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24 mars 2024 7 24 /03 /mars /2024 04:52

« Et, comme nous sommes incapables de nous poser des limites (…), il faut que la contrainte vienne d'ailleurs : donc de la loi, donc de l'État. » (Najat Vallaud-Belkacem, "Le Figaro" le 18 mars 2024).



 


Je ne sais pas si tout le monde, du moins, si tous les internautes ont entendu parler de la dernière proposition farfelue de l'ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem. Je ne sais pas s'il faut en pleurer, en rire (mon naturel), être en colère, ou même l'ignorer. Vous l'avez compris, j'ai plutôt choisi l'option du rire, ou plutôt, du sourire, sinon je ne l'évoquerais même pas. Je ne sais pas si la simple conseillère régionale socialiste d'Auvergne-Rhône-Alpes vieillit mal, car je crois qu'elle n'a jamais été douée pour faire des propositions constructives sinon intelligentes. Elle l'a formulée dans une tribune publiée dans "Le Figaro" du lundi 18 mars 2024. Un journal inhabituel pour cette habituée de "Libé" ou de "L'Obs". Je soupçonne "Le Figaro" d'avoir voulu constituer son "dîner de c@ns" ! En l'occurrence de c@nnes, mais je n'insiste pas car j'enrage contre l'écriture inclusive. J'ai pourtant bien vérifié, c'est bien le 18 mars, pas le 1er avril. Et c'est bien "Le Figaro", pas le "Gorafi".

Najat Vallaud-Belkacem est partie d'un constat qui, là, est à peu près le seul pertinent de son raisonnement : "nous" sommes trop collés à nos écrans. Le "nous" est d'ailleurs humble puisqu'elle s'y met. En somme, cette narcisse est trop obsédée par son smartphone : « Ce problème, c'est celui de nos rapports aux écrans, et, plus concrètement, à internet. ». J'aurais même tendance à dire qu'elle y est beaucoup trop et que cela la dessert politiquement : moins on est présent médiatiquement, moins on se risque d'être la risée de tous, du moins lorsqu'on est connu pour dire des stupidités chaque fois on l'ouvre, comme c'est son cas.


Le diagnostic se pervertit avant même d'apporter sa solution totalitaire : « Si je parle d'évidence, c'est que tous les grands sujets, écologie, discrimination, inégalités, harcèlement, éducation, savoirs et cultures, sont liés à internet. Ce dernier y est moins souvent une solution qu'un facteur aggravant. ». Encore une personne qui se croit fine en confondant l'outil et sa destination ! Les bouleversements climatiques, les haines de harceleurs enragés, les manquements à la courtoisie, au respect de l'autre, et bien sûr, la pornographie, les trafics en tout genre ont existé bien avant qu'Internet n'existe.

Et déjà, elle a glissé dans la faille du raisonnement : « Il est étonnant que personne ne se soit jamais posé la bonne question : non pas comment contraindre les entreprises, ou comment encadrer l'usage, on sait très bien qu'il y a une dimension addictive dans notre rapport aux écrans, et que l'addiction ne se résout jamais par la bonne volonté de celles et de ceux qui l'entretiennent ou la subissent. Mais simplement : avons-nous besoin de tant d'internet que cela ? ». Rien que cette réflexion, on a peur pour la suite. En gros, si je suis un gros fumeur, mon addiction au tabac est terrible, mais on me dira : eh, Duschnoque, t'as vraiment besoin de tes clopes ? Alors, je méditerai, et je conclurai : ah mais c'est bien sûr, ça ne me sert à rien, j'arrête dès ce soir (après la dernière).

Alors, je vois bien que mon analogie avec le tabac est mauvaise. Je ne vois aucun cas où la cigarette pourrait être utile, sauf peut-être celle du condamné à mort (il a bien le droit à une petite gâterie avant de partir). En revanche, l'intérêt d'une grosse utilisation d'Internet pour un certain nombre de personnes, j'en vois des millions d'exemples (les piratages récents d'hôpitaux ont bien montré qu'il ne s'agit pas d'addiction, mais d'utilisation). Madame d'ancienne adjointe de Gérard Collomb n'imagine même pas qu'Internet n'est pas qu'une simple zone de loisirs futiles et fugaces. Il sert des millions de professionnels dans leur métier, de manière décisive et efficace. Il ne viendrait à l'esprit de personne de dire que je suis addict à l'automobile parce que je m'en sers matin midi et soir et même les jours fériés. Elle est juste un outil utile, comme le caleçon, la brosse à dent, la tasse de thé, le réfrigérateur ou la carte bancaire.

Vient ensuite la phrase qui tue, celle qui dit tout et qui est philosophiquement navrante : « Et, comme nous sommes incapables de nous poser des limites, admettons-le, et cessons de tomber dans le piège de tous ces élus qui tonnent contre la jeunesse et sa dépendance aux écrans mais se ruent sur leurs téléphones au cours des séances à l'Assemblée, au Sénat, ou ailleurs, il faut que la contrainte vienne d'ailleurs : donc de la loi, donc de l'État. ».


Arg ! Dans cette phrase, il y a tout ce que j'exècre. D'abord, le "nous" généralisant. Ben non, elle a peut-être des problèmes d'incapacité, mais pas tout le monde. Tout le monde n'est pas fou de son outil appelé smartphone. Heureusement. Ensuite, la pique contre les parlementaires, dans une sorte d'inavouable populisme anti-parlementariste, est gratuite et inopérante : un enfant doit se construire, tandis que l'adulte (a priori, peut-être pas elle ?) est construit, il peut avoir plus de recul, plus de distance, plus d'esprit critique, plus de résilience aussi, il peut avoir plus d'élasticité avec les choses, avec Internet, au contraire des enfants qui sont des éponges d'émotivité et d'immaturité. Ce qui n'est pas bon pour les enfants n'est pas forcément mauvais pour les adultes ; c'est là encore que mon analogie avec le tabac est décidément très mauvaise, je la regrette encore.
 


Mais cela, c'est de l'ergotage, car le clou du spectacle, c'est de dire : je suis incapable d'être sérieux, alors je demande à Big Brother de l'être à ma place. Bon, c'est vrai que l'État est nécessaire et je ne suis pas du tout un libertarien ou un anarchiste. Le code de la route, les lois sur les accidents du travail, entre autres, ont permis de modifier les comportements et de prendre plus de responsabilités. Les lois contre le harcèlement, l'appel à la haine, etc. aussi. La liberté doit être encadrée, j'en suis bien d'accord. Le curseur est toutefois très sensible, il faut le manier d'une main tremblante (dernier exemple heureusement avorté, mais la tentative reviendra, sur l'examen médical pour le permis de conduire). Pour ce qui d'utiliser Internet, avoir besoin de l'État pour m'empêcher de rester trop longtemps devant un écran, c'est une conception ultraétatique de la société qui n'est absolument pas la mienne. C'est une conception qui pense que l'État doit être présent jusqu'à l'intimité des décisions personnelles. Conception typiquement totalitaire : l'État s'occupe de vous, il contrôle tout, rassurez-vous, tout va bien se passer.

Car je sais bien que beaucoup d'apprentis dictateurs sont là, tapis dans le décor, ils ne le savent peut-être même pas, pour ne pas rater l'occasion de surveiller, contraindre, interdire, imposer, rationner. Bref, d'enfreindre la simple liberté individuelle qui ne fait de mal à personne.


En clair, faire ce choix (il n'y a que l'État qui peut nous permettre d'être meilleur), c'est le renoncement total à l'éducation, dont elle était pourtant la ministre pendant trois ans. C'est renoncer au libre arbitre (je suis libre et je prends mes responsabilités). C'est infantiliser les Français qui seraient, elle l'admet pour elle-même mais veut généraliser, incapables d'avoir par eux-mêmes un comportement vertueux (à la définition à préciser). En clair, Najat Vallaud-Belkacem considère que les Français sont incapables de responsabilité. Ils sont trop minables, trop petits, trop immatures, trop comme elle, en définitive, et donc, c'est l'État qui doit dire le bien et le beau, la vertu et le juste. Cette conception-là, ce n'est donc évidemment pas la mienne et j'ai l'impudence de penser que c'est le cas aussi pour une grande majorité de mes contemporains. Elle voudrait bâtir en France un régime de type nord-coréen, où toute initiative personnelle doit avoir l'approbation de l'État !

Puis vient dans la tribune cette proposition foireuse : « Voilà pourquoi je souhaiterais que l'on réfléchisse concrètement aux moyens de rationner internet, par exemple en accordant un nombre limité de gigas à utiliser quotidiennement. Ce que je propose, en somme, c'est une action politique d'ampleur, dont les conséquences seront bénéfiques à bien des niveaux : en termes de développement cognitif, pour la santé, mais aussi pour lutter contre les discriminations, le harcèlement, le réchauffement climatique et bien d'autres enjeux absolument fondamentaux pour aujourd'hui. ». Ce qui est dément, c'est que le mot "rationner" n'est pas l'interprétation d'un lecteur critique (en l'occurrence moi), c'est son propre terme, c'est entre guillemets. Organiser le rationnement alors qu'on peut l'éviter. Il faudrait imaginer à la Libération, lorsqu'il y avait des tickets de rationnement pour le pain, le beurre, le lait, etc. comme c'était cool à l'époque... On peut aussi organiser le rationnement en électricité, en chauffage (interdiction de dépasser les 19°C, et tant pis pour les malades), en eau aussi (2 litres par personne et par jour, la douche seulement une fois par semaine, pourquoi pas ; remarque, en France, on a déjà l'impression que le savon et le dentifrice sont déjà rationnés si l'on compare la consommation avec d'autres pays), etc.

