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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 00:53

(verbatim-dépêches)



Pour couper court

22 avril 2009 09:11

En présentant mon dernier livre, “Je ne mangerai plus de cerises en hiver”, j’ai souvent dit qu’il ne constituait pas une petite annonce de recherche d’emploi. Je lis pourtant, ici ou là, que je préparerais mon retour au gouvernement. Alors, soyons clair: ce n’est pas mon intention.

D’abord, j’ai toujours trouvé qu’il était un peu indécent de se porter candidat à de telles fonctions. L’initiative de choisir ses ministres appartient au seul Président de la République.

Ensuite, je me suis engagé, vis à vis des Bordelais, à exercer pleinement la fonction de maire qu’ils m’ont confiée. Or, il y a, à mes yeux, incompatibilité entre cette fonction et un poste ministériel. On ne peut pas tout faire à la fois.

Mais, me dira-t-on, vous avez affirmé que vous étiez disponible pour servir. Je le confirme. Il y a bien des façons de servir ses concitoyens et son pays.

J’ai conscience de le faire en proposant aux Bordelais de continuer à construire ensemble une ville belle à vivre. C’est l’objectif  de l’agenda 21, du projet social et du projet urbain que nous sommes en train de mettre en oeuvre pour qu’à l’horizon 2030 Bordeaux soit une métropole européenne à part entière, et une métropole à taille humaine où le “vivre ensemble” soit une réalité pour tous. La tâche est exaltante.

Je suis plus que jamais passionné par les grands enjeux nationaux et internationaux. Comment agir à ce niveau?

En premier lieu, par la parole, qui est souvent une arme en politique. Quand j’en sens le besoin, j’exprime et continuerai à exprimer mon point de vue, en espérant qu’il peut contribuer au débat public.

Ensuite par le travail. Tout gouvernement, par la force des choses, a peu ou prou le nez dans le guidon. Les urgences du court terme l’y contraignent, j’en ai fait moi-même l’expérience. Il a besoin d’être accompagné dans la préparation de l’avenir. Ce devrait être le rôle des partis politiques. C’est aussi celui des clubs ou cercles de réflexion dont la liberté d’esprit peut être plus grande. J’ai l’intention de ré-activer, dans les mois qui viennent, mon cercle de travail en lui proposant deux thèmes de recherche prioritaires:

-  Première question: comment faire aimer l’Europe aux Français et plus généralement aux Européens? Nous vivons une situation paradoxale: d’un côté, nous avons conscience que, dans un monde évidemment multipolaire, la meilleure façon de défendre nos intérêts et notre modèle de civilisation, c’est de le faire ensemble plutôt qu’isolément. Et pourtant, l’Union Européenne est mal aimée ou laisse indifférent. La difficulté à lancer la campagne européenne à moins de deux mois du jour du scrutin en apporte une nouvelle démonstration. La raison n’en est-elle pas que les Français, plus encore que nos voisins, ne voient pas clairement le chemin que leur trace l’Union? Il est nécessaire, me semble-t-il, de leur proposer un nouveau rêve européen. Premier chantier.

- Deuxième question: après la crise , car nous sortirons de la crise, allons-nous recommencer comme avant? Ou serons-nous capable d’inventer un nouveau modèle de développement, d’accomplir la révolution écologique sans laquelle la poursuite du réchauffement climatique nous conduirait au pire? Comment nous déplacer autrement? Comment construire et habiter autrement? Comment consommer autrement et gaspiller moins? Comment produire autrement en économisant les ressources rares? Comment mettre les technologies numériques de l’information et de la communication au service du développement durable et d’un nouveau “projet de civilisation”? Bref comment vivre autrement, plus sobrement, ce qui ne veut pas dire moins joyeusement? Immense chantier, passionnant chantier qui nous invite à penser et agir du local au global, des agenda 21 locaux jusqu’à la prochaine grande négociation mondiale à Copenhague en décembre de cette année, en passant par la mise en oeuvre effective des bonnes intentions de notre Grenelle de l’environnement et l’implication accrue de l’Union européenne, par exemple dans une politique commune de l’énergie.

