Nicolas Sarkozy et Tony Blair pour un "traité simplifié" de l'UE

Le Premier ministre britannique est le premier dirigeant étranger reçu par le président français élu, qui ne se rendra à Berlin pour rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel qu'après son intronisation, mercredi prochain.
Nicolas Sarkozy a reçu Tony Blair dans le jardin de l'ancien hôtel particulier où il a provisoirement établi ses quartiers, au 35, rue Saint-Dominique, à Paris. Son conseiller politique François Fillon a participé à l'entretien, confirmant ainsi son statut de probable Premier ministre.
Selon Nicolas Sarkozy, ils ont notamment parlé de sa proposition de traité "simplifié" destiné à débloquer la construction européenne, en panne depuis le rejet par la France et les Pays-Bas du projet de Constitution de l'Union, en 2005, et du "travail à faire" lors du prochain sommet de l'Union européenne, les 21 et 22 juin à Bruxelles.
Le traité simplifié ne reprendrait que le volet institutionnel du projet de Constitution européenne.
"Je suis d'accord avec ça, oui, absolument", a déclaré Tony Blair en français, à l'issue de l'entretien.
Le Premier ministre travailliste, qui a annoncé qu'il quitterait le pouvoir le 27 juin, a été un des premiers dirigeants étrangers à félicité Nicolas Sarkozy pour son élection, dimanche dernier.
Prié de dire, vendredi soir, quel conseil il avait à donner au futur chef de l'Etat français pour rester aussi longtemps que lui au pouvoir (dix ans), Tony Blair a répondu en riant (et toujours en français) : "Il n'a pas besoin de mon conseil parce qu'il a fait une campagne extraordinaire. Je suis absolument certain qu'il fera très bien."
"UNE TRES GRANDE AMITIE"

"J'ai une très grande amitié depuis longtemps pour Tony Blair, qui n'est pas simplement une question de proximité politique", a-t-il dit vendredi après leur entretien. "Tony Blair est une homme que j'apprécie humainement parlant. Je peux dire que c'est un ami."
"Ce que j'admire dans Tony Blair, ce n'est pas qu'il est resté dix ans au pouvoir", a-t-il ajouté. "La durée est une chose importante mais ce qui compte c'est ce qu'on fait. Le peuple vote, décide de confier sa confiance à des dirigeants pour faire des choses, pas pour durer. Alors si en plus il y a la durée, c'est important."
Nicolas Sarkozy a estimé que le Premier ministre britannique avait "profondément modernisé son pays" et "su rassembler des majorités au-delà de sa propre famille politique pour obtenir des résultats importants."
Prié de dire si Tony Blair pouvait lui servir d'exemple, il a répondu que le dirigeant travailliste avait "montré qu'on pouvait obtenir le plein emploi".
Il a rappelé qu'il s'était lui-même "engagé devant les Français pour le plein emploi".
"Pour le reste, je ne fais pas de politique en Angleterre, je fais de la politique en France", a-t-il ajouté.
Tony Blair avait eu auparavant une heure d'entretien avec le président sortant, Jacques Chirac, à l'Elysée.
Après leur entretien, Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique ont eu un dîner privé dans un restaurant.
Vendredi 11 mai 2007, 21h39
Long entretien d'adieu entre Jacques Chirac et Tony Blair

Le chef de l'Etat français, qui laissera mercredi la présidence à Nicolas Sarkozy, a eu une heure d'entretien à l'Elysée avec le chef du gouvernement britannique, qui doit lui-même quitter le pouvoir le 27 juin.
Selon le porte-parole de la présidence, Jérôme Bonnafont, Jacques Chirac "a souligné l'importance de ce que le Royaume-Uni et la France avaient accompli ensemble au cours de ces dernières années", en particulier "la forte impulsion donnée à la politique de sécurité et de défense."
Il a également évoqué "l'action commune en faveur du développement et de la paix et pour lutter contre le changement climatique", a poursuivi le porte-parole.
A propos de l'Europe, Jacques Chirac et Tony Blair "ont évoqué la réforme institutionnelle et la nécessité de la mener à bien", a-t-il ajouté. Le président français a d'autre part insisté sur "l'urgence qui s'attache à la création d'un tribunal international pour le Liban".
