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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 11:21

Comme prévu, Medvedev s’efface derrière son boss. Un cas assez exemplaire de contournement des institutions.


yartiRussie201101On aurait pu croire que Dimitri Medvedev allait finalement s’affirmer personnellement comme le représentant d’une force progressiste et originale dans le paysage politique russe. En fait, il n’en est rien.

Rappelez-vous l’épisode de la croisade, il y a juste six mois…


Croisades franco-russes

Croisade, c’était le mot employé par George W. Bush juste après les attentats du 11 septembre 2001 pour partir en guerre contre le terrorisme islamiste international.

Le 21 mars 2011, le mot "croisade" avait encore échaudé les esprits. Le Ministre de l’Intérieur Claude Guéant avait prononcé le mot pour évoquer la décision de l’ONU sur l’intervention militaire en Libye [résolution 1973] : « Le monde entier s’apprêtait à contempler à la télévision des massacres commis par le colonel Kadhafi. Heureusement, le Président a pris la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations unies puis la Ligue arabe et l’Union africaine. ».

Un mot qui a fait scandale en dévoilant une maladresse voire une faute pour François Bayrou : « Il est dangereux de faire de la politique sans connaître l’histoire et la mentalité des peuples. Le mot croisade est un signe de ralliement de toutes les sensibilités musulmanes contre l’Occident. ». Trois jours après, Claude Guéant a admis la gaffe : « Avec le recul, j’aurais pu prendre un autre mot, j’aurais pu dire : mobiliser l’opinion pour faire triompher nos thèses au Conseil de sécurité. ».

Le même jour que Claude Guéant, un autre personnage public de grande importance avait employé le même mot en parlant de « l’appel aux croisades à l’époque du Moyen-Âge ». C’était Vladimir Poutine qui critiquait ouvertement la résolution 1973 de l’ONU : « À l’époque de Bill Clinton, on a bombardé la Yougoslavie et Belgrade ; Bush a envoyé les troupes en Afghanistan, ensuite, sous de faux prétextes, on a envoyé des troupes en Irak. (…) Aujourd’hui, c’est au tour de la Libye. (…) Cela devient une tendance forte et une constante dans la [politique] des États-Unis. ».

Poutine, 59 ans dans quelques jours, est l’actuel Premier Ministre de la Fédération de Russie depuis le 8 mai 2008 et ancien Président du 1er janvier 2000 au 7 mai 2008.

yartiRussie201106

À l’époque, le Président russe Dimitri Medvedev, 46 ans, avait blâmé Vladimir Poutine de façon assez énergique : « Il est inadmissible d’employer des termes qui mènent au choc des civilisations, des expressions du genre "croisade" ou autres. C’est inacceptable. Dans le cas contraire, tout peut se terminer d’une manière encore pire que la situation actuelle. Chacun doit le garder en tête. » pour ajouter : « Je considère que la résolution [1973] reflète notre interprétation de ce qui se passe en Libye, mais pas totalement. C’est pourquoi nous n’avons pas utilisé notre veto. ».

Seuls, deux quotidiens russes, "Vedomosti" et "Kommersant", avaient relaté cette discordance entre les deux têtes de la Fédération de Russie.


Une opposition Medvedev-Poutine ?

En Occident, cette intervention musclée avait étonné. Bien que de caractère très effacé, Medvedev avait alors montré un esprit résistant face à son mentor, ce qui alimentait les possibilités d’un duel au sommet entre lui et celui qui l’a fait roi, Poutine, lors de l’élection présidentielle du 4 mars 2012.

Sachant que le parti au pouvoir (Russie unie) n’aurait aucun mal à conserver son hégémonie pour d’évidentes raisons que la démocratie ignore, une partie de l’élite intellectuelle avait alors cru en lui, Medvedev, économiste, libéral, humaniste, sensible à l’aspiration du peuple vers plus de souplesse de l’État, comme possible candidat capable de s’opposer à l’inébranlable Poutine, de proposer une véritable alternative politique.

Cette hypothèse a même été propagée par Poutine lui-même le 13 avril 2011, peu après leur accrochage : « Ni monsieur Medvedev, ni moi-même n’excluons de participer à la présidentielle. Nous agirons en fonction de la situation dans le pays au moment de l’élection. (...) Il faudra un jour prendre une décision. Mais il reste encore un an avant l’élection et ces spéculations entravent notre travail. Si nous donnons de mauvais signaux dès à présent, la moitié de l’administration présidentielle et plus de la moitié du gouvernement cesseront de travailler en attendant des changements. ».

Le 29 août 2011, l’ancien et futur candidat nationaliste Vladimir Jirinovski (leader du Parti libéral-démocrate de Russie) le pensait encore : « À mon sens, leur place [celle de Medvedev et Poutine] dans la société et l’État, leurs interviews, leurs activités et leur calendrier montrent explicitement que les deux sont prêts et disposés à participer à l’élection [présidentielle]. ».


Medvedev, l’alibi constitutionnel de Poutine

Medvedev avait été proposé par Poutine comme candidat de Russie unie à l’élection présidentielle du 2 mars 2008 pour lui succéder. Constitutionnellement, Poutine ne pouvait plus se présenter à un nouveau mandat présidentiel, la Constitution interdisant d’exercer plus de deux mandats successifs.

Homme de paille, homme de l’ombre, faux nez de Poutine, Medvedev a toujours eu du mal à s’imposer face au tout puissant Poutine bien décidé à garder le pouvoir en reprenant la présidence de son parti ainsi que la tête du gouvernement russe (Il avait été Premier Ministre du 16 août 1999 au 7 mai 2000). Le Président avait cependant réussi à faire croire à certaines dissensions par des propos quelquefois désobligeants vis-à-vis de son Premier Ministre.

yartiRussie201104

Il avait d’ailleurs réussi à ne pas démissionner pour laisser place à Poutine. En revanche, rien n’interdisait à Poutine de se représenter à l’élection présidentielle de 2012. Rien non plus à Medvedev qui pourrait exercer un second mandat.

On pouvait imaginer que malgré le rôle de marionnette qu’on lui avait attribué, Medvedev, disposant de la plénitude de ses pouvoirs, notamment dans le cadre de la diplomatie et de la défense (le feu nucléaire), aurait pu se transformer et avoir quelques velléités personnelles incompatibles avec les ambitions dévorantes de Poutine.


Situation clarifiée depuis ce 24 septembre

Depuis ce samedi 24 septembre 2011 matin, lors du congrès de Russie unie, l’incertitude a été définitivement écartée.

