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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 12:53

(dépêches)

 

 

 

Aubry-Royal : deux tempéraments, deux conceptions du rôle du Parti socialiste

LE MONDE | 17.11.08 | 13h37  •  Mis à jour le 17.11.08 | 13h37
REIMS ENVOYÉ SPÉCIAL

Entre Martine Aubry, 58 ans, et Ségolène Royal, 55 ans, le courant n'est jamais passé. Tout sépare ces deux femmes qui, ainsi que Benoît Hamon, aspirent à diriger le Parti socialiste à l'issue d'un congrès de Reims qui aura mis en évidence l'incapacité des socialistes à surmonter leurs divisions. Cette confrontation éclair n'oppose pas seulement deux tempéraments. Enarques et toutes deux anciennes ministres, la fille de Jacques Delors, issue d'un milieu "catho de gauche", et la fille d'un officier de droite ne partagent pas la même culture de l'action publique.

"Nous n'avons pas la même conception du PS, pas la même façon de faire de la politique", rappelle la maire de Lille. Mme Royal a fondé une partie de sa campagne sur la critique du "vieux PS", qu'elle juge recroquevillé sur lui-même, incapable d'attirer à lui les forces vives du pays, en particulier "les jeunes des quartiers populaires". Décidée à construire "un parti de masse", elle propose d'abaisser à un prix très modique la cotisation que paient les adhérents.

Mme Royal est favorable aux consultations directes des militants alors que sa concurrente préfère un vote au bureau national ou au congrès. Sa motion préconise qu'une primaire organisée auprès des sympathisants permette de désigner le candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2012. Attachée à l'idée d'un "parti de militants", Mme Aubry redoute que Mme Royal ne transforme le PS en un "parti de supporteurs", simple machine électorale au service d'un leader, sur le modèle du Parti démocrate américain.

BATAILLE INCERTAINE

Ces divergences sur le fond rejaillissent sur la forme. La Fête de la fraternité, organisée en septembre au Zénith de Paris par Mme Royal, a fait bondir "Martine". Connue pour son franc-parler, Mme Aubry, qui taxe de "réacs" certaines attitudes de son adversaire, l'accuse aussi de caler ses choix sur les variations de l'opinion. "Il faut retrouver nos valeurs, renouer avec ce que nous n'aurions jamais dû quitter", insiste-t-elle.

A la tribune, Mme Aubry a joué sa partition de "bonne militante". Discours rodé, effets de tribunes calibrés et convivialité sans chichi. Mme Royal, qui admet son peu de goût pour les batailles d'appareil, a développé un mode d'expression qui reste largement exogène à l'univers socialiste.

A Reims, la question des alliances a constitué le principal point de friction. Face à Mme Royal, qui avait proposé un accord à François Bayrou entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2007, Mme Aubry - comme M. Hamon - met en garde contre un retournement d'alliances. "On nous a fait un procès intellectuellement déloyal car notre motion est parfaitement claire : l'union de la gauche d'abord, la main tendue à tous les humanistes pour battre la droite, ensuite", proteste Mme Royal dans sa profession de foi, en soulignant que cette question fera l'objet d'une consultation directe des militants.

Dans son entourage, on fait valoir que l'addition des seules voix de gauche au premier tour ne permet plus de remporter un scrutin présidentiel. Sans oublier de glisser que lors des dernières élections municipales, Mme Aubry a conclu un accord au second tour avec le MoDem.

Entre les deux prétendantes, la bataille s'annonce incertaine. A priori, la maire de Lille paraît favorite face à Mme Royal, dont la motion a obtenu 29 % des voix mais qui paraît isolée. Mme Aubry (24,3 %) peut espérer recevoir l'appui, au second tour, de Benoît Hamon (18,5 %), à condition de l'avoir devancé au premier. La question principale porte sur l'attitude de ceux qui ont voté pour la motion défendue par Bertrand Delanoë (25,2 % des voix). Les amis de François Hollande, très hostiles à Mme Aubry, représentent près de la moitié de ce capital électoral. Dans le camp de Mme Royal, on annonce des ralliements de responsables de la motion Delanoë.

La personnalisation du scrutin et les conséquences de l'échec du congrès de Reims auront des conséquences difficiles à évaluer. En tout état de cause, sauf surprise qui verrait M. Hamon l'emporter, une femme va s'installer à la tête du PS.