Il a enfin exprimé "l'espoir et la conviction" que les relations entre la France et le Royaume-Uni demeureraient "proches et amicales, au service de l'Europe, de la paix et du développement" et redit à Tony Blair "son amitié et ses meilleurs voeux pour l'avenir".
Sur une note plus personnelle, Jacques Chirac a évoqué, "en réponse à Tony Blair", son projet de fondation, en indiquant que celle-ci s'occuperait de dialogue des cultures, de développement durable, d'écologie et de lutte contre la pauvreté. "Tous sujets qui nous rapprochent", a-t-il dit selon Jérôme Bonnafont.
Jacques Chirac s'est dit "particulièrement sensible" à la visite de Tony Blair qu'il a qualifiée de "geste d'amitié".

A la sortie de l'entretien, le président de la République française et le Premier ministre britannique ont offert aux photographes et caméras de télévision un spectacle rare, semble-t-il à l'insistance de Tony Blair, désireux de regagner à pied l'ambassade de Grande-Bretagne, voisine de l'Elysée.
Après un bref conciliabule dans le vestibule du Palais présidentiel, ils ont traversé ensemble toute la cour de l'Elysée en poursuivant leur conversation et en s'arrêtant plusieurs fois.
Le président français a ainsi raccompagné le Premier ministre britannique jusque sur le trottoir, devant le portail principal de l'Elysée, rue du Faubourg Saint-Honoré.
Tony Blair a ensuite rejoint le président élu Nicolas Sarkozy dans ses bureaux provisoires du 35, rue Saint-Dominique, dans le quartier des ministères, pour un entretien suivi d'un dîner privé dans un restaurant.
Selon Jérôme Bonnafont, Jacques Chirac et Tony Blair ont évoqué cette rencontre "mais sans commentaire".
Vendredi 11 mai 2007, 19h14
Tony Blair s'apprête à mettre fin au suspense sur son départ

Le Premier ministre britannique, le plus proche allié du président américain George Bush dans ce dossier, s'en ira en effet miné par l'intervention militaire de 2003, devenue très impopulaire.
Mais Blair laissera aussi le souvenir d'un dirigeant qui a contribué à ramener la paix en Irlande du Nord après des décennies de violences, qui a remporté - une première - trois élections de suite pour le New Labour et a réformé l'ancien parti travailliste en le faisant glisser vers le centre.
En septembre, une fronde au sein du Parti travailliste l'a contraint à annoncer son départ dans un délai d'un an afin de laisser à son successeur désigné, le chancelier de l'Echiquier Gordon Brown, le temps de préparer les prochaines échéances électorales.
Son porte-parole a annoncé que Blair ferait une déclaration sur son avenir jeudi. Le Premier ministre va participer à un conseil des ministres à Londres avant de se rendre dans sa circonscription pour s'adresser à des sympathisants locaux.
Selon un sondage publié jeudi par le Guardian, 60% des électeurs pensent que Blair devrait laisser l'image d'une force de changement, même si ce changement n'a pas toujours été positif. D'après ce sondage de l'institut ICM, 44% des sondés jugent qu'il a joué un rôle positif pour la Grande-Bretagne.
On s'attendait à ce que le Premier ministre renonce au pouvoir avant la fin de son troisième mandat pour laisser son successeur emmener son parti dans les prochaines échéances électorales, qui pourraient tomber en 2009.
Brown, dont la résidence officielle jouxte celle de Blair dans Downing Street, ne cache plus son impatience de voir partir son voisin. Selon leurs détracteurs, leur rivalité, souvent âpre, a nui à l'efficacité du gouvernement.
UN BILAN TERNI PAR L'IRAK ET UNE AFFAIRE DE CORRUPTION
Blair n'est que le second Premier ministre, en un siècle, à avoir été au pouvoir pendant dix ans.
Mais son bilan est terni par une affaire de corruption - l'affaire "pairies contre donations" - qui a fait de lui le premier chef de gouvernement en exercice à être interrogé par la police dans le cadre d'une enquête criminelle.
En vertu du système politique britannique, en tant que chef du parti travailliste, Brown deviendra aussi Premier ministre et il n'aura pas à disputer d'élections nationales avant mai 2010, au plus tard.
Blair et Brown ont tous les deux oeuvré à la montée en puissance du New Labour et à sa victoire en 1997, après 18 années de traversée du désert.
