le turc, le russe ou d'autres langues au sein de la République de manière beaucoup plus simple parce que sa famille le parle, parce que ses origines sont là est une chose très importante. Simplement, et beaucoup de nos concitoyens l'ignorent depuis 1977, il est possible de suivre dans l'école de notre République des cours facultatifs en langue étrangère qui sont dispensés à partir du CM1 par des enseignants désignés par les gouvernements d'autres pays. Ça concerne 9 pays, on a 9 pays qui peuvent désigner ces enseignants. Et on a 80 000 élèves qui suivent ces enseignants. C'est ce qu'on appelle les fameuses Elco. Ces enseignements en langues et cultures d'origine étrangère. Le problème que nous avons aujourd'hui avec ce dispositif, je vais être très clair avec vous, c'est que nous avons de plus en plus d'enseignants qui ne parlent pas le français et qui ne le parlent pas du tout, que nous avons de plus en plus d'enseignants sur lequel l'Education nationale n'a aucun regard. Et je vous le dis en responsabilité comme Président de la République, je ne suis pas à l'aise d'avoir dans l'école de la République des femmes et des hommes qui peuvent enseigner sans que l'Éducation nationale ne puisse exercer le moindre contrôle. Et nous n'avons pas non plus le contrôle sur les programmes qu'il enseigne. Ce qui est un problème. Il ne s'agit pas de dire que l'on doit tout contrôler, mais il y a un minimum. On ne peut pas enseigner des choses qui ne sont manifestement pas compatibles ou avec les lois de la République ou avec l'histoire telle que nous la voyons. Les négociations étaient conduites depuis plusieurs mois sur ce sujet. Quand je vous dis on a 80 000 élèves parents qui sont exposés, ça n'est pas marginal. Vous en voyez l'importance et vous en voyez l'importance à travers le temps depuis 1977. On en parle très peu. Beaucoup de gens qui hystérisent ce débat feraient mieux de s'attacher à cela. Cela suppose, il est vrai, un peu le sens du détail. Les négociations étaient menées avec beaucoup de soin par les ministres de l'Education nationale et des Affaires étrangères depuis plusieurs mois avec la Tunisie, le Maroc, l'Algérie, la Turquie pour y mettre fin. Et ici, par exemple, dans le département du Haut-Rhin, on a plus de 2 000 élèves, par exemple, qui sont concernés par l'enseignement du Turc sur 14 000 au niveau national pour cette seule langue et qui est assurée ici par des professeurs originaires de Turquie désignés par le Gouvernement d'Ankara, sur lesquels nous n'avons aucun regard. Et donc, compte tenu de toutes les difficultés que j'évoquais, je pense aujourd'hui indispensable que toutes les personnes qui enseignent ces langues et ces cultures d'origine étrangère puissent faire l'objet aujourd'hui d'un contrôle, que nous nous assurions qu'elles parlent et qu'elles maîtrisent le français, qu'elles respectent elles même les lois de la République et que nous regardions le contenu de ce qu'elles enseignent. Pour cela, il y a une possibilité simple, c'est d'aller vers un autre système, celui des enseignements internationaux en langues étrangères. Il existe, il est prévu par notre loi, c’est ce qu'on appelle parfois les EILE. Et donc, nous avons proposé à l'ensemble de ces 9 pays avec lesquels nous avions des enseignements en langues et cultures d'origine étrangère, de transformer le dispositif Elco en EILE. Nous avons réussi avec tous ces pays, sauf la Turquie à ce stade, je ne désespère pas, mais en tout cas, ce que je peux vous dire avec beaucoup de clarté et de force aujourd'hui, c'est qu'à partir de la rentrée de septembre 2020, les enseignements en langues et cultures d'origine étrangère seront partout supprimés sur le sol de la République. Il n'y en aura plus. Et donc partout où nous avons conclu d'autres accords, ce qui a été fait pour tous les autres pays, nous ouvrirons et nous financerons des postes pour ces enseignants internationaux en langues étrangères, mais qui seront des enseignants, premièrement, dont nous serons sûrs qu'ils maîtrisent le français, deuxièmement, qu'ils feront l'objet d'un contrôle par le ministère de l'Education nationale et, troisièmement, pour lesquels les programmes enseignés feront aussi l'objet d'un contrôle. C'est indispensable pour nos enfants dans la République. Si aucune solution n'est trouvée avec la Turquie et qu'elle refuse ce dispositif, nous mettrons fin à toute enseignement obligatoire, et donc nous construirons, avec l'ensemble de nos concitoyens, des associations concernées, des alternatives pour bâtir une offre périscolaire renouvelée, trouver des enseignants en langue et culture turque, Française et Français, maîtrisant notre langue, et nous assurerons précisément ces enseignements nous-mêmes parce qu'il est important que toutes les Françaises et tous les Français d'origine turque puissent continuer aussi d'avoir ces enseignements, de continuer à maîtriser une langue étrangère qui est parfois celle de leur famille, de la même manière quand ils sont binationaux, ce qui arrive aussi pour une partie d'entre eux, mais qu'ils le fassent dans un cadre qui soit pleinement républicain.

Il y a ensuite, quand on parle des ingérences, des déstabilisations, le problème justement des lieux de culte et de celles et ceux qui prédiquent au nom d'une religion. C'est un problème qu'on connaît qui fait l'objet de beaucoup de polémiques dans beaucoup de villes, et qui parfois, évidemment, donne lieu, je le sais, à beaucoup de tensions. Je sais toutes les difficultés qu'il y a eu, par exemple, autour de la construction de la mosquée An-Nour, à quelques kilomètres d'ici. En la matière, ce projet qui est vieux de plus de 10 ans maintenant a été parachevé en ce qui concerne la salle de culte, qui est ouverte depuis mai 2019, mais pour le reste du complexe, qui est un projet qui comporte une école coranique, des locaux destinés à du soutien scolaire, une piscine, des commerces, des espaces de bien-être, le tout sur plus de 4 600 mètres carrés, on voit la difficulté, si je puis dire ainsi, le malaise qu'on peut avoir dans la République quand on voit de tels projets dont on ne connaît pas toutes les sources de financement de manière claire et l'exacte finalité. Là aussi, tous ces lieux doivent respecter les codes et les lois de la République. Qu'on y enseigne du fait religieux est une chose qui est tout à fait normale, mais qu'il y ait une piscine, qu'il y ait tel ou tel lieux dans lesquels nos jeunes vont, suppose qu'on soit sûrs que l'école de la République y soit tenue, mais aussi qu'on ait une grande clarté sur les financements. Ce sont des doutes d'ailleurs en matière de financement qui ont donné lieu à une intervention des services de l'État et à des contrôles qui sont aujourd'hui en cours, à des discussions qui sont aussi en cours avec les associations gestionnaires. Il faut bien séparer les choses. Il est important que, lorsqu'il y a un besoin de lieu de culte, les lieux de culte puissent être bâtis quelle que soit leur religion pour que nos concitoyens puissent pratiquer leur foi, quelle qu'elle soit, dans de bonnes conditions. Il est important aussi que nous fassions partout respecter la séparation de l'Église et de l'État, et l'Etat n'a pas à s'immiscer dans le financement. Par contre, l'État a à s'assurer que par le truchement du financement et ce qui est fait à ce titre, on ne sorte pas des lois de la République. C'est pourquoi la stratégie qui sera finalisée dans les prochaines semaines et dont une partie se traduira par une loi, tout ce que je viens de vous dire ne dépend pas forcément des lois, ce qu'on va faire sur les enseignants, il n'y a pas besoin de loi, c'est une décision, ce sont des accords bilatéraux. Il y aura aussi un véhicule législatif, donc une loi. C'est pourquoi de mesure forte seront prises pour mieux contrôler les financements étrangers des lieux de culte, pour garantir leur pleine transparence. Nous avons besoin de transparence sur les origines et les finalités. Il ne faut pas dire qu'il faut tout interdire dans toutes les circonstances. On a besoin de savoir d'où vient l'argent, qui le touche, pour quoi faire. Ça, il faut s'en assurer. Aujourd'hui, nous ne faisons pas bien parce que les lois ne nous donnent pas la possibilité de tout faire. Ensuite, une fois qu'on a parlé des murs et de ces grands projets, il y a le sujet de qui prédique, qui porte la religion. Là-dessus aussi, la séparation entre l'Église et l'État a fait que l'État n'a pas un contrôle des prédicateurs, de toute personne qui prêche dans notre République, sur notre sol. Par contre, il est important que nous puissions être sûrs, là aussi, que celles et ceux qui, au nom d'une religion, apportent une parole de foi, peuvent parfois organiser une partie de la vie, qu'elle soit de famille ou associative, respectent pleinement les lois de la République. L'une des difficultés que nous avons en la matière, c'est que nous avons hérité d'un système qu'on appelle souvent l'islam consulaire, c'est à dire que nous importons de manière régulière, chaque année, des imams et des psalmodieurs, des imams qu'on appelle détachés, des psalmodieurs qui sont nommés, désignés, formés par d'autres gouvernements. Nous avons cette relation principalement avec trois pays, l'Algérie, le Maroc et la Turquie, qui nous envoient ces personnes qui vont officier. Aujourd'hui, vous en conviendrez avec moi, c'est un problème puisque nous rencontrons exactement les mêmes difficultés avec des gens qui, parfois, ne maîtrisent pas bien notre langue ou pas du tout, et avec des dérives que nous avons pu observer. Le dialogue qui a été conduit sur ce sujet avec l'Algérie et le Maroc a été exemplaire, et je veux vraiment ici en remercier les deux dirigeants. Nous allons progressivement sortir de ce dispositif. Aujourd'hui on a, je le disais, 300 imams détachés qui sont envoyés en France chaque année. Ceux qui sont arrivés en 2020 seront la dernière génération avec ce volume, et nous allons progressivement sortir, c'est à dire ne plus en faire venir de nouveaux et laisser la période de présence des derniers imams détachés se poursuivre jusqu'à son terme, avec là aussi un dialogue, une amélioration des conditions. En parallèle de ça, ce que nous devons faire et ce que nous allons faire, c'est, je vais y revenir dans un instant, former des imams en France pour qu'ils puissent maîtriser la langue et les lois de la République. Nous allons ainsi progressivement mettre fin au système des imams détachés, et là aussi, de manière progressive, aux psalmodieurs qui sont accueillis spécifiquement chaque année lors du ramadan. Il y en a environ 300. Cette sortie de ce qu'on appelle l'islam consulaire est, elle aussi, extrêmement importante pour pouvoir réduire ces influences étrangères et, là aussi, permettre de s'assurer que chacune et chacun respecte pleinement les lois de la République dans un cadre qui est connu de tous. Pour ce faire et pour répondre à ce défi, il faut évidemment, comme je le disais, que nous ayons des imams qui soient formés en France, respectueux des lois de la République et une structuration, ce qu'on appelle l'imamat, parce que l'une des grandes difficultés que nous avons, c'est dans beaucoup de quartiers avec des prédicateurs qui n'ont aucune formation, qui ne viennent pas d'Algérie, du Maroc ou de la Turquie, qui sont parfois autoproclamés et qui, bien souvent d'ailleurs, au nom de dérive de l'islam souvent dans la mouvance salafiste ou frériste sont aussi aujourd'hui des gens qui prédiquent contre la République. C'est pourquoi le ministre de l'Intérieur a demandé la semaine dernière au Conseil français du culte musulman de prendre ses responsabilités et de formuler des propositions rapides et claires pour assurer l'exercice en France d'un islam dont toutes les pratiques doivent se conformer aux lois de la République. Cela fait maintenant plus de deux ans que nous avons ce dialogue avec le Conseil français du culte musulman. C'est un dialogue qui s'est structuré. Il y a eu un très gros travail qui a été mené sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, qui est aussi ministre de Cultes, avec les préfets pour faire émerger des représentants aux niveaux départementaux, un travail qui s'est fait aussi avec le Conseil français au niveau national, lequel a procédé à ses dernières élections récemment. Il fallait donc attendre que toutes les instances soient là. Je veux croire que ce chemin est possible. En tout cas, nous attendons pour la fin du mois de mars des propositions concrètes en la matière, pour une raison très simple, parce qu'en raison de la loi de 1905 et de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, l'État français ne peut pas former, contrôler, désigner des imams sur le territoire de la République. Mais nous pouvons, dans le dialogue avec le CFCM, demander à celui-ci de s'organiser, de former et de certifier celles et ceux qui prédiquent au nom de l'islam en France. C'est ce qui permettra, à ce moment-là, d'avoir une police des cultes plus efficace et de traquer les dérives que nous constatons aujourd'hui, mais face auxquelles nous sommes démunis parce qu'il n'y a pas de véritable structuration de cette religion en France, et en particulier de sa partie la plus cultuelle. C'est tout ce travail qui, depuis des mois, est conduit par le ministre, que je remercie, et qui sera parachevé dans les prochaines semaines. Nous tirerons les conséquences de ce travail que nous avons demandé au Conseil français du culte musulman dès les premiers jours d'avril. Des mosquées financées de manière transparente, avec des imams formés en France et respectueux des principes et des valeurs républicaines, c'est ainsi que nous créerons les conditions pour que les musulmans de France puissent pratiquer leur culte librement, affranchis des ingérences extérieures. C'est une étape absolument essentielle, là aussi, pour préserver, conforter l'indivisibilité de la République.