Elle poursuivait : « Alors, bien sûr, rationner Internet ne fera pas disparaître tous les problèmes. Mais la rareté oblige à une certaine sagesse. Si nous savons que nous n'avons que trois gigas à utiliser sur une semaine, nous n'allons sans doute pas les passer à mettre des commentaires haineux ou fabriquer des fakes. Peut-être cesserons-nous de considérer comme "normal" de passer plusieurs heures sur des sites pornographiques à regarder des vidéos en ultra HD. ».


Ce paragraphe est absurde de manière multiple. Passons sur les "gigas" dits comme les "kilos", ce qui ne veut rien dire, on dit "kilogrammes" ou "kilomètres", etc., pour les gigas, c'est pareil, ce n'est qu'un préfixe de nombre multiple, "gigaoctets" ? "gigabits" ? Mais qu'importe. L'exemple de 3 gigaoctets montre bien que l'ex-ministre n'a aucune notion du domaine qu'elle évoque. 3 Go/semaine, cela ne fait pas grand-chose de nos jours avec des site Internet ultralourds à charger. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on passe petit à petit à la fibre optique avec une meilleure bande passante (ce sera obligatoire à partir de 2030).
 


Selon l'Arcep, les Français consomment en moyenne 14 Go par mois depuis leur smartphone. Le rapport de la Fédération française des télécoms publié en décembre 2023 indique de son côté qu'un foyer consomme en moyenne 222 Go par mois depuis sa box Internet. Les prévisions pour 2030 sont bien sûr à la hausse : 89 Go par mois depuis un smartphone et plus de 1 000 Go par mois depuis une box Internet. Avant de donner un seuil (au hasard), l'ancienne directrice générale de l'institut de sondages Ipsos chargée des études internationales et de l'innovation sociale, qui n'a pas laissé un souvenir impérissable de son passage entre février 2018 et fin 2019, assimilé par "Le Canard enchaîné" du 14 mars 2021 à un "parachutage doré", aurait au moins dû s'informer de l'état des lieux de la consommation actuelle en France pour avoir un ordre de grandeur de l'effort qu'elle voudrait imposer aux Français.

Ensuite, elle a avoué sans ambiguïté qu'elle voulait organiser la rareté, c'est typique des industriels qui trichent. Comment une contrainte peut entraîner la sagesse ? La sagesse vient d'elle-même ou n'est pas. On ne devient pas sage par contrainte. Notion absurde. Aussi absurde que de se vanter d'être modeste. Elle compte sur la rareté pour réduire la haine et les fake-news sur les réseaux sociaux, vraiment ? Quelle impayable naïveté ! Ceux qui déversent haine et mensonges sur Internet y ont intérêt (électoral, idéologique, commercial ou tous simplement psychologique). Ils continueraient tout autant. Les chauffards ont toujours existé, radars automatiques ou pas radars automatiques. Comme toujours avec ces contraintes étatiques, ceux qui ne sont pas sages ne le deviendraient pas plus, et ceux qui sont déjà sages seraient punis, injustement. Quant aux sites porno, soit ils sont interdits et il faut les fermer, soit il faut les accepter et accepter qu'il y a des consommateurs. Et d'ailleurs, cela n'a rien à voir avec une connexion Internet, et avant Internet, il existait aussi des revues, des ouvrages, des cassettes vidéo qui faisaient déjà de la pornographie un secteur très rentable.

En fait, on ne comprend pas très bien quel est l'objectif de Najat Vallaud-Belkacem : est-ce une entreprise de morale, de vertu, d'ordre moral finalement, et dans ce cas, attention danger !, on sait où ça nous mène, de vouloir régenter la vie personnelle de chacun selon ses propres référents moraux ? ou est-ce un objectif basique d'avoir moins longtemps l'œil devant un écran, auquel cas il faudrait aussi interdire la télévision (limiter à une heure d'émission par jour, par exemple !), qui peut se capter en hertzien sans Internet, il faudrait aussi revenir à la bougie, car je connais un peu le marché des écrans plats, et s'il a grimpé de manière exponentielle ces vingt dernières années, ce n'est pas que pour des smartphones, des téléviseurs et des ordinateurs. De plus, légiférer signifie généraliser, alors qu'il y a autant d'utilisation d'Internet que d'internaute. Chaque cas est exception. La socialo-étatique souhaite toute généraliser, tout imposer comme si tout le monde était comme elle. Peut-être croit-elle avoir manqué d'avoir des parents sévères qui lui auraient interdit certaines dérives ? Pourquoi vouloir alors punir la Terre entière ?

Je me demande même pourquoi je m'évertue à argumenter alors que la proposition est tellement hors-sol, stupide, prenant les problèmes à l'envers, et au-delà de ce que cela dit de la conception totalitaire de la vie et de l'État, je m'effraie de savoir qu'elle a été membre du gouvernement de la France pendant cinq ans ! Cela dénote à la fois une méconnaissance de tous les sujets abordés, une incompétence généralisée, métastasée dans tous les interstices de la réflexion humaine, alors qu'on prétend faire de la politique, et une naïveté quasi-puérile qui me paraît peu compatible avec la fonction de gérer et d'administrer.


Mais la femme de l'actuel président du groupe socialiste à l'Assemblée n'en a pas fini avec "nous" : « Peut-être réapprendrons-nous alors à cultiver cette "écologie de l'attention" chère à Yves Citton, et, tout simplement à nous regarder à nouveau, à nous considérer, autrement. Et je ne souligne même pas la paix qu'une telle mesure pourrait apporter dans les relations familiales… », écrit-elle avec un brin d'incrédulité. Désolé, je n'ai pas eu le loisir de connaître Yves Citton (cela fait peut-être bien de citer cet universitaire helvético-parisien, au demeurant certainement intéressant, histoire de se montrer cultivée), mais je sens surtout au bout de la phrase une utopie très naïve et infantile : on interdit Internet, et tout le monde, il va être beau il va être gentil ?

Quel misérable raisonnement ! Comme si l'éclatement de la cellule familiale datait de l'arrivée d'Internet (on disait déjà la même chose avec l'arrivée de la télévision). La décomposition des familles, provenant d'abord par un élément positif, le fait que la femme travaille et n'a plus besoin, pour vivre, de rester coller au mari (d'où l'accroissement des séparations), et aussi d'un autre phénomène plus grave, la perte d'autorité, de toute autorité (institutionnelle ou fonctionnelle), ces deux éléments ont contribué à l'éclatement de la cellule familiale, que je trouve regrettable mais peut-être qui n'est qu'un passage vers un modèle de vie moins familial et plus communautaire (dans le sens réseaux sociaux du terme) ? Bref, ce n'est pas en limitant à 3 Go/semaine qu'on retrouvera la fin de la haine (demandez à Vladimir Poutine et aux Ukrainiens ce qu'ils en pensent).

Si on continue la lecture de cette longue tribune, c'est terrible, on sombre alors dans le n'importe quoi, on s'enfonce dans la fange, on se noie dans des arguments absolument débiles (désolé, je n'ai pas d'autre mot pour dire ce simplisme de l'esprit) qu'un enfant de 10 ans n'oserait même pas exposer à un adulte (parce qu'en général, il est fier de lui, il a un peu de dignité intellectuelle, il se respecte).


En effet, maligne (elle a fait science po quand même !), l'ex-ministre a voulu couper l'herbe sous les pieds de ceux qui brandissent le modèle chinois (j'ai évoqué le régime nord-coréen) : « Alors, évidemment, dès que j'évoque cette possibilité d'un rationnement d'internet, les accusations pleuvent : irréaliste ! réactionnaire ! DICTATORIAL, après tout la Chine le fait ! Vous imaginez ? La Chine ! Est-ce cela que nous voulons pour nos enfants ? Mais sauf erreur de ma part, en Chine, on soigne aussi les malades, et je ne vois pas au nom de quoi cela devrait nous conduire, nous, à ne pas le faire, et à fermer tous nos hôpitaux. ».

Je n'arrive pas comprendre comment elle a osé publier de telles inepties ! Ou alors, c'est un poisson d'avril arrivé trop tôt ? Rappelons-nous que lorsqu'on écrit en lettres capitales, on CRIE sur Internet. Elle a contre-attaqué donc en disant que la Chine fait parfois des choses biens (par exemple, elle a des hôpitaux et elle soigne des patients). L'argument, qu'il est beau ! Il me fait penser bien sûr à Ségolène Royal qui, le 9 janvier 2007, avant de commencer réellement sa campagne présidentielle, a fait un petit voyage initiatique en Chine et a trouvé que la justice en Chine était beaucoup plus rapide que chez nous, et qu'il faudrait l'imiter. Je suis heureux qu'elle n'ait pas été élue, et je suis atterré par de tels arguments. Une justice rapide ou une justice expéditive ? Parfois, je préférerais qu'on prenne le temps de réfléchir, d'affiner son jugement, de s'instruire, de tourner son doigt sept fois avant de clavioter n'importe quoi pour faire du buzz.
 


Ensuite, on s'enfonce dans les eaux encore plus profondes du plus-que-vraiment-n'importe quoi que je ne détaillerai pas trop parce que la tribune continue avec un blabla totalement stupide, dont je retiendrai quand même trois perles (rappelez-vous, j'ai écrit cet article pour sourire).

La première est de penser aux emails professionnels à votre place : « On peut rédiger sur un traitement de texte ses courriels de la journée avant de les envoyer. On peut se déplacer pour aller poser une question à un collègue, voire bénéficier du fameux effet "machine à café". ».

La deuxième perle, cela concerne tous les programmeurs : « On peut même, toute personne s'y connaissant un tant soit peu en programmation vous le dira, coder sans ordinateur, avec un crayon et un papier. ». Elle a dû être mal conseillée sur le métier de programmeur... (sans compter que le papier n'est pas très très écolo, les arbres en savent quelque chose).

