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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 07:02

Dans le sondage CSA pour "20 Minutes", BFM-TV et RMC, publié le 26 janvier 2012, François Bayrou poursuit son ascension dans les intentions de vote et se rapproche de la troisième place. Poursuivant sa percée, François Bayrou recueille en effet 15% (+2%), soit 2% en dessous de Marine Le Pen à 17% (-2%). François Hollande gagne 2% à 31% et Nicolas Sarkozy est à 25% (-1%). Jean-Luc Mélenchon monte également à 9% (+2%) tandis que Eva Joly stagne à 2%. Les autres candidats ne dépassent pas 1%.

Cliquer à ce lien pour télécharger l'étude complète (fichier .pdf) :
http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2012/opi20120124-la-campagne-de-francois-hollande-et-l-election-presidentielle.pdf


Ce sondage complète l'article sur la percée de François Bayrou dans les sondages.


Par ailleurs, la candidature de François Bayrou recueille de plus en plus de ralliements, et le prochain pourrait être celui de l'ancienne ministre Rama Yade.

SR

 

 

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 07:49

Incontestablement personnalité politique de l’année 2011, François Hollande paraît plus armé pour gagner dans son parti qu’à l’extérieur. Après la victoire de la primaire, le voici en proie au doute et aux cafouillages. Saura-t-il rebondir ? Seconde partie.


yartipedalo09Dans le premier article, j’ai fait état de réelles qualités du candidat François Hollande que n’avaient pas eu ses concurrents de la primaire socialiste. Poursuivons la revue de ses caractéristiques de campagne…


4. Inaptitude à trancher et courage politique

Pour autant, face à des candidatures d’exclusion et parfois de haine, François Hollande pêche dans l’autre sens, à savoir que son envie de rassembler des électorats très dissemblables le pousse à ne prendre aucune décision pour ne déplaire à personne et finalement, il déçoit toute le monde.

À cet égard, le slogan qu’il a adopté début janvier 2012 est d’un creux terrible, tout autant que ceux qui parlent de rupture ou de modernité : « Le changement c'est maintenant. ». Il aurait mieux fait de miser sur le contenu que sur le contenant.

Il est pourtant faux de dire qu’il n’a aucun courage politique. Au contraire, le fait de lancer dans la campagne des sujets qui peuvent fâcher (vote des étrangers aux élections locales, suppression du quotient familial, retenue à la source de l’impôt sur les revenus, recrutement de nombreux fonctionnaires malgré la forte dette publique, mariage des homosexuels, facilité à l’euthanasie etc.) donnent en effet la démonstration que le candidat socialiste souhaite s’engager sur des thèmes plutôt passionnés même s’ils sont parfois accessoires dans la gestion d’un pays en profonde crise.

Savoir prendre des décisions, trancher à vif, et si possible rapidement, ne semble pas faire partie des habitudes comportementales de François Hollande. Pourtant, on dit souvent qu’il vaut mieux décider vite, même mal, que ne pas décider du tout. Le flottement de sa communication depuis trois mois (et ça continue) donne la preuve d’une apparente indécision qu’il va devoir vite contredire dans les faits les prochaines semaines, sous peine d’inquiéter vraiment les électeurs en période de troubles.


5. Équipe pléthorique et Parti socialiste peu fiable

Autre aspect d’un bon manager qui a été un point fort de Nicolas Sarkozy (on a dit aussi que c’était le point fort de George W. Bush face à Al Gore en 2000), c’est la capacité de bien s’entourer. Pour cela, il faut une équipe compétente, pertinente, homogène et… resserrée.

Or, François Hollande a fait tout le contraire. Afin de ne laisser personne de côté au PS, il a formé une équipe beaucoup trop nombreuse pour être efficace. Pire, il laisse encore le porte-parole du PS parler au nom du PS (Benoît Hamon, qui vient de lui balancer une peau de banane à propos des 60 000 fonctionnaires) alors que toute la communication du PS devrait être mise sous le contrôle exclusif de son candidat. Pourtant, François Hollande avait voulu éviter la mésaventure de Ségolène Royal en 2007 qui avait subi la très mauvaise volonté de l’appareil à appuyer sa candidature. La négociation entre le PS et les écologistes abandonnée en novembre 2011aux équipes de Martine Aubry est très contreproductive.

Depuis qu’il est candidat, il n’y a pas une semaine où il n’y a pas des boulettes de communication dans son équipe, des retours en arrière, des malentendus, des recadrages internes. Comment, avec cela, pouvoir être audible ?


6. Expérience gouvernementale nulle et parlementaire quasi-inexistante

C’est son plus grand handicap. Au contraire de tous les candidats sérieux depuis le début de la Ve République, François Hollande n’a jamais exercé de responsabilité ministérielle. En 2010, il avait même tenté de transformer cette lacune en avantage en parlant de renouvellement de la classe politique, mais premier secrétaire du PS de 1997 à 2008, c’est difficile de parler de renouvellement en 2012 en ce qui le concerne et il n’a plus insisté.