Vous me permettrez, pour conclure, de saluer toutes les personnes, tous les engagés avec lesquels j'ai pu dialoguer tout à l'heure dans le gymnase, élus, présidentes et présidents d’associations, de collectivités, d’organismes publics, de services de l’Etat pour leur travail, leur engagement, leur présence. Beaucoup d’ailleurs d’entre eux sont des bénévoles de la République et des vrais combattants de ses valeurs et je veux ici saluer solennellement tous ces acteurs et les assurer du soutien entier de la Nation. Je ne viens là que de donner des premières décisions très concrètes et précises sur la base d’une philosophie que je voulais aussi claire face à beaucoup d’amalgames, de confusions. Notre pays a à faire face à un défi qui n’est pas d’hier mais que nous avons trop longtemps refusé d’aborder dans toute sa complétude et peut-être aussi que nous avons voulu aborder simplement en stigmatisant ou en pointant la face la plus simple du problème, la partie émergée, ce qui rassurait une partie de la France parce qu’il en humiliait une autre. Nous sommes toutes et tous français dans cette salle et nous avons tous et toutes envie de réussir et de réussir avec notre pays et donc ces fractures que j'évoquais tout à l'heure, nous devons les résorber autour de ces quatre lignes de force que j'évoquais. Mais les résorber avec beaucoup de force et d'engagement, en remettant l'autorité de l'Etat là où elle doit être, en remettant ses principes et le contrôle de ces principes là ils doivent revenir en changeant les lois de la République quand elles doivent être changées mais en engageant aussi nos moyens, notre action là où la République doit revenir avec plus de force. A l'issue de notre échange tout à l'heure, la ministre des Sports, qui a grandi dans cette ville, a eu une belle phrase. Elle a dit : “On ne naît pas citoyen français, on le devient”. C'est vrai et c'est parfois difficile de le devenir quand la République n'a pas toujours donné des preuves d'amour. C'est parfois difficile de le devenir quand les parents ne croient plus toujours à la République et ça peut être plus difficile de le devenir quand on vient de loin ou qu’on a des origines qui font qu'on ne parle pas la langue de la République tout de suite ou qu'on peut être un peu mis à l'écart et quand on a le sentiment que la République, ce sont des morsures ou des humiliations. La République, c'est la liberté, l'égalité et la fraternité. C'est un ordre, un ordre public, pas celui d'un clan, pas celui d'un parti. Ce sont des règles, je le disais tout à l'heure des devoirs et aussi des droits. Et donc ce que nous avons à faire, c'est d'apprendre ou de réapprendre, en effet à tous nos concitoyens à devenir pleinement citoyennes et citoyens, avec beaucoup d'humilité, parfois beaucoup de fermeté pour celles et ceux qui le méritent et beaucoup de patience, beaucoup de patience et de fraternité. Je pense qu'on peut être fraternellement autoritaire dans notre pays. Je ne crois pas au discours qui stigmatise, qui se cabre en disant ici, ça va mal. Il faut leur apprendre à être Français. Tout le monde a envie d'être pleinement Français. Je sais et de là où je suis, je vais vous dire tout le travail qui a été conduit depuis deux ans et demi, tout le travail qui est mené sur le terrain par l'ensemble de celles et ceux qui portent la voix du Gouvernement et je les en remercie partout, les bénévoles de la République, qui continuera. J’ai ici simplement exposé quelques premières décisions, quelques premiers actes, mais ce pacte républicain, c'est celui que nous avons bâti il y a plusieurs siècles. C'est celui aussi que nous devons reconstruire avec force avec engagement, notre engagement à tous et je ne céderai rien, rien dans cette bataille. Vive la République et vive la France ! Mais surtout, je vais répondre à vos questions.

Il y a des journalistes, il y a des élus, il y a des citoyens. Je suis prêt à prendre les questions de tout le monde, s'il y en a. Mais je ne prendrai que les questions sur ce sujet.

Emmanuel Macron le mardi 18 février 2020 à Mulhouse.


Source : www.elysee.fr
http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20200218-macron-discours.html




 

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9 février 2020 7 09 /02 /février /2020 01:34

Le Conseil d'État a examiné les deux projets de loi du gouvernement sur la réforme des retraites les 16 et 23 janvier 2020. Son avis a été publié le 24 janvier 2020.

Cliquer sur le lien pour télécharger l'Avis (fichier .pdf) :
https://www.conseil-etat.fr/Media/actualites/documents/2020/01-janvier/avis_retraite/avis_retraite

Projet complet de la réforme des retraites publié le 24 janvier 2020 :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20200124-projet-loi-retraites.html

Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200210-retraites.htm

SR
http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20200124-retraites-avis-conseil-etat.html


 

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24 janvier 2020 5 24 /01 /janvier /2020 11:45

Le conseil des ministres a adopté le projet de réforme des retraites pour instituer un système universel à points, sans régimes spéciaux. On peut lire les documents officiels sur lesquels se prononceront les parlementaires.

Cliquer sur le lien pour télécharger le document correspondant (fichier .pdf).