C’est le Président Medvedev qui a lui-même proposé devant les onze mille militants du parti la candidature de Poutine à l’élection présidentielle de 2012. Poutine a bien évidemment accepté : « Je voudrais vous remercier pour votre réaction positive à la proposition d’avancer ma candidature à la prochaine Présidence russe. C’est un grand honneur pour moi. ».

En compensation, Poutine a proposé à Medvedev de prendre la tête de la liste de Russie unie aux élections législatives qui auront lieu le 4 décembre 2011 et de devenir le futur Premier Ministre : « Je suis certain que le parti Russie unie gagnera les élections et que Dimitri Medvedev pourra créer une équipe efficace, jeune et énergique et se placer à la tête du gouvernement grâce au soutien du peuple. Il poursuivra ainsi la modernisation de notre pays. ».

Poutine a même eu la mauvaise foi de parler de "tradition" pour évoquer cette combine électorale : « Ces dernières années, le chef de l’État se trouvait toujours en tête de la liste électorale du parti Russie unie. Je considère qu’il faut maintenir cette tradition. ».

Medvedev ne s’est cependant pas fait prier en acceptant immédiatement : « C’est une proposition responsable et sérieuse. Je l’accepte. ».


Comment contourner les règles constitutionnelles ?

Au cours de cet unique mandat de Medvedev, Poutine avait fait une révision très importante de la Constitution russe : il avait en effet prolongé la durée du mandat présidentiel (toujours limité à deux successifs) de quatre à six ans.

Ce qui fait que probablement réélu le 4 mars 2012 pour six ans et dans la possibilité de se faire réélire en mars 2018, il pourrait ainsi se maintenir au pouvoir jusqu’en mai 2014 (il aura alors 71 ans) après avoir passé près d’un quart de siècle à la tête de la Russie comme Premier Ministre ou Président de la Fédération (au pouvoir depuis le 16 août 1999).

C’est à l’évidence une audace assez exceptionnelle que de se servir aussi facilement de la Constitution en manipulant comme un pion un homme visiblement toujours très effacé pour interchanger allègrement les fonctions de Président et celles de Premier Ministre.


Une réflexion intéressante

Dans un article assez long, l’universitaire parisien Arnaud Kalika a livré, le 19 septembre 2011, une analyse sans concession de la mécanique Poutine.

En voici quelques extraits intéressants :

« Pas une semaine ne s’écoule sans que Vladimir Poutine mitraille des slogans démagogiques couronnant de vertu l’ancienne armée Rouge, la victoire de Stalingrad et le génie d’Andropov... La cohésion de la population russe n’est jamais aussi forte que dans l’adversité, d’où ces incessants rappels à un passé mythifié.

(…) Poutine cite le passé, mais il sait que tout ne peut pas être comme avant. Museler les intellectuels, ne rien changer, aplatir le dialogue ou liquider ses opposants n’est guère tenable pour qui veut être fréquentable sur la scène internationale. Son action vise au premier chef à garantir la sécurité et la longévité de l’élite dirigeante, celle qui l’a adoubé en 1999 lorsque Boris Eltsine l’a publiquement intronisé comme son dauphin légitime. Protecteur de multiples intérêts politico-financiers, Poutine a su se rendre indispensable sur la scène intérieure.

(…) Dimitri Medvedev joue sans conviction les remplaçants et se complaît, par choix ou par obligation morale, dans ce rôle effacé. Il doit tout à son Premier Ministre : sa carrière, son train de vie, ses relations sociales, sa surface internationale… Medvedev ne fonctionne pas sans Poutine et l’erreur de nombreuses diplomaties européennes aura été de vouloir traiter la Russie de façon clanique, imaginant une concurrence à fleurets mouchetés au cœur du tandem. Un mot, un geste, une intonation… autant de signes qui anticiperaient l’émancipation de Medvedev de "l’emprise poutinienne". Cette lecture totalement spécieuse a fait le jeu de Poutine, véritable instigateur de cette interprétation clanique. »


Pas de lâcher prise

Finalement, Dimitri Medvedev n’aura jamais été qu’un ectoplasme au service exclusif de la soif de pouvoir jamais rassasiée de Vladimir Poutine. En jouant ainsi avec les institutions à l’aide d’un complice pour dénaturer la Constitution, Vladimir Poutine confirme qu’il est résolu à ne jamais lâcher prise…

Rendez-vous le 4 décembre 2011 pour les élections législatives et le 4 mars 2012 pour l’élection présidentielle.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (25 septembre 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
L’élection de Medvedev.
L’investiture de Medvedev.
Coup d’État ?
Poutine jusqu’en 2021 ?
Les mandats successifs…
Portraits croisés Poutine-Medvedev.

yartiRussie201107


http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/poutine-maitre-de-la-russie-jusqu-101327

 

http://fr.news.yahoo.com/poutine-ma%C3%AEtre-russie-jusquen-2024-064930424.html

 

 



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24 septembre 2011 6 24 /09 /septembre /2011 12:16

Lors du congrès du parti majoritaire Russie unie ce samedi 24 septembre 2011 matin, le Président de la Fédération de Russie Dimitri Medvedev a proposé que le Premier Ministre Vladimir Poutine à qui il a succédé en mars 2008 soit le candidat de leur parti à l'élection présidentielle de 2012. En contre-partie, Medvedev prendrait la tête de Russie unie pour devenir probablement le futur Premier Ministre.

 

SR

 

 

 

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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 21:22

Née le 15 février 1923, Elena Bonner a été une dissidente et militante des droits de l'homme en Union Soviétique. Son père arménien Guevork Alikhanov et sa mère juive Ruth Bonner furent des militants communistes qui furent arrêtés, son père exécuté, lors des purges staliniennes. Elle fut la veuve du physicien Andréi Sakharov, prix Nobel de la Paix 1975. Elle s'est éteinte le 18 juin 2011 à Boston.

SR

 

 

 

 

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 14:21

Né le 4 mars 1949, Sergueï Bagapch a été élu premier vice-président du soviet suprême de la République socialiste soviétique autonome d'Abkhazie en 1992 (l'Union Soviétique avait été dissoute le 25 décembre 1991). Le 21 février 1992, la Géorgie a aboli la Constitution soviétique et est revenue sur la République de 1920. Le 23 juillet 1992, le gouvernement de l'Abkhazie déclara l'indépendance de la région autonome. En 1993, l'Abkhazie fait sécession avec la Géorgie. Il devint Premier Ministre d'Abkhazie du 29 avril 1997 au 30 décembre 1999.