En ces périodes incertaines sur le plan économique, n’avoir aucune expérience ministérielle n’a pas de quoi rassurer les Français. En effet, le moindre ministre pourrait témoigner (comme Alain Lambert sur son blog, ancien Ministre du Budget) qu’à l’exception de grosses pointures (comme François Fillon et Alain Juppé dans le gouvernement actuel), les ministres ont peu de poids face à leurs administrations.

L’avoir vécu directement est un bon moyen de faire des propositions réalisables et éviter de faire rêver les Français (ou de réenchanter leurs rêves, quelle formule maladroite !).

Le témoignage de Philippe Douste-Blazy invité de Paul Amar le 14 janvier 2012 sur France 5 (émission "Revu et corrigé") est d’ailleurs intéressant. Il a expliqué qu’il a été ministre pendant huit ans et que chaque année, on le considérait comme bon ministre s’il avait réussi à augmenter son budget par rapport à l’année précédent, encourageant à une surenchère qui a surendetté l’État. Ne pas être passé par ce stade-là est une véritable faiblesse dans le CV d’un candidat à l’élection présidentielle.

C’est simple, de tous les Présidents de la République, même les inactifs, depuis que la république existe, seuls Napoléon III, le maréchal de Mac Mahon, Jules Grévy et Paul Deschanel n’avaient exercé aucune responsabilité gouvernementale avant d’être élu. Ils n’ont pas eu des expériences très concluantes.

Tous les autres ont été chefs du gouvernement ou au moins ministres, et c’est d’autant plus important à partir de 1959 que le Président de la République est devenu un Super-Premier Ministre (pas seulement depuis 2007 !).

Même le Général De Gaulle n’est pas arrivé au pouvoir sans avoir fait un passage gouvernemental. Il était sous-ministre dans le gouvernement de Paul Reynaud. C’est à ce titre d’ailleurs qu’il s’est considéré comme le chef de la France libre. Il avait cherché, à Bordeaux, à convaincre d’autres militaires, plus gradés que lui, ou d’autres ministres plus importants que lui, pour s’exiler avec lui à Londres et avoir une meilleure représentation que lui face à Churchill.

Par ailleurs, comme Lionel Jospin en 1997, il n’a pas plus d’expérience parlementaire à apporter, ayant été très peu présent à l’Assemblée Nationale. Son seul job, c’était la direction du PS et, ce qu’il explique pour réduire le handicap, son association à toutes les grandes décisions du gouvernement Jospin. Pas de quoi pavoiser.


7. Stratégie de campagne hésitante

Le talon d’Achille du consensuel François Hollande, c’est d’essayer de rassembler sur sa gauche et sur sa droite en même temps pour le premier tour. Or, ce sont deux mouvements contradictoires : il sera impossible de réunir dans un même gouvernement François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon. La force de François Hollande a été de réussir à agglomérer les centristes tout en ne repoussant pas la gauche du PS. Mais chaque fois que François Hollande fait un mouvement vers l’un, l’électorat de l’autre se retire.

Il semble avoir mal compris la stratégie de François Mitterrand qui visait, justement, à gauchiser sa campagne du premier tour et à recentrer sa campagne du second tour. Pour 2012, la stratégie du candidat socialiste est brouillonne et illisible, cherchant à convaincre par les deux bouts et finalement, mécontentant les deux parties de ce qui devrait être son électorat du second tour.

Jean-Luc Mélenchon, qui a brillamment réussi son épreuve du feu dans "Des Paroles et des actes" du 12 janvier 2012 (sur France 2), paraît aujourd’hui l’adversaire le plus dangereux de François Hollande. La seule réelle argumentation du PS est le "vote utile" et la crainte d’un nouveau "21 avril".


Enjeux postprésidentiels ?

De tout cela, il ressort que François Hollande est une personnalité très contrastée : un garçon brillant, intellectuellement et relationnellement, qui connaît parfaitement l’histoire politique, qui a une image positive auprès de Français, mais qui dévoile au fur et à mesure de la campagne quelques sérieux handicaps tant à la fonction de candidat qu’à celle, s’il était élu, de Président de la République.

Ses prochains meetings seront décisifs pour jauger notamment la combativité du candidat (beaucoup ne le trouvent pas assez offensif).

Mais peut-être que l’essentiel n’est pas là. Peut-être que le véritable enjeu en 2012, c’est de savoir qui va reprendre le contrôle sur le PS, et, par voie de conséquence, sur les investitures dans toutes les élections ultérieures ?

Car dans la situation politique actuelle, quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle, il y a une forte probabilité pour que l’UMP perde les élections législatives et que la gauche passe au moins le cap législatif, comme le Sénat le 25 septembre 2011. Du coup, un échec à l’élection présidentielle ne serait pas, pour les responsables socialistes, une grande tragédie et permettrait de laisser ouvert l’avenir : qui, de Martine Aubry ou de François Hollande reprendra le flambeau du PS en 2012 ?

