Nicolas Sarkozy entame de nouveaux entretiens avec les partenaires sociaux

Après les avoir reçus avant même son entrée en fonction, le président rencontre jusqu'à mercredi à l'Elysée les dirigeants des cinq syndicats représentatifs (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et des trois organisations patronales (Medef, UPA, CGPME) avec François Fillon, Jean-Louis Borloo et Xavier Bertrand.
Inquiet face à la pression mise cette semaine par le Premier ministre pour réformer très vite, Jean-Claude Mailly (FO), premier leader syndical a être reçu vendredi, est sorti "rassuré".
Sur le service minimum dans les transports en cas de grève, "il n'y a pas de volonté de remise en cause du droit de grève", s'est-t-il félicité, se disant prêt à négocier, entreprise par entreprise, des accords de prévention des conflits sur le modèle de la RATP.
"Sur les thèmes dont se saisiront les partenaires sociaux, il n'y aura pas d'intervention du gouvernement tant que les négociations ne seront pas terminées", a poursuivi M. Mailly, évoquant l'assurance chômage, la sécurisation des parcours professionnels et le contrat de travail. Mais leur terme n'est pas possible à "garantir pour la fin de l'année", a-t-il prévenu.
"Je suis rassuré sur la méthode. Sur le contenu, il faudra attendre les textes qui sortiront", a-t-il ajouté.
Parmi les quatre conférences sociales en principe prévues à la rentrée (égalité salariale hommes-femmes, flexisécurité, démocratie sociale, conditions de travail), celles sur des thèmes en négociation entre patronat et syndicats "n'auront pas lieu ou seront repoussées", a assuré M. Mailly.
Avant même sa rencontre, prévue à 16h00, François Chérèque (CFDT) disait son "bon espoir de dissiper les malentendus". "Si le gouvernement nous laisse du temps pour la négociation sur le contrat du travail, ce sera un signe fort pour la CFDT, un signe de confiance", a-t-il dit.
Il faut "distinguer très clairement ce qui doit revenir à la négociation, comme le contrat de travail et les parcours professionnels, et les sujets qui doivent faire l'objet de conférences" avec le gouvernement", comme "les conditions de travail ou l'égalité hommes-femmes", a expliqué M. Chérèque.
Sur le contrat de travail, l'échéance de la fin de l'année fixée par Matignon pour les négociations est "envisageable", a estimé Bernard Van Craeynest (CGC) dans les Echos.
La CGC, qui devait être reçue à 17H00, comptait demander à M. Sarkozy que le pouvoir d'achat figure au menu des conférences de septembre et FO a plaidé pour un coup de pouce au Smic.
Côté patronal, le ton était aussi à la satisfaction, notamment après la promesse du président de créer un secrétariat d'Etat pour mieux prendre en compte la situation des PME et des artisans.
Reçu le premier, Jean-François Roubaud (CGPME) a salué la "méthode rapide et efficace" du gouvernement.
De son côté, le président de l'UPA (union professionnelle artisanale, patronat), Pierre Martin, a affirmé, à l'issue d'un entretien "cordial et très constructif" avec notamment le président de la République et le Premier ministre, que Nicolas Sarkozy avait accepté sa proposition de mettre en place, "avant l'été", une "commission de réflexion pour la TVA sociale".
"On ne dit pas que ça débouchera forcément positivement, mais il faut y réfléchir. Quand nous demandons des allègements de charges pour nos entreprises, on imagine bien qu'une compensation, quelque part, doit s'opérer", a affirmé M. Martin.
Pour d'autres thèmes de réforme, comme la détaxation des heures supplémentaires programmée par une loi en juillet, le gouvernement a prévu des "concertations" rapides avec le patronat et les syndicats, selon les organisations déjà reçues.
La CGT et le Medef devaient être respectivement reçus à l'Elysée mardi et mercredi.
Par Isabelle Cortes, le vendredi 25 mai 2007, 17h12
Fillon avec Michèle Alliot-Marie aux côtés des policiers à Vitry-sur-Seine

A deux semaines des législatives, et alors que la sécurité constitue l'un des sujets majeurs de préoccupation des Français, le Premier ministre a choisi de se rendre sur le terrain, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), pour réaffirmer que le gouvernement serait "intraitable sur les questions de sécurité".