En octobre 2004, le candidat de l'opposition Sergueï Bagapch remporta l'élection présidentielle face à Raul Khadjimba avec 50,8 % des voix. Raul Khadjimba contesta cette élection. Le 12 janvier 2005, une nouvelle élection a lieu : Sergueï Bagapch fut élu président et Raul Khadjimba vice-président. Sergueï Bagapch présida l'Abkhazie du 12 janvier 2005 au 29 mai 2011, jour où il succomba d'une opération au poumon à Moscou.

Après une attaque de la Géorgie sur l'Ossétie du Sud, le Parlement de la Fédération de Russie vota une motion invitant Moscou à reconnaître l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie le 25 août 2008. Le lendemain, le Président russe Dimitri Medvedev signa les décrets reconnaissant l'indépendance de ces deux pays. Les puissances occidentales, la France en premier, ont immédiatement réagi en annonçant qu'elles ne reconnaissaient pas l'indépendance de l'Ossétie du Sud ni de l'Abkhazie. De son côté, la Géorgie a dénoncé une annexion par la Russie. Le 17 février 2010, un accord a pérennisé la présence de l'armée russe, 1 700 militaires à cette date, pour 49 ans.

Premier ministre de l'Abkhazie depuis le 14 février 2005, Aleksandr Ankvab (né le 26 décembre 1952 à Soukhoumi) assure la Présidence d'Abkhazie par intérim depuis le 29 mai 2011.

SR

 

 

 

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 12:41

L'ancien Président de la Fédération de Russie et actuel Premier Ministre russe Vladimir Poutine a déclaré qu'il n'excluait pas de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle qui aura lieu en mars 2012. Le Président russe sortant Dimitri Medvedev a déjà annoncé qu'il briguerait un second mandat. Placé par Vladimir Poutine en mars 2008, Dimitri Medvedev a été élu Président en raison de l'impossibilité constitutionnelle d'assumer plus de deux mandats successifs. Cela a permis à Vladimir Poutine de rester au pouvoir en prenant la tête du parti majoritaire à la Douma et la tête du gouvernement (poste que Boris Eltsine lui avait "offert" en septembre 1999).

 

Pour en savoir plus sur la Constitution russe et les arrière-pensées institutionnelles de Vladimir Poutine, lire ici.

 

SR

 

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24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 11:37

Triste Noël 2010. Comme le loup blanc, le Président de la Biélorussie Alexandre Loukachenko n’a pas surpris son monde à l’occasion de l’élection présidentielle du 19 décembre 2010 au cours de laquelle il prétend avoir été réélu avec près de 80% des voix.


yartiLoukachenkoB02Je l’avais déjà rappelé à l’occasion des dernières élections législatives du 28 septembre 2008 : Alexandre Loukachenko semble avoir deux modèles politiquement très incorrects, Staline et Hitler. De ce dernier, voici ce qu’il disait, sans un epsilon de gêne et avec le souci évident de provoquer : « Tout ce qui est lié à Adolf Hitler n’est pas mauvais. (…) L’Allemagne s’éleva grâce à cette force [présidentielle forte], grâce au fait que toute la nation était unie autour de son chef. ».

Loukachenko est un OVNI de la politique biélorusse et il a fait de son pays, la Biélorussie, une sorte d’énorme verrue antidémocratique dans une Europe complètement libre. Seul pays absent du Conseil de l’Europe (la Russie en est membre aussi), la Biélorussie est régulièrement citée pour ses atteintes à la liberté d’expression et ses violations des droits de l’homme. La peine de mort y est encore appliquée malgré les nombreuses protestations internationales.


Réélu pour un quatrième mandat

En dépit des nombreuses irrégularités et les fraudes qui ont été constatées par des observateurs indépendants et qui rendent cette nouvelle élection très peu sincère, Loukachenko s’est autoproclamé réélu avec 79,7% pour une participation de 90%. Un score légèrement inférieur au précédent scrutin présidentiel du 19 mars 2006 (82,6%). Pourtant, l’opposition avait reconnue qu’il était arrivé en tête du premier tour, mais avec seulement une trentaine de pourcents, pas quatre-vingts. Loukachenvo, déjà au pouvoir depuis seize ans et demi, peut encore s’imaginer à la tête du pays jusqu’en début 2016 !

Comme toujours, la solidarité internationale entre dictateurs est de mise. Chavez a par exemple salué la pseudo-victoire de son homologue biélorusse : « Nous félicitons le Président Alexandre Loukachenko ». Mahmoud Ahmadinejad fait partie, aussi, de ses amis. On pourrait imaginer aussi que, de Bouteflika (à la frontière de la démocratie mais du bon côté) à Mugabe (dont les fraudes ne trompent personne), tous ces Présidents se congratuleraient mutuellement pour se convaincre de leur légitimité populaire.


Mythes et populisme

Loukachenko s’est fait connaître autour d’un double mythe, celui de son thème anti-corruption qui a "renversé" son prédécesseur, le yartiLoukachenkoB39scientifique Stanislaw Chouchkievitch pourtant bien plus démocrate que lui (et lavé des accusations infondées de corruption) en été 1994, et celui du "soviétisme" et de l’anticapitalisme.

Il a fait croire, par exemple, qu’il a été le seul député biélorusse à refuser la dissolution de l’Union soviétique à Noël 1991 et la création de la Communauté des États indépendants, en cherchant à en tirer la même gloire que les rares parlementaires français (quatre-vingts) à avoir refusé d’accorder à Pétain les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940. Il avait créé en 1990 le groupe parlementaire des "communistes démocrates" (sans craindre l’oxymore).


Service après vente postélectoral à la matraque

Depuis qu’il est à la tête de la Biélorussie, ce roi Ubu n’hésite pas à utiliser la force policière pour museler l’opposition. La répression reste pour lui son meilleur outil de pouvoir. Il disait en 1997 pour se faire craindre : « Mon hélicoptère volera au-dessus de vos têtes presque chaque jour. ».

Ce fut encore le cas à l’issue de l’élection présidentielle dimanche dernier où ont été arrêtés sept des neuf candidats de l’opposition, à savoir le poète Vladimir Nekliaev (64 ans), Andreï Sannikov (56 ans), Nikolaï Statkevitch (54 ans), le démocrate-chrétien Vitali Rymachevski (35 ans), Ales Mikhalevitch (35 ans), Dimitri Ouss (39 ans) et le candidat soutenu par l’ancien candidat Alexandre Milinkevitch (qui avait obtenu le 19 mars 2006 7% mais revendiqué 21%), Grigori Kostoussev (53 ans). Nekliaev a même été tabassé et envoyé à l’hôpital de Minsk (et l’ambassadeur américain s’est inquiété de son sort car il aurait été ensuite mystérieusement enlevé).

