Quelques heures plus tard, Jean-Louis Castagnède, 61 ans, conseiller à la Cour de cassation, et président de la Cour d'assises de Gironde qui a jugé Maurice Papon, mourait d'une hémorragie cérébrale.
Maurice Papon n'a jamais émis aucun regret, aucune demande de pardon, aucune empathie pour les victimes de Vichy.
Mais il a été jugé, il a été condamné en 1998 et il a pu être libéré le 18 septembre 2002 pour raison de santé et de grand âge. Personnellement, j’approuvais la libération de Maurice Papon en 2002 car l’important était dans le symbole de sa condamnation, pas dans le sort de ce triste sire dont je me préoccupais peu.
En effet, Maurice Papon aura pu survivre le temps de son jugement et surtout de sa condamnation, c’est le premier et hélas, le SEUL responsable français à avoir été sanctionné pour fait de collaboration. Mais un responsable local, et pas national.
Hélas, comme l’a rappelé dimanche matin Arno Klarsfeld, il avait nettement moins de responsabilités pendant la guerre, et nettement moins d’influence politique et économique après la guerre que René Bousquet.
Mon regret reste donc total sur l’absence de jugement et l’absence de condamnation de René Bousquet, en raison de son assassinat en 1993 après le retard scandaleux de son procès du fait de l’amitié que lui portait François Mitterrand.
Car René Bousquet, contrairement à Maurice Papon, avait des responsabilités nationales sous Vichy (secrétaire général de la police) et avait réussi à poursuivre une carrière prospère après la guerre, dans la banque et la presse, notamment par ses réseaux politiques toujours aussi utiles dans les milieux radicaux dont il était issu avant la guerre.
Le soleil luit ce dimanche sur Paris. L’eau continue à couler sous ses ponts.
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