La troisième perle : « Aucun message ministériel ne pourra empêcher un adolescent de se faire pourrir l'existence sur internet. Cela ne fonctionne pas et ne peut pas fonctionner. Si nous ne débranchons pas volontairement le cordon, les possibilités pour qu'internet s'autorégule sont les mêmes que pour les marchés financiers, et nous voyons bien à quel point cela fonctionne… ». Je ne la commente pas sinon que cette réflexion mélange différentes choses parfois sans aucun rapport (je ne vois pas ce qu'ont à voir les marchés financiers avec le harcèlement d'adolescents sur Internet).

La seule phrase qu'il faut retenir pour comprendre le message de Najat Vallaud-Belkacem, c'est surtout celle-ci : « Bref, peut-être le temps est-il venu de nous détoxiquer collectivement, et donc de rationner internet. ». C'est le "donc" qui me gêne. Ce serait tellement plus simple qu'elle ne prenne pas son problème d'addiction personnelle pour une généralité et qu'elle appuie sur le bouton arrêt, tout simplement, sans rationner personne, ni même les médecins, par exemple, qui se transmettent des fichiers d'imagerie médicale qui sont très lourds en octets mais qui sauvent des vies par leur bonne interprétation.

Et l'ex-élue lyonnaise de conclure enfin : « Nous avons perdu trop de temps déjà, pour en perdre davantage. Il y a une urgence numérique comme il y a une urgence climatique. Elle ne consiste pas à envoyer dans l'espace des satellites supplémentaires, mais à débrancher la prise, à éteindre nos écrans, et à commencer à revivre, enfin. (…) Parce que oui, j'ai un problème, vous avez un problème, nous avons un problème : fermer les yeux n'y changera rien. C'est bien l'écran qu'il nous faut éteindre. ».

Les réactions choquées par cette proposition ont certainement généré beaucoup plus d'activité internautique que ces gigaoctets de rationnement. C'est donc elle-même qui produit cette pollution numérique qu'elle voudrait combattre, quelle efficacité ! Eh bien finalement, même si elle a le droit de s'exprimer et de proposer n'importe quoi parce que justement, je crois en une société de liberté, de non-rationnement, et d'autorégulation (les réactions l'ont montré, je n'en connais pas une qui approuve l'ancienne ministre, ce qui rassure le cœur et l'esprit), au lieu de vouloir emm@rder la France entière avec ses petits soucis d'addiction, je lui propose plutôt d'éteindre sagement son smartphone et d'aller prendre l'air dans la montagne ou à la campagne, et de réfléchir calmement à comment ne plus prendre les Français pour des imbéciles.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (23 mars 2024)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Le rationnement de 3 Go d'Internet par Najat Vallaud-Belkacem.
La maîtrise des fondamentaux (21 septembre 2015).
La PMA avant tout (28 mai 2013).

 





https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240318-najat-vallaud-belkacem.html

https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-rationnement-de-3-go-d-internet-253707




 

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4 février 2024 7 04 /02 /février /2024 04:26

 

« Ce qui forme une culture n’est pas la conservation mais le filtrage. (…) Le filtrage est le grand problème de notre époque. (…) Et Internet est le scandale d’une mémoire sans filtrage, où l’on ne distingue plus l’erreur de la vérité. Au final, cela produit aussi un effacement de la mémoire. La culture est une chose qui se partage, qui se discute. (…) Une des grandes fonctions de la culture est d’imposer un savoir partagé par tous. (…) Nous courons le risque d’une incommunicabilité complète, l’impossibilité d’un savoir universel… Évidemment, les contrôles traditionnels continueront de s’exercer, notamment par l’école, mais ils entreront de plus en plus en conflit avec les revendications particulières. Revendiquer sa propre encyclopédie est typique de la bêtise ! La culture est là justement pour empêcher les Bouvard et Pécuchet de triompher. » (Umberto Eco, le 10 octobre 2009 dans "Télérama").




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Le réseau social Facebook fête ses 20 ans ce dimanche 4 février 2024. Quoi qu'on en dise de ce site et de son évolution, le recul de vingt ans montre que c'est une exceptionnelle réussite économique avant toute chose, comme les États-Unis sont capables d'en produire et très rarement la France.

On connaît l'histoire, popularisée plus ou moins bien par le film de David Fincher "The Social Network" (sorti le 1er octobre 2010), de ce réseau social créé par Mark Zuckerberg et d'autres de ses camarades étudiants de Harvard, Chris Hugues, Edouardo Saverin, Andrew McCollum et Dustin Moskovitz. Au début, son nom était TheFacebook, vite devenu Facebook lorsque le nom de domaine a été acquis pour la somme de 200 000 dollars. L'idée d'origine était un club réservé à leur promo, puis à leur université, puis à toutes les universités américaines, puis à certaines entreprises, et très vite, cela s'est généralisé dans le monde entier au grand public.

Malgré une désormais forte concurrence, Facebook reste le premier réseau social, celui qui a le plus d'abonnés actifs, plus d'un tiers de la population mondiale (2,91 milliards d'abonnés actifs au 14 décembre 2022). La France compte parmi les pays les plus utilisateurs, avec 37 millions d'abonnés à la fin de l'année 2019 (soit plus de la moitié de la population française). Au 9 juin 2023, la plate-forme numérique utilisait 114 langues disponibles.

Facebook est un réussite économique incontestable : l'entreprise a eu pour chiffre d'affaires 116,609 milliards de dollars en 2022, et a dégagé un bénéfice avant imposition de 5,7 milliards d'euros en 2015. Son patron Mark Zuckerberg (bientôt 40 ans) est l'un des plus fortunés milliardaires de la planète (à la quatrième place), avec une estimation de 167,2 milliards de dollars au 4 février 2024 selon le magazine "Forbes" ; il est la seule personne de moins de 50 ans dans club très fermé des vingt premières fortunes du monde (on notera que l'homme le plus riche du monde, depuis plusieurs mois, est un Français, Bernard Arnault). En 2010, Mark Zuckerberg possédait déjà, à 26 ans, près de 7 milliards de dollars.


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Le modèle économique reste la publicité et, surtout, le traitement et la vente des données personnelles qui constituent la matière première de cette entreprise dont l'utilisation reste principalement gratuite.


Malgré la concurrence d'autres réseaux sociaux (en particulier Twitter), Facebook est devenu une véritable institution, en somme, un fichier complet des citoyens du monde qui ne possèdent pas seulement les noms, prénoms, dates et lieux de naissance, mais aussi les numéros de téléphones, adresses postales, lieux de travail, situations matrimoniales, et tout un tas de données comme la photo du plat avalé dans le dernier restaurant entre amis, etc., qui est bien plus exhaustif que les fichiers d'état-civil et même que les registres des baptêmes de l'Église catholique (qui sont pourtant parfois plus complets que l'état-civil dans certains pays, pour les baptisés bien sûr).

Quels sont les intérêts de s'abonner sur Facebook et pourquoi ce site a-t-il autant de succès ?

Le premier intérêt de s'inscrire sur Facebook est de pouvoir retrouver les coordonnées des personnes perdues de vue, cela va des anciens camarades de classe à d'autres connaissances, anciens collègues, amis perdus de vue, etc. jusqu'à des personnes totalement inconnues mais qui partagent une même passion, etc.

Un autre intérêt qui a fait le grand succès de Facebook, c'est bien sûr l'aspect narcissique de la chose : chaque individu est une petite star dans son domaine et il peut ainsi rédiger son petit journal people personnel, annonçant ses sorties, ses expos, ses rencontres, ses vacances, ses succès, du plus petit événement insignifiant (une soirée en amis par exemple) jusqu'aux plus grands événements (mariage, naissance, deuil, etc.). Évidemment, rien ne prouve le déclaratif et la tentation est forte d'embellir la réalité pour montrer qu'on vit une vie idyllique, etc. On s'enferme dans une sorte de bulle narcissique dont il est probablement très difficile de s'extirper une fois qu'on en a conscience.

Il y a plein d'autres intérêts dont la publicité (pour une entreprise, une association, un événement), la promotion d'une cause (quelle qu'elle soit), la communication diverse et variée des entreprises, des collectivités publiques, des ministères, des grandes associations, des institutions en général, etc.

Enfin, c'est aussi un moyen de s'informer sur le monde, avec le revers de la médaille, car il y a beaucoup de défauts à cette plate-forme (et aux réseaux sociaux en général).

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Le principal défaut est l'algorithme qui vous enferme dans ce que vous êtes. Vous pensez rouge et vous ne verrez plus que du rouge parmi les propositions d'articles d'information, et si vous ne vous contentez que de Facebook pour vous informer, vous vous complairez alors dans votre idée rouge sans penser que d'autres couleurs pourraient exister voire être pertinentes (je parle couleur mais c'est de politique, de religion, etc. qu'il s'agit).


Au-delà de ces algorithmes de propositions de nouveaux contenus (comme d'autres le font sur le plan commercial, tels Amazon ou la FNAC), c'est bien les idées qui peuvent être manipulées sur Facebook, avec une armée de plusieurs milliers de modérateurs qui vont supprimer tous les contenus d'abord illégaux (apologie du terrorisme, de la pédophilie, du nazisme, appel à la haine, propos racistes ou antisémites, etc.) et ensuite, polémiques (discussion haineuse, voire nudité, puisque le tableau de Courbet a été effacé), etc. dont la modération pourrait être plus contestable. Sans compte des manipulations extérieures avec des fermes de trolls occupant de faux comptes pour faire pression sur une tendance avec risque d'influencer sur le résultat d'élections démocratiques.