La raison ? Parce qu’ils auraient manifesté dans les rues de Minsk contre les fraudes électorales patentes. Les deux principaux candidats de l’opposition seraient Sannikov (conservateur pro-européen) et Nekliaev (centriste) qui auraient obtenu, selon un sondage à la sortie des urnes qui créditait Loukachenko de "seulement" 72,0%, respectivement 6,3% et 4,5%.

Enfin, pas tous, car selon un autre candidat de l’opposition, Iaroslav Romantchouk (44 ans), certains candidats ont été arrêtés chez eux : « Quelques candidats ont été arrêtés sur la place de l’Indépendance, d’autres ont été pris à leur domicile ». Romantchouk ne doit sa liberté que parce qu’il a évité de rentrer chez lui par précaution. Viktor Terechtchenko (60 ans), ancien chef de l’administration présidentielle de Loukachenko en 1994 et candidat libéral socialiste des PME, n’a pas non plus été arrêté.

La réaction de Loukachenko est insignifiante car disproportionnée. Il a ainsi dit le 20 décembre 2010 : « Ce qu’on a essayé de faire hier à Minsk, ce n’est pas la démocratie, c’est du banditisme. Les vandales et les casseurs se sont déchaînés. ». Six cent trente-neuf manifestants ont été emprisonnés et pourraient être condamnés à quinze ans de prison pour « organisation de troubles massifs à l’ordre public ».


Un isolement international quasi-généralisé

Ses relations avec son "grand frère" russe sont loin d’être idylliques puisqu’il n’a pas hésité à dénoncer la main de Moscou parmi les candidats de l’opposition. Le 16 septembre 2010, Loukachenko était très clair dans sa conception de la démocratie et du pluralisme politique : « Ce ne sont pas des opposants. Ce sont des ennemis du peuple. Ils sont présents partout où il est possible de nuire à l’État. Lorsque l’Europe et les États-Unis exerçaient des pressions sur nous, ils y étaient. Aujourd’hui, alors que Moscou nous écrase, l’opposition est déjà en Russie. ».

Des propos très nationalistes et anti-communauté internationale (Américains, Européens et Russes réunis) qu’il pourrait être tentant de mettre en parallèle avec les propos actuels de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Les Russes, anciens colons de la Biélorussie…

Coupée du monde, la Biélorussie a pourtant besoin de la fourniture en énergie de la Russie. Loukachenko se fait l’apôtre de l’anticapitalisme et voudrait garder le mode de vie soviétique pour faire barrage à la mondialisation. Il voulait même la fusion entre la Russie et la Biélorussie dans le but à peine voilé de se présenter à l’élection présidentielle russe de mars 2008 (il avait même commencé sa campagne sur Internet). Mais Vladimir Poutine semblerait, au contraire, le prendre pour ce qu’il est, à savoir un roitelet plutôt dangereux qui peut compromettre sa propre politique diplomatique accès sur l’ouverture vers l’Occident.

Loukachenko avait ainsi refusé de reconnaître l’indépendance de l’Ossétie du Sud et l’Abkhasie afin de faire monter les enchères de son soutien et d’obtenir une aide financière de Moscou.

La Russie a au contraire encouragé la tendance à lui faire payer son gaz à un prix normal et pas préférentiel : aujourd’hui à cent quatre-vingt-cinq dollars les mille mètres cube de gaz russe, Gazprom pourrait augmenter le prix début 2011 à deux cent cinquante dollars, ce qui pourrait remettre en cause la stabilité sociale de la Biélorussie (cette augmentation plomberait les dépenses énergétiques de 2,5% du PIB national). C’est d’ailleurs la principale raison de l’avancée de la date de l’élection présidentielle prévue initialement pour mars 2011.

Du coup, la Russie s’est bien gardée de commenter cette nouvelle élection (au contraire des précédentes élections), le Président de la Fédération de Russie, Dimitri Medvedev ne se mouillant pas en évoquant « une affaire intérieure à la Biélorussie » (début octobre 2010, Medvedev avait fortement condamné la campagne anti-russe de Loukachenko et lui avait reproché de « ne pas se contenter d’enfreindre les règles diplomatiques, mais d’outrepasser les limites de la décence élémentaire dans les relations humaine ») alors que le nouveau Président de l’Ukraine Viktor Ianoukovitch et le Président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbayev ont félicité Loukachenko.

L’OSCE avait émis des réserves sur la sincérité des trois dernières élections présidentielles : 9 septembre 2001, 19 mars 2006 et 19 décembre 2010 où Loukachenko était réélu dès le premier tour avec des scores très soviétiques (autour de 80%).


L’avenir en stand by

Un peu comme tous les dictateurs, celui du Turkménistan entre autres, Alexandre Loukachenko, qui a 56 ans (il n’en avait que 39 et demi lorsqu’il prit le pouvoir démocratiquement), cherche depuis deux ans à faire de son plus jeune fils, Kolia, 7 ans, né d’une liaison extraconjugale (ce qui peut choquer la société biélorusse encore très puritaine sur les mœurs), son possible successeur dans quelques décennies, ce qui l’a encouragé à l’amener avec lui lors de quelques uns de ses déplacements internationaux (rencontres avec le pape Benoît XVI et avec Vladimir Poutine).

La Biélorussie de Loukachenko a du mal à se tourner vers l’avenir. Et l’avenir, ce n’est pas de stagner dans une sorte de stalinisme anachronique, immobiliste et stagnant dans un régime autoritaire qui refuse la libre expression politique.


Le véritable enjeu de demain

Pour cela, l’opposition devra être capable de s’unir en se fédérant dans un grand mouvement démocratique et de se désigner un seul leader capable de combattre politiquement Alexandre Loukachenko qui réussit, par des propos populistes et démagogiques, à garder l’adhésion d’une partie de la population (évaluée à environ un tiers des électeurs) qu’il cultive en faisant régulièrement du sport en public ou en s’affichant devant les caméras de télévision aux côtés des autorités religieuses (orthodoxes), à l’instar de Vladimir Poutine.

Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, c’est, à mon sens, plus que les fraudes électorales, l’absence de leadership de l’opposition qui a fait, jusqu’à maintenant, le tort de la démocratie en Biélorussie et qui a maintenu Alexandre Loukachenko dans sa certitude qu’il est l’homme providentiel des Biélorusses.

