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16 mars 2017 4 16 /03 /mars /2017 23:54

(verbatim)



Discours de François Fillon le 16 mars 2017 à Caen

Mes amis,

Merci, merci à vous les militants de la France, merci pour votre cran, votre fidélité, votre passion nationale.

Merci à tous nos élus…

A Caen, on sait ce que signifient le courage et la résistance.

A Caen, on sait ce que signifient la France et sa liberté.

Et l’on sait ce que veut dire lutter contre vents et marées.

Chaque jour, je reçois en pleine figure de nouvelles bourrasques.

Je fais front, j’avance, je garde mon cap et je trace ma route.

Je pense à cette phrase du général de Gaulle, qu’il avait dédiée à la mémoire des marins de la France libre : « La vague ne détruit pas le granit… »

Je suis là, toujours là, debout, avec vous, pour vous et pour la France.

Ce n’est pas ma seulement personne qu’on veut écarter.

C’est une volonté politique portée par des millions de Français qui ne veulent plus de la gauche qui a tellement échoué.

Ceux qui m’attaquent n’aiment la droite que lorsqu’elle marche à l’ombre.

A travers moi, c’est à vos convictions qu’ils en veulent.

Je me bats contre une coalition qui a perdu la bataille des idées mais qui a décidé, par tous les moyens, par toutes les tactiques, de maintenir coûte que coûte la gauche au pouvoir.

Un candidat qui veut libérer l’économie française pour la remettre sur le chemin de la prospérité ?

Un candidat qui veut remettre de l’ordre dans une société déchirée ?

Cela heurte leurs certitudes, leurs dogmes. Alors ils ne reculent devant rien.

Je me bats pour la France.

Je me bats pour une politique de prospérité et de puissance.

La France est un grand pays. Elle nous porte, elle nous exalte.

Mais elle se débat dans la torpeur, dans le marasme.

Elle a peur de l’avenir parce qu’elle ne sait pas utiliser ses forces.

Elle est menacée de descendre en deuxième division.

Les données objectives sont accablantes.

Les grands pays qui avaient été plus que nous frappés par la crise de 2008 se sont redressés en quelques années, alors que nous avons désespérément stagné sous le quinquennat de Hollande et de son inspirateur Emmanuel Macron.

Notre croissance peine à dépasser 1% alors que l’Allemagne est autour de 2%.

Les Etats-Unis au plein emploi avec un taux de chômage de 4,5%.

La France est absente d’une dynamique générale que d’autres ont su saisir.

Pendant cinq ans toutes les opportunités que nous avions de nous relancer nous sont passées sous le nez.

Faute de croissance, nous sommes englués dans le chômage de masse et nous sommes obligés de continuer à nous endetter pour financer notre modèle social.

Notre voix est de moins en moins entendue, parce qu’un pays économiquement faible ne peut pas être politiquement fort.

La France déçoit le monde par ses échecs, je veux qu’elle l’étonne à nouveau par ses succès !

Nous avons un potentiel immense, mais nous ne savons pas l’exploiter.

Parce que nous notre société est bloquée. Parce que sous des normes à ne plus savoir qu’en faire, nous avons étouffé la liberté qui donne l’élan à notre belle devise. Parce que notre système est décourageant. Décourageant pour l’embauche, décourageant pour l’investissement, décourageant pour l’initiative, décourageant pour la création.

Au cours de ces dernières années, j’ai rencontré des Français de tous les métiers, qui m’ont tous dit la même chose : laissez-nous respirer, laissez-nous libres, et nous pourrons montrer de quoi nous sommes capables !

Ensemble, si nous nous libérons de nos chaînes, nous pouvons faire de la France la première puissance européenne.

Nous pouvons renouer avec la croissance et le plein-emploi, comme tant d’autres nations qui vont de l’avant, qui balaient les obstacles au lieu de les multiplier, et qui ne s’encombrent pas de pesanteurs idéologiques surannées comme celles dont nous avons hélas le secret.

Et pour cela, mes amis, il faut se mettre dès maintenant au travail.

Il faut rattraper le temps perdu sans attendre un seul instant.

Si je suis élu je donnerai dès les premiers jours une impulsion puissante et décisive à notre économie.

En quelques semaines nous montrerons aux yeux du monde de quoi la France est capable.

Je m’attaquerai à tout ce qui freine l’embauche, le développement des entreprises, l’investissement des capitaux français.

