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5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 20:15
(Dépêches)



Bayrou : les futurs députés du MoDem auront "une attitude indépendante et constructive"

PARIS (AP) - François Bayrou assure que les futurs députés de son nouveau parti ne seront pas "systématiquement dans l'opposition". "Le Mouvement démocrate aura une attitude indépendante et constructive" à l'Assemblée nationale, a déclaré dimanche soir le leader centriste.

"Si à l'Assemblée nationale vous avez 450, 500 députés de l'UMP -la même formation qui a tous les pouvoirs (...)- avec en face d'elle un PS réduit et systématiquement dans l'opposition, alors les Français ne sont pas défendus", a estimé François Bayrou, invité du journal sur France-2.

Le fondateur du Mouvement démocrate (MoDem) affirme que les députés de son parti seront capables de "soutenir" certains projets du gouvernement lorsqu'ils les jugeront positifs ou de s'y opposer dans le cas contraire.

Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, François Bayrou a ainsi jugé favorablement certaines positions du nouveau président de la République, tout en jugeant "inquiétants" d'autres projets.

"Je trouve qu'il prend le sujet de l'Europe dans un sens qui est assez juste", a-t-il reconnu. "L'idée qu'on pourrait mettre en place un traité qui serait lisible, compréhensible par tout le monde, je trouve que ça ira. On ne sera pas d'accord sur la manière de le ratifier, sans doute, s'il arrive à être écrit. Mais je trouve que l'orientation de ce point de vue là est convenable."

Autre bon point distribué par François Bayrou à Nicolas Sarkozy: "Je trouve que la discussion avec les associations écologiques va dans le bon sens".

En revanche, a-t-il poursuivi, "plusieurs sujets sont inquiétants, mais le sujet le plus inquiétant de tous c'est l'annonce que, pour financer les cadeaux fiscaux qu'on va faire aux plus favorisés, on allait augmenter le déficit du pays en quelques jours, en quelques heures, de 25% puisqu'on annonce des cadeaux fiscaux de l'ordre de 10 à 15 milliards d'euros alors que le déficit est aujourd'hui de l'ordre d'un peu moins de 40 milliards". Et de déplorer: "c'est une augmentation massive du déficit du pays".

Quant aux consignes de vote de son parti entre les deux tours des élections législatives des 10 et 17 juin, François Bayrou est resté évasif. "Nous allons aller au premier tour des élections législatives sous nos propres couleurs de manière indépendante. Et le soir du premier tour se posera la question de savoir comment on fait vivre le pluralisme en France", a-t-il dit. "Dimanche prochain, on fera circonscription par circonscription, on regardera où on peut faire en sorte qu'enfin on ait des élus qui représentent la diversité des citoyens français."

Dimanche 3 juin 2007, 22h19



Jean-Pierre Raffarin n'est pas "hostile" à l'instauration d'une part de proportionnelle aux législatives

PARIS (AP) - Jean-Pierre Raffarin a mis en garde dimanche les candidats de l'UMP aux législatives, rappelant qu'une élection n'est jamais acquise d'avance. L'ancien Premier ministre a dit par ailleurs ne pas être "hostile" à l'instauration d'une part de proportionnelle aux législatives.

"Une proportionnelle qui ne remettrait pas en cause le principe des institutions de la Ve République serait possible" mais "il faudrait protéger notre Ve République", a-t-il expliqué lors du Grand Jury RTL/"Le Figaro"/LCI.

"J'aimerais mieux que des M. Le Pen, des M. Bové, des M. Besancenot, des Mme Laguiller puissent s'exprimer au Parlement plutôt que dans la rue", a-t-il dit. Toutefois, a-t-il rappelé, "cette élection de la Ve République a pour objectif de créer une majorité pour pouvoir gouverner et de ne pas mettre le pays dans une situation d'instabilité".

"En ce qui concerne l'Assemblée nationale, nous serons obligés de revoir le découpage", a avancé l'ancien Premier ministre. "Ça veut dire que l'on va revenir sur le nombre de députés (...) Il faut harmoniser les circonscriptions".

Le sénateur de la Vienne a par ailleurs prôné la "rupture" au sein de l'UMP. "Personne ne souhaite aujourd'hui", a-t-il dit, "qu'il y ait dans l'UMP, quelqu'un qui puisse avoir la même légitimité à l'intérieur de l'UMP que Nicolas Sarkozy, parce que Nicolas Sarkozy doit rester le leader naturel de l'UMP".

"Il y a aujourd'hui l'exigence de faire une rupture à l'UMP, il faut que l'UMP soit beaucoup plus audacieuse qu'elle aille aussi vite que le président" de la République, a estimé Jean-Pierre Raffarin. "L'UMP doit avoir un travail qui est un travail d'anticipation", selon lui. "Il ne s'agit pas simplement de faire en sorte que l'on dise tous les jours du bien du gouvernement, moi je veux que l'on puisse évaluer des ministres".

Alors que les sondages prédisent une très forte majorité pour l'UMP après les législatives des 10 et 17 juin, le sénateur UMP de la Vienne a invité à la prudence: "la victoire aussi large, n'est pas évidente". "Il y a eu un changement d'électorats importants", a-t-il constaté. "Nicolas Sarkozy a eu un impact populaire immense. Des circonscriptions plutôt bourgeoises ont voté à gauche. Les circonscriptions très populaires ont voté à droite. Je pense qu'on aura une évolution très importante des résultats".

"Il va y avoir beaucoup de changements de cette nature alors, j'invite tout le monde à faire le travail sur le terrain et à être très prudent. Une élection n'est jamais acquise d'avance", a mis en garde le sénateur UMP de la Vienne.

Toutefois, "notre électorat est profondément mobilisé", a estimé l'ancien Premier ministre. "Et le rythme impulsé dès le début par Nicolas Sarkozy à son mandat montre qu'il va tenir ses promesses. Et cela, ça satisfait l'électorat de droite", a-t-il jugé. "L'électorat qui a soutenu Nicolas Sarkozy de manière massive, va voter massivement".