Une situation qui est encore loin de la Côte d’Ivoire où l’opposition avait réussi, tant bien que mal, à se fédérer autour d’Alassane Ouattara (qui avait reçu le soutien de Bédié), et où l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 n’a pas été entachée de fraudes massives.

C’est aussi par cette absence de leader de l’opposition qu’est évité en Biélorussie le risque de guerre civile. En ce sens, hélas, Loukachenko peut encore espérer diriger son pays pour de nombreuses années…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (24 décembre 2010)
http://www.rakotoarison.eu



Pour aller plus loin :
Les élections législatives du 28 septembre 2008.
Mandats présidentiels multiples ?


yartiLoukachenkoB17


http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/troubles-massifs-a-la-democratie-86389

 

 

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-233

 

 

 

 



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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 08:20

Mort d'un ancien homme clef de Russie

Victor Tchernomyrdine, ancien Premier Ministre de Russie, est mort à 72 ans, selon une annonce du Kremlin. Victor Tchernomyrdine a été l'un des Premiers Ministres les plus importants de Boris Eltsine et était également le patron du groupe d'énergie stratégique Gazprom.

SR

 

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 11:10

(dépêches)

 

Grave crise politique au Kirghizstan (près d'une centaine de morts)

 



http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/04/08/97001-20100408FILWWW00446-kirghizstan-poutine-offre-son-aide.php
Kirghizstan: Poutine offre son aide
AFP
08/04/2010 | Mise à jour : 10:32 Réagir
Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a offert l'aide de la Russie au Kirghizstan, au cours d'une conversation téléphonique avec la dirigeante par intérim de cette ancienne république soviétique d'Asie centrale, Rosa Otounbaïeva, a indiqué aujourd'hui son porte-parole.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/04/08/97001-20100408FILWWW00439-squatparis-26-personnes-evacuees.php

Kirghizstan: contact Poutine/opposition
AFP
08/04/2010 | Mise à jour : 10:13 Réagir
La chef du gouvernement par intérim du Kirghizstan, Roza Otounbaïeva, s'est entretenue par téléphone avec le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a indiqué jeudi Omourbek Tekebaïev, un leader de l'opposition kirghize arrivée au pouvoir après une révolte populaire.



http://jeanmarcelbouguereau.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/04/07/revolution-sanglante-au-kirghizstan-les-craintes-d-un-effet.html
07.04.2010
Révolution sanglante au Kirghizstan : les craintes d'un effet domino

Tous les journalistes connaissent une des règles fondamentales du métier : le mort-kilomètre... Traduction : un accident dans le métro londonien avec quelques victimes fera un gros titre alors qu'un accident de train en Inde faisant cent morts donnera à peine lieu à une brève. Avec ce système, je ne devrais pas vous parler des émeutes au Kirghizstan qui, dès hier, ont fait entre 20 et plus de 100 morts dans la capitale de ce pays d'Asie centrale, entouré par la Chine, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan. Car c'est un véritable soulèvement qu'a connu la capitale cet ancienne République de l'URSS qui avait retrouvé son indépendance en 1991 et l'adoption d'une constitution démocratique en 1993. Mais l'heure de gloire du Kirghizstan ce fut lorsque la révolution des tulipes en Mars 2005 occupa les écrans télés du monde entier. Cette révolution n'était en fait qu'un coup d'état qui renversa le président et son gouvernement pour y installer un nouvel homme fort dont l'opposition ne cessa de réclamer l'application de ses promesses. Jusqu'en 2009, le président Bakiev a dirigé le pays en maintenant une relative ouverture politique, loin des normes démocratiques occidentales, mais certains observateurs étrangers classaient le Kirghizistan comme le pays le plus démocratique d'Asie centrale.

 

Un président pratiquant le népotisme dans un des pays les plus corrompus du monde

 

Depuis 2009, et sa réélection entachée de fraudes et d'irrégularités. Et l'homme est accusé de népotisme et de corruption, le pays étant classé parmi les plus corrompus du monde. L'opposition politique et les ONG de défense des droits de l'homme sont harcelées avec une intensité croissante. Plusieurs meurtres de journalistes et d'opposants ont défrayé la chronique et provoqué les protestations de l'Union européenne. L'opposition est « un assemblage un rien volatil composé de grands barons du Sud et d'anciens piliers du régime » rappelle un article du Asia Times Online. Les premières images des affrontements dans la capitale montraient des manifestants tirant la kalachnikov sur les forces de police, prenant d'assaut le parlement, le siège de la présidence et  pillant la maison du Président pendant celui-ci tenait, comme si de rien n'était, une mini conférence de presse. Dans la soirée, des centaines d'opposants sont entrés dans le siège du Parlement, situé à quelques dizaines de mètres de la présidence, elle-même assiégée par les manifestants réclamant la démission du président Bakiev, tandis que le rez-de-chaussée du siège du parquet général de la capitale était en feu.

 

Tout est allé très vite : le premier ministre démissionne et le Président fuit

 

Après de violents affrontements plus tôt dans la journée entre la police et une foule de manifestants, le Premier ministre, Daniar Oussenov, a indiqué que l'état d'urgence avait été décrété et un "couvre-feu" imposé. Mais les évènements s'accélèrent : non seulement l'un des leaders de l'opposition a affirmé que le Premier ministre avait signé une lettre de démission et qu'un nouveau gouvernement avait été formé, avec à sa tête une ancienne ministre des Affaires étrangères. Peu après on apprenait que le président kirghiz avait quitté la capitale pour une destination inconnue. On comprend que les Etats-Unis se disent "très préoccupés" par la situation car ce pays méconnu occupe une place stratégique depuis que les USA ont mis sur pied des bases destinées à la guerre d'Afghanistan. Cet intérêt militaire a créée une collusion des puissances entourant l'Asie centrale - Russie, Chine et Iran -  face à « l'intrus américain ».




La crainte de l'effet domino d'une Kirghizie devenue démocratique

Que va-t-il se passer avec ce triomphe d'une opposition, parfois soupçonnée d'être soutenue par les Etats-Unis, et dont la victoire va indisposer un peu plus les dictateurs locaux, ouzbek, turkmène, tadjik ou kazakh, qui se tournent de plus en plus vers Moscou de crainte de l'effet domino qui s'exercerait à partir d'une Kirghizie devenue démocratique, risquant de susciter au cœur de la région une explosion aux effets incalculables.

