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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 00:11

(dépêches-blog)


 pour ou contre l'OTAN ?

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=53044
http://lejournallectumag.blogspirit.com/archive/2009/03/12/france-otan.html

International 
 par Alex Joubert (son site)
  lundi 16 mars 2009   
  36 réactions 
 La France et l’OTAN pour les nuls

Vous n’avez rien compris à toute l’agitation médiatique au sujet de la réintégration de la France dans le commandement militaire de l’OTAN ? Vous étiez encore hier persuadé que l’OTAN était une marque de boisson énergisante ? Commandement militaire, conseil de l’atlantique nord, rupture de 66, tous ces termes n’ont aucune signification pour vous ? Alors cet article (à retrouver dans son contexte original ici) est assurément fait pour vous...

Comment fonctionne l’OTAN ?

L’OTAN, Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, fut fondée en 1949 par les États-Unis, le Canada, la France, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, l’Islande, le Danemark, le Luxembourg, le Portugal , le Royaume-Uni et la Norvège. La première mission de cette organisation, qui regroupait les alliés du bloc occidental, fut d’assurer le sécurité de l’"ouest" face à l’URSS, et d’agir en parallèle de l’ONU, dont la mission était entravée par les multiples vetos émis par les soviétiques, dès que les Etats-Unis se montraient favorables à un texte.

Les décisions politiques sont prises à l’unanimité par le Conseil de l’Atlantique Nord, composé de représentants des 26 états membres, et qui constitue l’organe de décision majeur de l’organisation. Le Conseil de l’Atlantique Nord se réunit plus d’une fois par semaine, où les états membres sont représentés par des ambassadeurs permanents. Une session bi-annuelle en présence des ministres de la défense des 26 états membres est convoquée, tandis que les chefs d’état sont présents lors de conseils extraordinaires.

Le commandement militaire de l’OTAN est l’organe stratégique de l’organisation, qui gère l’aspect purement militaire, c’est lui qui définit la stratégie des troupes sur le terrain. Jusqu’en 2003, l’Europe et l’Amérique du Nord assuraient la gestion de leurs commandements militaires respectifs, et cela avant qu’un commandement militaire unique n’ait été mis en place la même année. Le commandement militaire de l’OTAN comporte trois branches majeures : la première, le comité militaire, est la matière grise de l’OTAN, elle se charge ainsi de communiquer aux commandements ses recommandations politiques et militaires. La deuxième, le commandement allié opérations, est chargée de veiller au bon déroulement des opérations. Enfin, la troisième, le commandement allié transformation a pour mission d’assurer le développement des capacités militaires des 26 états membres, et d’assurer la modernisation de leurs systèmes de défense.

Quel est le rôle de la France dans l’OTAN ?
Pays fondateur de l’OTAN, la France est un membre historique du conseil de l’Atlantique Nord. Elle a cependant quitté le commandement militaire en 1966, sous l’impulsion du général de Gaulle. Ce dernier souhaitait ainsi que la France recouvre l’entier exercice de sa souveraineté, actuellement entravée par la présence permanente d’éléments militaires alliés. On recensait effectivement à l’époque plus de 29 bases américaines (sous l’égide de l’OTAN) sur le territoire français, soit une communauté de 100 000 personnes. Le départ de ces derniers a entraîné une baisse conséquente de l’activité économique dans les villes où étaient installées les bases de l’OTAN (Tours, Laon, Orléans, La Rochelle etc...), plus de 18 000 emplois avaient effectivement été supprimés pour des raisons directement liées au départ des troupes.

En 1966, lorsque le Général de Gaulle fit part à son homologue américain Lyndon Johnson, de sa volonté de quitter le commandement militaire de l’OTAN, cette décision fut interprétée comme un premier pas vers une sortie définitive de l’organisation. La décision du Général en 1966 avait effectivement d’ores et déjà été balisée et préparée, la marine française ayant quitté l’égide de l’OTAN en 1964 et le stockage d’armes atomiques américaines sous le sol français ayant été suspendu en 1962. L’ensemble des observateurs nationaux s’accordaient donc à penser que le Général de Gaulle officialisait la sortie de la France de l’OTAN petits pas à petits pas.

