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15 avril 2007 7 15 /04 /avril /2007 21:59
Voici les trois textes appelant à une alliance entre l'UDF, les démocrates sociaux du PS et les écologistes comme le préconise le candidat François Bayrou.

Texte de Michel Rocard, ancien Premier Ministre, dans Le Monde du 14 avril 2007.

Royal-Bayrou, l'alliance nécessaire, par Michel Rocard

LE MONDE | 13.04.07 | 11h26  •  Mis à jour le 13.04.07 | 11h56

Si Nicolas Sarkozy est élu dans quelques semaines, nous n'aurons aucune excuse. L'UMP gagnera les élections législatives qui suivront; et pendant cinq ans, la France va souffrir.

Tous les Français ne souffriront pas de la même façon : les plus riches vivront encore mieux. Les classes moyennes et les petits salariés vivront plus mal. Les exclus seront plus seuls que jamais.






















Nous pouvons éviter ce gâchis social dont la majorité des Français ne veut pas. Comment? Simplement, en unissant nos forces avec ceux qui sont les plus proches de nous. Ceux qui pensent comme nous que le marché doit être régulé, que l'Etat doit défendre la solidarité, que l'égalité des chances doit être assurée pour tous et entre toutes les générations.

Socialiste et européen depuis toujours, j'affirme que sur les urgences d'aujourd'hui rien d'essentiel ne sépare plus en France les sociaux-démocrates et les démocrates-sociaux, c'est-à-dire les socialistes et les centristes. Sur l'emploi, sur le logement, sur la dette, sur l'éducation, sur l'Europe, nos priorités sont largement les leurs. Sur la société, sur la démocratie, sur les femmes, sur l'intégration, sur la nation, nous partageons les mêmes valeurs. Isolés, ni eux ni nous, n'avons aucune chance de battre la coalition de Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen. Mais rassemblés avec les Verts, la gauche sociale-démocrate et le centre démocrate-social constituent une majorité dans le pays. Et dans deux semaines elle peut devenir la majorité réelle. C'est la chance de la France.

Il ne faut pas attendre l'après-second-tour pour créer la dynamique de l'alliance. Dans quelques jours, les Français décideront qui, de François Bayrou ou de Ségolène Royal, sera le mieux à même de battre Nicolas Sarkozy. Et ils le feront d'autant mieux qu'ils sauront que, dans tous les cas, une alliance sincère et constructive défendra au second tour puis aux législatives un projet commun d'espoir pour la France.

J'appelle donc François Bayrou et Ségolène Royal, avant le premier tour, à s'exprimer devant les Français pour s'engager dans la voie de cette alliance. Qu'ils fassent confiance aux Français pour que les Français leur fassent confiance.

Je ne me prononce qu'au nom d'une seule ambition : l'amour de mon pays. L'envie que la France retrouve confiance en elle; que nos jeunes portent l'espoir d'une vie meilleure; que notre Etat se modernise dans le respect de chacun; et que triomphent nos idéaux démocratiques dans un monde en mouvement.

Pour la première fois depuis longtemps, j'atteste que ce chemin nous est ouvert. Nous pouvons déplacer les lignes politiques pour qu'elles soient fidèles à nos convictions. Nous pouvons faire repartir la France sur les rails du progrès économique, de la justice sociale, d'une démocratie impartiale et apaisée. Offrons ce choix aux Français et je suis sûr qu'ils l'approuveront.

Si nous ne saisissons pas cette chance, oui nous n'aurons aucune excuse…


Texte de Bernard Kouchner, ancien ministre, dans le Journal Du Dimanche du 15 avril 2007.

Dimanche 15 Avril 2007

"Assez de l'esprit sectaire !"

Je ne suis pas dans la manoeuvre politicienne, je ne l'ai jamais été. Et je n'imagine pas que Michel Rocard y soit, lui qui a plus apporté à la France et aux idées que tous ses détracteurs réunis. Ce qui me préoccupe, c'est la France et les réformes indispensables pour redonner à nos concitoyens le goût d'aller de l'avant.