J’allègerai les charges sociales pour tous les salariés et je les exonérerai pour l’embauche d’un jeune en alternance.

J’alignerai le taux d’IS sur celui des pays européens comparables.

Je supprimerai les taxes inutiles et complexes.

Je mettrai un terme à l’utopie désastreuse des 35 heures en donnant aux salariés et aux entrepreneurs la liberté de négocier ce qui est bon pour eux.

Notre code du travail fait 3400 pages.

C’est une citadelle, un labyrinthe qui décourage l’embauche et rigidifie notre marché du travail.

Je le réécrirai avec une idée simple : n’y laisser que ce qui relève des normes sociales fondamentales, et renvoyer le reste à la négociation.

Les seuils sociaux seront relevés pour aider les petites entreprises à grandir, alors qu’aujourd’hui elles préfèrent ne pas se développer pour s’épargner des démarches complexes et fastidieuses !

La fiscalité du capital doit cesser d’être punitive. Au lieu de faire fuir les capitaux hors de nos frontières, je veux qu’ils soient investis ici, en France, dans l’économie française, dans les entreprises françaises !

Il est ridicule de faire fuir les fortunes françaises et de se plaindre ensuite que la France soit rachetée par des émirs du Golfe persique ou des fonds de pension américains ! Et tant pis pour les idéologues qui préfèrent la pauvreté pour tous au nom de l’égalitarisme.

Je supprimerai l’impôt sur la fortune qui a stupidement incité beaucoup de nos compatriotes à enrichir la Belgique, la Suisse ou le Royaume-Uni plutôt que notre propre pays.

Je mettrai en place une flat tax à 30% sur les revenus du capital qui replacera la France dans la moyenne européenne.

Je veux que tous les Français, à travers leur épargne, puissent devenir des investisseurs dans l’économie réelle, dans nos PME, dans nos ETI, car c’est là que se créent les emplois en priorité.

Je proposerai de réduire l’impôt sur le revenu de 30% du montant investi dans une PME dans la limite de 1 million d’euro.

Je favoriserai le financement participatif, je faciliterai la transmission des entreprises familiales.

J’aiderai nos agriculteurs qui sont étranglés de réglementations, en supprimant les normes superfétatoires que nos technocrates ont cru bon d’ajouter à celles qui sont fixées par l’Union européenne.

Notre Etat étouffe la liberté des Français et s’étrangle lui-même à force de gonfler au fil de l’eau depuis des années.

Nous sommes au bout d’un processus d’alourdissement de l’Etat qui a commencé en 1981 avec l’élection de François Mitterrand et qui n’est plus tenable.

Il y a dix ans, je parlais de l’Etat en faillite.

Cette inquiétude, je l’ai toujours.

Après 5 ans de Hollande, nous sommes plus que jamais menacés par notre dépendance à l’égard des marchés financiers.

Il suffirait que les taux d’intérêt remontent – et ils remonteront, hélas, soyez-en sûrs – pour que nous nous retrouvions dans une situation inextricable.

Chaque année nous empruntons sur les marchés financiers des sommes astronomiques pour payer les salaires de nos fonctionnaires, pour financer notre protection sociale et ce qui est plus absurde encore pour rembourser nos dettes antérieures !

Mes adversaires font semblant de l’ignorer ou considèrent étrangement que ce n’est pas grave.

Je suis le seul dans cette campagne à vouloir rompre résolument le cercle vicieux de la dette publique.

Et pourtant c’est l’un des plus grands défis que la France ait à relever pour renouer avec la confiance.

Le désendettement est la condition d’un Etat fort, respecté, maître de son destin.

C’est une exigence politique, parce qu’à travers la dette c’est la souveraineté de la nation qui est en cause.

C’est une exigence morale, parce qu’il n’est pas admissible de faire peser ce fardeau sur les générations futures.

C’est une exigence sociale, parce que c’est tout notre modèle français de solidarité qui risque d’être un jour ruiné par notre incapacité financière.

Notre sphère publique sera réformée en profondeur.

Sur l’ensemble du quinquennat je propose de réduire les effectifs de la fonction publique de 8%.

C’est une nécessité. C’est un objectif raisonnable.

Cela nous replacera dans la moyenne des grands pays qui nous entourent et qui ne sont pas moins bien administrés que nous.

Je veux un Etat moderne, pas un Etat bureaucratique, pas un Etat pléthorique qui a embauché tellement de fonctionnaires qu’il est incapable de leur proposer des perspectives de carrière et qu’il est contraint de geler leurs salaires depuis des années.

