Référendum en Syrie : Bachar el-Assad reconduit avec 97,62% des voix
DAMAS (AP) - Le président syrien Bachar el-Assad a remporté un soutien massif et sans surprise avec 97,62% des voix lors du référendum national sur un deuxième mandat de sept ans qu'il était le seul à briguer.
Le ministre syrien de l'Intérieur Bassam Abdul-Majid a déclaré que 95,86% des douze millions d'électeurs que compte le pays s'étaient rendus aux urnes dimanche pour l'élection présidentielle. Seuls 19.635 ont répondu "non" à la réélection de Bachar el-Assad, tandis que près de 253.000 votes ont été déclarés nuls.
La victoire était célébrée dans toute la Syrie depuis que le Parlement, qui est dominé par la coalition baasiste pro-gouvernementale, avait désigné à l'unanimité le 10 mai dernier le fils de l'ancien leader syrien, âgée de 42 ans. Le Parlement devait se réunir en session spéciale dans la journée de mardi pour officialiser cette réélection. Des centaines de milliers de Syriens ont manifesté leur soutien au président Assad, qui a salué la foule depuis un balcon du palais à Damas.
Selon M. Abdul-Majid, le président devrait prêter serment avant le 17 juillet, fin du mandat présidentiel actuel. Il a écarté tout remaniement ministériel.
Bachar el-Assad, ophtalmologiste de formation, éduqué en Grande-Bretagne, a accédé à la présidence peu après la mort de son père Hafez el-Assad, en 2000. Lors du premier référendum, il avait recueilli 97,29% de "oui" et avait levé les espoirs de ses compatriotes en matière de réformes politiques et économiques. Son traitement brutal de l'opposition a depuis suscité les critiques des organisations de défense des droits de l'Homme.
Le scrutin de dimanche a été boycotté par la très minoritaire opposition, qui estime que les Syriens devraient avoir le choix de leurs gouvernants. Les critiques envers le régime de Bachar el-Assad l'accusent de museler les militants de la démocratie, de faire procéder à des arrestations de masse, et d'être corrompu.
Maamoun Homsi, ancien député et dissident syrien vivant au Liban, a qualifié les résultats de "faux" et le scrutin d'"agression manifeste contre les esprits, la dignité et la réputation du peuple syrien". Des membres de la Déclaration de Damas, coalition pour la démocratie qui regroupe 500 intellectuels syriens et libanais, ont eux aussi dénoncé le verrouillage du pouvoir.
Mardi 29 mai 2007, 19h00