Ségolène Royal veut désigner très vite le candidat PS pour 2012

Moins d'une semaine après sa défaite face à Nicolas Sarkozy, l'ex-candidate a déclaré à sa sortie du Conseil national que la solution "la plus cohérente" serait que le futur premier secrétaire du PS soit également le candidat socialiste à l'Elysée.
"Il ne faut pas forcément le même qui est candidat et à la tête du parti mais c'est plus cohérent (...) En tous cas, il faut de la clarté au moment de la désignation, au moment du congrès", a déclaré la présidente de Poitou-Charentes.
"Je ne ferme jamais la porte. Il faut toujours être créatif, imaginatif. Chaque époque nécessite de nouvelles règles", a-t-elle fait valoir en quittant La Mutualité juste après le discours de François Hollande.
Ségolène Royal, désignée par les militants socialistes en novembre dernier à l'issue d'une primaire interne de plus d'un an - un "processus épuisant" dont elle dit être sortie "affaiblie" - n'a pas donné de date précise pour ces échéances internes.
Cela doit se faire "après les élections législatives, oui bien sûr. Dès le prochain congrès, quand la date sera fixée", a-t-elle expliqué.
"La question du calendrier n'est pas arrêtée (mais) il faudra qu'on ait un congrès qui ne tarde pas trop", a précisé aux journalistes son co-directeur de campagne, Jean-Louis Bianco, évoquant le mois de septembre prochain ou une date ultérieure, après les municipales qui sont pour l'instant fixées à mars 2008.
"A titre personnel", l'ancien secrétaire général de l'Elysée "pense qu'il faut que le leader du parti soit le candidat ou la candidate".
Il faut de la "clarté, de la cohérence et de la discipline", a martelé Ségolène Royal, livrant en creux un diagnostic de sa campagne présidentielle dont elle rend responsables pour partie les "éléphants".
Il y a eu "sans arrêt des flottements, des trahisons, des prises de distance, des commentaires, ce que l'UMP n'a pas eu", a-t-elle commenté.
"Pour empêcher cela par rapport à la discipline dont a fait preuve l'UMP, à toute épreuve, il faudra réformer le calendrier et donc ça veut dire que la désignation du candidat ou de la candidate se fasse rapidement et qu'ensuite que le projet soit fait avec le candidat ou la candidate et que le parti fasse totalement bloc derrière", a-t-elle insisté.
Samedi 12 mai 2007, 12h55
Ségolène Royal bouscule les échéances avec 2012 en ligne de mire
PARIS (Reuters) - Ségolène Royal a de nouveau pris les socialistes par surprise en transformant le Conseil national consacré aux législatives en débat sur la désignation, qu'elle souhaite très rapide, du prochain candidat à la présidentielle.
Une initiative sévèrement jugée par la plupart des "éléphants", et retoquée par le premier secrétaire, François Hollande, pour qui le PS décidera après les scrutins de juin - et de façon collective - "des rythmes (et) des procédures" sur la route de 2012.
Au terme d'une réunion de moins de quatre heures alors qu'elle devait durer toute la journée, les délégués au Conseil national - le Parlement du parti - ont validé son programme pour les législatives placé sous le slogan "La gauche qui agit, la gauche qui protège" et ses listes électorales.
Au total, les socialistes ont offert 14 circonscriptions aux Verts - une "ultime proposition", a prévenu François Hollande à la veille d'un Conseil national interrégional du parti écologiste à Paris -, dix au Mouvement républicain et citoyen de Jean-Pierre Chevènement et 33 au Parti radical de gauche.
"Les socialistes sont en ordre de bataille (...) rassemblés dans un dispositif ordonné et coordonné", a assuré François Hollande lors de sa conférence de presse finale alors que sa compagne venait de repartir à l'attaque en quittant La Mutualité.
"Il faut que le candidat ou la candidate soit désigné beaucoup plus tôt, qu'il ne soit pas épuisé dans des querelles et conflits internes", a plaidé la candidate malheureuse à la présidentielle, moins d'une semaine après sa défaite face à Nicolas Sarkozy.
"ARRIERE-PENSEES"
"Vraiment, c'est une question qui me paraît sans intérêt (...) Le temps des présidentiables pour le moment est terminé", a lâché Dominique Strauss-Kahn à sa sortie.
Même ton courroucé pour Laurent Fabius, troisième candidat lors de la primaire de novembre dernier. "Pour le moment ce sont les législatives et c'est à cela qu'il faut se consacrer et pas à des arrière-pensées", a déclaré à Reuters l'ancien Premier ministre.
Pour Razzye Hammadi, président du Mouvement des jeunes socialistes, "l'exercice de démocratie participative se déroulait à l'intérieur, pas sur le trottoir". "Tout ce qui s'est passé à l'extérieur n'est qu'acte de division", a-t-il déclaré.