Avec en toile de fond, qui, parmi eux deux, serait le Premier Ministre en cas d’échec à la présidentielle et de victoire aux législatives ? Mon pronostic, c’est que se serait Martine Aubry si c’était Nicolas Sarkozy qui serait réélu et François Hollande en cas d’élection de François Bayrou.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (20 janvier 2012)
http://www.rakotoarison.eu



Pour aller plus loin :
L’homme de l’année 2011 ?
La Hollandie en péril ?
Coincé entre le souverainisme nucléarisé et l’écologauchisme.
Le rêve à réenchanter les socialistes.
Bayrou roulerait-il pour Hollande ?
Les 60 000 fonctionnaires sur les déficits publics.
Qui va empapaouter les Français ?
Le candidat qui revient de loin.
Et si l’hypothèse Hollande était valable ?
Il y pense en les rasant.
Bayrou plus populaire que Hollande ?


yartipedalo06 

 

 

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/vers-une-balladurisation-de-108480

 

 

 

 

 

 

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 01:49

 

 

blogHollande20120122A

 

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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 04:22

Incontestablement personnalité politique de l’année 2011, François Hollande paraît plus armé pour gagner dans son parti qu’à l’extérieur. Après la victoire de la primaire, le voici en proie au doute et aux cafouillages. Saura-t-il rebondir ? Première partie.


yartipedalo01L’année 2012 a commencé très vite pour le candidat socialiste : vœux assez insipides, intervention télévisée sur France 2 (le 3 janvier), lettre antisarkozyste dans "Libération" (3 janvier), polémique sur un déjeuner avec la presse (4 janvier), meeting à Bordeaux (4 janvier) et encore pas mal de ratés sur des propositions du candidat (recrutement de fonctionnaires, nucléaire, quotient familial, etc.), le recadrage de ses troupes (18 janvier 2012)… et dimanche 22 février 2012, le premier meeting de campagne au Bourget (retransmis en direct sur LCP), ainsi que jeudi 26 janvier 2012, présentation de son programme présidentiel.

François Hollande est-il la personnalité politique française de l’année 2011 ou celle de l’année 2012 ? La question revient finalement à se demander si François Hollande sera élu ou pas le 6 mai 2012.

La question se pose évidemment. Le candidat François Hollande a eu une très bonne année 2011. Parti quasi-seul le 31 mars 2011 de Tulle dans les sourires et les moqueries de ses propres camarades socialistes trop heureux d’avoir en leur sein une grosse pointure (Dominique Strauss-Kahn) qui n’a pas tenu ses promesses de gloire et de succès, François Hollande a su par la persévérance et un exceptionnel travail sur lui se hisser à la tête de la primaire des socialistes le 16 octobre 2011.


Un capital qui s’effrite

Toutefois, c’est maintenant étonnant d’observer à quel point un candidat gâche son capital de sympathie et d’avenir par une véritable incapacité à avoir une équipe restreinte, homogène et cohérente et par une inaptitude à la décision et à l’engagement (par peur de décevoir certains électeurs). Étonnant et troublant quand on sait à quel point François Hollande est un analyste fin et attentif de la vie politique depuis trente ans et qu’il a calculé scrupuleusement toute sa communication depuis deux ans (jusqu’à se transformer physiquement).

En somme, François Hollande en est au même point qu’Édouard Balladur en janvier 1995 : une situation en or dans les sondages, un manque évident de combativité et un refus de s’engager dans une vision claire et donc clivante. La même eau tiède !

D’ailleurs, l’élection présidentielle de 2012 pourrait changer de nature. Parce que François Hollande a fait une overdose médiatique depuis octobre 2011, la campagne pourrait se transformer d’un plébiscite pour ou contre Nicolas Sarkozy en un autre plébiscite, pour ou contre François Hollande.

Les sondages ne s’y trompent pas puisqu’ils accusent tous, à des degrés divers, une baisse sensible des intentions de vote pour le candidat Hollande, tant au premier tour (un sondage au début du mois le rapproche même de Nicolas Sarkozy avec un écart de 2% seulement), qu’au second tour (un sondage le place gagnant à 54%-46%, ce qui lui donne une très faible marge à l’avenir, l’Élysée considère que l’élection est jouable avec un rapport de forces 55-45 d’ici fin février 2012). Cette baisse semble toutefois se stabiliser dans la troisième semaine de janvier 2012.

Le principal bénéficiaire de cette dégringolade, c’est François Bayrou qui démontre la pertinence de sa stratégie ni droite ni gauche puisqu’il renforce de manière égale la sympathie des proches de l’UMP et du PS.


Trois hommes sont capables de l’emporter dans trois mois et demi

Alors que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon (entre autres) sont lancés sur une niche contestatrice et anti-européenne de l’ordre de 25 à 30% (pour l’instant, Marine Le Pen prend la plus grande part de cette cible), l’élection présidentielle se décline alors sur le créneau "sérieux", c’est-à-dire celui qui a une aptitude à prendre des responsabilités gouvernementales, autour de seulement trois candidats (j’exclus Eva Joly qui est partie dans le décor) : Nicolas Sarkozy, François Bayrou et François Hollande.

Dans ce jeu à trois, le troisième n’est pas forcément celui auquel on pense. Rappelez-vous l’élection de 1995 où les sondages aboutissaient à un (absurde) second tour Balladur vs Chirac (sans aucun clivage politique puisque tous les deux étaient du RPR) et finalement, Lionel Jospin prenait la première place au détriment d’Édouard Balladur. Mais si on se rappelle bien la situation de 1995, le candidat Balladur avait su enrayer en début avril 1995 son effondrement et était parvenu à remonter, mais pas suffisamment rapidement pour dépasser Jacques Chirac au moment du premier tour. Donc, rien n’est évidemment figé.


