(dépêches-blogs)
Chronologie : de la SFIO au congrès de Reims
Voici une chronologie de la vie du parti socialiste de 1905 à 2008.
1905 - 1969 : LA SFIO
1905 - Création de la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO), dont les figures sont Jean Jaurès, Jules Guesde ou encore Édouard Vaillant.
1922 - Congrès de Tours. Une majorité des membres de la SFIO réclame l'adhésion à la IIIe internationale communiste. Le parti se scinde en deux, donnant naissance au Parti communiste.
1924-1926 - Cartel des gauches. SFIO et radicaux ont la majorité à l'assemblée nationale. Pour la première fois, les socialistes apportent leur soutien sans participation au gouvernement, dirigé par Edouard Herriot.
1936-1937 - Front populaire. Le socialiste Léon Blum devient président du conseil dans un gouvernement composé de socialistes et de radicaux et qui comporte pour la première fois des femmes, alors qu'elles n'ont pas le droit de vote. Les communistes soutiennent le gouvernement sans y participer.
1940 - La seconde guerre mondiale divise la SFIO. Une partie des députés socialistes votent les pleins pouvoirs à Philippe Pétain, d'autres rejoignent la Résistance. La SFIO est représentée au sein du Conseil national de la Résistance et se reconstitue à la Libération.
1945-1947 - La SFIO participe avec le PCF et le MRP au gouvernement d'union nationale, le "tripartisme".
1947 - Le socialiste Vincent Auriol devient le premier président de la IVe République.
1956 - Les socialistes reviennent au pouvoir avec le gouvernement de Guy Mollet, qui poursuit la guerre en Algérie. Nouvelles divisions et scissions.
1958 - Une majorité des socialistes votent la confiance au général de Gaulle.
1960 - Naissance du Parti socialiste unifié (PSU)
1969 - 1981 : LA NAISSANCE DU PARTI SOCIALISTE
1969 - La SFIO s'élargit et devient le Parti Socialiste (PS). Gaston Deferre fait 5% des voix à l'élection présidentielle. La gauche est absente du second tour.
1971 - Congrès d'Epinay, aussi appelé le "Congrès d'unification des socialistes". Elargissement du Parti socialiste à la Convention des Institutions Républicaines (CIR) de François Mitterrand, qui prend la tête du parti à la faveur d'une alliance avec Gaston Deferre, Pierre Mauroy et Jean-Pierre Chevènement (Résultats des motions : Savary-Mollet: 34%, Mauroy-Deferre: 30%, Mitterrand: 15%, Poperen: 12%, Chevènement: 8,5%).
1972 - Signature du programme commun avec le Parti communiste français.
1974 - François Mitterrand fait 43% au premier tour de l'élection présidentielle et et 49,2% au second.
1979 - Congrès de Metz: Mitterrand face à Rocard
1981 - Congrès de Créteil. Lionel Jospin succède à François Mitterrand.
1981 - 2002 : LA PRATIQUE DU POUVOIR
1981 - François Mitterrand est élu président de la République par 51,8% des voix (25,8% au premier tour).
1988 - François Mitterrand est réélu par 54,0% des voix (34,1% au premier tour). Pierre Mauroy devient premier secrétaire.
1990 - Congrès de Rennes : La motion Jospin-Mauroy-Mermaz fait 28,9%, la motion Fabius 26,4%, la motion Rocard 24,2%, la motion Poperen 7,2%, Chevènement 8,7%, Mélenchon 1,3%, Lienemann 1,2%. Aucune majorité ne parvient à se former. Ce congrès ouvre l'ère de l'après-Mitterrand, les leaders se livrant à une guerre de succession qui laissera le parti traumatisé. Aucune majorité ne parvient à se former. Pierre Mauroy, élu en 1988, est reconduit par un comité directeur la semaine suivant le congrès.
1993 - Michel Rocard propose un "big bang" avec la création d'un nouveau mouvement regroupant PS, centristes, écologistes et une partie des communistes.
1993 - Les chevènementistes quittent le PS et fondent le Mouvement des citoyens (MDC)
Octobre 1993 - Congrès du Bourget. Michel Rocard devient premier secrétaire.
1994 - Michel Rocard obtient 14,5% des voix aux élections européennes. Il doit quitter la direction du PS.
Novembre 1994 - Congrès de Liévin. Henri Emmanuelli devient premier secrétaire
Décembre 1994 - Jacques Delors annonce qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle
Février 1995 - Lionel Jospin est désigné candidat à la présidentielle par les militants. Au printemps, il obtient 23,3% au premier tour et 47,4% au second. Lionel Jospin devient ensuite premier secrétaire du PS.
