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16 février 2007 5 16 /02 /février /2007 17:07
Non, évidemment, cette information est fausse, et pourtant, elle serait logique. En effet, même s’il faut les prendre avec recul et circonspection, les sondages semblent de plus en plus en faveur de François Bayrou.

Et le plus intéressant, c’est celui qui montre que 71% des Français souhaiteraient la constitution d’un gouvernement d’union nationale rassemblant la gauche et la droite, projet politique que propose seul, et avec audace, François Bayrou.

Comme il l’a redit jeudi 15 février 2007 sur France 2, il est surtout le seul candidat crédible à refuser le choix entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Entre, en fait, deux épiphénomènes médiatiques.

Les autres sondages sont cependant tout aussi instructifs. Ils laissent François Bayrou dans sa position de troisième homme, avec généralement 14% d’intentions de vote. Ce qui pérennise sa montée en puissance depuis début janvier 2007.

 À côté, Nicolas Sarkozy tient bien la cime vers les 35% et Ségolène Royal remonte un tout petit peu, vers 29%, mais en ne prenant que du côté de l’ultra-gauche qui ne décolle pas. Mais j’ai du mal à imaginer que les deux premiers candidats soient tous les deux autour de 30% alors que depuis quinze ans, ils n’ont jamais été qu’autour de 20%, voire moins.

Ce qui est intéressant, c’est que, sans pourtant baisser, François Bayrou a nettement moins de gens proches de la gauche à avoir l’intention de voter pour lui, ce qui montre une nette évolution, cette population étant effectivement très fluctuante au gré des déceptions vis à vis de Royal.

De son côté, Le Pen semblerait descendre, ce qui paraît un peu étonnant, sauf dans cette interprétation : ceux qui refusent le duel Sarkozy-Royal voit désormais en Bayrou le moyen de construire une réelle alternance aux successions incessantes de majorités UMP et PS depuis 1981.

D’ailleurs, cette baisse de Le Pen inquiète tellement les deux candidats médiatisés que François Hollande semble le regretter, tout comme l’UMP, en souhaitant que Le Pen soit le troisième homme. Propos étranges.

Et, signe des temps, les instituts de sondage incluent maintenant Bayrou dans les hypothèses de second tour. Face à Ségolène Royal, François Bayrou gagnerait avec 52% alors qu’il perd de peu face à Nicolas Sarkozy avec 49%.

Maintenant, François Bayrou y croit. C’est de la pure sincérité que de dire désormais cela. Candidature pour gagner ? de témoignage ? Ce n’est plus le débat aujourd’hui.

Et la grande question : que se passerait-il si Bayrou est élu ?

Hervé Morin, président du groupe UDF à l’Assemblée Nationale, a en partie répondu sur BFM le 14 février 2007 : il y aurait un appel aux personnalités de bonne volonté, de droite comme de gauche. Avec forcément la mise en place d’une double opposition, de gauche de type fabiusienne, et de droite de type souverainiste. François Bayrou a même esquissé le Premier Ministre idéal : un Jacques Delors, mais plus jeune.

Bon, tout cela n’est que sondages et suppositions, et beaucoup d’électeurs se déterminent en réaction aux sondages, ce qui n’est pas forcément sain. Ce qui est maintenant patent, c’est que François Bayrou concourt dans la cour des grands, même s’il est encore loin du compte pour espérer être présent au second tour.

Ce qui devient aussi de plus en plus clair, c’est le sérieux de François Bayrou. De sa personnalité, modeste, provinciale, et de son programme.

Par exemple, le coût des programmes.

L’Institut des Entreprises a diligenté des économistes indépendants pour analyser le programmes des trois principaux candidats, et le résultat est que celui de Bayrou est le plus sérieux, le plus solide et le plus sincère. 20 milliards d’euros financés par des réductions par ailleurs, alors que celui de Royal et celui de Sarkozy se chiffrent à 60 milliards d’euros.

Le sérieux de François Bayrou, c’est aussi de s’attaquer au principe de la dette de l’État, et surtout, du déficit. Il veut rendre anticonstitutionnel le déficit sur le budget de fonctionnement. Sachons en effet que la dette, c’est reporter à la génération suivante le paiement des affaires courantes d’aujourd’hui.

Le sérieux, c’est encore de revenir parler de la construction européenne, stoppée malheureusement avec le non du 29 mai 2005, mais sans réelle impulsion depuis Maastricht et la Monnaie Unique.

Face à la condescendance d’Arlette Chabot hier soir, François Bayrou a usé d’ironie plaisante.

L’impôt sur les grandes fortunes ? non, il ne le paie pas, mais vous Arlette ?! réponse pas très claire (et inutile d’ailleurs) de l’intéressée : « ça peut m’arriver ! ».