Etude d’impact publiée le 24 janvier 2020 :
https://reforme-retraite.gouv.fr/IMG/pdf/etude_d_impact_-_24_janvier_2020.pdf

Projet de loi ordinaire présenté le 24 janvier 2020 :
https://reforme-retraite.gouv.fr/IMG/pdf/projet_de_loi_instituant_un_systeme_universel_de_retraite.pdf

Projet de loi organique présenté le 24 janvier 2020 :
https://reforme-retraite.gouv.fr/IMG/pdf/projet_de_loi_organique.pdf

Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200106-retraites.htm

SR
http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20200124-projet-loi-retraites.html

Source : Gouvernement.
 

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23 janvier 2020 4 23 /01 /janvier /2020 19:14

(verbatim)


Pour en savoir plus :
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200127-auschwitz.html


Discours du Président Emmanuel Macron le 23 janvier 2020 à Jérusalem à l'occasion de la commémoration du 75e anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau



Monsieur le Président de l'Etat d'Israël, cher ami, merci.
Monsieur le Premier ministre,
Majesté, Altesse royale,
Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Président du conseil de Yad Vashem,
Monsieur le Président de la Fondation du forum mondial sur l'Holocauste,
Messieurs les Grands rabbins,
Chers survivants,
Mesdames, Messieurs, chers amis.

Les mots peuvent paraître peu de choses, et vous voir tous ici rassemblés dit déjà tellement. Auraient-ils pu l'imaginer aujourd'hui ? Être unis pour nous souvenir, pour revivre et faire revivre. Je salue ce soir avec émotion les survivants de l'Holocauste qui sont parmi nous, les fils et les filles de déportés, les justes, les témoins et les passeurs qui font vivre à Jérusalem la flamme éternelle de la mémoire. Merci à eux. Ils font, chaque jour, œuvre d'humanité.

Il y a 75 ans presque jour pour jour, le 27 janvier 1945, les soldats de la vaillante Armée rouge entraient à Auschwitz Birkenau, dans la Pologne occupée par l'Allemagne nazie.
Vous avez, chacun votre tour, dit ce moment de sidération de l'humanité. Mais à ce moment-là, il n'y a eu nulle fête pour célébrer la libération des camps, nul cri de joie, pas même un cri de colère, seulement le silence et les larmes.
Pour les peuples d'Europe épuisés par la guerre, ce ne fut, disait Simone VEIL, pas même un événement. Pour les survivants, ce fut à peine un soulagement. Le pire avait déjà eu lieu. Pouvait-on vraiment d'ailleurs en revenir ? Tant d'enfants ne retrouveraient jamais leurs parents, tant de parents ne retrouveraient jamais leurs enfants. Ce qu'ils avaient vécu était à la fois indicible et pour beaucoup alors inaudible, l'innommable, l'impensable, l'impardonnable.

Et pourtant, certains des rescapés ont vaincu le besoin d'oublier par la nécessité de transmettre, de nommer l'innommable pour faire entendre aux vivants le message des morts, raconter, comme le disait Elie WIESEL, raconter l'enfant qui, dans un abri souterrain après une chasse à l’homme demanda à sa mère d’une voix douce, très douce : “Est-ce que je peux pleurer déjà ?” Et le mendiant malade qui dans un wagon scellé se mit à chanter pour offrir son âme à ses compagnons. Et la petite fille qui tenant la main de sa grand-mère lui chuchota “N’aie pas peur, n’aie pas peur de mourir, la vie, tu sais, n’est pas si belle qu’on le dit, je la quitte sans regret.” Elle avait 7 ans.

Tout cela est vrai. Tout cela s’est passé. Alors oui, tout garder, tout transcrire les mots, les gestes, les regards, les soucis pour tout transmettre. Il fallait répondre à l’appel de Simon DOUBNOV qui disait à ses compagnons du ghetto de Riga : “Frères, inscrivez tout, notez tout, pour le raconter aux générations à venir.” Il fallait poursuivre le travail d’Isaac SCHNEERSOHN qui au cœur de la nuit en 1943 à Grenoble allait fonder le centre de documentation juive contemporain. Il fallait continuer le travail de ce qui au cœur de l’élimination rassemblèrent les preuves documentaires, les crimes, constituant pièce par pièce les archives du martyr juif prenant leur part de cette indispensable résistance. Il fallait mener l’indispensable combat pour sortir du silence, terrasser le déni, conjurer à jamais l’oubli dévastateur insupportable, coupable.

Il fallait l’énergie folle des prophètes de vérité que furent Serge et Beate KLARSFELD pour retrouver tous les noms, les visages, les vies et traquer les assassins tant et tant, il fallait ces combats et c’est à tous ces combattants que je veux penser ce soir avec vous. Il y eut des lieux pour se souvenir en France, dans tant de nos pays. Et tous regardent vers ce lieu : Jérusalem. Il y eut des mémoires et des histoires et il fallait un nom et ce fut Yad Vashem.

Ici sont conservés les traces du martyr et de l'héroïsme. La mémoire du mal radical et de cet esprit de résistance. C’est pour cela que l'holocauste ne saurait être une histoire que nous pourrions manipuler ou utiliser ou revisiter. Non ! Il y a la justice, il y a l’histoire avec ses preuves et il y a l’avis de nos nations. Ne les confondons pas. Au risque de collectivement replonger dans le malheur. Nul n’a le droit de convoquer ses morts pour justifier quelques divisions ou quelques haines contemporaines. Car tous ceux qui sont tombés nous obligent à la vérité, à la mémoire, au dialogue, à l’amitié. Et quel plus beau symbole que celui de nous voir ici tous rassemblés et unis. De faire œuvre utile pour lutter contre le déni comme le ressentiment ou les discours de vengeance.

Quelle fierté pour moi de voir tant de pays d’Europe unis et de me retrouver aujourd’hui avec le président de la République Fédérale d’Allemagne, cher Frank-Walter et d’être à vos côtés aujourd’hui et de pouvoir vous entendre. L’Europe doit se tenir unie. Ne jamais oublier, ne jamais se diviser. C’est aussi cela notre enseignement. Et la communauté internationale ne doit rien oublier non plus de ce que la barbarie est née de la négation de l'autre, du droit international et de la sécurité des nations ainsi bafoués.

Je vous rejoins, cher Vladimir, Monsieur le Président POUTINE. Les 5 membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies ont aujourd'hui une responsabilité historique, et je partage votre volonté, 75 ans plus tard, de nous rassembler tous ensemble. Nous l'avons évoqué il y a quelques jours et je souhaite que nous puissions le faire car nous sommes, de par cette histoire et depuis la fin du deuxième conflit mondial, les garants d'un ordre international qui tient par le droit, la légalité et le respect de chacun.

C'est bien cela qu'il nous faut partout défendre. Oui, il nous faut cette unité de l'Europe, de la communauté internationale, car aujourd'hui, dans nos démocraties, l'antisémitisme resurgit, violent, brutal. Il est là, et avec lui son cortège de haine et d'intolérance, avec lui, le racisme. L'antisémitisme, je le dis ici avec clarté, n'est pas seulement le problème des Juifs. Non, c'est d'abord le problème des autres car à chaque fois, dans nos histoires, il a précédé l'effondrement, il a dit notre faiblesse, la faiblesse des démocraties. Il a traduit l'incapacité à accepter le visage de l'autre. Il est toujours la première forme du rejet de l'autre, et quand l'antisémitisme apparaît, tous les racismes prolifèrent, toutes les divisions se propagent, que nul ne pense en sortir gagnant.

Alors oui, nous nous retrouvons là parce que, face à ce nouvel antisémitisme, il ne faut rien céder. Nous nous battons, vous en avez rappelé, cher Moshé, quelques-uns des termes dans chacun de nos pays par des lois, des textes, par la force de la loi, par une action résolue, par la protection dans le monde réel comme dans le monde virtuel, car les discours de haine sont partout, et il nous faut éduquer. Sans doute avons-nous raté quelque chose. Il nous faut être lucides pour que tant de nos enfants puissent, aujourd'hui, croire ce qu'ils croient, replonger dans l'abjection des pires préjugés et nourrir des haines que nous pensions avoir fait disparaître.

Alors oui, le souvenir est aussi une promesse. Notre présence à Yad Vashem et la présence de nos jeunesses à Yad Vashem est une promesse car en leur faisant revivre l'intolérable, en leur montrant l'exemple des Justes, en leur faisant toucher du doigt la barbarie, nous leur faisons aussi comprendre que l'indifférence contemporaine à l'antisémitisme comme au racisme est notre poison. L'indifférence est déjà la complicité. Je crois très profondément que dans l'éducation, il y a notre antidote contre les haines contemporaines.

PÉGUY, un des plus grands écrivains français, dénonçait ce qu'il appelait souvent les âmes habituées. Les âmes, habituées dont parlait PÉGUY, ce sont celles qui laissent faire. Nous ne laisserons pas faire car la promesse de la France est bien une promesse de souvenir et d'action.

Zakhor lo tichka'h, souviens-toi. Souviens-toi, n'oublie jamais. Ce serment au cœur du judaïsme, la République française l'a fait sien. Elle a gravé la mémoire de la Shoah dans le marbre de ses lois. Elle l'enseigne dans ses écoles. Elle a inscrit de ses enfants sur les murs. La France, par la voix du président Chirac, a regardé son histoire en face et reconnu la responsabilité irréparable de l'Etat français dans la déportation des Juifs. Elle sait aussi tout ce qu'elle doit à ceux qui, dans les villages de France, dans les églises, ont caché et protégé nos enfants, permettant de sauver 240 000 Juifs de France, 59 000 enfants quand 11 000 furent déportés. Elle sait ce qu'elle doit à son esprit et ses forces de résistance.