1997-2002 - Lionel Jospin premier ministre de cohabitation. Il dirige un gouvernement de "gauche plurielle" avec le PCF, les Verts, le MDC et le PRG. François Hollande devient premier secrétaire.
Novembre 2000 - Congrès de Grenoble. François Hollande reste premier secrétaire.
21 avril 2002 - Lionel Jospin est battu dès le premier tour de l'élection présidentielle (16,2% des voix) par Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen.
2002-2008 : L'APRES JOSPIN
Mai 2003 - Congrès de Dijon. Motion Hollande: 61,4%, motion Nouveau parti socialiste (Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Benoît Hamon): 16,9%; motion Nouveau monde (Henri Emmanuelli, Jean-Luc Mélenchon): 16,3%. François Hollande est réélu premier secrétaire.
Décembre 2004 - référendum interne sur le traité constitutionnel européen. Le oui l'emporte par 58,8% des voix.
2005 - Congrès du Mans. La motion Hollande obtient 53,6% des voix, devant le Nouveau parti socialiste et Henri Emmanuelli (23,5%) et la motion Fabius (21,2%). François Hollande reste premier secrétaire.
Avril-mai 2007 - Ségolène Royal obtient 25,9% des voix au premier tour de l'élection présidentielle et 46,9% au second.
Novembre 2008 - Congrès de Reims. Six motions sont en lice.
Le Parti socialiste depuis 1971
François Mitterrand d'Épinay à l'Élysée
En 1971 le congrès d'Epinay a fait, après quelques errements passés, le choix de l'union de la gauche. Premier Secrétaire de 1971 à 1981 François Mitterrand a méticuleusement construit un nouveau parti et l'a préparé à l'exercice des responsabilités gouvernementales. D'un parti largement dominé par le PC il a réussi à faire le le premier parti de la gauche et le premier parti de France.
1971 :
11 au 13 juin : congrès de l’unité des socialistes 16 juin : François Mitterrand est élu Premier secrétaire 7 juillet : première rencontre avec le PCF 20 juillet : participation du PS à la journée unitaire contre la guerre du Viet Nam 6 et 7 novembre : conférence nationale « Socialisme et Culture » avec Edmonde Charles-Roux, Paul Guimard, Claude Manceron … 11 et 12 novembre : François Mitterrand rencontre Fidel Castro et Salvador Allende au Chili 18 novembre : premier numéro de « Combat Socialiste » 18 et 19 décembre : le Comité Directeur examine le projet de programme du PS
1972 :
janvier : parution du premier numéro de « L’Unité » (hebdomadaire du parti, dirigé par Claude Estier) 11 et 12 mars : Convention Nationale de Suresnes ; adoption du Programme du PS : « Changer la vie » 16 mars : le PS propose au PCF d’ouvrir des négociations sur le Programme commun 26 mars : Convention Nationale de Suresnes, appel à l’abstention ou au vote nul lors du referendum du 23 avril sur l’Europe 24 juin : le Comité Directeur examine le projet de Programme commun 27 juin : accord au sommet sur le Programme commun 2 juillet : création de la Fédération des élus socialistes 9 juillet : la Convention Nationale approuve le Programme commun de gouvernement de la gauche 12 juillet : signature officielle par le PS, le PCF et la minorité du Parti Radical (futur MRG) octobre : parution du premier numéro du « Poing et la Rose » (bulletin interne adressé à l’ensemble des membres du parti) 14 octobre : création d’un comité permanent de liaison de la gauche 17 octobre : publication de la nouvelle édition de Programme du Parti, augmenté du Programme commun 31 octobre : première réunion du comité de liaison 1er décembre ; meeting unitaire pour le Programme Commun, à Paris, Porte de Versailles
1973 :
février : reparution de « La Revue Socialiste » sous la direction de Pierre Joxe 4 et 11 mars : élections législatives. L’UGSD (Union de la Gauche socialiste et démocrate, PS et MRG) dépasse le PCF 22 au 24 juin : Congrès de Grenoble (première session du Congrès ordinaire). Lionel Jospin entre au Secrétariat National 23 et 30 septembre : élections cantonales, poussée du PS 15 et 16 décembre : congrès national extraordinaire sur l’Europe, à Bagnolet
1974 :