Avec la numéro quatre du gouvernement, il a visité la cellule investigations, les bureaux de la brigade des mineurs, le local de la police technique et scientifique et s'est entretenu avec les policiers.
"Derrière vous, les gardiens de la paix, vous avez le gouvernement de la République. Dans cette ville difficile, vous faites votre travail dans des conditions que beaucoup de Français n'accepteraient pas (...) On ne relâchera pas l'effort. La violence, si on veut la contenir, la réduire, il ne faut pas reculer d'un millimètre", leur a lancé M. Fillon.
Alors que certains fonctionnaires ont mis l'accent sur un manque de moyens (voitures de police, téléphones portables...) et des locaux inadaptés, il a estimé qu'il fallait "voir d'où on partait" et que "pendant des années et des années, la sécurité n'a pas été une priorité".
"Ce que nous avons voulu avec Nicolas Sarkozy", le président de la République qui a été ministre de l'Intérieur pendant quatre années du quinquennat Chirac, "c'est marquer une vraie rupture y compris avec la période récente", a-t-il dit.
Dans les prochains arbitrages, certaines priorités seront "encore plus affirmées" avec un nouvel arsenal législatif (peines planchers pour les multirécidivistes, majorité pénale abaissée de 18 à 16 ans) dès l'été et "de nouveaux moyens humains et techniques", a affirmé le chef du gouvernement.
Interrogé par la presse sur cette incursion sur le terrain de Mme Alliot-Marie -avec laquelle il entretient des relations fraîches selon les médias-, M. Fillon a répondu que le rôle du Premier ministre n'était "pas seulement de rester enfermé à Matignon".
Michèle Alliot-Marie avait un temps espéré pouvoir devenir Premier ministre de Nicolas Sarkozy, selon la presse.
"Je suis sûr que vous aurez beaucoup d'autres occasions de voir Michèle Alliot-Marie, telle que je la connais, sur le terrain et de l'interroger", a-t-il ajouté.
Alors qu'une journaliste demandait à Mme Alliot-Marie si cette visite conjointe la mettait "mal à l'aise", M. Fillon a aussitôt lancé: "vous trouvez qu'elle a l'air mal à l'aise ?".
"Non, je ne suis pas du tout mal à l'aise. Je suis au contraire très heureuse (...) Ca me garantit de très bons arbitrages budgétaires !", a répondu pour sa part, tout sourire, la ministre de l'Intérieur.
Par Frédéric Dumoulin, le jeudi 24 mai 2007, 15h45
Borloo peaufine le projet de défiscalisation des heures supplémentaires
PARIS (AP) - Un projet de texte sur la défiscalisation des heures supplémentaires va être soumis dans les prochains jours par Jean-Louis Borloo à l'arbitrage de l'Elysée et de Matignon et présenté à la fin de la semaine aux partenaires sociaux, a-t-on appris lundi auprès de Bercy. Les rendez-vous n'étaient pas encore calés avec les organisations patronales et syndicales.
Le texte rédigé par le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi contient "différentes options", selon Bercy. Il devrait concerner les salariés du privé comme les fonctionnaires.
Plusieurs propositions sont encore à l'étude, selon "La Tribune". Pour les cotisations salariales, le gouvernement pourrait décider de faire des abattements cotisation par cotisation, notamment sur la cotisation retraite (6,65%), plus importante que la cotisation maladie (0,75%).
En ce qui concerne les cotisations patronales, le gouvernement pourrait choisir de renforcer le dispositif Fillon d'allégement dégressif des cotisations sociales patronales actuellement en vigueur, entre un et 1,6 Smic. L'abattement général actuel qui est maximum au niveau du Smic, pourrait être généralisé pour les seules heures supplémentaires au-delà du Smic.
Conformément à l'engagement pris par Nicolas Sarkozy, les salariés pourraient aussi déduire le montant des heures supplémentaires de leur revenu imposable.
La défiscalisation et l'exonération de charges sociales des heures supplémentaires figuraient dans le programme électoral de Nicolas Sarkozy, qui veut permettre aux Français de "travailler plus pour gagner plus".