Dimanche 3 juin 2007, 20h41



La France mérite une cohabitation, selon Dominique Strauss-Kahn

PARIS (Reuters) - Dominique Strauss-Kahn estime que la France mériterait une cohabitation afin de ne pas laisser tous les pouvoirs à un "libéralisme musclé" et plaide pour une "refondation" du Parti socialiste.

"Je ne vois aucune raison pour que le peuple de gauche baisse les bras", déclare le député du Val d'Oise dans Le Parisien/Aujourd'hui Dimanche, à une semaine du premier tour des législatives.

"Il y a un risque de l'UMP ultra-majoritaire et pourtant la France mériterait bien une cohabitation", ajoute-t-il.

Prié de dire si le PS aurait besoin, après les législatives, d'une simple rénovation, d'un changement de têtes ou d'une refondation, il répond : "Sans hésitation, une refondation."

"Nous sommes en effet au bout, tout au bout même, du cycle que François Mitterrand avait ouvert à Epinay en 1971. Tout doit être repensé", explique-t-il.

Pour Dominique Strauss-Kahn, les socialistes doivent réinventer un projet "en partant des réalités d'aujourd'hui", par exemple "la montée de la mondialisation et de l'individualisme."

"Nous devons rebâtir une stratégie politique pour permettre aux socialistes de mobiliser au moins le tiers des Français dans un premier tour et de rassembler une majorité au second tour", précise-t-il.

Samedi 2 juin 2007, 20h35



Jean-Pierre Raffarin invite l'UMP à la modestie

PARIS (Reuters) - Jean-Pierre Raffarin a appelé dimanche l'UMP à "la plus grande prudence" avant les législatives estimant qu'une victoire très large n'était pas forcément "évidente".

"Je vois bien cette intox qui est faite ici ou là. Soyons très prudents", a déclaré l'ancien Premier ministre lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.

Selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche, l'UMP pourrait obtenir entre 420 et 460 sièges sur 577.

"Les sondages circonscription par circonscription ça ne veut pas dire grand chose, il y a beaucoup d'erreurs", a mis en garde Jean-Pierre Raffarin.

"Je vous invite à la plus grande prudence. Je pense que nous avons aujourd'hui de fortes raisons de croire en notre victoire. Cette victoire n'a rien de démesuré et en tous cas j'invite tout le monde à être très prudent, à être très présent sur le terrain et à respecter jusqu'aux derniers instants le vote des Français", a-t-il insisté. "Ce qui est important, c'est que Nicolas Sarkozy ait les moyens de gouverner".

Lors de l'élection présidentielle, il y a "eu un changement d'électorat important", a-t-il estimé.

"Nicolas Sarkozy a eu un impact populaire immense. Des circonscriptions qui étaient plutôt bourgeoises ont voté à gauche, des circonscriptions très populaires ont voté à droite. Je pense qu'on aura une évolution très importante des résultats (...) Il va y avoir beaucoup de changement", a ajouté Jean-Pierre Raffarin.

"Notre électorat est profondément mobilisé", a-t-il cependant expliqué. "Ce qui est très clair (...) c'est que l'ouverture a eu pour conséquence de démobiliser l'opposition et le rythme impulsé dès le début par Nicolas Sarkozy (...) montre qu'il va tenir ses promesses".

Dimanche 3 juin 2007, 20h28



Bayrou plaide pour le "pluralisme à l'Assemblée nationale"

BREST (AFP) - François Bayrou, leader du Mouvement démocrate (MoDem), a plaidé dimanche à Milizac près de Brest pour le "pluralisme à l'Assemblée nationale afin que les débats pour l'avenir puissent avoir lieu".

"Si un seul parti a 4/5e des sièges, il est impossible d'avoir des débats", a souligné M. Bayrou en référence à un sondage publié dimanche dans le JDD accordant entre 420 et 460 sièges à l'UMP.

"Qu'est-ce qu'on peut trouver de plus désespérant en démocratie que d'avoir un seul parti qui tienne tous les leviers de commande sans aucune exception et une majorité de 4/5 des sièges?", s'est interrogé M. Bayrou lors d'un entretien avec la presse.

Parmi les débats indispensables "pour que les Français puissent peser sur les décisions", M. Bayrou, venu soutenir les candidats du MoDem des 8 circonscriptions du Finistère, a cité le projet d'instauration d'une franchise en matière de sécurité sociale "qui conduira des familles (..) à ne pas appeler le médecin" sans pour autant permettre "de boucher le trou de la sécurité sociale".

Il a également critiqué la suppression de la carte scolaire qui aboutira à "trier les élèves selon les relations pour les uns, selon le dossier pour les autres" avec pour "conséquence mécanique" la création "d'établissements de 1ère classe, d'établissements de deuxième classe, et d'établissements de troisième classe".

M. Bayrou, qui ne veut pas d'élus "pour défendre le pouvoir face aux citoyens mais des élus qui sont là pour défendre les citoyens face au pouvoir" a indiqué qu'"au soir du premier tour nous verrons quelle est la meilleure solution pour obtenir le pluralisme à l'Assemblée nationale. Nous examinerons ça circonscription par circonscription", a-t-il dit.

Dimanche 3 juin 2007, 23h15



Raffarin : il faut "une victoire large pour gouverner"

PARIS (AFP) - L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a jugé dimanche "important" qu'une victoire de l'UMP aux législatives "soit large pour gouverner".

M. Raffarin a fait valoir par ailleurs que Nicolas Sarkozy devait "rester le leader naturel de l'UMP", en ajoutant: "Il n'y a pas de patron de l'UMP".

"Personne ne souhaite aujourd'hui qu'il y ait dans l'UMP quelqu'un qui puisse avoir la même légitimité à l'intérieur de l'UMP que Nicolas Sarkozy parce que Nicolas Sarkozy doit rester le leader naturel de l'UMP. Il n'est pas le leader juridique, il est le leader naturel", a déclaré M. Raffarin, qui était l'invité du grand jury RTL/LCI/Le Figaro.