 

 

20:52 Publié dans asie | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note


http://actu.orange.fr/a-la-une/kirghizstan-le-pouvoir-renverse-le-president-dechu-tenterait-de-mobiliser-ses-partisans_526427.html
AFP - 08/04/2010 à 10h01Kirghizstan: le pouvoir renversé, le président déchu tenterait de mobiliser ses partisans
Le gouvernement par intérim du Kirghizstan, arrivé au pouvoir mercredi après une révolte populaire contre le président Kourmanbek Bakiev, a lancé jeudi un appel au calme, après que des affrontements entre police et opposants ont fait au moins soixante-huit morts dans cette ex-république soviétique d'Asie centrale instable et minée par la corruption.

La chef du gouvernement par intérim Rosa Otounbaïeva a affirmé que Kourmanbek Bakiev tentait de rallier ses partisans dans le sud et refusait de démissionner. "Le président tente de consolider son électorat dans le sud (du pays) pour continuer de défendre ses positions", a déclaré Mme Otounbaïeva lors d'une conférence de presse.

"Mais l'opposition insiste pour qu'il remette sa démission", a ajouté Mme Otounbaïeva, ex-ministre des affaires étrangères.

"D'après nos informations, il se trouve à Djalal-Abad", sa ville natale, dans le du sud du Kirghizstan, un pays où les Etats-Unis dispose d'une base militaire cruciale pour leurs opérations en Afghanistan.

Elle a annoncé par ailleurs que le parlement allait être dissous et que le gouvernement provisoire dirigerait le pays en attendant de nouvelles élections.

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Les dirigeants de l'opposition avaient annoncé mercredi la chute du gouvernement. Le président Bakiev avait quitté Bichkek, la capitale, pour se rendre dans le sud du pays, à l'issue d'affrontements entre des opposants et la police, qui ont fait 68 morts et 527 blessés, selon le ministère de la Santé.

"Nous vous demandons de ne pas céder à la provocation, ni de détruire ou piller les biens des citoyens ordinaires", a notamment demandé jeudi dans une allocution radiodiffusée Rosa Otounbaïeva.

M. Bakiev, 60 ans, dont l'opposition réclamait le départ, a décollé vers 20H00 locales (14H00 GMT) de l'aéroport Manas, au nord de la capitale Bichkek, à destination d'Osh, ville du sud du pays.

"Bakiev est parti pour Osh, sur l'insistance de ministres-clés et (des responsables) de sa sécurité", a indiqué à l'AFP un membre du ministère de la Défense, ce qu'a confirmé la municipalité d'Osh.

Son Premier ministre, Daniar Oussenov, a "remis une lettre de démission", après des négociations avec l'un des chefs de l'opposition, Temir Sariev, a annoncé ce dernier à la radio kirghize Azattyk.

L'opposition a formé son "propre gouvernement", avec à sa tête Rosa Otounbaïeva, a ajouté M. Sariev.

"Le pouvoir est désormais dans les mains du gouvernement du peuple", a déclaré Mme Otounbaïeva à la radio, "des responsables ont été nommés et travaillent déjà à normaliser la situation".

Le pouvoir est tombé après que des centaines de manifestants ont pris d'assaut le Parlement et la présidence à Bichkek.

"Près de 100 personnes ont été tuées dans les troubles" dans le pays, a de son côté déclaré l'un des leaders de l'opposition, Omourbek Tekebaïev, à la télévision publique, saisie par les manifestants.

Le siège du parquet général a été incendié, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les premiers incidents ont éclaté lorsque la police a tenté en vain de disperser les manifestants rassemblés près du siège de l'opposition.

A la suite de violents affrontements, les autorités ont décrété l'état d'urgence et imposé un "couvre-feu". La situation a ensuite dégénéré lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu et utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes contre les manifestants.

Le président Bakiev, lui-même arrivé au pouvoir par une révolution en mars 2005, était critiqué pour sa dérive autoritaire et son népotisme.

A Bichkek, son domicile a été pillé et incendié par des inconnus qui en sont ressortis avec de gros sacs en plastique remplis de vêtements, de draps et de vaisselle, selon un correspondant de l'agence Interfax sur place.

L'incertitude régnait sur le sort du ministre de l'Intérieur, Moldomoussa Kongantiev. Une source au ministère, des médias indépendants et des ONG assuraient qu'il avait été tué à Talas (nord-ouest) lors de heurts, mais un porte-parole du ministère a démenti.

La Russie et les Etats-Unis, qui ont chacun une base militaire dans l'ex-république soviétique, ont appelé au calme.

Washington s'est dit mercredi "très préoccupé" et a déploré les violences à Bichkek.

L'aéroport Manas, où Washington dispose d'une base aérienne clé pour ses opérations en Afghanistan, par laquelle transitent notamment la plupart de ses soldats déployés sur ce terrain, a été fermé vers 20H00 locales, a indiqué un responsable militaire américain.

De son côté, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a assuré que la Russie n'avait "aucun lien" avec les affrontements, le président russe Dmitri Medvedev qualifiant la situation "d'affaire interne au Kirghizstan".

La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, s'est déclarée très inquiète et a appelé gouvernement et opposition kirghizes à la "retenue" et au dialogue.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lancé un nouvel appel "pressant au dialogue et au calme, afin d'éviter de nouvelles effusions" de sang.

 

 

 

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 09:05

(dépêches)


Double attentat suicide dans le métro à Moscou ce matin du 29 mars 2010 : au moins 37 morts




http://fr.news.yahoo.com/4/20100329/tts-russie-explosion-ca02f96.html
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La justice russe a dit soupçonner des "terroristes" et annoncé l'ouverture d'une enquête sur ces deux explosions qui n'ont pas été revendiquées.

La première s'est produite à 07h56 (03h56 GMT) dans station de métro de Loubianka, dans le centre de Moscou, près du siège des services du renseignement intérieur (FSB), tuant 22 personnes, précise le ministère des Situations d'urgence.

"L'explosion a frappé le deuxième wagon d'une rame de métro qui était arrêtée à Loubianka", a dit par téléphone la porte-parole du ministère, Irina Andrianova.

Elle a fait état de victimes à la fois à l'intérieur du train et sur le quai, bondée à l'heure de pointe.

La seconde explosion est survenue une quarantaine de minutes plus tard, à 08h37 (04h37 GMT) à la station Park Koultouri, où un train était également à l'arrêt, faisant 12 morts, a-t-elle ajouté.

Les bâtiments abritant le quartier général du FSB, les services de renseignement russes, se trouvent juste au-dessus de la station Loubianka.