23 et 24 mars : Congrès National sur la réforme des statuts à Suresnes (seconde session du Congrès ordinaire) avril : premier numéro de la Nouvelle Revue Socialiste (Maurice Benassayag, rédacteur en chef) 8 avril : Congrès extraordinaire : François Mitterrand désigné, à l’unanimité, candidat à l’élection présidentielle (suite à la mort du président Georges Pompidou) 5 et 19 mai : élections présidentielles ; élection de Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand obtient 49% des suffrages septembre : lancement de la souscription « pour acheter la maison du Parti » octobre : premier numéro du bulletin « Armée Nouvelle ». Elections législatives partielles favorables au PS. Début de la polémique du PCF contre le PS. 12 et 13 octobre : Assises nationales pour le socialisme » à Paris (adhésion de Michel Rocard et d’un certain nombre de militants PSU, associatifs ou syndicalistes, souvent proches de la CFDT) décembre : inauguration du nouveau siège, 7 bis, Place du Palais Bourbon
1975 :
janvier : premier numéro de « L’Unité Agricole » 31 janvier au 2 février : Congrès de Pau 3 et 4 mai : Convention Nationale sur les relations PS-PCF (rapport Jospin) 15 mai : premier numéro du bulletin de presse « PS info » 22 et 23 mai : rencontre des leaders des PS de l’Europe du sud 5 et 6 juin : entretiens sur l’économie à Suresnes (« Les réponses socialistes à la crise du capitalisme », avec Stephen A. Marglin et John Kenneth Galbraith, professeurs d’économie à Harvard, Oleg Bogomolev, directeur de l’Institut d’économie du système socialiste mondial, URSS, Wassily Léontieff, prix Nobel d’économie, François Perroux, professeur d’économie au Collège de France et Bronislaw Minc, universitaire polonais) 21 et 22 juin : Convention Nationale sur l’autogestion 23 juin : grand meeting socialiste à Paris 12 et 19 octobre : élection législative partielle de Châtellerault (candidature d’Edith cresson soutenue sur le terrain par les dirigeants et de nombreux parlementaires) 6 novembre : premiers « Entretiens du Jeudi » au siège du parti, destinés aux sympathisants et aux nouveaux adhérents 5 décembre : premier numéro du « Poing et la Rose-responsables » (bulletin interne destiné aux cadres du parti)
1976 :
10 janvier : première réunion des premiers secrétaires fédéraux 24 et 25 janvier : conférence des PS d’Europe du Sud , à Paris 14 et 15 février : conférence nationale du PS sur la santé 24 au 28 février : voyage de François Mitterrand en Algérie à l’invitation du FLN 7 et 14 mars : élections cantonales (le PS gagne 194 sièges, le PCF 75) 24 et 25 avril : conférence des sections et groupes d’entreprises à Massy (Essonne) 15 et 16 mai : Congrès national extraordinaire à Dijon (préparation des prochaines élections municipales) 3 juin : première édition du journal téléphoné « Allo PS » 5 au 8 juin : colloque PS-PC d’Union Soviétique, à Moscou, sur la crise économique 12 octobre : Forum de l’expansion sur « les socialistes face aux réalités économiques » 26 au 31 octobre : voyage de François Mitterrand en Israël 17 décembre : colloque sur « les femmes et le socialisme »
1977 :
13 et 21 mars : élections municipales ; l’opposition gagne 55 villes de plus de 30 000 habitants. La gauche dirige désormais 156 des principales villes de France (81 PS, 72 PCF) 21 avril : réunion des maires socialistes de grandes villes de France, à Dreux (dont Françoise Gaspard est devenue maire) 23 et 24 avril : séminaire de l’ISER (Institut de Recherche et d’Education Socialiste) sur « l’expérience suédoise », en présence d’Olof Palme 7 et 8 mai : 2e conférence des PS d’Europe du Sud, à Madrid 12 mai : face à face télévisé entre François Mitterrand et le Premier Ministre Raymond Barre, perturbé par la publication par le PCF de son chiffrage du Programme commun 17 mai : réunion au sommet PS-PCF-MRG et constitution du « groupe des quinze » pour actualiser le Programme commun 17 au 19 juin : Congrès de Nantes ; le PS accueille Felipe Gonzalez, vainqueur des récentes élections espagnoles ; présentation du nouvel hymne du PS « Changer la vie », en présence de son auteur Mikis Théodorakis 14 novembre : rencontre au sommet interrompue par le départ du MRG 21 au 23 novembre : échec et rupture des négociations sur l’actualisation du Programme commun
1978 :