Sur le fond, l'ex-candidate n'a rien renié même si elle a prononcé à la tribune le mot "défaite" pour la première fois depuis dimanche dernier. Une "non victoire", a-t-elle corrigé dans un sourire en sortant de la salle juste après le discours de François Hollande.
L'ordre juste ? "Essentiel, les Français ont besoin de règles". La lutte contre l'assistanat ? "Je l'avais compris depuis longtemps". L'encadrement militaire des jeunes délinquants ? "C'était un message fort que les Français avaient bien compris".
"Les fondamentaux de la société française telle que je l'avais comprise depuis longtemps ont été contestés même à l'intérieur du PS donc ça a déséquilibré la campagne", a-t-elle affirmé, soulignant : "J'ai toujours eu, subi des critiques si ce n'est des trahisons".
A la tribune, Dominique Strauss-Kahn a estimé que le PS avait perdu dimanche parce qu'il s'était "éloigné du réel" et qu'il n'avait pas été "audible" sur de nombreuses questions essentielles pour les Français, dont les retraites et le nucléaire.
"MASCARADE"
"Je ne fais pas comme s'il ne s'était rien passé (mais) je suggère que cet exercice-là soit reporté" à après les législatives, a déclaré François Hollande tout en esquissant un début d'analyse sur les causes de la défaite.
Selon le premier secrétaire, le projet "n'est pas apparu suffisamment cohérent et clair donc les priorités ne se sont pas forcément dégagées". De plus, le PS reste "ambigu sur l'immigration, l'énergie et la fiscalité (...) Il faudra là aussi clarifier".
Un discours qui a déclenché l'ire de Vincent Peillon. "On ne commence pas à se mettre des cendres sur la tête, on n'ouvre pas un débat, on est en campagne et on se rassemble", a-t-il intimé dans une très brève intervention qui a été huée lorsqu'il a estimé que la campagne présidentielle avait "manqué de pêche".
"Il y a un impératif : silence. Et on peut faire beaucoup plus court : chut !", a insisté le député européen.
Une fois dehors, l'ancien porte-parole de Ségolène Royal a accusé la direction du PS de "malveillance" dans l'organisation du Conseil national qui aurait dû être un débat sur les législatives et s'est transformé en bilan de la présidentielle.
"Une mascarade" qui s'est jouée devant "apparatchik-land", a-t-il dénoncé, s'en prenant nommément à François Hollande.
Premier secrétaire depuis 1997, ce dernier avait déclaré l'été dernier qu'il quitterait ses fonctions après la présidentielle. Samedi, il s'est laissé toutes les portes ouvertes, refusant de préciser son futur rôle avant les législatives.
A la question "Allez-vous aider Ségolène Royal à prendre la tête du PS", son compagnon a répondu par un éclat de rire.
A leur arrivée, les "éléphants" ont découvert une mini-manifestation de soutien à Ségolène Royal. Sur des draps blancs imprimés de petites fleurs roses, des membres de la Ségosphère et de Désirs d'avenir avaient inscrit "Gloire à nos dirigeants qui font bloc avec Ségolène".
Des méthodes à mi-chemin entre le "parti communiste chinois et le Pentecôtisme", a estimé Razzye Hammadi.
Samedi 12 mai 2007, 19h17
"Le moment n'est pas venu" de parler de 2012, répond Hollande à Royal
PARIS (AP) - "Le moment n'est pas venu" de parler de la désignation du candidat du PS pour la présidentielle de 2012, a répondu samedi François Hollande à la proposition de Ségolène Royal de l'avancer au prochain congrès. Il a annoncé que le parti réunirait un nouveau conseil national au lendemain des législatives pour fixer son calendrier interne.
"Nous définirons au lendemain des élections législatives, ensemble, et de manière tout aussi maîtrisée qu'aujourd'hui, nos calendriers, nos démarches, nos méthodes", a temporisé le Premier secrétaire au terme de la réunion du conseil national du PS à la Mutualité, à Paris. Un nouveau conseil national sera alors convoqué, "mais pour le moment, rien n'a été fixé".
"Nous sommes entièrement mobilisés sur les élections législatives", a-t-il affirmé.
François Hollande a admis que Ségolène Royal avait eu "raison" de dire que la primaire de novembre 2006 avait été trop tardive. Il a aussi reconnu que le parti devait être "discipliné". Mais pour la suite "rien n'est établi, on en décidera, on verra à quel moment nous désignerons notre candidat ou notre candidate. Nous n'en sommes pas là", a-t-il tranché. "Travaillons aussi sur notre rénovation politique, la refondation de la gauche et de nos idées, et trouvons le bon calendrier le moment venu".
Le patron du PS a toutefois laissé entendre que le prochain candidat du PS pour l'Elysée pourrait ne pas être désigné dans le cadre d'une primaire, mais plutôt d'un congrès, et pas nécessairement celui programmé pour l'heure en "2008". "Ce sera sans doute sous la forme d'un congrès plutôt que d'une primaire", a-t-il glissé, sans plus de précision.