Ludmila Danilova, Pierre Sérisier et Grégory Blachier pour le service français

http://fr.news.yahoo.com/69/20100329/twl-double-attentat-suicide-dans-le-mtro-b11dcaf.html
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Les deux explosions se sont déroulées dans deux stations de métro à quelques minutes d'intervalle, à l'heure de pointe des transports en commun en ce début de semaine. Selon les autorités, la première s'est produite à 07h56 (heure locale) dans station de métro de Loubianka, dans le centre de Moscou, près du siège des services du renseignement intérieur (FSB), tuant 22 personnes, dans un wagon et sur le quai.

La seconde explosion est survenue une quarantaine de minutes plus tard, à 08h37 (heure locale) à la station Park Koultouri, où un train était également à l'arrêt, faisant 12 morts, selon les autorités.

Pour la police, il ne fait pas de doute qu'il s'agit de « terrorisme », et elle penche pour des attentats suicide. La BBC souligne que ce sont les groupes qui s'opposent à l'armée russe dans la région du Nord Caucase (Tchtchénie, Ingouchie, Daguestan), qui font figure de suspects numéro un.

Les premières photos d'amateurs, non authentifiées, ont commencé à circuler sur Twitter, comme celle-ci (ci-dessus, tirée d'une caméra de video-surveillance du métro), qui montre l'organisation des secours, et cette autre phoot (ci-dessous) qui montre les conséquences pour les autres passagers du métro. Il n'y a aucune image, ni sur internet, ni à la télévision russe, des lieux des attentats eux-mêmes.

Le métro de Moscou avait déjà été frappé par des attentats assez similaires en février 2004. 34 personnes avaient alors trouvé la mort dans un attentat suicide dans un train bondé à l'approche de la station Paletevskaia.

Six mois plus tard, un « kamikaze » s'était fait exploser à l'extérieur d'une station de métro moscovite, faisant dix morts.

Ces deux attentats avaient été attribués alors à des groupes tchétchènes.

http://fr.news.yahoo.com/76/20100329/twl-deux-explosions-meurtrires-dans-le-m-1a8f422.html
Moscou
il y a 33 min

             Buzzer ! Imprimer Les deux explosions qui ont fait au moins 34 morts dans le métro de Moscou lundi matin sont des attentats suicide, a indiqué le procureur de Moscou Iouri Siomine à des journalistes. Lire la suite l'article
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Deux explosions dans le métro de Moscou: au moins 34 morts et 25 blessés
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La première explosion a eu lieu dans une rame qui se trouvait dans la station de Loubianka, dans le centre de la capitale russe, a annoncé une porte-parole du ministère des situations d'urgence Irina Andrianova, citée par l'agence Itar-Tass. 25 personnes ont été tuées, selon le premier bilan.

Quelques minutes plus tard, une seconde explosion à la station Park Kultury vers 08H40 (04H40 GMT). «Suite à l'explosion, selon des données préliminaires, 15 personnes sont mortes, plus de 20 sont blessées», selon une source des forces de l'ordre.

Les autorités russes ont aussitôt ouvert une enquête pour «terrorisme» après ces deux explosions dans le métro de Moscou lundi matin. Selon l'Agence Interfax, l'explosion pourrait avoit été déclenchée par un kamikaze. L'explosion

La capitale russe a été touchée ces dix dernières années par une série d'explosions mortelles revendiquées par des miltants de la cause tchéchène, mais elles sont devenues moins fréquentes ces derniers temps.

(Source AFP)

http://fr.news.yahoo.com/63/20100329/tfr-double-explosion-dans-le-mtro-moscou-019dcf9.html
Double explosion dans le métro à Moscou: au moins 40 morts
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 LePost             Buzzer ! Imprimer La première explosion a frappé la station de métro Loubianka peu avant 8h en Russie, faisant 20 morts et blessant 11 autres personnes selon le ministère des Situations d'urgence, rapporte L'Express. Lire la suite l'article
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30 minutes plus tard: seconde a touché la station Park Koultouri, également dans le centre la capitale russe.

Deux explosions qui ont lieu à l'heure de pointe.

A 7h30, France Info parle de 40 morts.

"Des agences russes évoque des attentats suicides" écrit France Info.

Une enquête pour terrorisme vient de s'ouvrir, selon Europe1.

Russia Today diffuse cette photo d'amateur:

(source: compte twitter de Salam93N)

Plus d'infos dans quelques minutes.

http://fr.news.yahoo.com/64/20100329/twl-explosions-meurtrires-dans-le-mtro-d-acb1c83.html
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/03/29/une-explosion-dans-le-metro-de-moscou-fait-au-moins-25-morts_1325517_3214.html#xtor=AL-32280184
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3214,50-1325517,0.html
http://www.lemonde.fr/web/illustration/0,32-0,40-1325534,0.html
http://www.lemonde.fr/web/illustration/0,32-0,40-1325541,0.html

Explosions meurtrières dans le métro de Moscou
LE MONDE.FR | 29.03.10 | 06h52  •  Mis à jour le 29.03.10 | 08h57





 
Deux explosions ont frappé, lundi matin 29 mars, à l'heure de pointe, deux stations de métro dans le centre de Moscou, tuant au moins 34 personnes et en blessant 27 autres. Le procureur de Moscou a imputé ces explosions à des attentats-suicides. Le maire de Moscou a précisé qu'il s'agissait de kamikazes de sexe féminin.

La première explosion a eu lieu dans une rame qui se trouvait dans la station de métro Loubianka dans le centre de Moscou, à 7 h 56 heure local [5 h 56 en France]. "On peut partir du principe que l'explosif était attaché au corps, dix-neuf personnes sont mortes", a déclaré le procureur Iouri Siomine à des journalistes au sujet de la première explosion, à côté de la station Loubianka, dans le centre de Moscou.
D'autres responsables avaient auparavant évoqué 25 morts. Il y aurait une douzaine de blessés. Les bâtiments abritant le quartier général du FSB, les services du renseignement russes, se trouvent juste au-dessus de la station Loubianka.

ENQUÊTE OUVERTE POUR TERRORISME

La seconde explosion s'est produite environ une demi-heure plus tard dans un train à la station Park Koultouri. "C'était un scénario similaire", a précisé M. Siomine. "Concernant Park Koultoury, je n'ai pas les chiffres précis mais il y a sans doute 14 morts", a-t-il dit. Il y aurait en outre une quinzaine de personnes blessées. "Ce ne sont pas des chiffres définitifs : pour l'instant c'est l'heure de sauver les vies", a-t-il dit.