Le Premier ministre François Fillon a confirmé la semaine dernière que cette mesure serait au programme de la session extraordinaire du Parlement convoquée après les élections législatives des 10 et 17 juin.
Lundi 28 mai 2007, 16h50
Visite au Kosovo du nouveau ministre de la Défense Hervé Morin
PRISTINA (AP) - Le nouveau ministre français de la Défense Hervé Morin s'est rendu lundi au Kosovo, où il a rencontré les militaires français de la KFOR (Force de l'OTAN pour le Kosovo) à l'occasion de son premier déplacement officiel à l'étranger depuis sa nomination.
Selon un porte-parole de la KFOR, le lieutenant-colonel Reaner Grossman, M. Morin a rendu visite aux quelque 2.000 soldats français déployés dans le nord du Kosovo. Il devait ensuite s'entretenir avec le commandant de la KFOR, le général Roland Kather à Pristina.
La KFOR compte 16.000 hommes, dont 2.000 Français stationnés à Pristina, où se trouve l'état-major de la force et dans le nord du Kosovo. Les militaires français patrouillent notamment à Mitrovica, théâtre il y a quelques années d'affrontements meurtriers entre les communautés serbes et albanophones de la ville, coupée par le fleuve Ibar.
Le conseil de sécurité de l'ONU est divisé sur la question du statut du Kosovo. La Russie, alliée traditionnelle des Serbes, menace d'opposer son veto à un projet de résolution soutenu par les Etats-Unis et l'Europe, prévoyant de faire du Kosovo un Etat indépendant sous supervision internationale.
Lundi 28 mai 2007, 16h25
Xavier Darcos : la carte scolaire actuelle ne disparaîtra pas avant 2010
PARIS (AFP) - Le gouvernement va supprimer progressivement la carte scolaire à partir de cette année, mais "il faudra bien trois rentrées scolaires" pour qu'elle ait disparu, déclare le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos dans un entretien publié mardi dans Le Parisien-Aujourdhui.
"Il faudra bien trois rentrées scolaires (jusqu'à celle de 2009 au moins, ndlr) pour que la carte scolaire actuelle ait disparu car nous devons, parallèlement, mettre en place les outils de régulation qui garantiront une vraie diversité sociale" dans les établissements, affirme le ministre.
Le principe de la carte scolaire veut qu'un enfant soit inscrit dans un établissement en fonction de son lieu d'habitation.
M. Darcos assure qu'il ne "remettra pas en cause la règle générale" permettant d'avoir son enfant scolarisé au plus près de son domicile. Mais il entend "favoriser des choix plus larges".
"Ce qui changera dès la rentrée prochaine, poursuit-il, c'est que le nombre d'élèves qui pourront s'inscrire dans un établissement situé en dehors de leur secteur de rattachement augmentera".
Le ministre proposera "d'ici la fin du mois de juin de conduire une expérimentation dès la rentrée 2007". Pour la mener "nous n'aurons pas besoin de faire voter une loi (..) Elle reposera sur des dispositions légales existantes. Sur la base des résultats obtenus, cette expérience sera généralisée à partir de la rentrée 2008", ajoute-t-il.
M. Darcos affirme vouloir "mettre fin, sur ce sujet, à la guerre souterraine qui oppose les familles à l'institution scolaire". "La seule guerre scolaire qui vaille c'est celle qui combat la relégation et la ghettoïsation dont s'accomode trop souvent notre société", indique-t-il encore.
Lundi 28 mai 2007, 21h17
Rachida Dati : les textes contre la multirécidive seront présentés cet été

"C'est un engagement du président de la République (...) Ca sera évoqué lors de la session extraordinaire de cet été", a déclaré Mme Dati sur Canal+.
Elle faisait allusion à deux textes contre la multirécidive, promis par le candidat Sarkozy avant son élection à la présidence: la création de peines plancher pour les majeurs et la suppression de l'excuse de minorité pour les jeunes de 16 à 18 ans.