Invité à commenter les derniers sondages donnant une large victoire de l'UMP aux législatives du 10 et 17 juin, M. Raffarin a répondu: "Une victoire, c'est important qu'elle soit large pour gouverner".

"L'ouverture (du gouvernement à des personnalités de gauche, ndlr) a eu pour conséquence de démobiliser l'opposition et le rythme impulsé par Nicolas Sarkozy dès le début à son mandat montre qu'il va tenir ses promesses et cela va satisfaire l'électorat de droite", a poursuivi le sénateur de la Vienne.

Pour autant, il a invité chacun à la prudence: "soyons très prudent, je pense que nous avons de fortes raisons de croire en notre victoire qui n'a rien de démesurée et j'invite tout le monde à être très prudent et à être présent sur le terrain".

Aux socialistes qui s'inquiètent d'une vague bleue, il a répliqué que "le problème des socialistes entre 2002 et 2007 ça n'a pas été leur nombre, ça a été leur incapacité à faire des propositions, et si Mme Royal a connu la défaite c'est parce que les socialistes n'avaient pas travaillé, proposé entre 2002 et 2007".

Il a rappelé en outre que l'inversion du calendrier électoral permettant l'organisation des législatives après la présidentielle avait été "proposée" par Lionel Jospin et François Bayrou.

Dimanche 3 juin 2007, 23h05



La démobilisation, ennemi n°1 du PS

PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste refuse de croire à un nouveau naufrage électoral aux législatives et tentera de lutter contre la démobilisation de son électorat encore sous le coup de la défaite présidentielle.

Le PS est crédité de 27% à 29,5% des intentions de vote. Selon les estimations, il oscille entre 80 et 140 sièges à l'Assemblée nationale contre 141 dans la chambre sortante - 149 avec ses alliés.

"Ça penche bleu, c'est rien de le dire", concède Benoît Hamon pour qui les scrutins des 10 et 17 juin sont cependant "vraiment ouverts". "On peut remporter 20 à 30 circonscriptions dans lesquelles la droite est vraiment en difficulté mais en perdre dix ou douze", explique le député européen.

Après avoir évoqué un score de "27% et des poussières" au premier tour, François Hollande s'est fixé 30% des voix comme objectif, contre 24,11% en 2002.

Face aux tentations "voraces" de son nouveau président, la France a besoin de contre-pouvoirs, insiste le premier secrétaire du PS à l'unisson avec les autres "éléphants" qui ont été invités à mettre leurs dissensions en sourdine.

Au siège du PS, rue de Solférino, des chiffres circulent, beaucoup plus optimistes que les sondages des derniers jours.

"Selon nos pointages, on est bien au-dessus de 100" sièges, affirme un cadre du parti. Le 6 mai, Ségolène Royal est arrivée en tête dans 200 circonscriptions, rappelle-t-on.

Pour un ancien ministre, il faut à tout prix "éviter 93", les législatives où la gauche non communiste avait été mise en miettes par le RPR, obtenant 67 élus - dont 53 socialistes. "Quand la droite se levait parce qu'ils n'étaient pas d'accord, on se disait qu'ils allaient nous foutre dehors", se souvient-il.

En privé, les responsables socialistes craignent que la tactique de la droite ne porte ses fruits, évoquant les "fausses ouvertures" envers des personnalités socialistes, les "effets d'annonce" et la "guerre des images : Sarkozy en week-end, Sarkozy au foot, Sarkozy recevant les uns et les autres".

UNE OPPOSITION LUCIDE, FRONTALE, UTILE?

Après avoir souhaité une "défaite pas trop cuisante", Dominique Strauss-Kahn a mis en garde ce week-end contre le "risque de l'UMP ultra-majoritaire". "Et pourtant la France mériterait une cohabitation", estime l'ancien ministre de l'Economie dans Le Parisien.

Pour Ségolène Royal, sur le terrain pour soutenir ses proches candidats à la députation, tout dépend de la participation. L'ex-candidate à l'Elysée ne croit pas à une déferlante bleue et veut faire revenir vers les urnes les 17 millions de Français qui se sont portés sur son nom le 6 mai.

"Les gens ne comprennent pas forcément les enjeux. Il faut mobiliser pour qu'ils reviennent voter", dit celle qui lance à longueur de meetings "le 10 juin, ne restez pas chez vous!".

"Sur le terrain, la phrase qu'on entend tout le temps c'est 'À quoi ça sert?'", confirme Bruno Le Roux, secrétaire national du PS aux élections.

"La seule manière d'avoir une chance, c'est de ne pas faire comme si on avait perdu et ne parler que des législatives", dit Claude Bartolone. Pour le député de Seine-Saint-Denis, les socialistes doivent cesser de faire comme si "on se foutait des cinq ans à venir pour se consacrer déjà à 2012".

Depuis sa défaite face à Nicolas Sarkozy, après un bref silence médiatique, Ségolène Royal est repartie en campagne, autant pour les législatives que pour le leadership du PS.

Elle ne siègera pas à l'Assemblée pour respecter ses engagements de non-cumul des mandats et a fixé la feuille de route des futurs députés : une opposition "lucide et constructive" - à chaque proposition de la droite, un "contre-projet" de gauche - qui pourra voter les textes allant "dans le sens de l'intérêt général".

Chère à Laurent Fabius, la théorie de l'opposition frontale, "c'est fini", confie la présidente de Poitou-Charentes. "Il faut être dans une opposition tout simplement intelligente et utile", a expliqué François Hollande, lundi sur LCI.

"Ne pas dire non avant d'avoir lu les textes" est une stratégie recevable a priori, juge Benoît Hamon. "Mais tous les textes qu'on a lus jusqu'à aujourd'hui appellent de notre part résistance, opposition et fermeté".

Mardi 5 juin 2007, 12h59



L'UMP voit bleu

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy mise sur une déferlante bleue aux élections législatives pour mettre en oeuvre la "rupture", scénario en théorie déjà acquis au vu des sondages et de l'état de grâce dont jouit le nouvel exécutif.