6 janvier : entretien à Paris entre François Mitterrand et Jimmy Carter, président des Etats-Unis d’Amérique 7 et 8 janvier : Convention Nationale sur la défense 15 janvier : Convention Nationale sur les problèmes féminins 12 mars : premier tour des élections législatives ; le PS à lui seul devient le premier parti à gauche pour la première fois lors d’une élection nationale 13 mars : accord PS-PCF-MRG 19 mars : second tour des élections législatives ; échec de la gauche malgré le replâtrage tardif entre les 3 partis 28 mars : François Mitterrand est reçu à l’Elysée 30 mars : séminaire du Secrétariat National à Suresnes 5 juillet : François Mitterrand est reçu à l’Elysée (sur l’Europe) 8 juillet : le Comité Directeur unanime approuve une déclaration du Premier Secrétaire pour l’unité du parti 21 et 22 novembre : journées nationales du PS sur l’éducation et sur l’immigration. Adoption du manifeste européen par le Comité Directeur
1979 :
6 février : Convention Nationale sur le Projet Socialiste 18 et 25 mars : élections cantonales ; l’opposition obtient 54% des suffrages et gagne 189 sièges dont 154 pour le PS 6 au 8 avril : Congrès de Metz 25 mai : rassemblement à Paris des dirigeants socialistes européens, Fête du Printemps de l’Europe socialiste au Trocadéro (organisée par Jack Lang), avec notamment Willy Brandt, Mario Soares, Mélina Mercouri, Anker Jorgensen (premier ministre social-démocrate de Norvège) … 10 juin : premières élections européennes à la représentation proportionnelle nationale (le PS obtient 23, 55% des voix) 28 juin : intervention de la police 12 cité Malesherbes, à la suite de l’émission de la radio libre « Radio Riposte ». La police expulse les élus et les militants présents. François Mitterrand et d’autres parlementaires seront inculpés le 24 août 20 août : discours de François Mitterrand à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), appel au développement d’actions unitaires à la base
1980 :
12 et 13 janvier : Convention Nationale sur le Projet Socialiste, « Pour la France des années 80 » 26 et 27 avril : Convention Nationale sur la situation internationale 28 avril : rassemblement national pour les libertés organisé par lez PS contre le projet d’Alain Peyrefitte « Sécurité et liberté » 31 mai et 1er juin : Convention Nationale sur la jeunesse 8 novembre : Comité Directeur, annonce de la candidature de François Mitterrand aux élections présidentielles 23 et 30 novembre : 7 élections législatives partielles ; le PS conserve ses 2 sièges et en gagne 2 autres 8 au 12 décembre : voyage de François Mitterrand aux Etats-Unis
1981 :
24 janvier : Congrès extraordinaire de Créteil. François Mitterrand candidat du parti à l’élection présidentielle. Lionel Jospin devient le Premier secrétaire. Premier grand meeting du candidat, Porte de Versailles, à Paris, le soir même 8 au 17 février : Voyage en Chine de François Mitterrand avec Lionel Jospin et Gaston Defferre 7 mars : François Mitterrand commence sa campagne à Beauvais 24 avril : dernier meeting de François Mitterrand à Toulouse 26 avril : premier des élections présidentielles 5 mai : débat télévisé entre François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing 10 mai : second tour de l’élection présidentielle, François Mitterrand est élu Président de la République. Fêtes de rues et manifestations spontanées dans la plupart des villes de France, en particulier Place de la Bastille, à Paris, où se rassemblent plusieurs dizaines de milliers de personnes.
La gauche au pouvoir - 1981-1986
Le 10 mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République. Le 16 mars 1986, la gauche perd les élections législatives. Pendant ces cinq années, les socialistes gouvernent la France.
Le 10 mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République. Le 16 mars 1986, la gauche perd les élections législatives. Pendant ces cinq années, les socialistes gouvernent la France.Le 10 mai 1981, l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République ouvre une période nouvelle dans l’histoire du socialisme français. C’est la première alternance politique entre la gauche et la droite sous la Ve République. Les élections législatives de juin sont un triomphe pour le PS : pour la première fois de son histoire, il obtient la majorité absolue à l’Assemblée nationale et devance nettement le PCF qui enregistre un recul certain. Pierre Mauroy forme un gouvernement auquel participent quatre ministres communistes.
