Sondage sur le futur Premier Ministre...
Le lien pour y participer :
http://www.lepost.fr/sondage/2010/08/19/2188728_qui-sera-premier-ministre-au-1er-janvier-2011.html
L'INTRICATION QUANTIQUE
ET ALAIN ASPECT
LA CRISE MALGACHE DE 2009
VIVE LA FRANCE !
LA FRANCE EST-ELLE
UN PAYS LIBÉRAL ?
« Seul est éternel le devoir
envers l'être humain
comme tel. »
Citation de
la philosophe Simone Weil
tirée de son livre "L'Enracinement"
(éd. Gallimard) publié
en 1949 après sa mort.
In medio stat virtus.
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L'intégralité du discours de Nicolas Sarkozy le 30 juillet 2010 à Grenoble
[Les passages en gras et rouge ont été soulignés afin d'indiquer les phrases qui ont suscité beaucoup de réactions.]
http://www.elysee.fr/president/les-actualites/discours/2010/prise-de-fonction-du-nouveau-prefet.9399.html
Prise de fonction du nouveau préfet Prise de fonction du nouveau préfet
DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Grenoble - Vendredi 30 juillet 2010
Mesdames et Messieurs,
Je vous demande d'excuser mon grand retard qui est dû au fait qu'il y a un grand appétit de paroles, ce que je comprends parfaitement, et donc quand on discute c'est normal, on accumule beaucoup de retard.
Madame le Garde des Sceaux,
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Maire de Grenoble,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Grenoble vient de connaître une flambée de violence sans précédent, qui a profondément choqué nos concitoyens. Les actes qui ont été commis ici, je n'irai pas par quatre chemins, je les qualifierai d'une extrême gravité et ils méritent une condamnation sans réserve. Les forces de l'ordre ont été prises à partie par des assaillants qui se sont permis de leur tirer dessus à balles réelles avec l'intention de tuer. Ce sont des tentatives de meurtre, tous les moyens seront mis en œuvre pour que les auteurs soient retrouvés et châtiés. Et je le dis aux Français, nous les retrouverons tous. Des policiers de la BAC de Grenoble ont fait l'objet de menaces de mort. C'est inacceptable. Je veux les assurer de notre soutien, de ma confiance, de ma reconnaissance et leur dire que nous n'aurons aucune complaisance, aucune faiblesse vis-à-vis des délinquants et des criminels qui seront mis hors d'état de nuire et dont la seule place est en prison. Une enquête est engagée pour trouver ceux qui sont à l'origine de ces menaces, tous seront retrouvés et déférés devant la justice, je ne peux naturellement pas en dire plus mais vous verrez que les résultats ne vont pas tarder.
L'homme qui est tombé sous le tir d'un policier venait de commettre un braquage. Non content d'avoir commis un braquage, il a ouvert le feu avec une arme automatique, une arme de guerre, contre les policiers. Ceux-ci ont riposté en état de légitime défense. En tant que chef de l'État, je veux dire que les policiers n'ont fait que leur devoir. Les policiers ont fait leur devoir et j'appelle chacun à ne pas confondre les délinquants, les victimes et les forces de l'ordre. Les policiers ont bien agi, il n'y a rien à leur reprocher. Il y a à les soutenir totalement. Si on ne veut pas d'ennui avec la police, on ne tire pas à l'arme de guerre sur la police dans un pays qui est un Etat de droit comme la France.
La réponse policière et judiciaire a été ferme : 26 placements en garde à vue, 11 comparutions immédiates, 5 personnes écrouées et 10 convoquées devant un juge.
Les violences qui ont frappé la ville de Grenoble sont le fait d'une petite minorité, certes d'une minorité qui a voulu marquer son allégeance envers les truands. C'est trop facile de dire qu'il y a d'un côté la grande délinquance et de l'autre la petite délinquance. En l'occurrence la petite délinquance a été instrumentalisée par la grande délinquance. Nous ne laisserons pas des caïds s'installer dans les quartiers de Grenoble, devenus à la fois leurs proies et leurs repaires. Parce que ces deux individus, une fois le braquage commis, sont revenus à dessein dans ce quartier, espérant bénéficier de l'impunité du quartier.
C'est donc une guerre que nous avons décidé d'engager contre les trafiquants et les délinquants. Comme nous l'avons fait en Seine-Saint-Denis, nous avons décidé de nous occuper particulièrement de certains territoires qui ont besoin d'une action ciblée pour que les conditions de l'ordre républicain y soient rétablies. Tel est le cas de cette ville et de ce département, il n'y a aucune volonté de stigmatisation. Tous les élus sont concernés, ce n'est pas une affaire d'opposition, de majorité, de gauche ou de droite, c'est une affaire d'intérêt général. Qui peut bien avoir intérêt à ce qu'on tolère, qu'on tire à l'arme automatique contre des fonctionnaires de police, personne.
Avec le Ministre de l'intérieur, nous avons donc décidé la nomination d'un nouveau préfet, Eric Le Douaron.
Éric Le Douaron a une longue expérience, il a exercé les plus hautes responsabilités dans le domaine de la sécurité. Cet homme a toute ma confiance et comme à Christian Lambert, je lui demande de restaurer l'autorité de l'État, sans faiblesse, partout où elle sera mise en cause. Éric Le Douaron : aucune cité, aucune rue, aucune cage d'escalier, aucune barre d'immeubles ne doit échapper dans ce département et dans cette ville à l'ordre républicain. C'est votre devoir.
Alors il y a eu un grand débat pour savoir si un policier pouvait être préfet. Quand on est policier, on a le sens de l'État et le préfet représente l'État. Et je n'ai pas à choisir avec le Ministre de l'intérieur les préfets uniquement en fonction de leur rang de sortie dans une grande école de la République mais en fonction de leur expérience, de leur connaissance, de leur capacité humaine et de leur envie de travailler. Et je le dis aux élus, qui ont déjà eu un contact avec Éric Le Douaron, vous vous féliciterez d'avoir un préfet de cette qualité. Cela ne veut pas dire qu'il convient de condamner l'action de son prédécesseur qui est un homme de qualité. Simplement face à certaines situations, il est de mon devoir de trouver la meilleure personne à la meilleure place. Éric Le Douaron, comme Christian Lambert, sera cette personne.
Par ailleurs, je vous annonce que notre volonté de déloger les trafiquants de leurs repaires, va nous amener à créer à Grenoble et dans l'Isère un GIR départemental qui pourra porter l'effort d'investigation judiciaire au plus près des besoins du terrain. Depuis 3 jours, un inspecteur du fisc est installé dans les services de police et nous allons nous intéresser au patrimoine des délinquants à Grenoble comme dans l'Isère de façon extrêmement approfondie, extrêmement approfondie.
Alors j'entends bien le discours qui parfois est tenu et je n'en veux à personne. Mais je voudrais que vous me compreniez. Si devant des évènements de cette gravité, je n'étais pas venu, on m'aurait à juste titre, à juste titre, reproché de ne pas avoir pris la mesure de la gravité du problème. Je viens, on me dit : il ne faut pas stigmatiser. Il faut savoir. Bien sûr qu'il y a des choses formidables à Grenoble et dans l'Isère qui pourrait le contester. Et j'ai été suffisamment à Crolles, le Président Vallini le sait bien, pour dire combien je me félicite de l'imagination de la population de ce département et de cette ville qui a accueilli il y a quelques années des Jeux Olympiques qui font date et qui a tellement de chercheurs, d'étudiants, de personnes de qualité. Mais en même temps, je dois voir la réalité telle qu'elle est, ce qui s'est passé n'est pas acceptable. Je vous le dis pas un seul policier ne s'en ira. Ce sont les délinquants qui reculeront.
J'ajoute que l'on m'a proposé, je l'ai vu, un « Grenelle de la sécurité » « des états généraux de la sécurité » Pourquoi pas ? Mais réfléchissez, si j'étais venu ici pour vous dire : on a tiré à balle réelle sur des policiers, j'organise un colloque, qui m'aurait pris au sérieux. Ce n'est pas un problème social, ce qui s'est passé, c'est un problème de truands, ce sont des valeurs qui sont en train de disparaître. Il faut marquer un coup d'arrêt. Alors je sais que dans le cadre du débat républicain, il peut y avoir des échanges entre les forces politiques, ce qui est normal. Mais qui peut penser que ce sont quelques îlotiers supplémentaires qui permettront d'éradiquer les caïds, les trafiquants et les trafics. Nous avons besoin de nous rassembler pour montrer à cette minorité qu'elle n'a aucun espoir et que nous allons agir. Et il ne peut pas y avoir de naïveté et d'angélisme en la matière.
Je souhaite d'ailleurs qu'au-delà des divergences entre nous, nous nous rassemblions, la vidéosurveillance, la vidéo-protection. On en a besoin. Il n'y a pas les caméras de gauche et les caméras de droite. Il y a le fait que les délinquants grands ou petits craignent par-dessus tout d'être pris dans les images parce que ce sont des preuves judiciaires. Et par ailleurs, c'est la meilleure façon de protéger la police et la gendarmerie de toute polémique.
Je souhaite d'ailleurs qu'on tente dans ce département une expérience en dotant un certain nombre de véhicules de police et de gendarmerie de nuit, de caméras embarquées. Il ne s'agit pas du tout d'interférer dans la vie privée des habitants de Grenoble ou du département de l'Isère. Il s'agit que nous soyons le plus efficace possible. 60 000 caméras seront installées d'ici 2012. Je laisserai ceux qui le veulent crier à l'atteinte aux libertés individuelles. Moi je pense que la liberté individuelle est gravement atteinte lorsque que les voyous font régner la terreur devant des immeubles d'habitation.
La loi anti-bandes adoptée par le Parlement en mars dernier prévoit une peine d'un an de prison pour quiconque appartient à une bande violente. Des procédures sont en cours, et je demande à votre préfet d'être particulièrement attentif avec Madame le Procureur Général et Monsieur le Procureur de la République, que je remercie de leur présence, pour l'utilisation de cette nouvelle loi.
Nous allons aussi développer les « polices d'agglomération ». C'est le cas depuis l'an dernier en région parisienne. Lille, Lyon, Marseille seront bientôt concernées pour une raison simple et vous le savez bien, les délinquants ignorent les frontières administratives de nos communes, de nos départements et même de nos régions.
Depuis 2002, je suis en première ligne dans la lutte contre l'insécurité. Le nombre des crimes et délits a diminué de 17,54%. Parallèlement, le « taux d'élucidation », qui reflète l'efficacité des forces de l'ordre, a augmenté d'un tiers. En 2001, les forces de police et de gendarmerie trouvaient 25% des coupables, en 2010 ils trouvent 38% des coupables. J'ai fixé au ministre un objectif de 40%.
Par ailleurs, je vous annonce que dès le 7 septembre prochain, les peines planchers qui fonctionnent bien mais qui ne s'appliquent aux multirécidivistes, 24 000 peines planchers ont été prononcées, seront désormais étendues à toutes les formes de violences aggravées, c'est-à-dire notamment les violences sur des personnes dépositaires d'une autorité publique.
L'instauration d'une peine de prison incompressible de 30 ans pour les assassins de policiers ou de gendarmes sera également discutée au Parlement dès la rentrée. Et là je veux que les choses soient claires en tant que chef de l'État, mon devoir est de travailler avec tout le monde. Je n'ai pas à voir si Grenoble est une ville qui a choisi un maire de gauche ou un maire de droite. Je dois travailler avec les élus, comme les élus doivent travailler avec le chef de l'État. Mais chacun d'entre nous, nous serons mis face à nos responsabilités. Sur une peine incompressible de 30 ans, je demanderai au Parlement d'en débattre. Et je demanderai à chacun de faire abstraction de ses appartenances partisanes pour voter des textes non pas en fonction du ministre qui le présente mais de l'utilité de ce texte.
Les policiers nous regardent, les gendarmes nous regardent, la population nous regarde. Les postures politiciennes d'un côté comme de l'autre ne sont pas à la hauteur de la situation. Il ne s'agit pas de savoir ce que pensera tel ou tel parti, c'est son droit, il s'agit de savoir ce qu'il faut faire face à cette situation.
Je vous demanderai également, je le dis aux parlementaires, de débattre du champ d'application du bracelet électronique. Je souhaite notamment que les magistrats puissent condamner automatiquement les multirécidivistes au port du bracelet électronique pendant quelques années après l'exécution de leur peine. Je parle des multirécidivistes. Je faisais le point avec le ministre de l'Intérieur : imaginez que nous avons 19 000 délinquants en France qui sont plus de 50 fois mis en cause dans nos fichiers. Est-ce que l'on va continuer à les amener de tribunaux à tribunaux ?
De même nous allons réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française. Je prends mes responsabilités. La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un fonctionnaire de police ou d'un militaire de la gendarmerie ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique. La nationalité française se mérite et il faut pouvoir s'en montrer digne. Quand on tire sur un agent chargé des forces de l'ordre on n'est plus digne d'être français. Je souhaite également que l'acquisition de la nationalité française par un mineur délinquant au moment de sa majorité ne soit plus automatique.
Au fond, la principale cause de la violence, Mesdames et Messieurs, c'est la permissivité et c'est la démission. J'ai demandé à Michèle Alliot-Marie de préparer une réforme profonde du droit pénal applicable aux mineurs et je souhaite que nous examinions sans tabou toutes les pistes envisageables. Je n'ai pas la vérité. Mais convenons que l'ordonnance de 1945 n'est plus adaptée aux mineurs d'aujourd'hui. Ou est-ce que l'on doit considérer que ce texte, qui a plus de 60 ans, ne peut pas être touché, ne peut pas évoluer. Là aussi, ce n'est pas une question partisane, une question de réflexion.
La délinquance actuelle ne provient pas d'un mal être comme je l'entends dire trop souvent : elle résulte d'un mépris pour les valeurs fondamentales de notre société. La question de la responsabilité des parents est clairement posée. Je souhaite que la responsabilité des parents soit mise en cause lorsque des mineurs commettent des infractions. Les parents manifestement négligents pourront voir leur responsabilité engagée sur le plan pénal. Quand je regarde les rapports de police, et je vois qu'un mineur de 12 ans ou de 13 ans, à une heure du matin, dans le quartier d'une ville lance des cocktails Molotov sur un bus qui passe, n'y a-t-il pas un problème de responsabilités des parents ? Il ne s'agit pas de sanctionner. Il s'agit de faire réagir. De même la question des allocations familiales. Quand une famille ne signale pas que son enfant ne va plus à l'école. Est-ce que cette famille peut continuer à aller au bureau de la Caisse d'Allocations Familiales pour percevoir les allocations, comme s'il ne s'était rien passé ?
Je comprends parfaitement que telle ou telle mère de famille, notamment dans les familles monoparentales, soit dépassée. C'est si difficile d'élever des enfants. Mais je ne comprends pas qu'on ne le signale pas au chef d'établissement. Et quand la famille réagira, les allocations familiales qui ne lui auront pas été versées lui seront reversées quand l'enfant ira de nouveau à l'école.
J'ajoute que nous ne pouvons pas non plus tolérer le comportement de certains jeunes qui empêchent les autres d'étudier. Nous allons donc ouvrir à la rentrée prochaine une vingtaine d'établissements que j'appelle de réinsertion scolaire, qui disposeront d'un encadrement renforcé et adapté. Je souhaite avec les élus du département en en discutant que l'on puisse en ouvrir un à Grenoble ou dans l'Isère dans les meilleurs délais.