L'UMP est créditée d'environ 40% des intentions de vote pour le scrutin des 10 et 17 juin, ce qui pourrait lui assurer plus de 400 sièges sur les 577 que compte l'Assemblée nationale.

Ce serait un record, après les 362 sièges remportés en 2002, et les 285 sièges du Parti socialiste (sur 491) en 1981, après la victoire de François Mitterrand.

Une constante s'impose dans l'histoire de la Ve République : les électeurs ont toujours conforté le camp du vainqueur quand les législatives ont été organisées à la suite de l'élection présidentielle - 1981, 1988 et 2002.

Un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche pronostique une majorité absolue de 420 à 460 sièges pour le parti présidentiel, qui contrôlerait ainsi l'ensemble des pouvoirs exécutif et législatif. Une "mainmise" que dénoncent par avance le PS et le MoDem de François Bayrou, dont nombre d'anciens lieutenants, réunis dans le Nouveau Centre, viendront grossir la vague UMP.

Au second tour de l'élection présidentielle, le 6 mai, Nicolas Sarkozy est arrivé en tête dans 372 des 577 circonscriptions. L'UMP ambitionne à cette aune de réaliser un "coup" électoral dans le Nord et le Pas-de-Calais, fiefs traditionnels de gauche.

Onze membres du gouvernement, y compris le Premier ministre François Fillon dans la 4e circonscription de la Sarthe, iront à la bataille : Dominique Bussereau (Charente-Maritime, 4e), Roselyne Bachelot (Maine-et-Loire, 1ère), Jean-Louis Borloo (Nord, 21e), Michèle Alliot-Marie (Pyrénées-Atlantiques, 6e), Xavier Bertrand (Aisne, 2e), Christine Boutin (Yvelines, 10e), Valérie Pécresse (Yvelines, 2e), l'ex-UDF Hervé Morin (Eure, 3e), Eric Woerth (Oise, 4e) et Alain Juppé (Gironde, 2e).

SARKOZY "PLUS LOIN" DANS l'OUVERTURE

Le ministre de l'Ecologie, de l'Aménagement et du Développement durables est le seul pour lequel la mission s'annonce délicate : Ségolène Royal est arrivée largement en tête dans sa circonscription - pourtant un bastion de la droite - le 6 mai avec 54,66% des voix.

Selon un sondage Ifop-Fiducial publié lundi dans Sud-Ouest, le maire de Bordeaux serait élu au second tour avec 51,5% des voix.

François Fillon a fixé une règle sans appel : tout ministre battu sera contraint de démissionner.

Pour le gouvernement, l'après-législatives devrait confirmer la stratégie d'ouverture de Nicolas Sarkozy, qui complètera au lendemain du 17 juin la liste des secrétaires d'Etat.

"Si on gagne les législatives, j'irai encore plus loin (dans l'ouverture, NDLR) et après, je prendrai des initiatives assez fortes", confiait récemment le président à des journalistes.

Nicolas Sarkozy est intervenu directement dans la campagne législative le 29 mai au Havre (Seine-Maritime). Ce devrait être sa seule contribution, a-t-on déclaré à l'UMP.

François Fillon fait activement campagne dans son fief sarthois mais aussi aux côtés des candidats UMP, à Marseille, Nice ou encore Lyon.

Le cap législatif franchi, Nicolas Sarkozy devrait détailler son plan économique (détaxation des heures supplémentaires, bouclier fiscal, exonération de droits de succession, déduction fiscale des intérêts d'emprunt, etc.) pour créer "le choc de croissance et de confiance" promis.

Mardi 5 juin 2007, 12h43



Législatives : Fillon en meeting à Lyon, Royal à Nantes

PARIS (AFP) - A J-6 du premier tour des législatives, le Premier ministre François Fillon battra la campagne lundi à Lyon, tandis que l'ex-candidate PS à la présidentielle Ségolène Royal participera à un meeting à Nantes, aux côtés de François Hollande et Laurent Fabius.

Avant de prendre sa casquette de chef de la majorité pour une réunion publique à Lyon en début de soirée, François Fillon se rendra au centre de rétention administrative, près de Roissy-Charles de Gaulle, puis au service des douanes de l'aéroport.

Accompagné du ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Co-développement, Brice Hortefeux, il se fera présenter les missions de la gendarmerie au sein de la zone de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne).

Cette visite intervient alors qu'il a annoncé jeudi le vote "avant la fin de l'été" du projet de loi sur l'immigration figurant au programme présidentiel de Nicolas Sarkozy.

Le Premier ministre se rendra ensuite en compagnie du ministre du Budget, des Comptes publics, Eric Woerth, au service des douanes de l'aéroport de Roissy où il visitera la zone d'ouverture des bagages et assistera à une opération de contrôle.

De leur côté les ténors du parti socialiste se retrouveront à Nantes, la ville de Jean-Marc Ayrault, chef de file des députés PS. Ségolène Royal fera ainsi tribune commune avec François Hollande et Laurent Fabius.

L'ancien Premier ministre Lionel Jospin sera quant à lui en réunion publique à Fontenay-Aux-Roses (Hauts-de-Seine), tandis que l'ancien candidat UDF à la présidentielle, François Bayrou, est attendu à Colmar, puis à Lille.

Le député européen allemand Daniel Cohn-Bendit sera à Paris pour soutenir le Vert Yves Cochet avec le maire PS de la capitale, Bertrand Delanoë, .

Pour la LCR, Olivier Besancenot sera à Lens.

Jean-Marie Le Pen continuera sa tournée aérienne des régions françaises pour remobiliser ses troupes avant le 1er tour. Le président du FN sera à Calais et Beauvais.

Lundi 4 juin 2007, 7h49



Législatives : Royal croit "à la victoire"

PARIS (AP) - A six jours du premier tour des élections législatives, Ségolène Royal a affirmé lundi soir qu'elle croyait "à la victoire" appelant les "17 millions d'électeurs" qui ont voté pour elle au second tour de la présidentielle à reconduire "les bons députés socialistes".