Mais contrairement au souhait implicite qu’avait émis le général de Gaulle, la France n’affirmera pas son indépendance vis à vis à l’OTAN, bien au contraire puisque c’est un rapprochement qu’opéreront les successeurs de Charles de Gaulle. François Mitterrand avait ainsi engagé, et cela pour la première fois depuis 1966, des troupes françaises sous l’égide de l’OTAN lors d’une opération de maintien de la paix en Bosnie, entamant ainsi des négociations en vue d’un retour dans le commandement militaire de l’organisation. L’ancien chef d’état major Jacques Lanxade confiait la semaine dernière au quotidien Le Figaro que Mitterrand a accepté, bien malgré lui, de se rapprocher du commandement intégré, parce qu’on ne pouvait pas engager nos forces dans le cadre de l’Alliance sans être impliqués dans la planification.

Jacques Chirac lui, ira plus loin en vue d’une réintégration dans le commandement militaire. Il participe en effet à l’ensemble des opérations de l’OTAN, exceptée celle en Irak, engageant ainsi 1774 soldats français au Kosovo et 2780 en Afghanistan. L’ancien président de la république aura énormément œuvré en faveur de la réintégration de la France dans l’OTAN, estimant que la construction de la défense européenne passerait inévitablement par le retour de la France dans le commandement militaire de l’OTAN. Il entame ainsi des négociations durant plus de deux ans, entre 1995 et 1997, qui butent cependant sur le refus américain d’accorder à un français un commandement régional.

Aujourd’hui, la France est un acteur clé de l’organisation. Elle est la quatrième force militaire en termes de soldats déployés sous l’égide de l’OTAN et contribue à 7,3% du budget de l’organisation, ce qui fait d’elle le cinquième contributeur financier de l’organisation (derrière l’Italie - 7,67%, le Royaume-Uni - 11%, l’Allemagne - 19,2% et les Etats-Unis - 25,9%)

Quels sont les arguments de Nicolas Sarkozy ?
 Le rapprochement avec l’Otan conforte notre indépendance nationale estime Nicolas Sarkozy, qui juge malsain d’engager la vie de nos soldats sur le terrain sans que la France ne soit en mesure d’influer sur les décisions stratégiques de l’OTAN. Le président de la république a par ailleurs estimé que la France doit co-diriger plutôt que subir, en assurant que ceux qui prétendent que notre indépendance serait en question trompent les Français.

Le député UMP Axel Poniatowski a lui aussi rappelé que l’indépendance de l’armée française restait intacte, démentant les critiques qui dénoncent un alignement sur les Etats-Unis, rappelant que l’Allemagne en Irak et la Grèce au Kosovo, bien qu’étant membres de l’OTAN n’avaient pas pris part à ces opérations. Le député Pierre Lellouche a lui estimé que cela fait vingt ans que la France se rapproche de manière rampante de l’OTAN et que de ce fait, le président a raison de mettre fin à un tabou et une hypocrisie. D’autres voix se sont élevées pour saluer cette décision, qui permettrait à la France d’influer sur les décisions stratégiques de l’organisation. Le commandement allié opération pourrait par ailleurs être assuré par un français.

Tout comme Jacques Chirac en son temps, Nicolas Sarkozy estime que le développement du projet d’une défense européenne passe inévitablement par une réintégration de la France dans le commandement militaire de l’OTAN. Le président de la république française estime ainsi revenir à la situation de 2003, avec deux commandements militaires (un nord-américain et un européen). Enfin, la notion d’alignement sur les Etats-Unis est entièrement écartée par le gouvernement, qui rappelle que le situation géopolitique a profondément évolué depuis 1990, et que certains anciens satellites de l’URSS ont d’ores et déjà rejoints l’OTAN.

Qui s’oppose à cette réintégration ?
La majorité de la classe politique française a émis de vives critiques à l’égard de la réintégration de la France dans le commandement militaire de l’OTAN, avec en première ligne le Parti Socialiste, dont la première secrétaire Martine Aubry a estimé que rien aujourd’hui ne justifie de rentrer dans le commandement militaire de l’Otan. Il n’y a pas d’urgence ni de raison fondamentale, si ce n’est un atlantisme qui devient une idéologie. L’opposition du PS à la réintégration de la France dans le commandement militaire de l’OTAN conserve une part d’insolite, tant l’opposition menée par François Mitterrand et l’ensemble de la classe socialiste contre la décision du général de Gaulle avait été virulente. Mitterrand avait alors fustigé à la tribune de l’Assemblée Nationale la volonté d’isolement fondée sur l’idée que le nationalisme est la vérité de notre temps..