C'est aussi la possibilité très scolaire voire infantile de dire que tel ou tel contenu est bien, que "j'aime", avec une course à celui qui en aurait le plus, une surenchères du "j'aime", au point que des sociétés se spécialisent dans la réputation des profils Facebook en proposant des milliers de "j'aime" donc très artificiels. Choses qui, en elles-mêmes, n'ont pas beaucoup d'intérêt.

Beaucoup d'autres défauts sont aussi bien compris par ceux qui dénigrent Facebook (avec raison), il y a cette mise en bulle narcissique qui rend les personnes en fait beaucoup plus solitaires et vulnérables dans la vraie vie, qui peuvent aboutir aussi à du harcèlement permanent avec des catastrophes humaines peut-être évitables (suicide d'adolescents, etc.).

Un autre énorme défaut qui en fait une imposture est la transparence de la vie personnelle. Inutile de contester le regard de l'État par les caméras de vidéoprotection, le fisc, la sécurité sociale ou d'autres fichiers quand vous-mêmes apportez, volontairement, à la Terre entière des informations personnelles beaucoup plus intimes. En 2011 déjà, un milliard de contenus étaient mis en ligne chaque jour (vidéos, photos, articles, statuts, etc.). Du reste, le fisc français est aujourd'hui autorisé à vous suivre sur Facebook et d'autres réseaux sociaux pour enquêter sur vous et éventuellement faire un redressement fiscal (si le niveau de vie que vous affichez dans les réseaux sociaux ne correspond pas aux revenus que vous avez déclarés, par exemple).

Si Facebook fonctionne aussi bien malgré tous ces énormes défauts, c'est que c'est bien pratique pour de nombreuses personnes, pour donner des nouvelles de la famille lorsqu'elle est loin, pour communiquer à tout le monde sans avoir de contact personnel spécifique. Bref, pour "suivre" la vie des presques-proches et pour leur donner quelques informations sur la vôtre. En clair, ça marche bien car elle est confortable aux paresseux qui n'ont plus à échanger des nouvelles par des contacts personnels. C'est la différence entre envoyer quelques dizaines de cartes de vœux et des millions de cartes de vœux. Nous sommes arrivés à l'ère de l'intimité industrielle.


Aussi sur le blog.


Sylvain Rakotoarison (04 février 2024)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Les 20 ans de Facebook.
Umberto Eco et Internet.
Bienvenue à Wikipédia !
Wikileaks.
Wikipédia s’invite au débat Nicolas Sarkozy vs Ségolène Royal.
Quand Philip Roth s'en prenait à Wikipédia.
Bill Gates.
Uber.
Arnaque sur eBay.
Hadopi, Internet, etc.
Adresses IP.
Olitec, modem et amitié.
Tiscali, respublica.

Blog.

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https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240204-facebook.html

https://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/les-20-ans-de-facebook-252447

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15 janvier 2021 5 15 /01 /janvier /2021 03:15

« Le langage survit aux aventures, aux illusions. Il se dépose sur le chemin, comme une trace. Il germe là où le hasard le met, de façon inattendue, en compagnie des plantes verbales et imaginaires locales. Il évoque un rêve vivace, mais oublié. Quand la terre d’accueil se l’approprie, il arrive que la source disparaisse, sauf pour les savants, quelques anciens et, parfois, Wikipédia, ce système qui produit des romanciers plus ou moins performants en mélangeant, dans des proportions mal déterminées, l’hypermnésie, les racontars et les zigzags de la maladie d’Alzheimer. » (Philippe Lançon, "Charlie Hebdo" n°1191, le 20 mai 2015).



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Philippe Lançon, ce journaliste qui a survécu au massacre de "Charlie Hebdo" du 7 janvier 2015, très gravement blessé au point d’avoir dû être opéré vingt-deux fois (lire son excellent et dense bouquin "Le Lambeau" sorti en 2018 chez Gallimard), parlait manifestement de Michel Houellebecq (en évoquant « des romanciers plus ou moins performants »). Cette définition de Wikipédia est peut-être un peu trop négative. L’encyclopédie en ligne fête son 20e anniversaire ce vendredi 15 janvier 2021.

Les 20 ans de Wikipédia : on ne prête qu’aux riches !

Vingt ans pour un projet Internet, c’est pas mal ! Combien de sites morts ou en état comateux depuis 2001 ? À l’origine, le site devait apporter du contenu à l’encyclopédie Nupedia mais celle-ci a disparu en 2003. Créé par Jimmy Wales et Larry Sanger, le site Wikipédia est basé sur l’idée (utopique) de la libre connaissance accessible à tous. Sans publicité, sans liens commerciaux, mais aussi sans expert attitré, l’encyclopédie universelle a eu l’ambition de reprenant le climat de gratuité du début du Web et de démocratisation de la connaissance.

Cette dernière idée (accessibilité de la connaissance à tous) avait déjà engendré quelques projets intéressants, beaucoup plus anciens, comme la publication annuelle des "Quid", recueil de nombreuses informations sur tous les domaines en un seul volume, et l’on pourrait même remonter jusqu’à Gutenberg, pour permettre la diffusion de la Bible, accessible à tous les fidèles et pas seulement aux théologiens.

À la différence des encyclopédies classiques, Wikipédia est rédigée par "tout le monde", c’est-à-dire "n’importe qui", souvent des passionnés d’un sujet, parfois des professionnels d’un sujet. Et c’est là le problème récurrent de Wikipédia. Ce ne sont pas des spécialistes de la connaissance qui apportent leur pierre de vulgarisation, ce sont parfois des amateurs, plus ou moins doués (parfois à l’écriture plus que laborieuse) et même des imposteurs, des désinformateurs sur des sujets très sensibles (politique, religion, etc.).

L’idée des concepteurs, c’est l’autorégulation. Si une ineptie est rédigée dans un article, alors, nécessairement, il sera corrigé et l’ineptie sera supprimée. Je ne sais pas s’il y a eu des expérimentations pour savoir la durée moyenne de diverses inepties, mais nul doute que plus le domaine est pointu, plus celle-ci a des chances de passer inaperçue et de rester longtemps lisible.

Des petits malins avaient réussi à faire une sorte de chat qui se mordait la queue : en créant une page Wikipédia qui a pu être reprise rapidement par un journal local peu regardant, puis, la page Wikipédia a été supprimée car ne correspondait pas aux critères encyclopédiques du site, mais a pu être recréée puisque leurs auteurs avaient maintenant une source, le journal local ! Une sorte de mise en abîme.

Il existe d’ailleurs différents statuts de contributeurs, du simple anonyme qui n’a pas besoin de se loguer à l’arbitre qui chapeaute les bureaucrates et les administrateurs. En fait, dans ce petit monde très structuré, il y a une organisation très hiérarchisée… qui, malheureusement, ne fait pas forcément appel aux meilleures compétences des domaines exposés.

Parmi les contraintes, outre une expression lisible, il y a aussi l’importance d’une non exclusivité, à savoir, toutes les informations recueillies de l’encyclopédie doivent avoir été déjà diffusées publiquement dans un autre support. Donc, pas de travail original. Wikipédia n’est pas un journal mais une encyclopédie. Chaque information doit donc être étayée par une source, mais parfois, ces sources sont douteuses, ou même évaporées (certaines pages Internet sont supprimées au cours du temps).

Comme Wikipédia ne vit pas de publicité, son modèle économique est solidaire et coopératif : le site ne vit que des dons, parfois (selon les pays) déductibles partiellement des impôts. Les principaux frais, les nombreux et puissants serveurs pour stocker cette immense masse de connaissances, et du développement de code.

Vingt ans plus tard, on peut dire que le projet est un grand succès. L’encyclopédie est disponible en 307 langues dans le monde. Wikipédia a des contrats de collaboration pour diffuser des archives institutionnelles de certains États (notamment en Allemagne, aux États-Unis, etc.). Par exemple, le Bundestag a proposé 80 000 documents, le Land de Saxe 250 000 documents, etc. Plusieurs sites annexes complètent Wikipédia (Wikitionary, Wikibooks, Wikiquote, etc.).

Les statistiques sont gigantesques. En contenu : il y a plus de 55 millions d’articles, correspondant à 230 millions de pages. La première langue est évidemment l’anglais avec 5 millions d’articles en 2016 (40 millions de pages). En nombre de pages, le site français se place en numéro deux avec 8 millions de pages (2 millions d’articles). Mais en nombre d’articles, d’autres langues font mieux que le français (l’allemand, le néerlandais, etc.). En lecture : 350 millions de pages sont lues chaque mois. Il faut dire que les pages Wikipédia sont excellemment bien référencées par le moteur de recherche Google.

L’une des conséquences désastreuse d’Internet en général et de Wikipédia en particulier, c’est la disparition des éditions de Britannica et de l’Encyclopedia Universalis, et même du Quid. Qui serait maintenant prêt à dépenser beaucoup d’argent pour trouver les mêmes informations qu’on peut trouver gratuitement sur Internet ? Le modèle économique a donc dû évoluer pour proposer des informations denses et sûres par abonnement à des centres universitaires etc. C’est le même problème que la presse en général, qui oscille entre modèle avec publicité et modèle par abonnement.

En raison du grand nombre de contributeurs (plus de 300 000 actifs), les changements dans les articles Wikipédia sont rapidement réalisés. Il y a aussi des critères d’amissibilité de l’article. C’est le cas par exemple sur les biographies, chaque personne à petite notoriété voulant y figurer. Il y a ainsi des critères bien définis pour pouvoir "exister" dans Wikipédia selon différentes entrées (auteur de livres, élu, etc.). Souvent, des événements conduisent à créer des pages Wikipédia des protagonistes (notamment dans le cas d’affaires criminelles, d’attentats, de prix littéraires, etc.).