Il s'agit, vous savez, de ces jeunes collégiens qui ont été déjà renvoyés deux ou trois fois des autres établissements, que l'on se repasse d'établissement en établissement parce que l'on ne sait plus quoi en faire. Et qui empêchent les autres d'étudier et de vivre tranquillement. Ce n'est pas non plus une question de droite ou de gauche, mais une question de bons sens. Qu'est-ce que l'on en fait et comment on réagit ? La menace de l'exclusion est une plaisanterie face à des collégiens ou des lycéens qui, de toute manière, ne vont plus à l'école.
Nous devons nous poser les questions sans tabou, sans excès c'est vrai, sans stigmatisation, sans amalgame c'est vrai. Mais sans faiblesse non plus. Ce qu'attendent de nous les Français ce n'est pas que nous nous réfugions derrière une posture : « A moi le grand cœur, ou à moi le grand bâton ». Non, il ne s'agit pas d'opposer ceux qui ont un cœur et ceux qui sont fermes. Il s'agit d'être à la hauteur des responsabilités que nous ont confiées les Français, qu'elles soient locales, départementales, régionales ou nationales. Et de nous hisser au niveau de ces responsabilités. Le monde change. Beaucoup de nos jeunes ont changé. Des valeurs ont été détruites, il nous faut proposer des réponses adaptées à la situation. Et ne pas décliner comme les autres un catéchisme qui serait frappé par la plus grande inefficacité.
J'ajoute que beaucoup de jeunes qui sortent de l'école à 16 ans n'ont aucune qualification et disparaissent totalement de la situation. Chacun d'entre eux, nous leur proposerons une formation ou un travail jusqu'à leur majorité, parce qu'on ne peut plus laisser les décrocheurs sortir de nos systèmes comme cela. On me dit « vous allez faire un fichier » ? Oui. Mais si on ne fait pas le fichier, les jeunes qui sortent de l'école à 16 ans et qui disparaissent jusqu'à 18 ans, vous croyez que ça leur fait du bien de rester comme ça pendant 2 ans ? Sans rien. Il ne peut pas y avoir un seul de ces décrocheurs sans qu'il n'y ait une réponse adaptée.
Enfin, il faut le reconnaître, je me dois de le dire, nous subissons les conséquences de 50 années d'immigration insuffisamment régulée qui ont abouti à un échec de l'intégration. Nous sommes si fiers de notre système d'intégration. Peut-être faut-il se réveiller ? Pour voir ce qu'il a produit. Il a marché. Il ne marche plus. Je ne me suis jamais laissé intimider par la pensée unique. Il est quand même invraisemblable que des jeunes gens de la deuxième, voire de la troisième génération, se sentent moins Français que leurs parents ou leurs grands-parents. Tous ici vous pourriez en porter témoignage. Tous. Tous vous avez des exemples. Pourquoi ne le dit-on pas ? On a peur ? Moi ce n'est pas de faire le constat qui me fait peur, c'est la réalité. Nous n'avons pas le droit à la complaisance en la matière.
Pour réussir ce processus d'intégration, il faut impérativement maîtriser le flux migratoire. Avec un taux de chômage des étrangers non communautaires qui a atteint 24% en 2009.
Je ne reprendrai pas la célèbre phrase de Michel ROCARD dans laquelle je me retrouve : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde ». Je dis simplement, c'est un constat lucide.
Nous allons donc évaluer les droits et les prestations auxquelles ont aujourd'hui accès les étrangers en situation irrégulière. Je ne parle pas des étrangers en régulière qui ont naturellement le droit à des prestations, ça serait un comble qu'il en soit autrement ! Je parle des étrangers en situation irrégulière. Mesdames et Messieurs, mes chers compatriotes. Une situation irrégulière ne peut conférer plus de droits qu'une situation régulière et légale ! Là aussi, ce n'est pas une affaire de majorité, de gauche ou de droite, de président de la République ou de maire.
Je demande à Eric le Douaron, qui connaît bien le sujet en tant qu'ancien directeur de la PAF, de faire preuve d'une fermeté absolue dans la lutte contre l'immigration illégale. La règle générale est claire : les clandestins doivent être reconduits dans leur pays.
Et c'est dans cet esprit d'ailleurs que j'ai demandé au ministre de l'Intérieur de mettre un terme aux implantations sauvages de campements de Roms. Ce sont des zones de non-droit qu'on ne peut pas tolérer en France. Il ne s'agit pas de stigmatiser les Roms, en aucun cas. Nous avons fait depuis la loi Besson de grands progrès pour les aires mises à leur disposition. Lorsque je suis devenu ministre de l'Intérieur en 2002, moins de 20% des aires de stationnement étaient prévues. J'ai fait le point avec le ministre. Aujourd'hui plus de 60% des aires de stationnement légales sont prévues. Les Roms qui viendraient en France pour s'installer sur des emplacements légaux sont les bienvenus. Mais en tant que chef de l'Etat, puis-je accepter qu'il y ait 539 campements illégaux en 2010 en France ? Qui peut l'accepter ?
J'ai vu que tel ou tel responsable politique disait : « mais pourquoi vous vous occupez de cela, le problème ne se pose pas ». Il ne se pose pas pour un responsable politique dont le domicile ne se trouve pas à côté d'un campement. Peut-être son opinion serait-elle différente s'il était lui-même concerné ?
Nous allons procéder d'ici fin septembre au démantèlement de l'ensemble des camps qui font l'objet d'une décision de justice. Là où cette décision de justice n'a pas encore été prise, nous engagerons des démarches pour qu'elle intervienne le plus rapidement possible. Dans les trois mois, la moitié de ces implantations sauvages auront disparu du territoire français.
Je souhaite également que dès l'automne prochain, nous réformions la loi applicable à ce type de situations. La décision d'évacuer les campements sera prise sous la seule responsabilité des préfets et leur destruction interviendra par référé du tribunal de grande instance, dans un délai bref. Nos compatriotes attendent que nous assumions nos responsabilités.
Parallèlement, je souhaite que nous engagions une importante réforme pour améliorer la lutte contre l'immigration irrégulière. Chaque année, une dizaine de milliers de migrants en situation irrégulière, dont des Roms, repartent volontairement avec une aide de l'Etat. Et l'année suivante, après avoir quitté le territoire avec une aide de l'Etat, ils reviennent en toute illégalité pour demander une autre aide de l'Etat pour repartir. Cela s'appelle « un abus du droit à la libre circulation ».
Enfin, la politique de la ville. Nous lui consacrons 15 milliards d'euros depuis 2005. Ce sont des moyens considérables apportés par l'Etat. Y compris en Isère. Mais nous sommes en droit d'attendre en échange le respect d'un certain nombre de règles.
Les moyens ne sont pas tout. Il faut d'ailleurs que nous posions ensemble, élus comme ministres et président, le problème de l'attribution à certains quartiers. Ces aides doivent être attribuées aux quartiers qui en ont le plus besoin. Aujourd'hui, tous les quartiers les demandent. Il faut bien reconnaître les choses, le zonage géographique n'est plus adapté à la situation.
Autre chose, il n'y a pas d'évaluation. On refait des quartiers, on refait des immeubles mais si on y met les mêmes personnes dans les mêmes conditions, qu'est-ce qu'on va changer ? Je ne remets pas en cause la politique de la ville, qui est un progrès. Et nous allons continuer. Mais nos compatriotes, qui payent pour cette politique de la ville, sont en droit d'attendre de nous autre chose. Et je le dis parce que ce qui se passe dans ces quartiers est extraordinaire. Il y a des gens qui ne demandent qu'à s'en sortir. Il y a des résultats considérables. Et tout ceci peut être mis par terre parce qu'une minorité met la pagaille sous le regard des médias qui font leur travail, attachés qu'ils sont au spectaculaire. Et c'est ainsi des années de travail de militants associatifs, d'élus locaux, de gouvernements qui se trouvent réduites à néant et on est parti pour la stigmatisation.
J'appelle à ce que nous repensions nos procédures. L'évaluation n'est pas un gros mot. Et puis par ailleurs, réfléchissons à la diversité sociale aussi. Parce que si on met toujours les mêmes dans les mêmes quartiers, ne nous plaignons pas ensuite qu'ils deviennent des ghettos. Des quartiers, y compris de la ville de Grenoble, étaient il y a quelques années des quartiers où il y avait une diversité. Diversité sociale et diversité d'origine. Il est certains collèges, j'en parlais avec le président, où malgré les efforts que vous faites tous, il n'y a plus une famille qui veut mettre ses enfants. Ca ne fait pas bien de le dire et pourtant c'est la vérité. Pourquoi ? Parce qu'on ferme les yeux. Et parce qu'on ne remet pas en cause. Alors évidemment à moi on me dit : « des policiers supplémentaires ! » On en mettra à Grenoble et dans l'Isère. Mais ce n'est pas tout. Des moyens supplémentaires bien sûr mais l'Etat ça ne peut pas être donner toujours plus et attendre toujours moins. La société ne peut pas fonctionner comme ça. Vos propres familles ne fonctionnent pas comme ça. Dans notre vie professionnelle ou personnelle, on ne fonctionne pas comme ça. Les événements que Grenoble vient de connaître et leur gravité imposent de notre part une réponse ferme mais c'est peut-être une opportunité de sortir de la pensée unique sur la politique de la ville, sur la politique de l'immigration et sur la politique de la sécurité.
Grenoble ne mérite pas l'image qui en a été donnée la semaine dernière. L'Isère pas davantage. On n'a pas le droit de gâcher nos atouts par la faute d'une poignée de délinquants. Et je voudrais vous dire en terminant que nous sommes décidés à travailler avec tous ceux qui de bonne foi et de bonne volonté veulent travailler avec nous pour résoudre ce problème.
La guerre que j'ai décidé d'engager contre les trafiquants, contre les voyous, cette guerre-là vaut pour plusieurs années. Elle dépasse de beaucoup la situation d'un gouvernement, d'une majorité ou d'un parti. Et je suis sûr que dans toutes les formations politiques, il se trouve des femmes et des hommes de bonne volonté qui sont décidés à réagir et à apporter leur soutien dans cette action au gouvernement de la République.
Je vous remercie de votre attention.
Nicolas Sarkozy
Président de la République
(verbatim)
Discours de François Fillon à l'inauguration de la mosquée d'Argenteuil le 28 juin 2010
http://www.blog-fillon.com/article-fran-ois-fillon-inaugure-la-mosquee-al-ihsan-d-argenteuil-53103690.html
François Fillon inaugure la Mosquée Al Ihsan d'Argenteuil
François Fillon inaugure la Mosquée Al Ihsan à Argenteuil le lundi 28 juin 2010.
Mesdames et Messieurs,
C’est un très grand honneur pour moi d’être parmi vous ce matin, pour participer à l’inauguration de la Mosquée et du Centre culturel Al Ihsan. Je suis venu naturellement pour vous témoigner la considération, le respect et l’amitié de la République envers l’ensemble des Musulmans de France. Avec le nom Ihsan vous avez dédié ce culte à une vertu éminemment sociale qui est la bienfaisance. Je sais aussi que vous avez coutume de l’appeler la Mosquée Renault, par allusion à l’histoire de ce bâtiment. Je pense qu’il y a dans cette appellation une part affective et j’y vois aussi un écho symbolique de votre contribution essentielle à l’essor industriel de notre pays.
La nouvelle Mosquée d’Argenteuil traduit la vitalité de la communauté musulmane de France. Cette communauté qui a su s’organiser depuis plusieurs années pour créer des lieux de culte adaptés à l’exercice paisible et digne de sa religion. Un exercice qui s‘inscrit dans le cadre d’une laïcité respectée et respectueuse de chacun. Je sais que c’est un projet de plus de dix ans qui aboutit aujourd’hui, un projet engagé par le Président ACHEBOUCHE et la communauté musulmane d’Argenteuil, qui a reçu le soutien de la municipalité d’Argenteuil, et je veux féliciter Georges MOTHRON et tous les élus qui lui ont succédé, pour avoir accompagné ce magnifique projet.
Depuis que l’association a acquis ce bâtiment en 1999, vous avez su le transformer en un magnifique lieu de culte, de formation et d’échanges. Et la visite que nous venons de faire m’a permis de mesurer l’ampleur du travail qui a été accompli et je veux vous dire combien vous pouvez, combien vous devez être fiers de cette réalisation, qui reflète l’inscription sereine de l’Islam dans le paysage national.
En France, vous le savez, la liberté du culte ne se résume pas à l’expression individuelle de conviction religieuse. Elle inclut aussi le droit de disposer des biens nécessaires à l’exercice du culte. J’ai toujours préféré les mosquées ouvertes aux salles de prière cachées et exiguës, qui sont peu dignes de notre conception de la pratique religieuse. Qu’il croit au ciel ou qu’il n’y croit pas, il importe que chacun dans notre République, qu’il soit chrétien, musulman, juif ou athée, se sente heureux et fier de vivre en France, de vivre en République et de vivre sa foi et ses convictions en toute liberté. Loin d’apporter des réponses aux questions existentielles les plus fondamentales, nos sociétés contemporaines les ont, pour partie, exacerbées. Et je crois que les religions ont toutes en commun d’offrir des valeurs universelles de tolérance et de fraternité qui permettent aux hommes de se reconnaître, de se comprendre et de se respecter. Sur les chemins de la paix et de la dignité humaine je respecte la quête spirituelle qui inspire la foi.
Les principes qui guident les pouvoirs publics sont clairs : la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte, mais la République les connaît tous à égalité et les respecte tous. Comme les autres religions, l’Islam est soumis par la loi de 1905 de séparation des églises et de l’Etat à l’interdiction de subventionner les cultes. Et comme les autres, l’Islam bénéficie des dispositions qui garantissent le libre exercice du culte. Les associations musulmanes, constituées sous le fondement de la loi de 1905, peuvent recevoir des dons privés pour construire des lieux de culte ; avec des communes elles peuvent signer des baux emphytéotiques pour louer des terrains destinés à accueillir leurs édifices, comme cela vient d’être fait à Marseille ; enfin elles peuvent demander aux départements et aux communes de garantir leurs emprunts, lorsqu’il s’agit de construire un lieu de culte qui répond à des besoins collectifs.
Il ne faut pas se tromper sur le sens de la laïcité. La laïcité ce n’est pas le combat contre les religions. La laïcité c’est le choix laissé à chacun de croire ou de ne pas croire. La République garantit à tous la liberté de conscience et le libre exercice des cultes.
Sur notre territoire, il se trouve que l’exercice du culte musulman est plus récent que les autres. La France a hérité de son histoire, un manteau pluriséculaire d’églises et de cathédrales, enrichi par endroit de temples et de synagogues. Les cultes catholiques, protestants ou juifs ont pu s’appuyer sur ces lieux anciens, alors que le culte musulman ne disposait pas du même héritage. Mais en l’espace de quarante ans, votre mobilisation a permis de répondre au besoin des fidèles. Le nombre de lieux de culte est passé d’une centaine en 1970 à environ 2.000. Et surtout ces bâtiments correspondent de mieux en mieux à leur finalité religieuse.