Nous avons besoin d’hommes et de femmes d’expérience, de savoir et surtout d’enthousiasme pour approfondir ces questions et proposer des plans d’action. Beaucoup y travaillent déjà. Mais il y a du boulot pour tout le monde…


Les réactions (11)

1 34130sinonrien 22 avril 2009 à 18:47

Je suis en train de terminer la lecture de votre livre consacré à la non consommation de cerises en hiver. Son contenu se situe dans le droit fil de ce que je savais déjà de vous, pour vous avoir beaucoup vu , lu mais surtout observé. Les pages consacrées à votre relation paternelle m’ont particlièrement émues. Elles m’ont renvoyé , par moment , à mon propre vécu.
 
2 Jean 22 avril 2009 à 19:58

Un homme se lève.
 
3 siv 22 avril 2009 à 22:49

salut, c’est interressant.

quels sont les grands chantiers européens?
conquete spatiale,urbanisme,medecine,technologies etc…? en réalité le lambda que je suis n’en sait rien sinon que l’on entend Europe = subventions.

a la deuxieme question cela passe par la certification et la mise aux normes, mais cela coute tres cher, et des entreprises responsables socialement parlant.
@+
 
4 Pierre-Paul Fourcade 23 avril 2009 à 0:23

“En espérant qu’il peut” ou “en espérant qu’il puisse” ? J’ai un doute.

Sur le fond, ce texte me paraît témoigner d’un peu trop de dépit, je dois dire. Sans doute justifié, hélas.
 
5 Dominique 23 avril 2009 à 6:47

la présence d’un homme d’expérience comme vous au gouvernement aurait été très utile en cette période de crise. Mais je pense, que vous serez en effet plus utile à l’extérieur de ce gouvernement ou votre parole aura plus de sens!
 
6 J C Soriano 23 avril 2009 à 8:48

Bravo et Merci, Monsieur Juppé pour votre décision de rester un homme libre au service de votre ville…et de la France.

Pour un retour à la politique nationale, votre place devrait être ,le cas échéant,la plus haute.

Donc rendez vous peut être en 2012…

Un de vos fidéle supporter.
 
7 Blavia 23 avril 2009 à 9:24

Merci, M. Juppé, continuez dans cette voie, même si,parfois,la “tentation de Matignon” succède dans votre esprit à celle de Venise.
Nous avons besoin de vous, non seulement pour Bordeaux mais aussi et surtout pour toute l’Aquitaine.
 
8 Mathieu V 23 avril 2009 à 10:51

Mr Juppé
Même si je fais partie de ceux qui souhaitent votre retour au 1er plan, je ne peux qu’approuver votre discours. En effet, comme l’a dit votre célèbre directeur de cabinet durant votre période au quai d’Orsay, ” changer d’équipe pour changer de politique”. On peut donc aisément penser, compte tenu du focntionnement actuel de l’éxécutif, que votre présence au gouvernement ne modifierait en rien ,hélàs, la concentration des pouvoirs à l’Elysée. A quoi bon redevenir ministre si c’est pour être pris en étau entre Claude Guéant, Raymond Soubie et autres Bernard Squarcini et Patrick Ouart?
Ce serait faire insulte à votre statut d’homme d’état.
Par contre, votre retour serait vivement souhaitable dans le cadre d’un rassemblement républicain qui pourrait aller des socio-démocrates aux gaullistes modérés en passant par les démocrates chrétiens. Je pense sincèrement qu’entre un parti socialiste, qui malgré certains talents individuels ne fait rêver décidément plus personne, et une droite idéologue, désordonnée et sub-autoritaire, il y a la place pour un mouvement tel que je viens de le décrire. Le plus difficile serait bien entendu de rassembler tout ce “petit monde” derrière votre bannière, ce qui peut être difficile compte tenu de certaines personnes non dénuées de caractère et de charisme qui pourraient rejoindre un tel mouvement. Mais n’est-ce pas là le grand défi de la politique?
Dans l’espoir de vous lire, veuillez agréer Mr Juppé, l’expression de ma plus haute considération républicaine.

PS : En finissant votre livre que j’ai lu avec passion en 2 jours, je me dit qu’il existe encore des hommes d’état qui n’écrivent pas comme ils parlent et qui “ne mangent pas” les négations (sic). Ce qui constitue un espoir.
 