Au centre, François Bayrou a rappelé que pendant des décennies, nous avions construit marque d’indépendance. Nous étions des alliés fiables et fidèles mais nous avions cette part de liberté. Aujourd’hui, en 2009, je considère que nous allons nous priver d’une (..) des seules cartes que nous avions dans notre jeu pour être autre chose qu’alignés à l’intérieur d’un ensemble occidental dont on a vu les bêtises qu’il pouvait faire. Même au sein de la majorité présidentielle certaines réserves ont été émises, les anciens premiers ministres Alain Juppé et Dominique de Villepin ont tout deux rendu publics leurs désaccords, le premier a estimé que je ne suis pas sûr que cela soit le bon moment tandis que le deuxième a déclaré que nous avons besoin d’expression forte et indépendante sur la scène internationale. La France est médiatrice entre l’Est et l’Ouest, médiatrice entre le Nord et le Sud, donc défendons cette voix originale.

 
http://www.marianne2.fr/Otan-Vedrine-pilonne-Sarkozy_a177209.html
Otan : Védrine pilonne Sarkozy
Invité ce matin de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe1, l’ancien ministre des Affaires étrangères a démonté un à un tous les arguments du chef de l’Etat pour expliquer le retour de la France dans le commandement intégré de l’Alliance.





« En se réintégrant dans ce système, alors que rien ne le justifie, on diminue la possibilité d’avoir une analyse spécifique, une autonomie de pensée, une autonomie de décision (…). Pourquoi cette décision ? Pourquoi renoncer à cette situation qui était commode pour la France, autour de laquelle il y avait un consensus droite-gauche qui est maintenant brisé — même au sein de la droite d’ailleurs ? [Une situation] qui était tout à fait admise sur le plan international. Les Américains s’y étaient adaptés. (…) Pourquoi renoncer à une situation qui ne présente que des avantages ? »





Sarkozy et « la foi atlantiste » !


Invité ce matin d’Europe 1, Hubert Védrine a démonté, point par point, l’argumentaire de Nicolas Sarkozy pour justifier le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan. Lorsque Jean-Pierre Elkabbach lui a, par exemple, opposé l’argument qui consiste à dire qu’un pays affichant sa proximité avec les Américains acquiert nécessairement force et indépendance, l’ancien ministre des Affaires étrangères s’est presque fait moqueur : « C’est ce qu’ont cru les Britanniques (…). Il faut avoir la foi pour croire cet argument, la foi atlantiste ! »





Hubert Védrine n’accorde d’ailleurs pas plus de crédit à la thèse qui voudrait qu’il soit « plus facile » de réformer l’Alliance de l’intérieur que de l’extérieur : « Là aussi, c’est une question de foi ! Tous ceux qui ont l’expérience des Etats-Unis (…), de la machinerie de l’Otan (…), peinent à croire que ce soit plus facile d’organiser, d’obtenir cette évolution de l’intérieur que de l’extérieur (…). C’est un pari. Mais est-ce que les responsables de la France sont là pour jouer aux dés ? Je ne suis pas sûr… »





« Le système est fait pour qu'il n'y ait qu'une seule tête... »


Et pour l’ancien ministre socialiste d’expliquer que l’arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche ne changera « rien ». En tout cas, « rien » en ce qui concerne l’Alliance de l’Atlantique Nord. Les Américains, explique-t-il, « veulent le partage du fardeau » mais « il n’y a jamais eu de partage de la décision » car « le système intégré est fait pour qu’il n’y ait qu’une seule tête... »





Si l’on ajoute à cela « la référence constante dans le discours actuel à la famille occidentale », pour l’ancien ministre de François Mitterrand, l’Otan « sous sa forme actuelle » est tout simplement caduque...




Lundi 16 Mars 2009 - 12:00
Gérald Andrieu
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Tags : obama, otan, sarkozy, védrine

http://www.europe1.fr/Radio/ecoute-podcasts/info/L-interview-de-Jean-Pierre-Elkabbach/L-interview-de-Jean-Pierre-Elkabbach-16-03
http://europe1.proxycast.org/m/media/europe1pod_v.mp3?S=Interview-JPE&R=2009-03-16_08:35:00&media_url=http%3A%2F%2Fviphttp.yacast.net%2Flgdf%2Feurope1podcast%2Fmedia%2Fson%2Fvideo%2F0000210%2F210151_BD.mp3


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