Le principal défi du ministre des Finances sera de redorer avant les prochaines élections le blason des travaillistes et de refaire leur retard sur l'opposition conservatrice dans les sondages.
Depuis qu'il est arrivé à sa tête en 2005, le chef de file des conservateurs David Cameron, 40 ans, a donné une nouvelle jeunesse au parti de Margaret Thatcher - seul Premier ministre à être resté au pouvoir plus longtemps que Blair au cours du siècle écoulé - et de Winston Churchill. Les sondages donnent à penser qu'il est en position de décrocher une petite majorité au parlement dans un scrutin national.
Brown est crédité d'une décennie de solide croissance économique et l'on apprécie le fait qu'il ait donné son indépendance à la Bank of England, qui de fixe les taux d'intérêt.
Il a également contribué à une forte augmentation des crédits pour l'enseignement et la santé, ce dont l'électorat ne s'est toutefois pas montré très reconnaissant.
Blair devrait annoncer son départ de la tête du parti vers la fin juin, et Brown est le seul candidat sérieux à sa succession.
La presse britannique - jamais tendre - s'interroge sur le charisme du ministre des Finances, réputé sérieux mais terne à côté de l'autrefois flamboyant Tony Blair.
Jeudi 10 mai 2007, 7h50
Tony Blair quittera le pouvoir le 27 juin

Il a, par ailleurs, annoncé sa démission de la direction du Parti travailliste dont il a présidé la rénovation et le recentrage.
Cette décision ouvre la voie à une bataille pour sa succession à la tête du Labour. Le chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown, en est le grand favori.
Le nouveau leader du Parti travailliste deviendra automatiquement le nouveau Premier ministre britannique.
"J'ai été le Premier ministre de ce pays pendant un peu plus de dix ans", a dit Blair lors d'un discours devant les membres de son parti à Trimdon, sa circonscription du nord de l'Angleterre.
"Je crois que c'est assez long, non seulement pour moi, mais également pour le pays. Parfois, la seule façon de maîtriser l'attirance pour le pouvoir, c'est de l'abandonner."
Blair n'est que le second Premier ministre en un siècle à avoir été au pouvoir pendant dix ans. Mais son bilan est terni par l'intervention en Irak et par une affaire de corruption.
Jeudi 10 mai 2007, 13h52
Grande-Bretagne : Blair s'apprête à tourner la page de dix ans au pouvoir

Après dix ans au pouvoir, le Premier ministre britannique doit annoncer qu'il quitte la direction du parti travailliste, et donc automatiquement le 10 Downing street (résidence et bureau du Premier ministre), à la moitié de son troisième mandat, deux ans avant les prochaines élections.
M. Blair, 54 ans, a réuni jeudi matin ses principaux ministres pour leur annoncer sa décision. Ils n'ont fait aucun commentaire à l'issue de cette brève réunion.
M. Blair a ensuite quitté Downing Street, avant de prendre l'avion pour se rendre à Trimdon (nord-est), le village où il avait lancé le 11 juin 1994 sa campagne pour devenir chef du parti travailliste, dans sa circonscription électorale de Sedgefield.
C'est de là qu'il fera son annonce concernant un départ largement attendu.
Cette déclaration ne déclenchera pas d'élections anticipées.
Le parti travailliste va désigner son nouveau dirigeant lors d'une procédure interne qui devrait durer sept semaines, et ce nouveau leader deviendra automatiquement Premier ministre jusqu'aux prochaines élections législatives prévues en 2009 ou 2010.
Le Premier ministre est en effet au Royaume Uni le leader du parti majoritaire à la Chambre des Communes.
L'annonce de M. Blair intervient dans la foulée d'un de ses succès majeurs : la remise en route mardi du gouvernement nord-irlandais, où cohabitent désormais protestants et catholiques, avec comme Premier ministre le protestant Ian Paisley.
Mais cinq jours plus tôt, son parti avait subi de sérieux revers aux élections locales et régionales.
Son annonce de départ sonne en Grande-Bretagne la fin d'une époque marquée par une croissance économique ininterrompue, mais aussi par la guerre en Irak, sur laquelle il a perdu la confiance des Britanniques.
Elle n'est en rien une surprise, seule y manquait la date précise.
Il y a exactement 952 jours, le 1er octobre 2004, M. Blair avait en effet annoncé qu'il ne briguerait pas de quatrième mandat, avant même la troisième victoire successive de son parti aux législatives - du jamais vu.