Je veux moins de fonctionnaires mais je veux qu’ils soient mieux rémunérés, mieux formés, mieux valorisés.

Il y a peu de tâches aussi nobles que celles du professeur, de l’infirmière, du magistrat, du soldat, du policier.

Je respecte infiniment ceux qui à vingt ans ont eu la vocation du service public.

Mais le discrédit de l’Etat bureaucratique rejaillit sur eux, et c’est injuste.

Je leur rendrai leur fierté !

Mon projet n’est pas un projet d’austérité.

C’est un projet de prospérité. Un projet d’activité.

Qui peut oser dire que mettre le cap sur le plein emploi c’est de l’austérité ?

L’austérité elle viendra le jour où après quelques années de revenu universel et de 32h, nous connaîtrons le destin malheureux de la Grèce. Le jour où nous pourrons plus payer nos fonctionnaires. Le jour où les conseillers du FMI débarqueront dans nos ministères, prendront les manettes et nous diront froidement quoi faire pour amadouer nos créanciers.

Je ne demande pas aux Français de se serrer la ceinture. Je dis simplement qu’en se retroussant les manches on peut réussir et gagner plus.

Dès le 1er juillet 2017 je diminuerai les cotisations salariales, pour donner un gain de 700 euros par an à un couple qui travaille.

Dans la fonction publique le passage aux 39h donnera lieu à des augmentations de salaires qui seront établies par une grande négociation, et la diminution des effectifs redonnera de vraies perspectives de carrière.

Personne ne sera laissé au bord de la route.

J’augmenterai les petites retraites. Parce que c’est justice. Mon gouvernement l’avait fait. Je le referai.

Toutes les pensions du régime de base inférieures à 1000 euros augmenteront de plus de 300 euros par an.

Et j’augmenterai d’au moins 600 euros par an les petites pensions de réversion.

Je lancerai un plan pluriannuel de lutte contre la grande pauvreté.

Je serai aux côtés de tous les Français qui sont touchés par le handicap ou par la perte d’autonomie de leurs proches.

On ne peut pas affronter l’avenir en continuant comme avant, avec nos pesanteurs, nos blocages, nos crispations.

Ceux qui ont trente ou quarante ans aujourd’hui n’ont connu qu’un pays frappé par le chômage, un pays déprimé par la crise, un pays miné par un sentiment de fatalité, un pays qui s’enfonce sans réagir dans son déclin. Un pays qui s’endette, qui vit à crédit sur le dos de ses enfants, qui leur laissera pour tout héritage des factures astronomiques.

Je veux reconstruire une France tournée vers l’avenir.

Une France du plein-emploi où trouver du travail quand on a 20 ou 25 ans ne sera plus un parcours du combattant.

Une France dont le système scolaire retrouvera sa grandeur, en cessant d’être un laboratoire pour des expérimentations pédagogiques de plus en plus hasardeuses.

Le niveau des jeunes Français chute dans toutes les disciplines et tous les classements internationaux.

Notre école n’est plus ce qu’elle était. Elle a perdu à la fois l’excellence et l’efficacité.

Je la remettrai sur ses pieds. Je lui rendrai son sérieux.

Je développerai l’apprentissage et je lui donnerai ses lettres de noblesse. C’est une des clefs pour faire baisser le chômage.

Pour notre jeunesse je veux reconstruire une France qui soit une terre de création, une terre d’innovation.

Une France qui encourage, qui donne de l’élan et des forces à ceux qui ont toute la vie devant eux.

Le numérique change nos manières de vivre, de travailler.

Pour les générations qui viennent, le travail se fera de moins en moins dans de grandes structures bureaucratiques, hiérarchisées.

Je suis fier d’avoir lancé quand j’étais Premier ministre le statut d’auto-entrepreneur.

Parce qu’il correspond à l’esprit du monde nouveau.

La gauche engoncée dans son idéologie du passé s’est évertuée à le brider.

Nous le relancerons. Nous le rendrons encore meilleur.

Parce que l’avenir du travail c’est la liberté, c’est l’indépendance. C’est pour chacun la maîtrise de son destin, l’invention des formes de sa vie.

Et nous irons plus loin, en créant un statut du travailleur indépendant, pour encourager l’initiative, la création d’activité, pour mettre nos institutions en accord avec ces nouvelles manières de vivre et de travailler.

