
Nicolas Sarkozy veut "reprendre le flambeau du combat" d'Al Gore
PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a dit à Al Gore qu'il souhaitait reprendre le flambeau de l'ancien vice-président américain dans la lutte contre le réchauffement climatique, a rapporté le porte-parole du président français.
Al Gore, qui a appelé Nicolas Sarkozy pour le féliciter de sa victoire à la présidentielle, a longuement abordé avec lui cette question qui sera à l'ordre du jour du G8 qui commence mercredi en Allemagne, a fait savoir David Martinon.
"Nicolas Sarkozy lui a confié qu'il allait reprendre le flambeau du combat que Gore a lancé dans la lutte contre le réchauffement climatique", a-t-il dit.
Les deux hommes, qui ont évoqué le dispositif de réduction des émissions de gaz à effet de serre présenté jeudi par le président George W. Bush, sont convenus de se revoir à Paris.
Nicolas Sarkozy aura l'occasion de s'exprimer sur la question du réchauffement de la Terre devant ses pairs des autres pays les plus industrialisés à Heiligendamm, a encore précisé David Martinon.
Al Gore, candidat malheureux à la présidentielle de 2000 aux Etats-Unis, est devenu depuis l'un des plus célèbres pourfendeurs du réchauffement climatique, notamment avec son documentaire "Une vérité qui dérange".
Vendredi 1 juin 2007, 23h32
Vincent Lamanda installé dans ses fonctions de plus haut magistrat de France
PARIS (AFP) - Vincent Lamanda, ex-président de la cour d'appel de Versailles, a été mercredi officiellement installé dans ses fonctions de Premier président de la Cour de cassation, le plus haut statut de la magistrature française.
En présence du président de la République, Nicolas Sarkozy, de la garde des Sceaux, Rachida Dati, et des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, le nouveau Premier président a été installé par Bruno Cotte, président de la chambre criminelle de la Cour qui avait assuré l'intérim de la première présidence, après le départ de Guy Canivet, Premier président de 1999 à mars 2007.
L'ensemble des hauts magistrats présents lors de cette audience solennelle ont salué le travail accompli par ce dernier, qui a été depuis nommé au Conseil constitutionnel.
Evoquant un contexte dans lequel la justice a été "malmenée" et "accusée de faire injure à la Justice", allusion à peine voilée à la remise en cause de l'institution judiciaire liée à l'affaire d'Outreau, le nouveau Premier président de la haute juridiction, M. Lamanda, a lancé un appel aux magistrats : "Ne doutez pas !"
"Si les magistrats doutaient de la magistrature, comment les justiciables n'en douteraient-ils pas ?", a-t-il insisté.
"Décidant dans la sincérité de votre conscience, tout en devant composer avec l'instabilité du droit, la maîtrise des coûts et la recherche de la performance, vous vous sentez parfois d'autant plus seuls que vous êtes livrés à une plus grande exposition personnelle et qu'isolément vous courez des risques accrus", a déclaré M. Lamanda.
"Ne cédez cependant ni à l'individualisme, ni à la division. Les contraintes sont moins fortes quand elles sont partagées. Vous appartenez à un ensemble juridictionnel, organisé hiérarchiquement aussi pour vous soutenir", a-t-il ajouté.
Vincent Lamanda, qui fête jeudi ses 61 ans, arrive à la présidence de la Cour de cassation avec une réputation de magistrat marqué à droite même s'il a plusieurs fois manifesté son indépendance à l'égard du pouvoir exécutif.
Avant de devenir le premier magistrat de France, poste où il succède à Guy Canivet nommé au Conseil constitutionnel, Vincent Lamanda a présidé la cour d'appel de Versailles après celle de Rouen.
Dans un passé plus lointain, ce Parisien fils de commissaire de police, né le 31 mai 1946 et sorti de l'Ecole nationale de la magistrature en 1972, a travaillé auprès de plusieurs ministres de la Justice sous le septennat de Valéry Giscard d'Estaing: Jean Lecanuet de 1974 à 1976 et Alain Peyrefitte de 1977 à 1981.
Ces fonctions, auxquelles s'ajoute un passage à Matignon de 1976 à 1977 comme rapporteur d'un comité d'études sur la violence, valent à Vincent Lamanda d'être marqué à droite.
Le Syndicat de la magistrature, classé à gauche, voit d'ailleurs dans sa nomination "la nette progression de la fraction la plus conservatrice de la magistrature".
Il reste que, même classés à gauche, plusieurs professionnels vantent les compétences de Vincent Lamanda et rappellent les manifestations d'indépendance de ce magistrat, qui a fait la majeure partie de sa carrière non pas au parquet, hiérarchiquement subordonné à la Chancellerie, mais au siège.