Jean-Michel Normand


Le calendrier du PS : six jours pour constituer une majorité

Après avoir voté le 6 novembre pour départager les six motions en lice pour le congrès de Reims, les quelque 180 000 adhérents du Parti socialiste sont de nouveau appelés aux urnes, jeudi 20 novembre, pour départager les trois candidats au poste de premier secrétaire. Le scrutin sera ouvert de 17 heures à 22 heures dans les sections du PS. Si la majorité absolue n'est pas atteinte, un second tour sera organisé le lendemain. Le conseil national se réunira samedi 22 novembre. Le nouveau premier secrétaire tentera alors de constituer une nouvelle majorité autour de lui afin d'effacer l'échec du congrès.

Article paru dans l'édition du 18.11.08

 

Bertrand Delanoë appelle à voter pour Martine Aubry

LEMONDE.FR avec AFP | 17.11.08 | 13h14  •  Mis à jour le 17.11.08 | 18h41


Sorti défait du congrès du Parti socialiste à Reims, où contrairement à Ségolène Royal, Martine Aubry et Benoît Hamon, il ne s'est pas porté candidat à la direction du PS, Bertrand Delanoë a finalement décidé, lundi 17 novembre, d'appeler les militants à voter pour la maire de Lille jeudi, lors du scrutin visant à désigner le premier secrétaire du parti.

"Notre responsabilité est immense", souligne Bertrand Delanoë dans une lettre ouverte aux militants rendue publique lundi. Jugeant le vote de jeudi "décisif" pour "l'identité même du Parti socialiste", il appelle à voter "massivement" en faveur de Martine Aubry. Leader d'une motion arrivée deuxième lors du vote des militants le 6 novembre, le maire de Paris avait renoncé à briguer la succession de François Hollande. Le député François Lamy, bras droit de la maire de Lille, a salué un "geste fort", tandis que le député "aubryste" Jean-Christophe Cambadélis qualifiait cet appel de "déterminant pour l'unité du Parti socialiste".

Les partisans de Ségolène Royal ont riposté. François Rebsamen a ainsi dénoncé "une stratégie d'empêchement pour éviter aux socialistes de donner une majorité à celle qui est avec son équipe en capacité de porter un rassemblement dans le PS". Le maire de Dijon s'est voulu rassurant sur le sort de l'ex-candidate à la présidentielle, notant que "jusqu'à présent, les appels des grands élus n'ont pas été trop entendus" et que Martine Aubry, avec Laurent Fabius, "c'est presque le vieux parti". De leur côté, Vincent Peillon et Manuel Valls, deux des principaux lieutenants de Ségolène Royal, ont appelé les militants à élire la présidente de la région Poitou-Charentes dès le premier tour. Pour le premier, interrogé sur France 2, c'est la seule façon de "cesser de faire ricaner la droite" avec les divisions socialistes.

Benoît Hamon, le troisième candidat au poste de premier secrétaire du parti, a quant à lui jugé "décevant" l'appel de Bertrand Delanoë à voter pour Martine Aubry : "La vieille logique du règlement de comptes prend le pas sur le renouvellement", a déclaré le jeune eurodéputé lors d'une rencontre avec la presse.

PAS DE CONSIGNE POUR MOSCOVICI

D'autres hauts responsables du PS se refusent quant à eux à donner la moindre consigne de vote et se disent prêts à travailler avec le nouveau premier secrétaire quel qu'il soit. "Ni dévot, ni critique passionné", Pierre Moscovici a ainsi refusé lundi matin de prendre parti entre Ségolène Royal et Martine Aubry. "Si l'une des deux gagne, elle sera légitime et il faudra faire avec", a ajouté l'ancien ministre des affaires européennes, candidat déclaré au poste de premier secrétaire jusqu'à son ralliement au maire de Paris, fin septembre. Le patron des sénateurs socialistes, Jean-Pierre Bel, soutien de Bertrand Delanoë, observe la même prudence. "Je travaillerai demain avec le premier ou la première secrétaire quel qu'il ou quelle qu'elle soit et je suis fidèle à l'engagement pris hier devant les militants de ne pas donner de consigne de vote", a-t-il déclaré.

Alors que le rideau est à peine tombé sur le congrès de Reims, qui a renvoyé aux adhérents la mission de départager trois candidats à la direction socialiste, cet appel bouscule le jeu et brouille un peu plus l'horizon de Ségolène Royal. Un report strict des voix portées sur la motion Delanoë vers celle de Martine Aubry donnerait à la maire de Lille une très large avance sur ses concurrents : lors de la consultation des militants du 6 novembre sur les motions, les motions Aubry (24,32 %) et Delanoë (25,24 %) avaient en effet recueilli près de 50 % à elles deux, celle de Ségolène Royal 29,08 % des voix, et celle de Benoît Hamon 18,52 %.