9 joyeux patrick 23 avril 2009 à 11:31

nous sommes heureux ma femme et moi que vous ne répondier pas aux sirénes nationale, et vous consacrier uniquement à bordeaux, merci pour tout le travail déja accomplie pour cette ville
 
10 malika 23 avril 2009 à 13:34

bonjour a tous,
je viens de lire à l’instant l’article ci-dessus. Bravo à monsieur Juppé qui a décidé de s’investir d’abord en tant que Maire. les bordelais ont bien de la chance d’avoir un maire aussi engagé. J’ai cru aussi que M. Juppé allait rejoindre le giuvernement, qui soit dit en passant serait une bonne chose compte tenu notamment de la crise économique. Le gouvernement aurait besoin des talents politiques de ce monsieur. Donc dommage quand même, je salue la posture politique dans ce choix. Alors que d’autres ministres ne cachent pas leur ambition, lui décide d’agir dans l’intéret collectif, en taisant des ambitions, qui peuvent être légitimes. En tout cas, nous espérons effectivement que M. Juppé interviendra en tant qu’homme politique pour prendre part au débat national et encourager le gouvernement à prendre des décisions justes et équitables pour notre douce France
 
11 CHANTAL 23 avril 2009 à 14:07

Merci Monsieur Juppé de mettre un terme à toutes ces rumeurs concernant votre probable entrée au prochain gouvernement .Je fais partie de ces personnes, très nombreuses, qui souhaitent vous garder à Bordeaux ,cette ville que nous aimons tant et que votre équipe et vous-même avez tant développée .Restez donc avec nous le plus longtemps possible .



UMP - Alain Juppé droit dans ses bottes : il ne reviendra pas au gouvernement

Par Cyriel Martin (avec agence)

Publié le 22/04/2009 à 16:16 - Modifié le 22/04/2009 à 20:03 Le Point.fr

L'ancien Premier ministre Alain Juppé a exclu, mercredi, tout retour dans un gouvernement © SAURA PASCAL/SIPA

Depuis quelque temps, il semblait laisser planer le doute. Mais mercredi, Alain Juppé a clairement "coupé court" aux rumeurs le disant candidat à un portefeuille ministériel à la faveur d'un prochain remaniement. "Soyons clair, ce n'est pas mon intention", souligne l'ancien Premier ministre sur son blog, précisant que son dernier livre "ne constituait pas une petite annonce de recherche d'emploi". Alain Juppé en profite d'ailleurs pour tacler les actuels ministres prétendant à de nouvelles fonctions . "J'ai toujours trouvé qu'il était un peu indécent de se porter candidat à de telles fonctions. L'initiative de choisir ses ministres appartient au seul président de la République." "Ensuite, je me suis engagé, vis-à-vis des Bordelais, à exercer pleinement la fonction de maire qu'ils m'ont confiée. Or, il y a, à mes yeux, incompatibilité entre cette fonction et un poste ministériel. On ne peut pas tout faire à la fois", explique Alain Juppé.

La publication en mars par Alain Juppé d'un livre dans lequel il revient sur son passé politique a été interprétée par de nombreux observateurs comme une manière de préparer son entrée au gouvernement. Il a en revanche souligné qu'il avait "gardé le goût des débats nationaux et internationaux". S'il avait indiqué qu'il était "prêt à servir", c'est d'abord "à Bordeaux" et ensuite en réactivant "après l'été" un "cercle de travail avec des parlementaires, des gens de bonne volonté, des intellectuels et des entrepreneurs", a-t-il indiqué à la presse mercredi. Ce groupe de travail se penchera, selon lui, sur deux questions : "Comment faire aimer l'Europe aux Français et plus généralement aux Européens ?" et "après la crise, allons-nous recommencer comme avant ou serons-nous capables d'inventer un nouveau modèle de développement ?"
 


MAUVAIS ESPRIT - Remaniement : quand les ministres font acte de candidature...

Par Michel Richard

Publié le 14/04/2009 à 15:15 - Modifié le 14/04/2009 à 15:40 Le Point.fr

Nadine Morano, Jean-Louis Borloo et Christine Boutin ne cachent pas leurs vastes ambitions.