Alors, ceux qui nient, relativisent ou s'habituent, trouveront toujours face à eux la réponse implacable de notre nation. Nos survivants sont nos héros et ils sont devenus des passeurs. Ils ont inspiré des générations de passeurs. Et à leur tour, nos enfants auront à le devenir, nos enfants deviendront ces témoins intraitables à leur tour car ils seront devenus, par ce lieu et par leur apprentissage, ceux qui savent, que nous n'avons pas le droit d'oublier, que le récit des vies de nos disparus est devenu inarrêtable. Alors, à leur tour, nos enfants s'inspireront de l'exemple des Justes. À leur tour, nos enfants auront à défendre la démocratie et l'humanisme si fragiles et toujours à reconquérir.

Puissions-nous aujourd'hui tous ensemble, inspirer un peu notre jeunesse afin qu'elle trouve ce courage et afin qu'à son tour, elle se tienne debout, fière de nos valeurs et qu'elle n'y cède rien, et qu'à son tour, elle puisse dire, sachant tout ce qu'elle aura vu, vécu et compris : « Plus jamais ça, plus jamais ça ».


Emmanuel Macron, le 23 janvier 2020 à Jérusalem.



Discours du Président Emmanuel Macron le 23 janvier 2020 à Jérusalem à la communauté français en Israël



Mesdames, Messieurs les ministres,
Mesdames, Messieurs les parlementaires et élus,
Mesdames, Messieurs les présidents d’association et de fondation,
Mesdames, Messieurs les responsables des cultes,
Mesdames, Messieurs, chers amis,

Je suis très heureux d’être parmi vous, très heureux. On m’a écrit un très long discours, il est très sérieux, je vais vous parler avec le cœur.

D’abord, je suis très heureux parce que ça fait trop longtemps que je n’étais pas revenu et ne m’étais pas retrouvé parmi vous. J’ai eu des reproches amicaux il y a un instant. Alors je voulais commencer d’abord ces quelques mots en vous souhaitant une bonne année et en vous présentant tous mes vœux. Et par votre truchement, si vous m’y autorisez, à souhaiter aussi une bonne année à tous nos concitoyens qui vivent à l’étranger. Il y en a environ 2 millions, c’est vous entre autres mais j’élargis et je fais le grand angle, mais c’est environ 2 millions de nos concitoyens qui en effet vivent à l’étranger et vous en faites partie et au-delà de vous ce sont des femmes et des hommes qui, par amour pour leur entreprise, par choix familiaux, par nécessité, pour des raisons diverses et variées sont loin de la France, de l’Hexagone, des territoires ultramarins pour passer un moment de la vie, peut-être toute leur vie. Alors je voulais vous dire à toutes et tous cette bonne année, vous dire que la République ne vous oublie pas et qu’elle compte aussi sur vous.

Elle ne vous oublie pas parce qu’il y a beaucoup de choses qui ont été engagées, on va continuer. Le vote par Internet qui est un engagement que j’avais pris sera possible dès la prochaine élection consulaire de 2020 dans des conditions de sécurité, de sincérité et de secret du vote parfaitement garanties. C’est quelque chose je sais qui est très attendu et j’en profite pour remercier tous les conseils consulaires et toutes celles et ceux qui s’engagent parce que c’est très important. On va continuer aussi à simplifier les procédures, à faire beaucoup de choses qui sont, je le sais, extrêmement attendues que ce soit les démarches consulaires, les visas, les centres d’appel, toutes les procédures. On va continuer évidemment à accompagner nos ressortissants partout dans le monde pour là aussi les protéger lorsqu’ils sont menacés par des catastrophes naturelles ou des risques politiques. C’est le devoir de la République et nous continuerons de le faire. Et puis nous continuerons d’avancer aussi pour que nos enfants aient une bonne éducation et j’y tiens beaucoup.

C’est aussi pour ça qu’on a lancé avec les ministres des Affaires étrangères et de l’Education nationale une réforme en profondeur de l’AEFE parce qu’on veut former de plus en plus d’enfants et aussi faire rayonner le français. Alors je ne vais pas ici être très long mais il y a tout un projet que j’ai exposé en mars 2018 qui a commencé en cette rentrée et on va le faire de plus en plus. Et d’ici 2022, 500 filières d’éducation bilingue francophone seront labellisées. Et cette réforme de l’éducation française on va aussi la doubler d'initiatives en particulier dans la région, il y en a plusieurs qui me tiennent à cœur. Ce qu’on a décidé de faire c’est un fond pour financer toutes les écoles justement des chrétiens d’Orient. Il y a 400 000 enfants qui dans la région apprennent le français ou sont formés au français par les écoles des chrétiens d’Orient. Et donc on va avec un fond les aider à faire encore davantage. Il y a ce qui est fait par les écoles et les lycées, dont tous celles et ceux qui sont ici présents, j’en remercie leurs enseignants et celles et ceux qui les dirigent ainsi que leurs élèves, bravo. Et puis il y a le pôle d’excellence qu’on a décidé aussi à Tel Aviv en particulier avec l’école Marc CHAGALL et le lycée franco-israélien Mikvé Israël qui sera un point important et va permettre de diffuser cela. Et donc je ne suis pas exhaustif mais il y a tout ce travail qui est porté par vos conseillers consulaires, par vos élus de la République, vos représentants, je salue votre député, par également les groupes d’amitié qui sont ici présents à l’Assemblée et au Sénat et qui travaillent beaucoup. Et nous allons continuer.

Mais je voulais aussi vous dire que toutes et tous ici, quels que soient les choix de vie, quelles que soient les histoires familiales, si vous êtes là depuis des générations ou que vous veniez d’arriver ou de faire votre alya, vous continuez d’être des ambassadeurs de la France ici et c’est extrêmement important à mes yeux. C’est-à-dire que vous portez nos valeurs, notre histoire, nos ambitions, notre voix et c’est aussi pour cela que je compte beaucoup sur vous.

Alors vous le savez je suis ici avant tout pour la mémoire, l’Histoire et le Forum international de l’Holocauste qui s’est tenu sous la présidence du Président RIVLIN depuis hier et la cérémonie juste après vous avoir vu, j’irai rejoindre à Yad Vashem. Et en effet c’est au sceau de ce souvenir, de cette mémoire que s’inscrit d’abord et avant tout ce premier voyage que j’effectue parmi vous. Nous étions à l’instant à Roglit avec Serge et Beate KLARSFELD. A l’Association des fils et des filles de déportés juifs de France à qui nous devons ce lieu de mémoire, je veux dire merci, et à vous deux merci infiniment. C’était extraordinairement émouvant pour celles et ceux qui étaient là d’abord de voir ce lieu qui est je dirais notre lieu par essence parce que c’est celui de ces enfants, de ces adultes françaises, français qui sont tombés. Et avoir ce mur des noms ici, avant même que le mur des noms n’ait été érigé à Paris, est je trouve un symbole extrêmement fort. Et il l’a été par votre travail patient, par d’abord un devoir de justice puis un devoir de mémoire. Et avoir ces 80 000 noms, ces 80 000 arbres, ces 80 000 vies qui défient en quelque sorte le crime absolu c’est je crois une conquête que vous avez réussie avec quelques autres absolument formidable. C’était le 18 juin 1981. Et je crois que c’est le formidable symbole de ce que collectivement nous voulons porter qui est aussi cet esprit de résistance. Et m’accompagnent d’ailleurs dans ce voyage, et je veux leur rendre hommage, plusieurs élus qui ici portent le nom de leur village, les destins de leur village ou de leur ville et qui de Chambon-sur-Lignon à Lisieux aussi en passant par le camp des Milles ou autres, ce sont ces villes, ces villages qui ont aussi porté l’esprit de résistance français, la parole des Justes, ces traces de courage qui sont aussi célébrées à Yad Vashem. Et je crois que voilà vous avoir tous ici et être tous ensemble c’est à la fois savoir la part tragique de notre histoire et sa dimension indépassable et le travail de mémoire que nous continuons de faire que fait la Fondation pour la mémoire de la Shoah, que fait le Mémorial, que font toutes nos écoles et j’y reviendrai. Mais c’est aussi savoir reconnaître la place des Justes, du courage dans notre République et je sais combien vous y tenez toutes et tous ici. Parmi nous ce matin il y avait des orphelins, des enfants cachés avec les survivants - cher Raphaël ESRAIL - et plusieurs autres qui étaient avec nous. Et des jeunes enfants, des élèves de terminale qui nous accompagnent, Ali, David, Herman, Yasmine et j'en oublie. Avec leur formidable enseignante, je dois dire qui - on était avec le ministre de l'Education nationale - était extrêmement inspirante et qui depuis, la seconde travaille pour comprendre, connaître et maintenant ils m'ont dit, transmettre et porter. Il n'y a rien dans leur histoire familiale qui a été traversé par la Shoah mais ils seront des ambassadeurs de cette mémoire et de ce combat au quotidien, par le travail qui a été fait par l'école, par l'éducation, et je veux saluer ici le travail des enseignants, leur engagement des différentes fondations impliquées et puis le travail de Jacques FREDJ, dont je veux saluer vraiment l'exceptionnel engagement.