Il a également semblé se laisser toutes les portes ouvertes, y compris celle de rester Premier secrétaire après juin, alors qu'il avait annoncé qu'il quitterait son poste après les scrutins du printemps 2007. "Je vous répondrai au lendemain des élections législatives", a-t-il simplement indiqué. Alors qu'on lui demandait s'il pourrait aider sa compagne Ségolène Royal à accéder au poste de patron du PS, François Hollande n'a pas répondu, accueillant la question d'un grand rire.
Samedi 12 mai 2007, 16h06
Les dissidents des législatives seront exclus, prévient Hollande
PARIS (Reuters) - François Hollande a déclaré que les membres du Parti socialiste qui se présenteraient aux élections législatives contre l'avis du parti en seraient exclus.
Il a également déclaré que les socialistes proposaient aux Verts un accord pour une circonscription supplémentaire, dans l'Essonne, portant à 14 le nombre de circonscriptions négociées avec les écologistes.
A l'issue du Conseil national du PS, à Paris, le premier secrétaire a évoqué devant la presse les "candidats qui voulaient se porter contre les choix que nous avons fait en matière de parité ou de diversité", sans citer de nom.
"Ma position est ferme et implacable : ceux qui se comporteront ainsi seront exclus du Parti socialiste et ne pourrons pas avoir la moindre investiture locale pendant la période qui suivra", a-t-il ajouté.
Plusieurs élus socialistes ont provoqué une polémique sur ce sujet comme Dominique Bertinotti, maire PS du IVe arrondissement de Paris, qui a annoncé qu'elle se présenterait dans la circonscription représentée par la député des Verts Martine Billard.
Dans un communiqué diffusé samedi, Dominique Bertinotti a assuré qu'elle "prenait acte" de la liste des candidats socialistes aux législatives et affirmé : "Je respecterai ces décisions".
Michel Charzat, député-maire du XXe arrondissement, a déclaré de son côté qu'il se présenterait contre l'avis du PS qui soutient George Pau-Langevin.
"Je considère que ce type de méthode, d'égoïsme et de comportement, n'est plus compatible avec la conception que j'ai d'un parti organisé et structuré", a déclaré François Hollande.
Prié de commenter les visites des anciens ministres socialistes Hubert Védrine et Claude Alègre à Nicolas Sarkozy, il a refusé de parler des personnes mais s'est demandé "comment voulez-vous que des hommes qui serviraient celui qui a été leur adversaire puissent rester membres du Parti socialiste ?".
Le premier secrétaire du PS a qualifié le nouvel accord fait aux Verts d'"ultime proposition" et précisé que "si les Verts acceptaient la proposition qu'on leur fait, nous ne pourrons pas accepter la moindre candidature dissidente".
Dans tous les cas, a-t-il précisé, le PS soutiendra la candidature des trois députés verts sortants, Martine Billard, Noël Mamère et Yves Cochet.
Interrogé sur l'attitude du PS envers les communistes, il a répondu : "Nous ne ferons qu'un choix, ce sera de retirer nos candidats là où il y a un risque d'élimination de la gauche au soir du premier tour".
Quant à François Bayrou, François Hollande a déclaré que "nous avons toujours dit que sur la base d'un accord législatif, d'un accord de gouvernement, nous sommes prêts à nous rassembler avec ceux qui le voudront" mais il a souligné que l'ex-candidat de l'UDF avait déjà répondu "en disant qu'il n'y avait pas d'alliance ni avec l'UMP ni avec le PS".
Samedi 12 mai 2007, 18h10
DSK impute la défaite de Ségolène Royal à l'éloignement du réel
PARIS (Reuters) - Dominique Strauss-Kahn impute la défaite de Ségolène Royal à l'élection présidentielle à un discours "éloigné du réel" sur un grand nombre de sujets, dont les retraites et le nucléaire.
"Cette défaite a des racines profondes, c'est que nous nous sommes éloignés du réel", a déclaré l'ancien prétendant à l'investiture présidentielle du PS lors du Conseil national du parti au palais de la Mutualité, dans le centre de Paris.
"Sur un ensemble de sujets, on n'a pas apporté aux Français une réponse qui était audible, on peut prendre mille exemples", a ajouté l'ancien ministre des Finances.
Selon Dominique Strauss-Kahn, "sur les retraites, on se retrouve avec un programme du parti d'un côté et une candidate de l'autre incapables de dire '37,5 années ce serait souhaitable, malheureusement dans la société qui est devant nous ce n'est pas possible'".
"Si on n'assume pas ça, on a un discours qui n'est absolument pas audible", a-t-il estimé.
Sur le nucléaire, "ou l'on dit : 'pour des raisons qui sont liées à l'effet de serre, on pense que le nucléaire est une bonne solution même s'il faut développer autant que faire se peut les énergies renouvelables' ou l'on dit le contraire".
"Quand on est entre-deux sur trop de sujets, on s'éloigne de la réalité", a encore expliqué le député du Val-d'Oise.
Samedi 12 mai 2007, 12h58
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