Monsieur le président MOUSSAOUI, vous avez rappelé qu’un certain nombre d’édifices mériteraient d’être construits ou agrandis. Et vous avez raison de le rappeler, cela est légitime. Je sais bien qu’il reste des difficultés, et en particulier dans les zones où le prix du foncier est très élevé. Pour permettre aux fidèles de prier non plus dans la rue, mais dans des conditions dignes, des solutions ponctuelles peuvent aussi être trouvées comme l’aménagement, que vous avez évoqué vous-même, des horaires des lieux de culte.
Mais vous savez que dans les années à venir, le véritable enjeu pour l’exercice du culte musulman sera autant la construction de nouveaux édifices que l’entretien et la réfection des bâtiments existants. En 1926, l’inauguration de la Grande Mosquée de Paris, en souvenir des combattants musulmans morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale, marquait un des premiers temps forts de l’intégration de l’Islam en France. Depuis cette date, de nombreuses réalisations sont venues donner corps à l’Islam de France. Je pense en particulier à la création de trois aumôneries nationales musulmanes sur le modèle des autres confessions. Ces aumôneries militaires, hospitalières et pénitentiaires accomplissent un travail essentiel que je veux aujourd’hui, devant vous, saluer. Je pense aussi à l’accompagnement consulaire dont bénéficient aujourd’hui les pèlerins de la Mecque, en tant que ressortissants français engagés dans un grand évènement à l’étranger. Je pense enfin à la possibilité qui se développe de créer des carrés confessionnels dans les cimetières. La communauté musulmane de France, composée à l’origine de travailleurs étrangers qui ont vécu avec l’idée du retour au pays, est de plus en plus composée de citoyens français, qui sont nés en France, qui vivent en France et qui n’envisagent pas de reposer ailleurs que sur le sol de France. C’est là que vit leur famille, c’est là que vivent leurs enfants, c’est là qu’est leur patrie.
Toutes ces avancées ont été possibles parce que l’Islam de France a su offrir aux pouvoirs publics un interlocuteur représentatif et les conditions d’un dialogue constructif. C’est une tâche toujours difficile de rapprocher les points de vue entre les personnes, mais c’est la force des grandes confessions de savoir surmonter leurs divergences pour s’unir dans l’intérêt de l’ensemble de leurs fidèles et pour offrir le visage de l’union.
En 2003, sous l’impulsion de Nicolas SARKOZY, la création du Conseil français et des Conseils régionaux du culte musulman a été une étape essentielle de la consolidation de l’Islam de France. Des compromis ont été nécessaires, des équilibres ont été trouvés, et nous savons le rôle qu’ont joué en ce domaine les deux présidents successifs du Conseil Français du Culte Musulman, le docteur BOUBAKER pendant les deux premiers mandats et le professeur MOUSSAOUI pour le mandat en cours. Je voudrais les en remercier chaleureusement et je voudrais associer à ces remerciements l’ensemble des membres du bureau qui représente la diversité des composantes de l’Islam de France.
Désormais, le Conseil Français du Culte Musulman est définitivement inscrit dans notre paysage institutionnel. Il est donc du devoir de chaque responsable musulman d’œuvrer au maintien de son unité, en participant à chaque processus électoral de renouvellement de ces instances. Je veux vous dire que chacun jugerait sévèrement l’option de la division, alors que tant d’autres chantiers importants doivent encore être menés comme le renforcement de la formation des imans sur le territoire national.
Vous le savez mieux que quiconque, la réalité de l’Islam de France aujourd’hui c’est celle d’un Islam de paix et de dialogue, c’est un Islam du juste milieu, où le croyant vit sereinement sa foi dans le respect des lois et des principes de la République. C’est bien cette intégration réussie qui permet au président MOUSSAOUI d’en appeler désormais – je le cite – au droit à l’indifférence pour les Musulmans, celui de vivre leur foi dans la sérénité et dans la tranquillité. Ce droit à l’indifférence, beaucoup de vos anciens l’ont conquis chèrement par leur bravoure au service de la France, tirailleurs, spahis, tabors. Moi je n’oublie jamais tous ces soldats épiques, descendus de l’Atlas et des Aurès, pour faire le don de leur vie à la France. Dans les plaines de la Marne, sur les falaises de Monte Cassino, dans les forêts des Ardennes, quand ces hommes chargeaient sous la pluie des balles ennemies pour défendre l’honneur de la France, personne ne s’interrogeait sur leur confession ou sur leurs origines.
Aujourd’hui, les personnes de confession musulmane et leur lieu de culte sont encore trop souvent l’objet de discrimination et la cible d’agressions que nous ne pouvons pas tolérer. Oui ! Il y a en France des actes antimusulmans, cela est vrai hélas pour l’Islam comme pour d’autres religions. L’année dernière, 30% des faits de violences racistes, des menaces dans la très grande majorité des cas, ont visé des personnes de confession musulmane. Six lieux de culte musulman ont été la cible d’actes de malveillance et, au début de cette année, nous avons été émus par des profanations de tombes musulmanes et de mosquées.
Face à ces actes, où la haine le dispute à la bêtise, les pouvoirs publics affirment leur solidarité avec la communauté musulmane et leur fermeté à l’encontre des auteurs. La République est intraitable à l’égard de ceux qui bafouent ces principes. Et pour mieux lutter contre ces actes, j’avais proposé au Président MOUSSAOUI, après la profanation de la mosquée de Saint-Étienne, d’instaurer un partage régulier de l’information entre le Conseil Français du Culte Musulman, les services de police et de gendarmerie. L’objectif c’est de permettre un meilleur suivi de la prévention en amont et des suites judiciaires en aval.
Brice HORTEFEUX vient donc de signer, avec le Conseil Français du Culte Musulman, une convention-cadre qui permettra de mettre en œuvre un suivi statistique et opérationnel des actes hostiles aux Musulmans de France. Parallèlement, j’ai demandé à la Ministre de la Justice de renforcer la formation des magistrats spécialisés dans la lutte contre le racisme et la xénophobie. Répartis sur l’ensemble du territoire national, ils forment des pôles anti-discrimination aux côtés de l’autorité préfectorale, destinés à travailler avec les représentants des confessions et notamment les conseils régionaux du culte musulman.
Mesdames et Messieurs, face au racisme il faut être ferme, face au racisme il ne faut pas se laisser aller à la victimisation. Le racisme c’est un délit, mais il est d’abord imbécile. Les Musulmans, les Juifs, mais aussi qui ne le sont pas, en sont les victimes. A côté des mosquées et des tombes musulmanes, des synagogues et des cimetières juifs sont dégradés ou profanés comme des églises ou des cimetières chrétiens. Nourri parfois de l’importation sur notre territoire de conflits qui lui sont étrangers, le racisme sous toutes ses formes appelle une condamnation unanime des pouvoirs publics et des autorités morales et religieuses de tous bords.
Et en ce sens, je vais vous dire combien le dialogue interreligieux est vital. Notre cohésion nationale, c’est ce que nous avons de plus précieux, c’est ce que nous avons de plus sacré. L’unité de la Nation dépend d’abord de notre capacité à défendre les valeurs qui nous rassemblent. Et c’est notre combat à tous. Le drapeau tricolore est assez large pour rassembler et pour respecter chacun dans ses différences, il est assez large pour unir tous ceux qui, de toutes origines et de toutes confessions, sont la France d’aujourd’hui et la France de demain.
Quelles que soient nos appartenances culturelles ou religieuses, il revient à chacun d’entre nous - c’est notre devoir sacré - de défendre notre pays, de défendre ses valeurs et de défendre ses principes républicains. L’ennemi de la cohésion nationale c’est le repli clanique, c’est le communautarisme et c’est l’intégrisme religieux qui en est l’une des formes les plus dangereuses. Toute religion peut être confrontée à des dérives et toute religion peut être défigurée par des personnes qui prétendent régler l’ensemble des relations et des comportements de la société en son nom.
L’intégrisme n’a pas sa place dans une démocratie. L’intégrisme a encore moins sa place dans la République Française. Soyons clair : l’intégrisme ce n’est pas une particularité de l’Islam. L’histoire des religions nous en a assez souvent malheureusement apporté la preuve. Mais l’intégrisme est aussi une maladie qui frappe l’Islam. Et lorsque l’on combat l’intégrisme, ça n‘est pas l’Islam que l’on combat et ça n’est pas l’Islam que l’on stigmatise. Combattre l’intégrisme c’est combattre le sectarisme et c’est combattre l’intransigeance qui sont à la source du fanatisme.
Et je veux, à ce sujet, vous parler avec franchise de la question du voile intégral. C’est une question dont je sais combien elle est sensible, combien elle est complexe, combien aussi elle est ciblée sur une infime minorité et pourtant symbolique. Depuis près d’un an, elle a donné lieu à un vaste débat public, les représentants de la communauté musulmane se sont clairement exprimés, en particulier les membres du bureau du Conseil du Culte Musulman, que j’ai reçus le 26 avril dernier.
Le constat est unanime : cette pratique minoritaire, qui bafoue les règles fondamentales du vivre ensemble et qui heurte nos concitoyens, correspond à un comportement radical qui ne reflète pas la réalité de l’Islam. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement a proposé au Parlement d’interdire la dissimulation du visage dans l’espace public. Il s’agit au fond pour nous, simplement de rappeler les règles fondamentales de la vie en société. Le projet de loi sera discuté à partir du 6 juillet prochain et, parallèlement, un délit sera créé, immédiatement applicable, à l’encontre des personnes qui pratiquent la dissimulation forcée du visage. L’interdiction de la dissimulation du visage s’accompagnera d’une période de pédagogie et de communication de six mois, pour permettre à l’ensemble des composantes de la société et en particulier aux responsables de la communauté musulmane, de nous aider à donner leur chance à l’explication et au dialogue.
Mesdames et Messieurs, mes Chers Amis, il ne faut pas s’y tromper, en renvoyant une image sombre et sectaire, les personnes qui dissimulent leur visage, au prétexte de leur foi, sont consciemment ou non les opposantes à l’Islam de France que vous avez contribué à construire. L’Islam de France, l’Islam que vous vivez au quotidien n’a rien à voir avec cette caricature qui abaisse les lumières de votre foi. Il n’a rien à voir cet extrémisme qui méprise votre adhésion pleine et entière aux principes laïcs et républicains de la France. Et c’est pour cela que vous devez vous dresser au premier rang contre ce détournement du message religieux. C’est à vous, les premiers, de faire gagner l’intelligence contre l’obscurantisme, de faire gagner la tolérance contre l’intransigeance.
Vous avez un héritage à défendre, il faut le défendre. Cet héritage c’est le fruit de la rencontre féconde entre les principes universels des droits de l’homme et une spiritualité et une civilisation musulmane brillante, qui a donné les plus grands maîtres de la philosophie, de la médecine, de l’histoire et des sciences. C’est ce trésor de finesse, ce trésor de pensée, ce trésor de beauté qu’il faut valoriser. Depuis quelques années, de magnifiques projets ont été lancés pour faire connaître toute la richesse des arts et des cultures nées de l’Islam. Le Musée du Louvre s’apprête à ouvrir un 8ème département exceptionnel, créé pour offrir aux arts de l’Islam la visibilité qu’ils méritent, dans l’un des plus beaux écrins architecturaux qui soient. Dédié aux plus belles réussites de l’âge d’or islamique, l’Institut des Cultures de l’Islam va poursuivre sa démarche populaire dans un nouvel espace contemporain dédié cette fois aux succès artistiques et intellectuels des Musulmans d’aujourd’hui.
Mais c’est à vous aussi, par votre dynamisme dans la société, dans l’économie, dans la création, de faire rayonner une communauté musulmane française qui est talentueuse et qui est ouverte. Je sais la force de l’engagement citoyen et républicain des membres et des représentants de la communauté musulmane de France. Je veux vous dire, au nom du Gouvernement et au nom de l’ensemble de la Nation française, combien j’ai confiance en vous et combien je suis convaincu que l’osmose réussie entre laïcité et Islam peut être une source d’inspiration pour d’autres Musulmans dans le monde.
Mesdames et Messieurs, l’honneur que vous m’avez fait en me conviant parmi vous, m’a permis de célébrer la République que nous aimons et la République que nous servons ensemble. Sur les chemins toujours escarpés de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, je veux vous dire que votre foi a toute sa place.
François Fillon
(dépêche)
La réforme des retraites selon le gouvernement
Mercredi 16 juin - 08:35
[RETRAITES]
- Le gouvernement veut reculer l'âge légal de 60 à 62 ans d'ici 2018 (officiel)
- L'âge du taux plein porté de 65 à 67 ans dans le projet de réforme
- Durée de cotisation allongée à 41 ans et trois mois pour générations 1953 et 1954
- Taux de cotisation des fonctionnaires aligné sur le privé en 10 ans
- Nouvelles recettes pour un montant de 3,7 milliards d'euros en 2011
- Prélèvement de 1% sur la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu
- Taxation accrue sur les stock-options (officiel)
(dépêches)
François Fillon demande un gouvernement économique européen
http://fr.news.yahoo.com/4/20100511/tts-union-france-fillon-ca02f96.html
Alerte infoL'Assemblée adopte le Grenelle II, la gauche vote contre
François Fillon plaide pour un gouvernement économique européen
il y a 4 heures 51 min
Buzzer ! Imprimer Les menaces qui ont pesé sur l'euro et la crise grecque confirment "la nécessité absolue" d'un gouvernement économique européen, déclare le Premier ministre François Fillon. Lire la suite l'article
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Discussion: Nicolas Sarkozy
La France plaide sans relâche pour une gouvernance économique de la zone euro, idée qui rebutait l'Allemagne mais à laquelle la chancelière Angela Merkel s'est ralliée dans une lettre commune avec Nicolas Sarkozy publiée jeudi dernier.
"Ce qui était en cause à la fin de la semaine dernière, c'était l'existence même de l'euro", a souligné François Fillon lors des questions d'actualité à l'Assemblée.
"Je pense que la gravité de cette crise était due pour une part aux atermoiements qui ont présidé à la mise en oeuvre d'une solution au problème de la Grèce", a-t-il poursuivi, désignant à mots couverts les réticences allemandes.
"Au fond, ce que les marchés ont testé à la fin de la semaine dernière, c'est la capacité de la zone euro à s'organiser, à réagir, à articuler une solution, à faire preuve de solidarité", a estimé François Fillon.
L'Union européenne a adopté lundi un plan de 750 milliards d'euros pour empêcher une contagion de la crise grecque à d'autres pays européens. Les marchés ont réagi avec euphorie à cette initiative mais l'euro donnait de nouveau des signes de faiblesse mardi.
Pour le Premier ministre français, la réaction concertée des Européens face aux attaques spéculatives contre l'euro, "c'est la mise en place de ce gouvernement économique que la France réclame de ses voeux depuis des mois et des mois".
"Il faut s'appuyer sur la double expérience de la crise des banques et de la crise de l'euro que nous venons de connaître pour mettre en oeuvre un véritable gouvernement économique européen", a-t-il insisté, jugeant qu'il s'agissait d'une "nécessité absolue".
Sophie Louet, édité par Yves Clarisse
http://www.blog-fillon.com/article-fillon-mettre-en-oeuvre-un-veritable-gouvernement-economique-europeen-50236692.html
Fillon: Mettre en oeuvre un véritable gouvernement économique européen
François Fillon, Premier ministre, répond à Jean François Copé sur la crise traversée par la zone euro à l'occasion des questions d'actualité à l'Assemblée nationale le Mardi 11 mai 2010.