En instaurant des peines plancher pour les multirécidivistes, le gouvernement entend se doter d'"outils de sanction graves et importants pour des faits graves". "Tout cela se fera avec de la concertation et dans le respect des principes constitutionnels", a ajouté la ministre.
Concernant les moins de 18 ans, "les faits (de délinquance) sont de plus en plus graves pour des mineurs de plus en plus jeunes". "Entre 1995 et 2005 le taux de mise en cause de mineurs dans les faits de délinquance a augmenté de plus de 55%", a affirmé Mme Dati.
"C'est de notre responsabilité de protéger les mineurs, de prévenir cette délinquance mais aussi de les sanctionner dès lors où ils commettent des actes graves. Il faut rappeler que 80% des mineurs sanctionnés ne récidivent pas".
Interrogée sur le risque d'"explosion de la surpopulation carcérale", la ministre a répondu que "quand on sanctionne ça n'est pas forcément la prison". Elle a rappelé l'existence de centres éducatifs fermés (CEF) pour les mineurs, dont le nombre progressera à "plus d'une quarantaine d'ici 2008".
Dimanche après-midi, Rachida Dati devait consacrer sa troisième sortie sur le terrain depuis sa nomination à la visite d'un CEF dans la région de Rouen, a-t-on indiqué à la Chancellerie, en précisant que cette visite se ferait hors la présence des médias.
A propos du budget de la Justice, la ministre, ancienne magistrate au parquet d'Evry, a ajouté sur Canal+ qu'elle "mettrait les moyens sur les fonctionnaires et les greffiers en particulier", soulignant qu'il y avait dans cette catégorie "un vrai problème".
"Il ne suffit pas de rendre une décision de justice, il faut pouvoir la notifier, l'exécuter", a-t-elle dit.
Enfin concernant l'ancien président Jacques Chirac et d'éventuelles convocations de ce dernier chez un ou plusieurs juges à compter du 16 juin (date où l'immunité présidentielle cessera, ndlr), Rachida Dati a rappelé le principe de la séparation des pouvoirs.
"La justice est indépendante, j'y tiens aussi", a déclaré la ministre. "Je n'ai pas de commentaire à faire là-dessus, je n'ai d'ailleurs pas connaissance de ces dossiers", a-t-elle encore affirmé.
Dimanche 27 mai 2007, 17h27
Xavier Bertrand promet "un statut" pour les stagiaires en entreprise
PARIS (AFP) - Le ministre du Travail Xavier Bertrand a annoncé, lundi, qu'il allait bâtir "un statut pour les stagiaires" pour éviter qu'ils ne fassent "le boulot d'un salarié, mais sans couverture ni rémunération", déclenchant l'intérêt des organisations d'étudiants et stagiaires.
Le précédent gouvernement avait signé, en avril 2006, une charte des stages en entreprise qui devait permettre de "sécuriser" le secteur. Mais le collectif de stagiaires "Génération précaire", qui a organisé plusieurs manifestations ces deux dernières années pour dénoncer les abus et réclamer une rémunération, y voyait un "cache-misère".
"Il va y avoir un statut pour les stagiaires", a indiqué M. Bertrand sur RMC en réponse à une question d'auditeur sur le sujet. "Des chartes ont été signées, est-ce qu'elles sont bien appliquées ou pas?" s'est interrogé M. Bertrand, ajoutant qu'il n'en était "pas certain".
Selon lui, "on ne peut pas laisser cette situation pour les stagiaires". "Je ne veux pas que des stagiaires fassent quasiment le boulot d'un salarié et qu'ils n'aient aucune couverture ni aucune rémunération", a fait valoir M. Bertrand.
"Il va donc y avoir un cadre pour les stages et les stagiaires", a-t-il conclu.
Le syndicat étudiant Unef s'est félicité des déclarations du ministre en rappelant qu'il exigeait l'inscription de ce statut dans le code du travail.
L'Unef, selon qui 10% des quelque 800.000 jeunes effectuant des stages en entreprises "remplacent de véritables emplois salariés", a élaboré un projet de réglementation des stages sur la base de trois principes, relatifs à la rémunération, à l'encadrement pédagogique et aux contraintes imposées aux entreprises.