Au sujet des programmes

Dans cette revue qui va suivre, j’ai évacué volontairement l’absence éventuelle de programme ou le programme lui-même, globalement un boulet pour François Hollande qui va devoir s’expliquer sur les nombreuses dépenses proposées en temps de crise de la dette souveraine, comme l’idée la plus récente, émise le 19 janvier 2012 à Nantes, qui va coûter très cher au budget de l’État, plusieurs milliards d’euros : « Nous ferons un blocage temporaire du prix de l’essence. ».

En effet, tous les candidats ont ou auront un programme. Il suffit d’aller sur leur site Internet pour avoir le détail de leurs propositions. Dire qu’un candidat n’a pas de programme, c’est surtout dire qu’on ne l’a pas entendu dans les médias, mais c’est un peu casse-cou, pour un candidat de se présenter sans programme affiché.

Pour autant, un programme n’est pas un contrat fort avec les électeurs car dépend aussi des circonstances (qui peuvent évoluer très rapidement en matière financière ou internationale), et n’aura jamais la force des programmes d’antan car il est déraisonnable de promettre la lune (les électeurs sont plus vigilants sur l’aspect réaliste des propositions).

D’ailleurs, il est probable que le programme en lui-même n’influera pas beaucoup sur l’acte de voter, c’est la campagne des candidats, leur personnalité, leur relation avec le peuple et leur positionnement sur certains sujets qui vont être décisifs.


Atouts et handicaps du candidat Hollande…

Voici quelques points concernant la personnalité et la campagne de François Hollande, sans indiquer s’il s’agit des atouts ou des handicaps, puisque ce que certains électeurs peuvent bien apprécier, d’autres peuvent le rejeter (comme l’aspect consensuel).


1. Intelligence et habileté politique

L’intelligence politique de François Hollande est généralement reconnue, même auprès de ses rivaux et adversaires. Dès 1988, il avait compris qu’un PS géré en courants serait une plaie dans la période post-mitterrandienne et il avait initié justement un courant "transcourant" avec Ségolène Royal pour promouvoir la candidature de Jacques Delors en 1995 (il aurait été son ministre en cas d’élection).

Fin connaisseur de la cuisine interne du PS, il a su éviter l’éclatement du parti malgré de très profondes divergences (notamment sur l’Europe mais aussi sur la politique économique à tenir).

Cette intelligence est le point fort de François Hollande. Cela lui a permis de gagner la primaire. Il s’était engagé sur le thème d’un "Président normal" pas pour s’opposer à Nicolas Sarkozy mais à Dominique Strauss-Kahn. Je reste convaincu que même si DSK n’avait pas déclaré forfait (et n’avait pas eu toutes ces affaires qui l’enfoncent, désormais), François Hollande aurait gagné la primaire socialiste car c’est celui qui a le mieux compris, au PS, ce qu’était une campagne présidentielle, une rencontre avec les Français.


2. Humour, simplicité, proximité avec les gens, l’anti-bling-bling ?

Autre point très positif de la personnalité de François Hollande (qu’il partage avec Nicolas Sarkozy, d’ailleurs), c’est un grand sens de l’humour. Les blagues de François Hollande sont connues et appréciées dans le monde politique et montrent un réel sens de l’autodérision, très rare chez les candidats à l’élection présidentielle (dotés d’un gros ego), et ce sens de l’humour est également couplé avec une certaine proximité auprès des gens. Il y a quelques années, il n’était pas rare de le croiser seul dans un hypermarché, faisant ses courses comme tout simple citadin.

Mais ce qui est étrange, c’est qu’il a décidé, sans doute mal conseillé, d’effacer ce trait de caractère attachant et il a au contraire voulu présenter un visage grave en imitant (maladroitement) la gestuelle de François Mitterrand. C’est à mon sens une erreur car souvent, lors de ses interventions, le sourire (devenu alors niais) l’emporte spontanément sur la gravité feinte. Cela rend le personnage dissonant et faux. C’est dommage. À voir à gauche un candidat qui imite François Mitterrand et un autre Georges Marchais, on se croirait parmi les nostalgiques de 1981.

Autre sujet, est-il si anti-bling-bling que cela ? Certes, il a déclaré ne pas aimer les "riches" (définis par gagnant plus de quatre mille euros par mois, ce qui fait qu’il ne doit pas beaucoup s’aimer ni ses plus proches collaborateurs). Certes, il a une réelle capacité à se fondre dans la foule, à aller au contact de la population.

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Mais il a cependant un côté bling-bling qu’on préférerait appeler bobo car il serait de gauche. L’exemple typique, c’est qu’il a réuni ses troupes, le 16 octobre 2011, lorsqu’il a gagné la primaire, à la Maison de l’Amérique latine qui est un lieu très branché et bling-bling (souvent fréquentée par Michel Debré). Il y a d’ailleurs une réelle inégalité de traitement médiatique entre le Fouquet’s et le yacht de Nicolas Sarkozy et la Maison de l’Amérique latine de François Hollande qui relève du même mauvais goût, illustrant le fossé avec le monde réel, celui qui peine à finir les mois.

