Douze candidats se disputent donc les suffrages : les trois grands candidats, François Bayrou, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, représentant respectivement l’UDF, le PS et l’UMP, une candidate écologiste de gauche, Dominique Voynet, deux candidats de la droite extrême, Jean-Marie Le Pen et Philippe De Villiers, un candidat des chasseurs, Frédéric Nihous, et enfin, et cinq candidats d’extrême gauche, Olivier Besancenot, José Bové, Marie-George Buffet, Arlette Laguiller et Gérard Schivardi.
Cela fait beaucoup, certes moins qu’en 2002 (où il y en avait seize), mais autant qu’en 1974.
1974. L’année où a été élu le candidat contre le système UDR, perturbant le duel entre le gaulliste et le socialiste, celui qui était favorable à la construction européenne, qui a voulu gouverner au centre en y intégrant des personnalités de droite et de gauche (comme Jean-Jacques Servan-Schreiber et François Giroud) et qui n’était soutenu que par un petit parti, les Républicains Indépendants.
À moins de cinq semaines du premier tour, les sondages ne semblent plus trop évoluer et laissent une grande incertitude sur l’identité du futur élu.
En effet, les trois candidats sont très proches même si l’ordre reste le même : Sarkozy en premier, Royal en seconde, Bayrou en troisième. Les écarts sont parfois de 1 ou 2%, nettement inférieur aux intervalles d’indétermination des méthodes statistiques.
Dans les hypothèses de second tour (1), Bayrou renforce sa suprématie tant sur Sarkozy que Royal, gagnant à chaque fois avec 57% d’intentions de vote (et Sarkozy confirme sa victoire sur Royal).
Ces sondages sont donc évidemment paradoxaux puisqu’ils laissent entendre que Bayrou ne serait pas qualifié pour le second tour et, en même temps, il battrait le cas échéant largement ses deux autres concurrents.
Quoi qu’il en soit, à l’heure actuelle, François Bayrou a réussi à casser le système bipolaire que voulaient imposer l’UMP et le PS, puisque la situation politique actuelle, à l’issue très incertaine, est devenue tripolaire avec une force majeure naissante au centre de l’échiquier politique.
Bayrou se montre le candidat le plus rassembleur pour être l’élu de tous les Français, celui dont le vote sera le plus utile au premier tour.
(1) Dernier sondage réalisé les 16 et 17 mars 2007.
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