Je m’attarde sur les biographies. Dès le 16 décembre 2006 sur France Inter, l’informaticien auteur de nombreux ouvrages Alain Lefebvre constatait ainsi : « Aujourd’hui, pour avoir véritablement un plus, ce n’est même pas d’avoir une fiche, un profil dans un réseau social, parce que ça, c’est vous qui vous le créez ; c’est d’avoir sa fiche dans Wikipédia, c’est d’avoir une page qui parle de vous, qui a été faite sur vous dans Wikipédia : ça, véritablement, aujourd’hui, c’est le saint Graal de l’identité numérique. ». Néanmoins, attention au double tranchant : n’importe qui peut modifier les fiches et votre vie privée ou d’autres informations que vous préférez garder discrètement peuvent y être exposées, parfois par des concurrents médisants.

Au même titre que les guerres commerciales, les guerres idéologiques, politiques et religieuses font rage dans Wikipédia, avec des modifications rapides de contenu. Le site peut alors bloquer la page ou la stabiliser afin d’éviter une instrumentalisation de l’encyclopédie. J’avais donné un exemple flagrant avec le débat de second tour entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal en 2007 : les militants de l’un inscrivaient les données nucléaires dites par leur champion sur la page Wikipédia associée, les militants de l’autre remodifiaient selon les indications de leur propre championne… Un petit jeu totalement surréaliste où la connaissance s’adapte aux à-peu-près des personnages politiques ! Expérieence d’autant plus intéressant que les plus de 3 milliards de modifications sont archivées et traçables. Si on a le temps, on peut donc refaire le match tranquillement dix ans plus tard.

Au-delà des batailles de non neutralité, notons quelques autres inconvénients. Internet est un peu comme une plage de nudistes : on ne sait jamais avec qui on parle, sauf à faire les présentations. Ainsi, il est possible que de grands mathématiciens se fassent rabrouer par des individus qui ont à peine le baccalauréat mais qui supervisent des pages de maths très pointues, parfois même issues des travaux de recherches de ces mathématiciens. Inutile alors de dire que ces chercheurs, qui connaissent le sujet sur le bout des doigts puisqu’ils sont ceux qui l’ont justement étudié, parfois les seuls à l’avoir fait, jettent vite l’éponge (ils n’ont pas le temps de s’accrocher) et c’est l’amateur qui garde la barre.

Il y a aussi des malentendus, des mauvaises interprétations. Par hasard, j’avais découvert que pendant plusieurs minutes, Gérard Depardieu était mort au lieu de son fils Guillaume (hélas). Ou des erreurs d’homonomie, très courantes par exemple dans le secteur cinématographique (nom d’acteur, titre de film, etc.). Beaucoup de données sont des recopies de bases de données thématiques (parfois robotisées ?).

À cet égard, il y a une ligne de crête pour le rédacteur : il ne faut pas faire du travail inédit (inutile de faire une synthèse de livres, ou une analyse novatrice sur un auteur) mais en même temps, il ne faut pas plagier des encyclopédies existantes, ou des sources existantes plus généralement, ce qui signifie qu’il y a parfois des rédactions peu compréhensibles, ou troublantes, pour ne pas être considérées comme des plagiats (en utilisant, souvent mal, un mot à la place d’un autre).

Autre problème récurrent dans Wikipédia, pourtant prévisible : il y a une grande hétérogénéité des contenus et de leur importance. Les jeux vidéos, l’informatique, la technologie sont généralement très bien pourvus. Parfois, un joueur de jeu vidéo peut avoir une très longue page. Et parallèlement, un très grand philosophe un peu perdu de vue ou une église romane exceptionnelle peuvent n’avoir que quelques lignes à leur attention. C’est la culture de l’époque, et évidemment, ceux qui contribuent sur un site de participation en ligne sont plutôt des profils mettant en avant une culture moderne plutôt qu’une culture classique.

Mais cela dépend des articles. Il y a parfois des articles excellents, précis, nuancés, subtils, très bien rédigés et même complets, et parfois des articles particulièrement nuls, les plus nuls étant quand même estampillés "ébauches", ce qui montre que le site lui-même n’est pas prétentieux mais il doit bien faire avec les contributeurs, leur rédaction ou leur non rédaction. Certains ne font que traduire des articles en anglais ou dans d’autres langues. Étrangement, il y a parfois des articles concernant des domaines francophones plus fournis dans une langue étrangère pour la simple raison que le seul passionné est un étranger. C’est donc très diversifié, et finalement, cela donne une petite idée de la culture globalisante.

Attention quand j’écris globalisante : il s’agit de globaliser tout, pas d’uniformiser, il y a même une version encyclopédique avec des langues régionales, ou antiques, c’est cela qui est épatant lorsqu’on a les capacités de stockage. Tout est possible. C’est au contraire une mine pour les langues en voie de disparition (Georges Dumézil aurait adoré Wikipédia à cet égard).

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Bien sûr, l’internaute paresseux adorera Wikipédia car il aura du contenu prémâché. C’est le cas notamment des élèves chargés de préparer des exposés dans les établissements scolaires (les enseignants sont désespérés par Wikipédia, mais dédramatisons : je me souviens bien que pour faire un exposé sur l’ozone en classe de Troisième, j’avais paresseusement recopié l’article de l’Encyclopedia Universalis et ma satisfaction fut de ne pas avoir été découvert !). Hélas pour cet internaute, certaines informations sont inexactes ou fausses, parfois à cause de coquilles ou d’autres erreurs, parfois par incompréhension du sujet (c’est plus grave), et donc, si la lecture de Wikipédia permet d’avoir une petite idée du sujet, toutes les données doivent être absolument vérifiées ou confirmées par des sources dignes de confiance (des sites institutionnels par exemple). L’intérêt d’Internet, c’est que ces vérifications peuvent se faire soi-même.

Car, au-delà des polémiques politiques, religieuses, etc., il y a aussi le fait qu’une connaissance ne s’édifie pas par la démocratie directe mais par l’expertise, quelquefois de plusieurs années, décennies. Ce n’est pas parce que des contributeurs votent qu’ils ont raison sur ce qui est ou n’est pas. C’est comme si on mettait au référendum le second principe de thermodynamique (après tout, combien d’internautes voudraient imaginer une entropie négative, et proposer des machines à mouvement perpétuel ?).

Là encore, la dure loi de l’argent s’applique à la connaissance : on ne prête qu’aux riches. Ce sont les plus cultivés qui sont sauvés. Ce sont les plus érudits qui sont capables de faire le tri, de trouver louche une information, de conforter une autre, dans ce flux incessant d’informations. Les autres, hélas, ne prendront les informations de Wikipédia que comme parole d’Évangile avec un régulateur en moins. En effet, dans les encyclopédies classiques, ce sont des experts qui rédigent les articles, et lorsqu’ils émettent des bêtises, c’est leur propre réputation qui est mise en cause. Tandis qu’un article de Wikipédia est d’autant plus anonyme qu’il a été bâti collectivement, et donc, l’erreur ne rejaillit pas sur une personne en particulier, sinon sur le lecteur lui-même, celui qui va utiliser l’information erronée et en sera rouge de confusion. Bon anniversaire !


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (15 janvier 2021)
http://www.rakotoarison.eu



Pour aller plus loin :
Jean d’Alembert, le savant universel.
Bienvenue à Wikipédia !
Wikileaks.
Wikipédia s’invite au débat Nicolas Sarkozy vs Ségolène Royal.
Quand Philip Roth s'en prenait à Wikipédia.
Bill Gates.
Uber.

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https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20210115-wikipedia.html

https://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/bienvenue-a-wikipedia-230212

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2021/01/14/38759836.html





 

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 23:16

Le gouvernement Ayrault s'est réuni en séminaire gouvernemental sur le numérique. De ce séminaire a résulté un rapport publié par Matignon le 28 février 2013.


Cliquer sur le lien pour télécharger ce rapport du 28 février 2013 (fichier .pdf) :
http://static.pcinpact.com/medias/numerique_v4.pdf


SR



 

 

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 17:05

Samuel Laurent, 28 ans, journaliste politique anciennement du journal "Le Figaro" passé en 2010 au journal "Le Monde", décortique savamment et sans complaisance, sur son ancien blog "Suivez le Geek", les différentes théories du complot que des conspirationnistes aiment diffuser sur Internet. Il a écrit ses trois articles en décembre 2008 et janvier 2009 et a même été très surpris par la véhémence de certaines réactions. Un sujet qui ne laisse visiblement pas indifférent les internautes...

 


http://blog.lefigaro.fr/hightech/2008/12/le-grand-complot-mondial-episo.html
Par Samuel Laurent le 12 décembre 2008 16h35 | 86 Commentaires

http://blog.lefigaro.fr/hightech/2008/12/le-grand-complot-mondial-episo-1.html
Par Samuel Laurent le 18 décembre 2008 9h44 | 68 Commentaires

http://blog.lefigaro.fr/hightech/2009/01/le-grand-complot-mondial-episo-2.html
Par Samuel Laurent le 22 janvier 2009 14h23 | 78 Commentaires

 

SR

 

 

 

 

 

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 05:33

(verbatim)

 

Attention à ce que vous écrivez sur Internet : on veille sur vous !