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le Président COPÉ,
Nous avons vécu une crise extrêmement sérieuse puisque, au fond, ce qui était en cause à la fin de la semaine dernière, c'était l'existence même de l'euro.
Je pense que la gravité de cette crise est due, pour une part, aux atermoiements qui ont présidé à la mise en œuvre d'une solution aux problèmes de la Grèce. Au fond, ce que les marchés ont testé à la fin de la semaine dernière, c'est la capacité de la zone euro à s'organiser, à réagir, à articuler une solution, à faire preuve de solidarité et donc finalement, c'est la mise en place de ce gouvernement économique que la France réclame de ses vœux depuis des mois et des mois.
Nous avions déjà, d'une certaine façon, fait naître ce gouvernement économique en réunissant à Paris, au moment de la crise des banques, l'ensemble des chefs d'Etat de la zone euro pour articuler la réaction de l'Union européenne. De la même façon, vendredi dernier, c'est largement à la demande de la France que cette réunion des chefs d'Etat a été organisée et au fond, pour répondre à votre question, Monsieur COPÉ, on voit bien que c'est dans la réunion des chefs d'Etat et de Gouvernement de la zone euro que se situe le gouvernement économique, qui doit être mis en place avec des structures permanentes pour pouvoir réagir à toutes les attaques, à toutes les crises, et impulser une véritable politique économique.
Nous avons, vendredi dernier, puis dimanche, et je voudrais en féliciter et en remercier Christine LAGARDE, qui a été notre interprète, obtenu une réponse massive de la part de l'Union européenne, une réponse articulée autour de quatre niveaux. D'abord, 60 milliards d'euros immédiatement disponibles, mis en œuvre par la Commission sur la base d'un article du Traité. Ensuite, 440 milliards d'euros sous la forme de garanties apportées à un Fonds de stabilisation européen pour qu'il puisse, le cas échéant, venir en aide aux pays qui rencontrent des difficultés. Il s'agit d'une garantie et on peut espérer que nous n'aurons pas à la mettre en œuvre. 250 milliards d'euros de la part du Fonds Monétaire International, parce qu'il est normal que le Fonds Monétaire International participe, mais nous ne voulions pas qu'il soit majoritaire et qu'il conduise cette opération contre les spéculateurs, parce que c'est notre responsabilité. Et enfin, et c'est peut-être le plus important, une décision de la Banque centrale européenne d'intervenir pour la première fois sur les marchés de dette publique.
Alors oui, Monsieur le Président COPÉ, il faut s'appuyer sur la double expérience de la crise des banques et de la crise de l'euro que nous venons de connaître pour mettre en œuvre un véritable gouvernement économique européen, et j'espère que l'ensemble des forces politiques de notre pays nous aidera à convaincre les Européens de la nécessité absolue de cette politique économique, industrielle, monétaire européenne, pour assurer le développement de notre mode de vie et de la société qui est celle que l'Europe incarne.
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Dossier à télécharger : les 3 ans du Président Nicolas Sarkozy
Fichier .pdf issu de l'Elysée à télécharger :
http://www.elysee.fr/president/root/bank_objects/Trois_ans_d_action_1272985764.pdf
(verbatim)
Les trois ans de Nicolas Sarkozy aux affaires : le communiqué officiel de l'Elysée
http://www.elysee.fr/president/les-actualites/trois-ans-d-action/trois-ans-d-action.8676.html
Trois ans d'action Trois ans d'action
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Trois ans d'action
> Sortir la France de la crise
> Combattre la crise et atténuer ses conséquences
> Engager la ré-industrialisation de la France
> Maîtriser les finances publiques
> Imposer une régulation plus ambitieuse du capitalisme
> Vouloir une France plus forte
> Rétablir l'autorité de la loi et protéger les Français
> Rendre une Justice plus humaine
> Défendre l'immigration choisie et préserver notre identité nationale
> Conserver à la France son rôle et sa place dans le monde
> Construire une France moderne
> Faire de la France une démocratie apaisée
> Donner une priorité absolue à l'enseignement supérieur et à la recherche
> Replacer l'Education nationale sur ses fondamentaux
> Ouvrir à tous l'accès à la culture et au patrimoine
> Entrer dans le développement durable grâce au Grenelle de l'environnement
> Préparer la France de demain avec le Grand Emprunt
> Bâtir une France plus juste
> Réhabiliter le travail
> Garantir une véritable sécurité sociale professionnelle à chacun
> Réduire les prélèvements qui pèsent sur les classes moyennes
> Protéger les Français en investissant dans leur santé
> Rendre plus équitable le système français de retraite
Trois ans après l'élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République française, l'heure n'est pas au bilan. Face à la crise dont les effets perdurent, le temps demeure résolument à l'action. Le président de la République a été élu pour cinq ans par les Français. Ce n'est qu'au terme de ces cinq années qu'un bilan complet pourra être tiré. Il reste encore près de deux ans de travail au gouvernement et à la majorité pour tenir tous les engagements pris en 2007.
Cependant, après trois années de travail au service des Français, il est utile de détailler, pour chacun des objectifs principaux de l'action du chef de l'État, les réformes engagées, les résultats obtenus, ceux qu'il reste à obtenir et les nouveaux chantiers à venir.
Les Français ont élu Nicolas Sarkozy sur la base d'un programme clair, complet et précis. Pour le chef de l'État, il fallait « tout dire aux Français avant, pour pouvoir tout faire après ». Ce projet de Nicolas Sarkozy s'appuyait sur un diagnostic approfondi des difficultés, des injustices mais aussi des espoirs de la société française. Au terme d'une élection présidentielle marquée par une participation sans équivalent, ce projet a reçu le soutien d'une majorité très nette de nos compatriotes.
Jusqu'à ce que la crise financière éclate à l'été 2008, toute l'énergie du gouvernement et de la majorité a été tournée vers la mise en œuvre des priorités inscrites dans le projet présidentiel: restaurer l'autorité, réhabiliter le travail et replacer la justice au cœur du modèle français. Ce respect de la parole donnée aux Français constitue une rupture très profonde avec les pratiques antérieures: Nicolas Sarkozy est toujours resté fidèle à ses engagements de campagne.
Au second semestre 2008, face à la récession la plus grave que le monde et la France aient connue, l'ordre des priorités a dû être modifié. Naturellement, face aux périls qui nous menaçaient, la priorité a été donnée à la lutte contre la crise et à la limitation de ses effets les plus néfastes pour nos concitoyens. L'action du chef de l'État a d'abord consisté à engager l'État dans un soutien massif, sans précédent et indispensable à l'économie française.
Sur l'initiative de Nicolas Sarkozy, la France a, ensuite, pris la tête d'une vaste mobilisation européenne et internationale au sein du G20. Il était impératif de coordonner les efforts de relance pour consolider la perspective d'un retour de la croissance. Et il était tout aussi crucial de progresser, enfin, vers une véritable régulation du capitalisme financier.
À ce jour encore, sortir notre pays de la crise demeure la priorité absolue de l'action du Président. Pour autant, aucune des réformes annoncées n'a été différée. Dans la crise et malgré elle, les engagements de Nicolas Sarkozy ont continué à être mis en œuvre. Dans la crise, les valeurs de travail, d'autorité, de responsabilité sont demeurées les valeurs essentielles du gouvernement. Dans la crise, certaines réformes ont même été accélérées, notamment les plus nécessaires à l'attractivité de notre territoire et à la préparation de l'avenir. Car c'est lorsque les temps sont les plus durs, qu'il faut travailler le plus ardemment au rebond à venir.
Il ne saurait être question ici de manifester la moindre autosatisfaction. La crise n'est pas terminée. Qui pourrait s'estimer satisfait alors que le chômage ne recule pas encore? Qui pourrait songer à relâcher les efforts, lorsque les conséquences de la crise fragilisent des pans entiers de notre protection sociale comme les retraites? Qui pourrait imaginer revenir au monde d'avant, lorsque les déficits publics creusés par les pertes de recettes menacent de faillite des pays voisins et amis? Partout, le travail à accomplir reste immense.
Mais il ne saurait être question non plus d'ignorer le chemin parcouru depuis trois ans, d'oublier les nombreuses réformes déjà accomplies ou de négliger les progrès déjà obtenus. Ignorer que la France a déjà changé, ce ne serait pas rendre justice aux Français des efforts importants qu'ils ont déjà faits.
Or, la justice est plus que jamais au cœur de l'action du président de la République. C'est elle qui guidera demain les réformes indispensables qui restent à accomplir, à l'instar de la réforme des retraites. C'est la justice, enfin, qui appelle désormais une mobilisation totale du gouvernement, de la majorité et des pouvoirs publics, pour mettre à la disposition des Français, dans les mois à venir, les résultats attendus et partager avec eux le fruit des efforts patiemment engagés depuis trois ans.
(dépêches)
Les 3 ans de Nicolas Sarkozy à l'Elysée : entre bilan et perspectives pour 2012
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/05/05/nicolas-sarkozy-vante-son-bilan-et-justifie-ses-difficultes_1346690_823448.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1346690,0.html
Nicolas Sarkozy vante son bilan et justifie ses difficultés
LEMONDE.FR | 05.05.10 | 16h33 • Mis à jour le 06.05.10 | 08h36
rois ans après l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République française, l’heure n’est pas au bilan." C'est ainsi que débute "Trois ans d'action", un document , mis en ligne sur le site de l'Elysée vantant... le bilan du chef de l'Etat, qui fête jeudi 6 mai trois années à ce poste.
Sur près de 40 pages, ce texte, destiné aux élus UMP et aux militants plutôt qu'au grand public, revient sur les réformes qui ont marqué ces années-là.
"L'ORDRE DES PRIORITÉS A DÛ ÊTRE MODIFIÉ"
Le document commence par exposer la crise, ses conséquences et son impact : un choix qui n'est pas innocent, car il permet de justifier un bilan en demi-teinte par rapport aux promesses de 2007. Même si "Nicolas Sarkozy est toujours resté fidèle à ses engagements de campagne, (...) au second semestre 2008, face à la récession la plus grave que le monde et la France aient connue, l’ordre des priorités a dû être modifié". Un aperçu, sans doute, d'un futur contre-argument en cas de candidature à un second mandat : c'est à cause de la crise que les promesses n'ont pu être toutes tenues.
Autre élément mis en avant, voire martelé : sans l'action présidentielle, les choses auraient été bien pires. "Sans les mesures prises par le gouvernement, la récession aurait atteint - 4,8 % du PIB", n'hésite pas à affirmer l'Elysée. La précision du chiffre paraît pourtant quelque peu aventureuse, s'agissant d'une situation hypothétique. A l'appui de l'affirmation, un catalogue de mesures diverses et variées sont enrôlées au service de la lutte contre la crise, même lorsqu'elles n'y étaient pas destinées. C'est par exemple le cas de la baisse de la TVA dans la restauration, qui a permis, selon le texte, "de sauver plusieurs milliers d'établissements en difficultés".
"ACTION" ET "CRISE", DEUX TERMES OMNIPRÉSENTS
Le reste du document est à l'envi, insistant sur l'importance des réformes accomplies. Selon Les Echos, cette stratégie est destinée à leur donner plus de lisibilité. Selon des sondages privés ordonnés par l'Elysée, affirme le quotidien, les Français n'ont qu'une vision floue de l'action gouvernementale. Les mesures prises sont donc rappelées de manière flatteuse tout au long du texte, quitte à enjoliver leur action : "Jamais le dialogue social n'a été aussi dense et efficace que depuis mai 2007", est-il par exemple rappelé.
L'image ci-contre, obtenue à partir de Wordle, une application permettant d'afficher les mots les plus employés dans un texte, montre bien les points que l'Elysée veut mettre en avant. Le mot "crise " y est ainsi très présent, moins toutefois que l'"action" entreprise "contre" cette dernière. "Réforme" est également fortement valorisé. Quant aux domaines de celle-ci, on voit ressortir nettement "sécurité ", "emploi " ou "travail".
Plus généralement, c'est le thème de la justice sociale qui émerge. L'Elysée insiste par exemple sur la hausse du pouvoir d'achat "de 2,1 % en 2009". Un chapitre complet est consacré à "bâtir une France plus juste". Il évoque à la fois le RSA, les efforts de législation sur les stock-options et... le bouclier fiscal, pourtant fortement critiqué jusque dans les rangs de la majorité.
"Il ne saurait être question ici de manifester la moindre autosatisfaction. La crise n'est pas terminée, assure le texte. Il reste encore près de deux ans de travail au gouvernement et à la majorité pour tenir tous les engagements pris en 2007." Deux ans, également, pour reconquérir un électorat de moins en moins sensible à cette rhétorique.
Samuel Laurent
http://www.lefigaro.fr/politique/2010/05/05/01002-20100505ARTFIG00676-sarkozyebauche-sa-strategie-pour-2012.php
Sarkozy ébauche sa stratégie pour 2012
Mots clés : députés, UMP, présidentielle, FRANCE, Sarkozy Nicolas
Par Charles Jaigu
05/05/2010 | Mise à jour : 22:39 Réactions (53)
Les députés UMP quittent le palais de l'Élysée après avoir été reçus par le président de la République, ce mercredi à Paris.
Aux députés UMP qu'il recevait ce mercredi, le chef de l'État a confié qu'«on ne fera que de la politique» à partir de la mi-2011.
Les parlementaires ont désormais leur rond de serviette dans la salle des fêtes de l'Élysée. Après les sénateurs mardi, ce sont les députés qui étaient conviés pour la rencontre désormais mensuelle avec Nicolas Sarkozy. Ils ont été reçus pendant près de deux heures, dans une ambiance décrite par plusieurs comme «décontractée». Alors que la première rencontre, sous le signe de l'échec des régionales, était très tendue, la deuxième était «totalement dédramatisée», selon un élu. Ils étaient également plus nombreux (276) que lors de la réunion précédente. Le président a notamment frappé les esprits en affirmant qu'à partir du second semestre 2011, une fois les réformes bouclées, «on ne fera que de la politique». Nombre de participants ont cru déceler une intention de se représenter en 2012.
«Mi-2011, on pourra dire qu'on a fait passer tout notre programme de réformes», après celle des retraites en 2010 et celle de la dépendance au 1er trimestre 2011, a affirmé Sarkozy, selon l'un des participants. «Après, fin 2011, on ne fera que de la politique», a-t-il ajouté, selon le même.
«Je ne vais pas seulement m'occuper de sécurité»
Selon Éric Raoult (Seine-Saint-Denis), le président «n'a pas parlé du tout» d'une nouvelle candidature en 2012. Mais, a ajouté le député maire du Raincy, «ça veut peut-être dire qu'il a une idée en tête». Marie-Anne Montchamp (Val-de-Marne) n'a pas la même interprétation. Selon elle, «Sarkozy a voulu dire qu'il fallait s'occuper des réformes programmées et ensuite se poser des questions». «C'est une approche qui privilégie le court terme», a déploré la députée villepiniste.
Nicolas Sarkozy avait affirmé le mois dernier à Washington qu'il se déterminerait pour 2012 «à la fin de l'été ou au début de l'automne 2011».
