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4 juin 2007 1 04 /06 /juin /2007 18:25
(Dépêches)



Législatives sénégalaises boycottées, faible participation

DAKAR (Reuters) - De nombreux Sénégalais ont choisi de ne pas participer, dimanche, aux élections législatives que les principaux partis d'opposition boycottaient pour protester contre la "monarchie" incarnée selon eux par le président Abdoulaye Wade.

Un grand nombre de bureaux de vote de Dakar et d'autres villes n'ont vu venir que de rares électeurs au fil de la journée et leurs locaux étaient pratiquement déserts bien avant l'heure de fermeture, ont constaté des responsables électoraux et des témoins.

L'opposition avait retiré ses candidats en avril en accusant le gouvernement d'avoir manipulé le scrutin qui a reconduit Wade à la présidence en février avec 56% des voix.

Les dirigeants d'opposition, dont plusieurs ont été battus à la présidentielle, ont décidé de boycotter les législatives parce que Wade refusait d'examiner des fraudes présumées dans le processus électoral au profit de son Parti démocratique sénégalais (PDS).

L'agence officielle sénégalaise APS a fait état de "centres de vote presque déserts" dans le quartier dakarois de Pikine et d'un "démarrage timide du vote" ailleurs dans le pays.

"Le taux de participation, c'est nettement moins qu'aux présidentielles", a constaté le chef d'un bureau de vote de Dakar. Le taux de participation, à ce scrutin-là en février, avait dépassé les 70%.

"Je ne vote pas parce que les dernières élections, en février, ont été truquées. Je suis découragé maintenant", déclarait Sory Ibrahima Diakhaté, agent de sécurité de 50 ans, dans une rue de la capitale.

Le boycottage de l'opposition devrait offrir une victoire facile à la coalition du "Sopi" (changement en wolof) du président Wade, et renforcer sa représentation à l'Assemblée nationale, qui compte depuis peu 150 sièges au lieu de 120.

Plus de 3.500 candidats se présentaient dimanche malgré le boycott, observé par plus de dix partis.

Des opposants ont estimé que la faible mobilisation signalée démontrait le succès de leur stratégie. Dialo Diop, représentant de la coalition Siggil Sénégal (Debout Sénégal), a parlé d'une "gifle" pour Wade.

"ESSOUFLEMENT" DE LA DEMOCRATIE ?

La coalition a distribué des tracts exhortant les électeurs à bouder les urnes pour "sauver la démocratie" et "combattre la monarchie de Wade".

Le camp présidentiel pèsera sans doute plus lourd au parlement, mais le boycott risque de ternir l'image de modèle démocratique dont jouit le Sénégal en Afrique de l'Ouest.

"Nous vivons un malaise général suite aux présidentielles (...) Le Sénégal traverse une période d'essoufflement démocratique", estime Alioune Tine, représentant du Raddho, un groupe de défense des droits de l'homme dakarois.

Des partisans de Wade ont accusé l'opposition d'agir par dépit, certains qualifiant le boycott de suicide politique.

"Si tu ne votes pas, demain tu ne peux rien dire (...) Cinq ans sans pouvoir rien dire (à l'Assemblée), c'est irresponsable", fait valoir Alioune Youm, agent commercial de 48 ans, en votant dans le centre de la capitale.

Beaucoup craignent que le boycottage de l'opposition supprime tout contrôle effectif sur l'action de Wade, qui s'est déjà vu reprocher de harceler des adversaires politiques et des représentants de la presse en les faisant momentanément arrêter.

"Un refus de discuter avec l'opposition est inacceptable (...) Nous menons une bataille de principes, une bataille pour l'approfondissement de la démocratie", affirme Ousmane Tanor Dieng, chef de l'opposition socialiste arrivé en troisième position à la présidentielle.

Wade, dont la première victoire électorale a mis fin en 2000 à quatre décennies de domination socialiste, est accusé par ses adversaires de ne pas combattre assez résolument la pauvreté, un chômage chronique et le désenchantement croissant d'une jeunesse qui lorgne encore souvent vers le "mirage européen".

"Wade se comporte comme un roi, il n'écoute pas les gens. Tous les étrangers disent qu'ici, c'est un modèle de démocratie, mais nous, les Sénégalais, on ne voit pas ça", déclare un étudiant, Rokhay Ba, qui n'a pas voté.