J'ai tenu, je le disais, être ici à Jérusalem à l'invitation du Président Rivlin, pour répondre à l'appel de Yad Vashem, à l'injonction du « plus jamais ça ». Je serai le 27 janvier avec les survivants, avec les fils et filles de déportés, avec les jeunes engagés dans l'indispensable travail de mémoire au Mémorial de la Shoah pour le 75e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau. Le Premier ministre sera en Pologne quant à lui et nous serons avec plusieurs d'entre vous qui êtes là aujourd'hui à un moment aussi important avec le dévoilement de ce nouveau mur des noms. Ce que nous allons vivre cet après-midi et j'aurai l'occasion de le dire, est un moment extrêmement important parce que c'est l'engagement collectif de la communauté internationale de ne pas oublier. Essayons d'imaginer ce que celles et ceux qui sont tombés, ce que celles et ceux qui se sont échappés et ce que nos amis qui sont encore parmi nous et qui sont rescapés, peuvent ressentir à l'idée de voir autant de dirigeants du monde être là, à Jérusalem, à Yad Vashem pour porter cette mémoire et cet engagement. Et ça, c'est un trésor des dernières décennies qui est le fruit, je dirais, d'un travail évidemment d'historien, de juriste, mais de militant de la vérité exceptionnel et de combattants de chaque jour, parce que le relativisme et le mensonge n'ont pas quitté ce monde. Et je voulais dire combien nous devons à ceux et celles qui se sont battus pour cela, je vous ai cité Serge et Beate mais vous avez été ces prophètes de vérité à proprement parler avec beaucoup de courage. Mais tous ceux qui vous ont accompagnés, suivis dans ce combat et tous ceux qui vont prendre la relève, je vois beaucoup de jeunes ici, c'est un combat qui n'est jamais gagné. C’est ça que nous allons porter cet après-midi à Yad Vashem. Et ce que je tenais à vous dire ici, c'est que ma détermination à agir en la matière est totale.
Nous avons évoqué la situation dans notre pays il y a quelques jours avec Haïm KORSIA, Francis KALIFAT, Joël MERGUI, Ariel GOLDMANN, David et Eric de ROTHSCHILD. Et je veux les remercier pour leur engagement, leur force de conviction et leur travail au quotidien.

Et nous faisons tous le même constat. Et ce constat n'est pas valable que pour la France. L'antisémitisme revient, pas ces derniers mois, non, vous le savez bien, ces dernières années. Il est là, son cortège d'intolérance, de haine et je sais combien ici toutes et tous vous êtes déterminés à mes côtés, mais je vais vous le dire très clairement, la France n'aura pas ce visage. Elle aura tous ceux de cette foule si nombreuse, si émue, qui s'est rassemblée tout le long de la rue Soufflot pour accompagner Simone VEIL, et sa chère famille, dans sa dernière demeure. La France, ce sont les visages marqués par la peine profonde de cette disparition et de quelques autres. Ce sont ces mémoriaux, c'est l'enseignement de la Shoah, c'est notre engagement à tous et toutes. Mais je vais vous le dire très clairement, l'antisémitisme est là, il est là en France, il est là en Europe. Il est dans la région où vous vivez et l'antisémitisme, j’ai eu là aussi l'occasion de le dire à plusieurs reprises, ça ne doit pas être uniquement ni même d'abord le problème des Juifs. L'antisémitisme en France, c'est d'abord et avant tout le problème de la République.

Parce que l'antisémitisme, c’est la quintessence, le visage premier de la haine de l'autre. A chaque fois que les démocraties se sont affaiblies, à chaque fois que des grandes crises ont bousculé la confiance et ont ravivé les divisions, le premier signal ce fut l'antisémitisme et ce qui semblait enfoui, tu, et qui peut être existait malheureusement encore mais remonte à ce moment de plein fouet. Notre pays, toutes les démocraties occidentales, traversent une crise très profonde. Elle est économique et sociale, elle est morale, civilisationnelle. C'est un doute sur nous-mêmes, sur notre avenir, sur notre capacité à nous projeter. Face à ce doute, notre responsabilité est de construire un projet commun, un futur possible. Mais il est évident que jouer sur les peurs est plus aisé et aujourd'hui nombreux sont ceux qui jouent dans notre pays, dans nos pays, sur les peurs, les confusions, le relativisme. Et la première peur, c'est celle de l'autre. C'est pour ça que l'antisémitisme revient. Alors il nous faut le combattre avec force, avec force, d'abord en luttant contre toutes les violences et tous les amalgames. Les profanations de cimetière de mémoriaux, les croix gammées sur les portraits, les insultes antisémites assénées par des foules aveugles, les violences sous toutes leurs formes. Lutter contre les confusions aussi quand de manière honteuse, on détourne des signes et des traces de l'histoire sur d'autres causes en la déformant et en la reconvoquant. Je veux ici dénoncer tous les discours et toutes les formes de compromission inacceptables lorsque ce genre de confusion advienne ou lorsque le silence se fait. En France, ces violences ou ces profanations n'ont pas leur place. En France, l'utilisation de l'étoile jaune n'a pas à être faite dans un insupportable amalgame. En France, le combat contre l'antisémitisme est inséparable du combat contre le racisme parce que c'est aussi le combat contre ceux qui minent la République et notre union.

Alors, dans ce moment que nous vivons, je veux le dire très clairement, chère Delphine HORVILLEUR, vous l'avez magnifiquement dit. Je ferai tout pour conjurer cette solitude des Juifs de France si bien décrite par vous. Il n’y a pas de solitude à avoir parce que ce combat, je le disais, c'est celui de la République, parce que la République a son histoire et cette part juive de l'âme française, c'est nous, c'est la France, c'est la République qui protège en son sein tous ses enfants. Alors, il y a les paroles, mais il doit y avoir les actes, oui, et les actes doivent suivre. J'ai pris des engagements il y a quelques mois à l'occasion du dîner annuel du CRIF et ces engagements sont mis en œuvre. 868 lieux de culte juifs font l'objet d'une surveillance renforcée. Des associations qui appelaient à la haine et à l'action violente ont été non seulement dénoncées mais dissoutes, mises hors d'état de nuire et d'autres suivront au-delà de celles que j’avais d'ores et déjà citées. Des équipes spécialisées d'enquêteurs et de gendarmes construisent un réseau qui couvre tout le territoire en partenariat avec le camp des Milles, une structure dédiée à la lutte contre les crimes de haine sera créée, comme j'en ai pris l'engagement il y a quelques mois, là aussi devant les tombes profanées.

Pour agir sans délai contre les contenus haineux en ligne, une plateforme a été mise en place et dans ce combat contre la lâcheté anonyme qui est jumeau du combat contre la haine réelle, car elles sont devenues inséparables. La proposition de loi portée par la députée Laetitia AVIA nous donnera des armes plus efficaces et nous évaluerons, et s'il faut aller plus loin, nous irons plus loin. Je sais là-dessus tous les débats qui existent et toutes les craintes. Je tiens comme chacun a la liberté d'expression. Mais la liberté d'expression, ça n'est pas la propagation de la haine. La liberté d'expression, ça n'est pas la résurgence des discours de haine ou des formes contemporaines d’harcèlement protégé par l'anonymat en ligne.

Nous avons mis des siècles à bâtir une civilité républicaine, la capacité à nous aimer en société et à vivre ensemble dans nos différences. Cette civilité, nous sommes en train de la laisser miner par une prétendue liberté qui est simplement une divulgation contemporaine de la haine. Nous devons, là aussi, nous équiper, bâtir un droit nouveau, poursuivre et sanctionner.
L'Assemblée nationale a adopté une résolution qui reprend la définition de l'antisémitisme donnée par l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste, non pas pour remettre en cause la liberté d'expression, là non plus, non pas pour museler la critique de la politique conduite par un pays, il le dit d'ailleurs très clairement hier avec le président Rivlin. Mais pour raffermir notre combat contre ceux qui cachent derrière la négation même de l'Etat d'Israël, l'antisémitisme le plus primaire.

Et puis, nous agissons sur l'éducation qui est, je le disais tout à l'heure en parlant de Roglit, notre plus grand espoir, notre plus grand levier, parce que la crise actuelle que nous vivons aussi, c'est notre échec. C'est…ce sont nos échecs passés de n'avoir pu pas su former suffisamment les consciences, de n'avoir pas su apprendre suffisamment à nos jeunesses ce qui était advenu et le fait que cette morsure de l'Histoire pouvait revenir et donc nous avons à apprendre, mais aussi à faire revivre, à faire toucher du doigt ce qu'est l'histoire de la République, de notre pays et l'histoire de l’humanité.