 

Décret n° 2011-219 du 25 février 2011 relatif à la conservation et à la communication des données permettant d’identifier toute personne ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne

JORF n°0050 du 1 mars 2011 page 3643
texte n° 32

DECRET
Décret n° 2011-219 du 25 février 2011 relatif à la conservation et à la communication des données permettant d'identifier toute personne ayant contribué à la création d'un contenu mis en ligne

NOR: JUSD0805748D

Le Premier ministre,
Sur le rapport du garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés, du ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration et de la ministre de l'économie, des finances et de l'industrie,
Vu le code pénal ;
Vu le code de procédure pénale ;
Vu le code des postes et des communications électroniques ;
Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ;
Vu la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 modifiée pour la confiance dans l'économie numérique, et notamment ses articles 6, 57 et 58 ;
Vu la loi n° 2006-64 du 23 janvier 2006 relative à la lutte contre le terrorisme et portant dispositions diverses relatives à la sécurité et aux contrôles frontaliers, notamment son article 33 ;
Vu l'avis de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité en date du 22 novembre 2007 ;
Vu l'avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés en date du 20 décembre 2007 ;
Vu l'avis de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes du 13 mars 2008 ;
Le Conseil d'Etat (section de l'intérieur) entendu,
Décrète :

CHAPITRE IER : DISPOSITIONS RELATIVES AUX REQUISITIONS JUDICIAIRES PREVUES PAR LE II DE L'ARTICLE 6 DE LA LOI N° 2004 575 DU 21 JUIN 2004

Article 1

Les données mentionnées au II de l'article 6 de la loi du 21 juin 2004 susvisée, que les personnes sont tenues de conserver en vertu de cette disposition, sont les suivantes :
1° Pour les personnes mentionnées au 1 du I du même article et pour chaque connexion de leurs abonnés :
a) L'identifiant de la connexion ;
b) L'identifiant attribué par ces personnes à l'abonné ;
c) L'identifiant du terminal utilisé pour la connexion lorsqu'elles y ont accès ;
d) Les dates et heure de début et de fin de la connexion ;
e) Les caractéristiques de la ligne de l'abonné ;
2° Pour les personnes mentionnées au 2 du I du même article et pour chaque opération de création :
a) L'identifiant de la connexion à l'origine de la communication ;
b) L'identifiant attribué par le système d'information au contenu, objet de l'opération ;
c) Les types de protocoles utilisés pour la connexion au service et pour le transfert des contenus ;
d) La nature de l'opération ;
e) Les date et heure de l'opération ;
f) L'identifiant utilisé par l'auteur de l'opération lorsque celui-ci l'a fourni ;
3° Pour les personnes mentionnées aux 1 et 2 du I du même article, les informations fournies lors de la souscription d'un contrat par un utilisateur ou lors de la création d'un compte :
a) Au moment de la création du compte, l'identifiant de cette connexion ;
b) Les nom et prénom ou la raison sociale ;
c) Les adresses postales associées ;
d) Les pseudonymes utilisés ;
e) Les adresses de courrier électronique ou de compte associées ;
f) Les numéros de téléphone ;
g) Le mot de passe ainsi que les données permettant de le vérifier ou de le modifier, dans leur dernière version mise à jour ;
4° Pour les personnes mentionnées aux 1 et 2 du I du même article, lorsque la souscription du contrat ou du compte est payante, les informations suivantes relatives au paiement, pour chaque opération de paiement :
a) Le type de paiement utilisé ;
b) La référence du paiement ;
c) Le montant ;
d) La date et l'heure de la transaction.
Les données mentionnées aux 3° et 4° ne doivent être conservées que dans la mesure où les personnes les collectent habituellement.

Article 2

La contribution à une création de contenu comprend les opérations portant sur :
a) Des créations initiales de contenus ;
b) Des modifications des contenus et de données liées aux contenus ;
c) Des suppressions de contenus.

Article 3

La durée de conservation des données mentionnées à l'article 1er est d'un an :
a) S'agissant des données mentionnées aux 1° et 2°, à compter du jour de la création des contenus, pour chaque opération contribuant à la création d'un contenu telle que définie à l'article 2 ;
b) S'agissant des données mentionnées au 3°, à compter du jour de la résiliation du contrat ou de la fermeture du compte ;
c) S'agissant des données mentionnées au 4°, à compter de la date d'émission de la facture ou de l'opération de paiement, pour chaque facture ou opération de paiement.

Article 4


La conservation des données mentionnées à l'article 1er est soumise aux prescriptions de la loi du 6 janvier 1978 susvisée, notamment les prescriptions prévues à l'article 34, relatives à la sécurité des informations.
Les conditions de la conservation doivent permettre une extraction dans les meilleurs délais pour répondre à une demande des autorités judiciaires.

CHAPITRE II : DISPOSITIONS RELATIVES AUX DEMANDES ADMINISTRATIVES PREVUES PAR LE II BIS DE L'ARTICLE 6 DE LA LOI N° 2004 575 DU 21 JUIN 2004

Article 5

Les agents mentionnés au premier alinéa du II bis de l'article 6 de la loi du 21 juin 2004 susvisée sont désignés par les chefs des services de police et de gendarmerie nationales chargés des missions de prévention des actes de terrorisme, dont la liste est fixée par l'arrêté prévu à l'article 33 de la loi du 23 janvier 2006 susvisée. Ils sont habilités par le directeur général ou central dont ils relèvent.

Article 6

Les demandes de communication de données d'identification, conservées et traitées en application du II bis de l'article 6 de la loi du 21 juin 2004 susvisée, comportent les informations suivantes :
a) Le nom, le prénom et la qualité du demandeur, ainsi que son service d'affectation et l'adresse de celui-ci ;
b) La nature des données dont la communication est demandée et, le cas échéant, la période intéressée ;
c) La motivation de la demande.

Article 7

Les demandes sont transmises à la personnalité qualifiée instituée à l'article L. 34-1-1 du code des postes et des communications électroniques.
Ces demandes ainsi que les décisions de la personnalité qualifiée sont enregistrées et conservées pendant une durée maximale d'un an dans un traitement automatisé mis en œuvre par le ministère de l'intérieur.

Article 8

Les demandes approuvées par la personnalité qualifiée sont adressées, sans les éléments mentionnés aux a et c de l'article 6, par un agent désigné dans les conditions prévues à l'article 5 aux personnes mentionnées aux 1 et 2 du I de l'article 6 de la loi du 21 juin 2004 susvisée, lesquelles transmettent sans délai les données demandées à l'auteur de la demande.
Les transmissions prévues à l'alinéa précédent sont effectuées selon des modalités assurant leur sécurité, leur intégrité et leur suivi, définies par une convention conclue avec le prestataire concerné ou, à défaut, par un arrêté conjoint du ministre de l'intérieur et du ministre chargé de l'industrie.
Les données fournies par les personnes mentionnées aux 1 et 2 du I de l'article 6 de la loi du 21 juin 2004 susvisée sont enregistrées et conservées pendant une durée maximale de trois ans dans des traitements automatisés mis en œuvre par le ministère de l'intérieur et le ministère de la défense.

Article 9

Une copie de chaque demande est transmise, dans un délai de sept jours à compter de l'approbation de la personnalité qualifiée, à la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité. Un arrêté du ministre de l'intérieur, pris après avis de celle-ci, définit les modalités de cette transmission.
La commission peut, en outre, à tout moment, avoir accès aux données enregistrées dans les traitements automatisés mentionnés aux articles 7 et 8. Elle peut également demander des éclaircissements sur la motivation des demandes approuvées par la personnalité qualifiée.

Article 10

Les surcoûts identifiables et spécifiques supportés par les personnes mentionnées aux 1 et 2 du I de l'article 6 de la loi du 21 juin 2004 susvisée pour la fourniture des données prévue par l'article II bis du même article font l'objet d'un remboursement par l'Etat par référence aux tarifs et selon des modalités fixés par un arrêté conjoint du ministre de l'intérieur et du ministre chargé du budget.

CHAPITRE III : DISPOSITIONS DIVERSES

Article 11

A l'article R. 10-19 du code des postes et des communications électroniques, les mots : « sans leur motivation » sont remplacés par les mots : « sans les éléments mentionnés aux a et c de l'article R. 10-17 ».

Article 12

Les dispositions du présent décret sont applicables sur tout le territoire de la République à l'exception des dispositions des articles 1er à 4, 10 et 11 qui ne sont pas applicables dans les Terres australes et antarctiques françaises.

Article 13

Le garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés, le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, la ministre de l'économie, des finances et de l'industrie et le ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'Etat, porte-parole du Gouvernement, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait le 25 février 2011.

François Fillon
Par le Premier ministre :

Le garde des sceaux,
ministre de la justice et des libertés,
Michel Mercier

Le ministre de l'intérieur,
de l'outre-mer, des collectivités territoriales
et de l'immigration,
Brice Hortefeux

La ministre de l'économie,
des finances et de l'industrie,
Christine Lagarde

Le ministre du budget, des comptes publics,
de la fonction publique et de la réforme de l'Etat,
porte-parole du Gouvernement,
François Baroin



Délibération n°2007-391 du 20 décembre 2007 portant avis sur le projet de décret pris pour l’application de l’article 6 de la loi n°2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique, et relatif à la conservation des données de nature à permettre l’identification de toute personne physique ou morale ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne

20 Décembre 2007 - Thème(s) : Internet
(saisine n°07021634)

La Commission nationale de l’informatique et des libertés ;
Saisie pour avis par le ministère de la justice d’un projet de décret en Conseil d’Etat pris pour l’application de l’article 6 de la loi n°2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique, et relatif à la conservation des données de nature à permettre l’identification de toute personne physique ou morale ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne ;
Vu la Convention n°108 du Conseil de l'Europe pour la protection des personnes à l'égard du traitement automatisé des données à caractère personnel ;
Vu la directive 95/46/CE du Parlement européen et du Conseil du 24 octobre 1995 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement de données à caractère personnel et la libre circulation de ces données ;
Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés modifiée ;
Vu la loi n°2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique ;
Vu la loi n°2006-64 du 23 janvier 2006 relative à la lutte contre le terrorisme et portant dispositions diverses relatives à la sécurité et aux contrôles frontaliers ;
Vu le décret n° 2005-1309 du 20 octobre 2005 pris pour l’application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, modifié par le décret n°2007-451 du 25 mars 2007 ;
Vu le décret n°2006-1651 du 22 décembre 2006 pris pour l'application du I de l'article 6 de la loi n° 2006-64 du 23 janvier 2006 relative à la lutte contre le terrorisme et portant dispositions diverses relatives à la sécurité et aux contrôles frontaliers ;
Vu la délibération n°2006-219 de la CNIL du 28 septembre 2006 portant avis sur le projet de décret pris pour l’application des I et II de l’article 6 de la loi n°2006-64 du 23 janvier 2006 relative à la lutte contre le terrorisme et portant dispositions diverses relatives à la sécurité et aux contrôles frontaliers ;

Après avoir entendu M. Didier GASSE, commissaire, en son rapport, et Mme Pascale COMPAGNIE, commissaire du Gouvernement, en ses observations ;

Emet l’avis suivant :

Le ministère de la justice a saisi pour avis la Commission nationale de l’informatique et des libertés, le 24 septembre 2007, d’un projet de décret pris pour l’application des II et II bis de l’article 6 de la loi n°2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN).