Même inégalité de traitement avec la vulgarité de langage, vulgarité (comme toujours) off. Le « sale mec » de François Hollande (quelles que soient les circonstances issues d’un humour douteux, c’était bien une attaque envers le Président de la République que de prendre sa place en disant : « Je suis en échec depuis cinq ans, je suis un sale mec, mais réélisez-moi, je suis le seul capable. ») ne vaut guère mieux que le « Casse-toi, pauvre c*n ! » de Nicolas Sarkozy au Salon de l’Agriculture le 23 février 2008. Le niveau ne vole donc pas plus haut, malgré pourtant cette grande intelligence décrite plus haut.

C’est même une vraie boulette qui rappelle celle de Lionel Jospin, en rentrant en avion de La Réunion, le 10 mars 2002 et qui, devant des journalistes, avait violemment attaqué Jacques Chirac dans ces termes : « Il manque d'énergie. Il a vieilli. Il est fatigué. L'exercice du pouvoir l'a usé. Il est d'une grande passivité. ».


3. L’aspect consensuel, rassembleur et anti-clivage

Le troisième point que j’évoque est sans doute un point intéressant mais qui a une double face, positive et négative. François Hollande est un homme consensuel. C’est une véritable qualité dans un pays toujours en proie à la querelle stérile. Le Président de la République, arbitre, doit être capable de rassembler la communauté nationale et en ce sens, il a la qualité pour le faire.

Il l’a montré pendant ses onze ans à la tête d’un PS fortement divisé et s’il en a quitté la direction en novembre 2008, c’est qu’il a compris que ces responsabilités étaient plus un boulet qu’un tremplin pour devenir candidat. Il n’en reste pas moins prisonnier d’un parti et d’un programme.


Dans le second article, j’évoquerai des points de sa candidature un peu moins positifs.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (20 janvier 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
L’homme de l’année 2011 ?
La Hollandie en péril ?
Coincé entre le souverainisme nucléarisé et l’écologauchisme.
Le rêve à réenchanter les socialistes.
Bayrou roulerait-il pour Hollande ?
Les 60 000 fonctionnaires sur les déficits publics.
Qui va empapaouter les Français ?
Le candidat qui revient de loin.
Et si l’hypothèse Hollande était valable ?
Il y pense en les rasant.
Bayrou plus populaire que Hollande ?

yartipedalo03
 

 

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/vers-une-balladurisation-de-108472

 

 

 

 

 

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 16:11

Dans le sondage Ipsos pour "Le Monde", Radio France et France Télévisions publié le 17 janvier 2012, François Bayrou double les intentions de vote en passant de 7 à 14%. Il reste néanmoins à la quatrième place derrière Marine Le Pen à 18% (+1%), Nicolas Sarkozy à 23% (-2%) et François Hollande à 29% (-3%). Ce qui est intéressant, c'est que cette percée depuis début décembre 2011 est nettement plus favorable à François Bayrou qu'en 2007.

Dans un autre sondage Ipsos pour "Le Point" publié le 16 juillet 2012, François Bayrou est confirmé comme la personnalité politique la plus appréciée de France en recueillant 56% de jugement favorable (soit +6%) et seulement 35% de jugement défavorable, juste devant François Hollande, 56% favorable mais 38% défavorable.

Globalement, mi-janvier 2012 est caractérisé par : la poursuite de la percée de François Bayrou, un stabilisation de François Hollande (auparavant en baisse), une descente progressive de Nicolas Sarkozy et une montée progressive de Marine Le Pen.

Cliquer sur le lien pour télécharger le sondage Ipsos des intentions de votes (fichier .pdf) :
http://www.ipsos.fr/sites/default/files/attachments/rapport_barometre_intention_de_vote_vague8_0.pdf


Cliquer sur le lien pour télécharger le sondage Ipsos des cotes de popularité (fichier .pdf) :
http://www.ipsos.fr/sites/default/files/attachments/rapport_barometre_politique_ipsos_lepoint_16_janvier_2012.pdf


Ce sondage complète l'article sur la percée de François Bayrou dans les sondages.

SR

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 18:23

Dans un sondage TNS Sofres pour "Le Figaro Magazine" publié le 12 janvier 2012, la popularité de François Bayrou a fait un bond de 14% et se place en deuxième position avec 43% de cote d'avenir derrière François Hollande avec 54% (+7%) tandis que 29% seulement font confiance à Nicolas Sarkozy et 68% pas confiance. Marine Le Pen est à 26% de cote d'avenir (+2%).

Ce qui est intéressant, c'est que ce bond est général : +21% auprès des sympathisants du PS et +20% auprès des sympathisants de l'UMP.

Cliquer sur le lien pour télécharger l'étude complète de TNS Sofres (fichier .pdf) :
http://www.tns-sofres.com/_assets/files/2012.01.12-baro-figmag.pdf


Ce sondage complète l'article sur la percée de François Bayrou dans les sondages.