Et donc pour cela l’éducation joue un rôle essentiel. Le ministre de l’Education nationale qui m’accompagne ici y est pleinement engagé et cela passe par une mobilisation évidemment de tous les enseignants, je saluais tout à l’heure l’enseignante qui était avec nous formidable et exemplaire, mais aussi les chefs d’établissement, les équipes pédagogiques qu’il faut mieux former, mieux accompagner pour réagir de façon efficace et appropriée d’abord en matière de formation mais aussi pour mieux réagir face aux actes et à toutes les formes de provocation antisémite.
Le soutien de l’Etat au travail de mémoire et d’éducation a été renforcé. 10 000 élèves de plus pourront visiter cette année le Mémorial de la Shoah, ce sont autant de chance supplémentaire de faire reculer la haine. Et nous poursuivrons. Et ce qui a été fait en France, les inaugurations que nous avons menées encore ces derniers temps, l'engagement sur les sujets culturels, éducatifs dans lesquels beaucoup d'entre vous êtes engagés en France est essentiel à cet égard.

Nous continuerons le combat et c'est un combat de chaque jour et il n'est pas terminé. Nous traquerons, une à une, les atteintes antisémites comme toutes les formes de discrimination ou de racisme. Les enquêtes seront menées, les auteurs retrouvés et la justice sera rendue. Ilan, Sarah, Jonathan, Gabriel, Harry, Myriam, François-Michel, Yoav, Philippe, Yohann, nous pensons à vous, ici, aujourd'hui. Nous nous battrons pour vous. Et je ne cite que quelques-uns des prénoms, ceux parmi lesquels vous étiez il y a un instant, à quelques-uns, à Givat Shaul.

Je veux remercier le ministre de l'intérieur qui m'accompagne parce qu'il tenait à être parmi vous pour la cérémonie qui s'est tenue tout à l'heure en leur hommage. Je pense à vos enfants et vos familles et je veux vous dire que tout le Gouvernement est ici mobilisé et continuera de l'être pour que cela n’advienne plus. Alors je sais combien dans ce contexte l'émotion est encore forte après la décision rendue par la Cour d'appel de Paris sur l'assassinat de Sarah HALIMI. De là où je vous parle, je ne peux vous parler avec le cœur parce que je suis le garant de l'indépendance de la justice, des principes cardinaux de notre code pénal et je dois respecter ces principes de la République. Le Président de la République n'a pas à commenter une décision de justice ni à prétendre la remettre en cause.

Je vais vous dire simplement des choses très simples. La première c'est qu'un pourvoi en cassation a été formé et constitue une voie possible par le droit. Mais j'ai reçu tant de lettres, entendu tant d'émoi, vu tant de rage, de colère à l'idée qu'au fond la justice ne soit jamais faite et ne puisse passer. Alors, je veux vous dire d'abord que la justice française à reconnue le caractère antisémite de ce crime. Il est reconnu et ce caractère antisémite, personne ne peut le remettre en cause. Ensuite, la justice doit avoir un lieu et je sais la demande de procès qui doit se tenir. Alors, il y a des rapports d'expert et c'est la voie que la cassation suit. La question de la responsabilité pénale et des juges, la question de l'antisémitisme et celle de la République. Mais ce que nous apprend ce qui vient de se passer, c'est que même si à la fin, le juge devait décider que la responsabilité pénale n'est pas là, le besoin de procès, lui, est là, le besoin que toutes les voix s'expriment, se disent, et que l'on comprenne ce qui s'est passé pour que, ce que tout un procès comporte de réparation, parce qu'il est lui-même puisse se tenir. Nous en avons besoin dans la République.

Voilà les quelques mots que je voulais vous dire sur ce sujet qui je le sais vous tient à cœur et a suscité tant d'émoi, de colère, d'attentes. Les prochains mois seront importants à cet égard, mais pour autant, ne pensez pas une seule seconde que l'obscurité gagnera, que la violence gagnera. Je peux vous le dire et je m'en porte garant, ce combat, ensemble, nous le mènerons et je ne laisserai jamais la banalisation l'emporter, l'habitude prendre place, la violence prendre le dessus. Voilà ce que je voulais vous dire sur ce sujet en étant parmi vous.
Alors, évidemment, c'est sur tous ces sujets si essentiels et existentiels, ce pourquoi je suis aujourd'hui à vos côtés. Je pourrais vous dire beaucoup d'autres choses, malheureusement, le temps presse et Yad Vashem m'attend avec un horaire mais je voulais vous dire quand même quelques convictions de ce que vous faites ici et de ce que nous portons dans la région.

 Aussi vrai que la France, la République porte ce combat contre l'oubli, la bêtise, la violence, l'antisémitisme, nous portons aussi notre politique internationale, le rôle que nous avons dans la région, ce qu’une puissance d'équilibre, de médiation doit faire. Tout le travail qui est le nôtre et j'aurai l'occasion d'y revenir dans les prochains mois, c'est celui qui consiste à assurer la sécurité, et la protection de ceux qui sont nos amis et vous savez combien je suis attaché, à cet égard, à la sécurité d'Israël, mais dans le même temps, à n'avoir jamais une politique d'alignement peut-être sur la voie la plus extrême, mais de vigilance sur les équilibres qui doivent se tenir.

Nous luttons avec vigueur contre la nucléarisation du régime iranien, mais je suis attaché en la matière aussi au droit international et la lutte contre toute forme d'escalade. Je suis ici parmi vous, attaché à la sécurité d'Israël, mais de la même manière attachée au respect du droit international, du respect de l'autre et des équilibres qui, dans la région, seront d'ailleurs les seuls garant d'une paix durable. Et donc, c'est la voie que la France porte dans le processus de paix, dont presque plus personne n'ose parler en considérant qu'il ne se terminera pas. Il aura une fin. Elle doit être heureuse. Cette fin ne peut pas être la victoire de l'un sur l'autre. C'est impossible. Cette fin ne se fera que dans le respect de l'un avec l'autre et la capacité à vivre ensemble.

Je veux ici saluer aussi ce que la France porte dans la région à travers la protection qu'elle a, à l'égard de beaucoup de communautés, en particulier religieuses, nous étions ensemble hier, et dans un face à face qui a pu parfois se jouer ici entre deux grands monothéismes. Les chrétiens jouent un rôle très important du tiers médiateur, si je puis dire, une capacité peut être aider à faire vivre, je crois en tout cas en cette présence et c'est aussi pour ça qu'hier, j'ai souhaité visiter le Saint-Sépulcre, l'Esplanade des Mosquées, le Mur des Lamentations, pas parce que la République n'aurait à voir au fond qu'une religion, au contraire, la laïcité dans la République, c'est la capacité à vivre ensemble, quelle que soit sa religion et que l'on croit ou que l'on ne croit pas. Et donc reconnaître la place que cette tradition et la place que ces trois grandes religions ont dans la région, et ont en particulier à Jérusalem.

La voix de la France, c'est celle qui permet de concilier ce palimpseste que nous a laissé l'histoire, et parfois, les conflits qu'ils créent et d'essayer de trouver cette voie d'équilibre, ce chemin sinueux. Je crois qu'il est possible et c'est avec, si je puis dire, cette conviction, cette exigence, que nous continuerons d'œuvrer sur le plan international dans la région. Alors parfois, vous me demandez plus, de faire davantage. Croyez-moi, quand je vous dis que je ne le fais pas, je crois aussi le faire en pensant à votre bien. Quelle utilité aurait la voix de la France si elle n'était à nouveau que celle qui s'aligne sur le plus grand dans un moment où une part de cette politique internationale joue beaucoup sur l'humiliation et le ressentiment. Nous devons garder des voies d'équilibre. Ce sont les seules qui permettront, à un moment donné, le chemin de passage.
Toute cette histoire que nous évoquions il y a un instant, c'est l'histoire folle de gens qui ont pensé que leur futur se construirait dans la négation d'un autre. Il n'y aura pas plus ici de futur qui se bâtira dans la négation de qui que ce soit. Le futur se fera dans la cohabitation de tous avec tous. Ce sera aussi notre rôle d'aider à le bâtir.

Et dans ce contexte, votre rôle est extrêmement important. Je reviendrai, je reviendrai prochainement dans le cadre d'un voyage bilatéral sur beaucoup de sujets.

Mais par votre présence, vous portez la part vibrante de ce lien d'amitié entre Israël et la France. La saison croisée France-Israël, en 2018, s'est ouverte avec la magnifique exposition « Lifetime » de Christian BOLTANSKI.

Beaucoup d'événements ont pu ainsi voir le jour et cette année encore, la Semaine de la gastronomie française en février, le Festival du film français en mars, la Nuit de la philosophie en juin et bien d'autres événements continueront de scander ce lien, cette amitié, cette meilleure compréhension.

Mais il y a surtout tout ce qu’au quotidien, vous portez. Par l'école, l'enseignement, avec d'ailleurs, grâce à notre modèle éducatif que je défendais tout à l'heure, la capacité à ce que nos enfants ici soient bien formés, mais à ce que beaucoup d'enfants, quels que soient d’ailleurs leurs origines, leurs croyances, soient formés par la République et avec son aide, comme artiste, comme entrepreneur, comme scientifique, comme fonctionnaire. Ici, vous portez cette part de France qui construit cette amitié. Alors j'avais, il y a quelques années, beaucoup accompagné celles et ceux qui, dans le numérique ou l'entrepreneuriat, sont une part vibrante de cette relation bilatérale, et vous savez ô combien j'y suis attaché, et qu'il s'agisse des liens avec l'Institut polytechnique de Technion ou des liens entre les communautés justement numériques de la France et Israël.