Nous ne relèverons pas les défis de l’avenir en nous agrippant au statu quo. Nous ne serons pas au rendez-vous du nouveau monde avec une société bloquée.

L’un de ces grands défis de l’avenir, c’est le réchauffement climatique.

Comment y répondre ?

Pas en nous privant de l’énergie nucléaire, qui est l’un des atouts historiques de la France et qui rejette peu de carbone.

Il faut moderniser notre filière nucléaire pour la rendre encore plus efficace, encore plus sûre !

Il faut aussi mettre le paquet sur les nouvelles technologies.

Il faut miser sur la science, sur le progrès.

La France a tous les atouts en main pour être en pointe sur ces domaines.

Mon projet est de refaire de la France un pays d’avenir.

Un pays qui est fier de son passé mais qui regarde devant lui avec confiance.

Mes solutions sont ambitieuses, mais elles sont réalistes. Elles sont précises. Elles sont fondées sur un diagnostic rigoureux. Sur le bon sens. Et sur l’exemple de nombreux pays qui nous sont comparables et qui ont réussi, en quelques années, à redresser leurs finances en même temps qu’ils retrouvaient le chemin du plein emploi.

Ma bataille est celle des idées.

Elle l’a toujours été.

Je n’ai jamais hurlé avec les meutes.

Je n’ai jamais fouillé dans les poubelles de mes adversaires politiques.

Je me bats face à face, droit dans les yeux, programme contre programme.

En m’attaquant, on cherche à esquiver cette confrontation.

Je n’ai pas besoin d’attaquer mes adversaires sur des boutons de guêtre, il me suffit de regarder leurs programmes.

Quand je vois leurs programmes, je redoute pour la France de nouvelles années perdues, de nouvelles années de crise, de déception, de tension.

Les extrêmes, droite et gauche, se rejoignent dans la démagogie, dans l’inconscience d’un programme funeste qui achèverait de mettre la France à genoux.

Ils disent que le retour au franc sera la panacée. Mais qui peut le croire un instant ? Qui peut croire que la France redeviendra plus grande en se repliant derrière ses frontières ? Qui peut croire que l’argent public coulera à flots simplement parce que nous serons revenus au franc ? Et la retraite à 60 ans, est-ce le franc qui la financera ? Et tous ces services publics dont Mme Le Pen a récemment découvert les vertus ?

Le programme du FN c’est : fermons les frontières, rétablissons le franc, et nous abolirons le monde et l’arithmétique… Nous ferons tout ce que l’on veut et tous les vœux les plus fous seront exaucés.

Le programme du FN, c’est un peu comme ces publicités pour des magnétiseurs qui vous promettent la santé, la réussite aux examens, l’héritage de l’oncle d’Amérique et le retour de l’être aimé !

Il est facile de s’imaginer qu’on est les meilleurs quand on refuse de se comparer.

Les nationalistes donnent des coups de menton tout seuls devant leur miroir et peu leur importe le déclassement, l’appauvrissement des Français.

Les vrais patriotes veulent que la France tienne son rang dans la compétition du monde et suscite les éloges des autres nations.

Le programme du FN, c’est la faillite au bout de six mois, et les premiers touchés seront les classes moyennes et populaires, les ouvriers, les petits épargnants.

Quant à M. Hamon, l’endettement public est le cadet de ses soucis.

Il propose les 32h, le revenu universel, la légalisation du cannabis, et un nouvel impôt absurde sur les robots.

C’est la garantie pour la France de rester au bord de la route du progrès.

De quitter la compétition internationale.

Et d’être dépassé sans réagir par tous les pays émergents qui, aux quatre coins du monde, débordent d’énergie et de volontarisme.

Enfin il y a M. Macron.

La gauche hollandaise relookée. Le radeau de sauvetage des naufragés du quinquennat.

Vous avez aimé les « synthèses molles » de M. Hollande ?

Vous allez adorer les synthèses élastiques de M. Macron…

Le même jour, la semaine dernière je crois, M. Macron recevait le soutien d’Alain Madelin et celui d’un ancien communiste, M. Hue.

Ces gens ne sont d’accord sur rien, qu’importe !

Mais soyons sérieux. Car derrière le spot publicitaire œcuménique, se posent de vraies questions au sujet du gouvernement de la France.

Quelle cohérence intellectuelle peut se cacher derrière cette façade attrape-tout ?

Combien de temps, combien de semaines, combien de jours – combien d’heures ! – pourrait durer une majorité écartelée entre des idéologies aussi contradictoires ?