SR

 

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 10:58

Dans un sondage Vivavoice pour "Libération" publié le 10 janvier 2012, François Bayrou est à 26% de "souhait d'élection" (+6%), et se rapproche du score de Nicolas Sarkozy (31% soit +2%) mais reste loin derrière François Hollande (41% soit -5%). Cela ne constitue pas des intentions de vote mais uniquement la personne que le sondé désigne comme souhaitant être élue le 6 mai 2012.

 

SR



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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 06:16

Même s’il a quitté la scène politique nationale, le ralliement de l’ancien "premier numéro deux" de l’UMP à la candidature de François Bayrou est un nouveau signe de la capacité de rassemblement du candidat centriste.


yartiDouste01« L’UMP est-il encore un grand parti de centre droit, humaniste et libéral ? C’est parce que telle n’est plus ma conviction qu’il est temps pour moi de rompre le silence, de rappeler les valeurs qui sont les miennes et d’appeler à une union nationale autour de François Bayrou, candidat à l’élection présidentielle. »

Celui qui s’est exprimé ainsi dans "Le Monde" le 8 janvier 2012 n’est pas n’importe qui puisqu’il s’agit d’un des principaux fondateurs de l’UMP en 2002, celui qui a amené un grand nombre de parlementaires de l’UDF à rejoindre l’UMP initialement présidée par Alain Juppé et inspirée par Jacques Chirac à l’occasion du choc du 21 avril.


Douste-Blazy votera Bayrou

Philippe Douste-Blazy, 59 ans, ancien secrétaire général de l’UMP, ancien Ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac et actuel secrétaire général adjoint de l’ONU, avait même été parmi les premiers-ministrables lors de la réélection de Jacques Chirac, en concurrence avec Nicole Fontaine et Jean-Pierre Raffarin qui fut finalement désigné à Matignon le 6 mai 2002.

« [François Bayrou] était persuadé que l’alliance des centres et des droites au sein de l’UMP ne ferait que vassaliser une fois de plus les centristes. Il avait raison. » a amèrement constaté Philippe Douste-Blazy qui s’était opposé à lui à l’époque.


Avoir raison

François Bayrou a eu raison depuis plus de dix ans et son grand atout a été de rester sur ses positions au risque parfois d’être très isolé. La focalisation de sa campagne présidentielle de 2007 sur la dette publique et la crise des dettes souveraines dans l’Union Européenne en 2011 ont montré à quel point François Bayrou avait eu raison avant l’heure.

Sur le plan intérieur, le refus obstiné en 2002 de celui qui était le président de l’UDF à se fondre dans un parti auberge espagnole, l’UMP, qui n’a jamais été en définitive que la suite logique du RPR, et la droitisation de plus en plus forte de l’UMP depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy aux commandes depuis 2004 ont été également une autre illustration de la pertinence des propos de François Bayrou.


L’UMP s’émiette

Aujourd’hui, c’est bien la cohésion de l’UMP dont il s’agit. Alors que 2011 a déjà vu les radicaux quitter le navire (initialement en vue d’une candidature de Jean-Louis Borloo), ce sont tous les élus ancienement UDF qui risquent aujourd’hui de prendre le large, constatant simplement que l’UMP n’a jamais correspondu à leur réelle philosophie politique et qu’ils ne veulent pas rester dans cette galère.

Philippe Douste-Blazy est même très dur contre l’UMP mais le discours de Grenoble peut le justifier : « L’UMP d’aujourd’hui s’est abîmée dans sa course permanente à l’urgence, à la surenchère, dans la poursuite du fait divers. Elle a laissé dans sa poche sa boussole principale : la personne humaine. ».


Solidarité, justice ...et indépendance

Et il a ajouté, pour éviter qu’on lui projette des arrière-pensées et des malentendus : « Je yartiDouste02ne demande rien, je n’attends rien. Ni poste ni circonscription. Si ce n’est un engagement fort de celui qui sera élu en mai dans la mise en place d’une solidarité mondialisée. » pour finir sur cette profession de foi : « Je veux réaffirmer les idées humanistes et européennes, ma croyance en l’économie sociale de marché, ma préférence pour la solidarité et la justice. C’est pourquoi, je voterai pour François Bayrou et j’invite tous les Français qui se reconnaissent dans ces valeurs à le rejoindre, lui dont la fidélité à ces convictions, et l’indépendance en font un leader apte à rassembler les femmes et les hommes de bonne volonté prêts à redresser notre pays. ».


Le rassemblement du centre

Le jour même sur France 5, François Bayrou a pu afficher sa joie, évidemment : « Cette famille du centre qui s’était séparée est en train de se regrouper et ceci est inéluctable si elle veut avoir un poids dans la vie politique française. ».

C’est d’ailleurs cela qu’il faut souligner : alors qu’en 2007, le "résidu" de l’UDF resté indépendant (l’UDF canal historique) s’était une nouvelle fois divisé en Nouveau centre et en MoDem, cette fois-ci, en 2012, François Bayrou réussit à rassembler des personnalités issues de l’UDF d’avant-l’UMP et qui s’étaient engagées clairement soit au sein de l’UMP soit au sein d’une alliance très serrée avec l’UMP, comme les anciens ministres de Jacques Chirac ou de Nicolas Sarkozy : Dominique Versini, Anne-Marie Idrac ou encore Alain Lambert, qui sera le candidat du MoDem dans la 2e circonscription de Paris face à François Fillon, Rachida Dati …et Axel Kahn (le célèbre généticien sera le candidat socialiste).