Selon le premier principe, "le stage doit donner lieu à une rémunération dès le premier mois, sur une base de 50% du Smic minimum, variant ensuite en fonction du niveau de qualification et de la durée du stage". "Cette rémunération doit être fixée par la loi", selon l'Unef.
Le collectif Génération Précaire a de son côté demandé à être "associé" à l'élaboration d'un futur statut du stagiaire.
"On va suivre le dossier de très, très près et on souhaiterait être associés aux discussions comme on l'avait été autour de la Charte" des stages en entreprises, signée par le précédent gouvernement en avril 2006, a indiqué à l'AFP Julien, porte-parole de "Génération précaire".
"C'est une très bonne chose que le ministre reconnaisse que la charte était une mauvaise solution, et qu'elle ne sert pas à grand chose, ce qu'on dit depuis un an et demi", a ajouté le porte-parole de ce collectif, dont les membres requièrent l'anonymat et manifestent masqués.
"Si le nouveau gouvernement semble faire avancer les choses, on sera là", a assuré Julien, ajoutant toutefois qu'il faudrait que "tout soit joué avant l'été, pour les prochains stages qui devraient se rapprocher le plus possible de l'apprentissage, qui est bien encadré".
"Génération précaire" demande l'inscription du stagiaire dans le Code du travail et une rémunération minimale et progressive.
Lundi 28 mai 2007, 20h56
Rencontre Aoun-Kouchner à Paris sur le Liban
PARIS (AP) - Le général Michel Aoun a rencontré lundi à Paris le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner pour faire le point avec lui sur "la situation actuelle au Liban" et notamment au camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared, près de Tripoli, où sont retranchés depuis huit jours des miliciens du groupe radical Fatah al-Islam.
"Il faut aller doucement, c'est ce que l'armée libanaise est en train de faire", a commenté le général Aoun sur France-Info. "Si jamais la question n'est pas résolue politiquement, on risque d'avoir toujours des pertes collatérales", a-t-il noté. "De l'autre côté, est-ce que l'on peut rester otage d'un groupe terroriste dans le camp?"
"Ca, c'est un échec de plus" du gouvernement de Fouad Siniora, a accusé Michel Aoun. "J'ai adressé une lettre (au secrétaire général de l'ONU) Ban Ki-moon le 30 mars où j'ai indiqué l'évolution et l'expansion de ces groupes terroristes. Le gouvernement les regarde comme cela sans rien faire".
Lundi 28 mai 2007, 20h20
Fillon multiplie les réunions de travail pour aller vite après le 17 juin
PARIS (AFP) - François Fillon a multiplié lundi les réunions de travail à Matignon, affinant les projets qu'il compte mettre en oeuvre au plus tôt après les législatives si celles-ci confirment la majorité présidentielle.
Pas moins de sept membres du gouvernement étaient à l'agenda du Premier ministre afin, ont-ils indiqué, de faire avancer leurs dossiers respectifs.
Roselyne Bachelot (Santé, Jeunesse et Sports), Rachida Dati (Justice), Valérie Pécresse (Enseignement supérieur, Recherche), Christine Boutin (Logement et Ville), Xavier Darcos (Education) se sont succédé jusqu'à 16h00. Christine Albanel (Culture) et Eric Woerth (Budget, Comptes publics et Fonction publique) devaient suivre en fin d'après-midi.
Chacun est porteur d'une réforme que le président Nicolas Sarkozy veut faire aboutir à court terme.
Mme Bachelot compte inscrire les franchises médicales dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008.
Mme Dati doit présenter en juillet un projet visant à supprimer l'excuse de minorité pour les mineurs multirécidivistes à partir de 16 ans, et un autre instaurant des peines minimales (dites "plancher") en cas de multirécidive.
Le texte sur l'autonomie des universités, défendu par Mme Pécresse, sera également au menu de la prochaine Assemblée nationale dès cet été.
Mme Boutin est impliquée avec M. Woerth dans le projet de déduction des intérêts d'emprunt immobilier de l'impôt sur le revenu. Elle prépare aussi pour cet été un plan en faveur de l'emploi des jeunes dans les banlieues. Ce dernier, de nature réglementaire, ne sera pas soumis aux députés.
