Les radicaux de gauche ouvriront un dialogue avec le Parti radical après les législatives

M. Baylet a affirmé à l'AFP que le Bureau national de son parti avait discuté mercredi "pendant trois heures" de son initiative de rencontrer la semaine dernière le président Nicolas Sarkozy et de ses propositions d'ouvrir un dialogue avec le parti radical.
"J'ai demandé un vote de confiance" au bureau national qui l'a donné "à l'unanimité, moins deux contre et six abstentions", a souligné M. Baylet.
"Nous radicaux, nous souhaitons ouvrir le débat, par delà la frontière majorité-opposition, avec nos cousins valoisiens", qui ont "une histoire commune avec nous et sont près de nous", a affirmé M. Baylet, en évoquant le Parti radical associé à l'UMP, dont le siège est rue de Valois et qui est co-présidé par le ministre de l'Economie et des Finances Jean-Louis Borloo.
"Ce débat", selon lui, doit porter "sur des sujets précis, comme l'Europe ou l'urgence sociale", dans le but de voir "si nous constatons un certain nombre de convergences qui pourraient nous amener plus loin politiquement".
"Bien sûr, ce débat ne peut se faire qu'après les législatives", a-t-il précisé.
Quant à une éventuelle fusion avec l'autre parti radical , M. Baylet l'élude pour le moment: "Nous n'en sommes pas là, j'ai parlé d'ouvrir des discussions sur des sujets précis (...) la politique, ce n'est pas la guerre civile, on peut discuter".
Or, la proposition d'ouverture à droite du sénateur de Tarn-et-Garonne avait suscité la semaine dernière la colère de parlementaires et d'élus PRG, dont plusieurs étaient absents à la réunion du BN mercredi.
Le PS, de son côté, avait menacé M. Baylet de rompre l'accord électoral aux termes duquel il a réservé 32 circonscriptions au PRG. Le sénateur avait alors rencontré le Premier secrétaire François Hollande et avait souligné que son pari était toujours "de gauche" et "dans l'opposition".
"Jamais je n'ai proposé de renier nos alliances, ni de rejoindre l'UMP", insiste mercredi encore M. Baylet.
Mais, M. Baylet justifie la stratégie d'ouverture par "l'état de la gauche": "il est important, après cette présidentielle perdue, et quand on voit quel est aujourd'hui l'état de la gauche, que chacun prenne des initiatives". "J'ai considéré que c'était le rôle des radicaux de montrer qu'il pourrait y avoir à gauche des gens d'ouverture", ajoute-t-il.
De son côté, M. Hollande a affirmé mercredi sur LCP-Le Monde-France Info qu'il avait pris "acte" du fait que M. Baylet "ainsi que son mouvement" étaient "totalement dans une stratégie d'union avec le parti socialiste".
"Tous les candidats PRG que nous présentons en commun avec les candidats socialistes nous ont dit qu'ils étaient bien dans cette stratégie de rassemblement avec nous", a précisé le numéro un socialiste.
M. Baylet a prévenu pour sa part que les députés PRG constitueraient "un groupe autonome" à l'Assemblée nationale s'ils sont en nombre suffisant (il faut 20 députés pour constituer un groupe, ndlr). "Si ce n'était pas le cas, nous serons comme toujours apparentés au groupe socialiste", promettait-il toutefois mercredi.
Par Elahe Merel, le mercredi 23 mai 2007, 21h12
Eric Besson pourrait être "intéressé" par un parti radical "refondé"
PARIS (AFP) - Eric Besson, secrétaire d'Etat chargé de la Prospective et transfuge du PS, a affirmé mercredi sur Public Sénat qu'il pourrait "peut-être" être "intéressé" par le fait de rejoindre un parti radical "refondé".
"Je suis avec intérêt ce qu'ont dit à la fois Jean-Louis Borloo et Jean-Michel Baylet", a déclaré M. Besson.
"L'idée que le parti radical, qui est centenaire, qui a porté des valeurs auxquelles je crois - l'humanisme, la laïcité, une certaine conception de la République - un jour se ressoude, se refonde, se ressource, ce serait une bonne nouvelle", a-t-il ajouté.
"Je ne tranche pas, mais peut-être qu'à titre personnel, oui, ça pourrait m'intéresser", a affirmé le secrétaire d'Etat.
Evoquant l'action du président de la République Nicolas Sarkozy, il a estimé que "le plus dur pour la gauche c'est qu'il est en train de (lui) faire ce que Tony Blair a fait à la droite anglaise pendant 10 ans, c'est-à-dire qu'il lui a pris un certain nombre de ses fondamentaux".
"Pour la droite anglaise, c'était l'esprit d'entreprise et la sécurité. Tony Blair s'en est emparé et vous avez vu ce qu'a été la difficulté pour la droite anglaise", a-t-il poursuivi.
"Je pense que la gauche française et singulièrement le PS vont connaître peu ou prou le même type de difficulté", a-t-il assuré.
Selon M. Besson, M. Sarkozy est "une espèce de synthèse à lui tout seul".
Jeudi 24 mai 2007, 0h15
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