Sur les autres sujets, le chef de l'État s'est voulu blagueur et chaleureux. «Vous êtes un grand stratège», lui a dit un député. «Merci de louer mon caractère exceptionnel», a ironisé le président. En revanche, il est resté ouvert sur le mode de scrutin du futur conseiller territorial. «Il nous a dit que c'était à nous de décider. Ou bien un scrutin majoritaire à un tour, et cela voudrait dire la fin de la parité, ou bien le scrutin à deux tours», commente Jérôme Chartier, député UMP du Val-d'Oise. «Il veut nous montrer que la fin des députés godillots, cela implique aussi ce genre de responsabilités.»
Pour Nicolas Sarkozy, le mode de scrutin, pour les territoriales ou les législatives, «n'est pas une préoccupation majeure des Français». Ce qui explique qu'il ne veuille pas se «mettre en première ligne sur cette question». «J'ai été élu sur une ligne politique et pas sur le mode de scrutin», a-t-il affirmé.
Interpellé sur les questions de prévention et de sécurité, il a jugé «stupide» de croire qu'il suffisait de «revenir aux fondamentaux de la droite», comme le préconisaient Jean-François Copé ou d'autres au lendemain des régionales. «Je ne suis plus ministre de l'Intérieur, je ne vais pas seulement m'occuper de sécurité.» Le président en a enfin profité pour soutenir la proposition de suppression des allocations familiales pour les élèves absents de l'école. Et il a assuré que la réforme des retraites serait bouclée en octobre. Un peu moins vite que prévu. Auparavant, le gouvernement évoquait plutôt le mois de septembre.
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Par Charles Jaigu
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/06/97001-20100506FILWWW00447-2012-il-faut-que-sarkozy-soit-candidat.php
2012: "il faut que Sarkozy soit candidat"
AFP
06/05/2010 | Mise à jour : 11:05
La secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano a jugé que l'on pouvait être "fier du bilan" de Nicolas Sarkozy après trois ans à l'Elysée et selon elle, "ça ne fait aucun doute, il faut qu'il soit candidat en 2012". "Nous sommes aujourd'hui à un bilan d'étape et lorsque je regarde tout ce qui a été fait, nous pouvons être fiers de ce bilan, aux trois ans. C'est une étape importante", a déclaré Mme Morano sur France 2.
"Pour moi, ça ne fait vraiment aucun doute, il faut qu'il soit candidat en 2012 parce que cinq ans c'est trop court, un mandat c'est trop court (...) je pense qu'il serait bien pour la France qu'il fasse deux mandats", a-t-elle ajouté.
La secrétaire d'Etat a souligné "tout ce qui a été adopté" en trois ans : "les heures supplémentaires défiscalisées, ça a été fait, les peines planchers, près de 23.000 peines plancher ont déjà été prononcées pour les multirécidivistes, l'autonomie des universités, il y a plus de 50 universités sur les 84 qui sont maintenant en situation d'autonomie, le service minimum dans les transports et à l'école, le bouclier fiscal..."
Face à la crise "nous avons pris les mesures qui s'imposaient à travers le plan de relance, à travers l'accompagnement des familles les plus exposées", a vanté Mme Morano jugeant également qu'"aujourd'hui la France a retrouvé sa place au niveau international".
http://www.lefigaro.fr/politique/2010/04/13/01002-20100413ARTFIG00747-sarkozy-veut-remettre-l-elysee-en-ordre-de-marche-.php
Sarkozy veut remettre l'Élysée en ordre de marche
Mots clés : présidence, PARIS, Nicolas Sarkozy De Nagy-Bocsa, Claude Guéant, François Fillon, Élysée
Par Charles Jaigu
13/04/2010 | Mise à jour : 22:31 Réactions (227)
Nicolas Sarkozy est conscient qu'il doit retrouver un point d'équilibre entre ce qu'il est et ce que les Français attendent de la fonction présidentielle. Crédits photo : Le Figaro
L'idée d'une promotion ministérielle pour Claude Guéant et d'un maintien de François Fillon à Matignon est souvent évoquée.
C'est l'«effet papillon». Quand un battement d'aile de papillon à Tokyo provoque un cyclone aux Antilles. Il y a d'infimes détails qui finissent par engendrer de grands orages… Ainsi, quand les collaborateurs zélés du chef de l'État dénoncent les rumeurs sur sa vie privée, ils en réactivent artificiellement la portée. Et la semaine suivante, quand Nicolas Sarkozy, en visite à Washington pour parler de sécurité nucléaire, accorde une interview à la chaîne CBS, c'est sur les rumeurs qu'il est interrogé.
Réaction de l'un de ses proches: «Le président répond par courtoisie, et c'est ce qu'il dit sur ce sujet mineur qui est repris par les médias en France, alors qu'il s'est exprimé sur dix autres sujets essentiels, comme la défense de l'indépendance nucléaire de la France, ou l'Iran.» Tout le problème du chef de l'État est là: réussir à concentrer l'attention des Français sur l'essentiel et pas sur l'accessoire. L'essentiel, c'est-à-dire un bilan déjà substantiel -même s'il ressemble plus à un jardin à l'anglaise qu'à un jardin à la française- et, dans les mois qui viennent, une réforme des retraites décisive. L'accessoire? Tout ce qui ramène l'attention de l'opinion vers la personne privée du chef de l'État - sa famille, son style de vie. «La question est de savoir comment nettoyer les parasites qui empêchent les Français d'entendre le message», résume cet hôte régulier des réunions de travail avec le chef de l'État. Cela commence par de nouvelles consignes de silence données aux collaborateurs du président. L'Élysée veut désormais faire tomber le rideau sur la «maison de verre». Désormais, les journalistes doivent s'adresser au seul conseiller chargé de la communication, Franck Louvrier.
Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée, le 7 avril dernier, sur les marches du palais présidentiel. Crédits photo : Le Figaro
En interne, une réflexion est en cours pour obtenir «une meilleure performance» de l'équipe élyséenne, admet le secrétaire général, Claude Guéant. Une réorganisation pour le moment légère. «Nous avons un problème sérieux qui ne sera pas résolu par la grâce ou la disgrâce d'un collaborateur», tranche d'emblée un intime du chef de l'État. Ainsi, la désormais fameuse réunion de 8h30 existera toujours, mais réduite aux «spécialistes» de la maison, c'est-à-dire les chefs de file thématiques comme le conseiller économique Xavier Musca ou le conseiller social Raymond Soubie. Elle a encore eu lieu mardi matin pour évoquer l'agenda du président. Les «généralistes» n'y seront plus associés -qu'il s'agisse de Pierre Charon, ex-«officier traitant» de Carla Sarkozy, en quarantaine depuis qu'il s'est activé trop publiquement pour tuer les faiseurs de rumeurs- ou de l'ex-journaliste Catherine Pégard, chargée des dossiers culturels et politiques.
Quant à Henri Guaino, autre conseiller transversal, il participera au cas par cas. «Le pouvoir se resserre un peu plus autour de Claude Guéant, analyse un ancien du sérail. Pierre Charon, Henri Guaino et Emmanuelle Mignon résistaient chacun un peu au numéro deux de l'Élysée. Ils ne sont plus là.» Claude Guéant n'est cependant plus à l'abri des critiques. En pleine bronca sur les rumeurs, il a semé le trouble, autant que Pierre Charon, en confirmant… au Canard enchaîné que Rachida Dati n'était plus la bienvenue à l'Élysée, et en se dédisant le lendemain.
Un point d'équilibre
En réalité, le chef de l'État sait bien qu'il doit retrouver un point d'équilibre entre ce qu'il est et ce que les Français attendent de la fonction présidentielle. Un travail au point de croix, où il va s'efforcer de retrouver une forme de recul, sans revenir «au style suranné de ses prédécesseurs», observe l'un des nombreux experts qui sont reçus à l'Élysée les week-ends. «Il n'y aura pas de coup de baguette magique, il faut laisser mijoter, tout est encore en gestation», prévient ce dernier. Des changements d'image, de discours -«être plus clair sur les priorités, ne pas se disperser»-, mais aussi des changements d'équipe.
En hyperprésidence, le coefficient d'usure des hommes est considérable. «Trois ans à l'Élysée au plus haut niveau, c'est épuisant nerveusement», confirme l'ancien directeur de cabinet d'un premier ministre. Le chef de l'État a bien noté que Claude Guéant, qui le sert depuis 2002, aspirait peut-être à autre chose. Le goût très marqué pour la médiatisation de son homme de toute confiance ne lui a pas échappé -d'une double page dans Paris Match à une récente une du Monde 2, où on le voit poser, le regard sombre et inquiétant, en «vice-président». «Guéant est mûr pour le ministère de l'Intérieur, de la Justice, ou le Quai d'Orsay», calcule un connaisseur. Un ministre qui s'est entretenu récemment de tous ces sujets avec le chef de l'État l'a jugé «très lucide sur ce qui n'allait pas, à la fois dans les sujets de fond et sur la méthode». «Sarkozy mesure parfaitement les limites du système, et il a bien l'intention de le remettre d'équerre, après la réforme des retraites.»
Mais il apparaît de plus en plus que ces grands changements ne passeront pas forcément par la nomination d'un nouveau premier ministre. «Ceux qui spéculent là dessus se font beaucoup d'illusions», décrypte un très proche. «Fillon représente quelque chose d'important pour les Français, il ne faut pas le négliger», commente un autre ami du président. «Le refus par Fillon de participer de près ou de loin à la foire aux ambitions présidentielles a été reçu cinq sur cinq par les électeurs de son camp, qui détestent ce genre de dissidences», commente un conseiller extérieur de Sarkozy. Apparemment, elle a été appréciée à l'Élysée.
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» VOS RÉACTIONS - «L'issue pour 2012 est réellement incertaine»
Par Le Figaro
Par Charles Jaigu
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http://www.lefigaro.fr/politique/2010/04/28/01002-20100428ARTFIG00708-coup-d-envoi-de-la-reforme-des-modes-de-scrutin-.php
Coup d'envoi de la réforme des modes de scrutin
Mots clés : élections, modes de scrutin, triangulaire, FRANCE, François Fillon
Par Judith Waintraub
28/04/2010 | Mise à jour : 21:59 Réactions (145)
François Fillon a demandé aux responsables des partis politiques représentés au Parlement la «position officielle» de leur formation sur le mode de scrutin des élections territoriales. Crédits photo : Le Figaro
François Fillon souhaiterait un système à deux tours, sans possibilité de triangulaire, aux élections territoriales ainsi qu'aux législatives.
François Fillon a écrit mardi aux responsables des partis politiques représentés au Parlement pour leur demander la «position officielle» de leur formation sur le mode de scrutin des élections territoriales. Les premières sont prévues en 2014. Le chef du gouvernement rappelle qu'un projet de loi visant à instaurer un scrutin mixte (80% d'élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour, 20% au scrutin proportionnel) a déjà été adopté en Conseil des ministres. «Suite aux réactions suscitées par ce choix, poursuit-il, le président de la République et le gouvernement se sont déclarés à plusieurs reprises ouverts à toute proposition sur ce sujet.»
En fait, ce projet de scrutin à un tour n'est plus d'actualité. Même ses défenseurs les plus ardents, comme le patron des sénateurs UMP Gérard Longuet, ont changé d'avis. Trop «contraire aux traditions françaises». Et peut-être aussi trop dangereux, étant donné la facilité avec laquelle le PS et les Verts ont constitué leurs listes communes entre les deux tours des régionales. À la place, une autre idée a surgi: un système uninominal majoritaire à deux tours, où le deuxième tour serait réduit à un duel entre les deux candidats arrivés en tête. Et appliquer le même régime aux législatives. Ce qui permettrait de lever l'hypothèque du Front national.
Le tout se ferait par étapes, selon un calendrier qui n'est pas encore arrêté. Certains, à Matignon comme à l'UMP, plaident pour une manœuvre en deux temps. D'abord, on fait voter le scrutin uninominal majoritaire à deux tours à l'occasion du débat sur le projet de réforme des collectivités territoriales qui s'ouvre le 25 mai à l'Assemblée, sans évoquer la question des triangulaires. Ensuite, on adopte un autre texte, qui supprime les triangulaires dans toutes les élections, législatives comprises. Une proposition dans ce sens, déposée après les régionales par le député UMP des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, proche de Brice Hortefeux, a déjà été signée par 200 de ses collègues, parmi lesquels des élus du Nouveau Centre.
Esprit d'ouverture
Autre scénario envisagé: la suppression des triangulaires est adoptée pour le scrutin territorial lors du débat sur la réforme des collectivités, grâce à des amendements d'origine soit gouvernementale, soit parlementaire. Et ce n'est que «plus tard, quand un climat favorable aura été créé», dixit un responsable de l'UMP, que les triangulaires seront supprimées aux législatives aussi.
Que fera finalement l'exécutif? Dans son courrier aux chefs de parti, François Fillon ne ferme aucune porte: «Au vu des propositions alternatives qui seront ainsi émises (…), j'indiquerai la solution à laquelle le gouvernement, prenant acte d'une volonté commune, est prêt à se rallier.» Cet esprit d'ouverture n'est pas de pure forme. Le premier ministre n'aurait, semble-t-il, pas arrêté sa position sur les triangulaires. Selon son entourage, «il pèse le pour et le contre». Le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand et le patron des députés Jean-François Copé souhaitent leur disparition. Le secrétaire d'État Alain Marleix, chargé des questions électorales au gouvernement comme à l'UMP, préférerait «à titre personnel qu'on relève de 12,5% à 15% des inscrits le seuil à partir duquel les candidats aux législatives peuvent se maintenir».
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Par Judith Waintraub
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Territoriales : UMP et exécutif cherchent un accord
Par Jean-Baptiste Garat
07/01/2010 | Mise à jour : 08:15 Réactions(3)
François Fillon, Brice Hortefeux et Xavier Bertrand, en 2008 à Royan. Le mode de scrutin territorial retenu par le ministre de l'Intérieur favorise les formations capables de réunir sur leur nom et en un tour le maximum de voix. Crédits photo : AFP
Pour éviter qu'elle ne devienne «sujet de discorde» dans la majorité, l'élection du conseiller territorial à un tour prévue pour 2014 pourrait être remaniée.
La rencontre était annoncée sur l'agenda de l'UMP mais pas dans celui de Matignon. François Fillon la souhaitait discrète, Xavier Bertrand, lui, était prêt à en faire la publicité… avant de se raviser à l'issue de la réunion. Le premier ministre a reçu mercredi le secrétaire général de l'UMP pour une heure d'entretien sur l'épineuse question du mode de scrutin des élus territoriaux.
Épineuse car la solution retenue par le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux crée beaucoup d'insatisfaction. «Je sais ce que souhaite le gouvernement, mais, ici, je ne sens pas aujourd'hui, je le dis clairement, de majorité !» Lancée le 17 décembre dernier, la menace du président du Sénat, Gérard Larcher, continue de peser sur la majorité en cette veille de rentrée parlementaire.
Bien que la question du mode de scrutin ne soit pas explicitement à l'ordre du jour du Parlement, elle sera dans toutes les têtes lors du débat sur la réforme des collectivités territoriales, qui sera lancé le 19 janvier au Sénat. Dans les textes présentés, le gouvernement précise la nouvelle organisation des départements et des régions qui doivent être animés par les mêmes élus en 2014. Les conseillers territoriaux de chaque département siégeront également à l'assemblée de leur région, remplaçant du même coup conseillers généraux et conseillers régionaux.