M. Woerth pilotera aussi les réformes fiscales les plus passionnément débattues du candidat Sarkozy: détaxation des heures supplémentaires, bouclier fiscal, quasi-suppression des droits de succession,...
M. Darcos sera, de son côté, l'artisan de la suppression progressive de la carte scolaire à partir de la rentrée.
Le fait que les rencontres de lundi aient, de façon inhabituelle, été placées à l'agenda hebdomadaire publié par Matignon permet, au passage, d'afficher l'image d'un gouvernement à l'oeuvre malgré la période électorale.
Alors que Nicolas Sarkozy est omniprésent sur le terrain gouvernemental -d'Airbus aux hôpitaux en passant par les rencontres avec les syndicats-, ces discussions illustrent aussi le rôle de coordination du Premier ministre, tel qu'il l'a défini le 23 mai sur Europe 1.
"Ma place, c'est celle de l'animateur de la majorité et du gouvernement", résumait alors M. Fillon, en insistant sur son osmose avec un chef de l'Etat "inspirateur du projet".
Dans l'immédiat, la principale priorité du gouvernement reste la campagne des législatives. Onze ministres (M. Fillon compris) sont candidats, dont quatre de ceux reçus lundi --Mmes Bachelot, Pécresse et Boutin et M. Woerth.
François Fillon lui-même consacrera une bonne partie de sa fin de semaine à la campagne. Il doit participer à des meetings à Nice et à Lille et faire plusieurs apparitions dans son fief de la Sarthe.
Par Christophe Schmidt, le lundi 28 mai 2007, 17h47
François Fillon déjeune avec Bernard Tapie
PARIS (AP) - François Fillon a déjeuné lundi avec Bernard Tapie pour parler de politique de la ville, selon l'entourage du Premier ministre.
L'ancien ministre de la Ville de François Mitterrand a été reçu "à sa demande", a-t-on précisé de même source.
Bernard Tapie avait été la première personnalité étiquetée à gauche à apporter son soutien à Nicolas Sarkozy avant le premier tour de la présidentielle. Cela lui avait valu une exclusion du Pari radical de gauche.
Lundi 28 mai 2007, 17h41
Raffarin propose une direction de 6 à 9 membres à l'UMP
PARIS (Reuters) - L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, chargé d'étudier une réforme des statuts de l'UMP, propose sur son blog une direction collégiale de six à neuf membres.
Nicolas Sarkozy, qui a démissionné de la présidence de l'UMP après son élection, n'aura pas de successeur dans l'immédiat.
"Le temps est maintenant au travail. Les débats électoraux s'achèveront avec les élections législatives" des 10 et 17 juin, explique le sénateur UMP de la Vienne. "Les Français ne comprendraient pas que la nouvelle majorité se disperse dans des compétitions internes au lieu d'engager promptement les réformes."
"Le leader naturel de l'UMP est Nicolas Sarkozy. Une autre personnalité dans le parti ne saurait avoir une légitimité égale à la sienne dans l'UMP", poursuit-il. "La nouvelle direction de l'UMP devra donc être collégiale, aucune personnalité ne pouvant exercer à elle seule les mêmes pouvoirs que le président sortant."
"Pour autant, il ne s'agit pas de supprimer l'élection du président de l'UMP au suffrage universel direct des militants mais seulement de prévoir une gouvernance alternative lorsque le Président de la République est originaire de l'UMP", ajoute-t-il. "Dans une autre hypothèse, les statuts actuels seraient, de nouveau, en vigueur."
Il propose que la présidence collégiale du conseil national et du bureau politique de l'UMP soit composée d'un président et de deux vice-présidents.
Cette présidence pourrait avoir pour mission de gérer les relations de l'UMP avec les partis de la majorité présidentielle et de "veiller à la cohérence entre l'action du mouvement et celle du président de la République et du Premier ministre".
Elle représenterait le mouvement auprès de ses partenaires européens et étrangers, arbitrerait les conflits et serait "pour l'essentiel une force de propositions et d'accompagnement pour l'exécutif", précise Jean-Pierre Raffarin. "Ses relations avec le Premier ministre seront donc privilégiées."
