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23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 10:02
(Dépêche)




Les socialistes partent aux législatives en ordre dispersé

Pour l'instant, il n'est pas prévu de meetings rassemblant les principaux responsables du Parti.

Unis, assure-t-on, mais sans bien savoir par quoi. Après des débuts difficiles, les socialistes commencent à s'organiser, à trois semaines du premier tour des élections législatives. Mais dans un parti sous tension et fragmenté, il n'est pas aisé de faire coexister des sensibilités rivales.

Trois meetings nationaux, un par semaine, sont annoncés pour donner le ton de la campagne et réunir toute la gauche. Le premier aura lieu demain à Bordeaux, les suivants sans doute à Paris et dans le nord de la France. À Bordeaux, le PS rêve d'une belle photo et de rassemblement. Mais le casting de la tribune pourrait être restreint. Le premier secrétaire François Hollande et le député Vert Noël Ma mère sont les seuls annoncés. Hier, en fin de journée, les équipes de Ségolène Royal et de Dominique Strauss-Kahn assuraient ne pas avoir été sollicitées.

Quant à Laurent Fabius, il a appris par la fédération de Gironde qu'il était invité... Sauf que, ce jour-là, l'ancien premier ministre est en Isère. « Il y a besoin d'un meilleur huilage », observe son bras droit, Claude Bartolone. Maniant l'euphémisme, il suggère une meilleure « coordination » : « Il faut qu'on trouve un système. »

Chacun à leur stratégie, les chefs de clan du PS mènent campagne de leur côté. Après une semaine de repos, Ségolène Royal s'est réinstallée hier aux commandes du conseil régional de Poitou-Charentes, sa nouvelle tribune. « Après cette étape présidentielle - qui était un moment exceptionnel, merveilleux - qui ne s'est pas terminée comme je l'avais espéré, le travail continue, tout simplement », a-t-elle expliqué. Elle a aussi affecté de se réjouir de « l'hommage » rendu par le président de la République à « bien des volets » de son pacte présidentiel. Elle a cité notamment le « revenu de solidarité active » défendu par le haut-commissaire Martin Hirsch.

« Faire bloc »

Comme Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius se disent disponibles pour participer à la campagne législative. Hier, sur LCI, l'ancien premier ministre a invité les socialistes à « faire bloc » : « Il y a beaucoup de problèmes qui se posent au sein du PS, mais je suis partisan qu'on les traite après les élections législatives parce que, sinon, ça va donner un spectacle tout à fait lamentable. »

En solitaire, François Hollande mène aussi sa barque. Ce soir, il tient un meeting dans la circonscription d'Argenteuil, susceptible de revenir dans le giron de la gauche. Mais plus que les autres, il demeure sous pression. Chaque jour ou presque, il doit encaisser une nouvelle charge contre lui. « Le temps de François Hollande est passé, a assuré hier l'ancien président de l'Assemblée Raymond Forni. On ne pourra pas maintenir les choses en l'état, cela me paraîtrait suicidaire. »

Derrière la querelle des chefs, il y a la grogne des militants. Plus généralement, c'est une génération qui tient à se faire entendre. Le soir de la défaite, le député européen Benoît Hamon, personnalité émergente au PS, s'en était ému : ceux qui étaient invités sur les plateaux de télévision étaient les mêmes qui, en 2002, avaient commenté le résultat de Lionel Jospin, avait-il noté...

La remarque n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Appel du pied à la nouvelle génération, Dominique Strauss-Kahn a repris le propos presque mot pour mot dans ses interventions publiques suivantes. « Ce renouvellement-là, de générations, de couleurs, et tout ce qu'on veut, d'origines, il ne faut pas simplement qu'on en parle, il faut que les Français le voient, a-t-il déclaré la semaine dernière, lors du conseil national du PS. Si les Français ne le voient jamais, on reste un parti de vieux croûtons. »

Le message a été globalement entendu. Benoît Hamon a donc été propulsé porte-parole pour le temps de la campagne. Il devrait être épaulé par d'autres dans cette fonction, comme l'ancien Vert Stéphane Pocrain, qui a rejoint le PS, ou Faouzi Lamdaoui, candidat aux législatives à Argenteuil. D'autres noms sont à venir. Mais là encore, la décision n'a été discutée nulle part.

Nicolas Barotte (Le Figaro), le 22 mai 2007, 10h25

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