Les dispositions des II et II bis de l'article 6 de la LCEN prévoient deux types d'obligations :

*Au titre du II, l’obligation pour les fournisseurs d’accès à internet et les fournisseurs d’hébergement de détenir, conserver les données de nature à permettre l’identification de toute personne physique ou morale ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne ;

*Au titre du II bis, l'obligation de mise à disposition de ces données aux agents individuellement désignés et dûment habilités des services de police et de gendarmerie nationales en charge de la lutte contre le terrorisme.
Elles renvoient à un décret les modalités d'application de ces obligations. C'est l'objet du projet de décret, qui reprend les deux points ci-dessus dans ses deux premiers chapitres :
-le chapitre 1er définit les données permettant l’identification des personnes ayant contribué à la création d’un -contenu mis en ligne et détermine la durée ainsi que les modalités de leur conservation ;
-le chapitre 2nd fixe les modalités de mise à disposition de ces données aux autorités en charge de la lutte contre le terrorisme.

Observations préliminaires

Alors que, selon le principe de finalité, les catégories de données collectées et leur durée de conservation doivent être justifiées par l’objectif poursuivi par le responsable de traitement et pour ce seul traitement, le II de l'article 6 de la LCEN, permet d’y déroger : en effet, il introduit un principe général de rétention des données aux fins exclusives de permettre l’identification par l’autorité judiciaire des personnes ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne. Le II bis étend cette possibilité aux services de police et de gendarmerie nationales en charge de la lutte contre le terrorisme.

De même, la Commission relève que les FAI sont soumis à une double obligation de rétention des données d’une part, au titre du II de l’article 6 de la LCEN, d’autre part, au titre de l’article L. 34-1 du Code des postes et des communications électroniques en tant qu’opérateurs de communications électroniques.


Enfin, la Commission observe que tant les textes législatifs que les débats parlementaires ou la jurisprudence ne permettent pas d’établir une définition claire des catégories de personnes soumises à l’obligation de rétention des données prévue par la LCEN et le Code des postes et des communications électroniques. Il résulte de cette situation une insécurité juridique préjudiciable à la protection de la vie privée et des données à caractère personnel des internautes.


Observations relatives à la définition des données permettant l’identification des personnes et aux modalités de leur conservation (chapitre 1er du projet de décret - application du II de l'article 6 de la LCEN)

Sur les catégories de données à conserver (article 1er du projet de décret)

Le rapport au Premier ministre accompagnant le projet de décret comporte une étude d’impact qui indique que les données devant être conservées « ne doivent porter que sur les personnes physiques ou morales ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne par un fournisseur ou un hébergeur d’accès Internet, à l’exclusion de toute information relative aux contenus eux-mêmes ».

La Commission estime essentiel que cette garantie soit reprise en l’état dans le texte du projet de décret.

Les obligations afférentes aux catégories de données à conserver diffèrent selon qu’il s’agit des fournisseurs d’accès à internet ou des hébergeurs.

Aux termes du 1°) de l’article 1 du projet de décret, les fournisseurs d’accès à internet (FAI) doivent conserver pour chaque connexion de l’abonné à l’origine de la création des contenus :
-l’identifiant de la connexion ;
-l’identifiant attribué par le FAI à l’abonné ;
-l’identifiant du terminal utilisé pour la connexion ;
-les dates et heure de début et de fin de la connexion ;
-les caractéristiques de la ligne de l’abonné.

La notion « d’identifiant » utilisée est imprécise. Dans chacun des cas envisagés par le projet de décret la nature des données qui seront associées à ce terme peut varier en fonction des éléments de contexte techniques. Ainsi, « l’identifiant attribué par le FAI à l’abonné » ne renverra pas aux mêmes types de données selon que l’on se trouve dans le cadre d’une connexion internet par ADSL ou par WIFI gratuit. De même, « l’identifiant du terminal utilisé pour la connexion » peut correspondre à des informations différentes en fonction de la nature du terminal utilisé (analogique ou numérique). Il en résulte que la transposition à divers scénarios des notions d’identifiant employées risque de générer des ambiguïtés ou des redondances avec d’autres termes utilisés par les fournisseurs d’accès à internet.

La Commission considère que le projet de décret doit indiquer explicitement la nature des identifiants concernés de façon à ce que les FAI mesurent précisément l'obligation qui leur est imposée dès lors que le non-respect de cette obligation est sanctionnée pénalement d'un an d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende en application du 2°) du VI de l’article 6 de la LCEN.

Aux termes du 2°) de l’article 1, les fournisseurs d'hébergement doivent conserver pour chaque opération de création de contenus :
-l’identifiant de la connexion à l’origine de la communication ;
-l’identifiant attribué par le système d’information au contenu, objet de l’opération ;
-la mention du type de protocoles utilisés pour la connexion au service et pour le transfert des contenus ;
-la nature de l’opération ;
-les date et heure de l’opération ;
-l’identifiant utilisé par l’auteur de l’opération.

La Commission observe que de très nombreux services d’édition de contenu en ligne ne nécessitent pas de procéder à l’identification préalable de l’auteur pour lui permettre d’accéder aux prestations proposées. Il en résulte qu’en pratique la catégorie de donnée relative à « l’identifiant utilisé par l’auteur de l’opération » n’existe pas toujours. C’est le cas par exemple, des commentaires laissés sur une page personnelle ou un forum de discussion qui peuvent s’effectuer de manière anonyme.

La Commission prend acte de l’engagement du ministère de la justice à modifier le projet de décret de façon à ce qu’il précise que les fournisseurs d’hébergement ne devront conserver l’identifiant utilisé par l’auteur de l’opération que si celui-ci en a fourni un.

Enfin les 3°) et 4°) de l’article 1 définissent les informations devant être conservées par les FAI et les fournisseurs d’hébergement lors de la souscription d’un contrat par un utilisateur ou lors de la création d’un compte. Ces mêmes dispositions déterminent les informations relatives au paiement devant être conservées lorsque le service est payant (type de paiement, référence du paiement, montant ainsi que date et heure). A cette occasion, le projet indique que ces informations ne doivent être conservées que dans la mesure où elles sont habituellement collectées par les FAI et les fournisseurs d'hébergement.

S’agissant des informations relatives au paiement, la Commission s’interroge sur la pertinence de la conservation du montant des transactions au regard de l’objet du II de l’article 6 de la LCEN dans la mesure où cette donnée ne permet pas, a priori, de procéder à l’identification d’une personne ayant contribué à la création de contenus.

La Commission souhaite également préciser qu’en aucun cas le numéro de carte bancaire n’est susceptible d’être utilisé pour servir de référence. Elle rappelle à cet égard que, conformément à la position exprimée dans sa délibération n° 03-034 du 19 juin 2003 portant adoption d'une recommandation relative au stockage et à l’utilisation du numéro de carte bancaire dans le secteur de la vente à distance, la durée de conservation d’un numéro de carte bancaire ne saurait excéder le délai nécessaire à la réalisation de la transaction.

Sur les modalités de conservation des données (article 3 du projet de décret)

Le projet de décret indique que les modalités de conservation des données doivent s’effectuer :
-dans le respect des dispositions de la loi du 6 janvier 1978 modifiée en août 2004, et notamment son article 34 relatif à la sécurité des données ;
-dans les conditions garantissant une extraction dans les meilleurs délais pour répondre à une demande des autorités judiciaires.

La Commission relève qu’une simple référence à la nécessité de respecter la loi « informatique et libertés » et de garantir une extraction rapide des données ne permet pas de satisfaire aux exigences du II de l’article 6 de la LCEN qui prévoit que les modalités de conservation des données sont définies par décret.

De même, elle s’interroge sur la portée d'une obligation qui tend à imposer aux FAI et aux hébergeurs de mettre en œuvre des mesures garantissant une extraction des données « dans les meilleurs délais ».

En l'état, les dispositions de l'article 3 du projet de décret apparaissent insuffisantes et source d'insécurité juridique pour les FAI et fournisseurs d'hébergement.

Observations relatives aux modalités de mise à disposition des données aux autorités en charge de la lutte contre le terrorisme (chapitre II du projet de décret - application du II bis de l'article 6 de la LCEN)

Sur le traitement des demandes par le ministère de l’intérieur

L’article 6 du projet de décret dispose, , que les demandes administratives sont transmises à la personnalité qualifiée placée auprès du ministère de l’intérieur et désignée par la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNIS) conformément à l’article L. 34-1-1 du Code des postes et des communications électroniques (CPCE).