Pour élire ces doubles représentants, le ministère de l'Intérieur a concocté un mode de scrutin panaché inédit en France. Dans chaque département, 80 % des conseillers territoriaux sont élus au scrutin uninominal organisé par canton, comme le sont aujourd'hui les conseillers généraux. Mais au terme d'un seul tour au lieu de deux, le candidat arrivant en tête, même avec une majorité très relative, étant élu. Les voix exprimées en faveur des candidats battus sont reversées dans un pot commun au niveau départemental pour pourvoir aux 20 % des sièges restant, à la proportionnelle, sur la base de liste.
Un sort à la parité
Ce scrutin favorise ainsi très largement les formations capables de réunir sur leur nom et en un tour le maximum de voix, comme l'UMP qui y est parvenue lors des européennes. Pour les partis associés comme le Nouveau Centre ou le PRG, la situation est plus compliquée. Soit ils parviennent à imposer leur candidat dans le cadre d'un accord, soit ils présentent un candidat concurrent pour décrocher des sièges à la proportionnelle, au risque de faire perdre leur camp.
La stratégie qu'impose ce mode de scrutin est loin de faire l'unanimité à droite. À l'UMP, certains s'inquiètent d'un «laminage» des petites formations. Au Nouveau Centre, où l'on réclame depuis longtemps l'introduction de la proportionnelle, on souhaite que la part des élus sur liste soit plus importante. Mais cette prime à la proportionnelle pourrait inciter à multiplier les listes concurrentes…
Ce mode de scrutin fait par ailleurs un sort à la parité qui régnait jusqu'à présent dans les assemblées régionales et réduit la représentation obligatoire des femmes à la moitié des sièges répartis à la proportionnelle, soit 10 % des élus. Il conduit également à une forte politisation des élus cantonaux, puisque chaque candidat devra se revendiquer d'une formation dans le cadre de la représentation de liste. Enfin, il pose plusieurs questions sur sa constitutionnalité ou sa simple mise en pratique dans le cadre de partielles (lire nos éditions du 16 décembre).
Reçu à l'Élysée le 23 décembre, Gérard Larcher a d'ailleurs «senti que Nicolas Sarkozy était prêt à évoluer» sur cette question. Dans l'entourage du président, on fixe les marges de manœuvre : «soit on introduit une part de proportionnelle et le scrutin est à un tour, soit on conserve les deux tours mais il n'y a plus de proportionnelle». Xavier Bertrand, pour sa part, pose que le sujet «n'est pas et ne doit pas devenir un sujet de discorde au sein de notre famille politique» : «Ce n'est de toute façon pas le cœur de la réforme», ajoute-t-il. «Fillon et Bertrand peuvent se rencontrer autant qu'ils le souhaitent, ironise un responsable de la majorité, la partie se joue entre le président et les groupes.» Gérard Larcher avait sonné le tocsin, la majorité est-elle prête à sonner le glas pour le mode de scrutin des territoriales ?
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Par Jean-Baptiste Garat
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http://www.lefigaro.fr/politique/2010/04/08/01002-20100408ARTFIG00011-les-deputes-ump-la-fin-des-triangulaires-aux-legislatives-.php
Les députés UMP veulent la fin des triangulaires
Mots clés : Assemblée nationale, FRANCE
Par Jean-Baptiste Garat
08/04/2010 | Mise à jour : 21:23 Réactions (261)
Une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, en septembre dernier. Crédits photo : Le Figaro
Législatives : plus de 200 députés ont déjà signé une proposition de loi prévoyant le maintien des deux seuls candidats en tête.
La question est un classique des lendemains de défaite électorale. Et la majorité, après la déroute des régionales, n'y coupe pas. Faut-il modifier les modes de scrutin ? À commencer par celui des prochaines législatives ?
Les premiers concernés, les députés, ont vite fait leurs comptes. Selon les modes de calcul, la prise en compte des résultats au premier ou au second tour des régionales, l'ancien ou le nouveau découpage des circonscriptions, sans oublier leur état d'esprit du moment, les estimations sont au mieux alarmistes ou pire catastrophiques pour l'UMP et ses alliés.
Au groupe, on constate que les listes de la majorité n'ont totalisé plus de 50% au second tour des régionales que dans 28 circonscriptions, après redécoupage. À l'UMP, d'autres estiment qu'un quart des 317 députés du parti présidentiel sont aujourd'hui menacés. Un calcul qui se rapproche de celui de l'Observatoire de la vie politique, qui évalue qu'environ 80 sièges basculeraient à gauche.
La crainte des députés est de voir des triangulaires fatales se multiplier avec le Front national, comme aux législatives de 1997. Aux régionales, le parti de Jean-Marie Le Pen a contraint la majorité à 12 triangulaires. Pas étonnant dès lors que deux députés de l'UMP, élus des régions où le FN a réalisé ses meilleurs scores (Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nord - Pas-de-Calais), se préparent à déposer chacun une proposition de loi visant à interdire les triangulaires. Éric Ciotti (Alpes-Maritimes) et Christian Vanneste (Nord) avancent que la légitimité d'un élu doit reposer sur une majorité absolue. Une initiative approuvée par les radicaux qui souhaitent « que seuls les deux candidats ou les deux listes arrivés en tête au premier tour d'une élection puissent participer au second ».
Au gouvernement, ces propositions sont reçues avec circonspection. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, assure avoir «entendu ceux qui plaident pour une harmonisation des scrutins sur celui de la présidentielle». Le secrétaire d'État à l'Intérieur, Alain Marleix, se dit, «à titre personnel, favorable au scrutin majoritaire à deux tours secs, avec deux candidats seulement au second tour». De toutes façons, explique-t-on Place Beauvau, «si les parlementaires le veulent, ils n'ont pas besoin de nous». Et pour cause : la proposition de loi d'Éric Ciotti aurait d'ailleurs déjà reçu plus de 200 signatures.
Hortefeux et Marleix prennent cependant bien soin de relativiser les estimations qui surgissent çà et là. Selon les calculs de la Place Beauvau à partir des régionales, aucun candidat arrivé troisième ne pourrait se qualifier au second faute de réunir les 12,5% des inscrits nécessaires, en raison du fort taux d'abstention.
« Commençons déjà par le faire pour les territoriales »
«N'essayons pas une fois encore d'aller trop vite», prévient cependant le président du comité de la majorité, Jean-Claude Gaudin, qui ne souhaite pas que l'on touche au mode de scrutin pour 2012. «Casser un thermomètre pour ne plus sentir la température est une mauvaise idée, explique pour sa part le président du Nouveau Centre, Hervé Morin. On ne lutte pas contre un mouvement en empêchant les triangulaires.»
La question des triangulaires pourrait s'inviter dans l'autre débat électoral : celui qui concerne le mode de scrutin des futurs conseillers territoriaux pour lequel la gouvernement a présenté un système majoritaire à un tour avec une dose de proportionnelle. «Avec ce mode de scrutin, nous aurions gagné une, voire deux régions de plus, mais pas à la Réunion», pointe-t-on à l'UMP. «Les Hauts-de-Seine auraient basculé à gauche, c'est certain», calcule un autre. Le Parlement pourrait préférer à ce mode de scrutin un plus classique : deux tours, comme pour les cantonales aujourd'hui. Avec ou sans triangulaire ? «Je ne sais pas, concède Gaudin, mais si on devait les interdire, commençons déjà par le faire pour les territoriales avant de tirer des plans sur la comète.»
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Par Jean-Baptiste Garat
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http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/04/13/01016-20100413ARTFIG00351-sarkozy-ne-renoncera-pas-a-l-arme-nucleaire-.php
Sarkozy évoque les rumeurs à la télévision américaine
Mots clés : CBS, Nucléaire Iran, Rumeurs, Washington, Sarkozy
Par le figaro.fr
13/04/2010 | Mise à jour : 09:48 Réactions (232)
Le chef de l'Etat français s'exprimait en marge du sommet nucléaire, à Washington. Crédits photo : AFP
Dans une mise au point sur la chaîne CBS, le chef de l'Etat assure que pour lui et son épouse, «tout ce petit clapotis n'a pas d'importance».
Dans une interview accordée à la chaîne américaine CBS en marge de sa participation au sommet sur la sécurité nucléaire, à Washington, Nicolas Sarkozy a fait le point sur plusieurs sujets. Ses principales déclarations :
Les rumeurs ne sont qu'un «clapotis». Interrogé sur les rumeurs qui entourent actuellement son couple, le chef de l'Etat a lancé : «Tout ce petit clapotis n'a pas d'importance pour nous. Cela fait partie de la vie moderne, d'un système. C'est comme ça, il n'y a pas lieu d'en faire de commentaires. De toute manière, on n'y peut rien».
Nicolas Sarkozy a assuré que lui et son épouse avaient «une vie très calme. Nous sommes très proches l'un de l'autre et tout ceci est très exagéré. Je dois dire que j'ai été très fier de la façon dont elle s'est exprimée à la radio, avec beaucoup de dignité, beaucoup de calme», a-t-il ajouté. «Je suis toujours désolé quand, autour de nous, à côté de nous, en face de nous, ou à cause de nous, les gens s'excitent trop. En tout cas, nous, on traverse cela en se serrant bien les coudes et en essayant de nous protéger de tout ceci. Cela n'a pas d'importance», a-t-il insisté. Et de conclure : «Il y a tant de souffrances des gens, il y a tant de difficultés dans leur vie quotidienne. Je suis toujours étonné que tout ceci prenne une telle place alors que cela n'en a pas».
Le chef de l'Etat a, semble-t-il, changé d'attitude sur le sujet. Le 12 mars dernier, en Grande-Bretagne, il avait affirmé ne pas avoir «une seconde, même une demi-seconde à perdre avec ces élucubrations». Et c'est sur cette même chaîne, CBS, que le chef de l'Etat, interrogé en novembre 2007 sur sa femme de l'époque, Cécilia, avait écourté une interview avec fracas. Le porte-parole, David Martinon, avait alors essuyé la colère du président.
La candidature à la présidentielle sera décidée l'année prochaine. Comme il l'a indiqué plusieurs fois ces derniers mois, Nicolas Sarkozy se prononcera en 2011 sur son éventuelle candidature à un second mandat. «Quelque part à la fin de l'été, début de l'automne 2011», plus précisément. La date avance donc un peu: dans une interview au Figaro Magazine, en mars dernier, il avait parlé de «fin 2011». «Mais pour les gens, ce n'est pas le problème, a-t-il aussitôt ajouté sur CBS. Les gens me demandent une chose et une seule : ‘sortez-nous de la crise dans laquelle nous sommes'. Et c'est ce qui doit motiver chaque minute, chaque instant de mon action. Le reste, c'est du détail pour eux».
La France «ne renoncera pas à l'arme nucléaire». «Je n'abandonnerai pas l'arme nucléaire, garante de la sécurité de mon pays, de façon unilatérale dans un monde aussi dangereux qu'il l'est aujourd'hui», a martelé Nicolas Sarkozy dans l'interview. «Je ne pourrais un jour, renoncer à cette arme que dans la mesure où je serais certain que le monde soit stabilisé et en sécurité», a-t-il insisté, ajoutant que «les Etats-Unis comme la France, nous sommes des démocraties, nous n'utiliserons jamais ces armes pour attaquer qui que ce soit».
Le chef de l'Etat a rappelé que la France avait «renoncé aux essais nucléaires», «ratifié le traité d'interdiction des essais nucléaires» et «réduit du tiers le nombre» de ses armes nucléaires, à «300». «Si j'allais plus loin, je pourrais mettre en cause la sécurité de mon pays», a-t-il plaidé.
Nicolas Sarkozy s'était déjà exprimé sur la dissuasion nucléaire, dans un discours prononcé à Cherbourg en 2008, la qualifiant de «strictement défensive». Il avait été très clair : «Tous ceux qui menaceraient de s'en prendre à nos intérêts vitaux s'exposeraient à une riposte sévère de la France, entraînant des dommages inacceptables pour eux, hors de proportion avec leurs objectifs».
La patience avec l'Iran «a des limites». «L'acquisition par l'Iran de l'arme nucléaire à des fins militaires, couplée aux déclarations multiples des dirigeants iraniens contre la démocratie d'Israël, c'est un danger et c'est inacceptable», a estimé Nicolas Sarkozy dans cette même interview. Le chef de l'Etat français a évoqué une «palette de sanctions possibles» : «ce peut être des sanctions financières sur les comptes d'un certain nombre de dirigeants» ou ce peut être de «ne plus acheter de pétrole à l'Iran».
Et d'asséner : «Je ne voudrais pas que le monde se réveille avec un conflit entre Israël et l'Iran parce que la communauté internationale aurait été incapable d'agir. La question des sanctions, et nous sommes bien d'accord avec le président Obama, c'est une question pour les jours ou les toutes prochaines semaines qui viennent».
L'interview de Nicolas Sarkozy en vidéo :
Watch CBS News Videos Online
» VOS RÉACTIONS - «Vivant à l'étranger, j'en ai marre qu'on parle de la France sous l'angle people»
Par Le Figaro
Par le figaro.fr
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François Fillon repasse dans l'ombre
Mots clés : popularité, réformes, gouvernement, FRANCE, François Fillon, Sarkozy Nicolas
Par Bruno Jeudy
11/04/2010 | Mise à jour : 22:40 Réactions (110)
François Fillon à son arrivée au Conseil des ministres, à l'Élysée le 24 mars dernier. Crédits photo : Le Figaro
En retrait depuis dix jours, le premier ministre «recale» le programme de travail de son gouvernement. Et voit sa popularité pâlir.
Que devient François Fillon ? Omniprésent pendant la campagne des régionales, il a retrouvé sa place dans l'ombre du président de la République. Depuis dix jours, le premier ministre a même déserté l'avant-scène médiatique, laissant Nicolas Sarkozy reprendre en main les rênes de la majorité parlementaire.
Il faut dire aussi que François Fillon a préféré rester soigneusement à l'écart de l'affaire de la rumeur. À Matignon, on évite de commenter cette tumultueuse polémique qui a conduit Carla Bruni- Sarkozy à contredire Pierre Charon, un conseiller de l'Élysée, et Thierry Herzog, l'avocat de son mari. Avant d'être elle-même démentie par Bernard Squarcini, le directeur central du renseignement intérieur. «Tout ça est tellement éloigné du monde du premier ministre qu'il vaut mieux ne pas en parler», soupire l'un de ses amis.
À Matignon, le train-train gouvernemental a donc repris son cours. Requinqué par quatre jours de ski pendant le week-end pascal, le premier ministre s'est remis à la tâche. Sans états d'âme et obscurément. À la Fillon quoi.
La semaine dernière, il n'a pratiquement pas quitté son bureau. Il a ainsi reçu sept ministres en tête à tête. Animé une réunion consacrée à l'emploi. Travaillé le dossier des retraites (avec Éric Woerth) et celui de la lutte contre les déficits (avec François Baroin). Rencontré des parlementaires centristes ignorés par l'Élysée. «Le premier ministre est en train de recaler le programme de travail des ministres. Il prépare les annonces en matière d'emploi que fera bientôt le président lors de sa rencontre avec les partenaires sociaux», explique-t-on à Matignon.