Nous avons encore beaucoup à faire. Mais je voulais vous dire combien ce que vous faites au quotidien, ce que vous représentez, est important pour la relation bilatérale, mais important pour la réussite ici de ce pays et pour notre réussite, car à chaque fois, ce sont des opportunités nouvelles qui sont déployées, car à chaque fois, ce sont des projets nouveaux qui sont construits, une capacité à mieux connaître, mais aussi à multiplier les échanges commerciaux, les investissements croisés, les échanges culturels, humains, académiques. La France continuera d'être un grand pays d'entrepreneuriat, d'économie et nous sommes en train d'y travailler pour que les choses aillent de mieux en mieux et nous continuerons, croyez-moi, de recherche aussi, de savoir, et donc tout ce que vous portez et représentez, nous continuerons de le défendre, de le faire vivre, de le rendre plus fort. Et donc, je l'ai dit, j'aurai l'occasion de revenir pour une visite bilatérale. Mais j'attends de vous que tout ce qui est aujourd'hui développé soit encore plus fort à cette occasion parce qu'on ne saurait se satisfaire de l'existant.

Donc sur tous les sujets que j'ai commencé à évoquer, nous devons dans les prochains mois réussir à faire encore davantage. Regardez les chiffres. On doit avoir beaucoup plus encore d'échanges académiques, de partenariats croisés. On doit faire beaucoup plus sur le plan économique et commercial entre nos 2 pays. Les résultats ne sont pas au niveau de ce qu'on devrait attendre compte tenu de notre histoire et de notre force. Donc, je compte sur vous pour y œuvrer, déployer encore plus de projets. Je sais qu'il y a beaucoup d'engagés juste devant moi en la matière, mais nous devons avancer avec force. Et puis, au-delà de ça, vous portez ici une part symbolique aussi d'espoir. C’est ça la France. Parfois, les temps sont durs, l'inquiétude est là et je vous sais au milieu d'une région qui est bousculée par toutes les craintes et ce qui se passe dans le voisinage mais notre voie est de continuer à garder cette forme d'universel et ce goût de l'optimisme parce qu'on ne sait jamais ce qu'on sème à un moment et qui prospérera et je veux vous dire que vous pouvez clairement assumer ces identités multiples que vous portez ici.

C'est aussi ça la République française et c'est, je crois, la force de ce que vous toutes et tous portez ici avec vigueur, avec entrain en Israël. N'oubliez jamais qu'ici, comme je le disais en commençant mon propos, maintenant que je dois l'achever, vous portez un peu de la France. Ça veut dire que vous portez un peu de son exigence, de ses valeurs et de ses principes dont la région a tant besoin, mais que vous portez aussi de son formidable goût de l'avenir, une capacité à semer, à faire vivre. Je ne sais ce que donnera le monde de demain. Je sais que chacune et chacun d'entre vous peut, peut-être, semer quelque chose qui le rendra un peu meilleur.

Je finirai sur cette anecdote qui m'a beaucoup touché tout à l'heure. J'étais avec Shaoul qui était dans les survivants. Il doit être là, avec nous d'ailleurs et qui est né en Pologne, qui était à Auschwitz et qui était à Roglit tout à l'heure, qui a allumé la flamme à côté de nous avec Serge. Il m'a dit : quand la guerre s'est terminée, c'est la France qui m'a accueilli avant que je vienne en Israël et la France m'a formidablement accueilli. Il m'a dit : je ne parlais presque pas français mais j'avais quelques mots, parce que j'avais appris chez moi, en Pologne, les traductions françaises de Rachi de Troyes, qui était rabbin, c’est pour ça que j’ai dit Rabi mais se dire qu’un rabbin médiéval de la ville de Troyes, a pu, à un moment donné, semer quelque chose qui a permis à un enfant, juif polonais, de saisir une main tendue alors qu'il n'avait plus rien et de le dire, 70 ans après à un président de la République française à Roglit.

Il doit être par là. Je me dis que la vie est formidablement inventive et pleine d'espoir, mais je veux vous dire aussi que rien dans ce que vous faites en particulier ici n’est innocent et peut-être que vous serez chacune et chacun le Rachi de Troyes de Shaoul qui n'est pas né. Pensez-y à chaque fois parce que vous vivez dans des lieux d'histoire et sans doute un moment où on fait l'histoire. C'est ça aussi un peu de votre place ici. Alors merci à toutes et tous. Je suis fier de vous et je compte sur vous.

Vive la République ! Vive la France ! Vive l'amitié entre l’Israël et la France !

Emmanuel Macron, le 23 janvier 2020 à Jérusalem.


Source : www.elysee.fr/

http://rakotoarison.over-blog.com/article-srb-20200123-discours-macron-jerusalem.html
 

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8 janvier 2020 3 08 /01 /janvier /2020 03:13

« Vous savez, le jour où on aura compris qu’on ne peut pas diriger un pays sans le peuple et que, quel que soit le sentiment des élites, elles n’ont pas le pouvoir de changer le peuple, on aura fait un grand pas ! » (Charles Pasqua, le 10 décembre 1995).


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Semaine décisive, semaine décisive… Semaine de Sisyphe, oui !… À chaque début de semaine, les médias parlent d’une "semaine décisive" pour la réforme des retraites. Cela fait trente-cinq, peut-être trente-six jours que la France est paralysée par la plus longue grève de la SNCF, et aussi de la RATP, peut-être bientôt par des blocages de raffineries…

Il y a un véritable jeu de rôles, la course du chat et de la souris, on ne sait pas très bien qui est le chat ni qui est la souris, la réforme, le gouvernement, la CFDT, la CGT, les "usagers", les futurs retraités, les contribuables ?… Il y a une overdose d’expressions vides de sens : "âge pivot", "réforme systémique", "réforme paramétrique", "régimes spéciaux", "compte pénibilité", "clause du grand-père"… On s’envoie des mots, on fait du théâtre, et pendant ce temps, les franciliens trinquent, les voyageurs trinquent.

On a franchi les fêtes de fin d’année et il n’y a plus d’horizon "social" pour imposer un nouveau rapport de forces. Ce n’est quand même pas la perspective de la Saint-Valentin qui va apporter la concorde et la paix dans le pays ! Cela donne un drôle de climat. Une sorte de dialogue complètement surréaliste entre un gouvernement "ferme mais pas fermé", mais qui ne veut lâcher sur rien, et un syndicat dit réformiste, la CFDT, largement débordé par sa base et qui a bien du mal à rappeler qu’il était à l’origine de cette réforme, sur le plan conceptuel… Aux questions au gouvernement dans l’hémicycle, ce mardi 7 janvier 2020, le Premier Ministre Édouard Philippe a confirmé l’âge d’équilibre : « J’ai inscrit cette mesure dans le texte, si on a une meilleure proposition, on la prendra. ». Il faut se rappeler que le gouvernement avait agi de la même manière pour la réforme de l’assurance-chômage.

La situation paraît très claire. Le gouvernement n’a aucune intention de renoncer aux trois points essentiels de sa réforme : la création d’un système universel à points qui, par conséquent, prendra en compte l’ensemble de la carrière professionnelle des futurs retraités et pas les vingt-cinq meilleures années (cet aspect, obligatoirement, va impacter sur le montant des pensions), la suppression des régimes spéciaux (c’est pour la vitrine, le détricotage est en cours avec beaucoup d’exceptions), et enfin, la création d’un "âge d’équilibre" à 64 ans avec malus ou bonus en fonction de l’âge auquel la retraite est prise.

Le gouvernement ne veut céder sur aucun de ces trois éléments car il en fait une question de principe. Comment dire alors autre chose que c’est une question d’idéologie, ce qui est étonnant pour un gouvernement ouvertement pragmatique ? Principe dans le rapport des forces ? Est-ce le concours de celui qui a la plus belle voiture ou qui urine le plus loin ? Il faudra trouver le point de sagesse pour éviter la faillite économique de la France. Pour susciter un sursaut.

Diamétralement à l’opposé, la CGT ne s’embête pas à vouloir négocier alors qu’il est convaincu que le gouvernement ne veut pas négocier. Pour les grévistes jusqu’au-boutistes, il s’agit de faire la grève jusqu’au retrait pur et simple de la réforme. Mission impossible. Philippe Martinez est un homme intelligent et réaliste, s’il a adopté ce genre d’attitude, c’est pour renflouer ses adhérents : l’objectif est de reprendre l’ascendant sur la CFDT aux élections professionnelles. Du reste, il rassure le pouvoir car voici enfin une opposition politique.

Quant à la CFDT, Laurent Berger a le souffle coupé depuis le 11 décembre 2019, le jour où il a compris que le gouvernement ne l’écoutait pas et voudrait imposer l’âge d’équilibre. Pourtant, précédemment, la CFDT n’était pas opposée à amener l’âge de la retraite à 63 ans et demi pour avoir tous ses droits. Alors, pourquoi ce point de non retour ? Probablement pour la même raison que le raidissement de la CGT : la course à l’audience.

Pourtant, le gouvernement n’hésite pas à insister, dans ses éléments de langage, que le compromis n’est pas loin, qu’on va trouver un terrain d’entente. Les ministres le disent si fort, trop fort pour être crédibles. L’idée, évidemment, c’est de reprendre date et de repousser toute responsabilité en cas d’échec probable du nouveau round de négociations. De toute façon, le projet de loi est déjà ficelé et a été envoyé au Conseil d’État pour examen, information confirmée par des ministres dès ce lundi 6 janvier 2020, ce qui montre bien une certaine provocation entre le discours d’ouverture et la réalité dans la persistance du projet initial. Il y a le dire et il y a le faire.

