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23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 10:02
(Dépêches)



Mégret présente un candidat contre Marine Le Pen

Rallié à Jean-Marie Le Pen pendant la campagne présidentielle, il s'attache, envers et contre tout, à défendre l'existence de son mouvement.

Bruno Mégret s'attache, envers et contre tout, à défendre l'existence de son mouvement. Ce qui suppose que le MNR obtienne, aux législatives, suffisamment de voix pour continuer à toucher une aide publique non négligeable (ayant eu 250 000 voix en 2002, il touchait depuis 400 000 euros par an). Il doit tenir compte non seulement de la séduction que le nouveau chef de l'État et le gouvernement exercent sur l'électorat de la « droite nationale », mais encore du quasi-isolement où le FN en­tend maintenir le MNR malgré ses efforts pour s'en rapprocher.

Il a plaidé pour que « l'alliance patriotique » fonctionne aux législatives : le FN et le MNR auraient présenté des candidatures uniques, à raison de 517 circonscriptions pour le premier et de 60 pour le second. Proposition refusée par le FN qui aura des candidats partout, y compris dans la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône, où se présente Bruno Mégret. Ce que le président du MNR, a qualifié d'« inélégant ».

Il aura donc des candidats dans 379 circonscriptions. Il ne présentera pas de candidat contre 14 responsables du Front national (sauf Marine Le Pen et Louis Aliot) et s'est entendu avec le MPF pour ne pas s'opposer dans 72 circonscriptions.

Olivier Pognon (Le Figaro), le 23 mai 2007, 08h15



Le Front national redoute que le scrutin mette en péril son équilibre financier

Le parti de Jean-Marie Le Pen pourrait voir sa subvention publique baisser de façon drastique.

La méthode Sarkozy s'annonce décidément dévastatrice pour le Front national. Cause évidente du net recul de Jean-Marie Le Pen à l'élection présidentielle, la voilà qui pourrait provoquer le quasi-effondrement de son mouvement aux prochaines législatives, si l'on en croit notre sondage TNS Sofres-Unilog. Les candidats du Front national ne se voient crédités que de 3,5 % des intentions de vote. Il est vrai qu'une autre enquête d'opinion leur en attribue 6 % (enquête Ipsos Dell pour SFR et Le Point). Ces deux sondages ont été effectués l'un les 18 et 19 mai, l'autre le 19, après la formation du gouvernement. Deux précédents sondages, réalisés par Ipsos et par BVA, si­tuaient à 8 % les intentions de vote aux candidats FN.

Avec 3,5 % des voix, le mouvement lepéniste se rapprocherait des scores marginaux qui étaient les siens avant son décollage de 1983. Les premiers signes de ses succès électoraux avaient été le résultat de Jean-Marie Le Pen aux municipales de mars 1983 dans le XXe arrondissement de Paris (11,3 % des voix) puis celui de Jean-Pierre Stirbois, lors d'une municipale partielle à Dreux en septembre de la même année (17 %). Depuis, en dehors des élections cantonales où il a toujours obtenu des résultats inférieurs à sa moyenne, le Front national n'était tombé en dessous de 10 % qu'aux européennes de juin 1999, qui avaient immédiatement suivi la rupture avec les mégrétistes (5,4 % et 3,5 % au MNR) et aux européennes de juin 2004 (9,81 %). Aux législatives, le FN avait obtenu 10 % en 1986, 10,1 % en 1988, 12,42 % en 1993, 14,94 % en 1997 et 11,4 % en 2002.

Une baisse brutale du nombre de ses voix aux législatives n'aurait pas de conséquences sur sa représentation parlementaire, puisque, en raison du mode de scrutin majoritaire, il n'a pas d'élus à l'Assemblée. Le mouvement serait atteint de plein fouet d'une autre façon : sa subvention publique, qui est sa principale ressource, serait réduite d'autant. Rappelons que l'aide de l'État est attribuée aux partis en fonction de leur résultat aux législatives : une partie dépend du nombre de voix (1,66 euro environ par voix depuis 2002), l'autre du nombre d'élus (45 398 euros par député). Le FN ne bénéficie que de la première partie : ayant obtenu 2 879 000 voix aux législatives de 2002, il a perçu chaque année 4 580 230 euros au titre du financement public des partis politiques. Il s'agit de la plus grosse part de son budget, qui s'est élevé, en 2004, à 7 755 920 euros.

«Macédoine de légumes»

En 2004, les cotisations ont rapporté 568 939 euros et les dons des personnes physiques 761 775 euros. Au-delà de la signification politique, ce sont les moyens dont dispose le Front national pour tenir sa place sur la scène politique qui seraient fortement tronqués. Le Pen a souligné lundi dernier que la subvention publique du FN lui était « nécessaire pour exister ».

Pour l'heure, les dirigeants du mouvement font campagne. Jean-Marie Le Pen doit se rendre vendredi prochain à Perpignan, Toulon et Marseille, le lendemain à Ajaccio et Lyon. Il se rendra le mercredi suivant à Lille et Reims, le jeudi à Nancy et Mulhouse, le vendredi à Be sançon et Bourges. Marine Le Pen multiplie les déplacements dans la 14e circonscription du Pas-de-Calais, où elle est candidate.

Le président du FN cherche les failles. Il a qualifié la semaine dernière le gouvernement d'« exécutif d'un conseil régional européen » qui serait « composé selon la technique de la macédoine de légumes ». Il a reproché au président de la République d'avoir confié la Défense à l'UDF Hervé Morin, « un européiste convaincu, pour qui la nation doit non pas se défendre mais se fondre dans un super-État européen ».

Et jugé que « le clou du spectacle » était Bernard Kouchner, « soixante-huitard emblématique, icône de la pensée unique » qui « symbolise à lui seul ce que fustigeait Nicolas Sarkozy pendant sa campagne », « un européiste de gauche, qui méprise la nation et même la langue française ».

Olivier Pognon (Le Figaro), le 22 mai 2007, 10h29

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