Oui, nous devons réhabiliter le travail, oui nous sommes en appétit d'ordre et d'autorité. Ce n'est pas parce que Nicolas Sarkozy exalte ces thèmes avec succès que nous devons les nier. Plusieurs chantiers nous attendent, qui nécessitent le concours de tous: les retraites, la sécurité sociale, le travail, l'éducation, l'énergie, l'environnement, la recherche, l'immigration, la relance de cette Europe que nous avons abandonnée, notre rôle dans le monde, en particulier dans la lutte contre la pauvreté...

Seule une gauche social-démocrate rénovée, avec ses valeurs et ses méthodes, mais aussi de l'imagination, de la générosité et du rêve, peut en convaincre les Français. A l'instar de nos voisins européens, capables de réussir là où nous avons échoué jusqu'ici, cette gauche-là ne doit pas refuser l'alliance avec un centre rénové. Pour la première fois depuis trente ans, le parti de François Bayrou ne récuse pas la gauche réformatrice. Saisissons cette chance. J'ai suffisamment soutenu Ségolène Royal et travaillé avec elle pour savoir qu'elle peut orchestrer calmement cette indispensable mutation.

Je sais que les alliances ne se noueront qu'après le premier tour. Ce n'est pas ajouter à la confusion que de revenir dès aujourd'hui à l'essentiel, et de préférer aux calculs politiciens des convictions que tant d'entre nous partagent. Les professionnels de la politique adoptent parfois des postures qui retardent les mutations salvatrices. Les électeurs de dimanche prochain ne sont pas prisonniers des frontières du sectarisme. La France vaut mieux que nos certitudes vieillies et nos crampes partisanes.


Texte de Daniel Cohn-Bendit, leader des Verts, dans La Croix du 14 mars 2007.


13/03/2007 18:49

Daniel Cohn-Bendit, député européen vert : «Une coalition UDF-PS-écologistes pourrait tenir»


Contrairement à ce qu’il prétend, le candidat centriste ne serait pas en mesure de gouverner en s’appuyant uniquement sur des “hommes et femmes de bonne volonté”, pas plus qu’il ne pourrait compter sur un éclatement du PS. De même, il ne pourrait espérer remporter avec une UDF rénovée une majorité de sièges à l’Assemblée.

François Bayrou serait par conséquent obligé de trouver des alliés sur sa gauche, avec un accord de gouvernement très clair bâti autour de quelques priorités : la protection de l’environnement, le respect de l’immigré dans la nécessité de l’intégration républicaine, un référendum sur un projet de Constitution européenne comprenant les deux premières parties du texte existant, ainsi que quelques articles de la troisième, et qui serait révisé pour tenir compte davantage de la dimension sociale…

François Bayrou défend un programme libéral-social, Ségolène Royal porte un programme social-libéral. Entre la rigueur budgétaire et la nécessité de colmater les brèches d’une France qui va mal, il est possible de trouver, avec les écologistes, un compromis satisfaisant. Une telle coalition peut et doit tenir. D’autant que le PS ne peut compter sur la gauche de la gauche, qui rejette toute culture de gouvernement…

Les communistes, eux, pourraient, s’ils le veulent, rejoindre une telle coalition, à condition d’en partager les objectifs. Attaquer, comme ils le font pour l’instant, François Bayrou en expliquant qu’il est de toute façon de droite, ne me paraît pas une bonne position. Le candidat UDF est en mouvement. Il a soulevé le poids, mais on ne sait pas dans quelle position il va le jeter. Et l’intérêt de la gauche est de l’attirer dans sa direction. »

« Je souhaite voir Ségolène Royal gagner l’élection et constituer une coalition PS-UDF-écologistes. Mais une telle alliance reste tout à fait pertinente dans l’hypothèse où François Bayrou serait élu au second tour face à Nicolas Sarkozy.
»

Recueilli par Denis PEIRON



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