Son rival et probable successeur Gordon Brown, 56 ans, a largement contribué à faire avancer son départ, en orchestrant un mini-coup au sein du Labour qui en septembre dernier a obligé M. Blair à annoncer qu'il serait parti d'ici à un an.
A l'heure du bilan, les Britanniques, qui l'avaient porté au pouvoir dans un raz-de-marée en 1997, jugent sévèrement les années Blair.
Ils lui sont à peine gré de la croissance ininterrompue depuis dix ans qui a largement enrichi le pays, du faible taux de chômage ou des vastes réformes dans les services publics (santé, éducation).
Ils ne lui ont jamais pardonné la guerre en Irak, pays où sont morts quelque 150 soldats britanniques, et Tony Blair est également jugé durement pour une politique étrangère marquée par un alignement sans faille sur les Etats-Unis.
"M. Blair est le politicien le plus accompli de sa génération. Il ne peut pas être jugé plus durement qu'il ne l'est" actuellement au Royaume-Uni, confiait récemment Philip Stephens, du Financial Times, auteur d'une biographie de M. Blair.
Ce jugement devrait selon lui "s'adoucir" avec le temps, comme pour Margaret Thatcher.
Faute de challenger sérieux, Gordon Brown devrait être désigné d'ici à sept semaines dirigeant du parti travailliste.
Il hérite d'un parti au plus bas dans les sondages, devancé systématiquement par les conservateurs depuis 18 mois.
Et ces sondages montrent aussi que les Britanniques lui préfèrent le conservateur David Cameron, 40 ans, dans la perspective des législatives de 2009.
Dans les sept semaines qui lui restent, l'infatigable et toujours charismatique Tony Blair a prévu plusieurs voyages à l'étranger, avec un premier arrêt vendredi à Paris pour y discuter avec le président élu Nicolas Sarkozy.
M. Blair n'a rien encore dit de son avenir après Downing Street.
La presse britannique affirme qu'il pourrait se consacrer à une Fondation Blair, devenir ambassadeur itinérant en Afrique, voire au Proche-Orient, ou encore président de l'Union européenne dans deux ans.
A moins qu'il n'écrive ses mémoires, qui pourraient lui rapporter des millions. Excellent orateur, il est également assuré de gagner une fortune s'il se lance dans le circuit international des discours et conférences.
Par Brigitte DUSSEAU, le jeudi 10 mai 2007, 11h59
Gordon Brown se déclare candidat à la succession de Tony Blair

Au lendemain de l'annonce par Tony Blair qu'il quittera son poste de Premier ministre le 27 juin, M. Brown, qui attendait son heure depuis des années, a expliqué que devenir Premier ministre serait pour lui le "plus grand des honneurs".
"Dans les semaines et mois qui viennent, ma tâche est de montrer que j'ai les nouvelles idées, la vision et l'expérience pour gagner la confiance du peuple britannique", a dit celui qui est depuis dix ans ministre des Finances de Tony Blair.
"Aujourd'hui, il y a de nouvelles priorités et j'offre un nouveau leadership pour cette nouvelle époque", a-t-il affirmé.
Cravate bleue et chevelure pour une fois strictement disciplinée, M. Brown, un austère Ecossais de 56 ans, fils de pasteur, a promis aux Britanniques "une nouvelle façon de gouverner".
"Je ne pense pas que la politique soit une affaire de célébrité", a-t-il affirmé, dans un souci de se démarquer du style Blair, dont il n'a ni le charisme ni l'aisance.
Durant tout son discours, son visage était partiellement caché par un écran de téléprompteur mal disposé, ce qui lui a attiré les réflexions de la presse.
Gordon Brown a également admis que des "erreurs" avaient été commises en Irak, la tache sur le bilan de Tony Blair.
M. Brown, qui semble déjà assuré de lui succéder le 27 juin, à l'issue d'une procédure de désignation interne au parti travailliste, a tenu à préciser qu'il ferait bon accueil à d'éventuels autres candidats au sein du Labour, et se "battrait" pour l'emporter.
Deux députés de l'aile gauche du parti, Michael Meacher et John McDonnell, envisagent de présenter une candidature unique contre lui, mais ils ne se sont pour l'instant pas mis d'accord.