"Je crois à la victoire de nombreux candidats députés socialistes. Les bons députés socialistes, il faut les reconduire à l'Assemblée nationale", a déclaré Ségolène Royal sur France-3 en duplex de Nantes, où elle participait à un meeting socialiste au côté du premier secrétaire François Hollande et de Laurent Fabius.

La candidate malheureuse à la présidentielle s'en est prise au président de la République dénonçant "ses promesses précipitées pour essayer de rapter le plus grand nombre d'électeurs".

"Ses promesses ne sont pas tenables", a-t-elle estimé. "Certaines sont justifiées, moi aussi je suis favorable à ce que l'on aide les Français à accéder à la propriété", a-t-elle expliqué, faisant allusion à la déduction du revenu imposable des intérêts d'emprunts contractés pour l'achat d'une résidence principale promise par le président de la République pour les emprunts en cours. Mais "encore faut-il que ces mesures fiscales soient réservées aux catégories moyennes et modestes et que l'on aide aussi l'accession à la propriété pour ceux qui aujourd'hui ne peuvent pas se payer de logements", a-t-elle souligné.

Interrogée sur sa volonté éventuelle de prendre la tête de la gauche au lendemain des législatives, Ségolène Royal a répondu "chaque chose en son temps". "Ce que je veux surtout c'est voir se lever la gauche du 21e siècle (...) et que l'on puisse poursuivre tous ensemble ce qui s'est passé au cours de cette exceptionnelle campagne de l'élection présidentielle, où quelque chose de très fort s'est levé et qui ne doit pas s'arrêter".

Lundi 4 juin 2007, 20h37



Alain Juppé : "il n'y a pas de projet alternatif" à celui de l'UMP

BORDEAUX (AFP) - Le ministre de l'Economie et du Développement durable Alain Juppé, également maire de Bordeaux, estime qu'"il n'y a pas de projet alternatif" à celui défendu par l'UMP dans le cadre de la campagne des législatives, dans un entretien au quotidien régional Sud Ouest publié lundi.

"Nous menons une bonne campagne et les remontées sur le terrain sont très favorables. Il s'est passé des choses depuis le 6 mai. La défaite de Ségolène Royal a provoqué une grande crise dans son parti. Au PS, c'est la guerre des éléphants. Il n'y a pas de projet alternatif", affirme-t-il.

Selon M. Juppé, dire que le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy aura tous les pouvoirs en cas de victoire de l'UMP aux législatives "est faux". "Les contre-pouvoirs existent, ils sont très nombreux et c'est heureux: les syndicats, les collectivités locales, 21 régions sur 22, ce n'est pas rien".

Interrogé sur une éventuelle "dramatisation" de l'enjeu des élections après l'annonce du Premier ministre François Fillon expliquant que les ministres battus aux législatives ne pourraient plus prétendre à rester au gouvernement, Alain Juppé répond: "Absolument pas, puisque je vais être élu...".

Selon un sondage publié par l'Ifop/Fiducial dimanche, Alain Juppé, candidat UMP à l'élection législative dans la 2ème circonscription de la Gironde, serait élu au second tour avec 51,5% des voix.

Lundi 4 juin 2007, 10h36



François Hollande dénonce "un grave dérapage" de François Fillon

PARIS (AP) - Les socialistes répondent au Premier ministre. Le Premier secrétaire François Hollande a dénoncé mardi les mots durs à l'égard du PS de François Fillon, les qualifiant de "grave dérapage", alors que Bertrand Delanoë a parlé de "rouleau compresseur de dénigrement assez insultant".

"Subliminalement, ils vont bientôt nous dire, alors qu'on aime la France autant que lui, je tiens à le rassurer, il faudrait la quitter? On nous demande de partir parce qu'on serait déjà de trop?", a-t-il lancé sur Canal Plus.

Le Premier ministre a critiqué lundi soir à Lyon la gauche "fatiguée, dépassée, bardée de certitudes et de préjugés", "celle qui n'ose plus aimer la France, celle qui considère comme déplacé d'en être fier".

"C'est un grave dérapage, non pas de la part d'un leader banal de la droite mais du Premier ministre de la France, qui doit accepter qu'il y ait des gens qui ne pensent pas comme lui", a noté François Hollande. "Quelle est cette conception?".

Le Premier secrétaire du PS a rappelé que "quand on est Premier ministre de la France, porteur des valeurs de la République, on a du respect y compris pour ceux qui ne pensent pas comme lui". "Le respect, cela compte".

Le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë a fustigé sur France Inter "le comportement extrêmement arrogant de M. Fillon", qui "justifie nos craintes quant à l'ampleur de ce pouvoir personnel qui risque, non seulement de faire des bêtises, mais de faire du mal à la démocratie française". "Cela justifie encore plus qu'il y ait de la diversité à l'Assemblée nationale".

"Quel ton arrogant, méprisant! D'un côté, ils prétendent faire l'ouverture, le dialogue, de l'autre côté c'est un rouleau compresseur de dénigrement assez insultant", a-t-il regretté. "Ce n'est pas comme cela qu'on fait vivre une démocratie".

"Qu'est-ce qui autorise M. Fillon, qui a été membre des gouvernements qui ont dirigé la France pendant cinq ans, à tant d'arrogance et de suffisance? C'est la réussite sur l'emploi le pouvoir d'achat?", a-t-il ironisé. "Qu'est-ce qui l'autorise à l'orée d'un travail important qu'il à accomplir cette morgue et cette suffisance?".

Mardi 5 juin 2007, 9h29



Mobilisation de l'UMP avant le premier tour des législatives

PARIS (Reuters) - Comme lors de l'élection présidentielle, l'UMP organise jeudi, vendredi et samedi une opération "72 heures" de mobilisation pour ses candidats aux législatives, annonce son porte-parole.

