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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 07:03

Sans arrêt pronostiquée par de nombreux observateurs, la partition de la Belgique est-elle programmée dans ses gênes constitutionnels, ou ce pays pourra-t-il surmonter une nouvelle fois la crise politique ? Nouvelle jetée d'huile sur le feu, une idée saugrenue d'un voisin… Geert Wilders.


Les troubles politiques en Belgique « constituent la preuve que ce pays ferait mieux de s’arrêter d’exister ».

Ce n’est pas la première provocation du populiste néerlandais Geert Wilders, désormais célèbre pour son islamophobie militante. Mais c’est assurément une nouvelle charge contre l’intégrité de la Belgique.


OPA sur la Flandre

Pour lui, la Flandre devrait fusionner avec les Pays-Bas. Il l’a dit dans une interview au journal néerlandais ‘De Telegraaf’ du 12 mai 2008 où il explique doctement que « cela présenterait un intérêt économique » ajoutant : « Les Pays-Bas obtiendrait le port d’Anvers et un aéroport. Nous avons beaucoup de points communs sur le plan culturel. Ce serait aussi avantageux pour l’emploi. Nous aurions plus d’espace. Le système scolaire flamand est bon, les impôts sont plus bas. ».

La guerre à peine larvée que se livrent les Wallons et les Flamands semble être à l’origine de plus en plus de bêtises. Et cette dernière trouvaille de Geert Wilders en est une.

C’est du moins ce qu’essaient d’expliquer certains journalistes néerlandais car en novembre 2007, un sondage avait démontré que la majorité des électeurs de ce démagogue néerlandais y étaient favorables.


Arguments – contre-arguments

Le journal néerlandais ‘De Standaard’ explique ainsi que « la langue fait rarement le peuple », rappelant que jamais, dans l’histoire de l’Europe, la Flandre et les Pays-Bas n’ont été unis, alors que si pour la Belgique et les Pays-Bas entre 1815 et 1830. Et il conclut sur le fait qu’il y a plus de valeurs communes entre Flamands et Wallons, qui ont vécu une histoire belge et catholique commune, qu’entre Flamands et Néerlandais d’un côté, et qu’entre Wallons et Français de l’autre.

Volkskrant’, autre journal néerlandais, rappelle de son côté qu’il n’y aurait qu’une minorité de Belges favorables à la partition de la Belgique, et que les Flamands qui souhaitent leur indépendance ne veulent pas d’une autre dépendance étatique.

L’argumentation économique de Geert Wilders montre également l’arrogance qui revient souvent quand il s’agit pour les Flamands de qualifier les Néerlandais. Les Pays-Bas ont souvent le même problème de pénurie et de vieillissement de la main d’œuvre que la Flandre, et la solution serait plus à rechercher vers la Wallonie qui compte beaucoup de chômeurs. Idem sur la notion d’espace vital où la densité en Flandre est la même qu’aux Pays-Bas alors que celle de la Wallonie est un peu plus faible.

Paradoxalement, Geert Wilders qui plaide pour la fusion entre la Flandre et les Pays-Bas propose que des discussions aient lieu entre le Premier Ministre néerlandais Jan Peter Balkenende et le Premier Ministre belge Yves Leterme alors que la logique voudrait qu’elles soient plutôt avec Kris Peeters, le Premier Ministre flamand.

Autre paradoxe politique, Geert Wilders refuse obstinément de rencontrer les chefs du Vlaams Belang, le parti populiste flamand similaire au sien (Partij voor de Vrijheid).


Le roi est-il nu ?

Bien que sans réflexion et sans logique, cette proposition de fusion pourrait accélérer le processus de délitement de l’État belge.

Beaucoup envisagent aussi un rattachement de la Wallonie à la France. Si les Wallons, plutôt pour le maintien de la Belgique, peuvent commencer à y songer car les Flamands veulent quitter le royaume, la France ne semble pas prête à accueillir la Wallonie même si certains nostalgiques de la grandeur de la France y verraient un signe de renaissance française.

Ne serait-ce que pour une raison très politicienne : la Wallonie est plutôt majoritairement socialiste, et apporter de nouvelles voix à la gauche pourrait défavoriser durablement le candidat de l’UMP à l’élection présidentielle. Nicolas Sarkozy éviterait sans doute une erreur similaire à celle commise par Valéry Giscard d'Estaing en abaissant la majorité (et donc le droit de vote) de 21 à 18 ans, franche d'une population qui lui était défavorable.

Et aussi pour des raisons économiques et sociales, de nombreuses zones d’emplois très difficiles émaillent la Wallonie autant que le Nord de la France.


Une Europe finalement victorieuse ?

Pourtant, intellectuellement, la fin de la Belgique pourrait rendre gagnante l’Union Européenne.

En effet, dans un tel scénario, ville où cohabitent toutes les communautés belges, Bruxelles pourrait se voir gérer directement par l’Union Européenne en tant que ville ouverte, internationale, et surtout, capitale définitive de l’Europe (au détriment de Luxembourg et de Strasbourg). Une sorte de New York ou de Genève du XXIe siècle qui pourrait devenir un exemple pour… Jérusalem, par exemple.

Mais nous en sommes encore très loin...


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (27 mai 2008)


Pour aller plus loin :

Fusionner avec la Flandre ? Une idée absurde, de Bart Dirks (Volkskrant).

Geert Wilders veut la fusion de la Flandre et des Pays-Bas (vidéo).

La Constitution belge.






http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40348

http://fr.news.yahoo.com/agoravox/20080527/tot-a-quand-la-partition-de-la-belgique-89f340e.html





http://www.lepost.fr/article/2008/05/30/1200535_sdgq-sdqgsdgqsdg.html

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