Le comité d'enquête du parquet a indiqué qu'une enquête pour terrorisme avait été ouverte. "Une enquête a été ouverte après les deux explosions aux stations de métro Loubianka et Park Koultoury pour (...) acte terroriste", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Sur la place de la Loubianka, plusieurs dizaines de camions orange et rouges des services d'urgence stationnaient, de même qu'un hélicoptère. Les autres lignes de métro étaient en revanche toujours ouvertes. La capitale russe a été touchée ces dix dernières années par une série d'explosions mortelles revendiquées par des militants de la cause tchétchène, mais elles étaient devenues moins fréquentes ces derniers temps.

 



avec AFP, Reuters et AP
Article paru dans l'édition du 30.03.10





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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 01:31

(dépêches)



Russie: des skinheads condamnés de six à vingt ans pour crimes racistes

15 déc 2008 - il y a 29 min

Sept skinheads russes ont été condamnés lundi à des peines allant de six à vingt ans de prison pour 19 meurtres (bien 19 meurtres) racistes et 12 tentatives de meurtre, dont ils avaient enregistré et diffusé des images sur internet.

Les deux organisateurs de la bande, Artour Ryno et Pavel Skatchevski, se sont vu infliger une peine de dix ans parce qu'ils étaient mineurs au moment des faits, commis entre août 2006 et octobre 2007.

Roman Kouzine, né en 1988, a reçu la peine la plus élevée, soit 20 ans de prison en colonie pénitentiaire à régime sévère.

Quatre autres membres du groupe ont été condamnés à des peines allant de six à 12 ans de prison.

Deux jeunes, dont une fille qui filmait les crimes et les diffusait sur internet, ont été auparavant innocentés par les jurés.

Les sept jeunes gens étaient accusés d'avoir violemment battu des personnes ayant l'apparence "non slave", dans la région de Moscou, d'avoir filmé des séquences des faits et d'avoir posté les vidéos sur l'internet.

Ils ont "tué des citoyens de Russie, du Tadjikistan, d'Azerbaïdjan et de Chine", a précisé le procureur Marina Semenenko devant la presse.

Les sept jeunes son également accusés d'avoir "volé les biens" de leurs victimes et "attisé la haine raciale".

Les accusés ont écouté leur verdict debout dans leur cage. Artour Ryno a regardé droit devant lui et souri tandis que Pavel Skatchevski, une casquette vissée sur le front, baissait la tête. Certains des accusés portaient des masques anti-grippe.

Dmitri Agranovski, avocat de Pavel Skatchevski, a laissé entendre qu'il ferait appel du verdict.

Selon lui, les crimes commis par les accusés "reflètent un phénomène social qui a un caractère massif et témoignent du caractère malsain des relations interethniques".

Soulignant que son client était "un élève brillant", l'avocat a appelé à "éduquer les jeunes au lieu de les punir". "Ils représentent une certaine couche sociale comme l'a montré ce procès", a-t-il conclu.


Marches d'opposants réprimées à Moscou et Saint-Pétersbourg

14 déc 2008 - 17h44 - Denis Pintchouk et Aïdar Bouribaïev
 
La police russe a empêché dimanche la tenue de manifestations non autorisées à Moscou et à Saint-Pétersbourg et a interpellé plus de 150 militants d'opposition.

Les "marches du mécontentement" sont devenues l'une des marques de fabrique de l'hétéroclite coalition d'opposition "Autre Russie" - qui va des libéraux à certains groupes communistes - dirigée par l'ancien champion du monde d'échecs Garry Kasparov et par l'écrivain Edouard Limonov, chef du Parti national-bolchevique (interdit).

Des fourgons policiers ont bouclé deux places du centre de Moscou où la coalition Autre Russie avait appelé ses partisans à se retrouver. Les cordons policiers ont empêché les militants d'atteindre ces points de rassemblement.

La police a interpellé une vingtaine d'anciens officiers de l'Armée rouge place Pouchkine et plusieurs militants d'opposition, dont Limonov, place Trioumfalnaïa, à deux kilomètres de là.

A Saint-Pétersbourg, la police a empêché une marche d'une centaine de personnes qui comptaient défiler sur la perspective Nevski, en direction de la place Tchernichevski. Là aussi, des opposants ont été arrêtés.

Autour de 500 personnes ont toutefois réussi à se regrouper par la suite place Tchernichevski en scandant "Non à l'Etat policier!" ou encore "Autorités, réagissez à la crise!". Le rassemblement a duré une heure et a pris fin dans le calme.

"Ils mettent leur argent à l'abri", a accusé Sergueï Gouliaïev, membre d'Autre Russie, lors de ce rassemblement. "Ils ne sauveront pas l'économie russe. Avec ce gouvernement, ce président et ce Premier ministre, nous allons droit dans le mur".

VERS UNE ANNÉE 2009 DIFFICILE

Citant la police, des agences de presse russes ont rapporté que plus de 150 opposants avaient été interpellés à Moscou et Saint-Pétersbourg, les deux plus grandes villes du pays. Le plus souvent, les interpellations sont suivies de remises en liberté au bout de quelques heures, moyennant des amendes modiques.

Bien que les actions de l'opposition comme les marches et les sit-in attirent l'attention des médias, les organisations d'opposition radicales ne jouissent pas d'un grand soutien dans l'opinion.

Pour l'opposition, les cours élevés du pétrole et du gaz ont été une aubaine pour le pouvoir russe et lui ont permis d'avoir le soutien de la population au fil des dernières années. Mais avec le retournement de situation économique au plan mondial et la chute des cours du pétrole, l'opposition russe espère tirer bientôt parti du mécontentement de la population.

Le gouvernement reconnaît lui-même qu'il va devoir tailler dans certaines dépenses sociales et que le chômage risque de devenir massif, la chute des revenus pétroliers tarissant des sources de revenus capitales pour le budget de l'Etat.

"Le pays sera complètement différent à la fin 2009 et le régime ne sera pas aussi puissant", a déclaré samedi à Reuters Ilia Iachine, l'un des dirigeants d'une nouvelle coalition libérale d'opposition, Solidarité, qui a tenu ce week-end son congrès fondateur à Moscou. Garry Kasparov figure parmi ses dirigeants.

Face à la situation, le Kremlin se fixe pour priorité de maintenir la stabilité politique. Au moment où les policiers refoulaient une cinquantaine d'opposants place Trioumfalnaïa, des membres du mouvement de jeunesse pro-Kremlin Jeune Russie distribuaient sous l'oeil bienveillant des agents de sécurité des tracts accusant l'opposition de faire le jeu de forces hostiles à la Russie.

Version française Eric Faye


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