Le ralliement de deux anciens rivaux de François Bayrou au sein de la famille centriste est même très symbolique, avec Bernard Bosson (rival en 1994 pour la succession de Pierre Méhaignerie à la présidence du CDS) qui l’a rejoint l’été dernier, et maintenant Philippe Douste-Blazy (rival en 2002 pour le leadership des centristes au sein de la majorité de centre droit).

Le rassemblement va même au-delà des anciennes limites de l’UDF puisque des gaullistes proches de Dominique de Villepin ont annoncé récemment leur soutien à François Bayrou et il est maintenant de plus en plus probable que des petits candidats qui n’auraient pas les parrainages nécessaires pour se présenter se rallieraient naturellement à la candidature de rassemblement incarnée par François Bayrou : Corinne Lepage, Christine Boutin et peut-être même Nicolas Dupont-Aignan.


Un cercle vertueux ?

Ce phénomène de contre-centrifugeuse n’est pas sans rapport avec la montée de la candidature de François Bayrou dans les sondages (tant en popularité, personnalité qui a l’image la plus positive, qu’en intentions de vote, oscillant autour de 13%, et en probabilité d’élection, il se rapproche de Nicolas Sarkozy) et rend complètement dépassée la candidature sans objet de Hervé Morin, lâché par ses amis du Nouveau centre qui préfèrent se déterminer entre François Bayrou (comme le sénateur Yves Pozzo di Borgo) et Nicolas Sarkozy. D’ailleurs, dès le 11 janvier 2012, les responsables locaux du Nouveau centre débattront de la pertinence de cette candidature.

Le 8 janvier 2012, François Bayrou commente d’ailleurs avec sourire cette situation : « Ces rassemblements clarifient le paysage. Au bout du compte, les Français auront deux choix, une solution classique avec Sarkozy ou Hollande, ou bien, ils voteront pour moi et le système sera changé. Il y aura un mouvement irrésistible de renouvellement de la vie politique de notre pays. ».

Reste à connaître la position cruciale mais probablement tardive de Jean-Louis Borloo sur la candidature de François Bayrou. Les radicaux devraient se prononcer officiellement fin janvier 2012 mais déjà, certains radicaux annoncent la couleur : l’ancien ministre Didier Bariani (président d’honneur du Parti radical) votera pour François Bayrou alors que Dominique Paillé, ancien sniper de l’UMP, pourtant pas en "grande" relation avec le candidat centriste, prédit que François Bayrou sera présent au second tour (dans son futur livre "Panique à l’Élysée", éd. Grasset 2012).


Bayrou, la solution entre Sarkozy et Hollande…

Alors que la personnalité de Nicolas Sarkozy reste encore très négative dans l’opinion publique et que la candidature de François Hollande convainc de moins en moins d’électeurs, François Bayrou peut miser sur ce refus du manichéisme inadapté à la France et bénéficier de cet "irrésistible" besoin de nouvelles méthodes de gouvernance pour reconstruire une République réellement exemplaire.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (9 janvier 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
La tribune de Philippe Douste-Blazy ("Le Monde", le 8 janvier 2012).
La famille centriste.
La percée de François Bayrou.
Bayrou et sa majorité courage.
La personne humaine avant tout.
Faut-il l’union nationale ?

 

yartiCourage04

 


http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/la-contre-centrifugeuse-bayrou-se-107673

 

 



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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 12:35

(verbatim)


Philippe Douste-Blazy : "Pourquoi je rejoins aujourd'hui François Bayrou"

LEMONDE.FR | 08.01.12 | 11h55  •  Mis à jour le 08.01.12 | 11h57

Voilà dix ans, je contribuais avec d'autres à la création de l'Union en mouvement au congrès de Toulouse, devenue l'UMP. Voilà cinq ans que je regarde ce mouvement grandir en prenant des orientations qui ne me conviennent pas. Voilà deux ans que je m'interroge sur ma place à l'UMP face au tournant droitier désormais assumé par l'état-major du mouvement.

L'UMP est-il encore un grand parti de centre droit, humaniste et libéral ? C'est parce que telle n'est plus ma conviction qu'il est temps pour moi de rompre le silence, de rappeler les valeurs qui sont les miennes et d'appeler à une union nationale autour de François Bayrou, candidat à l'élection présidentielle.

Compagnon de route de François Bayrou, avant de prendre un autre chemin, je sais que cette prise de position surprendra. C'est pourquoi je tiens à rappeler ce qu'était l'UMP et ce qu'elle est devenue. En 2001, plus rien ne séparait les partis gaullistes, libéraux et centristes. Les vieilles querelles de la droite semblaient derrière nous : la division, les haines personnelles, les invectives, les divergences idéologiques. Depuis le discours à Berlin de Jacques Chirac, les gaullistes avaient achevé leur mue européenne. Il était enfin possible de ressouder le couple franco-allemand, moteur d'une Europe forte. Depuis le discours de Rodez, le RPR avait pris le tournant décentralisateur. Le choix de la confiance aux collectivités locales était désormais partagé. Nos positions, nos programmes, nos propositions étaient désormais les mêmes, y compris dans les domaines économique et social ou sociétal.