D’ailleurs, le gouvernement a compris qu’il fallait aller vite, examen au conseil des ministres le 24 janvier 2020 et début de l’examen à l’Assemblée Nationale le 17 février 2020, pour deux semaines. Tout avant les élections municipales des 15 et 22 mars 2020. Mon seul commentaire, c’est : casse-cou. Électoralement casse-cou. Pour les municipales, mais aussi pour la présidentielle et les législatives de 2022. C’est clair qu’au-delà du jeu de rôles très hypocrite entre le gouvernement et la CFDT, l’état d’esprit est : ça passe ou ça casse. Et c’est même le pari que se fait la CGT en disant : ok, alors ça va casser.

Personne ne met en doute la sincérité du Premier Ministre Édouard Philippe lorsqu’il se déclare très favorable au dialogue social. Mais dans ce dialogue social actuel, précisément, cela fait un peu penser au second tome de l’album de bande dessinée "Monsieur le Ministre" du cher Christian Binet, l’auteur des Bidochon. Le durcissement du mouvement, l’intransigeance du gouvernement, puis, l’ouverture pour une concession mineure, l’accord d’un syndicat, mais lui-même débordé par la base. On se croirait revenu cinquante années en arrière, avec un langage qui est complètement anachronique. Sorte de pièce de théâtre pour rejouer, probablement la toute dernière fois, un jeu de rôles assez loufoque.

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Pourquoi tout est absurde dans cette affaire ? Parce que les retraites, le système de retraites n’est pas le problème majeur de la France d’aujourd’hui. Il y a deux problèmes majeurs et urgents, et cela dure depuis une quarantaine d’années : l’emploi (trop de chômage, il faut recréer des emplois industriels) et l’identité, la perte des repères fait craindre "l’autre". Sur le plan économique et social, ce qui mine les Français, c’est le chômage : si on divisait par deux le nombre de demandeurs d’emploi, il n’y aurait plus de problème de financement des retraites car il y aurait plus de recettes, et il n’y aurait même plus de difficulté à imaginer augmenter l’âge légal de la retraite car le chômage des "seniors" serait "résolu".

C’est ce qu’a dit un revenant du paysage médiatique, Loïk Le Floch-Prigent le 31 décembre 2019 sur LCI. Loïk Le Floch-Prigent était un proche de la Mitterrandie trouble (la Mitterrandie "africaine"). Il a été ingénieur diplômé de Grenoble et a fait une grande partie de sa carrière dans des cabinets ministériels de gauche, notamment auprès de Pierre Dreyfus, Ministre de l’Industrie (et lui-même chef d’entreprise). Il fut surtout appelé à la présidence de nombreuses entreprises publiques : Rhône-Poulenc (1982-1986), Elf Aquitaine (1989-1993), GDF (1993-1996), la SNCF (1995-1996). Il a aussi la particularité d’avoir fait plusieurs années de prison pour diverses affaires dont la principale fut l’affaire Roland Dumas.

Malgré son parcours chaotique, Loïk Le Floch-Prigent a au moins une idée de la gestion des entreprises, et si les siennes ont été "reprochables" sur le plan judiciaire, ce furent plutôt des réussites économiques. Ce qu’il dit est simple : le problème, ce n’est pas les retraites, c’est l’emploi. En se focalisant sur le système des retraites, le gouvernement est prêt à sacrifier la croissance économique, avec déjà un mois de paralysie.

Est-ce que le principe de la réforme systémique (système universel à points) vaut un, voire deux mois de paralysie économique ? Pas sûr. D’autant plus que ce n’est pas cela qui pérennisera le financement des retraites par répartition. La droite et le centre droit ont raison lorsqu’ils disent que le plus important est d’assurer le financement des retraites avant tout autre chose (petit rappel : si le déficit perdure, ce qui est démographiquement prévisible, le système par répartition éclatera, à moins de faire payer le système par nos futurs arrière-petits-enfants par une augmentation de la dette).

Un autre personnage a aussi une vision intéressante du sujet. Il s’agit de l’économiste Philippe Aghion, professeur au Collège de France. Titre qui fait argument d’autorité, évidemment, mais ses autres titres sont tout aussi intéressants, c’est d’avoir participé au programme du candidat Alain Juppé à la primaire LR de 2016, puis au programme du candidat Emmanuel Macron en 2017. Participé, cela ne veut pas dire qu’il a été bien écouté.

Or, qu’a dit Philippe Aghion le 6 janvier 2020 sur LCI, invité de David Pujadas ? Que le gouvernement soit n’avait pas compris le système à points, soit a décidé sciemment, pour des raisons politiques, de mélanger les choses. Pourquoi ? Parce que l’introduction de l’âge d’équilibre n’a de raison d’être que pour assurer l’équilibre du système des retraites actuel, mais c’est une chose complètement différente pour le système à points, puisque l’idée principale du système à points, c’est de ne plus définir d’âge légal ou pivot. En effet, le principe du système à points, c’est la liberté justement : on prend sa retraite quand on veut, mais en sachant que la pension dépend du nombre de points cotisés.

Philippe Aghion considère d’ailleurs incohérent de prendre comme base un âge légal, qui pénalise ceux qui ont fait des études courtes et qui ont commencé tôt leur vie professionnelle (non seulement, ils cotisent plus longtemps, mais avec des études courtes, leur pension sera plus faible). La seule base valable, juste et économiquement viable, c’est de prendre en compte le nombre d’années de cotisation. Éventuellement modulable en fonction de l’évolution de l’espérance de vie et du taux de chômage.

Au-delà du sujet des retraites, cette crise sociale montre au moins un point factuel : contrairement à ce que beaucoup de ses détracteurs l’assurent, le Président Emmanuel Macron est loin, dans les faits, d’être le promoteur d’une politique libérale. Au contraire, les vieilles ficelles étatiques semblent de retour, comme à chaque fois que des gouvernements souhaitent réformer la France. Rappelons que le libéralisme économique est une politique qui vise à réduire l’intervention de l’État. Or, jamais la France n’a eu autant de dette publique qu’aujourd’hui, le seuil de 100% du PIB vient d’être franchi !

Pour dénouer la crise des gilets jaunes, Emmanuel Macron avait initialement annoncé des dépenses d’environ 17 milliards d’euros le 10 décembre 2018. De même, pour tenter de faire passer en force la réforme des retraites, le gouvernement est prêt à faire de nombreuses concessions financières ou des accompagnements qui vont coûter très cher, on parle déjà de 22 milliards d’euros. Pour l’instant, aucune de ces dépenses supplémentaires ne sont pas financées, ce qui laisse entendre que le déficit public va encore filer, et la dette publique augmenter.

C’était intéressant de réécouter l’ancien ministre Charles Pasqua interrogé par Anne Sinclair dans "7 sur 7" sur TF1 le 10 décembre 1995, en pleine (autre) crise sociale (plan Juppé contesté). Charles Pasqua non plus ne souhaitait pas laisser accroître les déficits pour des dépenses de fonctionnement, en revanche, il trouvait pertinent de le faire pour des investissements d’infrastructures, synonyme de préparation à l’avenir. Et Charles Pasqua était sage lorsqu’il expliquait qu’on ne pouvait pas réformer la France sans le peuple, ou plutôt, qu’on ne devait pas diriger le pays sans le peuple (voir en début d’article).

Alors, pourquoi le gouvernement n’irait-il pas jusqu’au référendum pour réformer le système des retraites ? Ce serait la réponse pour ne pas laisser la rue prendre le pouvoir, comme c’est le cas depuis plus de trente-cinq jours…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (07 janvier 2020)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Retraites : semaine de Sisyphe !
Les intentions du pouvoir.
Une seule solution : le référendum.
La réforme du code du travail.
La réforme de l’assurance-chômage.
Jean-Paul Delevoye.
Édouard Philippe sur les retraites : déterminé mais pas fermé.
Les détails du projet de retraite universelle par points annoncé par Édouard Philippe le 11 décembre 2019.
Discours d’Édouard Philippe le 11 décembre 2019 au CESE (texte intégral).
Discours d’Édouard Philippe le 12 septembre 2019 au CESE (texte intégral).
Rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) du 21 novembre 2019 (à télécharger).
La retraite, comme l’emploi, source d’anxiété extrême.
Grèves contre la réforme des retraites : le début de l’hallali ?
Rapport de Jean-Paul Delevoye sur la réforme des retraites remis le 18 juillet 2019 : "création d’un système universel de retraite" (à télécharger).
Faut-il encore toucher aux retraites ?
Le statut de la SNCF.
Programme du candidat Emmanuel Macron présenté le 2 mars 2017 (à télécharger).
La génération du baby-boom.
Bayrou et la retraite à la carte.
Préliminaire pour les retraites.
Peut-on dire n’importe quoi ?
La colère des Français.
Le livre blanc des retraites publié le 24 avril 1991.

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200106-retraites.html

https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/reforme-des-retraites-une-semaine-220541

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2020/01/07/37921316.html




 

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