Avertissement : ironique, partiale et souvent injuste, cette chronique du directeur adjoint de la rédaction du Point est à consommer avec modération...

La transparence avance à grands pas. Depuis toujours, bien entendu, les ministres en place nourrissaient pour eux-mêmes de plus vastes ambitions lors d'un prochain remaniement. Ils valaient mieux que ce que leur portefeuille leur permettait de montrer. Leurs capacités étaient fâcheusement bridées par leur périmètre ministériel. Il y avait du gâchis gouvernemental dans l'air. Vieux refrain dans un milieu où l'on recule si l'on n'avance pas.

Mais aujourd'hui - voilà le progrès -, nos excellences font quasiment savoir par voie de presse leurs espérances ministérielles afin que nul n'ignore leurs tropismes et qualifications, et surtout pas le président de la République, qui pourrait, sans cela, par distraction, passer à côté d'une occasion en or.

Dans ce genre inédit de demande d'emploi sur la place publique, Nadine Morano est assurément la plus gonflée : secrétaire d'État à la Famille, elle vise rien de moins que l'Intérieur, la Défense ou l'Éducation, à condition toutefois qu'on ajoute la Famille au mammouth. Rayez la mention inutile... Christine Boutin, elle, se verrait bien troquer son Logement contre l'Agriculture ou la Justice, preuve de son éclectisme. La Justice, c'est aussi ce que guigne Xavier Darcos, qui n'en peut plus de l'Éducation et s'impatiente d'être délivré de troupes enseignantes, lycéennes ou estudiantines trop remuantes pour être honnêtes. Il laisse dire qu'il s'y prépare, ce qui ne peut nuire à ses chances sans pour autant les augmenter, tant la compétence compte peu à l'heure du choix. Mais Jean-Louis Borloo, ex-avocat d'affaires, lorgne de son côté sur la Place Vendôme, comme lassé du Développement durable depuis qu'il a réussi à en éjecter sa secrétaire d'État Nathalie Kosciusko-Morizet, dont la compétence reconnue semblait l'exaspérer.

Une fois de plus, c'est Alain Juppé qui se distingue de cette troupe impatiente. Lui n'aspire qu'à servir l'intérêt général. Il le dit et le répète en protestant ne viser aucun poste gouvernemental particulier. À dire vrai, seul le meilleur peut lui être proposé. Un homme qui, en guise de lettre de motivation, n'a pas peur de dire qu'il n'est pas de tout repos de travailler avec Nicolas Sarkozy, ne peut qu'être respecté à hauteur de son audace (ou ignoré pour prix de son insolence).




Juppé : les réformes de Sarkozy, "ça part un peu dans tous les sens"

Publié le 22/11/2008 à 12:48 - Modifié le 22/11/2008 à 18:38 Le Point.fr
AFP

Alain Juppé s'est félicité que le président Nicolas Sarkozy "engage des réformes, beaucoup de réformes, mais ça part un peu dans tous les sens". 

Le maire UMP de Bordeaux et ancien Premier ministre, Alain Juppé, s'est félicité samedi sur le plateau de France 3 Aquitaine que le président Nicolas Sarkozy "engage des réformes, beaucoup de réformes" mais "ça part un peu dans tous les sens", a-t-il ajouté. Le président de la République "fait bouger les lignes, il engage des réformes, beaucoup de réformes", a jugé M. Juppé. Toutefois, "ça part un peu dans tous les sens, parfois ça donne un peu le vertige. Mais ça va se structurer", a poursuivi le maire de Bordeaux. "Les réformes c'est bien, mais il faut en donner le sens" et le sens "c'est que nous avons perdu au fil des années de la compétitivité", a-t-il estimé.

Interrogé sur son avenir politique national ou international, Alain Juppé, qui a toujours affirmé qu'il souhaitait désormais s'occuper de sa ville "à plein temps", a indiqué que "les circonstances peuvent changer toujours les choses". Mais "je ne m'ennuie pas du tout" à Bordeaux, a-t-il ajouté. Il a en revanche écarté l'idée de reprendre des responsabilités de premier plan au sein de l'UMP.

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