Partout en Europe, s'étaient construits des partis de centre droit proeuropéen, libéraux et humanistes, parfois alliés à un petit parti conservateur, affrontant un parti social-démocrate. La France faisait encore figure d'exception, avec son parti gaulliste, ayant survécu au charisme d'un héros rassembleur issu des heures sombres de la guerre, et son Parti socialiste, marqué par une culture marxiste désespérante. L'heure d'une vie politique française plus moderne et plus apaisée était venue.

D'un point de vue tactique, chacun sait que la bipolarisation créée par la Ve République condamne le centre à n'être qu'un supplétif des deux grands partis de droite ou de gauche. A cet égard, l'élection de Valéry Giscard d'Estaing n'avait été qu'une parenthèse dans notre histoire politique.

COURSE À L'URGENCE

J'avais proposé en son temps à François Bayrou de rejoindre ce grand mouvement qui se construirait sur la base de nos idées et de nos valeurs. Il avait refusé, persuadé que la famille centriste devait rester indépendante. Il était persuadé que l'alliance des centres et des droites au sein de l'UMP ne ferait que vassaliser une fois de plus les centristes. Il avait raison. Premier secrétaire général de l'UMP au côté d'un homme aussi exceptionnel qu'Alain Juppé comme président, exemple de courage et de conviction, notre relation était équilibrée.

Je prends acte que l'UMP, depuis 2007, a pris ses distances avec ce que nous avions créé. Si ce parti existe encore pour rassembler et construire des destins, je ne retrouve pas la volonté de créer un idéal dans la même idée collective que celle de 2001.

L'UMP d'aujourd'hui s'est abîmée dans sa course permanente à l'urgence, à la surenchère, dans la poursuite du fait divers. Elle a laissé dans sa poche sa boussole principale : la personne humaine.

C'est tout l'inverse de l'action que je mène depuis 2007 en tant que secrétaire général adjoint de l'ONU en charge des financements innovants pour les pays en développement et président d'Unitaid, l'agence dédiée à la collecte des contributions de solidarité sur les billets d'avion pour lutter contre les risques sanitaires dans les pays en développement, tout particulièrement en Afrique. Avec des dirigeants mondiaux, tels Bill Clinton, Bill Gates, Lula ou Michèle Bachelet, nous sommes en charge au quotidien de la mondialisation de la solidarité. Pour autant, je ne me suis jamais désintéressé de l'avenir de mon pays.

Mais aujourd'hui, la vie politique nationale est derrière moi, je ne demande rien, je n'attends rien. Ni poste ni circonscription. Si ce n'est un engagement fort de celui qui sera élu en mai dans la mise en place d'une solidarité mondialisée. Alors que nous traversons une des pires crises mondiales de l'histoire, je ne cherche pas à fragiliser mon camp. Mais je crois pouvoir le renforcer en adoptant la démarche de clarté qui est celle qui a toujours animé mon engagement politique.

En reconnaissant à Nicolas Sarkozy sa stature et son courage, je veux réaffirmer les idées humanistes et européennes, ma croyance en l'économie sociale de marché, ma préférence pour la solidarité et la justice. C'est pourquoi, je voterai pour François Bayrou et j'invite tous les Français qui se reconnaissent dans ces valeurs à le rejoindre, lui dont la fidélité à ces convictions, et l'indépendance en font un leader apte à rassembler les femmes et les hommes de bonne volonté prêts à redresser notre pays.

Philippe Douste-Blazy, ancien ministre, ancien président du groupe UDF à l'Assemblée Nationale
Tribune du journal "Le Monde" du 8 janvier 2012


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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 16:04

Dans le sondage CSA pour "Les Echos" publié le 5 janvier 2012, François Bayrou continue sa progression dans l'opinion des électeurs français en devenant la personnalité politique la plus populaire de France avec 51% de bonnes opinions, soit une hausse de 5% par rapport au mois précédent. Il dépasse François Hollande qui progresse de 2% à 48% mais qui a plus d'opinions négatives (49%) au contraire de François Bayrou (44%). Ce dernier est même celui qui obtient le moins d'image négative.

François Bayrou progresse chez les sympathisants de gauche avec 49% d'image positive (+6%), chez les sympathisants de droite avec 50% (+4%), chez les 25-34 ans à 55% (+19%), chez les 65 ans et plus à 54% (+9%), che les travailleurs indépendants à 52% (+8%), chez les CSP+ à 57% (+4%) et aussi chez les CSP- à 47% (+9%).

Ces résultats montrent que le potentiel de la candidature de François Bayrou est très grand et que les électeurs refusent, comme en 2007, d'être enfermé dans un duel Sarkozy/Hollande qui ne correspond pas à la sociologie française.

Cliquer sur le lien pour télécharger l'étude complète de CSA (fichier .pdf) :
http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2012/opi20120104-l-observatoire-politique-csa-les-echos.pdf

 

Ce sondage complète l'article sur la percée de François Bayrou dans les sondages.

SR

 







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