Le centriste Jean Arthuis veut retrouver l'UDF et rejette le Modem

(Dépêche)


Jean Arthuis : « L'autonomie a atteint ses limites »

Jean Arthuis est sénateur et président du conseil général de la Mayenne. Il préside le groupe de l'Union centriste au Sénat.


Comment analysez-vous les résultats du premier tour des législatives ?

On a atteint les limites de la stratégie d'autonomie du centre : c'est une impasse. La tentative de François Bayrou pouvait avoir un sens dans un système proportionnel, pas dans un système majoritaire. Quand on est troisième au soir du premier tour de la présidentielle, on sort du jeu. Il eut été opportun, à ce moment-là, d'engager des concertations avec les candidats restant en lice, ceux dont les idées étaient les plus en phase avec notre programme. Pour ma part, j'ai affiché publiquement mon soutien à Nicolas Sarkozy. François Bayrou en disant le contraire a mis l'UDF sens dessus dessous.

Comment voyez-vous l'avenir de l'UDF-Mouvement démocrate ?

Le MoDem n'existe pas juridiquement ; pour cela, il faut réunir un congrès fondateur. Aujourd'hui, c'est juste un slogan, un stick collé sur une affiche. Je n'ai pas l'intention de rejoindre le MoDem. Aujourd'hui, je lance un appel pour que les UDF se retrouvent à l'UDF, qui doit redevenir un lieu de rassemblement de tous ceux qui se reconnaissant dans les valeurs libérales, sociales et européennes. Il faut arrêter l'opération de centrifugation que François Bayrou a activée.

Quel rôle cette UDF refondée pourrait-elle avoir ? Un simple supplétif de l'UMP ?

L'UDF n'a pas de vocation majoritaire. Elle peut participer au gouvernement, mais aussi peser sur certains choix au niveau local.


Recueilli par Arnaud Bélier (Ouest France), le 12 juin 2007.