Le président devra aller s’expliquer devant les Français souvent, faire preuve de pédagogie. Alors, il y aura plus d’émissions avec lui ? oui, plus que maintenant, rappelant implicitement que François Bayrou n’a joui que de 7% de temps de parole face aux 30% de Sarkozy par exemple.

C’est très étrange ce qu’il se passe à gauche, qui est au plus bas dans les sondages depuis 1969. L’inquiétude des socialistes, c’est surtout l’absence totale de réserve de voix pour Ségolène Royal au second tour.

Et ceux qui veulent avant tout la défaite de Sarkozy ont raison de s’interroger et de penser que Bayrou serait peut-être plus apte que Royal à gagner.

L’incompétence, la légèreté et la superficialité de Ségolène Royal ne sont plus à démontrer. Mais après tout, George W. Bush aussi était léger, ne sachant même pas où se situait le Pakistan avant son élection de novembre 2000. Sauf que Bush Junior a au moins une qualité, son humilité (il sait qu’il est nul) qui lui a fait choisir autour de lui des collaborateurs de haut vol.

Là, on est en droit de se poser des questions sur l’équipe qu’aurait réunie autour d’elle Ségolène Royal. Après l’épisode Arnaud Montebourg, voici depuis hier l’épisode Éric Besson qui quitte le navire après avoir chiffré le projet de Ségolène Royal. Donc, à un poste-clef. Et à un moment clef, juste après le si attendu meeting de Villepinte (la lapsus d’un journaliste lui faisant parler d’un ‘effet Villepin’ !).

Il est vrai qu’il semble y avoir une réelle distorsion entre le parti socialiste et les réseaux de Ségolène Royal. Une distorsion que j’avais aussi bien perçue en 1988 où les réseaux barristes REEL disputaient à l’UDF de l’époque (qui n’a rien à voir avec l’UDF actuelle) la direction de la campagne de Raymond Barre.

Pour en revenir à l’émission d’hier sur France 2, je retiendrai aussi deux analyses de François Bayrou qui m’ont paru fort pertinentes.

Sur les délocalisations et la bataille commerciale face à une Chine qui ne peut pas être concurrencée sur les coûts de la main d’oeuvre.

Il considère à juste titre que le yan est sous-évalué à au moins 400% ce qui crée une situation de concurrence déloyale. Or, aujourd’hui, personne n’a le courage ou l’audace de demander à la Chine la réévaluation du yan. Pas les États-Unis car la Chine possède déjà 1 000 milliards de dollars en obligations du trésor, et donc peuvent déstabiliser le dollar comme elle le voudrait. Il ne reste donc qu’à l’Europe d’avoir ce courage et cette audace.

Chef du gouvernement italien et ancien Président de la Commission Européenne, Romano Prodi a salué d’ailleurs le courage de François Bayrou sur ces sujets.

Enfin, François Bayrou, qui ne se distingue pas des autres grands candidats en voulant renforcer le budget de la recherche (+5% tous les ans pendant dix ans), souhaite faire entrer dans les esprits des staffs d’entreprises françaises que la fonction recherche est, chez les étrangers, celle très recherchée pour désigner les futurs managers. En France, on croit les chercheurs inaptes au management, ce qui est faux si on regarde les exemples à l’étranger.

Après Bayrou, José Bové avait un peu de temps de parole sur France 2. Il m’a paru peu plaisant, débitant sèchement ses diatribes, mais n’ayant aucune cohérence globale dans son discours.

Il reste encore soixante quatre jours de campagne électorale, encore bien des évolutions possibles.




http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-867541@51-825418,0.html
http://fr.news.yahoo.com/14022007/290/francois-bayrou-doit-changer-de-registre-pour-avancer-encore.html
http://fr.news.yahoo.com/16022007/202/financement-des-programmes-bayrou-le-plus-credible-selon-un-sondage.html
http://www.lefigaro.fr/medias/pdf/sondage_villepinte_royal.pdf
http://www.lefigaro.fr/election-presidentielle-2007/20070209.WWW000000591_sondage_bayrou_confirme.html
http://www.saphirnews.com/Sondage-Sarkozy-battrait-Royal,-Bayrou-monte_a5790.html
http://www.lefigaro.fr/election-presidentielle-2007/20070213.FIG000000012_bayrou_veut_un_nouveau_referendum
_europeen_en_.html

http://www.saphirnews.com/Sondage-Sarkozy-battrait-Royal,-Bayrou-monte_a5790.html
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commentaires

E
Juste pour t'encourager à faire des articles comme celui que tu viens d'écrire : tu as très bien résumé l'émission de france2 et il est vrai que François BAYROU a toute notre sympathie car il incarne bien le bon sens et le côté "Gaulois" des Français. Tout ça pour dire qu'il est bien plus accessible, humain et non-formaté que les autres... 
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