"Nous avons engagé un plan de mobilisation pour la dernière semaine, qui s'appelle l'opération '72 heures', pour être derrière nos candidats parce qu'il est très important que les Français valident les grandes orientations (du président) Nicolas Sarkozy", a dit Luc Chatel lors d'un point de presse.

Au total 500.000 adhérents, sympathisants et "supporters" de l'UMP iront "à la rencontre des Français" pour leur présenter le projet de l'UMP et de Nicolas Sarkozy et les convaincre de donner une "majorité forte" au chef de l'Etat, a-t-il ajouté.

Selon Luc Chatel, l'UMP engrange actuellement "1.500 adhésions par jour, dont 1.000 nouveaux adhérents".

Les sondages d'opinion prédisent une victoire massive de l'UMP les 10 et 17 juin, dans la foulée de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République le 6 mai.

Le porte-parole de l'UMP a ironisé sur les difficultés de la gauche, après la défaite de la candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal.

"C'est la première fois qu'un parti dit de gouvernement se présente à une élection législative sans projet et avec comme unique espoir de limiter les dégâts", a-t-il dit. "On a vraiment le sentiment que c'est la guerre de succession qui est ouverte aujourd'hui au Parti socialiste et que la nuit du 17 juin sera très longue. On a le sentiment qu'une nuit des longs couteaux est en préparation au PS."

"Dites à Mme Royal qu'elle n'a pas été élue présidente", a-t-il ajouté. "Parce que je vois Mme Royal nous expliquer qu'il faut passer à l'acte, organiser des séminaires gouvernementaux pour l'été, être très volontaire quant à la mise en oeuvre des réformes. Elle ne sera pas déçue. Nicolas Sarkozy tiendra ses engagements."

Lundi 4 juin 2007, 13h56



Royal et Hollande font flèche de tout bois contre Sarkozy et Fillon

NANTES (AFP) - Ségolène Royal et François Hollande se sont livrés lundi soir à une charge sans retenue contre Nicolas Sarkozy et François Fillon, lors d'un meeting commun à Nantes, la première déniant au président la qualité de "sauveur suprême", tandis que son compagnon stigmatisait "l'esprit de revanche" qui anime l'exécutif.

Devant plus de 2.000 personnes, le couple et le président sortant du groupe socialiste à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, ont tenté, dans un climat morose, de galvaniser les troupes alors que les sondages prédisent une très large victoire de la majorité présidentielle.

"Remettez-vous debout, gardez la tête haute et avançons (...) Je vous demande d'oublier vos déceptions", a déclaré l'ex-candidate à la présidentielle, battue le 6 mai par Nicolas Sarkozy.

"Revenez aux urnes, parce que j'ai besoin d'un groupe parlementaire fort", a-t-elle ajouté, alors que les socialistes craignent une démobilisation de leur électorat, notamment dans les quartiers populaires.

Selon Mme Royal, Nicolas Sarkozy n'est "pas le sauveur suprême qui va transformer le plomb en or" et "l'état de grâce ne fait pas une rédemption collective".

Tout comme François Hollande, avec qui elle avait fait meeting commun au Zénith de Paris il y a une semaine, elle a insisté sur le bilan de ceux qui présentent aujourd'hui l'élection de M. Sarkozy comme "une révolution".

Le chef de l'Etat "et ses amis gouvernent depuis cinq ans. Ils monopolisent tous les leviers de commande. Ils régentent toutes les institutions. Ce sont eux qui ont entraîné le pays dans l'impasse", s'est exclamée Ségolène Royal.

Certes, le nouveau président table sur "un état de grâce" pour gagner les législatives. Mais "l'état de grâce ne fait pas une rédemption collective".

La présidente du Poitou-Charentes a demandé aux Français de voter pour éviter une Assemblée nationale UMP, "une Assemblée du grand sommeil, une chambre d'enregistrement où plus rien ne se passera".

Selon elle, une domination écrasante de la droite présenterait "le risque permanent d'un face-à-face entre le pouvoir". Argument repris par François Hollande pour qui, si "le conflit" n'est pas au Parlement, "il sera dans la rue". Or, a-t-il dit, "nous refusons la violence sociale".

Le numéro un socialiste a fustigé "l'esprit de revanche qui anime nos concurrents". "Ils veulent revenir sur 68, même sur la Libération, ils veulent la table rase, disent-ils, pour inventer une nouvelle France pour permettre (...) aux nantis de pouvoir s'en sortir par eux-mêmes".

Le Premier ministre François Fillon a été la tête de Turc de la soirée pour s'en être pris à Lyon à "l'imposture morale" de la gauche "qui joue à colin-maillard avec l'Histoire" et "n'ose plus aimer la France".

"Nous n'acceptons pas le révisionnisme de l'Histoire de cette droite qui se croit maintenant tout permis parce qu'elle croit qu'elle va tout gagner (...) L'amour de la France ne se mesure pas à la violence des déclarations", a répliqué Jean-Marc Ayrault.

Présent au meeting, l'adversaire de M. Fillon pour les législatives dans la Sarthe, Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de M. Hollande, a affirmé au vu des propos de son adversaire qu'"il n'y a plus de doute à avoir sur la nature de l'engagement politique de ceux qui gouvernent la France". "C'est une politique qui sera une politique de droite dure, une politique qui consiste à mépriser les acquis de la gauche, à revenir sur tout ce qui a été fait depuis 50 ans", a-t-il dit.

Par Thierry Masure, le mardi 5 juin 2007, 0h46




Bayrou : la France est "le seul pays démocratique où les pouvoirs sont à ce point concentrés"

PARIS (AFP) - François Bayrou, le leader du Mouvement démocrate (MoDem), a jugé que la France est actuellement "le seul pays démocratique au monde où les pouvoirs sont à ce point concentrés entre les mêmes mains", dans une interview au Parisien-Aujourd'hui en France à paraître mardi.

