(dépêches)
Descentes musclées de gendarmes à l'école: Xavier Darcos est "étonné"
Mercredi 3 décembre, 10h35 - LePost
C'est quoi cette histoire ?
Deux opérations de gendarmerie dans des établissements scolaires du Gers ont suscité une vive polémique.
Le 17 novembre, une intervention de gendarmes dans un Centre pour apprentis de Pavie a révolté un professeur choqué par les méthodes des militaires. Le 19 novembre, c'est cette fois-ci au collège de Marciac que des gendarmes ont effectué des fouilles au corps pendant ce qui était présenté comme un exercice de prévention sur les dangers de la drogue.
Des réactions ?
Des parents d'élève et des syndicats d'enseignants sont montés au créneau, ce mardi, pour dénoncer des faits "inacceptables et choquants".
Xavier Darcos, ministre de l'éducation, s'est quant à lui déclaré "étonné des conditions dans lesquelles des forces de gendarmerie ont pu pénétrer dans un établissement scolaire accompagnées de chiens dressés à la recherche de stupéfiants".
Et de rappeler: "Il existe, dans la quasi-totalité des départements, comme dans le Gers depuis 2006, des conventions de partenariat entre les ministères de la Justice, de l'Intérieur et de l'Education nationale permettant de concilier l'efficacité de l'action judiciaire et le respect de l'intégrité des établissements scolaires où la pédagogie préventive est à l'oeuvre quotidiennement."
Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, a envoyé une circulaire aux préfets. Elle y explique qu'il ne faut pas confondre les actions de prévention "pertinentes et efficaces" et "des opérations de contrôle entrant dans un cadre judiciaire, sous l'autorité du procureur". Elle a demandé une enquête interne pour déterminer les circonstances exactes de l'opération de gendarmerie.
Gendarmes au collège: "Des élèves ont été fouillés au corps à l'école, c'est grave"
violences policières, contrôle anti-drogue, Marciac, Gers, Faits-divers
Par La rédaction du Post
le 02/12/2008, vu 10101 fois, 148
Sur Le Post, le syndicat FSU des enseignants du Gers explique qu'un "accord a été trouvé" pour que "ce qui s'est passé n'arrive plus."
Comment ces contrôles anti-drogue se sont-ils passés dans le Gers?
Deux opérations de contrôles, dans un CFA et un collège de Marciac, créent en effet particulièrement la polémique...
Le père d'une élève de la classe de 3ème où un de ces contrôles s'est déroulé publie le témoignage de sa fille Zoé: "Le chauve nous a dit: "Nous allons faire entrer un chien! Mettez vos mains sur les tables, restez droit, ne le regardez pas! Quand il mord, ça pique!"
Sur Le Post, Pierre-Yves Sarrat, responsable départemental de la FCPE réagit:
D'autres parents se sont-ils élevés contre ces contrôles?
"Oui. Deux autres parents d'élèves de la classe de Zoé m'ont confrmé ses propos et dénoncent de telles pratiques inacceptables. Mais ils ne veulent pas parler car ils ont peur des représailles. Ici, tout se sait."
Pourquoi de tels contrôles?
"Depuis que la nouvelle procureure de la république est arrivée en janvier 2008, ça a immédiatement changé. Elle a mis en place une politique anti-drogue très ferme, en accord avec l'inspection d'académie et les responsables d'établissements."
Sur Le Post, Joël Rambeau, responsable syndical FSU du Gers, réagit aussi:
Que pensez-vous de ces contrôles?
"C'est très choquant. A priori, les gendarmes ont une vision très négative de la jeunesse. En plus, cela n'a pas eu lieu dans un lycée privé ou huppé, mais un établissement populaire, ce qui stigmatise ces jeunes, et je déplore grandement les fouilles au corps serrées dont onf fait l'objet plusieurs élèves à l'école, c'est grave."
Des fouilles au corps au collège?
"Oui, exactement, aussi surprenant que cela puisse paraître. Certains élèves se sont retrouvés en petite tenue, dans un local de l'établissement scolaire, à l'abri des regards."
Vous en êtes sûrs?
"Oui. Il n'est pas autorisé de procéder à de telles fouilles sans commission rogatoire. C'est choquant pour les élèves."
Que faire?
"Très honnêtement, nous déplorons réellement ce type de contrôle. Au-delà des fouilles serrées, nous déplorons les chiens non muselés en classe et la façon dont les gendarmes ont parlé aux collégiens, qui n'est pas acceptable."
Que pensez-vous de cette histoire?
"C'est inacceptable et choquant. Il y a confusion des genres, on confond prévention et répression."
Et maintenant?
"Nous avons bon espoir que cela ne se reproduise plus."
Pourquoi?
"Suite à notre dénonciation des faits, le colonel de gendarmerie d'Auch, l'inspection d'académie et le préfet, -chez qui nous avions déjà senti un soutien et des signes de sensibilisation-, se sont réunis pour en parler. Jeudi dernier, ils nous ont dt que ce genre de contrôle ne se déroulerait plus de la sorte."
Comment se dérouleront-ils désormais?
"Nous ne le savons pas précisément."
Contactée par Le Post ce mardi, la procureure de la république Chantal Firmigier-Michel ne "souhaite pas s'exprimer sur ce sujet" et renvoie vers un article du quotidien local La Dépêche et une déclaration à l'AFP dans laquelle elle tient les propos suivants: "Les élèves ont peur des contrôles, ça crée de la bonne insécurité."
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(Sources: Le Post, La Dépêche)