Quelle est la politique qui peut réunir des Français venant d’horizons aussi éloignés ?

Qui seront les dupes ? Qui seront les déçus ?

Ils seront nombreux, je le crains.

La politique de M. Macron n’est pas un mystère : ce sera la continuité du hollandisme.

Il a pour lui cette jeunesse qui vaut pour l’apparence du changement.

Mais sur le fond, c’est le refus et l’impossibilité organisée de prendre des mesures énergiques pour traiter en profondeur, à la racine, les maux dont souffre notre pays.

C’est du radical-socialisme à l’ancienne, c’est le retour de la IVe République incapable de gouverner la France avec une ligne politique claire et bien définie.

Si M. Macron succède à M. Hollande qui ne fait plus qu’inaugurer les chrysanthèmes et remettre des médailles depuis six mois, nous nous retrouverons comme au temps où René Coty succédait à Vincent Auriol : avec un président sans majorité, qui aura peut-être un gouvernement socialiste en hiver, puis un autre vaguement centriste au printemps, soutenus puis lâchés par des coalitions éphémères conclues par les opportunistes du moment, et ainsi de suite jusqu’à la paralysie générale…

M. Macron et moi avons beaucoup de différences.

Il ne croit pas à l’existence d’une culture française. Moi je suis fier de la culture française qui a écrit de grandes pages de l’histoire du monde.

Il a attendu le dernier moment pour sortir une esquisse de programme. Moi j’ai préparé le mien depuis des années.

Il se glorifie de son immaturité et montre beaucoup de dédain pour les élus. Moi j’ai donné près de quarante ans de ma vie au service de la France. A tous les niveaux. Et j’en ai tiré des leçons, des réflexions, des solutions.

Je ne crois pas, pour un président de la République française, aux vertus de cette inexpérience, de cette immaturité satisfaite de soi.

Ni pour la représenter dans un monde en pleine mutation, où les incertitudes sont nombreuses, où les rapports de force sont de plus en plus durs.

Ni pour lui apporter les réformes dont elle a besoin pour se relancer.

Ni pour rétablir l’autorité et la sécurité.

Hier et aujourd’hui, deux évènements nous rappellent à la vigilance et à l’action.

Le premier est un acte clairement terroriste.

Il s’agit de l’explosion d’un colis piégé qui a fait un blessé au siège du FMI à Paris.

Et dire qu’hier le ministre de la Justice, Jean Jacques Urvoas envisageait la fin de l’état d’urgence… Quel angélisme !

Et puis il y a cette fusillade dans ce lycée à Grasse qui a fait plusieurs blessés.

Certains ont essayé de nous présenter ce drame comme un différend entre lycéens ou relevant d’un problème d’ordre psychologique….
Comme si on avait fini par baisser la garde, comme si on avait fini par accepter l’inacceptable et trouver normal qu’un élève transporte avec lui des armes, s’introduisent dans un lycée pour tirer autour de lui !

 

J’ai une pensée pour les victimes et parmi elles pour ce proviseur qui s’est comporté de façon exemplaire et qui a été blessé. Une pensée aussi pour les policiers qui ont œuvré avec professionnalisme et notamment l’un d’entre eux qui, semble-t-il, n’était pas en service mais sur les lieux du drame.

Il y a quelque chose de brisé dans notre République.

La culture de la violence ronge les esprits et les cœurs.

Des quartiers sont mis en coupes réglées par des gangs qui font régner la loi du plus fort au lieu des lois de la République.

Il faut retrouver cette autorité juste sans laquelle aucun lien social ne peut exister : l’autorité de la loi, l’autorité de l’Etat, l’autorité du professeur.

Les voyous doivent se heurter à la sanction. Il faut mettre fin à leur sentiment d’impunité.

Je relancerai la construction de 16 000 places de prison.

Je supprimerai la quasi-automaticité des remises et aménagements des peines de prison.

Je rétablirai les peines-planchers automatiques car la récidive doit être plus lourdement condamnée.

Il est temps de prendre en compte les évolutions de la société.

Si certains pensent que les délinquants attendent gentiment d’avoir 18 ans pour sévir, ils se trompent lourdement.

Je proposerai d’abaisser la majorité pénale à 16 ans.

Chaque année plus de 10.000 policiers et gendarmes sont blessés.

Je les soutiendrai sans réserve, sans ambiguïté.

Je moderniserai leurs moyens, je les libérerai des tâches administratives qui leur font perdre un temps précieux.