Interrogé sur "le nouveau style présidentiel", M. Bayrou a déclaré: "la communication est bonne. C'est à mettre au crédit de Nicolas Sarkozy". "Mais l'idée que le président de la République, tout seul, gouverne la France et que, sur tous les dossiers, c'est à l'Elysée que ça se passe, créera, un jour ou l'autre, des difficultés", a-t-il ajouté.

"Nous sommes le seul pays démocratique au monde où les pouvoirs sont à ce point concentrés dans les mêmes mains", a-t-il déclaré.

M. Bayrou a estimé que "les ministres sont effacés, et on a l'impression que Matignon l'est aussi".

"C'est sûrement un choix, mais il aura forcément des conséquences, car un Etat moderne ne peut pas fonctionner sans délégations, c'est-à-dire sans confiance", a-t-il affirmé.

Pour lui, l'enjeu des législatives est "qu'il y ait encore en France, dans les cinq années qui viennent, du pluralisme et du débat".

Interrogé sur la nécessité de contre-pouvoirs, M. Bayrou a estimé que "le PS est déterminé à exercer non pas un contre-pouvoir mais un pouvoir contre". "Mon idée est qu'il y ait de l'indépendance et de la liberté", ajoute-t-il.

Concernant l'hyptohèse que son parti n'ait pas de groupe à l'Asemblée nationale, M. Bayrou affirme: "est-il imaginable qu'un mouvement politique qui a fait près de 20% à la présidentielle soit privé de sa réprésentation? Est-ce juste? Est-ce concevable?"

"Tout le monde voit bien que le PS avec son archaïsme est devant son heure de vérité, et que l'UMP n'est pas une vision de la société mais la courroie de transmission du pouvoir", ajoute-t-il.

Lundi 4 juin 2007, 23h45



Législatives : "ne pleurez pas, venez voter", lance Ségolène Royal en meeting à Nantes

NANTES (AP) - A un peu moins d'une semaine du premier tour des législatives, Ségolène Royal s'est adressée à ses "17 millions d'électeurs du 6 mai" lundi soir à Nantes, lors d'un des deux seuls meetings du Parti socialiste en province. "Ne baissons pas les bras, restons des citoyens actifs, responsables et vigilants. Il faut voter", a lancé la candidate malheureuse à la présidentielle.

"Ne vous démobilisez pas", a-t-elle également exhorté, "vous avez pleuré? Séchez vos larmes, venez voter".

Quelque 2.000 personnes avaient fait le déplacement dans un Zénith pouvant en accueillir 7.500. La plupart des candidats socialistes des Pays-de-la-Loire aux législatives étaient rassemblés sur la grande scène. Pour l'ex-candidate battue dans la course à l'Elysée, "la présidentielle n'est pas la fin de l'histoire, Nicolas Sarkozy n'est pas le sauveur qui va transformer le plomb en or". "Un état de grâce est un état fugace", a-t-elle jugé en évoquant la cote de popularité du président de la République. "L'état de grâce, ça ne fait pas une rédemption collective".

Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes et président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a quant à lui repris une phrase de Saint-Exupéry: "Il y a des défaites qui assassinent, d'autres qui réveillent". Avant de promettre: "Ici à Nantes, avec François Hollande et Ségolène Royal, nous en faisons le serment, nous changerons, nous changerons le Parti socialiste. Nous changerons la gauche".

"Une défaite aujourd'hui, c'est une victoire pour demain. Ils ne perdent rien pour attendre", a lancé de son côté François Hollande. "On est là, on est le Parti socialiste avec sa belle histoire, le P.S qu'il faudra changer, rénover, tout ce qu'on voudra, mais ce sera toujours le PS", a assuré le premier secrétaire.

Pour Ségolène Royal, une vague bleue à l'Assemblée nationale serait néfaste: "L'élan électoral que vous demande le président de la République serait la récompense de l'échec et de l'insuffisance. Jamais vous n'aurez la rupture avec les mêmes idées et les mêmes hommes", a-t-elle prévenu.

"Je ne veux pas que l'Assemblée devienne la chambre à coucher de M. Sarkozy avec des députés qui votent les yeux fermés", a souligné de son côté Jean-Marc Ayrault.

La présidente de Poitou-Charentes s'est également interrogée sur le statut du président de la République: "le temps de parole de Nicolas Sarkozy échappe à la comptabilité égalitaire entre les différents candidats, c'est très injuste", a-t-elle estimé. "Son temps de parole doit être comptabilisé avec celui de la droite". Pour l'ex-candidate à la présidentielle, "il faut mobiliser la conscience citoyenne", car selon elle, "cette règle n'est pas juste".

François Hollande s'en est pris aussi au Premier ministre François Fillon, qui a raillé lundi soir en meeting à Lyon une gauche "qui n'ose plus aimer la France". "On me dit que nous n'aimons pas la France. Je me demande si demain, on ne nous demandera pas de la quitter!", s'est-il exclamé, faisant allusion à Nicolas Sarkozy pour qui il faut aimer la France ou la quitter.

Mardi 5 juin 2007, 0h06



Jack Lang craint "un risque d'abus et d'excès" en cas de vaste majorité UMP à l'Assemblée

PARIS (AP) - Le député socialiste du Pas-de-Calais Jack Lang a prévenu lundi qu'une très large victoire de l'UMP aux législatives pourrait entraîner "le risque d'une grande dérive, le risque d'abus et d'excès".

"L'expérience montre que lorsqu'une majorité est trop massive, elle finit par perdre le sens de la mesure, elle finit par commettre des abus", a-t-il expliqué sur France-2. "En 1981, lorsque nous avons obtenu une majorité introuvable, une majorité gigantesque, nous avons parfois été portés vers l'excès."

L'ancien ministre de la Culture a jugé que "ce sera difficile non seulement pour le parti de l'opposition mais pour le gouvernement lui-même, qui sera seul avec lui-même, qui n'entendra pas d'autres voix que la sienne". Et dans ce cas, "il a toujours le risque d'une grande dérive, le risque d'abus et d'excès".