Le président octogénaire, surnommé "Gorgui" (le Vieux), a toutefois le soutien des investisseurs et dirige un pays qui demeure un rare exemple de paix et de stabilité dans la région.

Dimanche 3 juin 2007, 21h03



Législatives au Sénégal : faible participation, boycottage de l'opposition

DAKAR (AFP) - Les Sénégalais ont élu dimanche leurs 150 députés, trois mois après la réélection du président Abdoulaye Wade, lors d'un scrutin marqué par une faible participation après l'appel au boycottage des principaux partis de l'opposition.

Ce boycottage de l'opposition, sans précédent dans ce pays d'Afrique de l'Ouest qui fait figure de vitrine de la démocratie sur le continent, et une forte abstention pourraient ternir l'image du Sénégal et contraindre le pouvoir à s'ouvrir à l'opposition.

"On a dépassé la moyenne nationale de 30% et on s'achemine vers 38% minimum de taux de participation", a indiqué à l'AFP dimanche soir Macoumba Koumé, directeur de la communication du ministère de l'Intérieur.

Il a ensuite donné la participation dans trois régions du pays: Louga (nord) avec plus de 40%, Matam (nord) avec plus de 39% et Fatick (centre) avec plus de 37%. Aucun autre détail n'était immédiatement disponible.

Le taux de participation, qui constitue le principal enjeu du scrutin de dimanche, avait atteint 70% lors de la présidentielle du 25 février et 67,4% aux législatives de 2001, selon des chiffres officiels.

Après avoir voté dans un quartier de Dakar, le président Wade, 81 ans, écharpe blanche sur boubou bleu, a déclaré aux journalistes: "J'ai fait mon devoir de citoyen. J'espère que les Sénégalais feront la même chose". "J'ose espérer que le taux de participation sera important", a-t-il ajouté.

Il a ensuite précisé en wolof, la langue la plus parlée au Sénégal: "Il est du devoir de chaque citoyen de voter, mais le vote n'est pas obligatoire au Sénégal. C'est pour ça que je ne dramatise pas cette faible participation enregistrée jusqu'ici", selon l'Agence de presse sénégalaise (APS, officielle).

De son côté, l'opposition s'est félicitée de cette faible mobilisation des électeurs.

"Le taux de participation est extrêmement faible. Il y a une moyenne de 5% sur l'ensemble du territoire à 13h00 (locales et GMT)", a indiqué à l'AFP Abdoulaye Elimane Kane, coordonnateur de la cellule communication de la coalition "Siguil Senegaal", qui rassemble 17 partis.

"Dans l'ensemble, les Sénégalais ne manifestent pas d'engouement à l'endroit de ces législatives. Notre appel au boycott a été entendu", s'est-il félicité.

Mais lors d'une conférence de presse de la coalition en début de soirée, les opposants se sont montrés plus prudents et n'ont pas donné d'estimation concernant la participation, qu'ils considèrent toutefois comme très basse.

M. Madior Diouf, un des responsables de la coalition, a ainsi souligné la "victoire du peuple sénégalais qui refuse la politique d'Abdoulaye Wade et le hold-up électoral du 25 février 2007. Abdoulaye Wade a l'obligation incontournable de tirer les conclusions de cette défaite, qui est la sienne".

"Il a joué et il a perdu. Il faut qu'il tire les conséquences de cette défaite. Il a échoué, il faut qu'il parte. Il s'est impliqué vigoureusement dans la campagne alors qu'il s'agissait de législatives", a-t-il poursuivi.

Aucun chiffre officiel sur la participation n'était disponible dimanche en milieu de soirée.

Les principaux partis de l'opposition, qui avaient vivement contesté la victoire dès le premier tour de M. Wade le 25 février avec 56% des voix, ont refusé de participer aux législatives, estimant que les conditions d'une élection libre et transparente n'étaient pas réunies.

La coalition "Sopi" ("Changement" en langue wolof), qui regroupe le Parti démocratique sénégalais (PDS) du président Abdoulaye Wade et ses alliés, est donc assurée de remporter le scrutin de dimanche auquel participent 14 partis et coalitions.

Les opérations de vote ont débuté, souvent avec du retard, à partir de 08h00 (locales et GMT) pour s'achever progressivement après 18h00.

Les résultats sont attendus à partir de lundi.

Lundi 4 juin 2007, 0h55



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