Je renforcerai les polices municipales et je les généraliserai.

Je le dis clairement, l’immigration sans intégration, sans assimilation, l’immigration non contrôlée, c’est de l’irresponsabilité, c’est la France en mille morceaux. Ce n’est pas ma France.

L’honneur de notre patrie est d’avoir toujours été une terre d’asile pour ceux qui fuient la guerre.

Mais pour les autres, il faut limiter l’immigration à son strict minimum.

Je propose que notre politique d’immigration soit fixée par des quotas, établis chaque année au Parlement, en fonction de nos capacités d’accueil et des besoins de notre économie.

Je veux que la procédure d’examen des demandes d’asile soit plus rapide. Et que ceux qui sont déboutés soient systématiquement expulsés.

Les lois de l’hospitalité ne sont pas à sens unique.

Ce n’est pas à nous de nous adapter à ceux que nous recevons.

C’est à eux de respecter nos modes de vie, nos traditions philosophiques, nos lois républicaines.

Les étrangers présents sur notre territoire ont des devoirs et pas seulement des droits.

J’exigerai qu’un délai de deux ans s’impose avant toute obtention de prestations sociales.

 

Nous sommes toujours confrontés à une menace mortelle : celle du terrorisme et du totalitarisme islamique.

Et je n’ai pas peur, contrairement à d’autres, de nommer les choses par leur nom.

Les fanatiques ont choisi leur drapeau : il est noir comme la mort, comme la destruction, comme le néant, le mien est tricolore est c’est celui de la vie, de la liberté, de la résistance.

Toute personne coupable d’intelligence avec l’ennemi sera condamnée.

Tout étranger appartenant à la mouvance intégriste sera expulsé.

Le culte musulman fera l’objet d’un contrôle administratif serré, jusqu’à ce qu’il soit aussi fermement ancré dans la République que les autres religions.

Tous les mouvements se réclamant du salafisme ou des Frères musulmans seront dissous.

Je refuse que, sur le territoire de la République, l’égalité entre les hommes et les femmes soit remise en question.

Je dénonce la progression de l’antisémitisme.

J’exècre tous les racismes, dont le racisme anti-français.

Nous formons tous ensemble le peuple de France.

Je prendrai mes responsabilités, et je demande à nos compatriotes musulmans de nous aider à faire le ménage contre l’obscurantisme.

 

Enfin je défendrai la famille.

C’est la base de l’éducation, de l’apprentissage du respect, de l’insertion dans la vie sociale.

C’est notre institution la plus ancienne, la plus naturelle.

Certains voudraient la casser. Nous ne les laisserons pas faire !

Nous protègerons le droit de l’enfant.

Nous relèverons le quotient familial, nous rétablirons l’universalité des allocations familiales.

Mes amis !

Maintenant, tous à l’action !

Ne vous laissez pas intimider. Soyez les plus courageux. Soyez les plus forts. Soyez les plus volontaires.

J’en ai connu, des campagnes électorales.

J’en ai affronté, des vents contraires.

Alors, faites-moi confiance si je vous dis que la victoire vient rarement aux tièdes, aux immobiles, aux satisfaits…

La victoire vient à ceux qui donnent tout jusqu’au dernier jour !

Je donne et je donnerai tout dans cette campagne, toute ma volonté, tout mon courage, toutes mes forces.

Vous le verrez, avec vous, je battrai tous les scénarios soi-disant écrits d’avance.

Vous verrez que le peuple Français est, dans ses profondeurs, à nos côtés.

Il rejettera les rêveries des socialistes, il se détournera des faux-fuyants du macronisme, il écartera la faillite des extrémistes.

Nous avons des idées claires.

Nous avons un programme précis.

Nous avons avec nous une force politique qui a une histoire et une cohérence.

Et nous aurons une majorité pour gouverner.

Pour tout dire, nous sommes le camp de la raison et de la nation.

Alors, pas d’hésitation.

Aux invectives, opposez vos arguments.

Aux indécis, montrez vos convictions.

Aux sceptiques, exprimez vos idéaux.

Aux résignés, faites entendre votre espérance !

Proclamez nos ambitions, brandissez-les comme un étendard : la France fière d’elle-même, la France debout, la France en tête ! Et ensemble, nous irons chercher la victoire !

Vive la France et vive la République.



François Fillon, le 16 mars 2017 à Caen.

Source : www.fillon2017.fr

 

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