M. Brown a par ailleurs rendu hommage au Premier ministre sortant, avec lequel il a des relations notoirement difficiles depuis des années, affirmant qu'il avait dirigé le pays pendant dix ans "avec courage et passion".
M. Blair s'était peu avant dit "absolument ravi" de lui apporter son "plein soutien", en saluant le "talent extraordinaire et rare" de M. Brown, en réponse à une question posée à la fin d'une conférence de presse commune avec le président irakien Jalal Talabani.
MM. Blair et Brown travaillent ensemble depuis près de 25 ans, et les deux hommes avaient porté ensemble le parti travailliste au pouvoir en 1997.
Mais leurs relations se sont dégradées au fil des ans, en raison de leur rivalité pour le pouvoir.
D'autant que leurs tempéraments ne pourraient pas être plus différents.
Blair, politicien instinctif, est charismatique, souriant, à l'aise pour s'exprimer.
Gordon Brown, est une formidable machine intellectuelle qui connaît ses dossiers sur le bout des doigts, mais son caractère lui avait valu d'être qualifié de stalinien cynique en mars dernier par un ancien haut fonctionnaire, Andrew Turnbull.
Vendredi, son intervention, listant des priorités sans surprise - éducation, changement climatique, sécurité, économie... n'avait rien du panache et de l'émotion véhiculée la veille par Tony Blair.
Les yeux humides, celui-ci a annoncé son départ en affirmant qu'il avait, pendant ses dix ans au pouvoir, toujours cherché à faire ce qu'il pensait "être bien pour le pays".
Le Premier ministre a ensuite repris un emploi du temps chargé, qui le verra rester très présent sur la scène internationale d'ici au 27 juin, avec notamment le sommet du G8 en Allemagne et le Conseil européen à Bruxelles en juin.
Vendredi, il a reçu à Downing Street le président irakien Jalal Talabani, et devait rencontrer dans l'après-midi à Paris le président sortant Jacques Chirac, puis son successeur Nicolas Sarkozy.
Par Brigitte DUSSEAU, le vendredi 11 mai 2007, 15h18
Tony Blair apporte son plein soutien à Gordon Brown pour lui succéder
LONDRES (AFP) - Le Premier ministre britannique Tony Blair a déclaré vendredi qu'il soutenait pleinement son ministre des Finances Gordon Brown pour qu'il lui succède après son départ du pouvoir le 27 juin.
Gordon Brown a annoncé vendredi être candidat à la succession du Premier ministre. "Aujourd'hui, j'annonce que je suis candidat à la direction du parti travailliste et pour diriger un nouveau gouvernement", a déclaré M. Brown.
Il a affirmé avoir "des idées nouvelles, la vision et l'expérience" nécessaires pour le faire.
"Je suis absolument ravi d'apporter mon plein soutien à Gordon comme prochain dirigeant du parti travailliste et Premier ministre", a déclaré M. Blair depuis Downing Street, lors d'une conférence de presse commune avec le président irakien Jalal Talabani.
"Je pense qu'il a ce qu'il faut pour diriger le parti travailliste et le pays avec distinction. Il a un talent extraordinaire et rare, et c'est formidable s'il est mis au service de la nation, comme cela peut l'être maintenant", a ajouté M. Blair, dont les relations avec M. Brown sont notoirement difficiles.
"Il a montré, peut-être, en tant que meilleur chancelier (ministre de l'Economie et des Finances) de l'histoire de notre pays, qu'il a la force, l'expérience et le jugement pour faire un grand Premier ministre", a poursuivi Tony Blair.
M. Brown, un Ecossais austère de 56 ans, est le ministre des Finances depuis 10 ans.
Il travaille depuis près de 25 ans avec M. Blair et les deux hommes avaient porté ensemble le parti travailliste au pouvoir en 1997.
Mais leurs relations se sont dégradées au fil des ans, en raison de leur rivalité pour le pouvoir.
Jeudi, Tony Blair a annoncé qu'il quitterait le pouvoir le 27 juin, après dix ans passés à la tête du gouvernement.
M. Brown est le seul poids lourd candidat à sa succession, et semble donc assuré de lui succéder à Downing Street à cette date.
Tony Blair sera reçu à 16H30 à l'Elysée par le président français Jacques Chirac puis par le successeur de ce dernier Nicolas Sarkozy.
Vendredi 11 mai 2007, 12h44