Lionel Jospin succède à François Mitterrand à la direction du parti. Dans un premier temps, des mesures importantes conformes aux 110 propositions du candidat Mitterrand sont adoptées (abolition de la peine de mort, augmentation sensible du SMIC, du minimum vieillesse et des allocations familiales, possibilité de prendre sa retraite à 60 ans, nationalisations, décentralisation, nouveaux droits des travailleurs, etc.). Mais rapidement, la crise économique internationale et les faiblesses persistantes des entreprises françaises conduisent le gouvernement de Pierre Mauroy à opter dès 1982, et surtout en 1983, pour une politique de “rigueur économique”. Ces décisions découlent du choix fondamental de l’économie ouverte et de la construction européenne.
Les effets positifs de cette politique qui privilégie le renforcement de notre économie se font peu à peu sentir, sauf sur le front du chômage (ce qui entraine une baisse de la popularité des socialistes). Ceux-ci enregistrent de sévères reculs lors des élections municipales de 1983 et européennes de 1984. Cette même année, les manifestations en faveur de l’école privée contribuent à affaiblir le gouvernement et le PS. Le PCF critique de plus en plus nettement la politique du gouvernement auquel il participe. En juillet 1984, Laurent Fabius remplace Pierre Mauroy comme Premier ministre et forme un gouvernement auquel les communistes refusent de participer. Il définit une politique qui allie la modernisation et la solidarité.
Le congrès de Toulouse, en 1985, traduit l’évolution idéologique et politique du parti. Les socialistes perdent les élections législatives de 1986 mais réalisent un bon score (32 % des voix). François Mitterrand demeure président de la République et nomme Jacques Chirac à la tête du gouvernement. De 1986 à 1988 c’est la “cohabitation”. Le Parti socialiste est dans l’opposition … mais avec un président de la République qui reste à son poste et n’entend pas demeurer “inerte”.
La gauche au pouvoir après 1988
La cohabitation a tourné court. Le tournant libéral voulu par Chirac jette des millions de personnes dans la rue. Un printemps étudiant fleurit même en hiver avec le mouvement contre la loi Devaquet. A la première occasion, les Français sanctionnent le gouvernement Chirac.
La cohabitation a tourné court. Le tournant libéral voulu par Chirac jette des millions de personnes dans la rue. Un printemps étudiant fleurit même en hiver avec le mouvement contre la loi Devaquet. A la première occasion, les Français sanctionnent le gouvernement Chirac.En 1988, François Mitterrand, à l’issue d’une campagne offensive, est largement réélu avec 54 % des voix. Le candidat socialiste, qui a fait campagne sur le thème de la “France unie”, se prononce pour une certaine ouverture de la majorité. Les élections législatives donnent une majorité relative au PS. Michel Rocard est nommé Premier ministre. En intégrant des personnalités dites d’ouverture, issues de la ” société civile” et du centre, son gouvernement reflète la réalité de la majorité présidentielle, mais le PS est le seul grand parti à le soutenir. Dans le parti, le départ de Lionel Jospin du premier secrétariat provoque des tensions au sein du courant majoritaire mitterrandiste. Pierre Mauroy est élu Premier secrétaire contre Laurent Fabius. Deux ans plus tard, le congrès de Rennes voit s’opposer durement les partisans de la motion I (Mauroy-Mermaz-Jospin) et ceux de la motion 5 (Laurent Fabius). Finalement, Pierre Mauroy est réélu à l’unanimité après une synthèse générale qui associe à la direction du parti l’ensemble des courants qui s’étaient exprimés à travers la présentation de sept motions différentes.
Pierre Mauroy mène à bien une double modernisation :
- Une modernisation statutaire et une réactualisation de la déclaration de principes au congrès de Rennes.
- Une modernisation idéologique avec le congrès de l’Arche consacré au projet socialiste.
Par ailleurs, le PS se dote de nouveaux outils : création de la Fondation Jean Jaurès, du Centre Condorcet et de l’hebdomadaire “Vendredi”.
Entre 1988 et 1992, le président de la République et les gouvernements de Michel Rocard (mai 1988 - juin 1991) puis d’Edith Cresson (juin 1991 - mars 1992) ont donné, à l’extérieur, la priorité à la construction européenne et à la définition d’un nouvel ordre international, après la fin de la guerre froide, l’effondrement du communisme en Europe et l’épreuve de la guerre du Golfe. A l’intérieur, les gouvernements se sont attachés à remplir les engagements pris par François Mitterrand en 1988 dans la “Lettre à tous les Français”.(cf chapitre consacré au Bilan).
Histoire succinte du PS (1/2).
Histoire succinte du PS (2/2).
Le congrès de Rennes (1990).