Mme Royal mise de son côté sur les nombreux abstentionnistes du 6 novembre (44 %), ainsi que sur une partie des pro-Delanoë qui pourraient ne pas suivre la consigne de leur favori. Le député PS du Bas-Rhin, Armand Jung, qui soutenait la motion de Bertrand Delanoë, a par exemple déjà annoncé qu'il votera pour Ségolène Royal.

Les professions de foi des trois candidats encore en lice

Benoît Hamon se prononce pour "le renouvellement" et "l'ancrage a gauche", dans sa profession de foi diffusée lundi, en vue du vote des militants socialistes, jeudi. Il rappelle son refus de s'allier avec le MoDem "parce que son projet économique libéral est incompatible avec le nôtre". "Je milite aussi pour que notre parti ressemble à la France, qu'il soit l'expression de sa diversité, qu'il représente la mixité des âges et des origines", conclut-il.

Martine Aubry affirme elle aussi vouloir un parti "ancré a gauche", et s'engage à garantir "l'unité" du PS, dans sa profession de foi en vue du vote de jeudi. Elle évoque une équipe "avec de nouveaux visages, une nouvelle génération de militants aux couleurs de nos territoires et de toutes les cultures présentes en France". "Je veux défendre les alliances avec les seuls partis de gauche. Je veux garantir l'unité de notre Parti. J'y mettrai toute mon énergie et ma passion", assure-t-elle.

Ségolène Royal appelle à "bâtir ensemble le socialisme du XXIe siècle" et entend elle aussi "s'ouvrir à toutes les diversités". S'agissant de sa stratégie d'alliances, elle prône "l'union de la gauche d'abord, la main tendue à tous les humanistes pour battre la droite, ensuite".

 

 


PS : François Bayrou fait un rêve

17/11/2008 | Mise à jour : 23:24 | Commentaires  4 .

L'éditorial de Paul-Henri du Limbert du 18 novembre.
 
L'amicale des ennemis de Nicolas Sarkozy a besoin d'un chef. Président, premier secrétaire, secrétaire général, grand vizir, peu importe le titre. C'est une fonction ardue, qui réclame de l'habileté, des facultés d'adaptation, de l'art oratoire. Or, ce n'est pas faire injure à Ségolène Royal, Martine Aubry ou Benoît Hamon que de dire qu'en matière d'antisarkozysme ils ne sont pas les meilleurs. Il est vrai qu'en ce moment ils ont d'autres priorités. Non, dans ce domaine, le grand imprécateur, celui qu'on écoute quand il parle, c'est François Bayrou. Lui, le littéraire, cisèle ses formules mieux que les autres et lance ses traits mieux que les autres. Son problème, qui n'est pas mince, c'est qu'il est tout seul.

Prendre la tête du front antisarkozyste ? Oui, mais avec qui ? C'est tout le problème de François Bayrou, qui y réfléchit depuis mai 2007 et ne peut qu'échafauder des hypothèses. Entre toutes, celle qu'il affectionne, c'est évidemment l'éclatement du PS. Une grande scission, suivie par d'autres, une gauche divisée en courants et subdivisée en chapelles, qui consacrerait l'essentiel de son temps à se faire la guerre. Quelque chose comme la SFIO finissante. À paysage nouveau, possibilités nouvelles. On entend déjà le discours qu'il adresserait à des militants socialistes dégoûtés à tout jamais des querelles d'«éléphants» : «Vos chefs vous ont trompés, malheur à eux, suivez-moi !»

Mais la thèse de l'éclatement, même si elle n'est pas à exclure, n'est pas certaine. Le plus plausible, c'est un PS qui continuera de tirer à hue et à dia avec Martine Aubry ou Ségolène Royal à sa tête. Les aubrystes contre les royalistes, les royalistes contre les aubrystes, et la vie continue. Dans cette optique, François Bayrou aurait plutôt intérêt à une victoire de Martine Aubry, qui lui laisserait a priori un assez large espace au centre gauche. Fidèle à la thèse selon laquelle un congrès PS se gagne toujours à gauche, la maire de Lille a consacré une partie de son week-end rémois à condamner toute forme de rapprochement avec le MoDem. Bayrou aurait beau jeu de dénoncer un socialisme sectaire. Avec Ségolène Royal Rue de Solferino, la partie serait évidemment plus dure à jouer et l'espace du centre gauche plus difficile à labourer.

Que ce soit Aubry ou Royal, l'important, pour François Bayrou, c'est l'état dans lequel le PS abordera la présidentielle. Or, au train où vont les choses Rue de Solferino, on ne peut pas tout à fait exclure que le parti, ou ce qu'il en restera en 2012, réussisse l'exploit de présenter deux candidats. Ou, plus vraisemblablement, un seul, mais affaibli par quatre années de luttes internes.