"L'ivresse du succès, parfois, porte au cerveau de certains. La sagesse, le bon sens, l'intérêt du gouvernement lui-même, c'est d'être constamment tonifié par une opposition sérieuse, solide et constructive", a-t-il ajouté.

Face à la victoire annoncée de l'UMP, Jack Lang s'est dit "choqué de constater qu'on fait comme si tout était inscrit à l'avance". "Laissons les Français décider et cessons de déployer cette machine à écraser qui, en permanence, annonce à l'avance le résultat."

Mais "le devoir des socialistes, dans l'intérêt même du pays, c'est d'être aussi nombreux que possible à l'Assemblée nationale pour faire entendre une autre voix que la voix officielle", a plaidé l'ancien conseiller de Ségolène Royal, qui a refusé d'évoquer l'avenir du Parti socialiste.

Le sujet "sera abordé après les élections législatives" car "il faut avoir une certaine forme de dignité et préserver l'esprit d'unité", a expliqué Jack Lang, "partisan de profondes transformations nationales dans le pays mais aussi pour les partis politiques".

Lundi 4 juin 2007, 9h44




Jean-Marie Le Pen prône la "discipline nationale" à droite

PARIS (Reuters) - Jean-Marie Le Pen a dit lundi espérer des ententes entre l'UMP et le Front national lors des législatives en vertu de la "discipline nationale".

"A gauche ça s'appelle la discipline républicaine, à droite c'est la discipline nationale, mais sous (Jacques) Chirac ça ne se faisait pas", a-t-il déclaré au micro de RMC.

Jean-Marie Le Pen a dit souhaiter qu'un candidat de l'UMP se désiste en faveur de celui du FN si ce dernier arrive en tête au premier tour des législatives, dimanche prochain.

"Ça me paraît normal et si cela se pratique et bien cela sera réciproque. C'est la règle du jeu", a-t-il ajouté.

Interrogé à ce sujet sur l'antenne de i-Télé, le secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian, a estimé inenvisageable une telle éventualité. "D'abord, il n'y aura pas de candidat du Front national devant des candidats UMP. Ensuite, il n'y pas d'accord avec le Front national", a-t-il dit.

Lundi 4 juin 2007, 9h13



Olivier Besancenot appelle à la création d'un grand parti de la gauche

PARIS (AP) - Olivier Besancenot a souhaité dimanche que des discussions s'engagent sur la création d'un grand parti de la gauche anti-libérale. "Je ne veux pas faire un parti tout seul", a-t-il dit. "Mais, je crois qu'il y a dans l'actualité" un besoin de créer un grand parti "sans succomber à l'urgence".

"Même s'il y a une urgence sociale et démocratique pour le faire, il faut prendre le temps de discuter de la nécessité de faire un nouveau parti, dans l'espace qui a été laissé vacant à la gauche de l'ex-gauche plurielle", a souligné le porte-parole de la LCR, invité de "Dimanche+" sur Canal+.

"Il y a des tas de militants, de syndicalistes qui ne sont pas forcément révolutionnaires et qui sont même parfois inorganisés (...) et qui se sentent orphelins d'un nouveau parti qui serait anti-capitaliste, indépendant du système institutionnel actuel et qui voudrait encore changer la société", a jugé Olivier Besancenot.

Il a analysé que "dans les prochains mois" il y aura "deux types de recomposition à gauche". D'un part "le Parti socialiste qui va vouloir faire un peu sur le modèle italien un grand parti de la gauche avec ces anciens partenaires gouvernementaux, les Verts et le Parti communiste, tout en tendant la main à François Bayrou".

"Et puis, il y a la nécessité de faire une autre composition politique, ça ne se fera pas d'un claquement de doigts. Je ne le ferai pas tout seul et ce que je souhaite dans les mois à venir, dans les résistances qui seront nécessaires face à Nicolas Sarkozy, c'est de retrouver tous ces anonymes (...) pour savoir si oui ou non", ils "souhaitent faire ce type de parti", a expliqué Olivier Besancenot.

Interrogé sur les querelles au sein du PS, il a estimé que ce parti "a l'air très tiraillé par ses dissensions internes, pensant beaucoup à 2012". "Moi, la seule chose que j'attends du PS, c'est que l'on se retrouve uni, soudé maintenant pour résister face à la droite", a conclu Olivier Besancenot.

Dimanche 3 juin 2007, 15h56




Des personnalités du PS et du PCF créent "Gauche Avenir"

PARIS (AFP) - Des personnalités du PS et du PCF dont le député Paul Quilès ou l'eurodéputé Francis Wurtz ainsi que des intellectuels et associatifs ont annoncé lundi la création du rassemblement "Gauche Avenir" destiné à "redéfinir" les valeurs de la gauche.

"Face à une droite décomplexée, la gauche est aujourd'hui désorientée, écartelée et sans véritable repère unifiant", déclarent-ils dans un appel. "Elle a le devoir de redéfinir des valeurs claires et mobilisatrices ainsi que des objectifs simples. Il s'agit d'un préalable à toute 'refondation', 'rénovation' ou 'rassemblement' ", ajoutent-ils.

"En créant Gauche Avenir, nous voulons contribuer, en dehors des partis, de leurs enjeux de pouvoir et des rivalités de personnes, à cette +redéfinition+", poursuivent-ils.

Des débats "ont commencé à s'engager dans de multiples lieux: associations, clubs, partis, milieux universitaires..; Gauche Avenir se propose d'être un lieu d'engagement individuel mais aussi un carrefour de ces différentes initiatives", soulignent-ils

Parmi les premiers signataires de l'appel figurent des dirigeants socialistes proches de Laurent Fabius comme, outre M. Quilès, les eurodéputés Marie-Noëlle Lienemann et André Laignel, et pour le PCF, outre M. Wurtz, l'ancien ministre Jean-Claude Gayssot. On retrouve également les journalistes Claude Cabanes et Ivan Levaï et des universitaires tels que Gilles Candar ou Patrick Champagne.

Lundi 4 juin 2007, 17h26



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