Il prévoit également que les demandes et les décisions de la personnalité qualifiée précitée seront enregistrées et conservées pendant une durée maximale d’un an dans un traitement automatisé mis en œuvre par le ministère de l’intérieur.

La Commission rappelle qu’un dossier de formalités préalables, relatif à la mise en œuvre de ces traitements, devra lui être adressé.

Sur les modalités de transmission des données

L’article 7 du projet de décret dispose que les demandes approuvées par la personnalité qualifiée sont adressées aux FAI et aux hébergeurs, sans les éléments relatifs à l’identité du demandeur (nom, prénom et qualité du demandeur, service d’affectation et adresse).

Cet article dispose également que les données sont transmises selon des modalités assurant leur sécurité, leur intégrité et leur suivi, définies par une convention conclue avec le prestataire concerné ou, à défaut, par un arrêté.

La Commission prend acte que, comme s’y est engagé le ministère de la justice, le dispositif permettant la transmission des demandes :
-d’une part, permettra aux FAI et hébergeurs de s’assurer que la requête qui leur est transmise a bien été approuvée par la personnalité qualifiée visée à l’article L. 34-1-1 du CPCE ;
-d’autre part, garantira l’authenticité des approbations ainsi que leur intégrité.

De même, il conviendrait d’indiquer que seuls les employés individuellement désignés des services en charge de ces demandes chez les FAI et les hébergeurs ont accès aux demandes administratives de communication des données.

En outre, s’agissant de la nature du texte dans lequel devraient être fixées les modalités de sécurisation des transmissions,  si la voie réglementaire devait être retenue, la Commission demande à en être de nouveau saisie pour avis. Si, en revanche, était confirmé le renvoi à une convention entre le ministère de l’intérieur et les prestataires, opérateurs ou fournisseurs d’accès du soin de déterminer des éléments aussi importants que la définition des mesures de sécurité appliquées au traitement de données concerné, la Commission demande que le projet de convention, et non sa copie déjà signée, lui soit soumis pour avis, en même temps que le dossier de formalités préalables afférent.

La Commission souhaite que le projet de décret précise que les données seront transmises par des employés individuellement désignés et appartenant aux services en charge des demandes de communication de données des prestataires concernés.

Enfin, l’article 7 dispose que les données transmises seront enregistrées et conservées pendant une durée de trois ans dans des traitements automatisés mis en œuvre par le ministère de l’intérieur et le ministère de la défense.

La Commission rappelle qu’un dossier de formalités préalables, relatif à la mise en œuvre de ces traitements, devra lui être adressé et demande que le projet de décret précise que :

le ministère de l’intérieur et le ministère de la défense ne seront destinataires et ne conserveront dans les traitements précités que des données correspondant aux demandes qu’ils auront respectivement introduites ;

le traitement des données communiquées par les FAI et hébergeurs aura pour unique objet la conservation et la consultation et ne sera par interconnecté ou rapproché avec d’autres traitements y compris ceux résultant du décret n° 2006-1651 du 22 décembre.

Le président,
Alex TÜRK 

 


 

 

 

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 18:54

(dépêche)

 

Nicolas Sarkozy a déjeuné ce 16 décembre 2010 avec certains blogueurs français et entrepreneurs du web.

 


Rencontre entre M. le Président de la République et des acteurs de l'Internet français

 

Rencontre entre M. le Président de la République et des acteurs de l'Internet français

Le Président de la République déjeunera avec des acteurs de l'Internet français, parmi lesquels des entrepreneurs, des développeurs et des blogueurs, jeudi 16 décembre à 13h00, au Palais de l'Elysée.

Le chef de l'Etat et ses invités évoqueront ensemble la situation du secteur d'Internet et de l'économie numérique, en pleine expansion en France.

Participeront à ce déjeuner :
- M. Jean-Baptiste DESCROIX-VERNIER, président et fondateur de Rentabiliweb
- M. Eric DUPIN, blogueur, Presse-Citron.net
- Maître EOLAS, avocat et blogueur, « Journal d'un Avocat », maitre-eolas.fr
- M. Jacques-Antoine GRANJON, président et fondateur de Vente-privée.com
- M. Daniel MARHELY, directeur général et fondateur de Deezer.com
- M. Xavier NIEL, fondateur d'Iliad (Free)
- M. Jean-Michel PLANCHE, président et fondateur de Witbe
- M. Nicolas VANBREMEERSCH, blogueur, meilcour.fr, Fondateur de Spintank.

 

(communiqué de l'Elysée du 15 décembre 2010)

 

 

 

 

 

 

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 13:47

Wikipédia vous dévoile qui mourra en août 2010 !

 

C'est particulier, mais c'est Wikipédia. L'encyclopédie participative a déjà prévu qui mourra en août 2010 et a déjà ouvert la page s'y reportant :

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9c%C3%A8s_en_ao%C3%BBt_2010

 

Mieux que madame Soleil, Wikipédia cherche maintenant à aiguiser les articles des futures personnes concernées, en espérant que les erreurs soient évitées, comme celle d'annoncer le décès de Gérard Depardieu à la place de son fils Guillaume.

 

SR (18 juillet 2010)

 

 

 

 

 

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 12:25

(dépêche)

 

FaceBook à la pêche aux informations personnelles...

 


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/06/97001-20100506FILWWW00422-vie-privee-facebook-epingle.php
Vie privée: Facebook épinglé
AFP
06/05/2010 | Mise à jour : 10:01 Réagir
Fort de plus de 400 millions d'utilisateurs dans le monde après six ans d'existence, le site gratuit de socialisation sur internet Facebook se voit accusé de divulguer la vie privée de ses utilisateurs pour gagner de l'argent. Ces accusations ont été renforcées il y a quelques semaines, lorsque le groupe californien a permis à ses utilisateurs de signaler les pages internet qu'ils ont visitées et de faire savoir ce qu'ils en pensent.

Pour le patron et co-fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, cette évolution est une avancée dans la personnalisation du web mais beaucoup dénoncent une nouvelle trahison de la vie privée. "Internet est vraiment à un tournant important en ce moment", a dit M. Zuckerberg en présentant cette innovation lors d'une conférence à San Francisco (Californie, ouest) le 21 avril. "Nous progressons vers un internet où le réglage par défaut sera +social+", c'est-à-dire permettra de faire connaître ses goûts et ses activités à un réseau d'amis et de connaissances, assure-t-il.

Mais pour Kurt Opsahl, un juriste de l'organisation de défense des droits des internautes Electronic Frontier Foundation, "on passe d'une situation où on avait un assez bon contrôle, à une autre où Facebook rend publiques des catégories entières d'informations, dans une logique d'affaires". "On dirait que (Zuckerberg et son équipe) veulent aller voir des sites et leur dire: +nous avons tout ce trésor d'informations sur nos utilisateurs, qu'est-ce que vous avez (en échange)?+", ajoute M. Opsahl.
Dans un premier temps, Facebook avait proposé de rendre publics tous les achats en ligne de ses utilisateurs mais avait dû battre en retraite sous les hauts cris d'internautes furieux.

Pour Ginger McCall, juriste à l'association Electronic Privacy Information Center, le nouveau dispositif sur les pages internet visitées n'est qu'une version "rénovée et améliorée" de cette première tentative, visant à rentabiliser le répertoire des millions d'utilisateurs de Facebook. Les dirigeants de Facebook assurent qu'il ne s'agit pas de gagner de l'argent car cette innovation ne leur rapporte rien.

 

 

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 20:56

(dépêche)

 

Un million d'Ipad déjà vendus par Apple

 


http://hightech.challenges.fr/actualites/20100503.CHA3644/plus_de_1_million_dipad_ont_ete_vendus.html
Actualités Challenges <  High Tech <  actualites 03.05.2010 15:23
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Plus de 1 million d'iPad ont été vendus
Apple a annoncé avoir franchi vendredi le seuil d'un million d'exemplaires vendus de l'iPad. Soit deux fois plus que lors du lancement de l'iPhone en 2007.
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"Challenges" a testé l'iPad
Apple a annoncé, lundi 3 mai, avoir franchi vendredi le seuil d'un million d'exemplaires vendus de l'iPad. Soit deux fois plus que lors du lancement de l'iPhone en 2007.
"Un million d'iPad en 28 jours - c'est moins de la moitié des 74 jours qu'il avait fallu pour franchir ce seuil avec l'iPhone", a commenté le P-DG Steve Jobs. "La demande continue à excéder l'offre", a-t-il ajouté, sans toutefois annoncer de nouveau retard de livraison.
Apple a précisé que les utilisateurs de l'iPad avaient déjà téléchargé plus de 12 millions d'applications, et plus de 1 million de livres électroniques sur sa librairie virtuelle iBookstore.
La tablette est vendue exclusivement aux Etats-Unis depuis le 3 avril. Depuis vendredi, les Américains peuvent en trouver la deuxième version, connectable à internet non seulement via les réseaux wifi, mais aussi via les réseaux téléphoniques 3G.
Le mois dernier, le fabricant informatique avait annoncé qu'en raison de la très forte demande aux Etats-Unis, qui avait dépassé ses attentes, il devait retarder d'un mois la commercialisation de l'iPad à l'international.
D'ici la fin du mois, l'appareil, qui combine sur un écran tactile les fonctionnalités d'un mini-ordinateur, d'un baladeur et d'un lecteur multimédia, sera mis en vente en France, mais aussi en Australie, au Canada, en Allemagne, en Italie, au Japon, en Espagne, en Suisse et au Royaume-Uni. Il sera disponible dans toutes ses versions simultanément.

Ligatus - Performance-Marketing

 

 

 

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