Mercredi, il effectuera son retour en province en inaugurant une usine à Chemillé, dans le Maine-et-Loire. Jeudi, il lancera le chantier des retraites avec la remise du rapport très attendu du Comité d'orientation des retraites. Un dossier qu'il connaît trop bien pour avoir mené avec succès la réforme en 2003.
S'il ne s'est pas trop mêlé de politique, François Fillon retrouve ses fondamentaux économiques. Jeudi dernier, pendant que Nicolas Sarkozy tentait de calmer en Haute-Savoie le jeu avec la presse, il a refait entendre sa petite musique rigoriste devant les sénateurs en promettant de plafonner ou de supprimer certains avantages fiscaux. Plus déterminé que jamais, Fillon ne rate plus une occasion d'enfoncer le clou en matière de lutte contre les déficits. «Il est arc-bouté sur son devoir de laisser la France qualifiée dans le giron des grandes nations. Il craint de la voir déqualifiée, mal notée par les agences», assure un député proche de lui.
Nature taiseuse
Ses amis s'accordent à dire qu'il a plutôt bien surmonté la déroute électorale. Bien sûr, il a mal vécu de ne pas pouvoir, après les régionales, présenter, même symboliquement, sa démission. Il n'a pas aimé non plus l'omniprésence du secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, pendant cette période. De même qu'il a serré les poings quand il a entendu le président affirmé devant les parlementaires : «C'est le premier ministre qui a fait la campagne mais c'est moi qui paie l'addition.» Mais comme toujours, François Fillon a laissé dire. Et laissé faire. Comme lorsque les députés l'ont acclamé debout le mardi suivant la défaite. «On n'a pas organisé la claque. Ça a été spontané. C'était notre manière de dire “on veut que François reste” », confie un élu.
Depuis, les choses sont rentrées dans l'ordre. La nature taiseuse de François Fillon a repris le dessus. Il se garde bien, par exemple, d'évoquer la fin de son bail à Matignon. Premier ministre en sursis, il sait que son temps est compté. Six mois ? Neuf mois ? «Il est sursitaire depuis 2007. On a tellement dit qu'il allait partir. Il y a un côté Rocard chez lui. Cela fait trois ans qu'il est là et cela étonne encore tout le monde», souligne une filloniste.
Longtemps à la hausse, sa cote de popularité baisse maintenant comme celle du président. Fillon chute plus vite que Sarkozy : -8 points (39%) dans le palmarès OpinionWay, publié ce dimanche dans «Métro», contre -7 points (31%) pour Sarkozy. L'amorce d'un retour à la normale ?
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Par Bruno Jeudy
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Sarkozy remobilise les cadres de l'UMP
Mots clés : départements, élysée, François Sarkozy De Nagy-Bocsa, UMP
Par Judith Waintraub
09/04/2010 | Mise à jour : 21:28 Réactions (186)
Convoqués vendredi par Xavier Bertrand au siège du parti pour un séminaire sur les régionales, les responsables de l'UMP se sont finalement rendus à l'Élysée.
Le chef de l'État a reçu vendredi les secrétaires départementaux du parti, réunis à Paris pour un séminaire sur les régionales.
Les secrétaires départementaux de l'UMP n'en sont pas revenus : convoqués vendredi par Xavier Bertrand au siège du parti pour un séminaire sur les régionales, ils se sont retrouvés à l'Élysée avec Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État les a reçus pendant près d'une heure et demie. Cette rencontre, gardée secrète jusqu'à la dernière minute, avait été préparée en cercle ultrarestreint. En début d'après-midi, alors qu'une centaine de cadres du parti arrivaient au siège, rue La Boétie, la rumeur d'une apparition de Nicolas Sarkozy en plein séminaire avait circulé. Finalement, ce sont les secrétaires départementaux qui se sont déplacés. Ils ont parcouru à pied les quelque cinq cents mètres qui séparent l'Élysée du siège de l'UMP.
Le président a toujours revendiqué la liberté de voir sa «famille» quand il le voulait. En le faisant ouvertement, il se targuait de rompre avec l'«hypocrisie» de ses prédécesseurs. Il a participé plusieurs fois à des conseils nationaux, il a tenu d'innombrables réunions militantes sur le terrain, il voit l'état-major de l'UMP au moins une fois par semaine, mais il n'avait encore jamais reçu les cadres locaux à l'Élysée. Le secrétaire départemental, nommé par la direction, est son plus proche représentant sur le terrain. Il est l'avant-dernier dans la hiérarchie partidaire, le dernier étant le délégué de circonscription.
«Confusion des rôles»
L'opposition ne devrait pas manquer de parler une fois de plus de «confusion des rôles». Mais la priorité, pour Nicolas Sarkozy, n'est pas de se voir décerner des certificats de bonne conduite par la gauche. Depuis la défaite aux régionales, il est lancé dans une reprise en main de la majorité à tous les niveaux. Il a reçu les députés et il compte réitérer l'exercice tous les mois. Il a invité les ex-têtes de liste aux régionales à déjeuner, et il leur a promis à elles aussi de les revoir. Il organise aussi des déjeuners, voire des dîners, avec des groupes plus restreints de députés.
Les deux heures de séminaire qui se sont tenues rue La Boétie avant l'intermède élyséen montrent que le malaise des élus s'est largement diffusé dans l'appareil. Xavier Bertrand a souhaité que les secrétaires départementaux s'expriment librement. Comme les parlementaires, ils ont relayé selon un participant la «déception», voire la «colère», de toute une partie de l'électorat que le candidat Sarkozy avait séduit en 2007. Certains ont évoqué « le mal causé dans l'électorat de droite » par les dernières nominations d'ouverture.
De retour de l'Élysée, les secrétaires départementaux ont repris le séminaire. Xavier Bertrand leur a expliqué comment il comptait consolider l'implantation de l'UMP sur le terrain, afin de mieux défendre l'action gouvernementale. En début d'après-midi, le ministre des Affaires sociales Éric Woerth avait planché sur la réforme des retraites. L'UMP, qui tiendra une convention sur le sujet le 19 mai, veut en outre nommer un «correspondant pour le débat sur les retraites» dans chaque fédération.
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Par Le Figaro
Par Judith Waintraub
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http://www.lefigaro.fr/politique/2010/05/04/01002-20100504ARTFIG00643-sarkozy-2012-en-tete.php
Sarkozy : 2012 en tête
Mots clés : 2012, présidentielle, UMP, Nicolas Sarkozy De Nagy-Bocsa
Par Charles Jaigu
06/05/2010 | Mise à jour : 08:20 Réagir
Depuis le commencement du quinquennat, Nicolas Sarkozy a fait plusieurs fois peau neuve, il a remonté puis redescendu la pentedes sondages. Crédits photo : Abaca
À deux ans de la prochaine élection présidentielle, le chef de l'État veut poursuivre son changement de style. «Je dois être de plus en plus secret», confie-t-il.
Sarkozy, ou l'éternel retour. Désormais serein, après avoir été tourmenté. Depuis le commencement du quinquennat, le chef de l'État a fait plusieurs fois peau neuve, il a remonté puis redescendu la pente des sondages. Trois ans après, ce sont ces alternances de hauts et de bas qui frappent. Plusieurs fois, Sarkozy a voulu tourner la page. Reconnaître les «erreurs» commises pour offrir aux Français de nouveaux gages de sérénité et de sérieux. Du Fouquet's au mariage avec Carla Bruni, premier acte d'une présidence exubérante qui s'est finalement traduite dans les urnes par une défaite de la droite, aux élections municipales de mars 2008. Puis un deuxième acte de rêve, grâce à la providentielle présidence de l'Union européenne. Une période de six mois qui a donné à l'hôte de l'Élysée l'occasion de déployer ses talents. De l'audace - la crise géorgienne garrottée -, des propositions - l'invention du G20 -, et de la conviction européenne - pour rassembler le continent au plus fort d'une crise cataclysmique. À peine sorti de ces corps-à-corps, le chef de l'État retombe dans les ornières qui lui valent de nouvelles baisses dans les sondages, multiplie les annonces tous azimuts, impose aux forceps des lois dont les conditions d'application restent théoriques - Hadopi - ou limitées à quelques zones périurbaines - travail le dimanche. Mais il évite «les émeutes» qu'on lui avait prédites dans l'après-coup de la crise. L'UMP sort même gagnante des européennes, et il réussit son premier discours au Congrès - qui symbolise la réforme de la Constitution, votée un an plus tôt.
Puis le président perd connaissance lors d'un jogging trop ensoleillé. C'est le début d'un troisième acte où sans discontinuer «les emmerdes voleront en escadrilles» , selon une des formules favorites de Jacques Chirac. Des ministres envoyés au feu des régionales, qui se dérobent. Des réformes mal ficelées qui se succèdent trop vite. Ainsi, la taxe carbone, qui n'était même pas prévue au programme du candidat Sarkozy - il avait émis des réserves sur ce point précis. La suppression de la taxe professionnelle, qui finalement sera réécrite par le Parlement. Des fautes politiques lourdes de conséquences, enfin : de la candidature de son fils Jean à la tête de l'Epad, l'établissement public de la Défense, au retour de Dominique de Villepin au cœur de l'actualité politique, jusqu'aux ratés de l'opération antirumeurs à propos de la vie conjugale du couple Sarkozy.
Apaisé et à l'écoute
Pourtant, depuis son émission de télévision sur TF1 fin janvier, Nicolas Sarkozy cherche à s'afficher apaisé et à l'écoute. Il constate pour le moment son impuissance. «Depuis le temps qu'il participe à la vie politique, le président sait qu'il y a des cycles, et qu'il faut être prêt au moment où le rejet du sarkozysme s'essoufflera. C'est à ce moment-là qu'il tentera d'accélérer ce retournement de cycle» , médite un compagnon de route du chef de l'État. À quand le moment du rebond ? «Il y aura peut-être une fenêtre de tir entre la réforme des retraites et la présidence G20», pronostique un ministre ; autrement dit, à l'automne 2010.
Dans l'intervalle, le chef de l'État a fait le bilan de ses pertes. Il veut avant tout retisser la toile déchirée entre lui et les électeurs de droite : sans relâche, il entend revenir sur quelques thèmes soigneusement choisis : sécurité, agriculture, santé, et lycées. «Cela prendra du temps, et il ne servira à rien de dire “Sarkozy a changé”, il faudra le démontrer dans les faits», nuance ce ministre. Une œuvre de patience qui passe par une cure d'abstinence médiatique - aucune grande intervention télévisée n'est prévue avant l'été. «Désormais, il faut faire avant et s'exprimer après» est la nouvelle maxime. Avec en ligne de mire dans les prochains mois la loi sur l'agriculture, la réforme des retraites qui devra être substantielle aux yeux de son électorat, l'instauration d'un cinquième risque de la Sécurité sociale, la dépendance, et, si les circonstances le permettent, une réforme de l'instruction judiciaire. Dans ce programme déjà chargé interviendra sans doute à l'automne le changement de gouvernement annoncé, et toujours d'actualité selon l'Élysée.
Nouvelle «sérénité»
Pour illustrer la nouvelle «sérénité» du président, les élus échangent les anecdotes, moitié pour se rassurer, moitié parce qu'il y a sans doute un véritable effort d'apaisement chez le chef de l'État. De retour de Chine, il a assisté à la finale de la Coupe de France, opposant le PSG à Monaco. Cette fois-ci, «il est arrivé très en avance, s'est entretenu avec beaucoup de monde, a pris son temps», note un habitué des rendez-vous sportifs, qui souligne qu'avant il s'enfermait dans son box et filait au coup de sifflet final.
Mais surtout, Sarkozy reçoit à tour de bras. «Il écoute plus, il déploie ses capteurs et il se justifie moins», résume un responsable de l'UMP qui le voit régulièrement en petit comité. «L'un des objectifs de cette deuxième moitié du quinquennat est de reconstruire une relation normale avec la presse», avoue un ami du président, qui ajoute, dans un souffle : «Ce n'est pas gagné.»
Nicolas Sarkozy a confié à un ministre récemment : «Il faut que je sois de plus en plus secret.» À l'Élysée, le président s'exaspère des fuites. Désormais, il a réduit la voilure des réunions stratégiques autour de lui. Le soir, il réunit régulièrement le secrétaire général Claude Guéant, le conseiller spécial Henri Guaino, le conseiller social Raymond Soubie, le conseiller économique Xavier Musca et le conseiller en stratégie et communication, son ami Jean-Michel Goudard. Secret, il doit le rester d'autant plus que, désormais, il a fixé à l'automne 2011 le moment de déclarer s'il sera ou non candidat à un deuxième mandat. Bien sûr, le président continue de dire que ça ne le «fait pas rêver» d'être à l'Élysée. «J'adore prendre des décisions, trouver des solutions. Je n'adore pas cette vie», confiait-il au début de l'année à ses interlocuteurs. «Les campagnes, je n'ai jamais trouvé que c'était l'un des plus grands moments d'épanouissement», ajoutait-il. «Quand j'ai été élu, il y a un poids en moi qui a disparu. Il y a des étapes dans la vie d'un homme, et on peut envisager une nouvelle vie quand on a réussi.» À ceux qui lui objectent qu'en cinq ans il n'aura pas eu le temps de transformer la France, a fortiori après le choc de la crise, il jouait les modestes : «Ce n'est pas un bon argument de terminer le travail. Ou alors vous devenez dictateur à vie !» En réalité, le président affirme aujourd'hui être «libre», «prisonnier de personne». Il rappelle pour s'expliquer qu'il a souvent pris le contre-pied de ses amis. Ceux - y compris son épouse Cécilia - qui lui conseillaient de ne pas devenir président de l'UMP en 2004. Ceux qui l'adjuraient de quitter le gouvernement dès l'automne 2006 pour se consacrer à la campagne. De là à imaginer une non-candidature du chef de l'État, il y a un pas qu'aucun «proche» ne franchit. Tout est fait, désormais, par l'Élysée pour que le chef de l'État soit «en situation» de se déclarer candidat dans un an et demi. Depuis les élections internes de l'UMP, qui ont été avancées d'un an, en septembre 2010, ou le désendettement du parti qui sera terminé fin 2011, jusqu'à la préparation du G20.
«En face de moi, j'ai Martine et Eva»
Il y a deux jours, Nicolas Sarkozy recevait à déjeuner une dizaine de députés UMP. Et il ne leur a vraiment pas donné l'impression de vouloir dételer. Il s'est dit convaincu qu'il y aurait bientôt une reprise économique. Et surtout il a paru peu impressionné par l'opposition, dont le programme «à gauche toute» lui ouvre des perspectives. «En face de moi, j'ai Martine (Aubry) et Eva (Joly)», a souri le président, qui a écarté l'hypothèse d'une candidature Strauss-Kahn. «Il n'est pas capable d'endurer une campagne présidentielle» , a-t-il pronostiqué. Mais aussi parce qu'il constate la distance entre «le positionnement central de DSK et la plate-forme proche de l'extrême gauche du Parti socialiste» , décrypte encore un ami du président. En tout cas, Nicolas Sarkozy n'a pas donné le sentiment à ceux qui le voient depuis plusieurs semaines de ne pas préparer 2012. «Qu'on le veuille ou non, on entre dans une période pré-électorale, et le temps de la publicité comparative va commencer», analyse un fidèle, «le côté sérieux et professionnel de Sarkozy va lui ramener les électeurs qu'il avait perdus».