C'est ce dont rêve le président du MoDem, qui n'a qu'un chiffre en tête : les 18 % recueillis au premier tour de 2007. Comme il ne doute de rien, il se dit qu'il n'y a aucune raison de ne pas faire mieux la prochaine fois et, pourquoi pas, de s'ouvrir la porte du second tour. Les antisarkozystes auraient alors trouvé leur chef. Il leur resterait à trouver une cohérence, et ce ne serait pas le plus simple.

 



PS: "la partie se complique" pour Royal

Par LEXPRESS.fr, publié le 18/11/2008 08:52 - mis à jour le 18/11/2008 09:13
Congrès de Reims

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Après le ralliement de Betrand Delanoë à Martine Aubry, Ségolène Royal a dénoncé "des manoeuvres d'appareil" dans un parti qui "a perdu le sens de l'honneur". Si arithmétiquement la présidente de Poitou-Charentes est en grande difficulté, elle compte toujours mobiliser les militants en sa faveur.
La campagne se poursuit au PS à trois jours de la désignation du nouveau chef du parti et Ségolène Royal risque d'avoir la partie rude jeudi lors du vote des militants , après le ralliement lundi de Bertrand Delanoë à sa rivale Martine Aubry.

Ségolène Royal a fustigé lundi soir ce ralliement, qui démontre selon elle que le PS a "perdu le sens de l'honneur (...) lorsque les dirigeants disent quelque chose et font le contraire". Mais elle s'est dite "déterminée", car "tout cela prouve que le Parti socialiste a besoin de changer et de mettre en avant une nouvelle équipe".

Mardi matin, sur France Inter, elle a poursuivi sa contre-attaque. "Je ne sais pas quelles sont les manoeuvres d'appareil qui sont derrière cette évolution", a-t-elle expliqué, notant que "ce n'est pas la première fois que le vote des militants n'est pas respecté".

"Les militants ont voté déjà, ils m'ont placée devant", lors du vote sur les motions avant le congrès de Reims, a-t-elle souligné, tout en reconnaissant qu'avec le ralliement du maire de Paris à celle de Lille pour le poste de premier secrétaire, "effectivement ça se complique arithmétiquement".

Si je suis désignée par les militants c'est pour pousser en avant une nouvelle génération", a-t-elle affirmé, assurant qu'elle "retendrait à nouveau la main" à ses concurrents.

La déception de Benoît Hamon

"Notre responsabilité est immense", a déclaré le maire de Paris dans une lettre ouverte aux militants, appelant à voter "massivement" pour le maire de Lille car il y va de "l'identité même du Parti socialiste".Alors que le rideau était à peine tombé sur un "congrès pour rien" à Reims, qui a renvoyé aux adhérents la mission de départager trois candidats à la direction socialiste - Aubry, Royal et l'eurodéputé Benoît Hamon -, cet appel a bousculé le jeu.

Martine Aubry invitée de France 3 le 17 novembre 2008

La campagne se poursuit au PS à trois jours de la désignation du nouveau chef du parti et Ségolène Royal risque d'avoir la partie rude jeudi lors du vote des militants , après le ralliement lundi de Bertrand Delanoë à sa rivale Martine Aubry.

Martine Aubry s'est déclaré "heureuse" de ce soutien, y voyant le signe que "ceux qui pensent la même chose, ceux qui pensent d'abord aux Français, se sont retrouvés". Le maire de Lille a toutefois récusé le statut de favorite, rappelant que "c'est aux militants de choisir".

Lors de la consultation des militants du 6 novembre sur les motions, les textes de Mme Aubry (24,3%) et M. Delanoë (25,2%) avaient recueilli la moitié des suffrages à eux deux, celui de Ségolène Royal, 29%. Benoît Hamon avait rassemblé 18,5% des suffrages.

Benoît Hamon, a lui jugé "décevant" l'appel de M. Delanoë, estimant que "la vieille logique du règlement de comptes prend le pas sur le renouvellement". A 41 ans, c'est justement sur ce "renouvellement" qu'il s'engage, et sur "l'ancrage à gauche".

Les rétices des "Hollandais"

Le maire de Paris n'avait pu s'entendre avec Mme Aubry lors du congrès, alors que tous deux sont opposés à Mme Royal. Il avait in fine renoncé à briguer la succession de François Hollande, sans donner de consigne de vote.