L'universitaire Dominique Rousseau, ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) où il a côtoyé Vincent Lamanda, parle d'un "grand magistrat soucieux de son indépendance".
Un autre ancien membre du CSM rappelle que Vincent Lamanda s'est opposé à la réforme de 2002 instituant les juges de proximité, une promesse électorale de Jacques Chirac.
Vincent Lamanda a été aussi le rapporteur devant le CSM du dossier du juge niçois Jean-Paul Renard, sanctionné pour avoir transmis à sa loge maçonnique des informations confidentielles issues de casiers judiciaires. "Il ne s'en est pas laissé compter malgré les réserves de la Chancellerie et de l'Inspection des services judiciaires", assure un magistrat de la Cour de cassation.
Qualifié par ceux qui l'ont côtoyé d'"homme très courtois et réservé en même temps", "très cultivé et féru d'histoire", Vincent Lamanda confesse pour sa part un intérêt pour la peinture et une pratique du tennis.
Mercredi 30 mai 2007, 16h29
Brice Hortefeux rencontre les associations sur l'immigration
PARIS (Reuters) - Brice Hortefeux a entamé une série de rencontres avec les représentants des associations de défense des droits des étrangers, a annoncé son service de presse.
Le nouveau ministre de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale a notamment rencontré les présidents de Forum réfugiés et de France Terre d'Asile.
Il s'entretiendra mercredi avec les représentants de l'Anafé et d'Amnesty France, puis ultérieurement de la Croix-Rouge, de SOS Racisme, de RESF, du CRAN, du GISTI, de la Ligue des droits de l'Homme, de la Cimade, de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et du Comité catholique contre la faim et pour le développement.
"C'est un premier contact marquant une volonté d'échanger et de dialoguer", a-t-on déclaré dans l'entourage du ministre.
La création d'un ministère de l'Immigration et de l'identité nationale a été l'un des engagements forts de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy et a suscité de nombreuses critiques à gauche.
Elle vise à mettre de la cohérence dans la politique d'immigration et regroupe des compétences qui étaient jusque-là éclatées entre plusieurs ministères.
Les visas et l'asile dépendaient en effet des Affaires étrangères, les titres de séjour de la direction des libertés publiques du ministère de l'Intérieur, l'accueil et les naturalisations du ministère de l'Emploi, l'acquisition de la nationalité par mariage de la Justice.
Lors de ses premières sorties, Brice Hortefeux a affiché sa volonté de traiter la question de l'immigration avec "fermeté et humanisme".
Chargé de mettre en oeuvre la politique d'"immigration choisie" promue par la loi du 24 juillet 2006, il doit notamment définir des plafonds annuels d'entrées par catégorie, durcir les conditions du regroupement familial et remédier le cas échéant par l'immigration aux besoins de main d'oeuvre dans certains secteurs.
Mardi 29 mai 2007, 17h49
Rachida Dati annonce des réformes judiciaires recadrées
PARIS (Reuters) - Rachida Dati présentera une version recadrée des peines plancher pour les délinquants récidivistes et de la réforme de la justice criminelle des 16-18 ans, deux promesses de campagne de Nicolas Sarkozy.
Dans un entretien au journal Le Monde, le premier depuis sa nomination, la ministre de la Justice annonce que les peines de prison seront en principe automatiques pour certains délinquants récidivistes, mais avec des exceptions possibles.
Les juges auront désormais pour règle de traiter les mineurs criminels comme des majeurs, mais ils pourront aussi y déroger.
"Ce projet ne remettra pas en cause la liberté d'appréciation du juge, qui est son coeur de métier. Il entend lui donner une ligne directrice plus claire dans la répression de la récidive", explique-t-elle.
Concrètement, le volet "récidive" ne s'appliquera qu'aux délits punis de plus de trois ans d'emprisonnement, excluant ainsi certains cas de violences aux personnes, les abus de confiance et les détournements de fonds publics.
Le texte instaurera un principe de peine minimale pour les récidivistes: un an quand le délit est puni de trois ans, deux ans quand la peine encourue est de cinq ans, trois ans quand c'est sept ans, quatre ans quand elle est de dix ans.
A la première récidive, le juge pourra prononcer cependant une peine au-dessous du minimum, mais avec une motivation spéciale sur "la personnalité de l'auteur, les garanties de réinsertion, les circonstances", explique Rachida Dati. A la deuxième récidive, le juge ne pourra aller en-dessous de la peine minimale qu'en motivant avec "des garanties exceptionnelles de réinsertion".