«Il aura forcément un sentiment d'inachevé », conclut l'un de ceux qui le connaissent le mieux. Et même s'il paraît en position défavorable pour l'emporter fin 2011, il «voudra relever le défi» .«Les cellules des bons politiques se régénèrent à l'approche de l'échéance présidentielle. Il en sera pour lui comme pour son modèle, François Mitterrand», a assuré récemment l'un de ses conseillers de l'extérieur, Alain Minc, à l'hebdomadaire Marianne.
Par Charles Jaigu
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Face aux députés UMP, Sarkozy «ne cède rien»
Mots clés : FRANCE, Nicolas Sarkozy De Nagy-Bocsa, Claude Goasguen, Thierry Mariani, UMP
Par Sophie Huet, Bruno Jeudy
01/04/2010 | Mise à jour : 11:59 Réactions (28)
Arrivée des députés UMP à l'Élysée, mercredi, en fin d'après-midi.
Mercredi soir, le chef de l'État a tenté de calmer les élus de la majorité après le choc des régionales.
«Ne touchez pas au bouclier fiscal !» D'emblée, Nicolas Sarkozy a mis les points sur les «i» devant les députés UMP qu'il recevait à l'Élysée, pour la première fois depuis le choc des régionales. «Soyez tenaces. Soyez combatifs. Je ne cède rien.» Pas question de revenir sur l'un des dogmes de sa campagne présidentielle. Pendant une heure trente, le chef de l'État a tenté, hier soir, de siffler la fin de la récréation alors que de nombreux parlementaires ont réclamé ces derniers jours la suspension
(dépêche)
La réforme de la procédure pénale et la suppression du juge d'instruction abandonnées ?
http://www.liberation.fr/societe/0101633790-la-reforme-de-la-procedure-penale-plus-si-urgente?y=1
Société 05/05/2010 à 19h06
La réforme de la procédure pénale plus si urgente
Nicolas Sarkozy a expliqué aux députés UMP qu'il serait difficile de mener la réforme en entier d'ici à la fin du quinquennat et a laissé entendre qu'il y avait d'autres priorités.
65 réactions
Nicolas Sarkozy a affirmé mercredi, devant les députés UMP, qu’il n’était pas possible de faire la réforme de la procédure pénale «dans son intégralité» d’ici à la fin du quinquennat, selon des sources parlementaires. «Pour moi, l’essentiel, c’est la sécurité, l’emploi, la crise, l’agriculture, la gestion des déficits et l’international», a-t-il déclaré en recevant les députés UMP à l’Elysée, sans citer dans ses priorités la réforme de la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie.
«La procédure pénale, c’est une réforme qui est importante» mais «c’est un monument». «On ne pourra pas la faire passer dans son intégralité d’ici à la fin du quinquennat», a déclaré le chef de l’Etat en ajoutant: «dites à la garde des Sceaux ce que vous considérez comme prioritaire». Avant de lâcher qu’il serait «difficile de faire passer un bout» de réforme qui «déséquilibrerait» l’ensemble. «Il faut voir», a-t-il poursuivi.
Plusieurs députés UMP ont vu dans les propos présidentiels un abandon pur et simple de cette réforme qui prévoit, entre autres, la suppression très contestée du juge d'instruction. «Il en a parlé un peu pour souligner que c’était un sujet important, qu’il ne fallait pas là-dessus concevoir quelque chose de trop monumental», a pour sa part rapporté à la presse le député de Seine-Saint-Denis Eric Raoult.
«Il a dit qu’il fallait prendre le temps de dialoguer et de concerter (…) j’ai compris que la réforme serait faite, mais en prenant son temps», a indiqué son collègue du Val-de-Marne Michel Herbillon, précisant toutefois que le président n’avait pas évoqué la fin du juge d’instruction, le point le plus marquant et controversé de la réforme.
(Source AFP)
(dépêche)
Rumeurs sur le départ de Claude Guéant à l'Intérieur...
http://www.slate.fr/story/20549/claude-gueant-fusible-hortefeux-sarkozy?page=0,0
http://www.slate.fr/print/20549?page=0%2C0
Par Philippe Boggio
Ancien grand reporter au Monde, est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels les biographies de Coluche (Flammarion, 1991 et 2006), de Bernard-Henri Lévy (La Table Ronde, 2005) et de Johnny Hallyday (Flammarion 2009).
DU MÊME AUTEUR
Claude Guéant sera-t-il un fusible?
surtitre:
attelage
Titre d'appel:
Guéant, fusible idéal
Son improbable attelage avec Nicolas Sarkozy, celui du feu et de la glace, de l'impatient et du placide, pourrait bien avoir vécu.
Philippe Boggio [1]
Tuesday, 4 May 2010
Le voyage en Chine du président de la République serait-il trompeur? Il est habituel de considérer que si le chef de l'Etat se rend à l'étranger, en plus, si son séjour officiel est précédé, comme c'est le cas, d'une parenthèse privée, en compagnie de son épouse, c'est que le pays qu'il laisse derrière lui est à peu près calme. Non soumis, en tout cas, à plus que le train-train des embarras. Rien qui ne puisse attendre.
Pourtant, l'absence de Nicolas Sarkozy ne parvient pas à contenir une rumeur. Ou plutôt la précipitation de celle-ci: donné partant, ces dernières semaines, à plus ou moins long terme, Claude Guéant [2] pourrait quitter ses fonctions de secrétaire général de l'Elysée bien plus tôt que prévu. La raison? La difficulté pour le président à soutenir son ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux [3], dans sa croisade outrancière [4] contre un commerçant nantais soupçonné de polygamie. Et plus largement, à continuer à le défendre, de paraître sans cesse l'approuver, malgré les maladresses, sur le thème de l'ultra-sécuritaire, dont son plus vieux compagnon a fait preuve durant toute la campagne des élections régionales.
Haro sur Hortefeux
Brice Hortefeux estime sûrement qu'il ne fait qu'appliquer une demande constante du chef de l'Etat sur le terrain de l'ordre [5]. Mieux: qu'il reproduit, presqu'à l'identique, le style que Nicolas Sarkozy avait lui-même imprimé à cette politique, lors de son passage place Beauvau. En cela aussi, il se montre le plus loyal. Mais il y a la manière. Et celle de Brice Hortefeux est devenue dérangeante. Des préfets, des responsables policiers se plaignent. Même les juristes du gouvernement assurent que le ministre aurait pu mieux se renseigner avant de réclamer que le présumé polygame de Nantes soit déchu de sa nationalité française [6]. Dix fois, ces derniers mois, Michèle Alliot-Marie, la Garde des Sceaux, a dû expliquer à son collègue qu'il ne pouvait pas, à tout bout de champ, promettre oralement de légiférer à propos de faits de sécurité publique, par voie de presse, alors que la révision de la loi n'est pas dans ses prérogatives [7]. Ou que ladite législation existe déjà...
La liste des protestataires est désormais impressionnante. Ministres de l'ouverture ou représentantes symboliques de minorités (Amara, Yade, Dati) estimant que, de burqa en polygamie, de débat identitaire en flirts avec l'idéologie du Front national, la coupe est pleine, surtout après le succès que l'on sait aux élections régionales, pour la majorité. Centristes, surtout, hors du gouvernement ou membres de celui-ci, qui supportent de moins en moins de tels dérapages volontaires, de telles exagérations, propres à maintenir l'opinion publique sous trop de tensions, et qui le font savoir, maintenant qu'ils savent leur poids plus important, dans l'hypothèse d'une nouvelle candidature du président, en 2012. Comme les uns et les autres ne peuvent pas reprocher l'errance sécuritaire et l'équivoque sur l'islam au chef de l'Etat lui-même, ils visent son messager. Ajoutons encore à la liste les concurrents potentiels de Nicolas Sarkozy dans son propre camp (Juppé [8], Villepin [9]), la gauche, les intellectuels que le président avait cherché à séduire, en 2007, et les médias, revenus à une promptitude d'opposition, on voit que les détracteurs du ministre de l'Intérieur sont désormais innombrables.
Quel rapport avec Guéant?
Soit: imaginons, même si comme beaucoup de rumeurs parisiennes, celle du départ rapide de Brice Hortefeux peut être pur fantasme, que le ministère de l'Intérieur se retrouve vacant à court terme, mais pourquoi évoquer, sur cette seule base, le cas de Claude Guéant? Parce qu'on prêtait au chef de l'Etat le besoin de modifier en profondeur son organisation rapprochée de l'Elysée [10]. Et de remplacer dans cette perspective jusqu'à son premier collaborateur.
Dans un tel cas, la rumeur, recoupée, cette fois, et émanant de plusieurs organes de presse, envoyait, ces dernières semaines, Claude Guéant... au ministère de l'intérieur. Toutefois, si un tel projet se réalisait, il ne devait se concrétiser qu'à la fin de l'été prochain, une fois la réforme des retraites avalisée.
La fin de l'été, c'est le cap de toutes les perspectives élyséennes, si l'on en croit certaines sources proches de l'Elysée et de Matignon. Alors, François Fillon pourrait céder sa place de Premier ministre; un cabinet plus resserré, de combat électoral, serait formé; il serait mis fin à la période de «l'ouverture», philosophie qui agace trop les élus de la majorité, et quelques transfuges de poids (Kouchner) seraient remplacés par des hommes de droite; enfin, qu'il soit ou non candidat à sa propre succession, en 2012, le président remanierait en profondeur son cercle de conseillers. Dès lors, puisqu'il est dit que depuis 2007, c'est l'Elysée qui gouverne et non Matignon, il deviendrait logique que «le fusible» présidentiel [11], le vrai, c'est à dire le secrétaire général, soit remplacé.
Claude Guéant au ministère de l'Intérieur, personne ne s'insurgerait.
L'homme va comme un gant à la fonction. Ou l'inverse. En tout cas, à une large part de celle-ci. A ce qu'il y faut de fermeté mais aussi de courtoisie. De sens de la négociation interne (apaisement des préfets, pacification de la guerre police/gendarmerie, meilleur rapport avec l'islam de France, plutôt perplexe actuellement). Le secrétaire général de l'Elysée a les habitudes et le tempérament d'un haut-fonctionnaire discret. Il est préfet lui-même, et cela rassurerait la place Beauvau, gourmande d'orthodoxie. Et même s'il s'est parfois abandonné à des mêlées médiatiques, ce que le président a fini par lui reprocher... après l'y avoir encouragé, il demeure, dans le brouhaha élyséen de ces derniers mois, celui qu'on entend le moins [12]. [12]
«Puni» sans avoir «péché»
«Fusible»: l'expression d'usage pour les Premiers ministres est cependant adéquate. Claude Guéant n'a pas péché lui-même. Ou s'il a commis des fautes, aucune n'a eu la gravité qui mériterait désaveu de la part du chef de l'Etat. Il n'est même pas sûr que Nicolas Sarkozy se soit lassé de son premier collaborateur, ou que celui-ci ait exprimé sa propre fatigue de leur lien. Mais feu et glace mêlés, impatient et placide allant de concert, cette autre version de l'aveugle et du paralytique, leur improbable attelage pour la conquête et la gestion du pouvoir s'est forcément distendu avec les années, après leur passage commun à l'Intérieur, à Bercy et à l'Elysée.
Nulle erreur personnelle, si ce n'est quelques mois d'errance dans la politique africaine de la France, au début du quinquennat. Surtout aucune trahison. Claude Guéant «colle» à Nicolas Sarkozy comme peu de secrétaires généraux ont collé à leur souverain. Comparable peut-être au couple Mitterrand-Védrine [13], dans le degré de solidarité. Simplement, la part prise par Claude Guéant, grandissante, désormais peut-être exagérée, et ce, par la faute de personne, découle de sa connaissance acérée du fonctionnement élyséen, sous sa majesté Sarkozy.
S'il devait partir, l'actuel secrétaire général paierait d'abord sa compétence de point central. Sa capacité à tenir ensemble les envies contradictoires du chef de l'Etat et son goût pour les nominations incongrues, voire incompatibles. Conseillers, ministres, épouses, compagnonnage patronal et sympathies syndicales, emballements et détestations (Villepin), intuitions réformistes et, tout de même, réflexes autoritaires, Nicolas Sarkozy a mis tous et tout, hommes et projets, à peu près sur un pied d'égalité.
La fête est finie?
Il a fait campagne avec une bande plus disparate qu'il n'y a alors paru. Il a géré de même, à l'amitié -et il aime beaucoup de gens, c'est sa première qualité-, au coup de foudre (pour les femmes), au compagnonnage (pour les vieux amis). Soucieux de moderniser le vieux palais national, hanté encore par l'atmosphère de maison vide laissée par la fin du quinquennat chiraquien, il a fait du «château» une sorte de dancing. Ou de maison de jeunes. Transparente. Démocratique. Affable, comme son locataire. Il a distribué les rôles à l'humeur; incité son équipe à la médiatisation; organisé lui-même la concurrence avec les gouvernements successifs de François Fillon.
Tout cela, bien sûr, ne pouvait tenir longtemps. Ils se sont amusés. Mais la musique du dancing s'est brusquement arrêtée. Deux ans et demi. Pas si mal. Cette forme d'exploit est due pour une large part à la présence en ces murs de Claude Guéant. La méthode, disons, naturelle, assez instinctive, brouillonne, souvent, de Nicolas Sarkozy semble avoir trouvé sa limite. Il ne serait pas impensable que le régulateur en chef paie de sa personne la clôture d'une époque, au moment d'en changer.
Déjà, le président a dit son agacement de la réunion dite de 8h30, qu'il a d'abord supervisée, avant de confier ce soin à son secrétaire général [14]. La réunion était devenue forum et salon mondain. Henri Guaino [15], par exemple, qui supporte mal le poids du secrétaire général, la boudait ostensiblement. La réunion est supprimée, depuis les régionales. Claude Guéant a pour mission de diriger des réunions plus ciblées sur certains sujets, auxquelles ne participent plus que les conseillers concernés. Certains en déduiront que la sanction des conseillers vaut aussi pour le premier d'entre eux.
Philippe Boggio
Photo: à l'Elysée en 2008. REUTERS/Charles Platiau
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[5] http://www.slate.fr/story/20301/sarkozy-securite-delinquance-police-justice
[6] http://www.slate.fr/story/20425/explication-enlever-nationalite-francaise
[7] http://www.liberation.fr/societe/0101616626-hortefeux-degaine-des-operations-tranquilite-seniors
[8] http://www.leparisien.fr/politique/presidentielle-juppe-candidat-28-03-2010-866473.php
[9] http://www.slate.fr/story/19179/villepin-trouver-un-nom-son-parti-aidez
[10] http://www.parismatch.com/Actu-Match/Politique/Actu/A-l-Elysee-une-seule-consigne-silence-!-180820/
[11] http://www.lenouveleconomiste.fr/2010/03/25/le-fusible-ou-le-recours/
[12] http://www.lexpress.fr/actualite/politique/gueant-ma-voix-devrait-faire-plaisir-a-la-majorite_470159.html
[13] http://www.evene.fr/livres/livre/hubert-vedrine-francois-mitterrand-un-dessein-un-destin-17741.php
[14] http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/04/13/nicolas-sarkozy-recadre-le-travail-de-ses-conseillers-a-l-elysee_1332796_823448.html
[15] http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Guaino
[16] http://www.slate.fr/story/20547/balladur-sarkozy-commissions-entourage-pakistan-connexion
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