Son annonce créé donc la surprise, mais il est tout sauf certain que ses partisans le suivent en bloc, sa motion ayant été soutenue par une coalition hétéroclite. Le patron sortant du Parti, François Hollande, qui l'avait soutenu, a refusé de se prononcer. Un certain nombre des fidèles du premier secrétaire sortant, comme le secrétaire national aux fédérations Bruno Le Roux ou le patron des sénateurs PS Jean-Pierre Bel, ont estimé que le choix de Bertrand Delanoë était "une décision personnelle".

Mordant, un cadre socialiste jugeait le ralliement de M. Delanoë "logique": "il a l'air utile. Sinon il n'est plus au Frigidaire, il est au tombeau!"

Le maire de Paris, en tête des sondages courant novembre, est le grand perdant de cette course à la direction du PS, avec en ligne de mire l'élection présidentielle de 2012.

Présentation des trois candidats officiels au poste de Premier secrétaire

Ségolène Royal risque d'avoir la partie rude jeudi lors du vote des militants dans la bataille pour la direction du Parti socialiste, après le ralliement lundi de Bertrand Delanoë à sa rivale Martine Aubry.
A l'image de leur candidate, les partisans de Mme Royal ont adopté une stratégie offensive, avec pour objectif de lui éviter un deuxième tour risqué. "Il faut absolument que nous soyons dès le premier tour élus, de telle sorte que nous puissions dès le lendemain rassembler" et "donner au parti la possibilité de cesser de faire ricaner la droite", a lancé Vincent Peillon, promis au rôle de "premier secrétaire délégué" en cas de victoire.

Mme Royal table sur les abstentionnistes du 6 novembre (la participation avait été d'un peu plus de 56%), mais aussi sur une partie des pro-Delanoë.

Atout de la présidente de la région Poitou-Charentes: elle est en meilleure posture lorsqu'elle s'adresse directement aux militants.

Incapables de se doter d'une orientation et d'un dirigeant au congrès, les dirigeants socialistes ont confié aux militants le soin de le faire. Ils devront départager les trois postulants jeudi, avec un second tour le lendemain si aucun n'obtient la majorité absolue.


Royal : "J'ai un contact particulier avec le peuple, cela fait ma force"

à la une

PARIS (AFP) - 19/11/08 10:35Royal : "J'ai un contact particulier avec le peuple, cela fait ma force"

Ségolène Royal, candidate à la direction du PS, explique dans un entretien au Monde de mercredi, qu'elle a "un contact particulier avec le peuple" qui fait "sa force" et "intrigue certains".Evénement

Interrogée sur les vives déclarations de ses rivaux socialistes, Ségolène Royal avance "trois explications à cette violence" verbale.

"D'abord, je symbolise le changement et même la rupture. Cela en dérange beaucoup alors que j'ai vingt-cinq ans de militantisme au sein du PS. Ensuite, j'incarne la légitimité que m'a donnée la campagne présidentielle. Enfin j'ai un contact particulier avec le peuple. Cela fait ma force et intrigue certains", explique la présidente de la région Poitou-Charentes.

Selon Ségolène Royal, le congrès de Reims a été "un jeu de poker menteur". "En principe", dit-elle, "le rassemblement se fait autour de la motion arrivée en tête. C'est la règle. Mais parce que c'était moi et une nouvelle génération, ils ont refusé de s'y plier", précise-t-elle. "Ils ont fait de ce congrès une question de personnes", commente-t-elle.

"Il s'agissait d'un congrès d'obstruction à la motion arrivée en tête", insiste-t-elle. La motion de Mme Royal a recueilli 29% devant celles de Bertrand Delanoë (25,2%), Martine Aubry (24,3%) et Benoit Hamon (18,5%).

Ségolène Royal estime que le PS a "l'obligation de changer". "Aujourd'hui, le vrai risque c'est l'immobilisme", affirme-t-elle.

"Le PS est devant un choix crucial : se recroqueviller ou s'envoler, se refermer sur lui-même ou s'ouvrir au monde, s'étioler ou renaître en prenant le risque de créer un parti joyeux, métissé, créatif, constructif", explique-t-elle.

Si elle est nommée Premier secrétaire du PS, Mme Royal veut réformer les instances du parti. Elle se veut rassembleuse et entend "constituer une équipe ouverte aux autres motions, y compris celle de Benoit Hamon". Elle espère convaincre des personnalités de talent comme Pierre Moscovici ou Jean-Yves Le Drian, présidents PS de la région Bretagne qui avait apporté son soutien au maire de Paris.

Sa première décision sera de contacter immédiatement les responsables socialistes européens, puisque la France a la présidence de l'UE, pour organiser "un forum global avec les PS européens, le mouvement syndical et les ONG.

 

 

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