RESPECT DE LA CONSTITUTION
Pour les mineurs de 16 à 18 ans ayant commis des crimes et délits graves, l'excuse de minorité actuelle, qui est la règle et fait qu'ils encourent la moitié de la peine d'un adulte, sera écartée "en cas de deuxième récidive" pour les suspects ayant commis "des crimes portant atteinte aux personnes et des délits graves de violences ou d'agressions sexuelles".
Cependant, là encore, le tribunal pour enfants "pourra rétablir l'excuse de minorité par une décision spécialement motivée", ajoute la ministre.
Ces aménagements aboutissent à un texte assez éloigné des promesses de Nicolas Sarkozy, qui parlait de traiter judiciairement tous les mineurs comme des majeurs et n'a jamais expliqué pendant sa campagne que les peines plancher pourraient être négligées par le juge.
Ils visent à contourner le risque d'annulation du texte par le Conseil constitutionnel, qui avait conduit les deux précédents ministres de la Justice de droite, Dominique Perben et Pascal Clément, à refuser ces mesures.
Les principes républicains fondamentaux écartent en effet les peines automatiques et estiment qu'un mineur n'est pas un majeur au regard de la loi. "Pour le Garde des sceaux, le respect de la Constitution n'est pas un risque mais un devoir", dit Rachida Dati.
La ministre explique enfin qu'elle étudie une loi pénitentiaire pour l'automne et a mis à l'étude l'instauration d'un contrôleur indépendant des prisons et la création de centres de détention psychiatriques.
La surpopulation carcérale est à des niveaux historiques en France, avec 60.698 détenus pour environ 50.000 places au 1er mai dernier.
Faute de personnels notamment dans les greffes, où manqueraient près de 1.000 postes, environ une condamnation pénale sur trois ne serait pas appliquée, selon des études concordantes.
François Bayrou approuve le traité simplifié de Nicolas Sarkozy
MERIGNAC, Gironde (Reuters) - En campagne pour les élections législatives en Gironde, François Bayrou a distribué bons et mauvais points au président Nicolas Sarkozy, dont il approuve l'idée de traité européen "simplifié".
"Dans les premiers pas de Nicolas Sarkozy au pouvoir, il y a des choses que je trouve bien. J'approuve la direction qu'il essaie de donner à sa politique européenne. Il me semble que c'est juste même si je ne suis pas sûr qu'il aboutira facilement", a déclaré le député béarnais lors d'une réunion de soutien aux 11 candidats de son parti UDF-Mouvement démocrate dans le département.
L'ancien candidat centriste à la présidentielle a fait remarquer que le président de la République avait "abandonné l'idée d'un mini-traité pour aller vers un traité simplifié".
"L'orientation vers un traité plus simple, plus lisible, plus compréhensible me convient", a-t-il dit, ajoutant qu'il ne serait "peut-être pas d'accord sur le mode de ratification".
Nicolas Sarkozy souhaite faire adopter un nouveau texte par le Parlement français, alors que François Bayrou plaidait dans sa campagne présidentielle pour un nouveau référendum.
François Bayrou a par ailleurs dit approuver le dialogue instauré par Nicolas Sarkozy avec les syndicats et les associations écologistes.
Il s'est en revanche inquiété "de l'idée qu'il est en train de répandre selon laquelle c'est le président de la République qui va décider de tout sur tous les sujets".
FORCES INDÉPENDANTES
François Bayrou a en outre critiqué la décision du chef de l'Etat de "mettre entre parenthèses la lutte contre le déficit et la dette", un choix qui ne répond pas selon lui "aux exigences d'un grand pays et moderne".
Réaffirmant son souci de liberté vis-à-vis du "pouvoir extrêmement puissant" en place, François Bayrou a dit l'importance d'avoir en face "des forces indépendantes, des députés indépendants capables de dire 'oui' quand c'est bien, et capables au contraire de s'opposer quand ils pensent que ça va dans la mauvaise direction".
François Bayrou avait convié la presse dans une brasserie de Mérignac, dans la banlieue bordelaise, où se pressaient plusieurs dizaines de ses partisans.
Parmi les 11 candidats du MoDem en Gironde figure Véronique Fayet, adjointe d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, qui se présente dans une circonscription détenue par une députée UMP.
Aux côtés de Didier Cazabonne, président de l'UDF Gironde et lui aussi adjoint d'Alain Juppé à la mairie, François Bayrou a souhaité que "les sept millions d'électeurs" qui ont voté pour lui au premier tour de la présidentielle soient représentés à l'occasion des élections législatives.
Alors que les sondages accordent au MoDem de zéro à six sièges à l'Assemblée nationale, il a donné rendez-vous à ses partisans au soir du premier tour, le 10 juin, "pour savoir où nous en sommes".
Vendredi 1 juin 2007, 19h11
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