VOTE DE CONFIANCE
Cette présidence collégiale pourrait également avoir pour mission de préparer les projets du parti pour les échéances électorales à venir.
Un secrétariat général, composé d'un secrétaire général et deux secrétaires généraux adjoints, assurerait l'animation de la vie quotidienne du mouvement.
Il préparerait, lui aussi, les prochaines échéances électorales et assumerait "le travail de renouvellement des différentes équipes politiques territoriales".
"L'ensemble des six personnalités qui serait amené à composer, collégialement, la direction de l'UMP pourrait faire l'objet d'une proposition du bureau politique", précise encore l'ancien Premier ministre. "Cette liste ferait l'objet, ensuite, d'un vote de la part du Conseil national."
Une fois élue, cette direction proposerait son programme à un vote de confiance de l'ensemble des militants.
"Cela signifierait que les militants seraient doublement associés à cette nouvelle gouvernance, d'abord à travers l'adoption de la réforme des statuts, ensuite à travers le vote de confiance nécessaire à la nouvelle équipe ratification", souligne le sénateur.
L'équipe dirigeante proposée par le bureau politique pourrait, également, comprendre les deux porte-parole et le trésorier du parti.
"Pour des raisons d'efficacité, les fonctions de membres de l'équipe dirigeante et de membre du gouvernement pourraient être considérées comme incompatibles", conclut Jean-Pierre Raffarin, qui a transmis ses propositions à Jean-Claude Gaudin, qui assure l'intérim à la tête de l'UMP.
Vendredi 25 mai 2007, 17h54
Service minimum : Mailly (FO) "rassuré" après son entretien avec Sarkozy
PARIS (AFP) - Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, s'est dit "rassuré" vendredi après un entretien avec Nicolas Sarkozy qui lui a notamment affirmé qu'il ne voulait pas "remettre en cause le droit de grève" en imposant un service minimum dans les transports.
"J'ai noté positivement qu'il n'y a pas de volonté de remise en cause du droit de grève", a-t-il déclaré aux journalistes après une entrevue d'une heure à l'Elysée.
"Il y aura une concertation rapide avec Xavier Bertrand, parce que le président a compris qu'on ne veut pas négocier le service minimum", a déclaré le leader de FO, qui est en revanche prêt à négocier, entreprise par entreprise, des accords de prévention des conflits, du type de celui en vigueur à la RATP. "Je suis rassuré sur la méthode. Sur le contenu, il faudra attendre les textes qui sortiront", a-t-il ajouté.
Il a précisé que le service minimum dans l'éducation n'avait pas été abordé lors de cet entretien, auquel participait aussi François Fillon, qui a "peu" parlé. "Sur les thèmes dont se saisiront les partenaires sociaux, il n'y aura pas d'intervention du gouvernement tant que les négociations ne seront pas terminées", a estimé M. Mailly, évoquant l'assurance chômage, les parcours professionnels et le contrat de travail.
Or, "il n'est pas possible de contraindre les partenaires sociaux sur un calendrier de négociation a priori", a-t-il noté.
Parmi les quatre conférence gouvernement-partenaires sociaux en principe prévues à la rentrée, celles sur des thèmes en négociation entre patronat et syndicats "n'auront pas lieu ou seront repoussées", selon M. Mailly.
Il a rappelé l'opposition de son syndicat à un contrat de travail unique et à une fusion ANPE-Unedic.
Pour les thèmes non négociés, le gouvernement fera des "consultations" ou des "concertations", selon M. Mailly, qui a plaidé pour "ne pas attendre des mois sur l'égalité salariale" hommes-femmes.
"C'est assez facile : il faut un système de contraintes pour les entreprises ne respectant pas l'égalité salariale", a-t-il précisé.
Sur les heures supplémentaires, une "concertation rapide" est prévue avec le ministre de l'Economie et de l'Emploi Jean-Louis Borloo, a indiqué M. Mailly, en rappelant "les problèmes de faisabilité de la mesure" et la crainte que "les entreprises compressent ainsi la masse salariale".
Le secrétaire général de FO a aussi demandé "un coup de pouce sur le Smic".
Vendredi 25 mai 2007, 13h23
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